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« Bien traiter les pensées, c’est être capable d’éviter la confusion, de détecter les ambiguïtés, de rassembler ses idées, de formuler des raisonnements.

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1 « Bien traiter les pensées, c’est être capable d’éviter la confusion, de détecter les ambiguïtés, de rassembler ses idées, de formuler des raisonnements fiables, de prendre conscience des alternatives, et ainsi de suite. Bref, on peut comparer nos idées et nos concepts aux lentilles à travers lesquelles nous voyons le monde. En philosophie, le thème d’étude, c’est la lentille elle-même. La réussite ne dépendra pas tant du bagage de connaissances finalement accumulé, que de ce dont on est capable en cas d’avis de tempête : quand les mers de la discussion montent et que la confusion fait irruption. Réussir signifiera prendre au sérieux les implications des idées ». Blackburn Simon, Penser, une irrésistible introduction à la philosophie, Paris, Flammarion, 2003.

2 La Raison et le Réel La vérité La démonstration Théorie et expérience
Nous allons ainsi étudier la lentille par laquelle nous percevons et comprenons le monde : la raison humaine, plus exactement sa fonction cognitive. La Raison et le Réel La vérité La démonstration Théorie et expérience

3 Comment l’esprit humain peut-il connaître la réalité?
Avant cette question se pose une interrogation préalable: peut-on connaître la réalité? I- peut-on atteindre le vrai avec certitude? 1- l’homme et les croyances

4 2- les notions de vérité, de connaissance et de raison
Vocabulaire : Une croyance ou une opinion peut être vraie ou fausse. La vérité caractérise donc d’abord une croyance, une opinion, un discours, bref: quelque chose de mental ou lié à l’esprit humain. Il ne faut pas confondre vrai et réel: … une opinion fausse est elle-même réelle: elle existe dans l’esprit (comme une histoire fictive existe sur le papier ou dans le film, alors qu’elle est fausse). … inversement, un fait réel ne doit pas être dit « vrai ». « lorsque, par exemple, nous voyons briller le soleil, le soleil lui-même n’est pas vrai, mais le jugement « le soleil brille » est vrai » (Russell)

5 Mais en quoi consiste la différence entre l’opinion fausse et l’opinion vraie ?
La première nous trompe sur la réalité : elle ne nous montre pas le monde tel qu’il est, mais nous donne une apparence fausse. La seconde nous montre la réalité telle qu’elle est Erreur apparences vérité réalité

6 Une vérité est donc un certain produit de l’esprit humain
Une vérité est donc un certain produit de l’esprit humain. Mais contrairement à une opinion purement fausse, il lui correspond quelque chose de réel hors de l’esprit, notamment des faits Une vérité est une certaine correspondance entre l’esprit humain et la réalité. Intelligence réalité correspondance

7 On peut comparer la vérité à un tableau réaliste :
il représente bien la réalité. Gustave Courbet, L’origine du monde 1866, Musée d’Orsay Courbet, Le désespéré, [autoportrait]

8 Mais la vérité est-elle une connaissance ?
Non : il faut remarquer qu’on peut être dans le vrai sans pour autant connaître ce dont on parle. Car on peut avoir une opinion vraie sans pouvoir la justifier. Attention: on parle souvent de connaissances au sens ce que l’on a appris – mais à proprement parler, il n’y a connaissance que si ces informations apprises sont vraies et que si l’on est capable de les justifier. Il faut donc distinguer connaissance au sens ordinaire et connaissance au sens rigoureux, selon le vocabulaire des sciences et de la philosophie. « Savoir par coeur n’est pas savoir: c’est tenir ce qu’on a donné en garde à sa mémoire » Montaigne

9 Distinction Opinion/connaissance – Croire/savoir
   Distinction Opinion/connaissance – Croire/savoir L’exemple du voyageur de Platon dans le Ménon 1. Il est vrai que la route de droite mène à Larisse et, 2. Vous croyez que c’est le cas Conclusion : vous aviez une croyance vraie ou une opinion droite.

10 Si une personne X connaît quelque chose (p) alors :
1. p doit être vraie, et 2. X doit croire p, et 3. X doit avoir une bonne raison de croire p. Conclusion : X a une connaissance, il sait que p est vrai (Thèse de Platon) Le savoir est une croyance vraie accompagnée de raison.

11 Distinction entre opinion droite et connaissance
Opinion droite ou vraie : croyance que l’on a sans savoir comment répondre rationnellement aux objections Connaissance ou savoir : croyance justifiée par des raisons solides et la conscience de contre-arguments valables

12 Connaissance ou savoir : croyance justifiée par des raisons solides.
Nous sommes apparemment capables de justifier certaines affirmations par de bonnes raisons, qui sont compréhensibles par autrui et aptes à le convaincre que nous avons raison. Cette aptitude à justifier rationnellement ou à comprendre une justification rationnelle, c’est LA RAISON, ou l’intelligence.

13 3- sommes-nous vraiment capables de jugement rationnel?
Mais avons-nous vraiment une telle aptitude? Nous sommes capables de pousser autrui à adopter nos raisons d’affirmer telle opinion. Mais est-ce parce que nos raisons sont valables d’un point de vue IMPARTIAL, ou autrement dit parce qu’elles sont OBJECTIVES? Ou bien est-ce simplement parce que nous arrivons à persuader l’autre, à le ranger à notre parti, à notre jugement SUBJECTIF comme lorsque l’on fait appel à ses sentiments ?

14 On voudrait distinguer persuader / convaincre :
- Pour faire adhérer autrui à ce que nous disons, la persuasion use de procédés qui jouent sur les émotions de l’interlocuteur ou spectateur. C’est donc par faiblesse que l’autre acquiesce. - Convaincre, au sens philosophique, c’est en revanche ne faire appel qu’à la raison de l’interlocuteur, qui examine la justification qu’on lui présente.

15 Les deux domaines privilégiés de l’art de la persuasion:
- la publicité la publicité cherche à persuader que le produit venté est le bon produit en suscitant notre désir.

16 … la politique L’homme politique cherche à persuader que ses projets sont les bons en suscitant diverses émotions, comme La peur

17 L’espoir… « tout devient possible » « yes we can »

18 On peut imaginer que l’individu soit capable de s’en tenir à des jugements rationnels et à ne chercher à convaincre qu’en faisant appel qu’à la raison (ou intelligence) d’autrui plutôt qu’à sa sensibilité (faculté des sentiments, désirs, émotions..). Mais en est-on vraiment capable? Déjà en ce qui concerne soi-même?

19 Peut-on vraiment sortir du registre de l’opinion pour s’élever à celui du savoir? Peut-on vraiment se débarrasser de nos croyances pour leur substituer un savoir certain et définitif ? Trois types de réponse à ces questions : dogmatisme, scepticisme, relativisme 4- le dogmatisme : … version faible (définie par Sextus empiricus) : toute doctrine affirmant la vérité de certaines opinions par opposition à l’erreur. … version radicale : on peut accéder à des vérités définitives, voire à une vérité fondamentale.

20 Exemple contemporain : Sheldon Glashow, prix Nobel de physique 1979:
« nous croyons que le monde est connaissable, qu’il existe des règles simples gouvernant le comportement de la matière et l’évolution de l’univers. Nous affirmons qu’il existe des vérités éternelles, objectives, anhistoriques, socialement neutres, extérieures à nous et universelles, et que l’assemblage de ces vérités correspond aux sciences physiques ». Selon Glashow, un extra-terrestre intelligent en arriverait au même système que celui dont nous disposons pour expliquer la structure des protons ou la nature des supernovae.

21 - Le dogmatisme n’est pas une école mais une famille de doctrine
- Le dogmatisme n’est pas une école mais une famille de doctrine. (ex : le matérialisme physicaliste / le spiritualisme) - Mais précisément parce que les personnes et les écoles ne sont souvent pas d’accord sur ce qu’est ou ce que sont les vérités, il existe une autre réponse concernant le problème de la recherche de la vérité : la vérité diffère suivant les personnes, les époques, les pays.

22 5- le relativisme relativisme : la vérité serait relative à celui qui la prononce, donc différente selon que l’on considère … les pays (plus exactement les cultures) … les époques (ex: géocentrisme/ héliocentrisme) … les personnes … une même personne à des moment différents (ex: opinion politique passe souvent de droite à gauche avec l’âge)

23 Relativisme culturel: la vérité est relative à la culture de celui qui l’énonce.
Ainsi, les mythes ne sont pas moins vrais que les théories scientifiques: les deux appartiennent à des cultures différentes, et la vérité se définit par rapport à cette culture.

24 Exemple : question de l’origine du peuple amérindien
… mythe amérindien: les hommes descendent du peuple bison sorti de terre … explication scientifique: ils viennent d’Asie, passés par le détroit de Bering il y a ans. Les sioux revendiquent le droit de préserver leur culture

25 Objection: Pourtant, il faut clarifier cette position pour qu’elle soit acceptable. On ne peut pas affirmer « à chacun sa vérité », car une vérité est une opinion à laquelle correspond un fait objectif. Or ce fait ne varie pas suivant les personnes. Si A croit que tel fait se produit et que B croit que non, les deux ne peuvent pas être dans le vrai: le fait se produit ou pas. Il n’existe donc qu’une opinion vraie. La vérité est universelle, la même pour tous. En revanche, on peut affirmer qu’il n’y a pas de moyen pour déterminer quelle croyance est vraie.

26 Sceptique, au sens courant: fait de douter.
la thèse relativiste mène ainsi à une réponse sceptique à la question  « peut-on atteindre des vérités? ». 3- le scepticisme Sceptique, au sens courant: fait de douter. la pensée sceptique radicalise cette attitude. Elle affirme que l’on ne peut pas connaître de vérité avec certitude : aucune procédure intellectuelle n’est capable de garantir une connaissance. Aucune vérité n’est accessible à l’homme avec certitude. Michel de Montaigne ( ) auteur des Essais, défend le scepticisme. Il porte un médaillon frappé de la devise « que sais-je? » « Philosopher, c'est douter » «  pour juger des apparences que nous recevons des sujets, il nous faudrait un instrument judicatoire; pour vérifier cet instrument, il nous y faur de la démonstration; pour vérifier la démontration, un instrument: nous voilà au rouet. Puisque les sens ne peuvent arrêter notre dispute, étant pleins eux-mêmes d’inccertitude, il faut que ce soit la raison; aucune raison ne s’établira sans une autre raison: nous voilà reculons à l’infini » Montaigne, Essais, II, 12 Gall.p347 peut-on atteindre le vrai ? Les arguments des sceptiques Les 5 tropes d’Agrippa: 1-le désaccord ; 2- la régression à l’infini ; 3- le relatif ; 4- le caractère hypothétique ; 5- le diallèle ou cercle vicieux. Les 10 tropes d’Enésidème : 1- différence entre les animaux 2-différence entre les hommes 3- différence entre les sens 4- les circonstances 5- la diversité des cultures (6- les mélanges) 7- distances, lieux, positions (8– la quantité, le trop, le peu 9- la fréquence, le rare, le familier) 10- le relatif dans l’objet et dans la relation sujet/objet

27 Remarque: on peut être en un sens « certain » tout en se trompant ou en ayant pas de raison valable de l’être. Il faut distinguer deux sens d’être certain: - Certitude subjective (sentiment de certitude) - Certitude objective: certitude fondée sur des raisons objectives, des preuves. Mais le sceptique nie que nous soyons capable d’être objectivement certain. Quelques arguments sceptiques : a- Concernant les vérités portant sur des faits

28 - L’argument des sens trompeurs
« Tout ce que j’ai reçu jusqu’à présent pour le plus vrai et assuré, je l’ai appris des sens, ou par les sens: or j’ai quelquefois éprouvé que ces sens étaient trompeurs, et il est de la prudence de ne se fier jamais entièrement à ceux qui nous ont une fois trompé ». Descartes

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30 J. Bosch (1450-1516), Le Jugement Dernier, huile sur bois, détail.
- L’argument du rêve « Supposons donc que nous sommes endormis, et que toutes ces particularités-ci, à savoir, que nous ouvrons les yeux, que nous remuons la tête, que nous étendons les mains, et choses semblables, ne sont que de fausses illusions  et pensons que peut-être nos mains, ni tout notre corps, ne sont pas tels que nous les voyons. J. Bosch ( ), Le Jugement Dernier, huile sur bois, détail.

31 b- arguments sceptiques concernant les démonstrations
(arguments d’Agrippa, Ier siècle av JC) ... une démonstration repose sur des hypothèses (ex: la démonstration de la somme des angles d’un triangle = 180° repose sur l’hypothèse de l’égalité des angles alterne / interne) … ou alors elle entraîne une régression à l’infini En fait, cet argument concerne toute preuve prétendue : soit on suppose que la preuve est valide, soit on doit la prouver elle aussi

32 «  pour juger des apparences que nous recevons des sujets, il nous faudrait un instrument judicatoire; pour vérifier cet instrument, il nous y faut de la démonstration; pour vérifier la démonstration, un instrument: nous voilà au rouet. Puisque les sens ne peuvent arrêter notre dispute, étant pleins eux-mêmes d’incertitude, il faut que ce soit la raison; aucune raison ne s’établira sans une autre raison: nous voilà reculons à l’infini » Montaigne, Essais, II, 12

33 Le scepticisme se nomme aussi pyrrhonisme, du nom de Pyrrhon, fondateur de l’école.
Scepticisme radical de Pyrrhon : l’esprit n’a pas accès à autre chose qu’à des apparences. « quand nous cherchons si la réalité est telle qu’elle nous apparaît, nous accordons qu’elle apparaît, et notre recherche ne porte pas sur ce qui apparaît, mais sur ce qui est dit de ce qui apparaît » Sextus Empiricus, Esquisses pyrrhoniennes I, 10, §19

34 Objections au scepticisme radical
- pour vivre on suppose vraie nombres d’assertions, et l’expérience ne nous détrompe pas toujours! De manière pragmatique, il faut supposer certaines vérités pour vivre. - il faut faire une différence entre les opinions injustifiées et les hypothèses justifiées. Conjointement, il faut faire une différence entre les pures apparences et, sinon la réalité, du moins des apparences stables, non trompeuses.

35 Il est douteux que la raison soit foncièrement impuissante à nous délivrer quelque connaissance que ce soit. Ce qu’il faudrait, c’est trouver une troisième voie, entre dogmatisme et relativisme ou scepticisme. Pour cela, analysons ce que peut être une connaissance: par quels moyens pourrions-nous établir une connaissance ? 3 prétendants : la démonstration, l’observation, l’expérimentation

36 II- une connaissance purement démonstrative est-elle possible ?
Aboutir à une vérité absolument certaine, une connaissance parfaitement fondée, cela suppose justifier nos hypothèses par des démonstrations. S’il y a une preuve véritable, alors elle aura la forme d’une démonstration. Mais qu’est-ce qu’une démonstration? Existe-t-il des démonstrations absolus? Que nous apprennent les démonstrations sur la réalité? Nous considérerons tour à tour les domaines de la logique, des mathématiques et de la physique.

37 A- la validité ou « vérité formelle »: 1- Qu’est-ce que la logique?
La logique ou logique formelle est la science du raisonnement. Elle détermine quel type de raisonnement est valide. Nous disposons d’un modèle du raisonnement valide : la déduction. Une déduction consiste à tirer d’une proposition une autre proposition qui découle nécessairement de la première: c’est le raisonnement par lequel on tire une telle conclusion nécessaire, étant donné ce qui a été admis Proposition : affirmation. Exprimée en français sous la forme d’une phrase déclarative. Il s’agit plus exactement de la signification de cette phrase. Elle est vraie ou fausse. « le chat est un félidé » une seule et même affirmation, ou proposition (notée p) « certains félidés sont des chats » « the cat is a felid » Cette proposition p peut s’analyser et s’écrire de manière symbolique ou formelle: p est de la forme A est B

38 La logique s’occupe principalement de déterminer les règles de déduction: comment tirer une conséquence de ce qui a été avancé au préalable. Deux types de déduction: immédiate / médiate déduction immédiate: à partir d’une seule affirmation déduction médiate : à partir de plusieurs propositions 2- Règles de déduction immédiate: exemple de la règle de conversion « toutes les figures à 3 côtés sont des triangles, donc tous les triangles sont des figures à trois côtés » Ce raisonnement est incorrect, bien que les deux propositions soient vraies. Pour rendre la fausseté manifeste, remplacer les termes par d’autres : « tous les carrés sont des figures à 4 côtés, donc toutes les figures à 4 côtés sont des carrés ». La fausseté est ici évidente. Or, il s’agit du même raisonnement.

39 On dit que les deux raisonnements ont la même forme, forme que l’on peut exprimer ainsi :
« Tout A est B implique que Tout B soit A », ce qui est manifestement faux: B A La forme correcte correspondante est : « Tout A est B implique que quelque B est A » (où quelque = au moins un)

40 - la « matière » est le contenu : de quoi ça parle.
On voit que la logique est l’étude des propositions et raisonnement considérés dans la forme où ils sont énoncés dans le discours, abstraction faite de ce dont on parle (d’où l’emploi de variables). - la forme logique est la structure « grammaticale » de la pensée elle-même (à ne pas confondre avec la structure grammaticale de la langue). - la « matière » est le contenu : de quoi ça parle. Considérée dans sa forme, notre pensée est comme un système composé: image Élément logique exemple briques Termes ou concepts Chien, air, oxygène Murs Propositions « l’air contient de l’oxygène » Maison Raisonnement « si l’animal inspire l’air, alors il aspire de l’oxygène »

41 3- règles de déduction médiates : logique traditionnelle: les syllogismes
On doit l’invention de la logique formelle telle qu’elle a été développée de l’antiquité jusqu’au 19ème siècle à Aristote. Elle repose essentiellement sur la théorie des syllogismes (syllogismos = raisonnement). } prémisses       1. Tous les hommes sont mortels   Or les grecs sont des hommes 3. donc les grecs sont mortels } conclusion 1- tous les oiseaux sont ovipares 2- le colibri est un oiseau 3- le colibri est ovipare

42 On voit aisément qu’il s’agit du même type de raisonnement, quoiqu’on ne parle pas de la même chose. Les deux raisonnements ont la même forme : 1- tout A est B 2- tout B est C 3- tout A est C C B A Conséquence: pour déterminer la valeur du raisonnement en tant que tel, peu importe de quoi nous parlons, et même si ce que nous en disons est effectivement vrai ou non. La science du raisonnement s’intéresse à ce que nous pouvons en tirer de manière valide. Elle s’intéresse donc au raisonnement pur.

43 Ainsi on peut même raisonner à partir de prémisses fausses ou fictives:
1- Sarkozy a lu Aristote 2- Aristote est un grand poète 3- Sarkozy a lu un grand poète Le domaine de la logique est celui de la vérité formelle, domaine qui a trait à l’enchaînement des propositions entre elles. Le logicien est capable de dire si le discours tient debout ou est tissé d’incohérences et de contradictions. Soit p et q deux propositions. On peut formuler la vérité suivante : « [(p implique q) et non q] donc non p ». Cette formule est nécessairement et universellement vraie (on parle alors de loi logique). Mais sa vérité est une vérité simplement formelle : la formule ne nous apprend rien sur le réel : c’est une vérité vide. Cela s’oppose à la vérité qui porte bien sur le réel, une vérité dite matérielle.

44 Le passage de 1, 2, vers 3 est dit nécessaire : si on pose 1,2 on est obligé de reconnaître 3.
La certitude que contient la proposition 3 n’a alors plus du tout rapport avec ce dont on parle: elle est tirée logiquement de propositions admises, en raison de la forme même de l’enchaînement (quelque soit la matière en question: d’où l’intérêt de l’usage des variables) C’est en cela que consiste une déduction : le fait de pouvoir tirer une conséquence nécessaire de propositions antécédentes en vertu de leur seule forme.

45 4- les raisonnements incorrects:
quelques sophismes: (cf. manuel p. 286) - La pétition de principe: exemple: « La nature des choses pesantes est de tendre au centre de l’univers Or, l’expérience nous montre que les choses pesantes tendent au centre de la terre Donc le centre de la terre est le centre de l’univers » (Aristote) Il y a pétition de principe dans tout raisonnement où l’on se sert, dans la preuve, de ce qui est à prouver: la conclusion est supposée vraie dans les prémisses. le cercle logique: prouver A par B, B par C, C par A. - Abus de langage: raisonner en changeant le sens des termes au fur et à mesure du raisonnement: « tout ce qui est rare est cher; un cheval bon marché est rare, … » Montaigne, sceptique, raille les syllogisme: « Le jambon fait boire; Or, le boire désaltère; Donc, le jambon désaltère

46 On affirme « tous les cygnes sont blancs ». Pourquoi?
- l’induction: raisonnement par lequel on tire une proposition universelle de prémisses particulières. On affirme «  tous les cygnes sont blancs ». Pourquoi? 1- les cygnes que j’ai vu jusqu’ici étaient tous blancs 2- les cygnes que les personnes que je connais ont vu jusqu’ici étaient tous blancs 3- donc tous les cygnes sont blancs Problème… « on appelle induction lorsque la recherche de plusieurs choses particulières nous mène à la connaissance d’une vérité générale. (…) tous les philosophes avaient cru jusqu’à ce temps, comme une vérité indubitable, qu’une seringue étant bien bouchée, il était impossible d’en tirer le piston sans la faire crever, et que l’on pouvait faire monter de l’eau si haut qu’on voudrait par des pompes aspirantes. Et ce qui le faisait croire si fermement, c’est qu’on s’imaginait s’en être assuré par une induction très certaine, en ayant fait une infinité d’expériences. Mais l’un et l’autre s’est trouvé faux, parce que l’on a fait de nouvelles expériences, qui ont fait voir que le piston d’une seringue, quelque bouchée qu’elle fût, se pouvait tirer, pourvu qu’on y employât une force égale au poids d’une colonne d’eau de plus de trente-trois pieds de haut la grosseur de la seringue; et qu’on ne saurait lever de l’eau par une plus haute de trente-deux à trente- trois pieds. » A.Arnauld et P.Nicole, La logique ou l’art de penser, III, 19 (1662)

47 Bertrand Russell: la dinde inductiviste
J-1« le soleil se lève. chouette, mon maître me donne à manger » J-2 « le soleil se lève; chouette, mon maître me donne à manger » J-3 « le soleil se lève; chouette, mon maître va me donner à manger » J-4 « le soleil se lève; donc mon maître va me donner à manger » J-5, J-6, etc. : le raisonnement est vérifié. Le 24 décembre: « le soleil se lève, donc mon maître va me donner à manger… » Dans un raisonnement inductif, La conclusion peut être probable. Mais elle n’est pas logiquement nécessaire, comme dans le cas d’une déduction. On dit qu’elle est contingente.

48 Repère : Nécessaire / contingent / impossible / possible (sens logique et métaphysique) : - est dit nécessaire une proposition ou un fait qui ne peut pas ne pas être (pour un fait), ou qui ne peut pas ne pas être vrai (pour une proposition). Supposer le contraire est impossible (contradictoire). - est dit contingent un fait qui existe ou une proposition qui est vraie, mais dont il est possible (non-contradictoire) de supposer que ce ne soit pas le cas. - Est dit possible (toujours au sens logique) une proposition ou un fait non contradictoire (même si il n’est pas vrai). possible contingent nécessaire

49 Remarque: on peut considérer ces modalités du point de vue métaphysique, en passant de la forme de nos pensées (point de vue logique) à la forme de la réalité qu’elles désignent (point de vue métaphysique). La plupart des logiciens et philosophes s’accordent pour dire que le réel ne vérifie pas toutes les possibilités logiques : par exemple, on peut concevoir des phénomènes physiques qui, bien que possibles, n’existent pas, n’ont pas existé, et n’existeront pas. Le champs des possibles est donc plus restreint que le champs du réel. Possibles réel S’il y a des possibilités qui ne sont pas ou ne seront pas réalisées, alors tout n’est pas nécessaire: il y a des faits qui auraient pu ne pas être ou être autre. Bref, il y a des faits contingents.

50 3- portée et limites de la déduction
Nous avons une certitude : il est impossible de se tromper si on raisonne juste à partir de données qui sont vraies. données vraies + raisonnement correct = conclusion nécessairement vraies (déduction nécessaires) Mais comment déterminer la vérité de prémisses ? La raison ne pourrait pas connaître par elle même : elle aurait besoin de l’observation directe ou rapportée. Mais si l’observation était la base de la connaissance, il semble que l’idéal d’une certitude absolue est perdue : l’observation ne nous fournit pas de preuve universelle, comme l’induction ne fournit pas de conclusion nécessaire

51 Pourtant, il existe un domaine où l’établissement des preuves et des prémisses de ces preuves ne repose pas sur l’observation : en mathématiques, les prémisses ne sont pas empiriques. C’est une science purement démonstrative, semble-t-il. Contrairement à la logique, les mathématiques ne porte pas seulement sur la cohérence du raisonnement: elles établissent des vérités sur les nombres et l’espace.

52 B- Les mathématiques comme modèle de connaissance parfaite
1- de l’induction (Egypte) à la déduction (Grèce) Les égyptiens inventent la géométrie. Pourquoi? Pour résoudre des problèmes pratiques Il faut savoir calculer délimiter des aires des surfaces, calculer leurs aires, trouver des équivalences. Dans ce contexte, l’induction suffit : on a pas besoin de prouver parfaitement un théorème dont on voit par l’expérience qu’il est vérifié, et dont on sent qu’intuitivement, il ne sera jamais faux, même si on ne sait pas pourquoi. Exemple: on veut délimiter une aire suivant un triangle rectangle: on se sert de la mesure de la corde à 13 nœuds, dont on sait par expérience (induction) qu’elle est efficace. Autre Exemple: on veut construire une aire simplement triangulaire. Pour cela, on peut se servir de la mesure des angles. On « sait » en effet que la somme des angles d’un triangle mesure 180°. Comment le sait-on? Par mesure et induction: tous les triangles mesurés jusqu’ici mesurent 180°. Somme des angles du triange: euclide I 33

53 Certes, on a pas besoin d’en savoir plus
Certes, on a pas besoin d’en savoir plus. Mais si l’on cherche la vérité, alors on cherchera à s’en assurer et à en trouver la raison. je peux mesurer une centaine de triangles et m’apercevoir qu’à chaque fois la somme des angles est égales à 180°. Mais rien ne me dit que ce doit être le cas pour les espèces de triangles que je n’ai pas mesuré, et rien ne me dit pourquoi la somme est égale à 180°. Les grecs, libérés des nécessités matérielles, peuvent s’adonner à une telle recherche de la vérité. Ils inventent les mathématiques théoriques, et cherchent donc des démonstrations à ce qui semblait évident. Par exemple, on démontre que la somme des angles du triangle mesure toujours, partout (universellement) et obligatoirement (nécessairement) 180° et pourquoi: l’égalité des angles alterne/interne. Objection: on voit qu’il reste beaucoup de présupposés dans cette démonstration… on suppose vraie les prémisses.

54 2-l’analyse pascalienne de la géométrie traditionnelle (Euclide)
Pascal ( ) est un génie universel: mathématicien (publie à 15 ans les Essais sur les coniques), physicien (il prouve l’existence du vide en montrant l’existence de la pression atmosphérique) philosophe et grand penseur chrétien (jansénisme). Son œuvre majeur, les Pensées, fut constituée et éditée après sa mort.

55 La question que se pose Pascal: que serait une démonstration absolue?
Dans l’œuvre intitulé De l’esprit géométrique, Pascal analyse la géométrie euclidienne, et montre qu’elle présente et prescrit les règles d’une démonstration parfaite : La question que se pose Pascal: que serait une démonstration absolue? - exigence de définition complète: définir tous les termes exigence de démonstration complète (n’avancer aucune proposition sans l’avoir démontrée par des propositions déjà prouvées. « en un mot, définir tous les termes, prouver toutes les propositions » Mais 2 problèmes se posent, qu’avaient déjà relevé les sceptiques ….la régression à l’infini  … la circularité dans les définitions (ex : le « est ») Dans une démonstration on sera donc contraint d’admettre: … des termes introduits sans être définis … des propositions admises sans être prouvées : les axiomes  (« notions communes ») et les postulats (« les demandes ») 1/n’employer aucun terme dans le discours dont on a pas auparavent expliquer tout à fait clairement la signification (ex : les nombres pairs= ceux qui sont divisibles par deux), en s’en tenant tout au long de la démonstration à ce sens précis. 2/ des termes non définis : Euclide : grandeur, tout/partie, longueur, largeur ... Pascal élargit. Mais ces termes sont en eux-même indéfinissables, c’est-à-dire qu’on ne peut essayer de les définir sans en obscurcir le sens, qui est clair par lui-même.Ex de Pascal en géométrie : égalité, longueur, tout/partie. Intuitivement claire. Exemple de Pascal : « les nombres sont divisibles à l’infini ». Montre qu’on peut donner une démonstration par l’absurde, mais qu’elle n’est pas plus convaincante que la seule évidence intuitive de la proposition.

56 Est-ce un défaut réel ? Non. Le traité d’Euclide est là pour en témoigner. Mathématicien grec qui fonde l’école de mathématique d’Alexandrie (- IIIème s.). Son ouvrage les Eléments firent autorité jusqu’au 17ème et même en partie jusqu’au 19ème siècle, où les principes en furent remis en cause. Mais la méthode axiomatique qu’il invente s’impose encore aujourd’hui, même si son sens a changé. Dans la géométrie euclidienne, des propositions sont admises comme point de départ. Mais ce n’est pas un défaut. Car les propositions supposés le sont sur la base de l’évidence. Ex: … ax 1: soit 3 grandeurs (grandeur: qui a au moins une dimension) A,B et C:. si A=B, et que B=C ,alors A=C … ax 9: le tout est plus grand que sa partie

57 Attention: « évidence »: sens de Pascal ≈ sens ordinaire
est évidente une affirmation qui serait connue comme vraie sans que l’on ait besoin et sans que l’on puisse la démontrer. Ce serait une connaissance immédiate ( ≠ médiate: indirecte) intuitive (≠ discursive: qui repose sur un raisonnement) On peut parler plus sobrement d’une intuition. L’intuition dépend, selon Pascal, d’une faculté plus vaste qu’il nomme le cœur. Le cœur sent qu’il y a trois dimensions dans l’espace et que les nombres sont infinis, et la raison démontre ensuite qu’il n’y a point deux nombres carrés dont l’un soit double de l’autre. Les principes se sentent, les propositions se concluent et le tout avec certitude quoique par différentes voies – et il est aussi inutile et aussi ridicule que la raison demande au cœur des preuves de ses premiers principes pour vouloir y consentir, qu’il serait ridicule que le cœur demandât à la raison un sentiment de toutes les propositions qu’elle démontre, pour pouvoir les recevoir. Pensées 282 Le fragment 282 en entier est très bon. Approfondissement: Il y a évidence là où la compréhension de la signification de la phrase implique immédiatement adhésion. Soit le premier axiome. … « grandeur » est indéfinissable : toute quantité continue (tout ce qui a au moins une longueur, une dimension) ; … « égalité » est indéfinissable … le lien entre grandeur et égalité est connu immédiatement, intuitivement. Axiomes: propositions qui donnent certaines propriétés des termes admis par définition, en les liant entre eux.

58 LE PREMIER LIVRE DES ELEMENTS D’EUCLIDE DEFINITIONS.
DEFINITIONS. 1. Le point est ce dont la partie est nulle. 2. Une ligne est une longueur sans largeur. 3. Les extrémités d’une ligne sont des points. 4. La ligne droite est celle qui est également placée entre ses points. 5. Une surface est ce qui a seulement longueur et largeur. 6. Les extrémités d’une surface sont des lignes. 7. La surface plane est celle qui est également placée entre ses droites. 8. Un angle plan est l’inclinaison mutuelle de deux lignes qui se touchent dans un plan, et qui ne sont point placées dans la même direction. 9. Lorsque les lignes, qui comprennent ledit angle, sont des droites, l’angle se nomme rectiligne.

59 11. L’angle obtus est celui qui est plus grand qu’un droit.
12. L’angle aigu est celui qui est plus petit qu’un droit. 13. On appelle limite ce qui est l’extrémité de quelque chose. 14. Une figure est ce qui est compris par une seule ou par plusieurs limites. 15. Un cercle est une figure plane, comprise par une seule ligne qu’on nomme circonférence ; toutes les droites, menées à la circonférence d’un des points placés dans cette figure, étant égales entre elles. 16. Ce point se nomme le centre du cercle. 17, 18… 35

60 DEMANDES. [« postulats »]
1. Conduire une droite d’un point quelconque à un point quelconque. 2. Prolonger indéfiniment, selon sa direction, une droite finie. 3. D’un point quelconque, et avec un intervalle quelconque, décrire une circonférence de cercle. 4. Tous les angles droits sont égaux entre eux. 5. Si une droite, tombant sur deux droites, fait les angles intérieurs du même côté plus petits que deux droits, ces droites, prolongées à l’infini, se rencontreront du côté où les angles sont plus petits que deux droits. 6. Deux droites ne renferment point un espace.

61 NOTIONS COMMUNES. [axiomes]
1. Les grandeurs égales à une même grandeur, sont égales entre elles. 2. Si à des grandeurs égales, on ajoute des grandeurs égales, les touts seront égaux. 3. Si de grandeurs égales, on retranche des grandeurs égales, les restes seront égaux. 4. Si à des grandeurs inégales, on ajoute des grandeurs égales, les touts seront inégaux. 5. Si de grandeurs inégales, on retranche des grandeurs égales, les restes seront inégaux. 6. Les grandeurs, qui sont doubles d’une même grandeur, sont égales entre elles. 7. Les grandeurs, qui sont les moitiés d’une même grandeur, sont égales entre elles. 8. Les grandeurs, qui s’adaptent entre elles, sont égales entre elles. 9. Le tout est plus grand que la partie.

62 Le théorème de Pythagore est connue dès l’Egypte: ainsi, les arpenteurs égyptiens se servaient d’une corde à treize nœuds permettant de mesurer des distances mais aussi de construire, sans équerre, un angle droit, puisque les 13 nœuds (et les douze intervalles) permettaient de construire un triangle dont les dimensions étaient ( ), triangle qui s'avère être rectangle. Mais entre la découverte d'une propriété  (« on observe que certains triangles rectangles vérifient cette propriété »), sa généralisation  (« il semble que tous les triangles rectangles vérifient cette propriété ») et sa démonstration (« il est vrai que tous les triangles rectangles (et eux seuls) dans un plan euclidien vérifient cette propriété »), il y a un saut, saut qu’ont effectué les grecs comme Euclide.

63 PROPOSITION XLVII. Dans les triangles rectangles, le carré du côté opposé à l’angle droit est égal aux quarrés des côtés qui comprennent l’angle droit. Soit ABΓ un triangle rectangle, que BAΓ soit l’angle droit ; je dis que le carré du côté BΓ est égal aux carrés des côtés BA, AΓ. Décrivons avec BΓ le carré ΒΔΕΓ, et avec BA, AΓ les carrés HB, ΘΓ ; et par le point A conduisons AΛ parallèle à l’une ou à l’autre des droites BΔ, ΓE ; et joignons AΔ, ZΓ. Puisque chacun des angles ΒΑΓ, BAH est droit, les deux droites ΑΓ, AH, non placées du même côté, font avec la droite BA au point A de cette droite, deux angles de suite égaux à deux droits ; donc la droite ΓΑ est dans la direction de AH ; la droite BA est dans la direction ΑΘ, par la même raison. Et puisque l’angle ΔΒΓ est égal à l’angle ZBA, étant droits l’un et l’autre, si nous leur ajoutons l’angle commun ΑΒΓ, l’angle entier ΔΒΑ sera égal à l’angle entier ΖΒΓ (notion 4). Et puisque ΔΒ est égal à ΒΓ, et ZB à BA, les deux droites ΔB, BA sont égales aux deux droites ΓB, BZ, chacune à chacune ; mais l’angle ΔBA est égal à l’angle ZBΓ ; donc la base AΔ est égale à la base ZΓ, et le triangle ABΔ égal au triangle ZBΓ (proposition IV). Mais le parallélogramme ΒΛ est double du triangle ABΔ (proposition XLI), car ils ont la même base BΔ et ils sont entre les mêmes parallèles BΔ, AΛ ; le carré BH est double du triangle ZBΓ, car ils ont la même base BZ et ils sont entre les mêmes parallèles ZB, HΓ ; et les grandeurs qui sont doubles de grandeurs égales, sont égales entr’elles ; donc le parallélogramme BΛ est égal au quarré HB. Ayant joint AE, BK, nous démontrerons semblablement que le parallélogramme ΓΛ est égal au carré ΘΓ ; donc le carré entier ΒΔΕΓ est égal aux deux carrés HB, ΘΓ. Mais le carré ΒΔΕΓ est décrit avec ΒΓ, et les quarrés HB, ΘΓ sont décrits avec BA, AΓ ; donc le carré du côté BΓ est égal aux quarrés des côtés BA, AΓ. Donc dans les triangles rectangles, le carré du côté opposé à l’angle droit est égal aux carrés des côtés qui comprennent l’angle droit. Ce qu’il fallait démontrer.

64 Edition de 1633

65

66 Conclusion: la démonstration mathématique est une preuve idéalement parfaite :
… les termes (concepts) sont définies ou indéfinissables. … on dispose de propositions de départ en soi évidentes (axiomes). … on déduit ensuite des propositions (théorèmes), dont on démontre qu’elles peuvent se déduire des axiomes ou des propositions déjà démontrées. Evidence intuitive des axiomes + nécessité logique de la déduction = connaissance parfaite et progressive.

67 Sujet de réflexion : la connaissance intuitive est-elle rationnelle?
Pascal: la connaissance de la raison suppose à sa racine la connaissance intuitive ou intuition. L’intuition est produite par une faculté singulière, différente de la raison : « le cœur ». Esprit humain: dualité raison / cœur. visée apologétique: le pouvoir de la raison humaine reposerait en dernière instance sur la même faculté à l’œuvre dans la foi. Conséquence : le scientifique, et plus généralement le rationaliste n’auraient donc pas à attaquer la foi.

68 La dernière démarche de la raison est de reconnaître qu'il y a une infinité de choses qui la surpassent; elle n'est que faible, si elle ne va jusqu'à connaître cela. Que si les choses naturelles la surpassent, que dira-t-on des surnaturelles ? Le coeur a ses raisons, que la raison ne connaît point; on le sait en mille choses. Blaise Pascal, Pensées

69 3- la nature purement intellectuelle de la connaissance (Platon)
- Les concepts mathématiques sont purement intellectuels: on ne peut pas percevoir par les sens des objets mathématiques. On les appelle Idées ou essences. Ce sont des concepts purs de la raison, et non des concepts fabriquées par l’esprit à partir de ses observations. Exemple: le concept d’égalité (Phédon) : entité purement intelligible.

70 - la connaissance « innée » :
Connaître vraiment, ce n’est pas apprendre quelque chose de l’extérieur. Notre esprit n’est pas comme un vase vide qui recevrait ses connaissances de l’extérieur, soutenait déjà Socrate. L’esprit ne fait que raisonner avec ses facultés propres sur des concepts qui sont déjà inhérents à l’esprit.

71 4- la réalité selon Platon
Les concepts (notions) ne sont pas dans notre esprit, ils sont hors de notre esprit (objectifs, réels). Mais ils n’existent pas sur le mode physique. Remarque: cela ne concerne pas que les concepts mathématiques. Exemple: comme il y a une Idée de la sphère différente des sphères perceptibles, il y a une Idée de la beauté, différente des choses belles que nous pouvons percevoir.

72 (perception intellectuelle)
Choses belles (relatives) Perception sensible Sens Intelligence raison Intellection (perception intellectuelle) IDEE de BEAUTE Beauté absolue

73 - Conséquence : le réel se divise en deux « régions » :
… la « réalité sensible » composée des objets potentiellement perçus par nos sens … la « réalité intelligible » composée des objets potentiellement appréhendés par notre intelligence ou raison.

74 on peut hiérarchiser ces deux types de réalité:
la réalité intelligible est supérieure à la réalité sensible la première est le modèle dont la seconde est l’imitation. Le concept d’un artefact est antérieur à l’existence de ce dernier, et plus parfait. Il en serait de même pour n’importe quel concept. Cette thèse est appelée platonisme. La connaissance mathématique (et pour Platon toute connaissance possible) serait purement rationnelle: l’esprit connaîtrait des objets purement intelligible à l’aide de procédures effectuées par la seule raison. Remarque: le platonisme a eu une énorme influence sur l’histoire intellectuelle: platonisme artistique (ex: Renaissance), religieux (saint Augustin), mathématique (encore aujourd’hui)…

75 C- la critique d’Aristote
Est-on bien passer de la vérité formelle, simple validité, à la vérité matérielle, connaissance du réel ? Les objets mathématiques ne nous semblent pas en tant que tels avoir la réalité du monde physique. Réalité = ce qui n’est pas seulement dans l’esprit, ou construction de l’esprit. Réalité = d’abord l’extériorité. Connaissance du réel : connaissance de ce qui est extérieur à l’esprit. Or, on peut penser qu’il n’y a pas de réalité mathématique en tant que telle. Plus généralement, il n’y a pas de réalité en soi des Idées.

76 Plus généralement, il n’y a pas de réalité en soi des Idées.
elles sont « immanentes » aux choses et à l’esprit, mais en aucun cas elles en sont « transcendantes » aux uns et aux autres. Repère : immanent : « dans » la réalité sensible, physique ou psychologique transcendant : extérieur à cette réalité, et souvent considéré comme supérieur.

77 Ce qui est réel, ce ne sont pas les concepts ou Idées
Ce qui est réel, ce ne sont pas les concepts ou Idées. Ce sont les choses concrètes, perceptibles en principe. Pour les êtres artificiels, il est normal que leur concepts existent avant leur existence: mais ils existent dans l’esprit humain. Pour les êtres naturels, les concepts n’ont d’abord de réalité que dans les choses dont ils sont les concepts ou Idées. L’esprit, ensuite, sépare les idées de la réalité: par le processus d’abstraction. Processus d’abstraction : les notions ne sont pas aperçus par l’esprit qui les trouverait déjà là dans la réalité (intelligible). Elles sont formées par l’esprit à partir de la perception des choses concrètes

78 Fabrication par abstraction
Le concept mathématique de cercle est formé par l’esprit à partir de la perception de formes (quasi) circulaires dans la réalité sensible. Fabrication par abstraction saisie de l’identique (forme circulaire) soustraction du différent (astres / roue…) et des imperfections Notion de cercle Mémoire et intelligence L’opposition avec Platon porte plus précisément sur la saisie de la notion: Platon soutient que nos efforts de mémoire et de raisonnement consistent en un effort de découverte d’une notion qui existe déjà en dehors de soi. Aristote pense plutôt qu’il s’agit d’un effort de construction (même s’il ne s’agit pas d’une construction arbitraire).

79 Fabrication par abstraction
De même pour les concepts biologiques tels que les concepts d’espèces vivantes Fabrication par abstraction saisie de l’identique (mammifère, quadrupède…) soustraction du différent (robe, propriétaire, etc.) et des imperfections Notion de cheval Mémoire et intelligence L’opposition avec Platon porte plus précisément sur la saisie de la notion: Platon soutient que nos efforts de mémoire et de raisonnement consistent en un effort de découverte d’une notion qui existe déjà en dehors de soi. Aristote pense plutôt qu’il s’agit d’un effort de construction (même s’il ne s’agit pas d’une construction arbitraire).

80 Fabrication par abstraction
De même pour les concepts de valeurs esthétiques ou morales. La beauté ne désigne rien d’autres qu’un ensemble de propriétés des choses belles. Fabrication par abstraction saisie de l’identique (harmonie, proportion) soustraction du différent et des imperfections Notion de beauté Mémoire et intelligence L’opposition avec Platon porte plus précisément sur la saisie de la notion: Platon soutient que nos efforts de mémoire et de raisonnement consistent en un effort de découverte d’une notion qui existe déjà en dehors de soi. Aristote pense plutôt qu’il s’agit d’un effort de construction (même s’il ne s’agit pas d’une construction arbitraire).

81 Les concepts sont donc des objets abstraits.
Repère : abstrait / concret Ils désignent les espèces ou les genres, qui eux-mêmes ne sont rien d’autres qu’un ensemble d’individus partageant une nature commune ou essence commune, immanente aux individus. Repère: individu / espèce / genre L’essence n’est pas une Idée (transcendante) elle est la nature des individus perceptibles (ce dont ils sont constitués, la manière dont ils sont configurés, ce qui les caractérisent nécessairement et ce dont ils sont capables).

82 Raphaël, l’école d’Athènes, 1511
Comme De Vinci et Michel-Ange, Raphaël est très inspirée de Platon: il existe une beauté idéale intelligible que doit imiter le peintre, même s’il est impossible de l’atteindre. Mais pense que l’on peut concilier Platon et Aristote. Pourtant…

83 « par Zeus, tu ne comprends décidément rien jeune entêté
« par Zeus, tu ne comprends décidément rien jeune entêté. Je te dis que les Idées sont transcendantes!» « Par le chien, elles sont immanentes aux choses sensibles. Vieil imbécile »

84 Conclusion : Certes, en mathématique, il y a démonstration parfaite, donc certitude parfaite. Mais il n’y a donc pas vraiment de connaissance du réel : l’esprit n’a pas rapport à des objets véritables, mais avec des abstractions. Descartes : les mathématiques servent à bien raisonner mais ne nous apprennent rien sur le réel : on y a pas affaire à la réalité extérieure. Le sceptique est réfuté en ce qui concerne les raisonnements logiques et mathématiques, mais pas en ce qui concerne leur pouvoir de nous apprendre des choses sur la réalité : si seules les propositions logiques et mathématiques étaient vraies, on pourrait toujours douter de l’existence du monde (argument du rêve). La connaissance du réel, c’est la physique et les sciences de la nature. Descartes, règles II : modèle de certitude mais pas modèle de science (connaissance du réel) : « par là on voit clairement pourquoi l’arithmétique et la géométrie sont beaucoup plus certaines que les autres sciences (...) de tout cela on doit conclure, non pas, en vérité, qu’il ne faut apprendre que l’arithmétique et la géométrie [parce qu’elle ne parle pas en elle-même de la réalité, du monde], mais seulement que ceux qui cherchent le droit chemin de la vérité ne doivent s’occuper d’aucun objet, dont ils ne puissent avoir une certitude égale à celle des démonstrations de l’arithmétique et de la géométrie » Manuel texte 1 p. 292

85 « les énoncés de la logique ou des mathématiques ne nous renseignent en rien sur le monde. Nous pouvons certes être certain que 3 et 1 font 4, mais comme cela resterait vrai dans tout univers possible, cela ne nous renseigne en rien sur l’univers que nous habitons  » Rudolph Carnap

86 Explication: Logique et mathématiques ne nous apprennent rien sur notre monde en particulier, car elles seraient vraies dans « tout monde possible », tout univers possible qui serait composé d’autres faits, d’autres événements, et régis par d’autres lois physiques que ceux qui composent notre monde. Si cela ne nous apprend rien sur notre monde en particulier, c’est que selon Carnap cela ne dépend en fait que de conventions linguistiques. C’est en vertu des définitions de l’addition, de l’égalité, de 3 et de 1 que 3 et 1 font 4. S’il existait un monde où les gens acquiesceraient à l’énoncé « 3+1=5 », alors c’est qu’ils n’auraient pas la même définition des termes. Il s’agirait donc d’une autre opération.

87 III- l’idéal d’une science physique purement démonstrative (déductive)
Recherche d’une connaissance certaine qui soit bien connaissance du réel, qui ne s’occupe pas d’abstractions ou de conventions mais des choses naturelles. Si les sciences de la nature doivent tenter d’être déductive, et ce à partir de principes purement rationnels, cela signifie que ce n’est pas l’expérience sensible qui est source de la connaissance de ce que pourtant nous percevons... c’est l’entendement, la raison, comme en mathématiques?

88 1- l’expérience sensible simple est incapable de nous faire connaître le réel
Expérience dite du « morceau de cire » (le morceau de cire tient d’exemple pour tous les corps). Scénario : qu’est-ce que je peux connaître des corps physiques? Est-ce ce que ma perception sensible m’en apprend ?

89 Prenons en exemple un morceau de cire tout juste tiré de la ruche.
Qu’est-ce que ce corps ? Ce que nos sens nous indique: … vue une certaine figure (ex: cube), couleur … toucher une certaine dureté … odorat odeur du miel … ouïe un certain son (lorsque je le frappe) = la cire nous apparaît comme étant un certain ensemble de propriétés sensibles ou « qualités sensibles » comme le dit Descartes

90 Mais approchons-le d’une flamme…
il perd sa figure, sa texture, son odeur, … toutes les propriétés sensibles qui le caractérisaient sont modifiées.

91 Et pourtant, la cire n’a pas été annihilée mais seulement modifiée (changement d’état).
On conçoit qu’il s’agit du même morceau de cire modifié. La même cire demeure, elle conserve une certaine identité malgré le changement. Voca philosophique: il s’agit de la même SUBSTANCE (essence), bien que ses PROPRIETES aient changées. Repère: substance: l’être-même ou l’essence « derrière » les apparences propriétés: ce qui caractérise un être. caractéristiques

92 Deux questions : 1- qu’est-ce que la nature, l’ « essence » des corps par-delà leur apparence sensible ? 2- qu’est-ce qui nous fait connaître cette essence des êtres physiques ?

93 Thèse cartésienne : la connaissance des corps ne provient pas de la perception sensible.
La perception sensible ou l’expérience sensible que nous faisons du monde ne nous fait connaître que l’apparence des êtres physiques. L’expérience sensible (perception, observation) ne nous fait connaître … ni la nature (essence, substance) des êtres physiques … ni la cause des phénomènes: on sait que c’est chaud (phénomène) mais on ne sait pas pourquoi c’est chaud (cause).

94 Est-ce à dire que les sens ne nous apprennent rien sur le monde? Non.
« Les sens n’enseignent pas la nature mais l’utilité des choses » « §3. Que nos sens ne nous enseignent pas la nature des choses, mais seulement ce en quoi elles nous sont utiles ou nuisibles. Il suffira que nous remarquions que tout ce que nous apercevons par l’entremise de nos sens se rapporte à l’étroite union, qu’a l’âme avec le corps, et que nous connaissons ordinairement par leur moyen ce en quoi les corps de dehors nous peuvent profiter ou nuire, mais non pas quelle est leur nature, si ce n’est peut-être rarement et par hasard. Car, après cette réflexion, nous quitterons sans peine tous les préjugés qui ne sont fondés que sur nos sens, et ne nous servirons que de notre entendement, parce que c’est en lui seul que les premières notions ou idées, qui sont comme les semences des vérités que nous sommes capables de connaître, se trouvent naturellement ». Descartes, Principes de la Philosophie, II, §3

95 Repères : Subjectif/Objectif ; Relatif/Absolu
Les sens ne sauraient nous indiquent quelles relations notre corps entretient avec les choses extérieures pour préserver sa vie. L’expérience sensible nous fournit des informations sur les corps extérieurs, mais c’est une connaissance dont la finalité est simplement pratique. Ex : notre toucher nous indique qu’un corps est chaud et menace l’intégrité de nos organes. (Descartes place donc dans la même catégorie les qualités sensibles et les sensations de douleur et de plaisir ) Mais alors, comment éviter d’en rester à une connaissance subjective et relative (à notre corps)? Comment savons-nous qu’il s’agit de la même cire? Et qu’est-ce que cette cire? Repères : Subjectif/Objectif ; Relatif/Absolu

96 (perception intellectuelle)
Seule notre intelligence ou raison nous fait connaître ce que sont véritablement les êtres, leur essence et leur cause. Apparence sensible Qualités sensibles Perception sensible Sens Intelligence raison Intellection (perception intellectuelle) Essence des êtres physiques

97 2- la raison, source de la connaissance physique
La raison ou entendement est l’instrument de la connaissance du réel par delà les apparences. Elle nous permet notamment de connaître … l’essence de la nature physique: la matière … les lois qui la gouvernent … les mécanismes par lesquelles elle produit (cause) les phénomènes perçus (effets). L’essence de la nature : la matière. Tout être physique est un être uniquement matériel: il n’y a ni forces magiques, ni esprits, ni mystérieux principes vital ou spirituels dans la nature. Qu’est-ce que la matière, selon Descartes ?

98 3- la matière, ses propriétés, sa composition
C’est ce qu’on a conçu (et non pas perçu) dans l’exemple du morceau de cire : - concept géométrique d’étendue. Tout corps physique est une certaine grandeur continue tridimensionnelle. Cette étendue n’est pas une abstraction : c’est la réalité. - ses propriétés fondamentales : chaque être matériel a une figure (géom), une grandeur mesurable, est capable de recevoir le mouvement d’un autre corps (le mouvement = translation).  Galilée: « le livre du monde est écrit en langage mathématique »: Galilée a en effet compris qu’on pouvait décrire les phénomènes à l’aide d’équations. Descartes poursuit: fondamentalement, la matière et ses comportements sont descriptibles par les mathématiques.

99 Mais ses thèses philosophiques restent en partie vraies :
Descartes est un partisan de la division de la matière à l’infini, et s’oppose donc à la thèse atomiste, pour qui les êtres physiques sont divisés en éléments eux-mêmes indivisibles, les « atomes ». Aujourd’hui, le modèle standart de la matière va bien au-delà ce que l’on nomme pourtant atomes, qui sont loin d’être indivisibles (voir doc). D’un point de vue physique, Descartes se trompe en partie sur les propriétés de la matière. (par exemple, il est convaincu qu’elle se confond avec l’espace, qui est plein). Mais ses thèses philosophiques restent en partie vraies : … la matière est l’essence de la réalité physique … sa composition nous est connue par des constructions théoriques, rationnelles, et non par l’observation. … la mécanique classique reste encore aujourd’hui la théorie privilégiée pour expliquer l’univers macroscopique On appelle mécanique classique la synthèse de la mécanique newtonienne et de l’électromagnétisme, synthèse réalisée par Maxwell au 19ème siècle – 5 équations permettent de décrire le monde physique macroscopique.

100

101 Les constituants élémentaires de la matière obéissent aux principes de la physique quantique, qui ne fût développée qu’au 20ème siècle. Laissons-donc l’univers microscopiques de côté et revenons aux phénomènes macroscopiques, expliqués par la mécanique classique

102 4- Les principes de la théorie physique classique sont des principes rationnels
- Les concepts (« espace » « force », etc) qui permettent de penser la matière ne sont pas issus des sens, ce sont des concepts purement intellectuels: Ils ne proviennent que de la raison. L’esprit les trouve en lui. L’expérience des corps ne fait que réactiver des idées qui sont déjà dans l’esprit, à l’état virtuel. Argument : Ces idées sont toujours présentes, lorsque l’on perçoit des corps, on sait déjà qu’ils sont tridimensionnels, implicitement, bien que l’on ai pas encore pensé explicitement l’idée elle-même. Le concept structure notre représentation des corps. Donc si l’on conçoit ou perçoit un corps, on a déjà l’idée de tridimensionnalité, implicitement.

103 On dit que ce concept est inné ou a priori, indépendant de l’expérience.
Repère: a priori / a posteriori - On lie les concepts innées que nous avons pour former les propositions fondamentales de la physique : corps étendu, mouvement, ligne droite, indéfini... = principe d’inertie. les principes de la physique classique ne sont pas empiriques. Ainsi, le principe d’inertie n’a rien d’empirique

104 MOUVEMENT D’UN OBJET SUR UN PLAN HORIZONTAL
À t= 0 , l’objet est lancé

105 MOUVEMENT D’UN OBJET SUR UN PLAN HORIZONTAL
À t= 0 , l’objet est lancé t=t1

106 MOUVEMENT D’UN OBJET SUR UN PLAN HORIZONTAL
À t= 0 , l’objet est lancé t=t1 t=2t1

107 MOUVEMENT D’UN OBJET SUR UN PLAN HORIZONTAL
À t= 0 , l’objet est lancé t=t1 t=2t1 t=3t1

108 MOUVEMENT D’UN OBJET SUR UN PLAN HORIZONTAL
À t= 0 , l’objet est lancé t=t1 t=2t1 t=3t1 t=4t1

109 MOUVEMENT D’UN OBJET SUR UN PLAN HORIZONTAL
À t= 0 , l’objet est lancé t=t1 t=2t1 t=3t1 t=4t1 t=5t1

110 MOUVEMENT D’UN OBJET SUR UN PLAN HORIZONTAL
À t= 0 , l’objet est lancé t=t1 t=2t1 t=3t1 t=4t1 t=5t1 t=6t1 L’objet ralentit et s’arrête

111 MOUVEMENT D’UN OBJET SUR UN PLAN HORIZONTAL
Si l’objet s’arrête, c’est que le plan horizontal exerce sur l’objet des forces de frottement en sens inverse du sens du mouvement. On peut les modéliser par une force f Sens du mouvement f

112 MOUVEMENT D’UN OBJET SUR UN PLAN HORIZONTAL
De plus, si l’objet ne tombe pas, c’est que la table exerce une force notée R égale et opposée à P, le poids de l’objet R P V f R = - P P Direction : vertical Sens : vers le bas Valeur P=mg R Direction : vertical Sens : vers le haut Valeur R = P

113 P Mais supposons maintenant que la table n’existe plus,
Alors le mobile n’est soumis qu’à son poids P P

114 P S’il n’est soumis qu’à son poids P et qu’il a une vitesse initiale,
comment se produit le mouvement? V P

115 P P S’il n’est soumis qu’à son poids P et qu’il a une vitesse initiale

116 P P P S’il n’est soumis qu’à son poids P,
et qu’il a une vitesse initiale P V P V P V

117 P P P P S’il n’est soumis qu’à son poids P
et qu’il a une vitesse initiale P V P V P V P V

118 P P P P P S’il n’est soumis qu’à son poids P
et qu’il a une vitesse initiale P V P V P V P V Penser au saut d’un rocher dans l’eau: on arrive toujours plus loin qu’on croit. Son mouvement de chute Est parabolique À cause de sa vitesse initiale P V

119 Mais essayons de penser le mouvement de l’objet « en lui-même »,
si aucune force n’agit sur l’objet… Il faut donc supposer que n’existent ni la table ni l’air (forces de frottement) ni la Terre (force gravitationnelle) Maintenons cependant que l’objet possède une vitesse initiale Vi

120 MOUVEMENT D’UN OBJET DANS LE VIDE
Si aucune force n’agit sur l’objet et que en t= 0, l’objet possède une vitesse initiale Vi

121 MOUVEMENT D’UN OBJET DANS LE VIDE
Si aucune force n’agit sur l’objet et que en t= 0, l’objet possède une vitesse initiale Vi

122 MOUVEMENT D’UN OBJET DANS LE VIDE
Si aucune force n’agit sur l’objet et que en t= 0, l’objet possède une vitesse initiale Vi

123 MOUVEMENT D’UN OBJET DANS LE VIDE
Si aucune force n’agit sur l’objet et que en t= 0, l’objet possède une vitesse initiale Vi

124 MOUVEMENT D’UN OBJET DANS LE VIDE
Si aucune force n’agit sur l’objet et que en t= 0, l’objet possède une vitesse initiale Vi

125 MOUVEMENT D’UN OBJET DANS LE VIDE
Si aucune force n’agit sur l’objet et que en t= 0, l’objet possède une vitesse initiale Vi

126 MOUVEMENT D’UN OBJET DANS LE VIDE
Si aucune force n’agit sur l’objet et que en t= 0, l’objet possède une vitesse initiale Vi Il conserve donc sa vitesse, et le mouvement est rectiligne et uniforme

127 Principe d’inertie: un corps sur lequel ne s’exerce aucune force demeure au repos ou poursuit sa trajectoire de manière rectiligne, uniforme et à vitesse constante, indéfiniment « tout corps persévère dans l’état de repos ou de mouvement uniforme en ligne droite dans lequel il se trouve, à moins que quelque force n’agisse sur lui, et ne le contraigne à changer d’état »

128 Le principe d’inertie est purement « idéal »:
il n’a pas été observé, n’a pas été expérimenté (hors approximation), mais il sert pourtant à expliquer les mouvements physiques concrets, réels. Repère: idéal / réel (ici idéal = faits d’idées ≈ conceptuel, rationnel ) Pour expliquer le mouvement d’un corps, il faut ainsi composer le principe d’inertie avec les forces qui s’exercent sur l’objet (la force se caractérise par une direction et mesurée en newton)

129 Descartes et Newton fondent la physique sur quelques principes.
Pour eux, ce sont des axiomes: ils sont nécessairement vrais et non déduits. Principes de la physique de Descartes : - loi de la conservation de la quantité de mouvement (q=mv) principe d’inertie (deux lois pour Descartes) ; - lois portant sur la transmission du mouvement (≈les axiomes de Newton) Newton découvre la loi de la gravitation universelle

130 3- l’entreprise rationaliste : une connaissance purement déductive du réel
Descartes forme l’idéal d’une science unique de la nature, fondée sur quelques axiomes. On a là l’exemple parfait du rationalisme dogmatique: la raison, si elle est bien utilisée, peut nous faire connaître parfaitement l’intégralité de la réalité (et nous aider en conséquence à mieux vivre).

131 « après avoir trouvé les vrais principes des choses matérielles, on examine en général comment tout l’univers est composé ; puis en particulier quelle est la nature de cette terre et de tous les corps qui se trouvent communément autour d’elle, comme de l’air, de l’eau, du feu, de l’aimant et des autres minéraux. En suite de quoi il est besoin aussi d’examiner en particulier la nature des plantes, celle des animaux, et surtout celle de l’homme, afin qu’on soit capable par après de trouver les autres sciences qui lui sont utiles ».

132 Les concepts fondamentaux de la physique sont innés et suffisent à construire les principes de la physique. Mais il faut encore pouvoir démontrer de manière entièrement rationnelle, à partir de ces principes, les autres lois, pour obtenir en physique la certitude qu’on a dans les mathématiques. Il faut donc procéder aux opérations suivantes: 1- établir les principes fondamentaux 2- dérivation des lois des chocs à partir des principes fondamentaux 3- explication de tous les phénomènes mécaniques par les lois des chocs (pas de force gravitationnelle) : modèle des boules de billard.

133 4- réduire tous les phénomènes à des phénomènes mécaniques notamment les phénomènes du vivant.
Explication mécanique du système nerveux ou du système sanguin. Il s’agit de fonder les sciences de la vie sur les sciences de la matière.

134 Arbre de la connaissance
La totalité de la connaissance du réel pourrait, idéalement, être déduite de principes uniques Médecine « Mécanique » [Biologie] Physique Métaphysique

135 Pourquoi l’arbre a-t-il des racines métaphysiques?
4- les limites du rationalisme dans la connaissance de la nature: le problème métaphysique Pourquoi l’arbre a-t-il des racines métaphysiques? Elles sont indispensables, parce qu’elles répondent au problème fondamental de la connaissance du réel: Pourquoi le monde est-il compréhensible, pourquoi pouvons-nous l’expliquer avec nos outils intellectuels? « ce qui est incompréhensible, c’est que le monde soit compréhensible », écrit Einstein Plus précisément, pourquoi le livre du monde est-il écrit en langage mathématique, comme le dit Galilée? raison réel Platon lu par dixaut: il n’y a pas vraiment de savoir du bien, c’est-à-dire que le savoir du savoir n’est pas un savoir parmi d’autres: pourtant, on connaît, on comprend sous la lumière du bien.

136 pourquoi le livre du monde est-il écrit en langage mathématique ?
En effet, si les mathématiques dépendent de notre esprit et de conventions, comment se fait-il que la physique puisse décrire les phénomènes de notre monde à l’aide d’équations, et puisse en conséquence effectuer des prédictions sur les phénomènes futurs grâce au calcul? Les lois logiques et mathématiques ne semblent pas n’être que des lois de notre esprit: elles structurent la réalité, notamment la réalité physique, mais aussi certains phénomènes humains: démographiques, économiques… En 1705, Edmund Halley publia un livre avançant que les comètes qui étaient apparues dans le ciel en 1531, 1607 et 1682 étaient en fait une seule et même comète, et prédit qu'elle reviendrait en Cette prévision permit d'asseoir définitivement la mécanique newtonienne en France.

137 La réponse cartésienne peut sembler étrange à un esprit contemporain:
Si la logique de notre esprit et la logique du monde peuvent coïncider, c’est que les deux ont la même origine. Nous avons une raison (intelligence) et le monde est rationnel (intelligible) parce que tous deux sont produits originairement par une raison suprême. Raison suprême Intelligence raison réel

138 5- les limites du rationalisme dans la connaissance de la nature: le problème épistémologique :
Descartes prétend déduire les lois empiriques (lois physique qui décrivent des régularités observables et mesurables) à partir des principes de la mécanique. En droit, nous pourrions nous passer de l’expérimentation et nous baser sur la seule déduction. Mais cela semble impossible.

139 Exemple de l’explication cartésienne de la réfraction (rappel: le phénomène lui sert d’abord à montrer que les sens sont trompeurs) Descartes établit la loi qui décrit le comportement de la lumière lors d’un changement de milieu. Soit le schéma suivant: Loi de Descartes : égalité des produits des sinus des angles d’incidence et de réfraction par l’indice de réfraction  N1sin alpha (incidence) = N2sin beta (réfraction)

140 Parenthèse: la physique explique ainsi pourquoi un bâton à demi immergé nous apparaît brisé. La physique corrige les apparences trompeuses. L’argument sceptique (que Descartes s’oppose d’ailleurs à lui-même) ne tient donc pas: il semble bien que la physique nous permet de connaître … et la réalité … et la manière dont elle nous apparaît.

141 La loi de la réfraction se nomme aussi loi de Snell-Descartes.
Le physicien Snell les a trouvé lui aussi au même moment. Mais Snell affirme tout simplement les avoir trouvé par la seule expérimentation (variation des milieux). Descartes, lui, prétend déduire ces lois de ses principes En fait, nous savons aujourd’hui que sa déduction n’est pas correcte. Descartes a établit la loi par l’expérimentation. Les lois concrètes de la physique ne sont pas purement rationnelles (comme peuvent l’être les principes fondamentaux d’une théorie): il faut procéder à l’expérimentation pour les formuler. Descartes prétend avoir déduit cette looi en expliquant pourquoi les corpuscules qui composent la lumière se comportent ainsi, conformément aux lois fondamentales du mouvement qu’il a énoncées.

142 Les principes rationnels, non empiriques, sont nécessaires pour donner une compréhension plus profonde de ces phénomènes: c’est à cela que servent les constructions théoriques en physique. Mais l’expérience est nécessaire pour trouver les lois concrètes qui régissent les phénomènes. Baum baverk: homo economus n’est pas qu’un modèle, c’ets la réalité

143 Mais ce modèle est inadéquate par rapport à la réalité factuelle
Remarque: cela ne vaut pas seulement pour les sciences de la nature mais aussi pour certaines sciences humaines: En économie (science des échanges), les principes rationnels, non empiriques, sont aussi nécessaires pour donner une compréhension plus profonde des phénomènes: c’est à cela que servent les modèles théoriques. Mais l’expérience est nécessaire pour trouver les lois concrètes qui régissent les phénomènes. Ainsi, le modèle de l’homo economicus est nécessaire pour expliquer en partie les comportements des agents économiques. Mais on ne peut pas dire qu’il suffise à comprendre la réalité de ces comportements. D’ailleurs le modèle, comme tout modèle, a ses limites. L'Homo œconomicus est une représentation théorique du comportement de l'être humain, qui est à la base du modèle néo-classique en économie. L'Homo œconomicus est considéré comme rationnel. Autrement dit, cet individu … a des préférences et qu'il peut ordonner selon certains principes rationnels (ex: la transitivité). … est capable de maximiser sa satisfaction en utilisant au mieux ses ressources : il maximisera son utilité (et non pas son profit). … sait analyser et anticiper le mieux possible la situation et les événements du monde qui l'entoure afin de prendre les décisions permettant cette maximisation Mais ce modèle est inadéquate par rapport à la réalité factuelle Les recherches faites en matière de décisions économiques ont montré qu'elles ne se conformaient que très partiellement à cette hypothèse de rationalité parfaite. Par exemple, Brian Knutson montre que les investisseurs voient leur esprit dévier, de la rationalité vers l'émotivité, lorsqu'ils s'adonnent à des décisions financières. La notion d'utilité s'assimile fréquemment en économie à la notion de bien-être. Ainsi la somme des utilités des individus d'une société est considérée comme le bien-être social. En attribuant à tous les agents économiques ces caractéristiques rationnelles, et si le marché est entièrement libre, on peut bâtir des modèles économiques maximisant l'utilité de chacun autrement dit conforme à la sous-hypothèse de l'efficience du marché Critique psychosociologique La comparaison entre la doctrine de certains économistes et les modes de prise de décision économique sur le terrain conduit divers psychologues (Kahneman) et sociologues (Bourdieu) à critiquer la notion d'homo œconomicus. Bourdieu écrit par exemple : « Le mythe de l'homo œconomicus et [de] la rational action theory [sont des] formes paradigmatiques de l'illusion scolastique qui portent le savant à mettre sa pensée pensante dans la tête des agents agissants et à placer au principe de leurs pratiques, c'est-à-dire dans leur « conscience », ses propres représentations spontanées ou élaborées ou, au pire, les modèles qu'il a dû construire pour rendre raison de leurs pratiques ». (Les structures sociales de l'économie.) Ces diverses critiques portent donc sur le fait que certaines théories économiques reposent sur des hypothèses de comportements (par ex. de consommation) qui seraient toujours sophistiqués et rationnels, alors que les gens ont aussi leurs « petites habitudes » liées à leur passé et leur environnement proche. Critique économique L'économiste autrichien Carl Menger ( ) a, le premier, critiqué la notion d'Homo œconomicus. Celle-ci illustre l’idée d’homogénéité des besoins, dont la variété est au contraire aux yeux de Menger responsable de l’entrée de l’agent dans le processus d’échange. Tout comme Descartes pour la douleur, Menger se fonde sur le fait que le sujet est nécessairement seul à connaître pour lui-même ce qui crée son besoin ; l’économiste ne peut ni ne doit décider si les individus sont fous ou rationnels, moraux ou non, quand ils choisissent ce qu’ils choisissent dans le monde qui les environne. L’économiste doit se borner à constater que celui qui agit recherche des biens dont il sait (ou dont il est convaincu savoir) qu’ils satisferont le(s) besoin(s) qu’il ressent. La pensée de Carl Menger, et la critique de l'Homo œconomicus, restent encore vivaces de nos jours dans les rangs de l'école dite autrichienne qu'il a fondée. Cette notion a également été critiquée par Keynes. La principale critique qu'il lui adresse est la suivante : l'individu ne possède ni les moyens intellectuels ni les moyens matériels de connaître tous les tenants et aboutissants de sa décision finale, donc il agit toujours en ne sachant pas tous les coûts et les avantages de son action. Autrement dit, la théorie de l’homo œconomicus suppose une information complète, ce qui n'est que très rarement le cas. La théorie classique repose en effet sur l'information parfaite, qui est une hypothèse théorique très rarement réalisée. Thorstein Veblen, John Maynard Keynes, Herbert Simon, et d'autres d'économistes de l’école autrichienne propose une hypothèse de "rationalité limitée"--- les informations de marche nécessaires à homo œconomicus sont dispersées parmi des millions d’acteurs différents et donc n’ont pas de possibilité de centralisation. Question: Si on est d’accord pour payer des coûts illimités pour les informations, la rationalité deviendra-t-il illimitée? Homo œconomicus pourra alors exister ? (internet, par exemple, permet d’assembler des informations plus efficacement) Herbert Simon: Il n’y a aucun intérêt de dire "si" on pourra tout savoir. Êtes-vous capable de connaitre complètement mon bureau ? Il vous faudra peut-être écrire un bouquin gros comme une encyclopédie pour dire oui. Et encore, internet nous permet d’avoir accès a plus d’information, mais est-ce nous aurons le temps de trier tant d’informations, et en garder ce que nous voulons ? Portée de ces critique Pour les économistes qui l'utilisent, la notion d'Homo œconomicus n'est qu'une approximation du comportement des êtres humains réels, définie de façon à permettre des raisonnements rigoureux tels que la construction de modèles mathématiques. Ils sont conscients des écarts entre ce schéma abstrait et la réalité, mais pensent que ces écarts n'affectent pas ou peu la validité des conclusions qu'ils tirent de l'étude de ces modèles. Le débat porte alors non sur l'existence de ces écarts, mais sur leur incidence sur la validité des conclusions. Au contraire, les économistes de l'École autrichienne refusent cette notion: "L'économie traite des actions réelles d'hommes réels. Ses théorèmes ne se réfèrent ni à des hommes parfaits ou idéaux ni au fantôme mythique de l’homme économique (homo œconomicus) ni à la notion statistique de l’homme moyen (average man)." (Ludwig von Mises, L'Action Humaine)

144 IV- la connaissance par l’expérimentation
Connaître, c’est pouvoir énoncer des propositions vraies concernant la réalité. Cette intelligibilité ne peut se fonder sur la seule raison : Il faut faire appel à l’expérience que nous avons du réel pour pouvoir l’expliquer. Intelligence raison réel expérimentation

145 Ce qui n’implique pas qu’il faille rejeter la critique cartésienne de l’expérience sensible : ce n’est pas n’importe quelle expérience qui rend possible une connaissance Rappel : l’observation simple peut être suffisante pour savoir qu’il y a un fait. Mais … même un fait observé est interprété (intervention de la réflexion) … l’observation simple ne suffit pas à expliquer … avoir de l’expérience ne suffit pas: repose sur l’observation et l’induction Bref: l’expérience est incapable … d’établir des propositions universelles et nécessaires … de déterminer les causes

146 1- l’expérimentation: l’expérience ordonnée par la raison
Rappel : l’expérience sensible simple est essentiellement passive: En revanche l’expérimentation = modification délibérée et contrôlée des conditions de l’enchainement naturels des phénomènes afin de déterminer quels paramètres concourent effectivement à produire un effet donné raison réel

147 L’expérimentation est donc essentiellement active, construite par le chercheur
réel expérimentation

148 Claude Bernard, physiologiste ( ), est le premier à formaliser clairement les différentes étapes de la démarche expérimentale. la méthode « hypothético-déductive »: 1) Observation d’un fait (l’observateur ne doit pas avoir d’idées préconçues) 2) « idée » : hypothèse explicative 3) on déduit les « implications vérifiables » : ce qui suit logiquement de l’hypothèse et que l’on peut vérifier par l’expérience 4) expérimentation proprement dite : vérification (confrontation entre l'hypothèse et la réalité)

149 Exemple : la découverte de la cause de la fièvre puerpérale
par Semmelweis (mi-XIXème), à l’origine du développement de l’aseptisation des hôpitaux 1/constat : la maladie est plus présente dans le service d’obstétrique A que dans le service B 

150 2/ H= la maladie est dû à un agent infectieux provenant des cadavres, « la matière cadavérique » (terme de Semmelweis) 3/ si H est vraie, alors une solution anti-sceptique appliquée aux mains des médecins empêchera la contamination. 4/ on vérifie H. H est vérifié: la mortalité baisse

151 Le rôle primordial revient à la raison : c’est elle
Revenons à la théorie. Claude Bernard nous montre comment l’expérience des faits et la raison collaborent à la recherche expérimentale : Le rôle primordial revient à la raison : c’est elle … qui propose une explication possible (H) … qui définit le protocole expérimental l’expérience a pour fonction la vérification de H. Mais cette vérification est-elle absolument certaine? Remarques : certaines sciences portent sur des objets qui ne peuvent être l’objet d’une telle expérimentation. L’observation de l’objet dans ses conditions naturelles peut être légitime. Mais il ne s’agit pas simplement de regarder la nature puis d’en inférer des connaissances. L’observation sera ici aussi dirigée par l’hypothèse rationnelle. C’est le cas de l’astronomie, par exemple.

152 L’expérience scientifique n’est pas subjective contrairement à l’expérience ordinaire (simple observation ou induction grossière). Elle a une valeur objective car : - elle est reproduite et reproductible n’importe qui peut observer la même chose : les données expérimentales sont publiques Mais établit-elle des propositions nécessaires? Équivaut-elle à une démonstration? Non: La vérification demeure fondée sur une induction: sur la répétition de l’expérience (même si l’induction scientifique a une rigueur que n’ont pas nos inductions ordinaires). Le savoir expérimental n’a pas de valeur absolue. Il demeure contingent, et toujours révisables.

153 2- falsification contre vérification (Karl Popper)
Thèse: on ne peut jamais prouver qu’une proposition empirique de forme universelle (« tous les corps sont soumis à la force gravitationnelle » « tous les agents économiques font des calculs couts / avantages ») ou une théorie est vraie, alors qu’on peut prouver qu’elle est fausse. Reprenons le raisonnement de Semmelweis: - H= la maladie est dû à un agent infectieux provenant des cadavres, « la matière cadavérique » - si H est vraie, alors une solution anti-sceptique appliquée aux mains des médecins empêchera la contamination. - on vérifie H. H est vérifié: la mortalité baisse La conclusion est-elle certaine? Non. Si l’implication vérifiable de H est « vérifiée », si la réaction Z attendue est effectivement produite, alors on a des raisons de croire que la molécule X recherchée est présente dans le composé. Mais il faut alors chercher à éliminer d’autres hypothèses : Z est aussi produite lorsque Y est ajoutée à W... cherchons, par un autre test, s’il y a du W dans le composé... si le test est négatif, alors on a de bonnes raisons de croire que H est vraie. Mais on ne peut en être absolument certain. H : il y a de l’essence dans la voiture implication, vérifiable: S’il n’y a pas d’essence dans le réservoir de la voiture, cette dernière ne démarre pas - observation: la voiture démarre - conclusion: il y a de l’essence dans le réservoir de la voiture

154 La conclusion est-elle absolument vérifiée
La conclusion est-elle absolument vérifiée? Non: il se peut très bien qu’un autre agent infectieux soit responsable. D’ailleurs, c’est un agent qui se trouve dans tout corps en putréfaction (pas seulement dans les cadavres) qui est responsable: ce qu’on a découvert plus tard. Il ne faut donc pas oublier le principe logique suivant: (soit l’hypothèse p) Il est contingent que « [(p implique q) or q] donc p » = on ne peut pas être certain que p est vraie.

155 En revanche, un seul contre-exemple suffit à réfuter une hypothèse.
Rappel: loi logique: Il est nécessaire que « [(p implique q) or non q] donc non p » = on peut être absolument certain que p  est fausse. - soit H: l’alimentation des patients du service A est responsable de leur maladie. - Si H est vraie, alors échanger leur alimentation avec celle du service B inversera le taux de mortalité expérience: le taux de mortalité reste constant dans le service A. - Conclusion : H est fausse. On peut démontrer (par déduction) qu’une hypothèse ou une théorie est fausse.

156 Cela ne signifie pas qu’une expérience concluante n’est pas valable: c’est une raison de retenir l’hypothèse comme probable. Conclusion : il y a du faux dans les sciences, et du probable, mais pas de vrai. Cette solution, ni dogmatique ni sceptique, a le mérite d’être compatible avec l’histoire des sciences : les théories ne sont jamais définitives, même si elles ne sont pas nécessairement sans valeur. La théorie dite « vraie » est celle qui est la meilleure pour l’instant, c’est-à-dire qui ...a une portée explicative et prédictive (jusqu’ici les faits prédits se sont réalisés) ...n’a pas pu être réfutée jusqu’ici.

157 Conclusion du chapitre : que nous apprennent les sciences de la nature sur le réel ?
Par la science, a-t-on traversé les apparences pour toucher à la réalité telle qu’elle est en soi, telle que l’appréhenderai un dieu ? - Certaines connaissances font l’objet d’un accord de la communauté scientifique, et sont acceptables pour quiconque accepte d’effectuer la démarche de la preuve. Il semble bien que cette universalité repose sur le fait que ces connaissances soient tout simplement vraies, adéquates à la réalité telle qu’elle est en soi, au-delà de toute perspective: la réalité serait en elle-même composée des particules élémentaires et des forces fondamentales. - Mais les sciences ne sont pas capable de vérité absolue … pas de connaissance objective purement démonstrative. … les théories sont historiques et mortelles.

158 Nous n’arrivons jamais à des résultats définitifs, à une image définitive de la réalité naturelle.
Il n’y a que des perspectives. Mais il existe une hiérarchie entre les points de vue. Cette hiérarchie repose sur des critères objectifs tels que: … critères logiques et mathématiques : - cohérence interne (à la théorie) - cohérence externe (autres connaissances) … critère empiriques: conformité aux données observationnelles et expérimentales, passées et futures (prédictions)


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