IMPOSSIBLE DETECTION des explosifs liquides

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1 IMPOSSIBLE DETECTION des explosifs liquides
Département MCC Université Paris 2 - Panthéon Assas

2 SOMMAIRE Le constat : l’état de la sûreté aéroportuaire en 2007.
Les nouvelles mesures depuis le 06/11/2006 : plus de liquides. Principe de précaution poussé à son paroxysme ou mesure politique réfléchie ? Méthodologie criminelle : l’interdiction des liquides à bord gène t-elle les terroristes ? La sûreté de demain : revenir à un concept pragmatique, s’appuyer sur de la technologie + des hommes compétents

3 A – LE CONSTAT DETECTION DES EXPLO LIQUIDES
Radioscopie de sûreté : très complexe. La détection est basée sur la vision colorimétrique, mais il n’y a pas de contrôle ophtalmologique des agents ! Détection de traces : procédé lent Demande des opérateurs très bien formés, avec un acquis scientifique Détecter 1 molécule sur 1012 Efficace dans des conditions stériles La détection en radioscopie de sûreté s’effectue en déterminant la nature de la matière. L’appareil calcule le numéro atomique moyen des différentes matières qui sont traversées par le rayonnement. En fonction du rayonnement résiduel, un code couleur est adopté. La détection de traces peut s’effectuer selon plusieurs procédés . Le plus simple : mesurer la tension vapeur dégagée par les composés de l’expolosif, tension qui varie selon la nature de l’explosif : 1 pour 109 pour du TNT et 1 pour 1012 pour le RDX ou hexogène. Malheureusement, cette tension vapeur dépend de la température de l’air, aussi il faut réchauffer l’échantillon pour le placer à une température toujours identique.

4 A – LE CONSTAT Dans ce cas on observe la couleur verte, ce qui signifie que la matière est inorganique. Elle ne contient pas de carbone; or les explosifs ont la propriété d’être pour la plupart organiques.

5 A – LE CONSTAT Gauche de l’image, deux bombes de mousse à raser. Celle de gauche contient de l’explosif qui apparaît comme de nuance orange. On note que l’étui métallique de l’aérosol est bien bleu clair, et que l’addition des numéro atomique d’un métal peu épais et peu dense ajouté à une matière explosive dense donne des nuances particulières A droite deux bouteilles en plastiques. Celle de gauche ne contient que de l’eau. C’est la tres faible teneur en carbone du plastique qui donne cette teinte orange clair. A Droite, l’eau a été remplacée par de l’explosif d’une densité de 1,5. Sans comparaison possible ou sans référence d’une signature radioscopique, la détection est presque impossible.

6 A – LE CONSTAT Deux tubes de dentifrices en plastique. Celui de bas contient de l’explosif. On note simplement que la matière explosive organique a des bords dégradés, et que la densité de cette matière n’est pas uniforme, elle a tendance à se concentrer sur le centre du produit, ce qui est une caractéristique des produits à dégradation rapide, dites matières à haute énergie.

7 A – LE CONSTAT La différence de concentration de la matière explosive est encore mieux visible sur ce bâton de déodorant, pour lequel on aperçoit nettement que la densité est plus forte au centre de la matière que sur les bords.

8 A – LE CONSTAT La superposition des matières vient compliquer le travail d’analyse quand les objets sont mal positionnés sur le convoyer de l’appareil de radioscopie, rendant la détection presque impossible.

9 A – LE CONSTAT LA SURETE EN 2007
Concept du contrôle de l’objet et de non de la personne Empilement de différentes mesures redondantes ou contradictoires Agents de sûreté mal recrutés, inadaptés à une mission régalienne par délégation Arrogance de l’administration européenne ou nationale qui impose une mesure sans rechercher l’adhésion des compagnies aériennes + des passagers. Cette difficulté technique à la détection vient s’ajouter à des problèmes plus généraux : Concept du contrôle de l’objet et non de la personne Empilement de différente mesures Agents de sûreté mal recrutés, inadaptés Administration arrogante

10 Les mesures de sûreté actuelles sont inefficaces et inopérantes
A – LE CONSTAT LA SURETE EN 2007 Les mesures de protection du transport aérien sont basées sur un concept anglo-saxon sans rapport avec la diversité mondiale. Les mesures européennes sont trop souvent une copie des mesures américaines. En principe, les mesures de sûreté telle qu’elles sont conçues fonctionnent dans les pays anglo-saxons. Mais certaines n’ayant jamais été revisité, la population de nations anglo-saxonnes a bien changé et déjà on connaît de nombreux écueils. Quand à l’Europe, elle se contente trop souvent de copier les mesures édictées par les américains qui influent grandement l’OACI dont on rappelle qu’elle est basé à Montréal. Au prétexte que dans chaque avion du monde, il peut y avoir un passager américain. Les mesures de sûreté actuelles sont inefficaces et inopérantes

11 B – NOUVELLES MESURES CAS DES EXPLOSIFS LIQUIDES
10/08/2006 Londres découvre une tentative d’attentat sur 10 avions avec des explosifs liquides : peroxyde + acide 06/11/2006 : règlement n°1546, instruction UE sur les matières à haute énergie à l’état liquide ANALYSE ET PERTINENCE Les explosifs liquides ont existé avant les explosifs plastic !... Tri nitrate de glycérile, tovex, etc. Les 9 et 10 août 2006, à la suite d’un renseignement venu des services pakistanais, 24 personnes sont arrêtées pour tentative de complot contre 10 avions anglais et américains. Une opération d’infiltration était en cours depuis plusieurs mois dans les milieux islamistes anglais. Tous de nationalité britannique mais d’origine pakistanaise. L’un d’eux avait même obtenu la nationalité française ! En tout, 82 personnes étaient impliquées de prêt ou de loin dans ce complot. Était prévu : Faire exploser 10 avions de lignes à peu près au même moment au moyen d’explosifs liquides binaires disposés dans des bouteilles et même dans un biberon. Mélange d’un peroxyde organique avec un acide. (TATP tri acétone tri peroxyde ou HMTD hexamethyl tri peroxyde) Avions ciblés : BA, American et Continental. Destinations prévues : NYC WDC et LAX Deux des terroristes avait enregistré leur confession de Martyr, preuve que l’opération était sur le point de se réaliser.

12 B – NOUVELLES MESURES ANALYSE ET PERTINENCE
L’état de liquidité de la matière est une définition vague, non scientifique Les explosifs liquides, comme les armes chimiques, sont bien souvent des compositions binaires ou tertiaires difficilement détectables isolément. La quantité de 100ml par flacon est largement suffisante pour assembler deux produits complémentaires susceptibles de créer une réaction de décomposition rapide de la matière. Dans le cas de Londres, il s’agissait d’assembler un peroxyde orgnaique avec un acide, le rendant ainsi instable et d’initier l’explo avec un détonateur caché dans différents objets électroniques : téléphone portable et lecteur MP3. Doit-on supprimer pour autant les téléphones portables les lecteurs MP3, les pam, agendas électroniques etc ?...Non c’est évident, autant supprimer les passagers.

13 B – NOUVELLES MESURES La poudre d’alumine, fortement explosive, est-elle considérée comme liquide ? De fait elle peut être utilisée pour fabriquer des explosifs artisanaux, non détectable par les détecteurs de traces.

14 B – NOUVELLES MESURES ANALYSE ET PERTINENCE
Bien des liquides sont inflammables (parfums, alcools servis à bord, hydrocarbures, etc.) Sont-ils moins dangereux après l’inspection filtrage ? Supprimer les liquides transportés dans le but de supprimer le risque est aberrant scientifiquement et commercialement stupide. Problématique du point éclair 38,7°C 100°F des matières pour les liquides inflammables +38,7°C pour les liquides combustibles La notion de liquide étant très vague: ne va t-on pas interdire demain les solides ? Avions sans passagers = +surs.

15 C – METHODOLOGIE CRIMINELLE
ASSEMBLER LA MATIERE Les groupes criminels agissent rarement seuls. A plusieurs, ils peuvent introduire une quantité létale d’explosifs liquides ou de matériaux inflammables. Nombreux tests de pénétration révèlent des taux de perméabilité de 50 à 90% en France comme aux USA ou en UE. Avant les groupes criminels utilisaient des explos industriels ou militaires comportant des signatures chimiques conformément à la convention de Montréal 01 mars Depuis? Ils re fabriquent des explosifs artisanaux ne comportant pas de marquages chimiques ce qui empêche parfois de relier l’utilisation d’un explosifs à un groupe criminel ou terroriste. Quoi qu’on en pense, n’importe quel objet ou matériel peut entrer sur un aéroport !

16 C – METHODOLOGIE CRIMINELLE
METHODES SUR UN AEROPORT Corruption Infiltration Chantage Prosélytisme S’appuient sur la cooptation syndicale et sur le recrutement ethnique Dans l’affaire du complot de Londres, l’une des personnes arrêtée est : Amin Asmin tariq, nationalité britannique, employé de la compagnie Jet Airways depuis Mars 2006 et ancien employé du groupe G4S anciennement Securicor. Tariq était bien entendu badgé et agréé depuis toujours par le Department for Transport (UK) Il faut travailler sur les personnes (renseignement) et non à 100% sur la détection des matières.

17 Prévenir + détecter = identifier
D – LA SURETE DE DEMAIN PREVENIR + DETECTER + AGIR Connaître l’identité des personnes qui travaillent sur un aéroport ou qui embarquent dans un avion : Biométrie ! Contrôle non systématique basé sur le profilage criminel Introduction de technologies comme outils de vérification et non de détection. Rappelons que dans l’affaire de Londres, c’est une opération de renseignement qui a permis d’empêcher le complot : un agent infiltré et de la coopération technique internationale en matière policière et militaire. Prévenir + détecter = identifier

18 D – LA SURETE DE DEMAIN TECHNIQUES DE DEMAIN
L’ère de l’explosif est déjà derrière nous La détection de matières dangereuses, explosives, contaminantes ou contagieuses va se généraliser grâce à la spectrométrie de masse, spectroscopie IR ou UV, chromatographie, et la RMN. Ce ne sont plus temps les matières explosives dans les 4 familles esters nitriques, peroxydes organiques, nitroaromatique ou nitramines qu’ils faut détecter. Ce sont les 47 agents chimiques susceptibles d’etre utilisés et re fabriqués par les organisation criminelles. Seul la détection des radio éléments ne pose pas réellement de probleme mais demande une base scientifique. les attentats chimiques ou radiologiques sont des options à intégrer dans la sûreté aéroportuaire

19 E – CONCLUSION LA VRAIE SÛRETÉ EN 5 POINTS :
Accentuer le renseignement fait par les services spécialisés de l’Etat Identifier les personnes Professionnaliser les métiers de la sûreté Introduire de l’aléatoire dans le contrôle, paramètre insupportable pour des terroristes Revenir à des procédures mesurées, non anxiogènes, et aux retraits provisoires au moyen d’enveloppes de sûreté Vivre, c’est aussi accepter le risque de la vie : Pour venir à Bruxelles, j’ai pris un train qui aurait pu dérailler, j’ai dormi sur le ventre dans un hôtel (j’aurai pu mourir étouffé), j’ai traversé l’avenue X à pied alors que j’aurai pu me faire écraser, j’ai survécu à la nourriture américaine pendant une semaine, mais j’ai accepté l’ensemble de ces risques pour être parmi vous ce matin. La réalité aéronautique n’échappe pas à cette règle : professionnels et clients doivent accepter les risques inhérents au transport aérien, parce qu’ils doivent adhérer à deux axiomes essentiels : 1 - savoir que les états de droit font tout leur possible pour limiter les risques terroristes, et c’est ce que nous faisons tous ici, 2 – être transparents

20 Merci de votre attention chnaudin@drmcc. org www. drmcc
Merci de votre attention Département de Recherche sur les Menaces Criminelles Contemporaines – Université Paris II

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