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Il capitano Berlusconi: la politique italienne

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1 Il capitano Berlusconi: la politique italienne
Honnêtement, j’ai voulu m’inspirer de la commedia dell’arte (diapo suivante), prenant Silvio Berlusconi comme l’incarnation de plusieurs caractères désormais renommés; p.e., le capitan, qui croit être en charge et qui veut épater les autres, mais qui en réalité est ignoré. Un vantard, un petit menteur, c’est uniquement le fait d’être un étranger (espagnol) qui fait hésiter les personnes à le battre ou à l’exiler. Mais, j’ai réalisé que Berlusconi, qui est menteur, vantard, plein de lui-même et un peu étranger aux bons cercles comme le capitan, n’est pas un clown. Loin de cela. Il est suprêmement habile à obtenir ce qu’il veut, charmant, intelligent, très composé et rationnel. Bref, une personne dangereuse mais aimable, qui réussit à se faire élire Premier ministre plusieurs fois dans une démocratie trop grande pour acheter ou manipuler toutes les votations. Il est cependant maitre des autres formes de la corruption. Peut-être le phénomène Berlusconi est plus important qu’il apparaisse. Faut-il l’évaluer à la lumière de la folie collective décrite par Thomas Mann en La Montaigne Magique? Guy Lanoue Université de Montréal

2 La commedia dell’arte                                                                     Arlequin, 1671 Brighella, 1570 Colombine, 1683 Docteur, 1653 Pagliaccio, 1600 Pantalone, 1550                                                                                 Scaramuccia                                                                              Scapino                                                                                   Le Capitan                                                                                                  Isabella                                                                               Coviello Pulcinella                                                      Lélio Les personnages types de la farce d’Atella populaire durant la République romaine a peut-être inspiré la commedia dell’arte qui émerge dans sa forme actuelle au 16e siècle. La commedia avait Arlequin bon vivant et son inverse, Scaramouche; Mascarile (fripon), Brighella (aubergiste); Pagliaccio (éternelle victime); Pantalon (vieux amoureux); Cassandre (docteur); Capitan, Matamore, Coviello, Spavento (des soldats); Isabella, Lélio, Colombine (des amoureux ou objets de désire).

3 Les joueurs Berlusconi su e giù « A walking meme factory » Berlusconi (1936) : homme fort de la politique italienne, Premier ministre de 1994 à 1995, de 2001 à 2006 et de à Il est souvent comparé à son ami et paesano (de Milan) Bettino Craxi (d. 2000, à droite, en-haut, PM durant les Années de Plomb) et à un autre Bettino, Mussolini. À droite, en bas, Danny de Vito; seperati alla nascita? Guy Lanoue, Université de Montréal, 2013

4 Berlusconi erettore Berlusconi a débuté dans le secteur construction à Milan dans les années Il lance 2 projets, dont un, « Milano 2 », une communauté de luxe, est près de l’aéroport Segrate, lui permettant d’acheter le terrain à un prix très bas. Les appartements ne se vendent pas à cause du bruit. Il utilise ses connexions politiques à Rome (qu’il nie avoir) pour faire changer les routes suivies par les avions en décollage ou en atterrissage, en dépit des protestations de la part d’Alitalia, qui déclare les nouveaux trajets dangereux. C’est le moment du grand boom, le « miracle italien », avec la migration vers les villes industrialisées du nord des ex-paysans venant de petits villages du sud. La Mafia aussi déménage vers le nord, et cherche à contrôler certains secteurs de la construction et à blanchir les profits énormes du trafic de la drogue, nouveau domaine (depuis les années 1960s) pour cette organisation. Berlusconi est soupçonné d’utiliser la construction pour recycler l’argent de la Mafia, surtout qu’un de ses lieutenants (Mangano), plus tard condamné pour le taxage, est révélé comme un pezzo grosso de la Mafia. Berlusconi a toujours eu de problèmes avec la loi, dès le début de sa carrière. À gauche, Milan 2, avec son lac artificiel.

5 Procès contre Berlusconi, avec résultats
Lodo Mondadori, corruption judiciaire (circonstances atténuantes, jugement définitif) 1,23 milliard de lires en pots-de-vin à Bettino Craxi via le compte All Iberian (jugement définitif) Caso Lentini, faux en bilan (jugement définitif) Acquittés Faux témoignage sur son appartenance à la loge P2 (Amnistie survenue pendant la phase d'instruction) Terrains Macherio, accusation pour un des deux faux en bilan (Loi d'amnistie fiscale de 1992) Acquittements obtenus grâce à la modification des lois existantes (le fait n'est plus un délit) All Iberian 2, faux en bilan (supprimé grâce à une nouvelle loi sur le faux en bilan, approuvée par le gouvernement Berlusconi) Sme-Ariosto 2, faux en bilan (supprimé grâce à cette même loi) Sme-Ariosto 1, accusation de corruption judiciaire sur la vente de l'Iri (jugement en première instance) Pot-de-vin à la brigade financière italienne (acquittement plein, jugement définitif) Medusa cinematografica, faux en bilan (acquittement plein - le fait existe, mais le juge a estimé que Silvio Berlusconi pouvait ne pas en être informé, jugement définitif) Sme-Ariosto 1, corruption judiciaire, deux pots-de-vin au juge Renato Squillante (acquittement, jugement définitif) Terreni Macherio, accusation de détournements de fonds, fraude fiscale, et un des deux faux en bilan (acquittement, jugement définitif) Droits télévisés, faux en bilan, fraude fiscale, détournements de fonds (acquittement, jugement définitif) Pot-de-vin à David Mills, corruption judiciaire (condamné, acquitté par le Cour suprême ) Non-lieux obtenus grâce à la modification des lois existantes (le fait n'est plus un délit) Bilans Fininvest, faux en bilan et détournements de fonds (supprimé grâce une nouvelle loi sur le faux en bilan) Holding Fininvest, faux en bilan (supprimé grâce à cette même loi) Entente sur le marché publicitaire entre Rai et Fininvest (non-lieu pour insuffisance de preuves) Trafic de drogue Ristournes fiscales à Pay-TV Attentats (attentat de Capaci, attentat de via d'Amelio, attentat de via dei Georgofili, attentat de via Palestro), Complicité externe avec association mafieuse, avec Marcello Dell'Utri, blanchiment d'argent Mediatrade : Silvio Berlusconi était soupçonné de fraude fiscale et d'abus de confiance Procès en cours Fraude fiscale, caisse noire autour de droits télé de Mediaset (condamné; en appel) Corruption de sénateurs en vue de faire tomber le gouvernement Prodi (instruction transférée depuis Naples vers Rome pour incompétence territoriale) Condamné à un an ( ) pour avoir publié une interception téléphonique obtenue illégalement dans Il Giornale

6 Berlusconi à droite et à gauche
Silvio avec Bettino Craxi, Craxi est appelé le Raïs de Milan et sera, en 1990, témoin au mariage no. 2 de Berlusconi. C’est grâce à Craxi que Berlusconi peut briser le monopole de l’État sur la télévision et lancer la télévision privée, qui le transforme de simple millionnaire en milliardaire et politicien gagnant. Craxi, premier ministre à l’époque des « Années de plomb », est le politicien le plus habile de l’Italie. Il tient de contacts étroits avec la Libye du Colonel Gheddafi, qui vend son pétrole à l’Italie à un bon prix. Il refuse d’appuyer l’embargo et la condamnation américaine du Colonel à l’époque de Ronald Reagan. Il relâche les terroristes responsables d’avoir tué un touriste américain lors de l’incident terroriste du navire Achille Lauro (1985). Plus tard, pourchassé par les magistrats anticorruption (1992), il se refuge à l’étranger (1994), en Tunisie. Berlusconi est soupçonné de lui transmettre clandestinement de millions après que les biens de Mr. C. sont gelés par les tribunaux.

7 Il preludio al Berlusconismo: 1) l’économie mondiale de Bretton Woods
En 1944, les représentants des 44 gouvernements alliés se réunissent à New Hampshire pour établir les paramètres du système monétaire postguerre. Essentiellement, il oblige les pays à adopter des politiques monétaires qui visent à stabiliser le taux d’échange, qui est lié au dollar américain, et le dollar américain est lié au prix de l’or, établi à $35/once. Le IMF (International Monetary Fund) est fondé avec le mandat de conserver l’équilibre de la balance des paiements (les « comptes monétaires en divise étrangers », c.-à-d., si la valeur des importations d’un pays dépasse la valeur des exportations vers ce pays). Bref, il n’y a plus d’avantage de jouer sur les différences des taux d’échanges, car ceux-ci sont plus ou moins figés. Tant que le prix de l’or est stable, le système fonctionne, et, sans possibilité de spéculation dans les divises étrangères, le capital a tendance à rester « chez lui  »; c’était ça le but, de « faire travailler » le capital chez soi, pour reconstruire les économies dévastées par la guerre. Évidemment, il y a un sous texte: la stabilité favorise le statu quo, et le statu quo favorise les États-Unis. À gauche, la délégation américaine

8 L’economia/bis En 1971, les É-U. abandonnent l’étalon-or. La Guerre de Vietnam a augmenté les dépenses, et leur balance de paiements est en déficit. Combiné avec la spéculation étrangère sur le dollar (acheter et vendre sur des marchées monétaires: l’arbitrage), ceci a diminué leur capacité de « couvrir » leurs dollars avec leurs réserves d’or (l’augmentation de la quantité de dollars en circulation – l’inflation – avait réduit la proportion achetable à seulement 20% au début 1970). Solution: le dollar doit être échangeable contre le vrai prix de l’or (supérieur à 37$/once en décembre 1970). Résultat: le dollar devient l’unité monétaire de référence pour les autres pays, car sa valeur augmente, grâce à la bonne performance de l’économie américaine et parce que le prix de l’or continue à grimper au-delà de 35$/once. Les dollars deviennent un tampon, une assurance financière pour les autres pays, pas uniquement parce que les étrangers en ont besoin pour importer des marchandises américaines (la raison traditionnelle), mais aussi pour dépenser le dollar américain avant que sa capacité d’achat diminue grâce à l’inflation et grâce au prix de l’or continuellement en augmentation (en décembre 1973, déjà 112$). Un cercle vicieux, mais, bizarrement, en équilibre: la croissance de la demande pour le dollar augmente son prix sur les marchés financiers; l’inflation du prix encourage les pays à dépenser leurs réserves de dollars, en achetant de la marchandise américaine avant que la capacité d’achat des dollars baisse. En général, au débit des années 1970s, l’inflation de la valeur, normalement un développement négatif, est équilibrée par une augmentation de la demande pour les marchandises américaines, ce qui stimule l’économie.

9 Les autres facteurs 2) Mettre fin à l’accord Bretton Woods ( ) devient nécessaire pour faciliter le libre échange. Les Américains continuent à signer des ententes sur le libre échange (GATT, General Agreement on Tariffs and Trade) depuis 1948, pour baisser les tarifs sur leurs exportations et pour favoriser l’augmentation de la quantité et de la rapidité des échanges (ils veulent exporter plus, car ils ont commencé, avec la Guerre, d’importer un peu trop, surtout du Japon, où on fabrique de marchandises à cout réduit pour lancer la reconstruction). Les taux d’échanges flottants et un dollar fort vont favoriser les avantages comparatifs qui existent déjà; donc, les É-U. 3) La crise pétrolière de 1973 a menacé les gains du dollar fort et du libre échange. Les économies de l’Occident fragilisées cherchent à exporter le capital. Les personnes répondent aux changements qui mènent à des augmentations des prix de services essentiels en lançant un mouvement (en 1975) de refus de payer les augmentations. ( )

10 4) La croissance démesurée de la consommation mondiale d’héroïne dans les années 1960s et 70s a enrichi la mafia sicilienne, qui avait créé de laboratoires pour transformer l’opium importé de l’Asie. La Sicile était bien située sur les trajets d’échange, et la pression française sur l’Union Corse a encouragé le transfert à l’ile. Je n’ai pas d’informations précises sur les montants, mais il est certain que des milliards furent transférés en Suisse et « nettoyés » ailleurs, par les entreprises septentrionales. En fait, la croissance du trafic de la drogue sépare la Mafia, entre les grands poissons et les petits, et les petits qui n’ont pas leur part des profits de la drogue augmentent leurs activités mafieuses « traditionnelles »: taxage, kidnapping, vol. Le climat social devient dangereux. 5) Dans le climat d’incertitude et de croissance soudaine et démesurée, les Italiens plus démunis réclament leur part: manifestations, grèves, « action sociale » guidée par les Brigades Rouges ou d’autres; réactions fortes de la droite « secrète ». Voici le monde de Berlusconi: crédit « facile » car il y a un excès d’argent en Occident mais la baisse de demande pour de marchandises a transformé l’investissement dans le secteur industriel en stratégie perdante; il faut chercheur d’autres secteurs où investir: l’immobilier et, plus tard, les communications.

11 L’économie du pentapartita (1975-1992)
BOT (Buoni ordinari del tresoro), Bons du Trésor: le rendement pour un investissement d’un an est passé de 2% en janvier 2011 à 6%+ en Les BOT sont une façon de financer la dette nationale (rendu à 2000 milliards en 2013): ils sont offerts à des taux relativement bas, mais garantis par le gouvernement, surtout dans un contexte où il est difficile d’investir. Quand ils sont à l’échéance, le gouvernement émet une autre série, à un taux légèrement plus haut. Le gouvernement donc ne doit jamais repayer le principal de l’emprunt, seulement l’intérêt. «Quello che deve importare è l'interesse da pagare sui Bot di nuova emissione» - Silvio Berlusconi, (

12 Berlusconi masonne Après la guerre, un personnage louche, Licio Gelli, organise une loge secrète de l’Ordre des francs-maçons, le Propaganda 2, ou P2 (cette loge est expulsée par les francs-maçons, donc n’a rien à voir avec l’organisation). Un fasciste, Gelli est officier de liaison entre Mussolini et les Allemands dans la Répubblique de Salò fondé par Mussolini au nord en Vers la fin de la guerre, il trahit ses amis et collabore avec les Anglais et Américains pour se sauver la peau. Il est ami des fondateurs du MSI, Movimento Sociale Italiano, les successeurs aux fascistes, fondé par Giorgio Almirante. Il joue un rôle dans le Golpe Borghese de 1970 (il était chargé d’arrêter le Présidente Sarragat), la tentative de coup d’État parrainé par Junio Borghese, ex-commandant de l’unité « Decima Mas », anciens marins qui noircissent leur réputation en soutenant Mussolini à Salò en semant la terreur parmi la population civile qui appuie la Résistance. Le coup d’État est annulé par Borghese le soir même qu’il devait se dérouler (selon lui, c’était censé uniquement une manifestation contre la visite du chef d’état communiste Josep Tito de la Yougoslavie, qui commençait d’être bien vu par les Italiens parce qu’il se distançait de Moscou et du Comintern; Tito cependant était responsable d’avoir tué de milliers d’Italiens après la guerre à Pola et a Istria). Borghese s’enfuit en Espagne, et Gelli s’allie avec le dictateur fasciste Juan Peron de l’Argentine. Il devient courtier, créant des accords sur le pétrole entre l’Argentine, la Libye, et l’Italie dans les années 1970s. Il est nommé consul argentin à Rome par Peron.

13 Le P2 est fondé dans l’après-guerre
Le P2 est fondé dans l’après-guerre. Au réseau secret sont invités à se joindre uniquement des sympathisants à la cause anticommuniste mieux incarnée, selon Gelli, par le MSI. Quand le réseau est rendu public en 1981, on découvre qu’il y a au-delà de 900 membres, dont Maurizio Costanzo le présentateur à qui Berlusconi confit un talk-show, et Berlusconi lui-même. Tout émerge quand le Banco Ambrosiano, sous la direction de Roberto Calvi (plus tard trouvé pendu à Londres) commence à financer les partis politiques pour contourner les lois contre l’exportation de l’argent à l’étranger. Il établit des filiales outre-mer, pour blanchir de l’argent et surtout pour obtenir de nouveaux emprunts pour financer son expansion en Italie (p.e., la banque finance Rizzoli et donc le journal Corriere della Sera; ont-ils fait cela pour des raisons financières, ou parce que Calvi était membre du P2 et voulait donner accès à un journal national aux autres membres de la P2?). Il a aussi de liens avec l’IOR (Istituto per le Opere di Religione), la banque du Vatican sous la direction du Cardinal Marcinkus, ami américain de Calvi et membre du P2, qui, on dit, utilise la Ambrosiano pour envoyer de l’argent à Pologne pour financer Solidarnosc pour déstabiliser le gouvernement communiste (Jean-Paul II est Polonais). Calvi utilisait l’argent de la banque exporté illégalement outre-mer pour acheter les actions de la banque sous le nom de cartels fictifs. Ceci augmente leur prix sur le marché, qui permet à Calvi d’obtenir d’autres emprunts; bref, les actions étaient survalorisées, mais sous-capitalisées, selon la À droite, Roberto Calvi, avant; à gauche, après

14 Le reçu de Berlusconi pour les frais d’initiation à la loge P2
vraie valeur des actifs: un système de Ponzi. Les magistrats ouvrent un enquête sur la banque. L’enquêteur principal est assassiné par les Brigades Rouges en 1981, mais la découverte 10 ans plus tard que ceux-ci étaient pénétrés par des éléments des Services Secrets soulève de questions: s’agissait-il d’un homicide politique ou d’un homicide financier attribué à la gauche pour dépister l’enquête? L’investigation est temporairement suspendue, mais on saisit les dossiers de la maison de Gelli, et on découvre en 1982 qu’il manque $1,3m. Calvi et sa secrétaire « sont suicidés » (séparément). Il y a des voix qui impliquent Calvi et la banque en d’autres opérations illégales, mais celles-ci restent sans confirmation. Un autre membre de la P2 est Michele Sindona, banquier. Il achète plusieurs banques, recycle l’argent de la Mafia, mais le perd dans les années 1970s. Il est arrêté pour meurtre et éventuellement empoisonné en prison. Il indique la Banque Rasini de Milan comme un des principaux engins de recyclage de la Mafia, ou les grands capi siciliens (Riina et Provenzano) ont de milliards en dépôts. Un client est Vittorio Mangano, à l’époque homme de confiance qui travaille pour Berlusconi (pourquoi Berlusconi serait-il allé en Sicile engagé Mangano comme intendant/concierge de Arcore? Aucun Milanais ne savait couper le gazon?). Un directeur de la banque Rasini est Luigi Berlusconi, père de Silvio. Entre 1978 et 1983, la banque va prêter l’équivalent de 100m d’Euros à Berlusconi pour financer ses premières activités immobilières. D’où obtiennent-ils les fonds qu’ils prêtent à Silvio? On dit, de la Suisse. Et pourquoi les banques suisses veulent-elles risquer leur argent avec un jeune entrepreneur milanais inconnu? Serait-ce parce que cet argent est italien à l’origine? httpecoarcipelago.files.wordpress.com201103tesserap2berlusconi.pngw=490&h=476 Le reçu de Berlusconi pour les frais d’initiation à la loge P2

15 Berlusconi, en onde! Vers la fin des années 1980s, il n’y a que trois chaines nationales gérées par l’organisme gouvernemental RAI. Berlusconi est propriétaire de plusieurs chaines locales. Il a commencé sa carrière quand il a voulu offrir une chaine locale aux habitants de « son » village, Milan 2. Mais, il a vu qu’il y avait une grosse opportunité à exploiter, même s’il était illégal avoir des chaines nationales en compétition avec la RAI. La RAI est à l’époque gouvernée par des intellectuels, vrais ou pseudo, qui pensent que la télévision publique ne doit pas avoir de la publicité, ou, au pire, très peu. Les revenus ne sont pas importants; la RAI est subventionnée par le gouvernement. Non seulement, elle doit éduquer le public, avec les leçons télévisées, de la musique classique, des pièces de théâtre adaptées de grands livres, de l’opéra, des débats politiques. À l’époque, c’était même défendu de transmettre une partie de football dans son entièreté: seulement la moitié, et seulement une partie (ou demi) par semaine. À gauche, la télé pré-Berlusconi, l’émission à sketches comédies Carosello en onde de 1957 – Notez l’arrière-plan « traditionnel ».

16 Berlusconi tettefilo Bloqué par la législation qui ne permettait pas de chaines nationales, Berlusconi commence vers la fin des années 1970s à acheter de douzaines de petits postes locaux, et, admirateur des Américains, il importe les émissions populaires genre Dallas. Chaque station selon la loi doit rester locale pour ne pas concurrencer la RAI: donc, chacun envoie en onde la même émission à intervalle de quelques secondes ou minutes; p.e., un poste local commence Dallas à 8h29, un autre à 8h30, un 3e à 8h31, etc. Donc, ce sont de « chaines nationales » même si la programmation en effet se fait au niveau national. À droite, les filles « Cin-cin » de Colpo Grosso ( ), envoyée en onde par Italia 7, une chaine de Berlusconi. Le jeu est simple: si un participant gagne, une fille se déshabille. Mais, s’il perd, elle se déshabille quand même. Tout le monde gagne en perdant. Quasiment la moitié de ces femmes va finir dans le monde de la pornographie.

17 Berlusconi tartaruga Plutôt que demander à son copain Craxi, qui est premier ministre, de légaliser ses chaines qui à tous les effets fonctionnent déjà comme trois chaines nationales, Berlusconi lui demande le contraire, de ne pas adopter aucune loi qui légalise ses chaines privées. Pourquoi? Parce que tant qu’il n’y a pas de changement dans la législation, la RAI doit respecter son mandat: limiter la publicité et offrir de programmes « éducatifs » que personne ne veuille regarder face aux Cin-Cin girls. Tout le monde est collé devant les émissions de Berlusconi: des concours, des jeux, de femmes semi-nues, des émissions américaines populaires, avec beaucoup de publicité brillante et bruyante. Même les couleurs sont plus vivaces de celles de la vieille RAI. Berlusconi gagne de sommes incalculables; en effet, on ne peut établir d’où vient et où va son argent. La législation est enfin adoptée en 1990, mais la RAI ne peut pas vraiment récupérer du terrain perdu après avoir été éclipsée pendant tant d’années par la Mediaset. Une émission version 2003; cela n’a pas d’importance quelle, à ce point. Elles se ressemblent toutes.

18 The End of the World News*
En 1986, les tribunaux obligent les chaines Berlusconi (Mediaset) de s’orner de téléjournaux pour démontrer qu’elles sont de vraies chaines qui oeuvrent dans l’intérêt public. Surprise! Plus il y a de « nouvelles », plus les cotes du Parti socialiste grimpent. Craxi nomme Enrico Manca président de la RAI. Quelques années plus tard, une enquête policière révèle que Manca est soudainement devenu titulaire d’un compte suisse valant de millions. Manca procède à saboter la RAI à chaque opportunité possible; par exemple, il diminue la quantité de publicité sur les chaines publiques qu’il contrôle, sous la guise que la Rai est « sérieuse », ce qui oblige les entreprises de trouver de l’espace publicitaire sur le réseau Mediaset. Les revenus du Capitan B. augment. À gauche, Emilio Fede, ex-journaliste de la RAI qui en 1993 passe a Rete 4, une chaine Mediaset, où il devient directeur du téléjournal. En 2012 il est obligé de démissionner (enfin! Il a 82 ans à ce point) parce qu’il est formellement accusé de proxénétisme, fournissant de jeunes filles mineures pour les fêtes de Berlusconi. À force d’être en contacte trop serré avec son patron, son apparence est compromise pour toujours. * Expression utilisée pendant des années par la BBC World Service, pas pour annoncer « la fin du monde » mais la fin de l’émission World News.

19 Temps de cuisson: infini
Berlusconi al dente Berlusconi utilise les mêmes stratégies de délai et de sabotage dans l’affaire SME (Società Meridionale di Elettricità). Fondé au 19e siècle, elle commence à acheter des entreprises agricoles dans les années 1960s (stratégie normale pour les entreprises italiennes, qui cherchent à se diversifier horizontalement; Meridione = sud, donc une stratégie normale). Dans les années 1980, le gouvernement veut vendre ses actions dans le cartel (parent de la compagnie Buitoni, parmi d’autres) pour combler ses dettes et pour privatiser l’économie (politique insolite pour un Premier ministre socialiste). Futur Premier ministre et économiste Romano Prodi, en tant que président de l’IRI (Istituto per la ricostruzione industriale) qui détient les actions, négocie avec Carlo De Benedetti (Olivetti, Omnitel, La Repubblica [groupe CIR]) un prix de 500 milliards de lire. Berlusconi offre 600 milliards, et son copain Craxi bloque la vente en citant que l’offre plus haute représente un bénéfice pour le public (pourtant, les experts disent que 500g lire est le prix juste des actions). De Benedetti va en tribunal pour débloquer la vente, mais le juge donne raison à Berlusconi. (10 ans plus tard, on l’accuse formellement, avec son avocat Cesare Previti, d’avoir corrompu le juge). Aussitôt qu’il obtient un jugement en sa faveur, Berlusconi retire son offre. Les actions restent dans les mains de l’IRI et, plus pertinent, n’enrichissent pas De Benedetti. Berlusconi est enfin trouvé coupable en 2011 et doit dédommager le CIR de De Benedetti 500m. Euro. Il ne payera pas un sou. Temps de cuisson: infini

20 Quentin Berlusconi: Ciak, si Gira!
La législation de 1990 qui enfin normalise les chaines de Berlusconi est en effet une tentative d’établir 2 choses: les limites du conflit d’intérêts, notion inconnue en Italie à l’époque, et ce le droit à la concurrence, l’« anti-trust » des Américains, où il est défendu de monopoliser un secteur du marché. Or, son rival De Benedetti avait conclu en 1989 avec Cristina Mondadori propriétaire de la maison d’édition du même nom, la plus grande du pays, un accord pour obtenir la plupart des actions. Berlusconi, sans justification aucune, va en tribunal et prétend le droit d’acheter les actions; en effet, les voler de De Benedetti. Le tribunal le repousse en 1990, mais il lance un appel en 1991, qu’il gagne, avec la condition qu’il doit céder ses actions dans son journal Il giornale (pour des raisons d’anticoncurrence): il les donne à son frère Paolo pour être conforme à la loi. En 1995, il est établi que l’éminence grise Previti avait corrompu les juges de la cour d’Appel, et que l’assistant du législateur Oscar Mammi (du Parti Répubblicain, petit composant respecté du Pentapartipo qui contrôle le pays depuis de décennies) qui a commandité la loi avait aussi été corrompu; en effet, la loi a été écrite par les avocats de Berlusconi et passée à l’assistant (qui a reçu un demi-million pour ses efforts, une somme considérable à l’époque). En fin de conte, Berlusconi est le capo dei tutti capi de la communication, avec Mondadori et 50% des chaines de télévision, et son frère est roi des journaux: Pulp Fiction meets Reservoir Dogs

21 Berlusconi Arlecchino
Berlusconi est renommé pour son sens d’humour grossier et pour ses gaffes vulgaires. Il a créé une culture normalisée d’insultes. En 2005 il dit qu’il a dû « séduire » le Premier ministre finlandais, une femme, Tarya Halonen, pour obtenir une concession pour l’Italie. Un ministre explique qu’il s’agissait d’une blague, car « on n’a juste à regarder une photo de la madame pour comprendre ». Berlusconi a suggéré à quelques reprises que Rosy Bindi chef du Parti PD (Partie Democratique) était laide; il laisse à ses collègues la tâche de l’appeler lesbienne (elle ne parle pas de sa vie privée). Berlusconi a commenté, à 2 reprises, que Barack Obama est « joliment bronzé »; que Mussolini était un « bon chef » (2013) À gauche, Tarya Halonen; à droite, Rosi Bindi, Angela Merkel qui envoyait ses ennemis « en vacances » (2003); que Mao Zedong ait « bouilli des enfants pour utiliser comme engrais » (2006); que, selon le Daily Mirror, il a caractérisé le Président allemand Angela Merkel d’être une « unfuckable lardass », una culona inchiavabile (2011); que les femmes de droite sont « plus belles » que celles de la gauche (2008); après le tremblement de terre d’Aquila (2009) qui a tué 300 personnes et détruit les maisons de 30,000, il a suggéré que les survivants considèrent cela comme une « vacance de campagne »; il demande à une politicienne, en visitant les lieux, s’il peut la caresser. La liste continue … Mais, il n’y a aucune réaction de dégout parmi la majorité.

22 Récemment (février 2013), il a fait un double entendre à une politicienne (Angela Bruno), lui demandant si elle « venait » (jouissait) rapidement et souvent. Clairement, Mme Bruno a invité les commentaires par son habillement. Et puis, elle est venue à cette rencontre, non? Elle l’a voulu. On sait que notre héros ne se retient pas. Elle a demandé des excuses, qui ne sont pas arrivées sous une forme acceptable. (cliquez) Face à une telle beauté, aucun homme de la taille de Silvio ne pourrait se retenir. Aujourd’hui (22 février, 2013), elle déclare (au journal La Repubblica) qu’elle reçoit de menaces et n’ose plus sortir de la maison.

23 Berlusconi bungatore Une vieille blague, origine incertaine, apparemment racontée par Berlusconi à ses invités, serait à l’origine de l’expression devenue fameuse en 2010 pour les fêtes qu’il offre dans son palais à Arcore: trois explorateurs (il est suggéré qu’ils sont blancs) sont capturés par une tribu primitive (africaine). Le chef leur offre la mort ou bunga bunga. Logiquement, les premiers deux choisissent bunga bunga sans savoir de quoi il s’agit, raisonnant que c’est préférable à la mort. Ils sont torturés sexuellement (Urban Dictionary suggère en 2011 qu’ils sont sodomisés) et puis tués. Le chef arrive au 3e avec le même propos. Il choisit la mort pour éviter la torture sexuelle. « Bien », dit le chef. « Tu as choisi la mort, et la mort tu auras, mais, avant, un peu de bunga bunga ».

24 Arcore, lieu des fêtes bunga-bunga
Arcore est une petite ville au nord de Milan, dans la province de Monza. Berlusconi l’achète de l’héritière d’une famille noble (Casati Stampo) après que son père le Marquis en 1970 tue sa mère et son amant, un étudiant de 25 ans, avant de se suicider. La fille a 19 ans et est donc mineure, selon les lois de l’époque. Un tuteur est nommé, qui est un ministre dans le gouvernement de Giulio Andreotti. Un cogardien, Cesare Previti, est aussi nommé. Ce dernier est l’avocat principal de Berlusconi. Arrivée à 21 ans en 1972, Anna Maria se marie et se transfère au Brésil, où elle charge Previti de vendre son héritage, mais sans l’ameublement et les trésors que sa famille avait accumulé pendant des générations (ce sont de pièces de musée). Previti « fait une erreur », et elle reste sans meubles, avec des actions dans une compagnie privée de Berlusconi au lieu d’argent. Berlusconi vit dans le palais, mais ne signe pas les papiers d’achat avant 1980, obligeant la fille de payer les taxes pour 8 ans. Quand elle tente de vendre ses actions pour toucher à son argent, elle découvre que la compagnie n’a jamais était rendu publique, et donc la valeur des actions est dictée par la simple déclaration des principaux de la compagnie, Berlusconi et Previti. Elle reçoit la moitié de ce qu’elle pensait avoir reçu au moment de la vente du château. Récemment (2008), Berlusconi a proposé agrandir le logement, citant qu’il est trop petit. Peut-être le mausolée qu’il a fait construire sur le terrain en marbre rose lui a pris hallucination d’espace. À gauche, photo aérienne de Mausolée. Il y a de la place pour 30 personnes, dont les amis de Silvio.

25 Don Giovanni Berlusconi
Il est une personne ouverte, à sa façon. Fier, il montre des photos nues de sa femme Veronica Lario (née Miriam Bartolini) à ses collaborateurs (le journaliste Indro Montanelli fondateur de Il giornale et, à l’époque, employé de Berlusconi prétend en avoir vu). En assistant à un de ses spectacles théâtraux (Le cocu magnifique; ; ) en 1980 (photo à gauche), notre héros tombe follement amoureux. Petit détail: il est déjà marié avec 2 enfants. Pas de problème; il installe Mme Lario dans une résidence à Milan (à Milano 2!) et ils font trois enfants entre 1986 et 1992, que Berlusconi reconnait publiquement. Ils se conjuguent en 1990, avec Craxi comme témoin. En 2007, Berlusconi ne fait une grosse, comme on dit. Il déclare, à voix haute, à une belle ministre, Mara Carfagna (à droite) qu’il serait prêt à la suivre « n’importe ou, n’importe quand ». Sa femme en a assez. Elle écrit une lettre publique (à La Repubblica, journal de gauche qui appartenait à son rival De Benedetti) exigeant des excuses publiques. En 2009, Mme Lario a son ras de bol et demande une séparation comme prélude au divorce all’italiana. Et combien coutent à notre Don Juan ses indiscrétions? En décembre 2012 le tribunal a établi que Mme Lario a droit à 100,000 euros, par jour, mais elle perd sa place au mausolée d’Arcore.

26 Berlusconi pestifero Le cas Montanelli est un bon exemple: journaliste chevronné et conservateur, son journal fondé en 1974 Il giornale est acheté en 1977 par Berlusconi. Montanelli continue à la direction du journal sans interférence, même s’il critique Berlusconi souvent: fameusement, il a dit de notre héros, « il ment comme il respire » (je n’ai pas pu tracer cette citation; elle est en Wikipedia, et normalement je ne l’utiliserais pas comme source unique, mais je l’ai aussi entendu en Italie; si Montanelli ne l’a pas dit, il aurait pu et dû la dire). Il quitte le journal en 1994 quand Berlusconi se lance en politique. À gauche, Montanelli et Berlusconi avant la séparation de Les deux, de façon improbable, se respectent autant qu’il soit possible avec leurs tempéraments différents. En 2000, avant de mourir, Montanelli décrit Berlusconi comme la variole qui infecte l’Italie.

27 L’histoire d’Italie vue par Berlusconi: ieri, oggi, domani**
La réalité, purtroppo: une plage à Rimini, 1970s. Plusieurs Italiennes restent conservatrices. L’inspiration: Jeune homme, il voit cette photo et se dit, perchè no? Sophia Loren regarde sa rivale Jayne Mansfield lors d’un souper Dolce Vita en 1957. Le résultat: le , le Femen* proteste contre Berlusconi aux élections nationales. L’intervention: la vedette Alba Parietti se présente lors d’une émission Mediaset, 1990s *FEMEN: Lancé en Ukraine en 2008, il est devenu un genre d’Anonymous féminin, avec des chapitres un peu partout en Europe ** Film de mœurs de Vittorio de Sica, 1963, Oscar 1965, avec Sophia Loren et Marcello Mastroianni.

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29 Berlusconi a su exploiter un phénomène de la politique italienne, comme Beppe Grillo l’a fait dans les élections récentes: le transformisme.* De 1861 à 1994, jamais un gouvernement majoritaire n’a-t-il remplacé un autre au parlement. Un gouvernement succède à un autre en recrutant de nouveaux membres ou simplement en absorbant les nouveaux partis politiques qui émergent continuellement grâce à l’insatisfaction généralisée qui secoue le pays. En fait, il s’agit du « réseautage »; les partis politiques ne sont pas organisés sur la base d’une position idéologique ou historique, comme on pourrait s’attendre dans un pays si polarisé. Bizarrement, dans le contexte où les partis conservent le pouvoir en cooptant les personnes, ces réseaux sont relativement fermés. Ils sont des instruments qui canalisent de fonds venus « du bas » (mais il y en a relativement peu de contributions petites aux partis) et surtout des véhicules pour canaliser des fonds « d’en haut » et pour mobiliser les personnes selon les ordres « d’en haut »; l’organisation locale existe uniquement pour fournir de services aux citoyens (avec des ressources qui viennent d’ailleurs – en général, de l’État). *C’est le mot utilisé par l’historien Manlio Graziano (L’Italie. Un État sans nation?, Éditions érès, 2007); c’est Antonio Gramsci (à gauche; Il Risorgimento, Einaudi, Turin, 1949) qui établit l’utilisation, mais un meilleur mot serait simplement « cooptation »

30 Ce système de reproduction du statu quo explique l’agitation populaire constante qui marque le pays: sachant qu’il n’y a pas de vrai mécanisme où « le bas » est écouté par « le haut » (les éléments du bas sont cooptés – sélectionnés – et pas consultés), des groupes d’intérêt sont prêts à faire du bruit pour être notés et pour être cooptés: propagande (mensonges), manifestations publiques, manœuvres illégales pour amener des votes à certains candidats – bref, le clientélisme. Ce n’est pas un trait de la culture italienne, mais de sa politique, où le parrainage de la part d’un parti politique se transforme en clientélisme, la forme institutionnelle du parrainage et de la corruption gouvernementale, où les personnes luttent pour s’attacher au parti qui peut leur apporter le plus de bénéfices; p.e., les chrétiens démocrates (avant 1992), des contrats dans le secteur de construction; les socialistes, les arts; les communistes, les universités. P.e., Rai I appartenait aux chrétiens démocrates; Rai 2 aux socialistes et Rai 3 aux communistes. À gauche, l’image la plus connue du parrainage: Le Parrain, de Coppola,

31 Il y a de chercheurs (p.e., Robert Putnam, Making Democracy Work: Civic Traditions in Modern Italy, Princeton, 1993) qui insistent que le nord est plus « démocratique » que le sud. Ceci est un propos séduisant, car il semble invoquer les théories anthropologiques qui contrastent la culture rationnelle wébérienne avec la culture basée sur les rapports personnalisés; c’est une vieille idée, gesellschaft et gemeinschaft, le nord « impersonnel » et le sud « corrompu ». Bref, le sud serait resté dans un passé tribal, traditionnel, paysan. Mais, c’est mal théorisé. Premier: le nord est beaucoup plus corrompu que le sud. Les statistiques qui ont émergé avec Mani Pulite le démontrent. Alors, est-ce possible que les personnes participent davantage dans les institutions « démocratiques » pas par ce qu’elles sont plus « avancées », mais parce que cette participation crée de nouvelles opportunités pour participer dans une économie parallèle, cachée, et corrompue, mais néanmoins basée sur l’économie « officielle »? C’est comme Berlusconi, qui a fait fortune en étant omniprésent. La cooptation garantit que les réseaux sont hétérogènes, car chaque réseau/parti veut être indépendant des autres et veut contrôler la plus grande variété de ressources pour bénéficier ses membres. Plus sont-ils hétérogènes, plus présentent-ils d’opportunités d’exploitation. Voilà pourquoi les partis politiques en Italie se ressemblent: ils ont tous le même degré d’hétérogénéité et sont privées de toute idéologie qui pourrait nuire à cette stratégie d’incorporation. Et voila une explication pour le corporatisme italien… C’est significatif que la moitié des résultats d’une recherche Google « Italy corruption » présente l’image de Berlusconi . À gauche, le comédien – politicien (M5S) Beppe Grillo; à droite, le comédien américain John Belushi


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