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Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 17-12-2007 au 6-1-2008 (N°25) (Les poèmes sur le thème du Festin.

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1 Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » au (N°25) (Les poèmes sur le thème du Festin sont à part dans le diapo N°26) Attendez que la musique de Mozart démarre et prenez le temps d’apprécier les textes poétiques que vous aimez dans cette sélection… Les diapositives changent au clic de la souris

2 Dis - moi ... Charly Lellouche
 Dis-moi qu'on est accros, redis que je te manque, Dis-moi que tous les deux nous sommes inconscients,Redis que notre histoire est comme cette jonque En notre mer de Chine et ses extrêmes orients.Dis-moi que l'on s'enchaîne, esclaves en galères, Redis que je t'entraîne où jamais tu n'allais, Paradis et Enfer, à perdre nos repères, Redis-moi qu'en ce jour tu m'ouvres tes palais.Barrières ou interdits ne sont que des chimères, Dis-moi que c'est trop long d'attendre une journée,Redis-moi s'il te plait, qu'au venin des vipères, Je suis ton antidote, qu'avec-moi tu es née.Dis-moi. non ne dis rien, juste soyons silences Redis-moi tes caresses qui n'ont besoin de mots, Tous ces effleurements qui sont nos indécences, Dis-moi encore une fois que nous sommes accros. Dis - moi Charly Lellouche

3 Belle. André Labrosse Tu es belle dans tes caresses inassouvies
Belle ! André Labrosse Tu es belle dans tes caresses inassouvies. Ton corps se dessine à merveille dans ce lit. Tu es belle de compréhension, sans aucun cri. Une tête harmonieuse dans des cheveux ravis. Tu es belle partageant un silence gracieux. Tes lèvres m’accueillent dans un pouvoir heureux. Tu es belle dans un parfait accord d’amoureux. L’amant s’en trouve très chanceux! Tu es belle même dans tes retenues acceptées. Tu dégages un parfum fort aromatisé. Tu es belle dans tes jouissances libérées. Le bonheur se côtoie dans deux corps béatifiés. Tu es belle dans un respect dissimulé vers l’élan. Tes ébats s’expriment dans un beau chant. Tu es belle dans un sourire d’enfant. L’ivresse me comble de baisers brûlants. Tu es belle, belle à ravir dans un corps magnifique : Douceur, harmonie, paroles véridiques. Tu es belle, belle, belle… et frénétique !!! Je t’aime ma Belle dans un délire scénique…

4 Le chemin de crève-coeur Sabine Sicaud
Un seul coeur ? Impossible Si c'est par lui qu'on souffre et que l'on est heureux. On dit : coeur douloureux, Coeur torturé, coeur en lambeaux - Puis : joyeux et léger comme un oiseau des Iles, Un coeur si grand, si lourd, si gros Qu'il n'y a plus de place Pour rien d'autre que lui dans notre corps humain. Puis évadé, baigné d'une grâce divine ? Un coeur si plein De tout le sang du monde et ne gardant la trace Que d'une cicatrice fine qui s'efface ? Impossible ! Il me faut plusieurs coeurs. Le même ne peut pas oublier dans la joie Tout ce qu'il a connu de détresse une fois - Une fois ou plusieurs, chaque fois pour toujours - Mon coeur se souviendrait qu'il fut un coeur trop lourd Et ne serait jamais un coeur neuf, sans patrie, Sans bagage à porter de vie en vie. Le chemin de crève-coeur Sabine Sicaud

5 Ami lointain Isabelle Matthieu
Ami lointain dont la lampe s'allume lorsque la mienne s'éteint, décris-moi ton île et ses rives tropicales, parle-moi du clapotis des vagues sur le coup de minuit. Une joue sur la main, une plume dans l'autre, évoquons les splendeurs de nos origines : un parfum de gingembre rehaussé de piment, une rougeur d'érable sous le givre matinal, le sapinage qui pétille gaiement dans le brasier, un air maloya, une gigue, une ballade... une main posée sur la joue, la plume oubliée. Ami lointain dont la lampe s'éteint lorsque la mienne s'allume, je te décrirai mon île et ses côtes boréales, je te parlerai du fracas des glaces à la levée du soleil. Ami lointain Isabelle Matthieu

6 Insulaire Renée Laurentine J'ai longtemps habité sur une île flottante écrasée de soleil ravagée de tempêtes Sentinelles penchées aux rivages déserts les palmes veillent et la mer de corail en ses lappements lents ronge les sables. Longtemps j'ai régné seul dans cette île troublante que nulle carte ne repère où nul rameur n'aborde J'ai vécu dans cette île ébouriffée de vent calcinée de lumière… J'y suis depuis longtemps par insouciance ou par ennui Y manque la ferveur. dualshock-alans

7 Ailleurs Claudine Quentin
Mes ailleurs s'envolent partout Sur les poignées des valises Sur l'églantine et la cerise Sous la queue de l'herbe à matou Et dans la poche du printemps Où je fourre un papier de vent Mes ailleurs rigolent de tout De l'eau et du caillou qui joue A ricocher sur mes genoux Du ciel qui tombe noir de nuit Et qui rebondit blanc de vie Comme un ballon sous le soleil Mes ailleurs se comptent en veilles La nuit quand les étoiles s'ouvrent Papillotes que je découvre Bourdonnant du chant des abeilles Mes ailleurs versent du bonheur Sur le chagrin des matins Quand l'araignée file de peur Sous les meubles de son destin Mes ailleurs sont toujours d'ici Sans souci de leurs lendemains Sur leurs talons toujours je suis La trace de tous les chemins Ailleurs Claudine Quentin lgcv2

8 Tes tendres années Ralph Bernet.
Tu me dis que tu l'aimes Je sais, oui tu dis vrai Et pourtant moi je t'aime Bien plus fort en secret Un matin quand il partira Quand tu pleureras Dis-toi bien que tu vivais Tes tendres années Dans tes yeux la lumière N'est là que pour lui Le sais-tu ? La lumière Ça n'est pas infini De ne voir en lui qu'un espoir Au jour des regrets Dis-toi bien que tu vivais Tes tendres années Si mon cœur ne peut être Pour toi le premier J'attendrai afin d'être Dans ta vie le dernier Je serai dans ton avenir Loin des souvenirs Pour te faire oublier Tes tendres années Oui je serai dans ton avenir Loin des souvenirs Pour te faire oublier Tes tendres années Tes tendres années Ralph Bernet.

9 Primeroses Nérée Beauchemin   Ces délicieuses fleurs roses, Grandes ouvertes ou mi-closes, Me soufflent de tant douces choses Et fleurent si frais et si doux, Que, bien sûr, et corolle et tige, Recèlent par quelque prodige, Quelque chose qui vient de vous. Troublant et capiteux arôme! Mon cœur, comme l'air s'en embaume, Et, grise, je pars au royaume Du rêve, où mes espoirs défunts, Où mes illusions dernières, Comme ces roses printanières, Ont vécu leurs premiers parfums.

10 Cahier d'heures Guy Ripoll
Comme j'aime précipiter les heures Les ouvrir en cascade les tourner en abîmes Les mêler d'avenir pour les rendre meilleures Car qu'importe le lieu si le temps ne se meurt Comme je voudrais qu'on sème Ces charmes qui m'affleurent Ces courants qui m'essaiment Sur les cendres d'hier Que ces pages soient des fleurs Comme si je savais la brise infime Le vent des humbles la belle lueur Si je savais rendre l'ardeur Que ces heures soient des flammes Chacune l'enfantement d'une vie pour ailleurs Chacune l'épuisement de l'âme Dans un sourire lumière Comme je voudrais qu'ailleurs Où nulle faim ne m'abîme Un corps glorieux un corps bonheur M'emporte dans un rêve sans peur Comme je l'écoute ce fantôme Où j'habite il n'est pas sans douceur Nulle promesse d'homme Qu'importent vos ailleurs quand mon temps n'a plus d'heures Cahier d'heures Guy Ripoll

11 Le marcheur Mathieu Simoneau
Le marcheur Déroule son âge sous ses pieds Comme un fil tendu vers l'infini Son départ est toujours Le pas du monde Sa seule identité C'est la parole du vent Et sa peau de soleil Aux enfants émiettés dans son dos Il lègue ses traces Le chemin est son guide Son seul compagnon Il le suit d'un pas lent Sans hâte de rejoindre Son crépuscule Mais toujours sa quête Vague rêve enfoui Dans une enfance caverneuse Lui fait voir à portée d'œil Quelque chose de femme et de béton Qui bloquera son pas Pour le tisser à la terre Le monde est buriné de ses voyages Et tatoué d'aventures qu'il a dessinées Son cœur a pris racine Au pays nomade de nos espoirs Le marcheur Mathieu Simoneau cat_2

12 Qu'est-ce qui fait pleurer les blondes ?
Moi je ne me plains de rien On verra bien demain Je sais qu'il y a du grain Tout plein les moulins Et j'aime bien le pain Je ne suis pas très sage J'ai oublié mon âge La pluie ne m'a jamais mouillée C'est pas toi qui va commencer Qu'est-ce qui fait pleurer les blondes ? Qu'est-ce qui fait tourner le monde ? Et refleurir les lilas ? En tous cas ce n'est pas toi Qu'est-ce qui fait chanter les brunes ? Qu'est ce qui fait changer la lune ? Qu'est-ce qui me fera souffrir ? C'est pas toi qui peux le dire ! Je descends d'hélicoptère J'ai visité la terre J'ai traversé le désert Sans avoir soif Avec un photographe J'adore les voyages Je patine et je nage On peut me faire rouler-voler Pas moyen de me faire marcher Qu'est-ce qui fait pleurer les blondes ? Pierre Delanoé FILIUS

13 Exaltation Albert Ferland   Quant on exalterait les femme d'Occident Ou des mystérieux royaumes de l'Asie, Le galbe de l'almée ou le regard ardent Des filles de Florence et de l'Andalousie, Quand on exalterait les brunes cancenis Dont la danse aux palais des radjahs se déroule Et l'hétaïre hellène immolant à Cypris Sa parfaite beauté de femme hiérodoule, Quand on exalterait les grâces de Lia L'héroïque Judith, Susanne et Madeleine, Les charmes de Lucrèce et de Marozzia, La reine de Lemnos ou la princesse Hélène Je douterais encor qu'un poète ait chanté, Dans ses heures d'extase et d'amoureuse ivresse, Une femme du siècle ou de l'antiquité Plus que toi gracieuse, aimante et charmeresse.

14 LA NUIT Je suis là, percevant les élans de la nuit, Elle qui n'est point seule et ne connaît l'ennui, On voit tout son éclat quand la lune l'éclaire, Dès que brille l'étoile en son ventre stellaire. Elle dort tout le jour, vous l'aurez deviné, Dans un lit doux et clair sans nous montrer son nez. Je la laisse bercer ma fatigue, ma crainte; Oui, quand parait la nuit, la clarté s'est éteinte.  On croirait ce moment endormi sous les cieux; Bien sur, l'obscurité a le souffle audacieux Et sa vie bat si fort même au cour de l'opaque. Chers ténèbres obscurs, comme flotte une barque, Reposant sous la voûte, encre noire insomniaque, J'entends battre les cours de ce soir ennuyeux.

15 A l'aurore glacée Jocelyne Lecuivre En ce matin d'hiver, blottie au chaud du lit, A l'abri d'un rempart de paisible douceur, Je respire le temps, souvenirs accomplis, Par les volets ouverts sur un décor blancheur. Et mes pensées s'en vont, au bord d'un autre jour, Proche ou lointain demain, à l'aurore glacée, Celui qui me prendra, ma vie et mes amours, Et fera de mon nom, un morceau de passé. Quand mes mains n'auront plus la force de s'ouvrir, De mon corps douloureux, je fuirai l'esclavage. Il n'en restera rien, qu'un drap pour le couvrir, Et l' âme au rendez-vous sur de troublants rivages. Ma bouche muselée de mots qui n'ont plus cours, Simple flamme étouffée, résignation sereine, Je laisserai la nuit, où tout devient si lourd, M'engloutir en ses flots, faire de moi sa reine. Oui, s'il m'était donné de m'éteindre en ce lieu, Que mon regard se perde au sommet du grand pin, Tableau de ma fenêtre, encadré merveilleux, Où la branche givrée, au pur azur, s'étreint...

16 QUE FAIT LA NUIT , LA NUIT ? Claude ROY  La nuit marche avec douceur plus fine qu'une pensée légère À peine si craque le bois À peine une souris qui ronge Celui qui dort croit qu'il est lui mais il s'est trompé de sommeil son rêve est le rêve d'un autre La nuit n'est pas sa nuit à lui La mort avance les pieds nus Ne s'est-on pas trompé de vie ? Il voudrait revenir chez moi Comment retrouver le chemin ? La chouette dit qu'il est minuit Le rêveur rêve qu'il s'éveille et rentre dans son rêve à lui Reconnaîtra-t-il la maison ? Entendras-tu chanter les coqs dans le jour frais débarbouillé ? Ils te rendront ta vie à toi dans la clarté du matin frais Le pré est couvert de rosée Les oiseaux font leurs petits bruits La rivière bavarde à mi-voix Le soleil se frotte les yeux Il fait grand jour Il fait très beau

17 Le lac de Lucerne Chantal Cudel Comme ces nuits sans sommeil En alerte d'amour et d'émotion Eperdue de fatigue. Une nuit grand voyage, à Lucerne ou au Caire En partance, ton souffle dans mon cou. Ton souffle dans mon cou et ton cil sur ma joue. Aussi belles, aussi fortes, aussi floues, Deux nuits sur ce lac d'insomnie.

18 Pensées dans la nuit Pascale Dahmani "Puedo escribirte los versos mas tristes esta noche..." Pablo Neruda La lune jette un habit D'émotions Sur l'arc-en-ciel de ma sagesse. Les mots atomisés Pulvérisent le verbe En éclats d'ombre. Le ciel noir dévoile La quintessence de ma poésie Perdue dans les méandres De l'irraison.

19 Sur un gazon en fleur Juillet danse sur un air d'été
Sur un gazon en fleur Juillet danse sur un air d'été. Un vent léger joue à saute-mouton sur les branches Qui nonchalamment se bercent et se balancent Sous l'œil attendri d'un ciel ensoleillé. Des parfums d'herbes, fraîchement abreuvées, Se blottissent dans la tendresse de l'air vagabond Qui musarde et s'amuse à venir caresser Chaque instant de ces splendides journées. Au cœur de cette saison en fête, Fardée de couleurs vives, la nature en beauté, Se prélasse et se laisse charmer Par le chant des abeilles qui bourdonnent joyeuses, Invitant, d'un mouvement de leurs ailes, Les gracieux papillons à se joindre à elles Pour partager leurs jeux. Lorsque le soir vient en douceur surprendre, Un choeur de cigales insouciantes Nous offre le plaisir de leurs chansons joyeuses. Respectueusement, tous les oiseaux écoutent en silence ; Alors, fermant les yeux, on se laisse glisser Dans une douce rêverie tissée d'espérance D'une saison d'été au goût d'éternité. Juillet Marybé

20 Les chevaux de mes rêves Tanita Lamberi Ils chevauchent à travers mes rêves, Les chevaux qui hantent mes nuits Leurs galops rejoignent la grève Où la vague borde mon lit Ils traversent la plaine liquide Aux sillons des flots indigo Ils sont libres, sans selle sans guides De l’écume moussant aux sabots Leur échine accroche la lune La crinière arbore l’étoile Qui les guide à travers les dunes Dans le sable aux éclats d’opale Le matin les voit dans la plaine De la course encore écumant Ils reposent, songent à la prochaine Chevauchée dans le vent

21 Philogyne de Jean Martin Serre Oui, je suis philogyne, oui Femmes je vous aime ! Mais une seule à la fois, et le temps d’un poème… Ne cherchez pas en moi ce qu’on n’y trouve pas Car le soleil se donne, mais ne se reprend pas.

22 La nuit Godard Ferland   le ciel se peint du goutte à goutte des heures sous le toit d’une feuille l’oiseau ferme sa porte tout s’achève près des fleurs perce ci et là un feu minuscule ne bruisse plus aucun bruit un insecte vibrionne encore imbibé d’été le ciel là-haut épand ses encres dernière minute lumineuse sur l’oiseau endormi dans son coin .. la montagne bleuie

23 J'ouvre la fenêtre Greesate J’ouvre la fenêtre l’obscurité pénètre dans la pièce comme le vol cendré de la chouette la nuit s’est habillée de propre un verre de lune sur la table de chevet de l’autre côté du monde, le tic-tac de l’horloge et très là-haut, Dieu dans son grave marcher dans son silence archaïque les étoiles lui lancent des étincelles à la figure en riant à belles dents dans le jardin les silences glissent des arbres sans accrocs la ville s’est camouflée derrière la haie étamines allumées on croirait le monde fait de riens un hérisson soudain renverse l’écuelle de lait et répand une tache de matin sur le carreau akibara

24 Jardin nocturne de Renée Laurentine                  Le jardin à minuit                  baigne dans l’ineffable                    Une pâle senteur hésite                  monte vers les feuillages                  se perd dans leur ombre…                    Couleurs et parfums n’existent                  que pour eux-mêmes                  dans le silence que vient briser                  un clapotis de lune                              sur le sommeil des fleurs. PitchBLACK_Art

25 Ivresse Catherine Lange Tu es entré dans ma vie sans y être invité Tout au fond de mon coeur tu t'es bien installé Je ne demandais rien qu'une simple amitié Mais tu m'as offert plus de bonheur et de joie C'est un alcool profond un alcool que je bois Jusqu'à la folle ivresse jusqu'à la satiété Chaque jour tu es là, Et mon coeur n'a plus froid... Que suis-je donc devenue ? A jamais une droguée En manque si tu t'en vas triste et désespérée Tes mots marquent mon âme en belles lettres de feu Mon inaliénable flamme... ce que je t'aime, mon Dieu !

26 Voici comment sont mes jours mes jours sans date et sans saison s’enroulent jusqu’à s’étouffer Temps. Je voudrais être demain demain est-il ? Attendre. j’attends le temps j’attends hier j’attends les larmes les pluies sont des plombs dans mes flaques Je tiens le temps je hais le temps prisonnière de mon otage - envahie par son horizontal - ne suis plus. Secondes coups de canon il est l’heure de mille coups le temps engourdit le temps - le liquéfie - l’évapore brouillard sur la mer le phare cligne de l’âme Chaque seconde s’éteint et s’allume Voici comment sont mes jours mes jours sans date et sans raison m’enroulent jusqu’à m’étouffer Chantal English

27 Tes yeux m'appellent, me questionnent, me devinent
Tes yeux m'appellent, me questionnent, me devinent. Tes yeux me rencontrent, m'enfuient, me pénètrent. Tes yeux fenêtre m'attendent s'impatientent, controverse, tes yeux se détournent. Tes yeux adresse(nt), nuit noire, me versent, averse. Tes yeux sentiments m'enflamment, me traversent. C'est un tour de force, tes yeux colère. Tes yeux magie m'ensorcèlent, je t'aime éperdument. Nos yeux brillants étincelle(nt). Anne-Marie Oudard

28 Pour mon amour Hubert Mordrain Même si en ce moment tu es absente, En moi, tu es toujours présente. Je pense sans cesse à toi, Tu es encrée au plus profond de moi. Tu me manques terriblement, Parfois, c' est carrément déprimant, J' attends avec impatience ton retour, Car rien ne peut te remplacer, mon amour. C' est dans ces instants là, Quand tu es loin de moi, Que je me rends compte que tu m' es indispensable, Et que vivre sans toi serait pour moi inconcevable Je t'aime pour ça et pour plein d'autres raisons, Qui font que chaque jour s'intensifie cette passion, Je t' aime mon tendre amour, Pour la vie, Pour toujours...

29 ENTRE, VOICI MA CHAMBRE… Paul Géraldy Entre
ENTRE, VOICI MA CHAMBRE… Paul Géraldy   Entre ! Voici la chambre éparse et provisoire où j’étais seul, où je vivais en t’attendant, et ma tristesse avec sa lampe et ses armoires, et voici le portrait de ma mère à vingt ans. Voici mes résumés de cours et mes poètes, Mes disques préférés, mes Bach et mes Schubert, le calendrier neuf où le jour de ta fête est marqué d’une croix, et puis voici mes vers.

30 Qu'en ce moment j'aspire à partir alors qu'avec fracas la pluie tombe d'un ciel gris au milieu des éclairs et du tonnerre. Sombre aussi mon coeur et gonflé de pluie comme la tempête. Je voudrais m'enfuir vers des contrées inconnues, sillonner un désert, trouver l'amour. Liza

31 Soif d'un baiser Germain Nouveau Comme une ville qui s'allume Et que le vent vient embraser Tout mon coeur brûle et se consume J'ai soif, oh ! j'ai soif d'un baiser Baiser multiplié que l'homme Ne pourra jamais épuiser O toi, que tout mon être nomme J'ai soif, oui d'un baiser Baiser de la bouche et des lèvres Où notre amour vient se poser Pleins de délices et de fièvres Ah ! j'ai soif d'un baiser Fruit doux où la lèvre s'amuse Beau fruit qui rit de s'écraser Qu'il se donne ou qu'il se refuse Je veux vivre pour ce baiser Baiser d'amour qui règne et sonne Au coeur battant à se briser Qu'il se refuse ou qu'il donne Je veux mourir de ce baiser

32 Derrière tes paupières
Derrière les paupières Les étoiles se taisent Bruissent leurs robes de feu Voici venir les oiseaux de la nuit et leurs ailes mouillées Et leurs musiques se confondent Et se ferment les velours sur les vents de la nuit Et les lacs du ciel étalent leurs eaux calmes Voiles et tentures, étendez sur les rivages vos vagues Laissez-moi m'enrouler dans vos cheveux Sur les montagnes éteintes chuchotent les espérances Laisses venir les chants muets des soleils Les plumes tombées caressent ta peau et tu cours à la neige Comme on attend le jour La musique des étoiles s'invente au bout des nuages Enveloppe tiède des îles qui se tiennent la main Courrez en rond au sommet des rêves Il sera toujours temps de reprendre les minutes Et les secondes Les heures se font précieuses L'herbe se couche sous les pas de la nuit Et nos corps se dénouent sans crainte sous l'étreinte de ses doigts Quand nos souffles se confondent et cavalent vers l'aube Derrière tes paupières Lauranne

33 Coma Berenices Renée Laurentine
Coma Berenices Renée Laurentine Au plus doux de la nuit s’élève une petite musique secrète non pas un chant : un rythme cadence Timidement les choses se révèlent L’obscur se fait tendre une harpe se dessine là-haut Bérénice dénoue sa chevelure d’étoiles et se met à danser en rond avec le Monde…

34 Des femmes flambent avec leurs mots dans mon sommeil de bronze Daniel Leduc Des femmes flambent avec leurs mots dans mon sommeil de bronze ; elles me disent combien leur ventre est lumineux dans mon sommeil d'azur ; elles penchent leurs yeux liquides sur la terre en furie dans mon sommeil de jade ; leur voix berce toutes nos blessures dans mon sommeil de gerbes ; j'écoute leurs tendres colères dans mon sommeil de gong ; la pluie immerge mon corps sous des draps de feu dans ma nuit capiteuse.

35 Nos mots Maria Il y a des mots qui nous enlacent Dans les méandres inespérés D’odorantes voluptés Des appels qui nous assoiffent D’envies inavouées Et de caprices feutrés. Il y a des mots qui nous embrassent Des bouches avides à dévorer Les passions intimes réprimées Aux recoins d’absurdes angoisses Et leurs lèvres embrasées Exaltent les émotions brimées. Il y a des mots qui nous dépassent Exhument les peurs ensommeillées Bousculent des écrits exilés Et bouleversent tout de leur audace Il y a tes mots familiers À fleur de ma peau enivrée…

36 Il ne m’était jamais venu à l’idée qu’un jour tu puisses revenir, là, sur le pas de ma porte, j’étais éblouie par le soleil d’aube, je ne t’avais pas reconnu tout de suite, dans ce petit geste indécis tu avais demandé à entrer, dans le même geste je t’avais laissé faire, tu portais le blouson qu’on avait acheté ensemble, usé, dix ans déjà, dix ans que tu le portes, je ne t’avais jamais vu le porter, un peu de gris aux tempes, quelques rides aux commissures, mais le même toi, âme soeur, insaisissable, j’avais préparé du café que nous essayions de boire sagement, les deux mains sur la tasse, lèvres ouvertes, comment vas-tu depuis, puis le ciel nous avait rejoints, nous avions fait l’amour surpris de nos gestes, surpris de se savoir encore, de reconnaître l’odeur, l’os de la hanche, le goût de nos langues, tu étais reparti au crépuscule, le soleil avait la fièvre, j’avais lavé les draps, ramassé les coussins fleuris, ouvert les fenêtres, repris mes cahiers, mes stylos, j’avais repris ma vie sans te demander où vas-tu. Chantal English

37 Je te quitterai un jour Chantal English Je te quitterai un jour, je ne pourrai supporter plus longtemps ce bonheur, je te quitterai les bras en croix, crucifiée ou prenant mon envol, j’aurai embrassé tes paupières, tes lèvres, ton sexe, j’aurai respiré dans ton souffle un million de fois, je t’aurai aimé, tu ne me diras rien, tu seras celui que je quitterai, celui qu’on quitte, celui qu’on accroche en icône sur le mur de sa mémoire, je regarderai l’horizon puis ton corps allongé, rompu, comme mort, tu me parleras du pont Victoria, je t’imaginerai manquer d’air, te noyer, je fuirai ton lit comme le fleuve, je laisserai notre chambre en débris, ta vie charriée par les embâcles, ta peau me fera penser au limon, mais je te quitterai, même en sang sur le pas de la porte, j’avancerai, belle et forte, je te laisserai nos nuits denses, notre sueur épicée, mes petits coussins fleuris, je ne partirai qu’avec mes stylos et mes cahiers. Je te quitterai un jour. Pour écrire.

38 Le tendre et dangereux visage de l'amour Jacques Prévert Le tendre et dangereux visage de l'amour m'est apparu un soir après un trop long jour C'était peut-être un archer avec son arc ou bien un musicien avec sa harpe Je ne sais plus Je ne sais rien Tout ce que je sais c'est qu'il m'a blessée peut-être avec une flèche peut-être avec une chanson Tout ce que je sais c'est qu'il m'a blessée blessée au cœur et pour toujours Brûlante trop brûlante blessure de l'amour.

39 Je crache sur le papier L'indicible L'inaudible Exode de la douleur Les mots s'écrasent Sur la feuille blanche Et soulagent ma peur Etoiles du désastre Les mots jaillissent En feux d'artifice Mensonges flamboyants Ils explosent Dans l'encre noire De ma vérité. Pascale Dahmani

40 Je ne veux plus dormir Trop d'images en friche se bousculent au seuil Au bord de mon sommeil, si lourd, si froid, silence Dans le vestibule sombre de ma conscience Bas-relief de mes peurs, de mes désirs farouches De moments serrés dru les uns contre les autres Mes songes sont en maraude Je ne veux plus dormir Les terres orangées au bout de ma mémoire S'inscrivent en perspective dans les filets De mes cris écrus et fauves si souvent tus Bas-relief de mes peurs, de mes désirs farouches De moments serrés dru les uns contre les autres Mes songes sont en maraude Je ne veux plus dormir Mon âme pèse lourd dans tous ces angles froids Sous les sanglots d'exodes de mes certitudes M'entraînant dans l'entredeux des rêves en partance Laisse-moi me couler au creux de tes bras chauds Pour glisser sous mes paupières des songes indigo Où le ciel et la mer s'étreignent à jamais Lisse, je veux enfin dormir à ta rencontre Par le portail ouvert, esquisser mille vies avec toi tout en haut. Angèle Lux

41 C'est Peut-être Ça Charles Dumont   C'est peut-être ça L'amour, le grand amour C'est peut-être ça Qui m'a prise à mon tour Ce je ne sais trop quoi Qui fait froid dans le dos Et soudain donne chaud Quand tout le monde a froid... C'est peut-être ça Qui fait battre le cœur Et pendant des heures Vous fera rester là Devant un téléphone Pour entendre une voix Devant un téléphone Qui ne sonnera pas... C'est peut-être ça L'amour, le grand amour C'est peut-être ça Qui m'a prise à mon tour Ce sentiment brutal Lorsque tout allait bien De se sentir très mal Sans savoir d'où ça vient C'est peut-être ça Qui fait pleurer de rire Et vous fait courir A minuit sous la pluie Sous la pluie, sans manteau En gueulant qu'il fait beau En gueulant que la vie 'y a rien de plus joli Avant, juste avant D'aller se foutre à l'eau... C'est peut-être ça L'amour...Le Grand Amour!...

42 Canon Henry Scott HOLLAND
L'amour ne disparaît jamais. La mort n'est rien. Je suis seulement passé dans la pièce à côté. Je suis Moi, tu es Toi. Ce que nous étions l'un pour l'autre, nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu m'as toujours donné. Parle-moi comme tu l'as toujours fait. N'emploie pas un ton différent, Ne prends pas un air solennel ou triste. Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Prie, souris, pense à moi, prie pour moi. Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l'a toujours été, Sans emphase d'aucune sorte, Sans une trace d'ombre. La vie signifie tout ce qu'elle a toujours signifié. Elle est ce qu'elle a toujours été. Le fil n'est pas coupé. Pourquoi serais-je hors de ta pensée, Simplement parce que je suis hors de ta vue ? Je t'attends, je ne suis pas loin, Juste de l'autre côté du chemin. Tu vois, tout est bien Canon Henry Scott HOLLAND

43 Demain Robert Desnos Âgé de cent-mille ans, j'aurais encore la force De t'attendre, o demain pressenti par l'espoir. Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses, Peut gémir: neuf est le matin, neuf est le soir. Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille, Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu, Nous parlons à voix basse et nous tendons l'oreille A maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu. Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore De la splendeur du jour et de tous ses présents. Si nous ne dormons pas c'est pour guetter l'aurore Qui prouvera qu'enfin nous vivons au présent.

44 Sonnet à Hélène Ronsard   Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle, Assise auprès du feu, dévidant et filant, Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant : « Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle ! » Lors, vous n'aurez servante oyant telle nouvelle, Déjà sous le labeur à demi sommeillant, Qui au bruit de Ronsard ne s'aille réveillant, Bénissant votre nom de louange immortelle. Je serais sous la terre, et, fantôme sans os, Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ; Vous serez au foyer une vieille accroupie, Regrettant mon amour et votre fier dédain. Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain : Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.

45 Absence Marie-Amélie Chavanne J'ai besoin de ton visage, De l'intensité de ton regard Et de ta profondeur Quand tu cherches mon âme, J'ai besoin de ta douceur Et de ces infinis silences Dont tu berces mes paupières, J'ai besoin de te contempler Pour exister, Et quand tu n'es plus là Pour me révéler, Je meurs De ne pouvoir t'aimer...

46 Sans retenue Annie Prévost Il n’y a pas d’incidence, il n’y a que toi Nos corps s’embrasent à l’air pur Ton odeur m’est étrangère Mais je te respire de l’intérieur J’en tremble C’est un coup d’état. La corruption fait rage De désir, je te trace Ta cambrure, ta distance L’ombre est sous mon toit Il n’y a pas de résistance Que des songes balayés Je veux broyer mon corps au tien Les doigts mêlés à tes cheveux Et de désir, je nous invente Des nuits sans retenue.

47 Bonsoir Renée Laurentine Bonsoir, bonsoir
Bonsoir Renée Laurentine Bonsoir, bonsoir !... et que tes rêves soient brodés de lune picotés de lucioles ombrés de fleurs sauvages. Bonsoir, bonsoir !... et que ton rêve traverse le bleu de la nuit sur une aile d’argent dans un souffle embaumé. Bonsoir !... et que ton rêve rêve encore quand s’ouvrent les voiles du ciel aux prémices du jeune éveil de l’aurore.

48 Il y a des sommeils Daniel Leduc
Il y a des sommeils qui énoncent les incertitudes de la vie, des sommeils d'où émergent des tremblements, des balbutiements de mots marmonnés d'entre les mots. Il y a des survivances, dans le sommeil, plus présentes que le soleil ou la nuit. Des vertiges qui permettront de s'élever en soi, de tenir bon face aux vents. Il y a, surtout, des voix, des paroles de partage ; ce qui féconde le regard de l'humain et le rend plus humain. Des sommeils où la clarté est le sens et la lumière du sens ; où la joie demeure dans l'élan, dans cet espace qui s'amenuise entre l'autre et soi-même, cet espace que l'on grandit par le mot différence. Ô vous, ne dormez que dans l'espoir et le sommeil d'autrui ! Il y a des sommeils Daniel Leduc

49 Il fait encore nuit Angèle Lux
Le couchant flambe un ciel Qui meurt comme éphémère L'air se charge de pleurs Et le voile de la nuit Engourdit la terre Qui respire en silence Il fait nuit Des leurres de tendresse Neigent sur la ville Le sable s'enfuit Peut-être plus lentement Les enfants dorment Sans rêves, sans cauchemars Il fait nuit Les amants, comme des lutteurs S'accrochent l'un à l'autre Ils s'accrochent, halètent Puis sombrent dans la nuit Murés dans leur solitude Dans la nuit blessée des néons Il fait nuit Il fait encore nuit Car les hommes n'ont pas compris Qu'il ne s'agit pas de fuir Mais de reconquérir, sciemment, L'ivresse pénitente de l'absolu Cueilli au flanc percé De l'ouverte conscience Hohepunkt

50 La Rose et le Réséda Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous deux adoraient la belle Prisonnière des soldats Lequel montait à l'échelle Et lequel guettait en bas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Qu'importe comment s'appelle Cette clarté sur leur pas Que l'un fut de la chapelle Et l'autre s'y dérobât Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous les deux étaient fidèles Des lèvres du cœur des bras Et tous les deux disaient qu'elle Vive et qui vivra verra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Quand les blés sont sous la grêle Fou qui fait le délicat Fou qui songe à ses querelles Au cœur du commun combat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Du haut de la citadelle La sentinelle tira Par deux fois et l'un chancelle L'autre tombe qui mourra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Ils sont en prison Lequel A le plus triste grabat Lequel plus que l'autre gèle Lequel préfère les rats Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Un rebelle est un rebelle Deux sanglots font un seul glas Et quand vient l'aube cruelle Passent de vie à trépas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Répétant le nom de celle Qu'aucun des deux ne trompa Et leur sang rouge ruisselle Même couleur même éclat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Il coule il coule il se mêle À la terre qu'il aima Pour qu'à la saison nouvelle Mûrisse un raisin muscat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas L'un court et l'autre a des ailes De Bretagne ou du Jura Et framboise ou mirabelle Le grillon rechantera Dites flûte ou violoncelle Le double amour qui brûla L'alouette et l'hirondelle La rose et le réséda. Louis Aragon

51 Ballade du dernier amour Charles Cros Amours heureux ou malheureux, Lourds regrets, satiété pire, Yeux noirs veloutés, clairs yeux bleus, Aux regards qu'on ne peut pas dire, Cheveux noyant le démêloir Couleur d'or, d'ébène ou de cuivre, J'ai voulu tout voir, tout avoir Je me suis trop hâté de vivre. Je suis las. Plus d'amour. Je veux Vivre seul, pour moi seul d'écrire Jusqu'à l'odeur de tes cheveux, Jusqu'à l'éclair de ton sourire, Dire ton royal nonchaloir, T'évoquer entière en un livre Pur et vrai comme ton miroir, Je me suis trop hâté de vivre. En tes bras j'espérais pouvoir Attendre l'heure qui délivre ; Tu m'as pris mon tour. Au revoir. Je me suis trop hâté de vivre.

52 Liberté, de Paul Eluard     Sur mes cahiers d'écolier Sur mon pupitre et les arbres Sur le sable sur la neige J'écris ton nom Sur toutes les pages lues Sur toutes les pages blanches Pierre sang papier ou cendre J'écris ton nom Sur les images dorées Sur les armes des guerriers Sur la couronne des rois J'écris ton nom Sur la jungle et le désert Sur les nids sur les genêts Sur l'écho de mon enfance J'écris ton nom Sur les merveilles des nuits Sur le pain blanc des journées Sur les saisons fiancées J'écris ton nom Sur tous mes chiffons d'azur Sur l'étang soleil moisi Sur le lac lune vivante J'écris ton nom Sur les champs sur l'horizon Sur les ailes des oiseaux Et sur le moulin des ombres J'écris ton nom Sur chaque bouffée d'aurore Sur la mer sur les bateaux Sur la montagne démente J'écris ton nom Sur la mousse des nuages Sur les sueurs des orages Sur la pluie épaisse et fade J'écris ton nom Sur les formes scintillantes Sur les cloches des couleurs Sur la vérité physique J'écris ton nom Sur les sentiers éveillés Sur les routes déployées Sur les places qui débordent J'écris ton nom Sur la lampe qui s'allume Sur la lampe qui s'éteint Sur mes raisons réunies J'écris ton nom Sur le fruit coupé en deux Du miroir et de ma chambre Sur mon lit coquille vide J'écris ton nom Sur mon chien gourmand et tendre Sur ses oreilles dressées Sur sa patte maladroite J'écris ton nom Sur le tremplin de ma porte Sur les objets familiers Sur le flot du feu béni J'écris ton nom Sur toute chair accordée Sur le front de mes amis Sur chaque main qui se tend J'écris ton nom Sur la vitre des surprises Sur les lèvres attendries Bien au-dessus du silence J'écris ton nom Sur mes refuges détruits Sur mes phares écroulés Sur les murs de mon ennui J'écris ton nom J'écris ton nom Sur la santé revenue Sur le risque disparu Sur l'espoir sans souvenir J'écris ton nom Et par le pouvoir d'un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer Liberté.

53 Musique de Mozart : Romance du Concerto pour piano et orchestre N°20 K
Daniel Janvier Ce diaporama poèmes n°25 est strictement privé. Il est à usage non commercial.


Télécharger ppt "Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 17-12-2007 au 6-1-2008 (N°25) (Les poèmes sur le thème du Festin."

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