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Les mobilisations collectives dans le monde du travail : questions anciennes, enjeux contemporains Elodie Béthoux ENS Cachan – IDHES elodie.bethoux@ens-cachan.fr.

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1 Les mobilisations collectives dans le monde du travail : questions anciennes, enjeux contemporains
Elodie Béthoux ENS Cachan – IDHES 26 février – 6 mars CUF de Moscou

2 COURS 3 – Des mobilisations improbables ?
Introduction = lien entre précarisation du marché du travail et recul/transformation de la conflictualité sociale Conditions de possibilité et formes des éventuelles mobilisations de ceux qui occupent les positions les plus fragiles sur le marché du travail, ou qui en sont exclus. MAIS de qui parle-t-on ? Différentes façons de nommer ces populations… (Cf. Boumaza et Pierru, 2007) Années 1990 : les « sans » (-emploi, -logement, -papiers…) Années 2000 : les « précaires »

3 COURS 3 – Des mobilisations improbables ?
Pourquoi ce nouveau « label » ? Euphémisation du discours (fragilisés et non dépourvus) ? Lien plus explicite avec le marché du travail devenu plus flexible ? Identification moins stigmatisante ? PrécaireS = pas un groupe social homogène Car précarité = insécurité multiforme matérielle / économique statutaire identitaire (stigmate)  Quelle capacité de mobilisation collective ?

4 COURS 3 – Des mobilisations improbables ?
Une hypothèse classique : les mobilisations improbables des « groupes à faibles ressources » Pourquoi ne se mobilisent-ils pas ? Quels obstables à l’action collective ? Pas un groupe social homogène (pas de sentiment d’appartenance, d’identité partagée – Cf. G. Simmel, 1907) Épreuve identitaire : honte et indignité sociale Quand « précariat » (Robert Castel), tendance à raccourcir l’horizon temporel  difficulté à se projeter dans l’avenir Sociabilité qui s’affaiblit avec l’instabilité ou l’exclusion professionnelle (cf. Serge Paugam) Difficulté plus grande à politiser son expérience, càd à le penser dans un cadre collectif

5 COURS 3 – Des mobilisations improbables ?
OR ces différentes dimensions sont liées  se renforcent mutuellement Cf. Ex : des SDF analysé par Julien Damon 2. Des mobilisations à la marge ? Les enjeux NB : multiplication des travaux sur les mobilisations des précaires ces dernières années… Enjeu de visibilité (tension) Capacité à « retourner le stigmate » (Goffman, 1975) au fondement de la construction de ces actions collectives Rôle des acteurs représentatifs traditionnels (syndicats) ? = débat sur le « fait organisationnel »

6 COURS 3 – Des mobilisations improbables ?
2. Des mobilisations à la marge ? Comment expliquer ces mobilisations ? «  Who speaks for the unemployed ? » (Verba et Schlozman, années – Etats-Unis) = question de la délégation, de la représentation, de la prise en charge organisationnelle OR une tension fondamentale en jeu : Cf. Bourdieu (2001, « La délégation et le fétichisme politique ») = « effet d’oracle »  un groupe, a fortiori dominé, ne peut accéder à l’existence politique que par le moyen de la délégation du pouvoir de le représenter à une organisation et à un porte-parole MAIS alors danger de la dépossession, de l’usurpation du pouvoir…

7 COURS 3 – Des mobilisations improbables ?
Cf. Débats Etats-Unis années 1970 Piven & Cloward, 1977 (Poor People’s Movements) = hypothèse selon laquelle la structuration organisationnelle serait un puissant anesthésique des mobilisations de pauvres Organisation = affaiblissement de la radicalité de la protestation + neutralisation du « défi de masse » Bureaucratisation de l’organisation, coupure leaders / base Pour eux = des mouvements spontanés qui s’appuient sur la mobilisation de ressources « négatives » (désordre, méthodes illégales…), « actions pertubatrices »

8 COURS 3 – Des mobilisations improbables ?
Hypothèse de la spontanéité des mouvements de pauvres fortement nuancée, voire invalidée  McCarty & Zald - théorie de la mobilisation des ressources = les groupes à faibles ressources doivent se doter d’un minimum de structuration interne pour capter les ressources clés OR précisément, pour ces « groupes », la structuration organisationnelle ne va pas de soi… DONC des mobilisations très dépendantes : des facteurs conjoncturels + des soutiens externes Instabilité de ces mouvements Fragilité du travail politique de construction de la cause Des répertoires d’action spécifiques : communiqués, pétitions, occupations de lieux symboliques, manifestations culturelles…

9 COURS 3 – Des mobilisations improbables ?
3. De quelques mobilisations dans la France contemporaine Collovald Annie, Mathieu Lilian, 2009, « Mobilisations improbables et apprentissage d’un répertoire syndical », Politix, n° 86, p Plusieurs ex. récents de conflits dans des secteurs professionnels précaires (restauration rapide, hôtellerie, librairies, nettoyage…) Montrent que ces obstacles n’impliquent pas fatalement passivité ou soumission : ils peuvent – sous certaines conditions – être surmontés ou contournés. Voir comment des mécanismes sociaux défavorables initialement à des engagements contestataires sont convertis en déterminations de l’action. Etudier monde du travail avec concepts < analyse de phénomènes protestataires autres.

10 COURS 3 – Des mobilisations improbables ?
Benquet Marlène, 2010, « Les raisons de l’action collective : retour sur la mobilisation improbable des salariés d’hypermarchés », Sociologie du travail, 52 (3), p 01/02/08 : appel de 3 organisations syndicales (CGT, FO et CFDT) à une journée nationale de grève dans le secteur de la grande distribution  bien suivie, en dépit de la faiblesse des taux de syndicalisation 02/02/2008 : mouvement pas reconduit nationalement MAIS poursuite dans un magasin de Marseille  16 jours de grève avec assemblée générale des salariés quotidienne 16/02/2008 : protocole de fin de grève – échec de la mobilisation / revendications  Pourquoi les salariés de ce magasin-là (alors que conditions similaires dans tout le groupe), à ce moment-là (alors que pas de changement dans les conditions de travail et d’emploi) ? Comment rendre compte du temps et de l’espace de la mobilisation ?

11 COURS 3 – Des mobilisations improbables ?
BUT de la démonstration : renoncer à la notion d’« intérêt objectif » et à l’explication par le couple « Intérêt objectif / ressources disponibles » pour montrer que les raisons de la mobilisation se situent dans l’élaboration d’un intérêt à l’action redéfini sur le terrain subjectif = analyse microsociologique du processus diachronique de modification de la perception de sa situation de travail liée à l’élaboration d’un jugement d’injustice  Quelles sont les conditions d’apparition d’un tel jugement d’injustice ?

12 COURS 3 – Des mobilisations improbables ?
Conditions d’emploi et de travail des salariés de ce magasin Situation des employés (93 %) définie par : Stabilité contractuelle (CDI) Mais contre une triple précarité… - organisationnelle (temps de travail contraint et déstructuré) - économique (faible rémunération) - projectionnelle (pas de possibilité de carrière ou de promotion) - Un choix de l’entrée dans l’emploi contraint Donc une situation… … potentiellement fondatrice d’un intérêt objectif et commun à l’action collective … mais aussi liée à la faiblesse des ressources mobilisables (forte individualisation et « arrangements »), notamment dans un contexte de double concurrence syndicale – locale et nationale.

13 COURS 3 – Des mobilisations improbables ?
2. La constitution d’un intérêt subjectif à l’action collective ; les conditions matérielles d’apparition d’un sentiment d’injustice = processus de modification par les salariés de leur perception du travail  engagement dans l’action collective si le constat « ce n’est pas juste » peut être formulé OR pour cela, invoquer d’autres situations de travail comme norme de ce qu’il est possible et légitime d’exiger Cf. Alain Cottereau : faire référence à un « réel social normatif » aux côtés du « réel social effectif » = condition objective de la constitution subjective d’un intérêt à l’action Perspective diachronique : « Avant, c’était mieux » Perspective synchronique : « Ailleurs, ça ne se passe pas comme ça » (difficultés professionnelles / difficultés sociales du quartier)

14 COURS 3 – Des mobilisations improbables ?
2. De la révolte à l’action : la constitution d’un groupe mobilisé Passage de l’individuel au collectif  le « nous » MAIS pas un groupe préexistant ou organisé autour d’objectifs stratégiques Un groupe informel d’interconnaissances fondées sur l’appartenance commune à un même quartier DONC c’est l’activation d’une identité extraprofessionnelle qui rend possible le regroupement et la mobilisation des salariés = identité collective (# contenu objectivable, préexistant aux interactions effectives) MAIS négociée au cours des échanges = Choix de la participation / ce présent relationnel (et non / capital militant ou tradition familiale par ex.) * Désignation d’un « ennemi »  le « eux » : un facteur conjoncturel – le changement de direction


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