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Friedrich-Schiller-Universität Jena

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Présentation au sujet: "Friedrich-Schiller-Universität Jena"— Transcription de la présentation:

1 Friedrich-Schiller-Universität Jena
Vorlesung: Romantik Friedrich-Schiller-Universität Jena Wintersemester 2010/11 Dr. Olaf Müller

2 Romantik vor der Romantik
Vorlesung „Romantik“, Dr. Olaf Müller, Romantik vor der Romantik Die Erfindung des „Préromantisme“ Rousseau und die Rousseaurezeption Sensibilité

3 Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)
Vorlesung „Romantik“, Dr. Olaf Müller, Jean-Jacques Rousseau ( )

4 Zusammenfassung der letzten Woche
Epochengrenzen: Anfänge Mögliche Daten: Alphonse de Lamartine: Méditations poétiques (1820) Victor Hugo: Hernani (1830)

5 Anfänge, Definitionen und noch 1846 Baudelaire im Salon de 1846: „Pour moi, le romantisme est l’expression la plus récente, la plus actuelle du beau“

6 Um 1800 Germaine de Staël: De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (1800) François de Chateaubriand: Génie du Christianisme (1802)  Historisierung literarischer Produktion, die nun nicht mehr an einem absoluten, aus der Antike abgeleiteten Ideal des Schönen gemessen wird

7 Begriffsentwicklung „romantique / romantisme“
Adjektiv „romantique“ existiert lange vor dem Substantiv „romantisme“ (vgl. Hans Eichner: ‚Romantic‘ and its Cognates. The European History of a Word. Toronto 1972)

8 Drei Stationen der Begriffsentwicklung
1) als Adjektiv für „zum Roman oder zur Romanze gehörig“ (17. Jahrhundert) 2) Ausdruck in visuellen Medien und Praktiken wie Landschaftsmalerei und Landschaftsarchitektur (ab dem 18.Jh. Ausgehend von England) 3) literarhistorischer Ausdruck ab der Mitte des 18.Jahrhunderts

9 Zu 1) Im MA „enromancier“ , „romancar“ oder „romanzare“ für die Übersetzung populärer lateinischer Erzähltexte in die romanischen Volkssprachen Daher „romanz“, „romant“ oder „romanzo“ als Gattungsbezeichnung für die so entstandenen Texte Vor allem Ritterromane des Spätmittelalters

10 Noch zu 1) Adjektiv „romanesque“ im Sinne von „romanhaft“, „erfunden“ oder „unwahr“

11 Zu 2) Ausgehend von den in den Ritterromanen evozierten Landschaften, wird zunächst im Englischen „romantick“ zu einem Landschaftsbegriff Shaftesbury 1709: „romantick way“als Synonym für Enthusiasmus, Schwärmerei, Melancholie oder poetische Ekstase, wie sie besonders bei Liebenden, Künstlern oder Dichtern zu beobachten seien

12 Noch zu 2) Besonders für englische Landschaftsgärten im Gegensatz zu den symmetrischen französischen Gartenanlagen In diesem Sinn 1777 bei René-Louis de Girardin: De la composition des paysages, in dem es dann auch Rousseau kennenlernt und 1778 in den

13 Rêveries Rêveries du promeneur solitaire (1782 veröffentlicht) verwendet: „Les rives du lac de Bienne sont plus sauvages et romantiques que celles du lac de Genève, parce que les rochers et les bois y bordent l’eau de plus près; mais elles ne sont pas moins riantes“.

14 Transfer bei Schlegel August Wilhelm Schlegel: Vorlesungen über dramatische Kunst und Literatur (1808) überträgt die Gartenmetapher auf den Gegensatz zwischen der klassischen französischen Tragödie und den als romantisch bezeichneten Dramen Shakespeares oder Calderóns

15 Zu 3) Mitte des 18. Jh. Unterscheidung zwischen „romantischer“, regelfreier Literatur (Tasso, Ariosto, Shakespeare, Milton) und antikisierender Literatur der französischen Klassik (so bei Herder: Vom gotischen Geschmack, 1766)

16 Romantik und Liberalismus in Frankreich
Mme de Staël: De l‘Allemagne (1813/14) Stendhal: Racine et Shakespeare (1823/25) Hugo: Vorwort zu Hernani (1830): „Le romantisme, tant de fois mal défini, n’est, à tout prendre, et c’est là sa définition réelle, si l’on ne l’envisage que sous son côté militant, que le libéralisme en littérature“

17 Das 18. Jahrhundert aus der Sicht des 19.
Lorsque je relis la plupart des écrivains du dix-huitième siècle, je suis confondu, et du bruit qu’ils ont fait et de mes anciennes admirations. Soit que la langue ait avancé, soit qu’elle ait rétrogradé, soit que nous ayons marché vers la civilisation, ou battu en retraite vers la barbarie, il est certain que je trouve quelque chose d’usé, de passé, de grisaille, d’inanimé, de froid

18 Chateaubriand: MOT dans les auteurs qui firent les délices de ma jeunesse. Je trouve même dans les plus grands écrivains de l’âge voltairien des choses pauvres de sentiment, de pensée, de style. À qui m’en prendre de mon mécompte ? J’ai peur d’avoir été le premier coupable ; novateur né, j’aurai peut-être communiqué aux générations nouvelles la maladie dont j’étais atteint.

19 Mémoires d‘outre-tombe, Forts.
La littérature du dix-huitième siècle, à part quelques beaux génies qui la dominent, cette littérature, placée entre la littérature classique du dix-septième siècle et la littérature romantique du dix-neuvième, sans manquer de naturel, manque de nature ; nouée à des arrangements de mots, elle n’est ni assez originale comme école nouvelle, ni assez pure comme école antique.

20 Victor Hugo: Sur Lord Byron
Des esprits faux, habiles à déplacer toutes les questions, cherchent à accréditer parmi nous une erreur bien singulière. […] Ils continuent chaque jour de traiter la littérature qu’ils nomment classique comme si elle vivait encore, et celle qu’ils appellent romantique comme si elle allait périr. Ces doctes rhéteurs, qui vont proposant sans cesse de changer ce qui existe contre ce qui a existé, nous rappellent involontairement le Roland fou de l’Arioste qui

21 Sur Lord Byron (1824), 2 prie gravement un passant d’accepter une jument morte en échange d’un cheval vivant. Roland, il est vrai, convient que sa jument est morte, tout en ajoutant que c’est là son seul défaut. Mais les Rolands du prétendu genre classique ne sont pas encore à cette hauteur, en fait de jugement ou de bonne foi. Ils faut donc leur arracher ce qu’ils ne veulent pas accorder, et leur déclarer qu’il n’existe aujourd’hui qu’une

22 Sur Lord Byron, 3 littérature comme il n’existe qu’une société ; que les littératures antérieures, tout en laissant des monuments immortels, ont dû disparaître et ont disparu avec les générations dont elles ont exprimé les habitudes sociales et les émotions politiques.

23 Sur Lord Byron, 4 Qu’on ne s’y trompe pas: c’est en vain surtout qu’un petit nombre de petits esprits essaient de ramener les idées générales vers le désolant système littéraire du dernier siècle. Ce terrain, naturellement aride, est depuis long-temps desséché. D’ailleurs on ne recommence pas les madrigaux de Dorat après les guillotines de Robespierre, et ce n’est pas au siècle de Bonaparte qu’on peut continuer Voltaire. La littérature réelle de notre âge […] est défendue

24 Sur Lord Byron, 5 par ceux qui pensent avec leur âme, jugent avec leur esprit et sentent avec le cœur ; cette littérature n’a point l’allure molle et effrontée de la muse qui chanta le cardinal Dubois, flatta la Pompadour et outragea notre Jeanne d’Arc. […] Étrangère à tout ce qui n’est pas son but véritable, elle puise la poésie aux sources de la vérité. Son imagination se féconde par la croyance. Elle suit les progrès du temps, mais d’un pas grave et mesuré. Son caractère est

25 Sur Lord Byron, 6 sérieux, sa voix est mélodieuse et sonore. Elle est, en un mot, ce que doit être la commune pensée d’une grande nation après de grandes calamités : triste, fière et religieuse.

26 Übergang Lumières-Romantisme
Paul Bénichou: Le sacre de l’écrivain (1973)  „sacerdoce poétique“

27 Literatur Catherine Thomas: Le mythe du XVIIIe siècle au XIXe siècle (1830–1860) (2003) Georges Gusdorf: Naissance de la conscience romantique au siècle des Lumières (1976) Michel Delon: L’Idée d’énergie au tournant des Lumières (1770–1820) (1988)

28 Rousseau: Rêveries 1. Promenade, Anfang:
Me voici donc seul sur la terre, n’ayant plus de frère, de prochain, d’ami, de société que moi-même. Le plus sociable et le plus aimant des humains en a été proscrit par un accord unanime. Ils ont cherché dans les rafinemens de leur haine quel tourment pouvoit être le plus cruel à mon âme sensible, et ils ont brisé violemment tous les liens qui m’attachoient à eux. J’aurois aimé les hommes en dépit

29 1. Promenade, Anfang d’eux-mêmes. Ils n’ont pu qu’en cessant de l’être se dérober à mon affection. Les voilà donc étrangers, inconnus, nuls enfin pour moi puis qu’ils l’ont voulu. Mais moi, détaché d’eux et de tout, que suis-je moi-même ? Voilà ce qui me reste à chercher.

30 Nächste Woche: De la littérature und Génie
Zur Vorbereitung: Kapitel „Du vague des passions“ aus Chateaubriands Génie du Christianisme

31 La littérature du dix-huitième siècle, à part quelques beaux génies qui la dominent, cette littérature, placée entre la littérature classique du dix-septième siècle et la littérature romantique du dix-neuvième, sans manquer de naturel, manque de nature ; nouée à des arrangements de mots, elle n’est ni assez originale comme école nouvelle, ni assez pure comme école antique. FDC: MOT I, Buch 11, Kap. 2.

32 Hugo, Nachruf auf Lord Byron (1824)
Étrangère à tout ce qui n’est pas son but véritable, elle puise la poésie aux sources de la vérité. Son imagination se féconde par la croyance. Elle suit les progrès du temps, mais d’un pas grave et mesuré. Son caractère et sérieux, sa voix est mélodieuse et sonore. Elle est, en un mot, ce que doit être la commune pensée d’une grande nation après de grandes calamités : triste, fière et religieuse.

33 Wdh.: Blicke der Romantiker auf das 18. Jahrhundert
„J’ai peur d’avoir été le premier coupable ; novateur né, j’aurai peut-être communiqué aux générations nouvelles la maladie dont j’étais atteint ». FDC: MOT Teil 1, Buch 4, Kap. 12

34 Germaine de Staël ( ) 1788 Lettres sur les ouvrages et le caractère de Jean-Jacques Rousseau 1795 Essai sur les fictions 1800 De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales

35 Louis de Fontanes ( ) Ab 1800 Chefredakteur des regierungsnahen Mercure de France Juni 1800: lange Rezension zu De la littérature November 1800: 2. Ausgabe von De la littérature (mit Reaktionen auf Fontanes) Dez. 1800: Chateaubriands Rezension der 2. Ausgabe, wiederum im Mercure de France, als „Lettre à M. de Fontanes“

36 „perfectibilité“ Das „système de perfectibilité“ sei vor allem anzuwenden auf die „progrès des idées, et non aux merveilles de l’imagination. On peut marquer un terme aux progrès des arts; il n’en est point aux dévouvertes de la pensée“. (De la littérature)

37 De la littérature, Lateinische Literatur unter Augustus
Ce qui manque aux anciens dans la peinture de l’amour, est précisément ce qui leur manque en idées morales et philosophiques. Lorsque je parlerai de la littérature des modernes, et en particulier de celle du dix-huitième siècle, où l’amour a été peint dans Tancrède, la nouvelle Héloïse, Werther et les poètes anglais, &c, je montrerai comment le talent exprime avec d’autant plus de force et de chaleur les affections sensibles, que la réflexion et la philosophie ont élevé plus haut la pensée.

38 De la littérature, Hauptteile
1) „De la littérature chez les anciens et chez les modernes“ 2) „De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs“

39 De la littérature, Teil 2 (Kap. 2) Du goût, de l’urbanité des mœurs, et de leur influence littéraire et politique. (Kap. 4) Des Femmes qui cultivent les Lettres (Kap. 7) Du style des Ecrivains et de celui des Magistrats oder (Kap. 8) De l’Eloquence

40 „De l’invasion des Peuples du Nord, de l’établissement de la Religion Chrétienne et de la renaissance des Lettres“ L’invasion des barbares fut sans doute un grand malheur pour les nations contemporaines de cette révolution; mais les lumières se propagèrent par cette événement même. Les habitans énervés du midi, se mêlant avec les hommes du nord, empruntèrent d’eux une sorte d’énergie, et leur donnèrent une sort de souplesse, qui devoit servir à compléter les facultés intellectuelles.

41 „De l’invasion des Peuples du Nord, de l’établissement de la Religion Chrétienne et de la renaissance des Lettres“ (II) La religion chrétienne dominoit les peuples du nord, en se saisissant de leur disposition à la mélancholie, de leur penchant pour les images sombres, de leur occupation continuelle et profonde du souvenir et de la destinée des morts. […] Les dogmes de la religion chrétienne, l’esprit exalté de ses premiers sectaires, favorisoient et dirigeoient la tristesse passionnée des habitans d’un climat nébuleux […]

42 „De l’invasion des Peuples du Nord, de l’établissement de la Religion Chrétienne et de la renaissance des Lettres“ (III) Des ces têtes ardentes, aisément crédules, aisément fanatiques, germèrent toutes les superstitions et tous les crimes dont la raison a gémi. La religion leur fut moins utile qu’aux peuples du nord, parce qu’ils étoient beaucoup plus corrompus, et qu’il est plus facile de civiliser un peuple ignorant, que de relever de sa dégradation un peuple dépravé.

43 „De l’invasion des Peuples du Nord, de l’établissement de la Religion Chrétienne et de la renaissance des Lettres“ (IV) La religion chrétienne a été le lien des peuples du nord et du midi; ella a fondu, pour ainsi dire, dans une opinion commune des mœurs opposées; et rapprochant des ennemis, elle en a fait des nations, dans lesquelles les hommes énergiques fortifioient le caractère des hommes éclairés, et les hommes éclairés développoient l’esprit des hommes énergiques.

44 La littérature du Nord (I)
La poésie mélancolique est la poésie plus d’accord avec la philosophie. La tristesse fait pénétrer bien plus avant dans le caractère et la destinée de l’homme, que toute autre disposition de l’ame. Les poètes anglais qui ont succédé aux Bardes Ecossais, ont ajouté à leurs tableaux les réflexions et les idées que ces tableaux même devoient faire naître; mais ils ont conservé l’imagination du nord, celle qui se plaît au bord de la mer, au bruit des vents, dans les

45 La littérature du Nord (II)
bruyères sauvages; celle enfin qui porte vers l’avenir, vers un autre monde, l’ame fatiguée de sa destinée. L’imagination des hommes du nord s’élance au-delà de cette terre dont ils habitoient les confins; elle s’élance à travers les nuages qui bordent leur horizon, et semblent représenter l’obscur passage de la vie à l’éternité.

46 La littérature du Nord (III)
Toutes mes impressions, toutes mes idées me portent de préférence vers la littérature du nord. La poésie du nord convient beaucoup plus que celle du midi à l’esprit d’un peuple libre. […] L’indépendance étoit le premier et l’unique bonheur des peuples septentrionaux. Une certaine fierté d’ame, un détachement de la vie, que font naître, et l’âpreté du sol, et la tristesse du ciel, devoient rendre la servitude insupportable.

47 La littérature du Nord (IV)
Les émotions causées par les poésies ossianiques peuvent se reproduire dans toutes les nations, parce que leurs moyens d’émouvoir sont tous pris dans la nature; mais il faut un talent prodigieux pour introduire, sans affectation, la mythologie grecque dans la poésie française. Rien ne doit être, en général, si froid et si recherché que des dogmes religieux transportés dans un pays où ils ne sont reçus que comme des métaphores ingénieuses. La poésie du nord est rarement allégorique; aucun de ses effets n’a besoin de superstitions locales pour frapper l’imagination.

48 Fontanes, Rezension zu De la littérature (Juni 1800)
Jusqu’ici, tous ceux qui aiment [les beaux-arts] avaient tourné leurs regards vers la Grèce comme vers leur patrie naturelle. L’imagination des poëtes, ainsi que celle des artistes, aimait à parcourir les ruines d’Athènes, et cherchait l’inspiration autour des tombeaux d’Homère et de Sophocle. On nous apprend aujourd’hui que ce n’est point dans le climat le plus favorisé de la nature, che le peuple le plus sensible, dans la plus belle de toutes les languesm que l’esprit humain a créé le plus de prodiges.

49 Fontanes, Rez. (Forts.) C’est dans les montagnes de l’ancienne Calédonie, c’est dans les forêts habitées par les descendants d’Arminius, que se trouvera désormais le modèle du beau, et de je ne sais quel nouveau genre supérieur à tous les autres, qu’on appelle mélancolique et sombre.

50 Fontanes, Rez. (Forts. II)
Ossian m’attendrit sans doute, quand il me conduit au tombeau de ses pères; mais il faut qu’une divinité veille autour des tombeaux pour leur donner plus d’intérêt et les rendre sacrés. […] Ainsi, l’idée d’un Dieu peut seule féconder les arts, comme elle anime le spectacle de la nature. C’est une grande erreur de croire, avec madame de Staël, que les peuples du Nord sont plus sensibles et plus mélancoliques que les peuples du Midi. […] Les poésies les plus mélancoliques ont été composées, il y a plus de trois mille ans, par l’Arabe Job, qui

51 Fontanes, Rez. (Schluss)
vivait sous un climat brûlant: les plaintes qu’il faisait entendre sous le palmier du désert, accompagnent encore les funérailles des peuples chrétiens, et retentissent sur leurs tombeaux.

52 Nachtrag Perfektibilität
Ernst Behler: Unendliche Perfektibilität. Europäische Romantik und Französische Revolution. Paderborn: Schöningh 1989.

53 Chateaubriands Selbststilisierung zum Begründer der französischen Romantik (I)
Si quelque chose au monde devait être antipathique à M. de Fontanes, c’était ma manière d’écrire. En moi commençait, avec l’école dite romantique, une révolution dans la littérature française: toutefois, mon ami, au lieu de se révolter contre ma barbarie, se passionna pour elle. Je voyais bien de l’ébahissement sur son visage quand je lui lisais des fragments des Natchez, d’Atala, de René; il ne pouvait ramener ces productions aux règles communes de la critique, mais il sentait qu’il entrait dans un monde nouveau; il voyait une nature nouvelle; il comprenait une langue qu’il ne parlait pas

54 Chateaubriands Selbststilisierung zum Begründer der französischen Romantik (II)
. Je reçus de lui d’excellents conseils; je lui dois ce qu’il y a de correct dans mon style; il m’apprit à respecter l’oreille; il m’empêcha de tomber dans l’extravagance d’invention et le rocailleux d’exécution de mes disciples. FDC: MOT XI, 3, Éd. Berchet S. 545.

55 Baudelaires Blick auf FDC (1859)
Tout écrivain français, ardent pour la gloire de son pays, ne peut pas, sans fierté et sans regrets, reporter ses regards vers cette époque de crise féconde où la littérature romantique s’épanouissait avec tant de vigueur. Chateaubriand, toujours plein de force, semblait un Athos, qui contemple nonchalamment le mouvement de la plaine; Victor Hugo, Sainte-Beuve, Alfred de Vigny, avaient rajeuni, plus encore, avaient ressuscité la poésie française, morte depuis Corneille. Baudelaire: OC 2, S. 110.

56 Reaktionen auf den Génie 1802
Quelques épreuves du premier volume, qu’on venait de livrer à l’imprimerie, me tombèrent entre les mains. Je crus l’auteur fou – et Fontanes aussi. Jamais je n’avais trouvé réunis autant de talent, de mauvais goût et d’extravagance. Je m’en ouvris à Fontanes, qui me dit qu’il s’était jeté aux genoux de Chateaubriand pour qu’il brulât son livre et se mît à le réécrire, mais que le besoin d’argent l’obligeait à hâter cette malheureuse publication. Mathieu Molé: Souvenirs de jeunesse 1793–1803. Paris: Mercure de France 1991, S. 155–156.

57 Chateaubriand als neuer Typus des romantischen Selbstvermarkters
„Personne ne sait comme lui travailler à sa renommée“ „Il fallait le voir au milieu de tous ces amours-propres en présence, de ces vanités sous les armes, manœuvrer et s’insinuer dans le cœur et la confiance de chacun“. (Mathieu Molé, ebd.)

58 Reaktionen auf Génie (Forts.)
„Tout ce que l’auteur voit dans le Christianisme, est-il bien dans le Christianisme ou dans l’esprit de l’auteur?“ (Journal de Paris, Mai 1802, FDC: Essai/Génie-Pléiade, S. 1644.)

59 De la nature du mystère (Génie, 1. Teil, 1. Buch, 1. Kapitel)
„Il n’est rien de beau, de doux, de grand dans la vie, que les choses mystérieuses. Les sentiments les plus merveilleux sont ceux qui nous agitent un peu confusément“. Ebd., S. 472.

60 Désir de bonheur dans l‘homme (I, VI, Kap.1)
Il est certain que notre âme demande éternellement; à peine a-t-elle obtenu l’objet de sa convoitise, qu’elle demande encore: l’univers entier ne la satisfait point. L’infini est le seul champ qui lui convienne […]. Enfin gonflée et non rassasiée de ce qu’elle a dévoré, elle se précipite dans le sein de Dieu […]; mais elle ne se plonge dans la Divinité, que parce que cette Divinité est pleine de ténèbres, Deus absconditus. Si elle en obtenait une vue distincte, elle la dédaignerait, comme tous les objets qu’elle mesure. Ebd., Ière partie, Livre VI, ch. I, S. 602–603.

61 Nachrevolutionäre Enttäuschung
„La Révolution a chassé mon esprit du monde réel en me le rendant trop horrible“ (Joseph Joubert 1802) „Tel était l’état des esprits à la fin du XVIIIe siècle et au moment où parut René. L’homme avait beaucoup espéré, et il avait été grandement déçu.“ (Saint-Marc Girardin: Cours de littérature dramatique. Bd. IV (1860), S. 93.)

62 Chateaubriand: Lettre à M. de Fontanes: Christliche Melancholie
De toutes parts s’élevèrent des couvents, où se retirèrent des malheureux trompés par le monde, et des âmes qui aimaient mieux ignorer certains sentiments de l’existence, que de s’eposer à les voir cruellement trahis. Une prodigieuse mélancolie dut être le fruit de cette vie monastique; car la mélancolie s’engendre du vague des passions, lorsque ces passions, sans objet, se consument d’elles-mêmes dans un cœur solitaire. (FDC: Lettre à M. de Fontanes (Pléiade Essai/Génie, S. 1272)).

63 Chateaubriand: Lettre à M. de Fontanes: Christliche Melancholie (II)
Toutes ces diverses puissances du malheur, de la religion, des souvenirs, des mœurs, des scènes de la nature se réunirent pour faire, du génie chrétien, le génie même de la mélancolie. Il me paraît donc inutile d’avoir recours aux Barbares du Nord, pour expliquer ce caractère de tristesse que Mme de Staël trouve particulièrement dans la littérature anglaise et germanique, et qui pourtant n’est pas moins remarquable chez les mâitres de l’école française. Ni l’Angleterre, ni l’Allemagne n’a produit Pascal et Bossuet, ces deux grands modèles de la mélancolie en sentiments et en pensées. (Ebd.)

64 Le vague des passions Plus le peuples avancent en civilisation, plus cet état du vague des passions augmente; car il arrive alors une chose fort triste: le grand nombre d’exemples qu’on a sous les yeux, la multitude de livres qui traitent de l’homme et de ses sentiments, rendent habile sans expérience. On est détrompé sans avoir joui; il reste encore des désirs, et l’on n’a plus d’illusions. L’imagination est riche, abondante et merveilleuse; l’existence pauvre, sèche et désenchantée. On habite, avec un cœur plein, un monde vide; et, sans avoir usé de rien, on est désabusé de tout. FDC, Vague des passions, Ebd., S. 714.

65 Vague des passions (II)
1) „désirs“, aber keine „illusions“ mehr (man kann hier bereits an den Titel von Balzacs „Illusions perdues“ denken) 2) imagination riche, abondante, merveilleuse // existence pauvre, sèche, désenchanté 3) cœur plein // monde vide

66 George Sand 1855 über ihre erste René-Lektüre
Il me sembla que René c’était moi. […] je me sentis écrasée par ce dégoût de la vie qui me paraissait puiser bien assez de motifs dans le néant de toutes les choses humaines. […] Je pris, par l’imagination, tous les maux de l’âme décrits dans ce poème désolé. George Sand: Histoire de ma vie (Pléiade, Bd. 1, S. 1092).

67 Vague des passions in René
[…] comment exprimer cette foule de sensations fugitives que j’éprouvais dans mes promenades? Les sons que rendent les passions dans le vide d’un cœur solitaire, ressemblent au murmure que les vents et les eaux font entendre dans le silence d’un désert: on en jouit, mais on ne peut les peindre. […] Le jour, je m’égarais sur de grandes bruyères terminées par des forêts. Qu’il fallait peu de choses à ma rêverie! FDC: Atala. René. Paris: Pocket 1999, S. 112.

68 René, Schluss „[René] périt peu de temps après avec Chactas et le père Souël, dans le massacre des Français et des Natchez à la Louisiane. On montre encore le rocher où il allait s’asseoir au soleil couchant“. FDC: Atala. René. Paris: Pocket 1999, S. 130.

69 24.11.2010 De l‘Allemagne und die Entdeckung der deutschen Romantik
Die romantische Poesie ist eine progressive Universalpoesie. […] Andere Dichtarten sind fertig und können nun vollständig zergliedert werden. Die romantische Dichtart ist noch im Werden; ja das ist ihr eigentliches Wesen, daß sie ewig nur werden, nie vollendet sein kann“. Friedrich Schlegel: Athenäumsfragment Nr. 116, KFSA Abt. 1, Bd. 2, S. 182−183.

70 „réflexion inquiète“ der Romantik
Les Anciens avaient pour ainsi dire une âme corporelle, dont tous les mouvements étaient forts, directs et conséquents, il n’en est pas de même du cœur humain développé par le christianisme : les modernes ont puisé, dans le repentir chrétien, l’habitude de se replier continuellement sur eux-mêmes. De l’Allemagne II, 11 (GF-Ausgabe Bd. 1, S. 212).

71 „Les nuances infinies de ce qui se passe dans l’âme“
L’honneur et l’amour, la bravoure et la pitié sont les sentiments qui signalent le christianisme chevaleresque ; et ces dispositions de l’âme ne peuvent se faire voir que par les dangers, les exploits, les amours, les malheurs, l’intérêt romantique enfin, qui varie sans cesse les tableaux. Ebd., S. 213.

72 Romantik und Nation […] la question pour nous n’est pas entre la poésie classique et la poésie romantique, mais entre l’imitation de l’une et l’inspiration de l’autre. La littérature des Anciens est chez les modernes une littérature transplantée : la littérature romantique ou chevaleresque est chez nous indigène, et c’est notre religion et nos institutions qui l’ont fait éclore.

73 Romantique = „indigène“ , „national“
[…] ces poésies d’après l’antique, quelque parfaites qu’elles soient, sont rarement populaires, parce qu’elles ne tiennent, dans le temps actuel, à rien de national. » Ebd., S. 213.

74 Romantik als Resultat der Reflexion, nicht Ausdruck der Naivität
Quelques critiques français ont prétendu que la littérature des peuples germaniques était encore dans l’enfance de l’art ; cette opinion est tout à fait fausse : les hommes les plus instruits dans la connaissance des langues et des ouvrages des Anciens n’ignorent certainement pas les inconvénients et les avantages du genre

75 Romantik und Reflexion (II)
qu’ils adoptent ou de celui qu’ils rejettent ; mais leur caractère, leurs habitudes et leur raisonnement les ont conduits à préférer la littérature fondée sur les souvenirs de la chevalerie, sur le merveilleux du Moyen Age, à celle dont la mythologie des Grecs est la base.

76 Romantik und Reflexion (III)
La littérature romantique est la seule qui soit susceptible encore d’être perfectionnée, parce qu’ayant ses racines dans notre sol, elles est la seule qui puisse croître et se vivifier de nouveau ; elle exprime notre religion ; elle rappelle notre histoire : son origine est ancienne, mais non antique. Ebd.

77 Du goût in Frankreich und Deutschland
Die Vorschriften des „bon goût“ seien verantwortlich für die klassizistische „cessation des progrès de l’art“ (II. Buch, Kap. 14: Du goût) „Le bon goût en littérature est, à quelques égards, comme l’ordre sous le despotisme, il importe d’examiner à quel prix on l’achète“. Ebd.

78 Shakespeare und der gute Geschmack (I)
On pourrait proposer un traité de paix entre les façons de juger […] des Allemands et des Français. Les Français devraient s’abstenir de condamner, même une faute de convenance, si elle avait pour excuse une pensée forte ou un sentiment vrai. Les Allemands devraient s’interdire tous ce qui offense le goût

79 Shakespeare und der gute Geschmack (II)
naturel, tout ce qui retrace des images que les sensations repoussent: aucune théorie philosophique, quelque ingénieuse qu’elle soit, ne peut aller contre les répugnances des sensations, comme aucune poétique des convenances ne saurait empêcher les émotions involontaires. Ebd., S. 248–249.

80 Schwarze Romantik in den Athenäumsfragmenten (I)
Wenn man einmal aus Psychologie Romane schreibt oder Romane liest, so ist es sehr inkonsequent, und klein, auch die langsamste und ausführlichste Zergliederung unnatürlicher Lüste, gräßlicher Marter, empörender Infamie, ekelhafter sinnlicher oder geistiger Impotenz scheuen zu wollen. […]

81 Schwarze Romantik in den Athenäumsfragmenten (II)
Auch die Darstellung absoluter Marter (Diderots Religieuse) gehört wesentlich zur modernen Poesie und zu den Prolegomena des Romans. Friedrich Schlegel: Athenäumsfragment Nr. 124, KFSA Abt. 1, Bd. 2, S. 185.

82 Goethe 1823 über De l‘Allemagne
Was man jedoch von solchen Verhältnissen hinterher denken und sagen mag, so ist immer zu bekennen, daß sie von großer Bedeutung und Einfluß auf die Folge gewesen. Jenes Werk über Deutschland, welches seinen Ursprung dergleichen geselligen Unterhaltungen verdankte, ist als ein mächtiges Rüstzeug anzusehen, das in die chinesische Mauer.

83 Goethe 1823 über De l‘Allemagne
antiquirter Vorurteile, die uns von Frankreich trennte, sogleich eine breite Lücke durchbrach, so daß man über dem Rhein und, in Gefolg dessen, über dem Canal, endlich von uns nähere Kenntniß nahm, wodurch wir nicht anders als lebendigen Einfluß auf den ferneren Westen zu gewinnen hatten. Segnen

84 Goethe 1823 über De l‘Allemagne
wollen wir also jenes Unbequeme und den Conflict nationeller Eigenthümlichkeiten, die uns damals ungelegen kamen und keineswegs förderlich erscheinen wollten. Tag- und Jahreshefte. Hrsg. von Irmtraut Schmid. FA, 1. Abteilung. Bd. 17. Frankfurt am Main 1994, S. 129–130

85 Jean Paul über Nationalcharaktere
„so wie die Franzosen die Herren des Landes sind, die Engländer die des größern Meeres, wir – also die Deutschen – die der beide und alles umfassenden Luft sind“ Jean Paul: Friedens-Predigt an Deutschland. In: Sämtliche Werke. Abt. I, Bd. 5, S. 889.

86 Mme de Staëls Version C’est l’imagination, plus que l’esprit, qui caractérise les Allemands. J.-P. Richter, l’un de leurs écrivains les plus distingués, a dit que l’empire de la mer était aux Anglais, celui de la terre aux Français, et celui de l’air aux Allemands. GF-Ausgabe, Bd. 1, S. 57.

87 Rede des toten Christus vom Kreuz herab, daß kein Gott sei (Jean Paul: Siebenkäs, zuerst 1796)
Ich ging durch die Welten, ich stieg in die Sonnen und flog mit den Milchstraßen durch die Wüsten des Himmels; aber es ist kein Gott. Ich stieg herab, soweit das Sein seine Schatten wirft, und schaute in den Abgrund und rief: ‚Vater, wo bist du?‘ aber ich hörte nur den ewigen Sturm, den niemand regiert, und der schimmernde Regenbogen aus Wesen stand ohne eine Sonne, die ihn schuf, über dem Abgrunde und tropfte hinunter. Ebd., S. 273.

88 Rede des toten Christus, Ende
Wenn einmal mein Herz so unglücklich und ausgestorben wäre, daß in ihm alle Gefühle, die das Dasein Gottes bejahen, zerstöret wären: so würd’ ich mich mit diesem meinem Aufsatz erschüttern und – er würde mich heilen und mir meine Gefühle wiedergeben.

89 Ende von „Un songe“ in De l‘Allemagne
Nous sommes tous orphelins, moi et vous nous n’avons point de père. A ces mots, le temple et les enfants s’abîmèrent, et tout l’édifice du monde s’écroula devant moi dans son immensité. De l’Allemagne, GF-Ausgabe, Bd. II, S. 55.

90 Charles Nodier 1818 über „Un songe“
„cette monstrueuse production de l’imagination en délire [qui est] l’idée la plus hardie du génie romantique“ Journal des Débats, , hier nach Charles Nodier: Mélanges de littérature et de critique. Paris 1820, Bd. 2, S. 351–352.

91 Literatur Claude Pichois: L’image de Jean-Paul Richter dans les lettres françaises. Paris: José Corti 1963. Béatrice Jasinski in: Le groupe de Coppet. Actes et documents du deuxième colloque de Coppet. Genève / Paris: Slatkine 1977, S. 461–492.

92 Für nächste Woche: Chateaubriand: René und / oder Benjamin Constant: Adolphe

93 1.12.2010: Fiktionen des romantischen Ich (Benjamin Constant: Adolphe)
écrit à Charlotte. commencé un Roman qui sera notre histoire. tout autre travail me serait impossible. Soirée ennuyeuse <mit Mme de Staël>. Scènes. Constant: Journaux intimes (1804−1807). Hg. von Paul Delbouille u. Kurt Kloocke. Tübingen: Niemeyer 2002, S. 471. avancé beaucoup ce Roman qui me retrace de doux souvenirs. La crise doit avancer. heureusement que le travail me distrait.

94 Stendhal 1824 über Adolphe […] marivaudage tragique, où la difficulté n’est point, comme chez Marivaux, de faire une déclaration d’amour mais une déclaration de haine. Dès qu’on y parvient, l’histoire est terminée. Stendhal: Rez. im New monthly Magazine 1824.

95 Zum „roman personnel“ Adolphe. Anecdote trouvée dans les papiers d’un inconnu par Benjamin Constant (1816) Je parcourais l’Italie, il y a bien des années. Je fus arrêté dans une auberge de Cerenza, petit village de la Calabre, par un débordement du Neto; il y avait dans la même auberge un étranger qui se trouvait forcé d’y séjourner pour la même cause. Il était fort silencieux et paraissait triste. (Benjamin Constant. Adolphe. Éd. Daniel Leuwers. GF 1989, S. 44).

96 Adolphe als Melancholiker
[…] il ne voyageait point par curiosité, car il ne visitait ni les ruines, ni les sites, ni les monuments, ni les hommes. Il lisait beaucoup, mais jamais d’une manière suivie; il se promenait le soir, et souvent il passait les journées entières assis, immobile, la tête appuyée sur les deux mains. (45) „beaucoup de lettres fort anciennes sans adresses, ou dont les adresses et les signatures étaient effacées, un portrait de femme et un cahier contenant l’anecdote ou l’histoire qu’on va lire“ (ebd.)

97 Sprache und Natur in Adolphe
[…] il y a dans la simple habitude d’emprunter le langage de l’amour, et de se donner ou de faire naître en d’autres des émotions de cœur passagères, un danger qui n’a pas été suffisamment apprécié jusqu’ici. (35) Ils pensent pouvoir rompre avec facilité le lien qu’ils contractent avec insouciance. Dans le lointain, l’image de la douleur paraît vague et confuse, telle qu’un nuage qu’ils traverseront sans peine. […] Mais lorsque les larmes coulent, la nature revient en eux […]. (37)

98 „sentiment d‘incertitude“ und „rêverie vague“ als Reaktionen auf jugendliche Desillusionierung
[…] nous avions envisagé la vie sous toutes ses faces, et la mort toujours pour terme de tout ; et après avoir tant causé de la mort avec elle, j’avais vu la mort la frapper à mes yeux. Cet événement m’avait rempli d’un sentiment d’incertitude sur la destinée, et d’une rêverie vague qui ne m’abandonnait pas. Je lisais de préférence dans les poètes ce qui rappelait la brièveté de la vie humaine. Je trouvais qu’aucun but ne valait la peine d’aucun effort. (51)

99 Diskrepanz zwischen Gefühl und sprachlichem Ausdruck
Les sentiments de l’homme sont confus et mélangés; ils se composent d’une multitude d’impressions variées qui échappent à l’observation; et la parole, toujours trop grossière et trop générale, peut bien servir à les désigner, mais ne sert jamais à les définir. (57)

100 Selbstbetrug im Schreibakt
Les combats que j’avais livrés longtemps à mon propre caractère, l’impatience que j’éprouvais de n’avoir pu le surmonter, mon incertitude sur le succès de ma tentative, jetèrent dans ma lettre une agitation qui ressemblait fort à l’amour. Echauffé d’ailleurs que j’étais par mon propre style, je ressentais, en finissant d’écrire, un peu de la passion que j’avais cherché à exprimer avec toute la force possible.(65)

101 Strategischer Einsatz des romantischen Herz-Diskurses
„Vous connaissez ma situation, ce caractère qu’on dit bizarre et sauvage, ce cœur étranger à tous les intérêts du monde, solitaire au milieu des hommes, et qui souffre pourtant de l’isolement auquel il est condamné.“

102 Cœur solitaire, cœur souffrant
[…] si je vous avais rencontrée plus tôt, vous auriez pu être à moi! J’aurais serré dans mes bras la seule créature que la nature ait formée pour mon cœur, pour ce cœur qui a tant souffert parce qu’il vous cherchait et qu’il ne vous a trouvée que trop tard! (78).

103 Das Ende der libertinen Tradition
J’aimai, je respectai mille fois plus Ellénore après qu’elle se fut donnée. Je marchais avec orgueil au milieu des hommes ; je promenais sur eux un regard dominateur. L’air que je respirais était à lui seul une jouissance. Je m’élançais au-devant de la nature, pour la remercier du bienfait inespéré qu’elle avait daigné m’accorder. (82)

104 „Nature“ und „naturel“
Il m’était quelquefois incommode d’avoir tous mes pas marqués d’avance et tous mes moments ainsi comptés. […] Je ne savais que répondre à mes connaissances lorsqu’on me proposait quelque partie que, dans une situation naturelle, je n’aurais point eu de motif pour refuser. (84) Ellénore était sans doute un vif plaisir dans mon existence, mais elle n’était plus un but : elle était devenue un lien. (85)

105 Selbstanalyse und Selbstbetrug
[…] vous vous trompez sur vous-même ; […] vous croyez avoir de l’amour, et vous n’avez que de la pitié  – Pourquoi prononça-t-elle ces mots funestes ? Pourquoi me révéla-t-elle un secret que je voulais ignorer ? (108)

106 Die unerreichbare „gloire“
La lettre de mon père me perça de mille coups de poignard. Je m’étais dit cent fois ce qu’il me disait: j’avais eu cent fois honte de ma vie s’écoulant dans l’obscurité et dans l’inaction. J’aurais mieux aimé des reproches, des menaces; j’aurais mis quelque gloire à résister, et j’aurais senti la nécessité de rassembler mes forces pour défendre Ellénore des périls qui l’auraient assaillie. Mais il n’y avait point de périls; on me laissait parfaitement libre; et cette liberté ne me servait qu’à porter plus impatiemment le joug que j’avais l’air de choisir. (110)

107 „emprunter le langage de l‘amour“
Les deux années de notre liaison ne s’effaceront pas de ma mémoire; elles seront à jamais l’époque la plus belle de ma vie. Mais l’amour, ce transport des sens, cette ivresse involontaire, cet oubli de tous les intérêts, de tous les devoirs, Ellénore, je ne l’ai plus.(113) Crédulités du cœur, vous êtes inexplicables! Ces simples paroles, démenties par tant de paroles précédentes, rendirent Ellénore à la vie et à la confiance. (114)

108 Les maladies morales du siècle
J’ai voulu peindre dans Adolphe une des principales maladies morales de notre siècle, cette fatigue, cette incertitude, cette absence de force, cette analyse perpétuelle, qui place une arrière-pensée à côté de tous les sentiments, et qui par là les flétrit dès leur naissance. […] Cette maladie de l’âme est plus commune qu’on ne le croit – beaucoup de jeunes gens nous en offrent les symptômes. (Constant: OC. Bd. III,1, S. 196).

109 Nächste Woche Ende von Adolphe (Zusammenhang von Herausgeberfiktion und Polyperspektivismus) Alfred de Musset: Confession d’un enfant du siècle und die weitere Entwicklung des „roman personnel“

110 8.12.2010 Fiktionen des romantischen Ich (II)
J’ai voulu peindre dans Adolphe une des principales maladies morales de notre siècle, cette fatigue, cette incertitude, cette absence de force, cette analyse perpétuelle, qui place une arrière-pensée à côté de tous les sentiments, et qui par là les flétrit dès leur naissance. […] Cette maladie de l’âme est plus commune qu’on ne le croit – beaucoup de jeunes gens nous en offrent les symptômes.

111 Schema Adolphe Préfaces (2ème éd. 1816 3ème éd. 1824)
Avis de l’éditeur Anecdote trouvée dans les papiers d’un inconnu (Kap. 1–10) Lettre à l’éditeur Réponse Paratext / Schwellentext Diegese

112 Adolphe in der Polyperspektivik
„J’étais libre, en effet, je n’étais plus aimé : j’étais étranger pour tout le monde. (Adolphe in der Anecdote) L’exemple d’Adolphe ne sera pas moins instructif, si vous ajoutez qu’après avoir repoussé l’être qui l’aimait, il n’a pas été moins inquiet, moins mécontent ; qu’il n’a fait aucun usage d’une liberté reconquise au prix de tant de douleurs et de tant de larmes ; et qu’en se rendant bien digne de blâme, il s’est rendu aussi digne de pitié. (169) (der unbekannte Leser im Brief an den Herausgeber)

113 Lettre à l‘éditeur […] vous le verrez dans bien des circonstances diverses, et toujours victime de ce mélange d’égoïsme et de sensibilité qui se combinait en lui pour son malheur et celui des autres.

114 Réponse de l‘éditeur La grande question dans la vie, c’est la douleur que l’on cause, et la métaphysique la plus ingénieuse ne justifie pas l’homme qui a déchiré le cœur qui l’aimait. Je hais d’ailleurs cette fatuité d’un esprit qui croit excuser ce qu’il explique; je hais cette vanité qui s’occupe d’elle-même en racontant le mal qu’elle a fait, qui a la prétention de se faire plaindre en se décrivant, et qui, planant indestructible au milieu des ruines, s’analyse au lieu de se repentir.

115 Préface de 1816 Une doctrine de fatuité, tradition funeste, que lègue à la vanité de la génération qui s’élève la corruption de la génération qui a vieilli, une ironie devenue triviale, mais qui séduit l’esprit par des rédactions piquantes, […] et tout ce qu’ils disent, semble les armer contre les larmes qui ne coulent pas encore.

116 Baron de T*** über Adolphe und Ellénore
[…] il n’y a pas d’homme qui ne se soit, une fois dans sa vie, trouvé tiraillé par le désir de rompre une liaison inconvenable et la crainte d’affliger une femme qu’il avait aimée […].Il n’y a pas une de ces femmes passionnées dont le monde est plein qui n’ait protesté qu’on la ferait mourir en l’abandonnant ; il n’y en a pas une qui ne soit encore en vie et qui ne soit consolée. (122)

117 Adolphes Selbsttäuschung in der Naturbetrachtung
Je m’étais rapetissé, pour ainsi dire, dans un nouveau genre d’égoïsme, dans un égoïsme sans courage, mécontent et humilié; je me sus bon gré de renaître à des pensées d’un autre ordre, et de me retrouver la faculté de m’oublier moi-même, pour me livrer à des méditations désintéressées; mon âme semblait se relever d’une dégradation longue et honteuse.

118 Schreiben statt Handeln
Ellénore avait lu, tracées de ma main, mes promesses de l’abandonner, promesses qui n’avaient été dictées que par le désir de rester plus longtemps près d’elle, et que la vivacité de ce désir m’avait porté à répéter, à développer de mille manières.

119 Alfred de Musset (1810-1857): La Confession d‘un enfant du siècle
Ayant été atteint, jeune encore, d’une maladie morale abominable, je raconte ce qui m’est arrivé pendant trois ans. Si j’étais seul malade, je n’en dirais rien; mais, comme il y en a beaucoup d’autres que moi qui souffrent du même mal, j’écris pour ceux-là, sans trop savoir s’ils y feront attention. Alle Zitate nach der Ausgabe der Confession in: Alfred de Musset: Œuvres complètes. 2 Bde. Paris: Seuil 1963, hier Bd. 2, S. 312.

120 Die Generation der „maladie“
Pendant les guerres de l’Empire, tandis que les maris et les frères étaient en Allemagne, les mères inquiètes avaient mis au monde une génération ardente, pâle, nerveuse. […]

121 „rêve“ vs. „monde vide“ Ils avaient rêvé pendant quinze ans des neiges de Moscou et du soleil des Pyramides. Ils n’étaient pas sortis de leurs villes, mais on leur avait dit que, par chaque barrière de ces villes, on allait à une capitale d’Europe. Ils avaient dans la tête tout un monde; ils regardaient la terre, le ciel, les rues et les chemins; tout cela était vide, et les cloches de leurs paroisses résonnaient seules dans le lointain. (313)

122 Perspektivlosigkeit der Restaurationsgesellschaft
Les enfants regardaient tout cela, pensant toujours que l’ombre de César allait débarquer à Cannes et souffler sur ces larves ; mais le silence continuait toujours, et l’on ne voyait flotter dans le ciel que la pâleur des lis. Quand les enfants parlaient de gloire, on leur disait : ‘Faites-vous prêtres‘, quand ils parlaient d’ambition : ‘Faites-vous prêtres‘ ; d’espérance, d’amour, de force, de vie : ‘Faites-vous prêtres‘. (313)

123 „hypocrisie morale“ En même temps que la vie au-dehors était si pâle et si mesquine, la vie intérieure de la société prenait un aspect sombre et silencieux ; l’hypocrisie la plus sévère régnait dans les mœurs. […] <Les hommes> s’étaient jetés dans le vin et dans les courtisanes. Les étudiants et les artistes s’y jetèrent aussi : l’amour était traité comme la gloire et la religion : c’était une illusion ancienne. (315)

124 Literarische Perspektivlosigkeit
Or, vers ce temps-là, deux poètes, les deux plus beaux génies du siècle après Napoléon, venaient de consacrer leur vie à rassembler tous les éléments d’angoisse et de douleur épars dans l’univers. Goethe, le patriarche d’une littérature nouvelle, après avoir peint dans Werther la passion qui mène au suicide, avait tracé dans son Faust la plus sombre figure humaine qui eût jamais représenté le mal et le malheur. Ses écrits commencèrent alors à passer d’Allemagne en France. […] Byron lui répondit par un cri de douleur […]. (315)

125 Folgen der „idées anglaises et allemandes“
Quand les idées anglaises et allemandes passèrent ainsi sur nos têtes, ce fut comme un dégoût morne et silencieux, suivi d’une convulsion terrible. […] Ce fut comme une dénégation de toutes choses du ciel et de la terre, qu’on peut nommer désenchantement, ou, si l’on veut, désespérance, comme si l’humanité en léthargie avait été crue morte par ceux qui lui tâtaient le pouls. (316)

126 Zur Kritik der „Confession“
„illustration insupportable de toute le mussétisme“ (Pierre Laforgue: La confession d’un enfant du siècle, ou Histoire, fiction, Œdipe. In: ders.: L’Œdipe romantique. Grenoble: Ellug 2002, S. 161)

127 „gloire“ durch Libertinage
Tandis que le libertinage honteux et secret avilit l’homme le plus noble, dans le désordre franc et hardi, dans ce qu’on peut nommer la débauche en plein air, il y a quelque grandeur, même pour le plus dépravé. (335)

128 Nächste Woche: Musset: Lettres de Dupuis et Cotonet
Zur Autobiographie: Stendhals Vie de Henry Brulard und Chateaubriands Mémoires d’outre-tombe

129 Maladie du siècle und ihre Symptome:
: Kritik der Romantik in der Confession / Romantische Autobiographie Nachtrag Musset Maladie du siècle und ihre Symptome: Toute la maladie du siècle présent vient de deux causes ; le peuple qui a passé par 93 et 1814 porte au cœur deux blessures. Tout ce qui était n’est plus ; tout ce qui sera n’est pas encore. Ne cherchez pas ailleurs le secret de nos maux. (317)

130 Zur Confession Pierre Barbéris: Le Prince et le Marchand. Paris: Fayard 1980.

131 Chateaubriand und die Folgen aus Mussets / Octaves Sicht von 1836
Pareille à la peste asiatique exhalée des vapeurs du Gange, l’affreuse désespérance marchait à grands pas sur la terre. Déjà Chateaubriand, prince de la poésie, enveloppant l’horrible idole de son manteau de pèlerin, l’avait placée sur un autel de marbre, au milieu des parfums des encensoirs sacrés. […] Une littérature cadavéreuse et infecte, qui n’avait que la forme, mais une forme hideuse, commença d’arroser d’un sang fétide tous les monstres de la nature. (316)

132 Die Confession im Rahmen des „roman personnel“ (nach Véronique Dufief-Sanchez: Philosophie du roman personnel de Chateaubriand à Fromentin 1802–1863. Genève: Droz 2010) Chateaubriands René (1802) Senancours Obermann (1804) Constants Adolphe (1816) Émile de Girardin: Émile, fragments (1827) Astolphe de Custine: Aloys ou le religieux du Mont Saint-Bernard (1829) Mussets Confession (1836) Balzacs Le Lys dans la Vallée (1836) Flauberts Mémoires d’un fou (1838) Flauberts Novembre (1842) und als Endpunkt der Gattung Eugène Fromentin: Dominique (1863)

133 Das „je méprisé“ Je suis jeune; j’arrive. A moitié de ma route, Déjà las de marcher, je me suis retourné. La science de l’homme est le mépris sans doute; C’est un droit de vieillard qui ne m’est pas donné. Mais qu’en dois-je penser? Il n’existe qu’un être Que je puisse en entier et constamment connaître, Sur qui mon jugement puisse au moins faire foi, Un seul!… Je le méprise. – Et cet être, c’est moi. (Les vœux stériles; Revue de Paris, Okt. 1830)

134 Das Ich zwischen Libertinage und Romantik
« Octave, […] je vois que vous croyez à l’amour tel que les romanciers et les poètes le représentent; vous croyez, en un mot, à ce qui se dit ici-bas et non à ce qui s’y fait. » (323)

135 Die Bücher der frommen Tante
C’étaient pour la plupart des romans du siècle de Louis XV; ma tante, fort dévote, en avait probablement hérité elle-même, et les avait conservés sans les lire; car c’étaient pour ainsi dire autant de catéchismes de libertinage. (327)

136 Wirkungen der libertinen Lektüre
Dussé-je paraître puéril en ceci, l’arrivée de ces livres me frappa, dans la circonstance où je me trouvais. Je les dévorai avec une amertume et une tristesse sans bornes, le cœur brisé et le sourire aux lèvres. ‚Oui, vous avez raison, leur disais-je, vous seuls savez les secrets de la vie; vous seuls osez dire que rien n’est vrai que la débauche, l’hypocrisie et la corruption‘. (327)

137 Antiromantischer Affekt
Pendant que je m’enfonçais ainsi dans les ténèbres, mes poètes favoris et mes livres d’études restaient épars dans la poussière. Je les foulais aux pieds dans mes accès de colère: ‚Et vous, leur disais-je, rêveurs insensés qui n’apprenez qu’à souffrir, misérables arrangeurs de paroles, charlatans, si vous saviez la vérité, niais si vous étiez de bonne foi, menteurs dans les deux cas, qui faites des contes de fées avec le genre humain, je vous brûlerai tous jusqu’au dernier!

138 Kein Trost in der Bibel Wie es dem Guten geht, so geht’s auch dem Sünder. Wie es dem geht, der schwört, so geht’s auch dem, der den Eid scheut. Das ist das Unglück bei allem, was unter der Sonne geschieht, daß es dem einen geht wie dem andern. Und dazu ist das Herz der Menschen voll Bosheit, und Torheit ist in ihrem Herzen, solange sie leben; danach müssen sie sterben. (Kohelet 9,2–3)

139 Romantische Libertins
Nous passions quelquefois ensemble des soirées délicieuses sous prétexte de faire les libertins. […] Que de fois l’un de nous […] tenait à la main un volume de Lamartine et lisait d’une voix émue! Il fallait voir alors comment toute autre pensée disparaissait! (339)

140 Brigitte als Madonna im „hortus conclusus“
„L’espace renfermé entre les quatre murs de votre jardin est le seul lieu au monde où je vive; vous êtes le seul être humain qui me fasse aimer Dieu.“ (354)

141 Persönlichkeitsspaltung vor dem Spiegel
Mon pauvre visage, que j’apercevais dans la glace, me regardait avec étonnement. Qu’était-ce donc que cette créature qui m’apparaissait sous mes traits? qu’était-ce donc que cet homme sans pitié qui blasphémait avec ma bouche et torturait avec mes mains? (392)

142 Christlich-romantische Bekehrung oder unterschätzte Spätfolgen der Lektüre?
Que ceux qui ne croient pas au Christ lisent cette page; je n’y croyais pas non plus. […] Empoisonné, dès l’adolescence, de tous les écrits du dernier siècle, j’y avais sucé de bonne heure le lait stérile de l’impiété. (395)

143 „nous n’avons jamais pu comprendre, ni mon ami Cotonet ni moi, ce que c’était que le romantisme“
Mais on nous apprend tout à coup (c’était, je crois, en 1828) qu’il y avait poésie romantique et poésie classique, roman romantique et roman classique, ode romantique et ode classique; que di-je, mon cher monsieur, un seul et unique vers pouvait être romantique ou cassique, selon que l’envie lui en prenait. Quand nous reçûmes cette nouvelle, nous ne pûmes fermer l’œil de la nuit. Deux ans de paisible conviction venaient de s’évanouir comme un songe. Toutes nos idées étaient bouleversées […]. Par quel moyen, en lisant un ouvrage, savoir à quelle école il appartenait ?

144 Romantik in der Provinz
„[…] il faut vous dire, monsieur, qu’en province, le mot romantique a, en général, une signification facile à retenir, il est synonyme d’absurde et on ne s’en inquiète pas autrement.“

145 Chronik der Romantik nach Dupuis und Cotonet (I)
De 1830 à 1831, nous crûmes que le romantisme était le genre historique, ou, si vous voulez, cette manie, qui depuis peu, a pris nos auteurs d’appeler des personnages de romans et de mélodrames Charlemagne, François Ier ou Henri IV, au lieu d’Amadis, d’Oronte ou de Saint-Albin. […] De 1831 à l’année suivante, voyant le genre historique discrédité, et le romantisme toujours en vie, nous pensâmes que c’était le genre intime, dont on parlait fort. […]

146 Chronik (II) De 1832 à 1833, il nous vint à l’esprit que le romantisme pouvait être un système de philosophie et d’économie politique. […] De 1833 à 1834 nous crûmes que le romantisme consistait à ne pas se raser, et à porter des gilets à larges revers, très empesés.

147 Romantische Adjektive
Il n’y a guère de romans maintenant où l’ont n’ait rencontré autant d’épithètes au bout de trois pages, et plus violentes, qu’il n’y en a dans tout Montesquieu. Pour en finir, nous croyons que le romantisme consiste à employer tous ces adjectifs, et non en autre chose.

148 Stendhal: Souvenirs d‘égotisme (1832)
Quel homme suis-je? Ai-je du bon sens, ai-je du bon sens avec profondeur? Ai-je un esprit remarquable? En vérité, je n’en sais rien. Ému par ce qui m’arrive au jour le jour, je pense rarement à ces questions fondamentales, et alors mes jugements varient comme mon humeur. Mes jugements ne sont que des aperçus. […] Le génie poétique est mort, mais le génie du soupçon est venu au monde. Je suis profondément convaincu que le seul antidote qui puisse faire oublier au lecteur les éternel Je que l’auteur va écrire, c’est une parfaite sincérité. Stendhal: Souvenirs. In: Œuvres intimes. Pléiade-Del Litto, Bd. 2, S. 430.

149 Stendhal: Vie de Henry Brulard (1835/36)
[…] cette effroyable quantité de Je et de Moi! Il y a de quoi donner de l’humeur au lecteur le plus bénévole. Je et Moi, ce serait, au talent près, comme M. de Chateaubriand, ce roi des égotistes. Stendhal: Vie de Henry Brulard. In: Ebd., S. 533.

150 Eine erholsame Weihnachtspause und einen guten Start ins neue Jahr!

151 5.1.2011 Romantische Autobiographie, Mode der „Mémoires“
Ausblick auf die romantische Reiseliteratur als Form der romantischen Autobiographie

152 Modelle autobiographischen Schreibens
Mémoires, Erinnerungen ‚bedeutender‘ Persönlichkeiten Confessiones (ca. 397/398, von Aurelius Augustinus, )

153 Confessions Rousseau: Les Confessions (zuerst 1782)
Thomas de Quincey: Confessions of an English Opium Eater (frz. Übers. von Musset 1828, engl. Original 1822) Pierre-Joseph Proudhon: Confessions d‘un révolutionnaire (1849) Alphonse de Lamartine: Confidences (1849)

154 Culte du moi und culte de l‘histoire
Mémoires relatifs à la Révolution française, eine Reihe des Verlags Baudouin, von 1820 bis 1828 sechzig Bände

155 Stendhal als Leser von „Mémoires“
Mme Roland (Jeanne Marie Phlipon, ) Benvenuto Cellini ( , Vita zuerst 1728 publiziert, 1803 in deutscher Fassung von Goethe)

156 Balzac: Introduction aux Mémoires de Sanson (1829)
Ces papiers […] contiennent des observations et des documents qui ne doivent être appréciés que par une personne d’honneur et de probité, et qui n’appartienne pas à ma famille. […] en vous les confiant, je crois les remettre à la seule personne que je connaisse en état d’apprécier ces écrits à leur juste valeur. J’aurais pu les brûler; mais quel est l’homme, si bas que l’ait placé le sort, qui ne prétende à l’estime de ses semblables? Je vous en constitue donc le seul maître.

157 Balzac und die „Mémoires de Sanson“
Introduction aux Mémoires pour servir à l’Histoire de la Révolution française, par Sanson, exécuteur des arrêts criminels de la Révolution (1830)  Un épisode sous la Terreur (1846 in die „Scènes de la vie politique“ der Comédie humaine aufgenommen)

158 Mode der „Mémoires historiques“
Pierre-François Lacenaire ( ): Mémoires, révélations et poésies [Lacenaire wurde 1836 von Sansons Enkel Henri-Clément S. guillotiniert, der 1862/63 seinerseits seine Mémoires, „Sept générations d‘exécuteurs, Mémoires de Sanson“ veröffentlichte] Eugène-François Vidocq ( ): Mémoires de Vidocq, chef de la police de Sûreté, jusqu‘en 1827.

159 Mémoires oder Roman, Geschichte oder Literatur?
Étienne Pivert de Senancour (1770–1846): „Ces lettres ne sont pas un roman. Il n’y a point de mouvement dramatique, d’événemens préparés et conduits, point de dénouement; rien de ce qu’on appelle l’intérêt d’un ouvrage“ (Obermann, 1804)

160 Flaubert: Mémoires d‘un fou (1838)
Je ne sais pas plus que vous ce que vous allez lire. Car ce n’est point un roman ni un drame avec un plan fixe, ou une seule idée préméditée, avec jalons pour faire serpenter la pensée dans des allées tirées au cordeau. Seulement je vais mettre sur le papier tout ce qui me viendra à la tête, mes idées avec mes souvenirs, mes impressions mes rêves mes caprices, tout ce qui passe dans la pensée et dans l’âme […].

161 George Sand: Histoire de ma vie (1847)
J’éprouvais, je l’avoue, un dégoût mortel à occuper le public de ma personnalité, qui n’a rien de saillant, lorsque je me sentais le cœur et la tête remplis de personnalités plus fortes, plus logiques, plus complètes, plus idéales, de types supérieurs à moi-même, de personnages de roman en un mot. Je sentais qu’il ne faut parler de soi au public qu’une fois en sa vie, très-sérieusement, et n’y plus revenir.

162 Sand: Histoire, Kap.1 La plupart de ces fragments – sie hatte schon ab etwa 1820 Material für eine Autobiographie gesammelt – n’ont jamais éte publiés, et me serviront de jalons à l’examen que je vais faire de ma vie. Quelques-uns seulement ont pris une forme à demi confidentielle, à demi littéraire, dans des lettres publiées à certains intervalles et datées de divers lieux. Elles ont été réunies sous le titre de Lettres d’un voyageur. À l’époque où j’écrivis ces lettres, je ne me sentis trop effrayée de parler de moi-même, parce que ce n’était pas ouvertement et littéralement de moi-même que je parlais alors. Ce voyageur était une sorte de fiction, un personnage convenu, masculin

163 Sand: Histoire comme mon pseudonyme, vieux quoique je fusse encore jeune ; et dans la bouche de ce triste pèlerin, qui en somme était une sorte de héros de roman, , je mettais de impressions et des réflexions plus personnelles que je ne les aurais risquées dans un roman, où les conditions de l’art sont plus sévères. Je ne fais point ici un ouvrage d’art, je m’en défends même, car ces choses ne valent que par la spontanéité et l’abandon, et je ne voudrais pas raconter ma vie comme un roman. La forme emporterait le fond.

164 Chateaubriand: Préface testamentaire (1834)
Quand la mort baissera la toile entre moi et le monde, on trouvera que mon drame se divise en trois actes.

165 Romantische Reiseliteratur
Friedrich Wolfzettel: Ce désir de vagabondage cosmopolite. Wege und Entwicklung des französischen Reiseberichts im 19. Jahrhundert. Tübingen: Niemeyer 1986. Frank Estelmann:Sphinx aus Papier. Ägypten im französischen Reisebericht von der Aufklärung bis zum Symbolismus. Heidelberg: Winter 2006.

166 Nächste Woche Stendhal: Racine et Shakespeare Hernani-Streit

167 12.1.2011 Klassiker und Romantiker in Frankreich, sich heftig bekämpfend
Romantisches Theater: Stendhal: Racine et Shakespeare (1823 und 1825) Shakespeare in Frankreich (Guizot, Stendhal, Vigny, Hugo) Hugo: Préface de Cromwell (1827) Marion Delorme, Hernani und die Zensur 1829

168 Stendhal: Racine et Shakespeare (1823)
Je m’adresse sans crainte à cette jeunesse égarée, qui a cru faire du patriotisme et de l’honneur national en sifflant Shakespeare parce qu’il fut Anglais. Comme je suis rempli d’estime pour des jeunes gens laborieux, l’espoir de la France, je leur parlerai le langage sévère de la vérité.

169 Mme de Staël, Stendhal und der Mailänder Romantikstreit ab 1816
Mme de Staël: De l‘utilité des traductions (1816 in der Biblioteca italiana erschienen) Goethe: „Klassiker und Romantiker in Italien, sich heftig bekämpfend“ (1820) Ermes Visconti : Dialogo sulle unità drammatiche di luogo e di tempo (1819)  Grundlage für den Anfang von Stendhals Racine+Shakespeare von 1823 ël

170 Stendhal: Prosadramen statt Regeltragödien
Rien ne ressemble moins que nous aux marquis couverts d’habits brodés et de grandes perruques noires, coûtant mille écus, qui jugèrent, vers 1670, les pièces de Racine et de Molière. Ces grands hommes cherchèrent à flatter le goût de ces marquis, et travaillèrent pour eux. Je prétends qu’il faut désormais faire des tragédies pour nous, jeunes gens raisonneurs, sérieux et un peu envieux, de l’an de grâce Ces tragédies-là doivent être en prose. De nos jours, le vers alexandrin n’est le plus souvent qu’un cache-sottise.

171 Jacques-Louis David: Le serment des Horaces (1784)

172 Stendhal: Vergleich Malerei um 1780, Theater um 1820
La poésie dramatique en est en France au point où le célèbre David trouva la peinture vers […] M. David apprit à la peinture à déserter les traces des Lebrun et des Mignard, et à oser montrer Brutus et les Horaces. En continuant à suivre les errements du siècle de Louis XIV, nous n’eussions été, à tout jamais, que de pâles imitateurs. Tout porte à croire que nous sommes à la veille d’une révolution semblable en poésie. Jusqu’au jour du succès, nous autres défenseurs du genre romantique, nous serons accablés d’injures. Enfin ce grand jour arrivera, la jeunesse française se réveillera; elle sera étonnée, cette noble jeunesse, d’avoir applaudi si longtemps, et avec tant de sérieux, à de si grandes niaiseries.

173 „bienséance“ der Sprache als Hindernis bei der Realitätsdarstellung auf der Bühne
Les règnes de Charles VI, de Charles VII, du noble François Ier, doivent être féconds pour nous en tragédies nationales d’un intérêt profond et durable. Mais comment peindre avec quelque vérité les catastrophes sanglantes narrées par Philippe de Commynes, et la Chronique scandaleuse de Jean de Troyes si le mot pistolet ne peut absolument pas entrer dans un vers tragique? (Racine et Shakespeare 1823)

174 Das Sonntagshuhn im Topf des Bauern
Ce qu’il y a d’antiromantique, c’est M. Legouvé, dans sa tragédie de Henri IV, ne pouvant pas reproduire le plus beau mot de ce roi patriote: „Je voudrais que le plus pauvre paysan de mon royaume pût du moins avoir la poule au pot le dimanche“: Ce mot raiment français eût fourni une scène touchante au plus mince élève de Shakespeare. La tragédie racinienne dit bien plus noblement:

175 Gabriel-Marie Legouvé: La mort d‘Henri IV (1806)
Je veux enfin qu’au jour marqué pour le repos, L’hôte laborieux des modestes hameaux Sur sa table moins humble ait, par ma bienfaisance, Quelques-uns de ces mets réservés à l’aisance.

176 „genre historique“ nach Dupuis und Cotonet
De 1830 à 1831, nous crûmes que le romantisme était le genre historique, ou, si vous voulez, cette manie, qui depuis peu, a pris nos auteurs d’appeler des personnages de romans et de mélodrames Charlemagne, François Ier ou Henri IV, au lieu d’Amadis, d’Oronte ou de Saint-Albin. […]

177 Stendhal: „tragédie romantique“
Une tragédie romantique est écrite en prose, la succession des événements qu’elle présente aux yeux des spectateurs dure plusieurs mois, et ils se passent dans des lieux différents. Que le ciel nous envoie bientôt un homme à talent pour faire une telle tragédie. (Racine et Shakespeare II, 1825)

178 Guizots Shakespeare-Ausgabe (1821) und Hugos Cromwell (1827)
Le système classique est né de la vie de son temps; ce temps est passé: son image subsiste brillante dans ses œuvres, mais ne peut plus se reproduire. (François Guizot : Vie de Shakespeare. In : Shakespeare : Œuvres complètes. Paris : Ladvocat 1821, S. CLI)

179 Guizot über Shakespeare
Ce terrain n’est pas celui de Corneille et de Racine; ce n’est pas celui de Shakespeare, c’est le nôtre; mais le système de Shakespeare peut seul fournir, ce me semble, les plans d’après lesquels le génie doit travailler.

180 Ästhetik des „tableau historique“
Témoins depuis trente ans des plus grandes révolutions de la société, nous ne reserrerons pas volontiers le mouvement de notre esprit dans l’espace étroit de quelque événement de famille, ou dans les agitations d’une passion purement individuelle. […] Il nous faut de tableaux où se renouvelle ce spectacle, où l’homme tout entier se montre et provoque toute notre sympathie. (Guizot, ebd.)

181 Hugo: Préface de Cromwell: „Shakespeare, c‘est le drame“
Nous voici parvenus à la sommité des temps modernes. Shakespeare, c’est le drame; et le drame, qui fond sous un même souffle le grotesque et le sublime, le terrible et le bouffon, la tragédie et la comédie, le drame est le caractère propre de la troisième époque de poésie, de la littérature actuelle.

182 Ode, Epos, Drama 1) Les temps primitifs sont lyriques
2) les temps antiques sont épiques 3) les temps modernes sont dramatiques.

183 Neue Aufführungspraktiken für das neue Drama
On conçoit qu’un pareil tableau serait gigantesque. Au lieu d’une individualité, comme celle dont le drame abstrait de la vieille école se contente, on en aura vingt, quarante, cinquante, que sais-je? de tout relief et de toute proportion. Il y aura foule dans le drame. Ne serait-il pas mesquin de lui mesurer deux heures de durée pour donner le reste de la représentation à l’opéra-comique ou à la farce? (Hugo: Préface de Cromwell)

184 Hugos Marion Delorme und die Zensur (1829)
„ce n’est pas l’heure d’exposer aux rires et aux insultes la personne royale“ (Minister Martignac zu Hugo im Sommer 1829)

185 Hernani (1829) Hernani Don Carlos Don Ruy Gomez de Silva Doña Sol Le roi de Bohème Le duc de Bavière Le duc de Gotha Le baron de Hohenbourg Le duc de Lutzelbourg Iaquez Don Sancho Don Matias und etwa 20 weitere Personen

186 Hernani und die Zensur Cette pièce abonde en inconvenances de toute nature. Le roi s’exprime souvent comme un bandit, le bandit traite le roi comme un brigand. La fille d’un grand d’Espagne n’est qu’une dévergondée, sans dignité ni pudeur, etc. Toutefois, malgré tant de vices capitaux, nous sommes d’avis […] qu’il est d’une sage politique de n’en pas retrancher un seul mot. Il est bon que le public voie jusqu’à quel point d’égarement peut aller l’esprit humain affranchi de toute règle et de toute bienséance. (aus dem Urteil des Zensors Charles Brifaut)

187 Ausblick Prosper Mérimée: Théâtre de Clara Gazul (1825)
 nächste Woche: romantischer Geschichtsbegriff in Roman, Drama und Literaturgeschichtsschreibung (Walter Scott und die Folgen…)

188 19.1.2011 Walter Scott und die Folgen
1) Scott in Frankreich 2) Romane nach Scott (Vigny, Hugo, Dumas) 3) Dramen nach Scott 4) historisches oder aktuelles Drama? 5) Balzac: Comédie humaine

189 Romantische (Literatur)Geschichtsschreibung
Friedrich Wolfzettel: Einführung in die französische Literaturgeschichts-schreibung. Darmstadt 1982. Philosophie des sciences historiques. Le moment romantique. Textes réunis et présentés par Marcel Gauchet. Paris 2002 (Augustin Thierry, Prosper de Barante, François Mignet, François Guizot, Victor Cousin, Jules Michelet)

190 Scott als Argument bei Stendhal
Si le pauvre romanticisme avait une réclamation à faire entendre, tous les journaux de toutes les couleurs lui seraient également fermés. Mais cette apparente défaveur ne nous effraie nullement, parce que c’est une affaire de parti. Nous y répondons par un seul fait: Quel est l’ouvrage littéraire qui a le plus réussi en France depuis dix ans? Les romans de Walter Scott. Qu’est-ce que les romans de Walter Scott? De la tragédie romantique, entremêlée de longues descriptions. Racine et Shakespeare 1823

191 Scott in Frankreich 1813 Lady of the Lake 1814 erster Waverley-Roman (insgesamt 26 bis 1827) 1826 James Fenimore Cooper: The Last of the Mohicans Sainte-Beuve, 1828: „une époque où l’imitation de Walter Scott est presque une contagion nécessaire, même pour de très hauts talents“ 1829 Balzac: Les Chouans

192 Historischer Roman Alfred de Vigny: Cinq-Mars, ou une conjuration sous Louis XIII (1826) Victor Hugo: Notre-Dame de Paris (1831) Alexandre Dumas: Les Trois Mousquetaires (1844)

193 Literatur zum Thema: Richard Maxwell: Scott in France. In: The Reception of Walter Scott in Europe. Hg. von Murray Pittock. London: continuum 2006, S. 11–30.

194 Historisches Drama Alexandre Dumas: Henri III et sa cour (1828)
Victor Hugo: Amy Robsart (1828) Victor Hugo: Marion Delorme (1829/1831) Ders.: Hernani (1830) Ders.: Le roi s‘amuse (1832) Ders.: Lucrèce Borgia (1832) Ders.: Marie Tudor (1833) Ders.: Angelo, tyran de Padoue (1835)

195 Théophile Gautier: Histoire du Romantisme (1871)
De ceux qui, répondant au cor d’Hernani, s’engagèrent à sa suite dans l’âpre montagne du Romantisme et en défendirent si vaillamment les défilés contre les attaques des classiques, il ne survit qu’un petit nombre de vétérans […].

196 Romantiker in Gautiers Histoire
Victor Hugo ( ) Théophile Gautier ( ) Gérard de Nerval ( ) Hector Berlioz (1803–1870) Alfred de Vigny (1799–1863) Eugène Devéria (1805–1865) Marie Dorval ( )

197 Scott und Hugo Walter Scott: Kenilworth (1821)
Victor Hugo: Amy Robsart (1828) [Graf Leicester, Flibbertigibbet] Hugo: Marion Delorme (1829/1831) Hugo: Le roi s‘amuse (Comédie française, Premiere )  Giuseppe Verdi: Rigoletto (1851)

198 Premiere von Le Roi s‘amuse
Premierengäste u.a. Nerval, Musset, Sainte-Beuve, George Sand, Balzac, Gautier, Stendhal, Ingres, Delacroix, Franz Liszt

199 Das Grotesk-Hässliche und der Fluch des Vaters
Triboulet wird von Diane de Poitiers Vater verflucht: Qui que tu sois, valet à langue de vipère; Qui fais risée ainsi de la douleur d’un père, Sois maudit!  (I, 5, v. 385–387)

200 … donna è mobile Souvent femme varie Bien fol est qui s’y fie. Une femme souvent N’est qu’une plume au vent. (bei Hugo François I, bei Verdi entschärft zum Duca di Mantova)

201 Adèle Hugo über die Premiere des Roi
La marée montante des rires, des huées et des sifflets couvrait les sanglots paternels; l’orage de la scène n’était qu’un doux murmure près de l’orage de la salle.

202 Ästhetische und politische Freiheit
Le ministre lui avait pris sa pièce, lui avait pris son droit, lui avait pris sa chose. Il ne restait plus qu’à le mettre, lui poète, à la Bastille. […] Mille questions se pressent dans votre esprit. – Où est la loi? Où est le droit? Est-ce que cela peut se passer ainsi? Est-ce qu’il y a eu en effet quelque chose qu’on appelle la révolution de juillet? (Hugo in der « Préface » zum Roi)

203 Historische oder aktuelle Stoffe
Parlez-nous plus bas, parlez-nous de nous-mêmes […]; descendez dans notre vie de tous les jours, foulez aux pieds les chroniques, les manteaux des rois. (Entr’acte, Dezember 1833) Où voit-on un peintre, un poète préoccupé de ce qui se passe non à Venise ou à Cadix, mais à Paris, à droite et à gauche ? Que dit-on de nous dans les théâtres ? de nous dans les livres ? (Alfred de Musset in der Revue universelle)

204 Flaubert über Hugo und Dumas
[Flaubert] éprouvait le regret […] de n’être pas acteur pour jouer le rôle de Triboulet du Roi s’amuse. Le théâtre l’appelait; nous y allions souvent ensemble. Il s’était pris de passion pour Antony, qui est une des œuvres les plus puissantes de l’école romantique et qui eut une importance que les générations actuelles ne peuvent se figurer. (Maxime du Camp: Souvenirs littéraires, 1880)

205 Dumas: Antony (Schluss)
Antony: Eh! je ne veux pas fuir, moi… Écoute… Tu disais tout à l’heure que tu ne craignais pas la mort? Adèle: Non, non… Oh! tue-moi, par pitié! Antony: Une mort qui sauverait ta réputation, celle de ta fille? Adèle: Je la demanderais à genoux. Une voix, en dehors: Ouvrez!… ouvrez!… Enfoncez cette porte… Antony: Et, à ton dernier soupir, tu ne haïrais pas ton assassin? Adèle: Je le bénirais… Mais hâte toi!… Cette porte…

206 Antonys berühmte Replik
Le Colonel: Infâme!… Que vois-je?… Adèle!… morte!… Antony: Oui! morte! Elle me résistait, je l’ai assassinée!… Il jette son poignard aux pieds du Colonel.

207 Die Idee zu Antony Un jour, je me promenais sur le boulevard, je m’arrêtai tout à coup, me disant à moi-même: Un homme qui, surpris par le mari de sa maîtresse, la tuerait en lui disant qu’elle lui résistait, et qui mourrait sur l’échafaud à la suite de ce meurtre, sauverait l’honneur de cette femme, et expierait son crime. L’idée d’Antony était trouvée. (Dumas, Mémoires)

208 Aktualitätsdebatte im Stück
Adèle: Et vous achevez sans doute quelque chose, monsieur. Eugène: Oui, madame. Madame de Camps: Toujours du Moyen Âge? Eugène: Toujours. Adèle: Mais pouquoi ne pas attaquer un sujet au milieu de notre société moderne ? La Vicomtesse : C’est ce qui je lui répète à chaque instant : ‘Faites de l’actualité‘. N’est-ce pas qu’on s’intéresse bien plus à des personnages de notre époque, habillés comme nous, parlant la même langue ? (Antony, IV, Sc. 6)

209 Balzac: Comédie humaine
1. Études de mœurs 2. Études philosophiques 3. Études analytiques.

210 Unterabteilungen der Études de mœurs
Scènes de la vie privée Scènes de la vie de province Scènes de la vie parisienne Scènes de la vie politique Scènes de la vie militaire Scènes de la vie de campagne

211 Nächste Woche Balzac: Avant-propos zur Comédie (u.a. Wikiquote)
Alphonse de Lamartine: Méditations poétiques

212 26.1.2011 Balzac: Avant-propos zur Comédie humaine (1842)
Erweiterung und Überwindung des Gattungssystems im Roman Romantische Lyrik I: Alphonse de Lamartine

213 Balzac 1829: Le dernier des Chouans ou la Bretagne en 1800
1830: Mémoires de Sanson 1831: La Peau de Chagrin 1833: Ankündigung einer Reihe von Études de mœurs au XIXe siècle 1833: Louis Lambert, Le Médecin de campagne; Eugénie Grandet

214 Balzac, Brief an Eva Hanska von 1834 über die Études de mœurs
Les Études de mœurs représenteront tous les effets sociaux sans que ni une situation de la vie, ni une physionomie, ni un caractère d’homme ou de femme, ni un manière de vivre, ni une profession, ni une zone sociale, ni un pays français, ni quoi que ce soit de l’enfance, de la vieillesse, de l’âge mûr, de la politique, de la justice, de la guerre ait été oublié. Cela posé, l’histoire du cœur humain tracée fil à fil, l’histoire sociale faite dans toutes ses parties, voilà la base. Ce ne seront pas des faits imaginaires; ce sera ce qui se passe partout.

215 Vorwort zu den Études de mœurs (1835)
Il ne suffit pas d’être un homme, il faut être un système […]. Le génie n’est complet que quand il joint à la faculté de créer la puissance de coordonner ses créations. Il s’agit donc d’être, dans un autre ordre d’idées, Walter Scott plus un architecte.

216 Balzac 1833 zu seiner Schwester
„Saluez-moi, car je suis tout bonnement en train de devenir un génie“

217 Avant-propos (1842) Mon ouvrage a sa géographie comme il a sa généalogie et ses familles, ses lieux et ses choses, ses personnes et ses faits; comma il a son armorial, ses nobles et ses bourgeois, ses artisans et ses paysans, ses politiques et ses dandies, son armée, tout son monde enfin!

218 Buffon und Geoffroy de Saint-Hilaire als Vorbilder
L’animal est un principe qui prend […] les différences de sa forme, dans les milieux où il est appelé à se développer. Les Espèces Zoologiques résultent de ces différences.

219 Société et zoologie Pénétré de ce système […] je vis que, sous ce rapport, la Société ressemblait à la Nature. La Société ne fait-elle pas de l’homme, suivant les milieux où son action se déploie, autant d’hommes différents qu’il y a de variétés en zoologie?

220 Balzac als Buffon des 19. Jahrhunderts
Si Buffon a fait un magnifique ouvrage en essayant de représenter dans un livre l’ensemble de la zoologie, n’y avait il pas une œuvre de ce genre à faire pour la Société? L’État Social a des hasards que ne se permet pas la Nature, car il est la Nature plus la Société.

221 Würdigung von Scotts Leistung im Avant-propos
Walter Scott élevait donc à la valeur philosophique de l’histoire le roman […]. Il y mettait l’esprit des anciens temps, il y réunissait à la fois le drame, le dialogue, le portrait, le paysage, la description; il y faisait entrer le merveilleux et le vrai, ces éléments de l’épopée, il y faisait coudoyer la poésie par la familiarité des plus humbles langages.

222 Überbietung von Scott in der Comédie
En apercevant ce défaut de liaison, […] je vis à la fois le système favorable à l’exécution de mon ouvrage et la possibilité de l’exécuter.

223 Überbietung der traditionellen Geschichtsschreibung in der Comédie
En saisissant bien le sens de cette composition, on reconnaîtra que j’accorde aux faits constants, quotidiens, secrets ou patents, aux actes de la vie individuelle, à leurs causes et à leurs principes autant d’importance que jusqu’alors les historiens en ont attaché aux événements de la vie publique des nations.

224 Jules Michelets paralleles Projekt einer Histoire de France
Cette œuvre laborieuse d’environ quarante ans fut conçue d’un moment, de l’éclair de juillet. Dans ces jours mémorables, une grande lumière se fit, et j’aperçus la France. Elle avait des annales, et non point une histoire Des hommes éminents l’avaient étudiée surtout au point de vue politique. Nul n’avait pénétré dans l’infini détail des développements divers de son activité (religieuse, économique, artistique, etc.). Nul ne l’avait encore embrassée du regard dans l’unité vivante des éléments naturels et géographiques qui l’ont constituée. Le premier je la vis comme une âme et une personne.

225 aus Victor Hugos Grabrede auf Balzac, Père Lachaise, 21.8.1850
M. de Balzac faisait partie de cette puissante génération des écrivains du dix-neuvième siècle qui est venue après Napoléon […]. Tous ces livres ne forment qu’un livre, livre vivant, lumineux, profond, où l’on voit aller et marcher et se mouvoir, avec je ne sais quoi d’effaré et de terrible mêlé au réel, toute notre civilisation contemporaine; livre merveilleux que le poëte a intitulé comédie et qu’il aurait pu intituler histoire, qui prend toute les formes et tous les styles, qui dépasse Tacite et qui va jusqu’à Suétone, qui traverse Beaumarchais et qui va jusqu’à Rabelais; livre qui est l’observation et qui est l’imagination; qui prodigue le vrai, l’intime, le bourgeois, le trivial, le matériel, et qui par moments, à travers toute les réalités brusquement et largement déchirées, laisse tout à coup entrevoir le plus sombre et le plus tragique idéal.

226 Neue Qualitäten des Romans
[…] comment rendre intéressant le drame à trois ou quatre mille personnages que présente une société? comment plaire à la fois au poète, au philosophe et aux masses qui veulent la poésie et la philosophie sous de saisissantes images?

227 Keine „zweitrangige Gattung“
Ce fut avec cette idée que je lus les œuvres de Walter Scott. Walter Scott, ce trouveur (trouvère) moderne, imprimait alors une allure gigantesque à un genre de composition injustement appelé secondaire.

228 Überblicksliteratur Hans-Ulrich Gumbrecht u. a. (Hg.): Balzac. München: Fink 1978. Stendhal, Balzac, Dumas. Un récit romantique? Sous la direction de Lice Dumays, Chantal Massol, Marie-Rose Corredor. Toulouse: Presses universitaires du Mirail 2006.

229 Alphonse de Lamartine (1790-1869)
1820: Méditations poétiques 1830 Harmonies poétiques et religieuses 1835 Voyage en Orient (indiziert) 1836 Jocelyn (indiziert) 1847 Histoire des Girondins 1848 Graziella

230 L‘Homme, à Lord Byron (aus den Méditations)
Toi, dont le monde encore ignore le vrai nom, Esprit mystérieux, mortel, ange, ou démon, Qui que tu sois, Byron, bon ou fatal génie, J’aime de tes concerts la sauvage harmonie, Comme j’aime le bruit de la foudre et des vents Se mêlant dans l’orage à la voix des torrents! La nuit est ton séjour, l’horreur est ton domaine: L’aigle, roi des déserts, dédaigne ainsi la plaine; Il ne veut, comme toi, que des rocs escarpés Que l’hiver a blanchis, que la foudre a frappés; Des rivages couverts des débris du naufrage, Ou des champs tout noircis des restes du carnage […]

231 Einige Titel aus den Méditations
L’isolement, L’Homme Le Soir L’immortalité Le vallon Le désespoir La providence à l’homme Souvenir La retraite Le Lac La prière Invocation Adieu Le chrétien mourant L’automne

232 Vorwort zu den Méditations (1830)
Il fallait avoir un dictionnaire mythologique sous son chevet, si l’on voulait rêver des vers. Je suis le premier qui ai fait descendre la poésie du Parnasse, et qui ai donné à ce qu’on nommait la muse, au lieu d’une lyre à sept cordes de convention, les fibres mêmes du cœur de l’homme, touchées et émues par les innombrables frissons de l’âme et de la nature.

233 „Le Lac“ und der Trost der Natur
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges Jeter l’ancre un seul jour? Ô lac! l’année à peine a fini sa carrière, Et près des flots chéris qu’elle devait revoir, Regarde! je viens seul m’asseoir sur cette pierre Où tu la vis s’asseoir! […] Un soir, t’en souvient-il? nous voguions en silence; On n’entendait au loin, sur l’onde et sous les cieux, Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence Tes flots harmonieux.

234 Le Lac, Forts. Tout à coup des accents inconnus à la terre Du rivage charmé frappèrent les échos: Le flot fut attentif, et la voix qui m’est chère Laissa tomber ces mots: „Ô temps! suspends ton vol, et vous, heures propices! Suspendez votre cours: Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours!“

235 Le Lac, Schluss Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire, Que les parfums légers de to air embaumé, Que tout ce qu’on entend, l’on voit ou l’on respire, Tout dise: Ils ont aimé!

236 Nächste Woche Hugo, Nerval, Baudelaire
 Bitte lesen: Baudelaire: „Le Coucher du Soleil romantique“

237 2.2.2011 Lamartine: Poesie, Natur und Religion
Hugo: Odes, Odes et Ballades und Hugos politische Entwicklung anhand der „Préfaces“ der Oden-Sammlung Formale und sprachliche Neuerungen auf dem Weg zu einer modernen Sprache der Dichtung: Hugo, Aloysius Bertrand, Baudelaire

238 Gattungsverschiebung bei Lamartine: Zum Titel „Méditations“
Méditations poétiques (1820) Nouvelles Méditations poétiques (1823) Harmonies poétiques et religieuses (1830)

239 Lamartine: La Prière Le roi brillant du jour, se couchant dans sa gloire, Descend avec lenteur de son char de victoire. Le nuage éclatant qui le cache à nos yeux Conserve en sillons d’or sa trace dans les cieux, Et d’un reflet de pourpre inonde l’étendue. Comme une lampe d’or, dans l’azur suspendue, La lune se balance aux bords de l’horizon; Ses rayons affaiblis dorment sur le gazon, Et le voile des nuits sur les monts se déplie: C’est l’heure où la nature, un moment recueillie, Entre la nuit qui tombe et le jour qui s’enfuit,

240 La Prière, Forts. S’élève au Créateur du jour et de la nuit, Et semble offrir à Dieu, dans son brillant langage, De la création le magnifique hommage. Voilà le sacrifice immense, universel! L’univers est le temple, et la terre est l’autel.

241 La Prière, Forts. Seul, invoquant ici son regard paternel, Je remplis le désert du nom de l’Éternel; Et celui qui du sein de sa gloire infinie, Des sphères qu’il ordonne écoute l’harmonie, Écoute aussi la voix de mon humble raison, Qui contemple sa gloire et murmure son nom.

242 Lamartine: Le Temple Thomas Gray : Elegy Written in a Country Churchyard (1753) und die europäische Friedhofslyrik in dessen Nachfolge

243 Le Temple, Anfang Qu’il est doux, quand du soir l’étoile solitaire, Précédant de la nuit le char silencieux, S’élève lentement dans la voûte des cieux, Et que l’ombre et le jour se disputent la terre, Qu’il est doux de porter ses pas religieux Dans le fond du vallon, vers ce temple rustique Dont la mousse a couvert le modeste portique, Mais où le ciel encor parle à des cœurs pieux!

244 Komplementarität von La Prière und Le Temple
„char de victoire“ --> „char silencieux“ „heure […] / Entre la nuit qui tombe et le jour qui s’enfuit“ --> „quand […] / l’ombre et le jour se disputent la terre“

245 Hugos erste Oden von 1819 La Vendée La mort du duc de Berry
La naissance du duc de Bordeaux Le baptême du duc de Bordeaux

246 Préface zu Hugos Odes von 1822
Il y a deux intentions dans la publication de ce livre, l’intention littéraire et l’intention politique ; mais, dans la pensée de l’auteur, la dernière est la conséquence de la première, car l’histoire des hommes ne présente de poésie que jugée du haut des idées monarchiques et de croyances religieuses.

247 Préface von 1824 „deux partis dans la littérature comme dans l’état; et la guerre poétique ne paraît pas devoir être moins acharnée que la guerre sociale n’est furieuse“ „Des conciliateurs se sont présentés avec de sages paroles entre les deux fronts d’attaque. […] C’est dans leur rang que l’auteur de ce livre veut être placé“

248 Titel ab 1826: Odes et Ballades
(klassische) Odenform: Pindar, Horaz, Ronsard etc. (romantische) Balladenform: Wordsworth, Coleridge, Schiller, Bürger

249 Aber schon die Motti der Oden sind bunt gemischt:
Charles Maturin (Autor des Horrorromans Melmoth the Wanderer), Shakespeare Calderón Alfred de Vigny etc.

250 3. Buch der Oden (1824/25) Oden auf Lamartine und Chateaubriand,
Les funérailles de Louis XVIII Le sacre de Charles X

251 La chasse du Burggrave Daigne protéger notre chasse, Châsse De Monseigneur saint-Godefroi, Roi! Si tu fais ce que je désire, Sire, Nous t’édifîrons un tombeau, Beau; Puis je te donne un cor d’ivoire, Voire Un dais neuf à pans de velours, Lourds,

252 Chasse du Burggrave, Forts.
Avec six chandelles de cire, Sire! Donc te prions à deux genoux, Nous, Nous qui, né de bons gentilhommes, Sommes Le seigneur burgrave Alexis Six!

253 Le pas d’armes du roi Jean
ababcccb 2. Strophe (von 32!!) Ça, qu’on selle, Écuyer, Mon fidèle Destrier. Mon cœur ploie Sous la joie, Quand je broie L’étrier. Par Saint-Gille, Viens nous-en, Mon agile Alezan; Viens, écoute, Par la route, Voir la joute Du roi Jean.

254 Les Orientales (1829) A voir les choses d’un peu haut, il n’y a, en poésie, ni bons ni mauvais sujets, mais de bons et de mauvais poètes. D’ailleurs, tout est sujet; tout relève de l’art; tout a droit de cité en poésie. […] Que le poète donc aille où il veut, en faisant ce qui lui plaît; c’est la loi. Qu’il croie en Dieu ou aux dieux, à Pluton ou à Satan, […] ou à rien. […] C’est à merveille. Le poète est libre. Mettons-nous à son point de vue, et voyons.

255 Orient und Mittelalter (aus der Préface der Orientales)
[L’auteur] avait toujours eu une vive sympathie de poète […] pour le monde oriental. Il lui semblait y voir briller de loin une haute poésie. […] Là, en effet, tout est grand, riche, fécond, comme dans le moyen-âge, cette autre mer de poésie.

256 Artistischer Formgebrauch: Les Djinns
XX XXX XXXX XXXXX XXXXXX XXXXXXX XXXXXXXX XXXXXXXXXX XXXXXXXX XXXXXXX XXXXXX XXXXX XXXX XXX XX

257 Politische Lyrik und politisches Lied
Heinz Thoma: PATRIE – NATION – RÉPUBLIQUE – HUMANITÉ. Themen und Formen politischer Dichtung (1789–1888). In: Ders. (Hg.): 19. Jahrhundert. Lyrik. Tübingen: Stauffenburg 2009 (Französische Literatur. Stauffenburg Interpretation), S. 131–174.

258 Aloysius Bertrand: Gaspard de la Nuit (postum 1842)
Gaspard de la Nuit. Fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot  E.T.A. Hoffmanns Fantasiestücke in Callot’s Manier (1814)

259 A. Bertrand: Harlem Harlem, cette admirable bambochade qui résume l’école flamande, Harlem peint par Jean-Breughel, Peeter-Neef, David-Téniers et Paul Rembrandt. Et le canal où l’eau bleue tremble, et l’église où le vitrage d’or flamboie, et le stoël où sèche le linge au soleil, et les toits verts de houblon. Et les cigognes qui battent des ailes autour de l’horloge de la ville, tendant le col du haut des airs et recevant dans leur bec les gouttes de pluie. […]

260 Baudelaire und die von Bertrand begründete Gattung
Ab 1855 Prosagedichte, zwischen 1857 und 1861 unter dem Arbeitstitel „Poésie nocturnes“ (1861 als „essais de poésie lyrique en prose dans le genre de Gaspard de la Nuit“ bezeichnet); 1862 Petits poëmes en prose 1864 Le Spleen de Paris. Poèmes en prose

261 Baudelaire: Le coucher du soleil romantique
Zuerst 1862 erschienen, als Epilog zu Charles Assoulines Mélanges tirés d’une petite bibliothèque romantique geplant

262 Coucher du soleil romantique
Que le soleil est beau quand tout frais il se lève, Comme une explosion nous lançant son bonjour! – Bienheureux celui-là qui peut avec amour Saluer son coucher plus glorieux qu’un rêve! Je me souviens!… J’ai vu tout, fleur, source, sillon, Se pâmer sous son œil comme un cœur qui palpite… – Courons vers l’horizon, il est tard, courons vite, Pour attraper au moins un oblique rayon! Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire; L’irrésistible Nuit établit son empire, Noire, humide, funeste et pleine de frissons; Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage, Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage, Des crapauds imprévus et de froids limaçons.

263 Zur Aufhebung der romantischen Lyrik bei Baudelaire und Rimbaud
Hartmut Stenzel: Das Ende der romantischen Utopien und die Revolution der Dichtungssprache: Baudelaire und Rimbaud. In: Heinz Thoma (Hg.): 19. Jahrhundert. Lyrik. Tübingen: Stauffenburg 2009 (Französische Literatur. Stauffenburg Interpretation), S. 227–302.


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