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Endettement public et austérité

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Présentation au sujet: "Endettement public et austérité"— Transcription de la présentation:

1 Endettement public et austérité
Constituante

2 L’Histoire de la dette publique
Les Etats peuvent faire faillite; est ce réellement grave? Plusieurs Etats ont fait faillite sur ces 15 dernières années dont la Russie, l’Argentine, l’Equateur et la Jamaïque; se portent ils moins bien pour autant? Quand on regarde la croissance de ces pays: la Russie depuis 1998, date de suspension de ses remboursements ou celle de l’Argentine depuis 2001 ou encore celle de l’Equateur qui a fait un défaut partiel en 2008,on peut en douter.

3 Histoire des banqueroutes
Même dans les pays dits développés les Etats ont fait faillite, n’ont pas remboursé leurs créanciers que ce soit sous Philippe le Bel qui mit sur le bûcher le chef des Templiers, principal préteur du souverain, ou Sully, qui réalisa un audit de la dette pour ne payer qu’un tiers de celle-ci. Mazarin sous Louis XIV mit la France en état de banqueroute. Colbert, lui, adjugea les biens des créanciers. Louis XVI refusa par contre de spolier les créanciers et ce fut la révolution. Entre 1500 et 1800, la France a répudié ses dettes 8 fois.

4 Faire faillite serait il sain?
Même des académiques qui ne sont pas connus pour leurs pensées marxistes (Rogoff & Reinhart mais aussi Stiglitz) sont arrivés à la conclusion que les faillites d’Etats sont banales et n’ont pas de graves conséquences. Ils dénombrent quelque 250 faillites d’Etats entre 1800 et Tout rentre dans l’ordre au bout de seulement 3 ans (i.e. le PNB a retrouvé son niveau précédant la crise après 3 ans)

5 Mis à part les périodes de guerre, on remarque que le nombre des faillites publiques a augmenté depuis la libéralisation des marchés financiers privés

6 Est-ce la dette publique l’essentiel du problème?

7 Je suis endetté, est ce grave docteur?

8 D’après bon nombre d’économistes, il y a problème plus grave que la dette
En juin 2012, le FMI reconnaît s’être trompé quant à la politique qu’il a recommandé avec la Commission et la BCE à la Grèce Déjà le 13 janvier 2012 Standard & Poors, agence de notation, avait dans un document intitulé « Factors behind our rating actions on Eurozone sovereign governments » affirmé que les politiques d’austérité mises en place par les Etats membres risquaient d’être contreproductives et en conséquence abaissait les notations de bon nombre de ces pays. L’OFCE reconnaît elle aussi l’impact négatif de la réduction des dépenses publiques sur la croissance dans un papier récent montrant la corrélation entre la réduction des premières et la réduction de la seconde.

9 An ever increasing story

10 N’y aurait il pas un air de ressemblance, un brin de corrélation?
… l’élastique casse A partir de certain niveau d’endettement…

11 L’idée que la dette publique est « sans risque » est à tout le moins déconcertante
févr-12 Luxembourg AAA Allemagne Danemark Pays Bas Finlande Suède UK République tchèque AA Estonie Autriche Belgique France Espagne A Irlande BBB Italie Portugal BB Grèce CC « La dette publique opère comme un des agents les plus énergiques de l’accumulation primitive. Par un coup de baguette, elle dote l’argent improductif de la vertu reproductive et le convertit ainsi en capital, sans qu’il ait pour cela à subir les risques, les troubles inséparables de son emploi industriel » Karl Marx Pourtant les ratings accordés par les agences de notations pour les emprunts publics sont très bons, la dette américaine a pour la première fois été « downgradée » en août 2011 alors qu’en octobre 2013 l’Etat américain a failli faire défaut. Cela encourage les banques à leur prêter « par défaut  ».

12 Et sans lien avec la rémunération offerte

13 Que deviendraient les banques et le système financier sans dette publique?
Devraient elles se réfugier dans davantage de placements spéculatifs? « Mais, à part la classe des rentiers oisifs ainsi créée, à part la fortune improvisée des financiers intermédiaires entre le gouvernement et la nation […] la dette publique a donné le branle au sociétés par actions, au commerce de toute sorte de papiers négociables, aux opérations aléatoires, à l’agiotage, en somme, aux jeux de bourse et à la bancocratie moderne. » Karl Marx

14 Et comment mener la politique monétaire (aux US)
Il y a un peu plus de 10 ans Greenspan s’inquiétait des surplus budgétaires dégagés par les US, ceux-ci réduisaient le montant de la dette qu’il craignait voir disparaître. Comment dans ce cas pouvoir encore mener une politique monétaire, la Fed manipulant les taux d’intérêts en rachetant ou vendant des Bons du trésor américain. Il soutint donc le plan de réduction d’impôt lancé par Bush. On le voit la dette est un des pivots du système.

15 La dette publique est aussi un instrument de redistribution des richesses

16 Trop de dette tue t il la croissance?
Une étude du même Rogoff avait essayé de le démontrer mais on a remarqué qu’elle contenait une erreur de « spreadsheet ». L’endettement public (ou en tout cas partie de celui-ci) ne doit il pas être considéré comme un investissement, le salaire que l’on verse aux enseignants est il un coût? Mais il est vrai qu’afin de se mettre à l’abri de la pression des marchés mieux vaut ne pas être endetté, ce qui est possible surtout pour un Etat qui est en charge de la perception des impôts. Il suffit d’avoir le courage politique de ponctionner davantage les riches, de relever le taux d’impôt des sociétés. La Belgique a un niveau de dette sur PNB avoisinant les 100% depuis 1983 et ne vit pourtant pas plus mal que ses voisins dont le niveau d’endettement a été sensiblement inférieur. De nombreux travaux universitaires confirment le lien fort entre investissement public et croissance, ce lien est connu depuis 1880 et a même été consacré sous une loi: la loi de Wagner.

17 Seule une faible partie de la dette est due au financement des dépenses publiques
L’essentiel de la dette actuelle ne représente que le cumul des intérêts des dettes passées.

18 Capital remboursé/amortissement
Dette France 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 PIB 1119 1157 1196 1226 1264 1321 1367 1439 1495 1542 1587 1655 1718 1798 1886 1933 1885 1936 2032 2068 2117 Dette publique 375 443 496 540 578 613 614 616 653 717 788 834 877 921 1017 1148 1605 1725 1833 1932 % dette publique 33,5 38,3 41,4 44,0 45,7 46,4 44,9 42,8 43,7 46,5 49,7 50,4 51,0 48,8 52,6 60,9 82,9 86,2 90,2 93,4 95,1 Capital remboursé/amortissement 30,8 50,3 51 52 53,4 43,2 57,1 51,3 59,4 62,5 66,5 65,6 80,4 70,3 107,6 111,5 87,1 97,4 99,2 112,8 105 Charge de la dette 35,7 35 34 36 37 38 39 40 44 43 42,5 45,4 46 46,3 46,9 46,7 Charge de la dette cumulée 70,7 105,7 140,7 174,7 208,7 244,7 281,7 319,7 357,7 396,7 436,7 480,7 523,7 566,2 611,6 657,6 703,9 750,8 797,5 Variation dette publique 53 1 2 64 71 96 131 457 120 108 99 82 Variation dette publique cumulée 97 135 170 171 173 210 274 345 391 434 478 574 705 1162 1282 1390 1489 1570 Variation dette publique - charge de la dette 17 9 3 -33 -32 27 33 8 4 -40 89 412 74 62 Part des intérêts dans l'accroissement de la dette publique % 67,7 78,9 92,6 99,4 3260,8 1700 97,3 57,8 53,5 82,6 90,7 # 100,0 44,8 32,4 9,9 38,4 42,9 47,5 Part des intérêts dans l'accroissement de la dette publique (cumulé) % 72,8 78,3 82,7 102 116 102,7 91,4 100,6 100,5 91,2 80,3 50,6 50,8

19 Service de la dette en tenant comte des emprunts à rembourser
France Belgique Chez nous entre 1982 et 2007, selon les calculs du CADTM ce sont plus de 500 milliards € d’intérêts qui ont été payés soit 1,5 fois le montant de la dette qui prévaut en 2013

20 Peut être veut on nous faire rembourser la dette maintenant que la jeu n’en vaut plus la chandelle

21 C’est sous le gouvernement Martens-Gol (libéral) que la dette a explosé

22 Des incitants fiscaux ont été mis en place pour favoriser la consommation de ce produit financier
La Belgique met en place le précompte libératoire en 1983. Cette disposition permet aux personnes physiques de ne plus mentionner leurs revenus mobiliers dans leur déclaration d’impôt, pour autant que ces revenus aient déjà subi le précompte mobilier. On dit de ce précompte qu’il est « libératoire ». Ce système est doublement bénéfique pour les détenteurs de capitaux: d’une part, l’impôt sur les revenus mobilier (variant entre 15% et 25%) est largement inférieur à l’impôt sur les revenus du travail (variant de 25% à 50%); d’autre part, séparer l’imposition des revenus mobiliers des autres revenus a pour effet de diminuer le revenu global imposable, et, dans le cadre d’un impôt progressif par tranche, permet ainsi de diminuer le taux d’imposition global. Mais il existe d’autres incitants à manger de la dette: déduction des charges d’intérêts de la base imposable pour les entreprises et déduction de la charge d’intérêts sur les emprunts hypothécaires pour les ménages.

23 Et cela a des effets contre productifs sur la croissance
Une étude récente vient à démontrer qu’il y a une corrélation entre le fait d’être au chômage et celui d’être propriétaire de son bien immobilier. C’est contre intuitif mais le fait d’être propriétaire rend plus difficile la mobilité et par là même la possibilité de trouver un emploi. Voilà plus de 10 ans que l’économiste britannique Andrew Oswald de l’Université de Warwick, étudie un paradoxe qui porte son nom. Il a constaté que plus le taux de propriétaires était élevé dans un pays, plus le taux de chômage grimpait. L’Espagne et la Suisse lui servent d’illustration. La première compte 80 % de propriétaires, et plus de 20 % de chômage. La seconde, 43,8 % de propriétaires et 4 % de chômage. La Belgique se situe entre les deux : 71,8 % de propriétaires et 8,2 % de chômage actuellement.

24 Des dogmes économiques biaisés
La dette n’a pas l’impact négatif qu’on lui prête sur la croissance économique Les US tout aussi dispendieux que la Belgique en matière de transferts sociaux

25 Something wrong?

26 Contingent debt, les dettes futures cachées
Financement des banques en difficulté, il est plus que vraisemblable que suite à l’audit menée par la BCE on trouvera d’autres banques en difficulté qu’il faudra renflouer. Le coût fiscal des « sauvetages » bancaires a représenté l’équivalent de 60% du PNB de la Grèce, l’Irlande et de Chypre. Partenariats privé public, l’Etat s’est engagé dans bon nombre de ces partenariats ces dernières années mais continue à assumer tous les risques financiers. C’est une autre façon de permettre aux entreprises privées de capitaliser les profits tout en socialisant les pertes. Déficit de pension, avec le vieillissement de la population l’ardoise va continuer à s’élever. Procès: L’Equateur est ainsi poursuivi par Chevron qui lui réclame 60 bn $ soit l’équivalent de son PNB, la Commission a des procès avec tous les Etats européens pour non applications de directives et règlements et ce pour des centaines de millions, sans compter les amendes à venir. Conséquences du réchauffement climatique

27 Le traité transatlantique prépare de nouvelles dettes pour nos Etats

28 Comment mesurer la dette?
Vaut il la peine d’encore se serrer la ceinture? © Stiftung Marktwirtschaft « La dette publique belge ne s'élève pas à 104,5 mais à 655 pour cent du PIB » Trends juillet 2013 Cette citation renvoie clairement à la dette publique non exprimée dans les statistiques officielles, mais qui est bien réelle à cause des engagements pris par les gouvernements et deviendra certaine durant les décennies à venir. Cette dette à venir est appelée dette implicite. La dette contractée jusqu’à aujourd’hui étant la dette publique explicite.

29 Et qui va supporter les frais de santé?
Cost of Disease, William Baumol, 2012 Quand on voit les sommes que les générations futures auront à rembourser: soit on se dit que la machine de la dette (qui est un instrument de redistribution des richesses en faveur des nantis doit s’inverser ou être cassée) c-à-d que les dettes doivent être remboursées par une augmentation du pouvoir d’achat des classes moyennes et une augmentation de la fiscalité portant sur les plus riches, soit, comme certains, on peut dire que la dette devient un vrai faux problème, sa taille gigantesque fera qu’on préférera l’oublier ne voulant pas remettre en question le système, soit avec la pression sociale suite au maintien des plans d’austérité on assiste à une révolte populaire, soit on est contraint d’annuler tout ou partie de la dette.

30 Les « ironies » de l’Histoire
Il est étonnant que dans un pays comme la France, l’Etat n’ait pu montrer un excédent depuis 1973 date à laquelle Pompidou / Valery Giscard d’Estaing rompait le lien privilégié entre l’Etat et la Banque de France. Celle-ci étant jusqu’alors obligée de le financer en tout cas sur une première tranche de 10 milliards à taux 0. Ce qu’on voulait éviter en supprimant ce lien incestueux c’est que l’Etat n ’accumule pas de déficits alors que c’est l’inverse qui s’est produit.

31 Le paradoxe de la dette publique
On s’est déjà étonné du coût fort bas de la dette publique, quelque 2 ou 3% pour les emprunts 10 ans émis par l’Allemagne, la France, l’Angleterre, les Pays Bas, les US… Si ces dettes étaient vraiment aussi insupportables que cela, les Etats devraient en payer le prix. Un prix, selon la théorie économique, s’établit afin de faire correspondre l’offre et la demande. On peut en conclure que la demande pour les emprunts d’Etat est élevée. Les quantités de liquidités en circulation n’ont jamais été aussi importantes; les sociétés, de façon étonnante par ces temps de crise, réalisent des bénéfices fabuleux et les riches sont de plus en plus riches et de plus en plus nombreux. Il faut bien qu’ils recyclent leur « épargne ». Les Etats étant les seuls (jusqu’à quand ?) à leur fournir un taux d’intérêt sans risque, ils sont peut être incités à s’endetter pour permettre au système de tourner. C’est le paradoxe de la dette publique. Montrée du doigt comme étant dangereuse par les instances économiques mais plébiscitée par d’autres car permettant d’éponger une partie de l’épargne des plus riches. Des agences de notation qui vont mettre en garde contre un dérapage budgétaire et des banques qui vont faire leurs choux gras en achetant cette dette si possible décotée. Nos gouvernants auraient ils entretenus sciemment une politique de déficits publics ? Il fallait créer de nouveaux marchés, pourquoi ne pas créer un marché de la dette publique? Profond et liquide si possible pour accueillir les flux de capitaux générés par la mondialisation. Ce marché s’est développé dans les années 80 qui ont marqué le début de l’envol des déficits et des endettements publics, au moment même où la City se libéralisait, où les fonds de pensions prenaient leur envol,… Mais ceci n’est certainement que coïncidence.

32 Argent = Dette à une exception près
En fait comme l’essentiel de la monnaie injectée dans le système l’est par les banques privées grâce à l’octroi de prêts on peut en conclure que quasi tout l’argent en circulation a pour miroir une dette. Et donc que si il y a beaucoup de liquidité sur le marché c’est qu’en regard il y a beaucoup d’endettement. Que l’endettement crée la liquidité et que cette liquidité sert à « financer » cet endettement Mais l’argent prêté n’est que ce qu’on appelle le principal, la banque n’offre pas encore les intérêts. Il faut donc généré ces intérêts. On a vu qu’ils pouvaient eux aussi être empruntés c’est ce qui a fait que la dette publique n’a eu de cesse d’augmenter mais cette facilité là les banques l’octroient aux Etats mais pas aux particuliers et pas à toutes les entreprises. Il faut donc que ceux-ci par leur travail pour les premiers ou par l’exploitation du travail des autres pour les secondes produisent cet intérêt. A partir du moment où la croissance stagne voire recule et surtout au vu de la taille des endettements des particuliers et des entreprises on peut se dire qu’à un moment le système va imploser.

33 Outre l’effet des intérêts composés, la dette s’est récemment envolée suite aux réductions d’impôt…
… et à l’accroissement du nombre de niches fiscales En France, si les ménages avaient été imposé en 2008 comme ils l’ont été en 1999, l’impôt sur le revenu, l’impôt sur la fortune et les droits de succession rapporteraient 31 bn € de plus, soit 1.5% du PIB. En France toujours, l’ensemble des baisses d’impôts consenties de 1999 à 2008 ont causé 400 bn € de dettes supplémentaire soit 20% du PIB.

34 Les politiques de « quantitative easing » mises en place aux 4 coins du monde faussent la réalité économique Voyant l’insuffisance de leur instrument traditionnel qu’est le taux directeur (taux court terme) la plupart des banques centrales se sont mises à acheter des titres d‘Etat de longues maturités. C’est un des autres paradoxes du capitalisme: les banques centrales censées être parmi les chantres de la saine et libre concurrence provoquent des distorsions sur les marchés financiers. On peut se demander si un jour, elles pourront arrêter ces politiques. Elles accumulent donc des quantités très importantes de dettes d’Etat sur leurs bilans mais qui est garant des intérêts des banques centrales? Peuvent elles tomber en faillite? Non car elles ont pouvoir d’émettre la monnaie. Mais encore faut il que celle ci soit acceptée. Est-ce que donc tout cela n’est pas un grand jeu de dupes? On a le choix entre défaut des Etats ou émission de faux par les banques centrales. A la limite, on pourrait considérer que les dettes d’Etats ne sont donc pas un vrai problème alors pourquoi faire supporter le poids de l’austérité aux citoyens. N’y aurait il pas d’autres raisons que celles invoquées, celle de cette volonté affichée d’apurer déficit et de réduire l’endettement pour ne pas en faire porter la charge aux générations futures, ou celle que nous vivrions au dessus de nos moyens?

35 Contrairement à ce qui nous est souvent énoncé, nos Etats d’Europe occidentale ne sont pas (encore) en situation de faillite «  Je suis à la tête d’un Etat qui est en situation de faillite sur le plan financier » Fillon 21/9/2007 Un Etat ne peut être présenté seulement comme la différence entre une colonne recettes et une colonne dépenses. L’Etat a aussi un bilan, si on tient compte également de ses actifs (biens immobiliers, sociétés publiques, routes,…) et qu’on porte en regard ses dettes on remarque que son actif net est positif. Mais avec les politiques de privatisations qui continuent ceci ne sera bientôt plus vrai.

36 De l’aléa moral à l’ordre moral
« L’endettement est une construction sociale fondatrice du pouvoir » David Graeber Peut être qu’ici tout est dit: la dette permet de contrôler, de faire travailler, d’inscrire dans un carcan carcéral, c’est une façon pour la société de contraindre le débiteur hypothécaire à payer toute sa vie pour sa maison et donc de l’obliger à travailler toute sa vie, c’est une façon pour les marchés de faire pression sur les Etats. « Je conviendrai sans peine que la paix publique est un grand bien; mais je ne veux pas oublier que c’est à travers le bon ordre que tous les peuples sont arrivés à la tyrannie » Tocqueville

37 L’austérité a eu des conséquences « inattendues »

38 L’austérité a eu des conséquences « inattendues »

39 Certains pays les abandonnent
Les Pays Bas le 12 avril 2013 ont renoncé à mettre en œuvre un plan visant à introduire davantage de mesures d’austérité (gel des salaires dans la fonction publique, diminution de l’aide fiscale apportée à l’épargne retraite, …)

40 Citations « La banqueroute est nécessaire une fois tous les siècles, afin de mettre l’Etat au pair » Abbé Terray, contrôleur général des Finances sous Louis XV « Il n’y a pas de bien plus inutile à un Etat, ni qui lui soit plus à charge que les rentes » Colbert La dette publique, en d’autres termes, l’aliénation de l’Etat qu’il soit despotique, constitutionnel ou républicain, marque de son empreinte l’ère capitaliste » Karl Marx

41 On peut s’accorder sur un point: il faut supprimer la dette publique
La fiscalité moderne, dont l’impôt sur les objets de première nécessité et, partant l’enchérissement, de ceux-ci, formaient de prime abord le pivot, renferme donc en soi un germe de progression automatique. La surcharge des taxes n’en est pas un incident, mais le principe. Aussi en Hollande, où ce système a été d’abord inauguré, le grand patriote de Witt l’a-t-il exalté dans ses Maximes comme le plus propre à rendre le salarié soumis, frugal, industrieux, et …exténué » Karl Marx La dette publique (et son corollaire: l’impôt) est un jeu de dupes, elle a été créée par certains au profit d’un petit nombre. Si elle est un jeu à somme nulle au niveau financier créant la richesse des uns en contraignant la richesse des autres, elle ne l’est pas au niveau économique, les riches épargnant davantage. Il est donc logique que la croissance mondiale ralentisse et continue de ralentir. Les déficits ont été sciemment maintenus non par hausse des dépenses mais surtout par réduction des recettes. Les taux d’imposition des riches et des sociétés ont été revus à la baisse sur ces 50 dernières années. Il existe plusieurs façons de se débarrasser de sa dette, plutôt que la déclarer illégitime, de l’annuler il y en a d’autres plus indolores et qui pourraient être plus facilement acceptées.

42 Solution 1: Augmenter le pouvoir d’achat
Certains disent qu’il faut supprimer la dette, qu’il faut l’auditer, n’en rembourser qu’une partie (la partie légitime),… Mais il existe des moyens de faire les choses proprement de rembourser une fois pour toute cette dette publique et d’être quitte de ce traité d’austérité. L’une est l’augmentation du pouvoir d’achat. Plutôt que de se serrer la ceinture et d’obliger le citoyen-travailleur à être plus compétitif en rognant son salaire ce qui est tout le contraire de ce qu’il convient de faire car on s’accordera facilement pour dire que rembourser une dette avec un salaire moindre est plus difficile, il suffit d’augmenter ces salaires. Cette solution ne peut prévaloir que si toutes les entreprises font de même au même moment dans toute l’Europe. Ce qui est une gageure mais cette hausse salariale contrairement à ce que nous rétorquerait la FEB ne réduirait pas la marge des entreprises que du contraire (si tant est que tout le monde accorde cette augmentation de salaire). En effet par le principe du multiplicateur du pouvoir d’achat, la hausse de salaire accordée à la classe moyenne serait quasi intégralement dépensée, alimentant la consommation d’autres ménages et faisant en conséquence augmenter le chiffre d’affaires de toutes les sociétés d’un montant quasi équivalent à la hausse de salaire octroyée. Mais la mise en œuvre d’un tel mécanisme d’indexation de salaires tenant compte de l’inflation + mettons 3% (de pouvoir d’achat réel) est sans doute illusoire dans le contexte actuel.

43 Hypothèse propension à importer 30%
Année 0 Augmentation pouvoir d'achat (PA) 5% Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Année 6 Année 7 Année 8 Année 9 Année 10 Chiffre d’affaires 100 Inflation 2% 104,55 109,32 114,32 119,55 125,05 130,80 136,83 143,16 149,79 156,74 Matières premières 30 31,02 31,64 32,27 32,92 33,58 34,25 34,93 35,63 36,34 37,07 Masse salariale 50 52,50 55,13 57,88 60,78 63,81 67,00 70,36 73,87 77,57 81,44 Marge opérationnelle 20 21,03 22,55 24,16 25,86 27,65 29,55 31,55 33,65 35,88 38,22 Taux de marge opérationnelle 20% 20,1% 20,6% 21,1% 21,6% 22,1% 22,6% 23,1% 23,5% 24,0% 24,4% Hypothèse propension à épargner 20% donc 5% d'augmentation du PA égal 4% d'augmentation de la consommation mais si multiplicateur du PA égal 1,2 alors 5% d'augmentation du PA égal 5% d'augmentation de C (en fait ce multiplicateur est beaucoup plus élevé) Hypothèse propension à importer 30% On le voit la marge des entreprises n’en est pas réduite mais augmentée

44 Montant de dette: Hypothèse 85% du chiffre d'affaires
Année 0 Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Année 6 Année 7 Année 8 Année 9 Année 10 Ratio d’endettement 85,00% 81,30% 77,75% 74,36% 71,10% 67,98% 64,98% 62,12% 59,37% 56,75% 54,23% Montant de dette: Hypothèse 85% du chiffre d'affaires Hypothèse: Le PNB national est la somme des valeurs ajoutées de l'ensemble des entreprises. Par simplification on retiendra qu'il est la somme des chiffre d'affaires des entreprises Evolution du taux d'endettement: On prend l'hypothèse que l'ensemble des sociétés sont endettées au même niveau que la moyenne des Etats. Cette politique on le voit permet de réduire fortement le taux d’endettement

45 On remplacerait ainsi pour partie le multiplicateur de crédit (cher aux banques privées) par le multiplicateur du pouvoir d’achat. Mais le système n’est pas prêt de désasservir le peuple par une diminution de la dette qui serait pourtant tout à fait imaginable en appliquant une solution douce pour tous, sauf pour les banquiers, celle de l’augmentation des salaires.

46 20% taux moyen effectif de l'ISOC et augmentant
Solution 2: Augmentation du taux d’impôt des sociétés et des tranches les plus élevées Année 0 Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Année 6 Année 7 Année 8 Année 9 Année 10 Charge d'intérêt Hypothèse 5% 4,25 Bénéfice avant impôt 15,75 16,78 18,30 19,91 21,61 23,40 25,30 27,30 29,40 31,63 33,97 Marge avant impôt 15,75% 16,05% 16,74% 17,42% 18,08% 18,72% 19,34% 19,95% 20,54% 21,11% 21,68% Impôt 20% taux moyen effectif de l'ISOC et augmentant 25% 26% 27% 28% 29% 30% Montant d'impôt payé 3,15 4,20 4,76 5,38 6,05 6,79 7,59 8,19 8,82 9,49 10,19 Bénéfice net 12,6 12,59 13,54 14,54 15,56 16,62 17,71 19,11 20,58 22,14 23,78 Marge nette 12,60% 12,04% 12,39% 12,72% 13,01% 13,29% 13,54% 13,96% 14,38% 14,78% 15,17% Surplus d'impôt prélevé par augmentation annuelle du taux de celui-ci 0,84 1,10 1,39 1,73 2,11 2,53 2,73 2,94 3,16 3,40 Cumul des surplus d'impôt prélevés par augmentation annuelle du taux de celui-ci 1,94 3,33 5,06 7,17 9,70 12,43 15,37 18,53 21,93 Evolution de l'endettement en tenant compte du surplus d'impôt prélevé 84,16 83,06 81,67 79,94 77,83 75,30 72,57 69,63 66,47 63,07 Evolution ratio d'endettement en tenant compte du surplus d'impôt prélevé 80,50% 75,98% 71,44% 66,87% 62,24% 57,57% 53,04% 48,64% 44,38% 40,24%

47 Une révision de la fiscalité serait bienvenue
Même « The Economist » plaide pour une réduction des avantages fiscaux accordés aux ménages les plus riches, ainsi que pour une réduction du différentiel de taux d’impôt impactant les revenus du travail et ceux du capital. Tout récemment (octobre 2013),le FMI a plaidé dans le même sens allant même plus loin en affirmant qu’il fallait faire davantage contribuer les plus fortunés et les multinationales à la réduction des déficits: "Il semble exister une marge suffisante dans beaucoup de pays avancés pour tirer davantage de recettes des plus hauts revenus"

48 Solution 3: redonner à l’Etat la possibilité de créer de la monnaie, de pouvoir se financer à taux 0 auprès de sa banque centrale nationale « Dans son essence la création de monnaie ex nihilo actuelle par le système bancaire est identique à la création de monnaie par des faux monnayeurs. Concrètement, elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents.» Maurice Allais, Nobel d’Economie 1988 « Donnez moi le contrôle de la monnaie d’une nation, et je n’aurai pas à me soucier de ceux qui font ses lois » Mayer Amshel Rothschild ( ) « Dans le cas de la création monétaire, l’avantage serait toujours pour ceux qui émettraient la monnaie de crédit; et comme le gouvernement représente la nation, la nation aurait épargné l’impôt, si elle, et non la banque, avait fait elle-même l’émission de cette monnaie. Le public aurait un intérêt direct à ce que ce fût l’Etat, et non une compagnie de marchands ou de banquiers, qui fit cette émission. » David Ricardo in « Des principes de l’économie politique et de l’impôt » 1817

49 Solution 4: pratiquer des taux d’intérêt négatifs
La BCE aurait énoncé qu’elle serait prête à ramener son taux directeur à -0.1% Ceci revient à casser la machine de spoliation qu’est la dette à l’inverser même en la rendant défavorables aux nantis. C’est une autre façon de prélever un impôt progressif. La BCE serait elle au service de la démocratie?

50 Solution 4: appliquer exactement les recettes inverses de celles qui nous sont imposées aujourd’hui
Ce ne sont pas des politiques d’austérité qu’il nous faut. Leur échec est flagrant que ce soit en Grèce, en Espagne, en France ou même en Grande Bretagne. Réduire les dépenses publiques amène à réduire la croissance du PIB et donc à faire augmenter le rapport dette/PIB. Le FMI a reconnu que le multiplicateur budgétaire avait été sous évalué (et tout récemment un économiste de la Commission Européenne a dit de même), qu’une réduction de 1 des dépenses publiques implique une réduction > à 1 du PIB. Aujourd’hui certains disent qu’en cas de période de récession ce multiplicateur serait supérieur à 1.5 Par ailleurs, il convient de noter qu’il existe un autre multiplicateur (auquel la « science » économique n’a pas donné de nom) qui lie PIB et recettes fiscales, celui-ci aussi est > à 1 en tout cas > 0. On est donc confronté à un double effet ciseaux négatif; par une restriction des dépenses publiques, on contraint plus que proportionnellement le PIB et celui-ci se réduisant amoindrit les recettes de l’Etat. Fiscal consolidations and spillovers in the Euro area periphery and core, Jan in 't Veld, European Commission, Economic Papers 506 | October 2013

51 Hypothèses: Multiplicateur budgétaire: 1,5 Multiplicateur « fiscal »: 1,5 Baisse des dépenses publiques/ an: 1 soit +/- 2.5% croissance PIB: 0% Année 0 Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Année 6 Année 7 Année 8 Année 9 Année 10 PIB 100 98,50 97,00 95,50 94,00 92,50 91,00 89,50 88,00 86,50 85,00 Dépenses publiques 45 44 43 42 41 40 39 38 37 36 35 Recettes publiques 37,75 35,5 33,25 31 28,75 26,5 24,25 22 19,75 17,5 Déficit public 5 6 8 9 10 11 13 14 15 16 18 Dette publique 85 91 99 108 118 129 141 155 170 186 204 Ratio d'endettement 85% 93% 102% 113% 125% 139% 155% 173% 193% 215% 240%

52 Résorber la dette veut dire éviter les déficits publics mais pas supprimer les dépenses publiques
Les dépenses publiques sont sources de croissance. Une meilleure allocation de celles-ci (moins consacrées au service de la dette et plus à l’éducation) peut contribuer à relancer la machine économique et donc à faire chuter le coefficient dette/PNB. Par sa nature même, le capitalisme crée du chômage, des faillites. Schumpeter parlait de « creative destruction ». Ceci ne crée pas seulement de la pauvreté mais plus généralement de l’insécurité économique. Un Etat Providence a pour but de réduire cette insécurité et d’accroître la probabilité qu’un nombre plus important d’acteurs économiques prennent davantage de risque. Prise de risque qui est le moteur du capitalisme. Ce faisant l’Etat Providence permet à la Nation de s’enrichir davantage. Qui oserait lancer une société avec tous les risques que cela comporte, s’il ne savait pas qu’en cas d’échec il pourrait bénéficier d’allocations de chômage ? Qui oserait investir toute son épargne dans un outil de production s’il ne pouvait compter sur une retraite une fois l’âge de la pension atteint ? Qui serait assez inconscient pour donner naissance à un ou plusieurs enfants s’il ne savait que l’essentiel des frais de scolarité, d’hospitalisation éventuelle ne seraient assuré par la collectivité ? Tous les éléments cités ci-dessus sont les moteurs de la croissance : développement d’outils de production, croissance de la population, éducation, maintien en bonne santé de cette population. Par ailleurs par son rôle d’allocateur de transferts sociaux (allocations de chômage, pension,…), l’Etat assure aussi un meilleur maintien de la stabilité économique, favorable à la croissance et ce à moindre coût que si était organisé par des organismes privés.

53 Bibliographie Livres Publications Revues: Blogs
Vive la banqueroute, Thomas Morel & François Rufin, Fakir Editions, 2013 Dette ans d’Histoire, David Graeber, Les Liens qui Libèrent, 2011 Dette publique, une affaire rentable, André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder, Editions Yves Michel,2011 La dette ou la vie, Damien Millet et Eric Toussaint, Editions Aden, 2011 Wealth & welfare states. Is America a laggard or a leader, Irving Garinkel, Lee Rainwater, Timothy Smeeding, Oxford University Press, 2010 Why we need public spending, David Hall, PSIRU, University of Greenwich Busines School, Londres, octobre 2010 Overcoming Developing Country Debt Crises, J. Stiglitz & alii, OUP Oxford, 2010 Le prix de l’inégalité, J. Stiglitz, Les liens qui libèrent, 2012 Publications The forgotten history of domestic debt, Kenneth Rogoff & Carmen Reinhart, NBER , Avril 2008 Rapport sur la situation des finances publiques, Paul Champsaur et Jean-Philippe Cotis, Avril 2010 Inequality and sustainable Growth: Two sides of the same coin?, A.G. Berg, J.D.Ostry, IMF, April 2011 Sovereign Debt Restructurings 1950–2010: Concepts, Literature Survey, and Stylized Facts, IMF, August 2012 Une déclaration transatlantique des droits des entreprises, CEO, Octobre 2013 Rapport de la Commission d’experts réunie par le Président de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur les réformes du système monétaire et financier international, dit Rapport Stiglitz, Nations Unions, 21 septembre 2009 Revues: The Economist Alternatives économiques Trends Blogs


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