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Forum Adolescences Présentation des résultats de l’étude qualitative

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Présentation au sujet: "Forum Adolescences Présentation des résultats de l’étude qualitative"— Transcription de la présentation:

1 Forum Adolescences 2007 Présentation des résultats de l’étude qualitative

2 « 2 mois de regards croisés… »
Etude qualitative « 2 mois de regards croisés… »

3 Une méthodologie originale
Un dispositif d’études inédit sur les relations adolescents/adultes 2 mois d’implication de… 17 adolescents de 13 à 18 ans 10 adultes parents d’adolescent(s) ou professionnels en contact avec des adolescents En Ile-de-France Et à Toulouse

4 Une méthodologie originale
Une forte implication des adultes et adolescents dans l’étude, animée par un mix méthodologique inédit mis en œuvre entre le 29 novembre et le 10 février Côté adolescents : Entretiens individuels en face-à-face d’une heure en amont  au début de l’expérimentation 3 ateliers de groupe à Paris et Toulouse de 3 heures  en décembre, janvier et février Journal de réflexion et d’observation  2 mois Forum de discussion Internet  2 mois Côté adultes : Entretiens téléphoniques réguliers au cours des 2 mois Entretiens individuels en face-à-face d’une heure à une heure trente de bilan

5 L’implication des interviewés
Le journal d’observation et de réflexion Côté pile : les observations et réflexions personnelles Ils indiquent leurs observations et réflexions personnelles comme un journal intime : Les relations entre les adolescents et les adultes … L’image des adolescents et des adultes… Côté face, les missions ponctuelles Il est dédié à des questions ou exercices ponctuels à traiter sur quelques jours/ semaines. Rédaction de portraits, autoportrait avec regard ado ou adulte, fiction « monde sans adultes ou sans adolescents… », « A 30 ans, je serai… » ou «  A 15 ans, j’étais… » Reportages photos « planète ados », « planète adultes », « planète mon avenir ou avenir d’ados »

6 L’implication des interviewés
Les ateliers de groupe avec les adolescents Des moments de rencontre, entre des adolescents de différents univers et milieux sociaux pour produire des contenus collectifs et partager leurs réflexions et observations avec d’autres adolescents. « Nous avons pu parler sans crainte de reproche ou de remarques. On pouvait parler librement. Moi qui suis d’habitude timide et réservée, j’ai parlé sans retenue. » Camille, Toulouse Le forum de discussion en ligne Un format de recueil très adapté à cette classe d’âge, il a servi de fil rouge et de continuité entre les différents ateliers et a permis de renforcer les échanges et la dynamique des groupes. Le reportage photos Les adolescents se sont chacun vu confier un appareil photo jetable destiné à illustrer leur réflexion sur l’univers des adolescents et celui des adultes.

7 Les adolescents recrutés
A Paris Prénom Age Morgane 15 Charles 14 Julie 13 Arnaud Thomas Sophia Victor Sirine Emma

8 Les adolescents recrutés
A Toulouse Prénom Age Charlène 16 Adrien 18 Nicolas Olfa 15 Marion Soraya Paul Tom 17 Camille

9 Les adultes recrutés A Paris/ Toulouse Prénom Ville Profil Christine
Parents Catherine Cécile Educateur Isabelle Claudine Professeur Danielle Toulouse Frank Danny Nicolas Bertrand

10 Les conclusions des 2 mois
Des extraits des journaux d’observation et de réflexion et du forum de discussion internet ont été sélectionnés pour illustrer.

11 Les conclusions de ces regards croisés
Côté adolescents Côté adultes Un besoin d’optimisme et de confiance Des inquiétudes fortes Une demande d’autorité Une envie d’autorité Une envie de dialogue renforcé (mais à condition de ne pas en prendre l’initiative) Des difficultés relationnelles Des stéréotypes « adolescents » blessants Des stéréotypes « adolescents » puissants

12 Les conclusions des regards croisés adolescents et adultes
De part et d’autre des traces de discours de victimisation… qui marque des signes de crise de confiance entre les adolescents et certains adultes. De part et d’autre de l’empathie et de la bienveillance… Côté adulte, des stéréotypes à l’œuvre et un double discours : « Mon adolescent vs les Autres » ou « Mon adolescent vs mes élèves » Un consensus fort, entre adultes et adolescents : la catégorie des adolescents, se nourrit de nombreux stéréotypes et véhicule une image pathologique de cette période de la vie et une image des adolescents aux teintes négatives. Image dont les adolescents finissent par être victimes et dont les adultes ont du mal à se défaire.

13 La catégorisation des adolescents
Un fort sentiment d’appartenance à un groupe mais un rejet des catégories construites par les adultes pour les qualifier

14 La catégorisation des adolescents
Aussi se dessine aux yeux des adolescents une dichotomie entre les adultes « qui croient en les adolescents» et qui parviennent à prendre de la distance vis-à-vis des stéréotypes et les Autres qui se laisseraient aller à des amalgames.

15 Leur définition de la vie adulte

16 Perceptions croisées Pour les adolescents, plusieurs définitions correspondent à leur vision de la vie adulte : responsabilités, autonomie et expériences de la liberté « Devenir adulte, c’est le début des problèmes…» « Etre adulte, c’est avoir fait toutes ses premières fois» Pour les adultes, l’adolescence se définit de manière très imprécise par un savant mélange de « changement »,« flegme », « fatigue », « mal-être », « insouciance », « légèreté ».

17 L’enjeu des premières fois…

18 L’enjeu des premières fois

19 L’enjeu des premières fois

20 L’univers des adultes vu par les adolescents, un univers de contraintes
Un univers qui gravite autour de la résolution de difficultés, de contraintes professionnelles, matérielles mais aussi familiales reflet de ce qui transparaît de leurs échanges avec leurs parents. « Devenir adulte, c’est le début des problèmes. » Atelier, Toulouse

21 L’univers des adolescents vus par des adolescents

22 Des malentendus entre adolescents et adultes?
Ce que pensent les adultes « Ils ont de moins en moins l’esprit de famille… » « Ils ont beaucoup de mal à se mettre au travail » « Ça fait un peu la génération Star Academy, ils savent pas chanter, mais ils vont être célèbres, ils y croient.  » Professeur mathématique/ Toulouse « Ils ne supportent pas qu’on leur parle de l’avenir. » Ce que les adolescents disent… « La famille est ce qu’il y a de plus important à mes yeux. J’ai hâte d’avoir moi-même des enfants… » «J’espère que j’aurai l’énergie de travailler pour faire ce que je veux .» « Je me renseigne sur ce que je peux faire. J’essaie de rester ambitieux. » « Quand on a des remarques ou des mauvaises notes, c’est à ce moment-là qu’on nous dit ; « qu’est-ce que tu veux faire? » »

23 18 ans l’âge des responsabilités…

24 Les relations adolescents/adultes

25 Les relations avec les adultes
Leur vision du monde Adulte est très schématique, les adolescents définissent comme appartenant à leur entourage adulte Les parents Les professeurs La famille au sens large (dont les grands parents, oncle/tante, cousins) Les amis de la famille Les voisins Les commerçants/les commerciaux (ceux à qui ils achètent ou ceux qui essaient de leur vendre…) Les artistes Certaines figures hybrides gravitent autour des adolescents Les frères ou sœurs aînés Les intervenants ponctuels (comme le moniteur d’auto-école, l’orthodontiste, le médecin) Les surveillants/pions Certaines figures familières appartiennent à leur vision du monde adulte : « La vieille dame dans le bus », le chauffeur de bus …

26 Les parents… sous surveillance adolescente?
Les adolescents les voient stressés, fatigués, pour certains accablés… Il ressentent que leurs parents surmontent nombre de difficultés de différentes natures : Difficultés professionnelles Difficultés familiales et sentimentales Difficultés financières Difficultés à concilier vie professionnelle et vie familiale/sentimentale Difficultés de « timing » Ils redoutent que ne leur arrivent des problèmes de santé. « J’ai peur pour mon père. Il travaille trop. » Ils réprouvent pour la plupart leur rythme de vie et leur attitude souvent pessimiste, mais ils déclarent faire preuve de sollicitude à leur égard. Certains adolescents développent ainsi une acuité particulière pour mesurer le bien-être de leurs parents. « Je sais tout de suite si ça va bien ou pas. Si je peux lui parler ou pas. » « Quand je vois que ça ne va pas, j’essaie de ne pas en rajouter. » « Elle a déjà des problèmes, j’essaie de ne pas la décevoir, j’essaie de l’aider un peu aussi, même si je suis fatiguée. »

27 Les parents… sous surveillance adolescente?
Les adolescents perçoivent que les réactions de leurs parents dépendent fortement de leur état d’esprit du moment. Ils conçoivent que leurs parents font de leur mieux, en fonction de leurs contraintes mais ils déplorent que leurs réactions soient si dépendantes du contexte. Aussi les adolescents développent-ils des stratégies pour cerner cet état d’esprit, et s’y adapter afin de saisir des opportunités ou éviter de prendre des risques dans leur relation avec leurs parents. « Souvent, les punitions que j’obtiens sont plus liées à leur mauvaise journée de travail qu’à quelque chose que je fais. C’est injuste mais c’est comme ça. J’essaie de faire avec et de m’adapter. Je sais maintenant trouver le meilleur moment pour dire les choses. » Emma, 15 ans « Il y a des moments, je sens que c’est l’euphorie. Une bonne nouvelle au boulot, ou dans la famille, ça tient à pas grand-chose. On pourrait leur demander n’importe quoi ils diraient oui. »Sirine 14 ans Ils jaugent leurs parents en permanence… et paraissent attentifs à de nombreux signes. « Nous on est toujours mis en cause, les adultes ne sont pas toujours très sympas avec nous. Ils déversent leur stress sur nous. Nous on se révolte. »

28 Leurs attentes à l’égard des parents
 La transmission de valeurs «  J’attends d’eux qu’ils me dirigent vers les valeurs qu’ils jugent bonnes. Pour que je sache comment me comporter plus tard quand je serai à leur place. » L’autorité « Ils doivent nous mettre des repères, des limites, des règles. Il faut commencer jeune. »  La protection, la prévention « Leur rôle, c’est de nous protéger, faire de la prévention avec nous, pour nous aider à grandir en sécurité. »  Une juste présence, qui assure le bon niveau d’autonomie « Le problème, c’est qu’ils voudraient nous garder petits. Sauf que techniquement c’est pas possible on est des mini adultes en devenir. Donc, ils n’ont pas à être toujours sur notre dos. »

29 La question de la juste présence…?

30 Une demande d’autorité parentale
Une demande forte des adolescents concerne l’autorité des parents et pose la question de la sanction.  Les adolescents, certes ambivalents à l’égard de l’autorité réclament des règles, des limites édictées par les parents.  Ils ont le sentiment que cette autorité se délite, au sein même de leur foyer. Ils relatent des situations d’évitement, de négociations qui remettent en cause à la crédibilité de leurs parents. « Je trouve personnellement que mes parents ne sont pas assez sévères. Et surtout pas au bon moment. Ils négocient avec nous pour être tranquilles. » « Le problème, c’est que ma mère ne tient jamais ses punitions jusqu’au bout. Ils n’arrivent pas à être sévères. » « Après on fait chanter les parents, on sait que ça marche comme ça. » Côté adultes, ils déplorent ne pas disposer d’autorités et aimeraient y remédier mais ne savent comment s’y prendre.

31 Les parents et l’avenir
 Ils réalisent combien leurs parents mettent d’espoir dans leurs enfants… « Ils veulent qu’on réussisse ce qu’ils n’ont pas réussi ou qu’on fasse mieux qu’eux.» Atelier Toulouse  Ils relatent l’inquiétude de leurs parents (qui parait patente du côté des adultes interviewés). « Ils savent que c’est très difficile, avec le travail, ils s’occupent de beaucoup de choses en même temps et que ça devient de plus en plus dur. Donc, ils ont peur pour eux leur travail et aussi encore plus pour nous. Ils se demandent ce qu’on va pouvoir devenir. S’ils vont pouvoir payer nos études… » Atelier Paris  Le discours d’inquiétude sur l’avenir, fait du dialogue sur les projets d’avenir une source de conflit. Les adolescents semblent confondre le pessimisme ou crainte de leurs parents avec un manque de confiance dans leur capacité à mener à bien leur projet. « Avec les parents, parfois ça passe mal de parler de l’avenir. Ca finit toujours par: tu n’y arriveras pas si tu travailles comme ça. »Atelier Paris

32 Un dialogue difficile avec les parents
 Un contexte qui n’est pas toujours favorable à l’échange «Quand ils rentrent du travail, ils ont pas très envie de nous parler même si au fond d’eux ils se disent que ça serait bien de le faire. (…) Et puis en fin de compte, après c’est nous, on les repousse un peu… Là, ils s’inquiètent et essaient de nous parler.» Atelier, Paris « Je ne mâche pas mes mots, je les impressionne. C’est vrai que c’est un âge qui m’agace, donc le moins de temps je passe avec eux, mieux ce sera. (…) ils ne me demandent pas beaucoup de conseils, c’est sûr.» Mère Paris  Un dialogue perçu centré sur l’école « Je me suis rendu compte avec l’étude que j’ai pas beaucoup de conversations avec eux. On parle toujours des notes, de l’école, des sorties. C’est jamais très profond. Parfois, ils me parlent des trucs de politique, du chômage, ils racontent comment c’était à leur époque, mais c’est rare quoi. » Atelier, Paris

33 Un dialogue focalisé sur l’école

34 Le rôle des adultes vus par les adultes
« Je pense que j’ai le rôle de quelqu’un qui met des cadres essentiellement et voila et je dois être un personnage. Ils doivent se construire par rapport à moi contre ou pas contre moi,. Les engueulades je les assume. Je pense qu’ils sont contents d’avoir une espèce de pilier qui ne vas pas bouger, qui gardera ses positions.(…) Je me suis rendue compte que cela les rassurait que l’on garde un rôle de parents, que l’on reste à notre place et que l’on mette les barrières là où il faut. » Mère/Paris « C’est comme si ma fille s’attendait à une mesure forte de notre part, en clair d’être cadrée. On a du mal à gérer sa liberté toute nouvelle, liberté qui la grise et qui ne l’aide pas » Mère/Paris « Nous, on est la première génération de parents à être obligé de s’adapter à Internet et le portable dans les foyers. Avant, les parents arrivaient à nous cerner et à contrôler à peu près ce qu’on faisait, maintenant, il y a des tas de choses qui nous échappent. On ne peut plus contrôler comme il faut. » Mère/Paris

35 Les difficultés relationnelles vues par les parents
Force est de constater que l’adolescence est redoutée par les parents. Certains la vivent comme une période particulièrement difficile personnellement, tous décrivent des difficultés relationnelles avec leur progéniture. Ils évoquent plus particulièrement :  La perte de contact « Parfois, on a un peu l’impression de perdre le contact. On a un peu de mal à les cerner, à savoir ce qu’ils pensent. Pour préserver leur intimité, ils donnent peu d’informations, sur ce qu’ils font, ce qu’ils pensent, ce qu’ils projettent… » Mère/ Paris  Les mensonges, la crise de confiance « Les adolescents, nous reprochent notre manque de tolérance, de confiance en eux. Ils souhaitent une confiance totale, mais ils nous mentent régulièrement. Parfois pour des choses anodines, parfois plus graves qui peuvent les mettre en danger » Mère/ Paris « Mon fils cherche à éviter les conflits, alors, il ment: c’est pire. Une mauvaise relation s’instaure entre nous » Mère/ Paris  Les réflexions, qui mènent aux clashs « Quelques fois, j’ai des réflexions qui m’échappent, du genre du style: » écoute, tu es dans une très bonne classe il vaut mieux être tiré vers le haut que vers le bas ». Il me dit « qu’est-ce que tu es snob !» il ne supporte pas ça ou bien quelquefois j’ai des réflexions racistes et des réflexions d’exaspération: Il dit : mais comment peux-tu parler comme ça! “ Mère/ Paris  Le sentiment d’incompréhension… soutenus par des comparaisons intergénérationnelles “Je suis vraiment en décalage, je ne me retrouve absolument pas du tout dans ma fille aînée et dans leurs préoccupations et dans les conflits qu’elle a avec moi. Je n’ai jamais eu de conflits moralement avec mes parents: je ne me reconnais pas. “Mère/ Paris « Les WE sont difficiles: les enfants se lèvent tard et je suis plutôt matinale. Je ne supporte pas leurs levers tardifs. Même à l’adolescence, je ne dormais jamais tard le matin… » Mère/ Paris

36 Les professeurs Ils correspondent pour les adolescents à la fois à la figure adulte la plus familière et la plus étrangère. La plus familière, car c’est à l’école, avec les différents professeurs, que les adolescents reconnaissent passer le plus clair de leur temps, La plus étrangère, car la plupart des professeurs ne constituent pas des interlocuteurs reconnus comme privilégiés pour autant. Ils sont perçus, pour la plupart, comme ne s’intéressant pas aux individualités mais considérant la classe ou les élèves de manière stéréotypée. « Ca reste toujours l’image du prof. On ne va pas lui faire des confidences, ce dont on parle avec eux ça reste les cours, l’orientation. » Atelier, Toulouse « Ils ne voient plus les élèves. Ils ne se rendent pas compte de tous nos espoirs, de toute nos vies. Ils ne pensent pas aux répercussions que leurs petites remarques peuvent avoir sur nous. » On relève une forte aspiration à développer des contacts plus personnels, c’est-à-dire, laissant plus de place à l’expression des individualités (projets, problèmes personnels rencontrés…). « Moi, je crois qu’on peut leur parler quand on a des problèmes. Il faut juste se lancer. » Atelier Toulouse

37 Réflexion sur la relation avec les professeurs
« Certains professeurs gardent leur distance avec les élèves. D’un côté, c’est normal car ils sont là pour nous apprendre des choses et pas pour faire amis/amis avec nous. D’autres non. Ils nous demandent de nos nouvelles demandent si tout se passe bien etc. Mais on parle surtout des cours et des devoirs. Comme mon prof de science éco de l’année dernière, c’est une femme super. En cours, elle savait y faire. Elle plaisantait en cours, elle nous faisait travailler et pour les devoirs et les contrôles, elle était stricte. (…) Doit-on toujours garder des distances avec les professeurs ou au contraire être proches d’eux, sans l’être vraiment? » Camille, 17 ans Toulouse

38 Réflexion sur la relation avec les professeurs
« La prof de maths, nous a dit que nos résultats étaient inquiétants, qu’il fallait faire les devoirs à la maison, réviser, refaire les exos… mais le problème, c’est que nous ne corrigeons pas les exos. Elle ne se remet pas en question. Elle nous dit qu’on devrait lui dire quand on ne comprend pas l’exo. Mais si on ne le fait pas, c’est qu’on n’ose pas lui demander. Moi, qui suis timide, quand je ne comprends pas, je ne demande pas à corriger l’exo, car j’ai peur du regard des autres et en plus je suis nulle en maths. Pourquoi les profs s’en prennent-ils toujours aux élèves nos incompétences, nos méthodes de travail, mais eux non. C’est injuste. » Camille, Toulouse, 17 ans

39 L’image que les professeurs pensent avoir auprès des adolescents
« Je pense qu’ils me voient comme une personne âgée qui ne comprend pas toujours leurs problèmes. Je peux leur apparaître comme une personne froide et distante. Mon statut de « femme publique » au collège m’empêche de me dévoiler. Ce n’est pas le lieu pour parler de moi! Je ne veux pas dévoiler mon âge. Ca remettrait en danger ma légitimité et ma crédibilité. » Prof/ Paris « Je me souviens d’une élève qui m’avait dit « Madame, on dirait que vous êtes un robot. » En effet, j’avais minuté toutes les phrases de mon cours et j’avais décidé de mener mon cours, envers et contre tout » Prof/ Paris « Je leur dis à la fin du trimestre je suis obligée de te mettre une mauvaise note. Tu n’as rien fait, tu m’as rendu des devoirs c’était n’importe quoi, tu n’as pas écouté mes conseils donc je te mets une mauvaise note. Il y en a qui le comprennent, il y en a d’autres qui ne comprennent pas et nous jugent sévèrement « vous êtes là pour nous casser ». » Professeur Anglais/ Paris

40 Les qualités valorisées auprès des adultes
Les qualités qui sont très valorisées par les adolescents (et qui correspondent aux principaux reproches faits aux adultes)  L’équité Les adolescents s’avèrent particulièrement sensibles à ce point.  La considération Les jeunes personnes interrogées apprécient plus particulièrement les adultes qui les considèrent, s’adressent à eux, s’intéressent à leur point de vue, à leurs projets.  La capacité à se remettre en cause personnellement Cette capacité n’est pas reconnue à beaucoup d’adultes.  La disponibilité C’est plus une question d’attitude d’ouverture, que de disponibilité objective à laquelle les adolescents sont attentifs.  L’optimisme Là aussi, elle ne paraît pas une qualité adulte mais elle est fort appréciée chez les adultes qui en font preuve.  L’humour, la joie de vivre Cette qualité leur paraît un attribut de l’adolescence, qui manque cruellement aux adultes, et qu’ils apprécient d’autant plus lorsqu’ils la trouvent auprès d’eux.

41 Une demande de dialogue renforcé avec les adultes
 Un dialogue, plus que des monologues ou des interrogatoires, sorti du prisme scolaire « On aimerait parler plus de ce qu’ils ont connu avant notre naissance. Parler un peu plus d’eux que de nous. » Atelier Toulouse « Je rêverai oser leur poser plein de questions. Pourquoi ils font ça? » Atelier Paris  Une demande d’échanges d’expériences, pour envisager l’avenir de manière plus positive et concrète « On aimerait que les adultes qui ont de vraies activités professionnelles, ceux qui travaillent dans des entreprises transmettent leur savoir, nous expliquent comment ça se passe. Pas tout le temps nous dire « tu dois faire ça, tant d’études etc. Mais, nous expliquer en quoi ça consiste, comment il est arrivé là etc.»

42 L’environnement incertain, au cœur des relations adolescents/adultes

43 Une relation adolescents/adulte sous influence
 Sous influence du contexte social Soumis à une pression forte de leur environnement qu’ils décrivent comme incertain (précarisation, difficultés quotidiennes), les adultes s’inquiètent pour l’avenir des adolescents, ils partagent régulièrement cette inquiétude avec eux voire tendent à projeter leurs propres angoisses sur eux. Il en résulte différentes conséquences sur la relation : Les adultes développent un discours pessimiste sur l’avenir et jouent ainsi un rôle de cadrage des projets d’avenir des adolescents. Des adultes mobilisent le contexte social comme d’une menace ou d’un levier pour l’implication scolaire, ainsi ce discours d’inquiétude déjà omniprésent dans les médias et parfois dans le quotidien familial devient un élément pilier de la relation adolescent/adulte. Certains parents développent des attitudes de surprotection à l’égard de leur progéniture. La famille devient alors un lieu de repli, protégé des affres de la société. Les parents voient leur rôle s’étendre.

44 Le poids de l’environnement incertain
Paroles de profs… « Mon rôle, c’est de leur remettre les pieds sur terre. De leur dire: ce n’est pas possible de croire que tu vas devenir pilote ou avocat. J’ai des élèves qui sont loin d’avoir compris ce qui les attend dans la vraie vie. » Prof Anglais/ Paris « J’ai des élèves en 3ème qui sont complètement déconnectés de la réalité, qui ne savent pas le B-a-ba, et qui veulent être informaticien ou ingénieur en informatique. » Prof Mathématiques/ Toulouse «  Je les trouve insouciants. Ils ont tout: ordinateur, PlayStation, mp3, la vie est belle. Ils vont déchanter si on ne les prévient pas. Ca peut être un atout de ne pas avoir peur du lendemain, d’être optimiste. Mais pour moi c’est un obstacle, car ils ne vont pas au-delà d’eux-mêmes. » Prof Mathématiques/ Toulouse

45 Le poids de l’environnement incertain
Paroles d’adolescents « Le prof, nous dit: si tu continues comme ça, tu vas devenir SDF.(…) L’autre jour le prof de techno a dit à une élève qui bavardait « tu n’auras pas de boulot».» Sirine, 14 ans, Paris «  Toute la journée, on nous rabâche que c’est dur, le chômage et tout ça. On voit nos parents fatigués, stressés, qui se plaignent et réclament des augmentations. Ca donne pas trop envie de travailler.  Moi, j’ai choisi chirurgien, comme ça, je suis sûr d’avoir du travail et de bien gagner ma vie.» Thomas, 14 ans, Paris « La prof, elle nous fait: c’est ça rigolez avec vos consoles, vos ipods et compagnies dans vos jolies petites chambres. Vous rigolerez moins quand vous serez au chômage. Je trouve ça assez méchant et pas très efficace de nous menacer comme ça. » Sofia, 14 ans, Paris « Mes parents me disent combien c’est dur, que certains sortent avec un bac+5 et sont au chômage, les salaires sont bas, la vie est chère. Ils m’encouragent à travailler plus pour m’en sortir bien financièrement. Mais moi, je suis très découragée et je me dis que des gens comme moi, qui vont essayer, il y en a des millions et donc vu mes capacités communes, je ne vois pas comment je vais surmonter ça. » Emma, 14 ans Paris

46 Le poids de l’environnement incertain
Paroles de parents « C’est un sujet de heurts à la maison. Il y a d’un coté les projets professionnels assez ambitieux de ma fille (Avocate, journaliste…) et de l’autre le travail pas toujours bien régulier (…) et la réalité qui est dure. J’essaie de la sensibiliser à tous les problèmes. » Mère/ Paris «  Nous[à notre époque] une fois qu’on était embarqué dans des études supérieures et qu’on terminait on était dans le haut de l’entonnoir. Avant c’était un diplôme= un boulot, alors que maintenant c’est plus dur. Nous, on n’avait pas forcément une idée précise de métier en tête. Alors que mes enfants, ils veulent tout de suite avoir une idée précise alors que les études peuvent ne pas les intéresser du tout, mais ça fait rien, c’est un moyen d’arriver à quelque chose. (…) Mon fils s’est déplacé lui-même au Salon de l’Education, c’est pour vous dire, comme l’orientation professionnelle l’inquiète. » Mère, Paris «  Je lui dis que son papa sera toujours là, en cas de coup dur ou si après ils ont besoin de rester plus longtemps ou de revenir à la maison. » Père, Paris

47 Leur rapport avec l’entourage adulte
Un mélange de sentiments est exprimé à l’égard des figures adultes de l’entourage. Le plus souvent on a noté :  De la sollicitude, de l’empathie En particulier pour les parents, dont le quotidien leur paraît très difficile et qu’ils observent toujours « stressés », « fatigués », « sous pression » Mais aussi pour certains professeurs  De l’admiration Pour les parents, certains professeurs, des personnes de la famille des voisins,  De l’irritation Les professeurs et les parents en sont plus souvent les objets. On leur reproche leur inéquité, leur faiblesse d’autorité, leur faible considération, leur manque d’empathie  Du rejet Elle touche des adultes avec lesquels les adolescents peuvent entrer en conflit ou à cause desquels ils peuvent se sentir diminués Ex : chauffeur de bus

48 Portrait en regards croisés…
Portrait d’adultes de l’entourage d’adolescents Portrait d’adolescents dans l’entourage d’adultes

49 Portrait d’adultes de l’entourage…
« Mon professeur d’histoire-géographie est une femme d’environ 35 ans. Je la respecte et je l’admire pour son organisation et sa patience, elle note sur une feuille toutes les questions que l’on serait susceptible de lui poser. Elle est sévère mais juste. Elle note les élèves à leur juste valeur et elle ne « casse » pas les élèves lors d’un conseil de classe. Elle est positive et plutôt drôle, à chaque début de contrôle elle nous dit  : « que la force soit avec vous! »Grâce à elle, j’ai appris à positiver et à m’organiser. Elle répond à toutes les questions, explique jusqu’à ce l’on comprenne, elle admet ses erreurs. Elle nous apprend énormément de choses, d’ailleurs on s’écarte souvent du sujet. Elle est intéressante. C’est le seul cours où je ne m’endors pas sur la table et où je ne regarde pas la pendule. Je pense que la meilleure qualité chez un enseignant, c’est d’être intéressant. » Julie, 13 ans, Paris

50 Portrait d’adultes de l’entourage…
« Mon voisin, c’est l’adulte par excellence, Ingénieur au AAAA, maison de 300 m² minimum, BMW dernier modèle dans le garage. Ses enfants doivent être premiers de classe, très ordonnés, toujours très bien habillés, et tenir un langage très correct. Les copains sont triés sur le tas, ne viennent à la maison que ceux qui plaisent à papa et maman. Le paraître est important, l’image que l’on donne aux autres l’est aussi mais côté mentalité, il y a des choses à revoir. Six mois de l’année, il part pour son travail aux USA, maman gère les enfants, l’aide ménagère et prend soin de son corps. Une étudiante aide les enfants le soir à faire les devoirs.  Je n’apprécie pas beaucoup sa mentalité.» Adrien, Toulouse

51 Portrait d’adultes de l’entourage…
« Je voulais faire le portrait de mon moniteur d’auto-école, Gérald. Je le connais depuis un an. Il compte dans ma vie car je l’apprécie énormément. Il m’a toujours fait marrer. Lorsque j’apprenais le code, il corrigeait les questions lui-même (ce qui est rare maintenant ») et il rajoutait en plus de ça ses commentaires. Toutes les séances se sont passées dans la joie et la bonne humeur. Il dit tout le temps les petites astuces. On menait le goûter, on venait déguiser (…). On a vraiment passé d’excellents moments, et c’était plus pour l’ambiance que j’y allais que pour le code en lui-même. Mais comme j’y allais souvent, j’ai eu mon code rapidement. Mais, j’ai gardé contact avec. D’abord j’ai conduit avec eux (il y avait deux autres monos) et c’était aussi intéressant qu’au code. (…) Ainsi, il m’a laissé partir en me faisant entièrement confiance et sachant que je n’allais pas revenir quelques mois après pour lui dire que je me suis planté avec la voiture de ma mère. (…) Il me faisait confiance et j’apprécie énormément. (…) Il est grand, rugbyman, il dépasse les 110 kgs. (…) On rigole tout le temps, toujours à déconner. On parle de tout, politique, boulot, fille… C’est un modèle pour moi. Il n’y a pas assez de gens comme ça sur cette terre. » Tom Toulouse

52 Portrait d’adultes de l’entourage…
« Jessica a 26 ans. C’est ma sœur. Je la considère comme une adulte. D’autant qu’elle a son propre appartement, qu’elle vit en couple et qu’elle travaille. Elle est mince, grande et rousse. Elle parait sérieuse et parfois inabordable. Si je la rencontrais pour la première fois, je me dirai qu’elle ne doit pas aimer, ni approuver ni comprendre les jeunes. Mais c’est tout le contraire. Avec elle, on peut parler de tout sans tabou : de sexualité, de drogues, de cours, de ce que je pense sur tout et n’importe quoi. Elle respecte la parole de n’importe qui. Si je fais une connerie, elle va m’engueuler bien sûr mais elle va essayer d’arranger la situation et de m’expliquer pourquoi ce que j’ai fait est mal. (…) Elle met des limites à tout mais me laisse grandir et évoluer dans la vie, même si elle n’est pas ma mère ou mon père. Elle me laisse vivre ma jeunesse et comprendre mes erreurs, elle m’aide. C’est entourée de gens comme cela que je peux devenir adulte et mature, les parents eux savent juste interdire. (…) Ma sœur est davantage tournée vers le présent, ce qui m’arrange, car on nous bassine avec l’avenir. (…) Elle sait faire preuve d’intérêt et de générosité. C’est aussi une personne pleine de projets, optimiste. Elle se bat et réussit, est travailleuse (elle est professeur) mais elle sait prendre du bon temps et s’amuser. » Emma 15 ans, Paris

53 Portrait d’adultes de l’entourage…
« Ma mémé Simone, est une femme d’un âge mur de 71 ans, mariée a mon grand-père toujours en vie. Ils ont fêté cette année leur 50 ans de mariage. Elle a 3 enfants, 2 garçons et une fille (Patrice, Bruno & Sylvie). En retraite depuis 5 ans, ex-fonctionnaire. C’est une personne très active! Elle a déjà fait le tour du monde, elle préfère l’Afrique. Elle a beaucoup d’activité comme le tricotage. Elle fait partie du conseil municipal de sa commune, elle est jury de Jardin & illumination de Noël (ou d’ailleurs elle participe et est toujours bien placée). Elle décore toujours son jardin et sa maison pour les fêtes (Noël, Halloween et Pâques). Elle aime aller à l’église le dimanche matin. Elle aime également pêcher, faire de la broderie, cuisiner, faire des tartes aux pommes. Elle récolte toujours les bouchons de plastique pour faire des sièges roulant aux personnes handicapés. » Morgane, 14 ans, Paris

54 Portrait d’adultes de l’entourage…
« La vieille dans le bus est très coquette, elle a à peu près 60 ans. Ella a un chapeau et un manteau en vrai fourrure (je déteste ce genre de look), plein de bijoux sur elle. Râleuse, chiante, car elle veut toujours prendre le même siège dans le bus, et s’il est pris, alors elle demande pour que celui qui y est assis se pousse et lui laisse la place! En bref, il ne faut pas la déranger sinon on se fait râler dessus.»Thomas, 14 ans

55 Portrait d’adultes de l’entourage…
« Les adultes sont trop sérieux et parlent le plus souvent du travail. Ils se plaignent constamment d’être stressés. Effectivement, le travail cela doit être stressant mais quand même pas de là à être en permanence stressés. Les adultes sont toujours fatigués en rentrant du boulot, mais il faut savoir qu’une journée de cours est aussi très fatigante. On dirait qu’il y a toujours quelque chose qui ne va pas, ils se plaignent constamment d’être surbookés, pressés… ils se plaignent des impôts, de ne pas avoir de sous, de payer trop. Bref, ils ne sont pas très positifs.» Soraya, Toulouse « Le portrait de mon orthodontiste. C’est une mère de famille, qui a deux enfants. Je la connais depuis 4 ans, depuis que je dois avoir des bagues. Elle est super sympa. Je lui parle pas énormément (c’est dur quand quelqu’un fouille dans votre bouche), mais je l’aime bien. Comme j’ai plus de bagues, j’irai la voir seulement une fois tous les deux mois… Mais je pense que je m’en remettrai. » Arnaud, 15 ans, Paris

56 Portrait d’adultes de l’entourage
« Je vous présente le portrait de mon prof d’histoire. Pourquoi lui? Ce n’est qu’un prof mais je l’adore. J’adore ses cours. C’est un vieux beau. Vieux, c’est un peu trop. Il doit avoir 40 ans. (…) Il est très difficile à décrire moralement. (…) c’est le genre à écouter Gainsbourg ou Léo Ferré, à aimer l’humour de Gad El Maleh. Il prend au sérieux son travail de prof et on travaille. Il ajoute toujours une touche d’humour. Il sait exactement comment sont les élèves, à quoi on pense, ce qu’on fait, il sait ce que les élèves « magouillent » pour avoir des bonnes notes ou se faire bien voir. (…) Il ne déteste ni n’aime personne, avec lui on est vrai. (…) Il remarque les qualités et les défauts de chaque élève. Il voit ça à travers la copie, les yeux, le sourire, la voix, le comportement.(…) Il nous donne des conseils et nous prévient, il prend ses airs sérieux et nous dit que plus tard on réalisera et qu’on se souviendra de lui. (…) Il me semble parfois que pour lui tous les élèves sont les mêmes. Il en a eu tellement que chaque élève ne paraît plus rien représenter. (…) J’aimerai plus discuter avec lui.» Emma, Paris

57 Portrait d’adultes de l’entourage…
«  Ma tante s’appelle Odette, c’est l’aîné des enfants. Elle est cadre-infirmière a un mari qui est patron d’une grande entreprise de bâtiments. C’est mon oncle préféré. (…) Ils ont deux filles, de 31 et 27 ans. (…) C’est comme une mère pour moi. D’ailleurs, ma mère pense qu’elle en fait trop et que je préfère ma tante à ma mère, alors que c’est faux. Elle est stricte, parfois je n’ose pas parler ou dire le contraire. Quand je lui parle, je réfléchis à ce que je vais lui dire, car il lui arrive parfois de me corriger quand je fais des fautes de français. (…) Elle m’a offert ma chienne pour mes 14 ans. Quand elle offre, elle ne compte pas. Elle nous a aidé à nous installer quand on est venu vivre ici. Elle a aidé maman à nous payer des activités extrascolaires. Pour les vacances de la Toussaint, elle m’a payé le voyage jusqu’à Lyon. (…) Quand je suis partie là-bas avec elle, on est parties faire les musées. (…) Elle est rigolote et a le sens de l’humour et de la fête. Elle est aussi très cultivée. » Camille, 17 ans

58 Portraits d’adultes de l’entourage
«  Mon tonton est électricien. Il a toutes les nouveautés informatiques. Il bricole beaucoup. Je l’aime beaucoup parce que c’est un adulte qui me comprend. Il veut que j’ai les meilleures choses possibles chez moi (informatique). Quand je lui demande de me faire quelque chose, il est là, le plus rapidement possible. Il fait toujours son maximum pour moi, que ce soit pour m’aider en maths, physique (parce qu’il est nul en Français…!). Il est très compréhensif. » Charlène, 16 ans, Toulouse « Aujourd’hui je suis passée voir ma mamie. Ma mamie est une femme formidable. Avant, j’habitais à XXX, ça me manquait de ne pas la voir. Maintenant, j’en profite un maximum. Parfois je lui dis des choses sur l’école, que je ne dis pas à ma mère, car j’ai peur de la décevoir. Et ma mamie me réconforte et m’encourage. Elle me dit « continue et fais les études que tu veux toi. Ce n’est pas pour moi ou ta mère, enfin si un peu, mais c’est pour toi. Tu vas réussir ce que tu veux faire ma puce. » Je l’aime ma mamie. » Camille, 17 ans, Toulouse

59 Portraits d’ados vus par des adultes…
« Julie a 15 ans, c’est une femme-enfant; elle empreinte tous les stéréotypes de la féminité. Elle passe beaucoup de temps à choisir ses vêtements et à modeler son visage. Le regard des autres est important et séduire, la valorise. A coté, elle se soucie de son avenir. Elle a une vague idée d’un métier possible et sait très bien que l’école est importante et qu’elle doit travailler. Elle ne se sépare jamais de son portable et reste en liaison permanente avec ses copines. A la maison, l’ordinateur est le lieu obligatoire et les échanges sur MSN entre copains et copines permettent de se tenir au courant. Elle a grandi avec la star-ac’ et les barbies, Lories, Diam’s …Elle se constitue peu à peu une personnalité consciente malgré tout. » Educateur/ Toulouse «  Cyril est un ado de 14 ans pas très grand, manquant d’assurance. Passionné de foot, adulant ses stars du mondial 98. Ses rêves tournent autour de cet univers : les marques, tout ce qui brille, les signes extérieurs de richesse… Un autre intérêt, le monde virtuel : jeux , ordinateur et vidéo… Voila la face qu’il pense devoir adopter dans la culture du collège. Sorti de tout cela, il peut s’émouvoir et s’autoriser à apprécier d’autres choses lorsqu'il est seul et peut se montrer sans tous ces artifices de l’adolescence. » Educateur/ Toulouse

60 Portraits d’ados vus par des adultes…
« Yasmine a 17 ans. C’est une amie de ma fille. C’est un mystère pour moi. Elle paraît équilibrée, aimée par sa famille, est très jolie, très intelligente, et me présente toujours un joli sourire. Elle ne semble pas encore très préoccupée par les garçons a des amies et des amis. Elle se plaint d’être transparente aux yeux des uns des autres. Elle croit très sérieusement ne pas exister aux yeux des autres, se sent maladivement timide et est souvent paralysée dans un groupe. Elle m’émeut et me fait douter des propos que je tiens souvent sur les ados.» Mère/ Paris

61 Monde sans adolescent…Monde sans adulte

62 Un monde sans ado … « Nous venions d’acquérir notre maison sur l’île de Ju-Vence. Ce petit état , paradis fiscal, avait pour particularité de n’accepter des citoyens qu’a partir de 40 ans, sans enfants. Nous fûmes surpris en arrivant par la tranquillité et la propreté des rues : pas un seul graffiti ou tag…(…) Les programmations de cinéma n’offraient pas de surprises, et étaient sélectionnées pour être « intelligentes». Nous avions à faire à des gens sérieux qui savaient reconnaitre un art de qualité, un public averti qui ne voulait pas être bousculé mais diverti. (…) Ce luxe devenait un peu oppressant et si rien ne pouvait nous arriver, rien ne se passait pour nous. Seul le temps s’écoulait. Tout était prévisible et ce qui devait nous sécuriser, nous inquiétait. (…) Bientôt, notre seule distraction devint nos voyages en dehors de l’île. Nous rendions visite à nos enfants. Leur progéniture bruyante, désordonnée, rarement respectueuse des règles et usages, nous procurait la satisfaction d’une vie animée. Nous sentions une énergie nous porter. Un jour revenant d’un de ces voyages, je me surpris à fredonner un air à la mode, une stupide chanson d’ado, mais elle m’amusait. Soudain, je surpris autour de moi des regards réprobateurs et menaçant. J’avais troublé l’ordre de l’île… » Educateur/ Toulouse

63 Un monde sans ado … «  Quel tristesse! Un monde sans adolescents, la vie s’éteindraient. C’est eux qui nous entrainent à réfléchir aux choses de la vie. Ils nous remettent dans les rails, nous boostent. Ils sont exigeants, critiques, sont entiers. Ils aiment la provocation. C’est tout cela qui nous remet en cause. Ils font améliorer les techniques nouvelles, les modes… » Mère/ Toulouse « Un monde sans ado, c’est enfin le monopole du 3ème âge. Plus de salles gosses dans le bus, plus personne pour faire peur aux gentils « toutous ». Enfin le retour de la chance aux chansons en continu, place à la roue de la fortune du matin au soir…Plus de repas de Noël interminables à regarder nos ados pianoter sur leurs téléphones portables.. » Père/ Toulouse

64 Un monde sans adulte… « Un monde sans adulte serait un monde chaotique, l’anarchie totale sans règle, sans croyance, sans espoir, sans éducation. Le monde serait sale et rempli de détritus. Les immeubles seraient faits en cannette de soda. Tous les transports en commun seraient équipés d’écrans de télévision. Il n’y aurait plus de bibliothèque, plus que des vidéothèques. Les jeunes ne sortiraient presque plus de chez eux et préféreraient alors regarder la télévision, discuter sur Internet, faire des jeux en ligne, écouter de la musique de plus en plus vulgaire et grossière, la télévision diffuserait des programmes pornographiques, violent, sanglant, terrorisant, psychologiquement dérangeant. Le langage dégénérerait. On ne mangerait plus de légumes ni de fruits, laissons place au milk shake. Plus de bavette ni de haricot vert, laissons place au cheese-burger et aux frites. Plus d’eau, laissons place aux boissons gazeuses et sucrées. Je détesterais vivre dans ce monde-là! » Julie

65 Un monde sans adulte… « Un monde sans adultes serait un monde sans avenir car c’est en étant adulte que l’on peut travailler. Ce serait un monde sans apprentissage car c’est eux qui nous forment, un monde sans adulte est à mon avis un monde qui ne peut pas fonctionner car l’apprentissage avec les adultes est le moteur de notre civilisation. » Charles « …C’est un monde dans le chaos, sans adulte les ados ne peuvent pas apprendre. Les adultes, nous apprennent ce qu’il faut faire ou ne pas faire (les conséquences de la vie). Les parents nous guident, nous mettent des limites et repères. Les adultes (surtout les parents) nous offrent l’amour, le confort et la réussite. » Sofia « Aucune loi, enfin si une seulement : la loi du plus fort. Les plus forts en effet ont tous les droits, et les faibles, eux, servent les lus forts. Des incendies partout, plus aucune technologie, à part celles des jeux vidéo et des portables. Plus d’écoles, de bibliothèques, de jeux de société! Le seul maître de ce monde: le jeux vidéo, la télé.»Thomas

66 Monde sans adulte « Un monde sans adulte serait un monde de paix, où tout le monde vivrait heureux. (…) Ce monde sans adulte serait très coloré. La déco inspire la joie et la gaieté. (…) il y aura de la musique qui donne envie d’être écoutée. De la musique de jeunes, c’est-à-dire de la techno, du R&B, de la machina et plein d’autres choses. (…) On s’amuserait bien entre amis, on se raconterait plein de bêtises. Des fêtes bien arrosées, car on fait ce qu’il nous plait. On ne ferait rien de la journée. On passe notre temps à dormir, on regarde la télé sur le canapé. On appellerait nos amis toute la journée, sans adulte pour nous dire « t’as pas bientôt fini? ». Pour notre avenir, on ferait le métier qu’on voudra. Personne pour nous dire: « Non! Vous n’avez pas les capacités suffisantes. La vie d’adultes, c’est une vie où l’on voit que nos rêves sont fichus. » Camille Toulouse

67 L’avenir…

68 Une focalisation sur l’avenir professionnel, un attachement fort à la perspective d’être parent
Pour les adultes, comme pour les adolescents, l’avenir est le plus souvent considéré dans une perspective exclusivement professionnelle. Les projets définis par les adolescents gravitent donc autour de l’avenir professionnel. Celui-ci doit garantir à leurs yeux : Un confort matériel (« ne manquer de rien », « avoir accès à ce dont on a besoin sans trop compter ») Un bon équilibre vie professionnelle/ vie familiale (« je ne veux pas que ça bouffe ma famille »), Un certain épanouissement personnel et de la reconnaissance sociale. Certaines voies paraissent privilégiées par les adolescents et les adultes: Les professions médicales ou paramédicales (chirurgien, kiné, puéricultrice, médecin généraliste) Les professions libérales (avocat, architecte) La direction d’entreprises (« PDG ») Malgré cette focale, il importe de constater la place importante accordée à la parentalité dans la définition du projet et dans les projections dans l’avenir des adolescents.

69 La mise sur agenda de l’avenir
 L’observation des adolescents a permis de souligner combien l’avenir était au cœur de la relation quotidienne entre les adolescents et les adultes (et plus particulièrement dans les relations ados/profs et ados/parents). « Ca revient toujours sur le tapis, les gens vous demandent sans arrêt, et qu’est-ce que tu veux faire? » Atelier, Toulouse « Mon avenir, on dirait qu’il n’y a que mes parents qui s’y intéresse. Pas moi! » Atelier Toulouse  L’observation par les adolescents et adultes a permis de relever le contexte dans lequel ces discussions ou réflexions intervenaient. La question de l’avenir est ainsi souvent imprégnée du contexte dans lequel elle est évoquée et résonne parfois comme une source de pression ou de conflits et liée directement à la réussite scolaire. La remarque disciplinaire « On bavarde et à ce moment-là on vous dit, mais qu’est-ce que tu vas devenir? Tu crois vraiment que tu vas pouvoir avoir un métier en continuant comme ça? » « J’ai eu un avertissement parce que j’ai oublié mon devoir de maths, mes parents m’ont pris entre 4 yeux et c’est parti les discussions sans fin sur mon orientation, mon avenir et tout ça. » Au moment des bulletins scolaires « c’est l’occasion pour les parents de nous remettre sur les rails, et de nous dire si tu ne te secoues pas, tu n’arriveras pas. Ou bien il faut faire encore plus, parce que c’est de plus en plus difficile… » Aussi, même pour des adolescents plus âgés, l’avenir, puisqu’il engage la destinée familiale, est un sujet dans lequel les parents interviennent fortement. Aussi, implicitement ou explicitement, le projet est-il soumis à l’approbation parentale.

70 L’avenir professionnel

71 L’avenir professionnel

72 A 30 ans, je serai… « Aujourd’hui, je viens de fêter mes 30 ans, mon mari et mes deux enfants m’ont préparé une grande fête surprise pendant que je faisais les soldes. En fin d’après-midi, après avoir fait tous les magasins avec mes amies, je les invite a boire un rafraîchissement à la maison qui se situe au bord de la mer à Ajaccio. J’ouvre la porte et entends :  « Bon anniversaire », tous les gens que j’aime sont là, sur la terrasse de notre grande maison. Mon mari porte notre fille Charlotte, 3 ans, et notre fils Lucas de 1 an. Ils approchent de moi pour m’embrasser, cela faisait 8 ans que nous étions mariés et cela faisait déjà 5 ans que nous avions déménager, dans cette maison au bord de la mer. Je lève donc mon verre pour remercier mes amis et leur annonce que je suis enceinte d’un petit garçon qu’on appellera Jérémy. Côté travail, je viens d’être nommée directrice de la crèche ou je travaille depuis 5 ans. C’est un métier difficile, mais j’ai toujours voulu être entourée et m’occuper d’enfants depuis l’âge de 10 ans. J’ai réalisé mon rêve. » Morgane

73 à 30 ans, je serai… « A l’âge de 30 ans j’espère être une femme accomplie, heureuse que ce soit sur le plan personnel, du travail et sur le plan psychologique. Je suis une jeune maman de déjà 2 enfants, un de 2 ans et un qui vient de naître! Le petit de 2 ans est un garçon qui s ’appelle Erouane et la petite dernière est une fille : Samaa. Le papa est un très bel homme de 31 ans, il a un bon travail et nous vivons tous les deux un amour sans égal. » Soraya « A 30 ans, je me vois dans un bureau avec d’adorables collègues autour qui seront mes amis. J’aurai un bel appartement pas trop vieux avec de belles couleurs. Je pense avoir un copain avec qui je me marierais 5 ans plus tard. Pas d’enfant, du moins pas encore. En gros, je me vois bien côté boulot, amour et famille.» Marion «  A 30 ans, je serai plus en prépa. Je ne vis plus chez mes parents et j’ai un travail qui me plait et qui est bien payé. J’ai une femme et deux ou trois enfants. J’essaie d’éduquer mes enfants du mieux que je peux et j’essaie de ne pas divorcer au bout de 3 ans de mariage. Arnaud

74 A 30 ans , je serai « Je me vois mariée depuis 4 ou 5 ans avec au moins un enfant. Je vivrai dans une maison de style anglais. J’ai réussi ma vie personnelle et familiale. Je suis avocate. Je travaille dans un cabinet, et je fais aussi de l’aide juridictionnelle. Je travaille beaucoup mais quand je ne travaille pas, je profite à fond de ma famille, des gens que j’aime. Je fais des soirées avec mes amies. Je suis tatie de plusieurs neveux et nièces. Je me sens bien. J’ai tout ce que j’espérais quand j’étais jeune. Ma maison se trouve dans les communes aux alentours de Toulouse. Je reste près de ma mère. Je m’entends super bien avec ma belle-famille. Au niveau caractère, je suis plutôt confiante, optimiste, sûre de moi… Une vie de rêve mais va t-’elle être comme ça? L’avenir me le dira. » Camille Toulouse

75 A 30 ans, je serai « A 30 ans, je serai metteur en scène. Après une école de cinéma et de journalisme. J’habiterai à Paris dans un grand appartement haussmannien, avec mon amoureux. Notre appartement sera décoré très design, sobre mais avec des objets des années 60,70,80…Nous serions un couple très parisiens, amoureux et amical, épris du cinéma et des soirées parisiennes. Il serait acteur, un peu journaliste. Nous serions un peu célèbres et nous connaitrions du monde. On irait à des concerts. On rencontrerait des musiciens et des groupes qu’il interviewerait. (…) Mes films marcheraient bien. Je gagnerai bien ma vie et mon copain aussi. Ma liberté, c’est le plus important et pour marquer cela je ne me marierai pas. De toute façon, 45% des couples mariés divorcent. (…) On serait vraiment complices, on se comprendrait parfaitement. Ca serait peut-être l’homme de ma vie. Si je veux des enfants, je lui en parlerai, mais pas de mariage, il comprendrait. En l’occurrence, mon portrait à 30 ans, c’est ça. Je me sentirai très à l’aise dans ma vie, avec tout ce qu’il faut, coté amour, famille, amis, confort, travail. L’important, c’est d’être heureux et aimer sa vie. J’y arriverai… » Emma


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