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Bernard Tabone APRASED – Mugron - juin 2007

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1 Bernard Tabone APRASED – Mugron - juin 2007
l’enfant le dessin Bernard Tabone APRASED – Mugron - juin 2007

2 Trame générale Premières remarques, repères historiques
Dessin et maturation de l’enfant Quelques thèmes et caractéristiques Une approche psychométrique: que mesure le dessin? La consultation, les apports du dessin

3 Quelques remarques préalables
Le dessin de l’enfant: un objet d’étude et d’évaluation? Des regards croisés et différents Parents Pairs Enseignant Psychologue scolaire Thérapeute Des lectures plurielles à confronter Premières associations: jeu, plaisir, activité sérieuse, occupation, création. Plaisir, surprise, émotion De multiples associations d’idées: l’enfant dessinant, la consultation, la classe, le dessin accroché au mur.

4 Qu’est ce qu’un dessin? Alain REY, Dictionnaire culturel en langue française, 2006 « Représentation ou suggestion des objets du monde visible ou imaginaire sur une surface, à l’aide de moyens graphiques » Un langage agi, condensé, personnalisé,universel, fixé… une écriture Le dessin s’apparente peut-être davantage à l’écriture (perceptions visuelles fixées sur une page, prémices et compléments) qu’à la verbalisation(basée sur perceptions auditives) Un langage agi et fixé, « éternellement parlant » Un langage personnalisé, des modalités quasi-infinies Un langage condensé: peut expliciter tout un problème, une situation, ses résonances affectives Un langage universel, peu de variations culturelles – en tout cas dans la structuration et les aspects développementaux Le dessin prétexte à verbalisation

5 Le dessin n’est pas un objet neutre
Nous nous intéressons au dessin d’enfant dans la mesure où nous nous intéressons à l’enfant Le dessin est reflet d’un fonctionnement psychique Cognitif Affectif Structurel Au-delà de considérations techniques, c’est l’enfant et lui seul qui peut parler de son dessin et lui donner sens

6 Une inscription dans une communication
L’enfant qui dessine n’est pas seul Le dessin ne peut être isolé d’un contexte social, culturel, relationnel « Dessine-moi un mouton » Le Petit Prince, A. de Saint-Exupéry « Tu vois pas ça, toi, dans ta tête?... Le cafard?...T’entends?...Le cafard? Faut te faire un dessin? » Guignol’s band, L.F. Céline L’enfant dessine sous le regard d’un autre, d’une présence « j’avais été découragé dans ma carrière de peintre par les grandes personnes, à l’âge de 6 ans, et je n’avais rien appris à dessiner, sauf les boas fermés et les boas ouverts » Saint Exupéry

7 Dans notre société Une activité valorisée, dans une société où l’enfant lui-même tend à être sacralisé Moyen d’expression privilégié de l’enfant Créativité et valeur artistique Activité associée à une notion de plaisir Une culture de l’image

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9 Miro n’est plus un enfant
Peut-on parler d’art enfantin? Des rapprochements discutables entre dessin d’enfant et « art primitif » idée d’une superposition phylogenèse - ontogenèse L’enfant ne vise pas le même but que le peintre Dessin d’enfant souvent perçu comme expression « insuffisante » du réel Appréciation et valeur donnée en fonction de la capacité de l’enfant à approcher au mieux d’une représentation figurée d’une réalité extérieure Le dessin d’enfant est souvent défini négativement, ses particularités sont considérées comme autant de manques (Merleau Ponty) qui parle de théories souvent « déficitaires ». Miro, Klee, Mathieu: des aspects de leur peinture se rapproche du dessin d’enfant, traits, tâches de couleur , mais construction précise de l’espace graphique, qui n’existe pas chez l’enfant. Le dessin d’enfant est souvent malhabile, voire laid (hésitations, maladresses).

10 Repères historiques Peu de dessins enfantins connus avant le XXème siècle Giovanni Francesco CAROTO ( ): « Fanciullo con Pupazetto » Jean Jacques ROUSSEAU - Émile ou de l’éducation, Livre II, 1762 Des vertus éducatives et philosophiques trouvées dans l’acte de dessiner: « Les enfants, grands imitateurs, essayent tous de dessiner. Je voudrais que le mien cultivât cet art, non précisément pour l’art même, mais pour se rendre l’œil juste et la main flexible…nous ne ferons jamais rien que sous les yeux du maître » Voir davantage la théorie de Rousseau, chercher texte La question des supports: Touareg sur le sable, esquimau sur neige. Il a fallu l’invention du papier, des crayons de couleur, de la peinture à l’eau puis des feutres, pour permettre une multiplication des dessins d’enfants. Toile de Caroto, « le garçon et le petit bonhomme », Vérone. Dessin en tout point comparable au dessin d’un enfant d’aujourd’hui.

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12 Des pédagogues Célestin FREINET (1896 - 1966)
Elise FREINET (1898 – 1983) Œuvres pédagogiques, Seuil, 1994, tome 2: Méthode naturelle du dessin Revue « Art enfantin » Maria MONTESSORI ( ) Première femme médecin italienne Psychiatre « Casa dei bambini » (Rome, 1907) Revue Art enfantin, Elise Freinet La casa del bambini. Deux objectifs: regrouper les enfants et les empêcher d’errer, de semer du désordre; procurer une meilleure hygiène et instaurer une harmonie familiale. Les parents ont libre accès à l’école. L’institutrice a l’obligation d’habiter dans l’immeuble pour mieux collaborer avec les parents, dans une optique commune d’éducation des enfants.

13 Des psychanalystes Sigmund FREUD, Le Petit Hans, 1909
Sophie MORGENSTERN, Psychanalyse Infantile, 1937 « une tentative pour dépasser les exigences pulsionnelles et leur trouver une issue dans une œuvre à visée sociale ». Françoise DOLTO ( ) accent mis sur la valeur projective du dessin D.W. WINNICOTT ( ) – La consultation thérapeutique et l’enfant, 1971 les squiggles: « je ferme les yeux et je laisse courir mon crayon sur le papier …» Freud: plutôt un intérêt pour le domaine de l’art (Michel Ange, Vinci) ou comment une particularité formelle peut s’expliquer par des motivations affectives inconscientes. Hans, le dessin du fait pipi de la girafe. Freud a rencontré une seule fois l’enfant. Observations du père de l’enfant. Trait ajouté par Hans au dessin de la girafe fait par son père. Sophie Morgenstern. Juive polonaise. Mort d’un enfant unique (complications chirurgicales). Suicide le 16 juin 1940, entrée des allemands dans Paris. Amie et formatrice de Serge LEBOVICI et de Françoise DOLTO. Première psychanalyste d’enfants en France. 1927: un cas de mutisme psychogène. Un homme armé d’un couteau à la mine patibulaire, un travail sur l’angoisse de castration, interprétation du dessin. On trouve dans l’élaboration du dessin les mécanismes spécifiques de l’inconscient au sens psychanalytique. Insiste sur analogie dessin, jeux, rêves. Une valeur expressive dépassant celle du langage, une fonction de sublimation. Dolto: plutôt valeur projective, Morgenstern plutôt valeur symbolique. L’enfant projette dans le dessin une image totale de lui-même. L’organisation de l’espace graphique, symbolique de l’image du corps, est par là expressive de toute la personnalité et de ses rapports à autrui. La compréhension suppose le contexte clinique. Winnicott: pédiatre, puis membre et président de la Société Britannique de Psychanalyse. Squiggle: « je ferme les yeux et je laisse courir mon crayon sur le papier, comme ça, c’est un squiggle. Tu en fais quelque chose d’autre puis c’est à toi de jouer, tu fais un squiggle et c’est moi qui le transforme ». La personne du consultant doit être entièrement disponible pour saisir ce qui advient. Jeu du gribouillage ou du griffonnage. Disponibilité et possibilité de surprise mutuelle. Chacun ébauche un squiggle à partir duquel l’autre doit inventer une forme signifiante.

14 Dans les livres de psychiatrie
DE AJURIAGUERRA – Manuel de psychiatrie de l’enfant, 1980 Le médecin vu par l’enfant: « dans la plupart des dessins, le docteur se caractérise par trois éléments essentiels: un costume sombre, un chapeau, une trousse noire, c’est-à-dire que le médecin présente certains attributs du prestige et de l’autorité, avec des détails qui indiquent une certaine virilisation du personnage…. » (p. 941) Le test du bonhomme (schéma corporel) S. LEBOVICI, R. DIATKINE, M. SOULÉ – Traité de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, 3200 pages DE AJURIAGURA, D. MARCELLI – Psychopathologie de l’enfant “une technique particulièrement utilisée en France” …. mais 8 lignes Lebovici: associé au jeu. Ajuriaguerra 1100 pages Peu de choses, portion congrue.

15 les stades de LUQUET G.H. LUQUET: « le dessin enfantin », 1927
Notion centrale de réalisme Le dessin abstrait est étranger à la pensée de l’enfant Tout dessin d’enfant est censé représenter quelque chose Une trajectoire définie comme une accession progressive au réalisme: Stade du gribouillage (de 1an à 3 ans) Stade du réalisme fortuit (de 3 ans à 5 ans) Stade du réalisme manqué Stade du réalisme intellectuel (de 5 ans à 12 ans) Stade du réalisme visuel (vers 12 ans) Le réalisme fortuit: un rapprochement s’effectue, dans la pensée de l’enfant, entre ce qu’il a tracé par hasard et l’apparence d’un objet. Puis l’enfant s’attache à multiplier cette réussite, vers le réalisme manqué – la suite des échecs et des réussites provoque un apprentissage. Réalisme intellectuel: l’enfant cherche à reproduire ce qu’il sait des choses, et non ce qu’il voit. Réalisme visuel: tentative plus ou moins maladroite de tenir compte de la perspective Notion centrale de réalisme pour LUQUET: l’enfant cherche avant tout à signifier Mais notion de réalisme critiquable: le souci de l’enfant n’est pas de représenter les choses telles qu’elles sont, mais de les figurer d’une manière qui nous les rend identifiables. Une finalité de représentativité. Luquet: philosophe, élève de Bergson, ethnographe. Dans le réalisme visuel, l’enfant est censé représenter la réalité telle qu’il la voit. Rabattement (tout semble vu de face) et transparence (maisons ayant perdu leurs murs). Juxtaposition d’éléments narratifs. Disproportion des éléments représentés.

16 Les traces primaires Entre 6 mois et 18 mois
Une activité motrice dont la trace est ensuite soumise au regard de l’enfant L’enfant trace ou marque Il découvre ensuite l’effet de son geste Cette découverte est source d’une jubilation Traces sur mur, table, sable…

17 Ce que les premières traces apprennent
Analyse de Serge TISSERON Les premières traces ne sont pas fondées sur des représentations qui leur préexistent, mais ce sont elles qui mettent en place la possibilité de la représentation L’activité graphique du petit enfant participe à la construction et à l’organisation de son espace psychique décharge pulsionnelle dépassement Serge TISSERON, psychiatre et psychanalyste: Geste graphique et Fantasme dépressif, thèse troisième cycle, 1983. Le dessein du dessin in Anzieu, Art et fantasmes, Tintin chez le psychanalyste, Psychanalyse de la bande dessinée. Les premiers dessins ne sont pas le résultat de la rencontre plus ou moins fortuite de la main, du crayon et du papier – mais il faut considérer que l’activité graphique participe aussi et de manière active à la constitution (construction) du psychisme Double fonction du dessin, expérience d’un vécu pulsionnel et affectif (décharge) et moyen de dépassement (répétition intentionnelle et tenace).

18 Des « schèmes de base de l’activité psychique »
Un passage de formes sensori-affectivo-motrices à des formes représentatives imagées Des modèles d’organisation des formes de deux types (Tisseron) Des schèmes de transformations Penser les situations d’union – séparation Penser progressivement toutes les situations de transformation Des schèmes de contenance et d’enveloppe parvenir à penser une forme comme contenante pour une autre

19 Deux types de tracés Des tracés d’abduction Des tracés de contact
Le bras et la main s’éloignent de l’axe du corps de manière rythmique Un début de maîtrise de l’expérience de séparation Des évocations gestuelles déjà symboliques: « le jeu de l’inscription » Des tracés de contact Contact sans mouvement d’une partie du corps sur une surface Empreintes, pressions Tracé d’abduction: forme de symbolisation sensori-affectivo-motrice de l’éloignement. Une forme de mise en scène des éloignements de l’adulte. L’enfant met lui-même en jeu la séparation, il ne subit plus le processus de la séparation mais il s’en fait l’agent. Bien qu’il n’y ait pas de figuration, il s’agit pour Tisseron d’une première symbolisation sensori-affectivo-motrice par le geste. Des traces qui ont même fonction que le jeu de la bobine décrit par Freud chez son petit fils Ernst, qui permet à l’enfant la maîtrise imaginaire des situations de séparation d’avec sa mère. Les tracés de contact: une empreinte témoignant d’un contact partagé, « peau à peau », cf le « fantasme de peau commune » entre l’enfant et la mère de Didier ANZIEU. Pour Haag, dans ces oscillations, rythmicité du jeu projection-introjection. L’empreinte: fonction autocréatrice (sable, plage), preuve pour l’enfant de son existence propre, prise de possession du monde par l’enfant

20 Les traces secondaires
Entre 18 mois et 24 mois Témoignent d’une possibilité de contrôle visuel du geste Deux nouvelles séries de configurations Les balayages Les traces circulaires Une symbolisation imagée des premières représentations structurantes

21 Les balayages Des mouvements ininterrompus sans que le crayon ne quitte le papier Mise en scène du fantasme d’un éloignement et d’un rapprochement rythmique du corps de la mère, en même temps que représentation d’une permanence maternelle. A partir des balayages, vers le serrage, le remplissage, puis le déploiement (dents de scie, lignes ondulées). Cf HAAG: balayages rythmés simples. Mouvements sthéniques de va et vient, traces vigoureuses sur le papier, murs, table – porté par le vécu des premiers mois (rythme des soins, tétées, balancements) Survient au moment où l’enfant sort de la symbiose psychique avec sa mère. Le balayage équivalent symbolique de la rupture. Un besoin pour l’enfant de figurabilité, réponse globale aux traumatismes non représentables comme celui de la perte de la relation fusionnelle, et d’une angoisse de solitude inimaginable. Ces premiers dessins sont à la fois décharge pulsionnelle et effort de figurabilité. Surmonter le traumatisme ouvrirait ainsi l’accès à la représentation et à la symbolisation.

22 Les traces circulaires
Vers 18 mois Possibilité pour l’enfant de penser une forme se refermant sur elle-même, et pouvant en contenir une autre Des ébauches de « conteneurs » (TISSERON) évoquant le creux maternel et les concavités du corps Impliquent une coordination oculo-motrice, nécessitent une maturation des muscles des doigts (pouce) Bion Wilfred, mère indienne froide et terrifiante, père anglais, un temps rugbyman, guerre rescapé, analyste de Beckett, né au Pendjab. Travaux repris et développés par Anzieu.

23 Vers 2 ans Griffonnage Observation par l’enfant de la trace
Début du contrôle œil-main Attention importante portée par l’enfant Le visage un des schèmes qui frappent le plus l’enfant L’enfant reste incapable d’appréhender un modèle Apparition des formes spiralées Griffonnage: l’enfant s’amuse avec délectation, promène crayon sur la feuille ou hors d’elle. Début du contrôle oeil-main, le tracé s’organise, Gribouillage et griffonage idem. Pas d’intention représentative: c’est le stade du réalisme fortuit de Luquet. Les formes spiralées: mouvement tournant dansé (Geneviève Haag). Symbole achevé du moi corporel. Evolue vers le haut et donne naissance au rond.

24 La phase des motifs inclus
Répétition de formes circulaires contenant points, fragments de traits, autres formes circulaires plus petites Il s’agit là de formes contenantes Une évolution ensuite rapide Ébauches de cercles Structures rayonnante → vers le bonhomme têtard Lignes parallèles (G. Haag, 1993) annonçant « ligne de terre » et « ligne de ciel » À ce stade, accélération rapide des possibilités représentatives de l’enfant. Fermeture des ébauches de cercles. Pour Haag, l’apparition des formes radiaires est contemporaine de la représentation des lignes parallèles. Entre lignes de terre et lignes de ciel seront entreposés objets et personnages. L’accession à cette forme de traces est suivie d’une explosion des possibilités graphiques de l’enfant, d’où l’hypothèse de Tisseron d’une réunion de plusieurs formes essentielles de symbolisation. Ici, la trace témoigne d’un objet symbolique (auparavant, elle indiquait un processus de symbolisation en cours). L’enfant accèderait alors à la figuration de trois représentations symboliques essentielles: Un propre Moi psychique comme contenant, un Moi étanche et distinct d’un non-Moi qui l’environne La ligne fermée figure l’unité primitive, enfant contenu dans sa mère comme mère contenue dans l’enfant Une mère détachée de soi mais marquée par cette séparation, capable de garder présente en elle la trace de cette séparation. Le fantasme dépressif: l’autre (aussi) souffre de (mon) absence. Une mère manquante de son bébé manquant d’elle. Henri MICHAUX: « toute trace est une cicatrice », c’est-à-dire une blessure en voie de guérison. La trace à la fois image de la souffrance et de sa cicatrisation. Le jeu solitaire avec la papier ne remplace jamais les enjeux des premières relations avec l’environnement. Les premiers traits fonctionnent bien en tant qu’objet transitionnel au sens de Winnicott

25 Vers 3 ans Acquisition du contrôle de l’œil sur la main
Vers une représentation formelle Le bonhomme-têtard Un rond représente la tête et le corps (indifférenciés) Deux bâtons rattachés au rond représentent les jambes Les formes solaires (formes rondes et traits) Yeux, bouche et nez inconstants Un moment charnière: accès à la figuration L’enfant est capable de placer des points sur une ligne tracée Maitrise de l’intériorité/extériorité. Enfant en pleine recherche par essais-erreurs (Piaget), formes additives ou rapportées (le nouveau trait s’appuie sur un trait préexistant, se rapporte à lui). Témoigne de la capacité de l’enfant à distinguer des éléments les uns des autres, jonctions, points distincts. Selon Wildlöcher, phase du « réalisme manqué ». Dans le bonhomme têtard, processus de projection du schéma corporel, parallèle à une évolution purement graphique Un support d’identité à l’âge où l’enfant commence à utiliser le je. Cf importance du visage dans les premières intercommunications (nourriture, odorat, sourire, parole, échange, regard…). Le corps humain vu par l’enfant comme un corps visage auquel s’accrochent directement bras et jambes. Âge aussi marqué par la fin de l’apprentissage « sauvage » du dessin, intervention de l’école maternelle

26 Vers 4 ans Le bonhomme se structure et se rapproche de la représentation d’une réalité anatomique Le visage se complexifie, des détails se précisent Les membres se rattachent au tronc Les proportions s’affinent Un passage du bonhomme au personnage Vêtements Sexualisation Scénarios Sexes affirmés par ornementation et contexte. Situations symboliques (famille, guerre, incendies…). Projection par l’enfant de ses fantasmes. Imaginaire riche se traduisant dans les commentaires de l’enfant. Influence de plus en plus marquée des apprentissages scolaires. Intention représentative.

27 Entre 4 ans et 5 ans Souvent plusieurs sujets « flottants » sur une même page Axes non forcément parallèles aux bords de la page Des dimensions disproportionnées Un enchaînement « narratif » (Luquet)

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29 De 5 ans à 9 ans Des formes de plus en plus élaborées
Anthropomorphisme: l’enfant personnalise ce qui l’entoure Double contour bras, jambes – cou entre tête et tronc Aptitude de l’enfant à la décentration et au regard extérieur, profil Détails multiples et typiques (ex: cheveux représentés par traits verticaux dressés sur la tête) Scolarité primaire. L’enseignement pousse à un certain conformisme. Capacité de l’enfant à raconter une histoire, le récit est lisible. Après 7 ans, l’enfant peut laisser aller imagination, fantaisies. Le dessin suit l’expression fantasmatique. Le dessin semble coller à l’expression de l’enfant, la technique est suffisamment maîtrisée pour cela.

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31 Fin du primaire La forme arrêt-reprise constitue la grande évolution graphique de la fin de scolarité primaire Cette possibilité ouvre de nouvelles libertés Ex: perspective recouvrante (un élément caché n’est pas représenté) → Vers la fin du dessin d’enfant - sophistication - stagnation et tarissement

32 mais « les grandes personnes m’ont conseillé de laisser de côté les dessins de serpents boas ouverts ou fermés, et de m’intéresser plutôt à la géographie, à l’histoire, au calcul et à la grammaire…. …les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c’est fatiguant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications ». Le Petit Prince

33 Après 12 ans Un désintéressement progressif
L’expression littéraire devient privilégiée L’adolescent n’exprime plus, en général, sa vie fantasmatique par le dessin D’autres formes d’expression privilégiées, notamment l’écriture

34 Dessin et culture Une universalité
Des signes d’appartenance à un groupe culturel Le reflet aussi de l’influence de l’école (formes admises, normes)

35 La couleur Montre la sensibilité de l’enfant à l’aspect esthétique
Avec l’âge, tendance à utiliser moins de variété Selon les sexes: Garçons: tendance plus nette au réalisme, rejet progressif des couleurs, tonalités neutres Filles: plus grandes diversité de couleurs, contrastes, couleurs moins réalistes, davantage de fantaisie. Différents mobiles dans le choix des couleurs Choix affectif Choix conventionnel Choix esthétique La perception des couleurs est transmise par les fibres nerveuses de l’œil au lobe occipital, puis au thalamus, centre des émotions. Un rôle important dans le domaine affectif. Influence psychologique reconnue (cf publicité, architecture) Choix affectif: le plus primitif, raison sentimentale, pulsionnelle (cf le langage des couleurs), parfois choix surdéterminés Choix réalistes ou conventionnels. Vers 7 ans. Choix esthétique: pour exprimer idée, émotion, état mental spécifique

36 Un langage des couleurs ?
Blanc: virginité, pureté, vacuité Rouge: vie, mort, passion Orange: chaleur, ambivalence, détente Bleu: conformisme, respect des règles Jaune: lumière, richesse (or), naïveté Violet: puissance, pompe, tristesse, deuil Brun: inhibition, soumission, terre, excrément Noir: négation de la couleur, nuit, mort Le rouge souvent employé par jeunes enfants, et psychopathes, valeur d’agressivité et d’hostilité (voir rouge). Ce pouvoir expressif est à différencier de l’usage symbolique de la couleur.

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38 Des thèmes La maison Le ciel Le sol Eau et feu L’arbre La famille

39 La maison Une forte charge symbolique
(protection, sécurité, intimité, peau enveloppante…) Maison individuelle davantage qu’habitat collectif (malgré évolution sociologique et modes de vie) Différentes dialectiques: Dedans/dehors Secret/transparence Nombreuses projections anthropomorphiques: la maison-visage les différentes composantes (le toit-crâne, le corps-ventre, la cave-fondement, etc…) La maison-visage, comme une tête avec deux fenêtres et une porte. Une sécurité qui fait défaut aux sans abris. L’objet maison renvoie à des significations multiples (condensation de significations, Verdichtungsarbeit). Un thème sensible à l’expression des stress physiques et sociaux subis par les enfants (catastrophes naturelles, bombardements, mésentente familiale comme guerre intestine). Enfants élevés en orphelinat, souvent immeubles impersonnels, maisons à peine ébauchées, parois défaillantes Travaux de Françoise MINKOWSKA, test de la maison. S’appuie sur la richesse des évocations symboliques suscitées par l’idée de maison. Consigne: dessine une maison. Pas de grille de cotation, appréciation clinique. Aspects culturels (enfants réfugiés).

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41 Le ciel Souvent le premier élément environnemental dessiné
Surtout entre 6 et 9 ans Bande de couleur bleue en haut de la page Ce qui le peuple: Soleil, lune, étoiles Arc en ciel Nuages Avions, oiseaux… Nuages: menaces ou espoir (bleu). Pluie élément aquatique et donc féminin. Neige: froid, isolement, sport d’hiver….orages, cf. Le soleil: puissance, chaleur. Renvoie souvent à problématique oedipienne, symbolise surtout le père. Souvent absent de dessins d’enfants de familles monoparentales.

42 Une maison sur la plage, un nuage, du soleil; C’est l’été, et voilà, il fait beau…

43 Le sol Vers 7 ans (l’enfant commence à avoir « les pieds sur terre »)
Une ligne horizontale posée sur le bord inférieur de la page Ultérieurement une surface (vers 9 ans) Différents éléments: Barrières (protection, interdit) Routes et chemins Herbe, fleurs Fleurs plus fréquentes chez les filles (19% versus 6%): fragilité, fête, plaisir…

44 Une taupe, un ver de terre
Une taupe, un ver de terre. Là c’est moi, je regarde l’oiseau, en haut des grues, une rivière et de l’herbe. Après je mets l’oiseau en cage et je le relâche. Je vois des hirondelles et ce matin j’ai vu un faisan.

45 L’arbre Travaux de Koch (1949), Stora (1963)
L’étude des items montre peu d’évolution avec l’âge, peu de spécificité Une utilisation parfois obsessionnelle et défensive Symbolisation riche et complexe: peut être rond ou de forme phallique, porteur ou non de fruits, avec des racines plus ou moins profondes, servir d’abri ou de repère… Koch, Le test de l’arbre, Paris, Vitte, 1958 Matériel graphique évocateur. Représentation facile, moins stéréotypée que la maison. Tronc (autonomie), racines, feuilles (épanouissement). La consigne de Koch: dessine un arbre mais pas un sapin. Deux séries de concepts: Analyse formelle des traits (précision, hésitation… Éléments symboliques: haut-esprit et épanouissement, bas-racines et appartenance au collectif, gauche-introversion et fixations infantiles, droite-avenir et extraversion et autorité. Prudence à avoir quant à la clé symbolique. Stora R., Le test du dessin d’arbre, Paris, Ed universitaires, 1975

46 L’eau et le feu Symbolisme puissant et ambivalent
Essence plutôt féminine (eau) ou masculine (feu) Éléments vivants et actifs, sources de vie et dangereux L’eau Surface apaisée ou déchaînée Masque menaces (requins…) Le feu Vient du ciel ou jaillit de terre Foudroie Anéantit Cf évocation du feu dans le Rorschach, test des tâches d’encre…pathologique, dénonciatrice d’une anxiété née de l’impossibilité à maîtriser une pulsion d’agressivité, ambivalente.

47 La famille Un mode d’expression des conflits familiaux
(F. MINKOWSKA, 1947 et L. CORMAN, 1964) Divers points étudiés Composition Places, tailles et formes Ordre d’arrivée sur la feuille Position des uns par rapport aux autres Attributs Personnages associés, animaux Sexuation

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49 Le dessin comme méthode d’évaluation
Situer un niveau Positionner par rapport à une norme Classifier et évaluer Dépasser l’opposition classique entre: modèles psychogénétiques psychométriques références cliniques et psychanalytiques

50 Le niveau de maturité Une approche psychométrique
Enfant comparé à la moyenne de son âge Par rapport à sa propre évolution Stagnation Régression Progrès Recherche de signes caractérisant un stade Notions d’avance et de retard Les signes: une appréciation qualitative et non quantitative. Un signe présent peut suffire à déterminer le stade atteint. La réalisation d’un dessin nécessite la mise en action d’aptitudes composites (intelligence verbale, spatiale telle que définie par les épreuves de performance de Wechsler, aptitudes motrices, affectivité).

51 Le test du bonhomme Florence Goodenough (1926) Une cotation par items
Des résultats en terme de niveau mental comparés aux épreuves de QI moindre validité que test classiques une discrimination assez grossière (sujet normal, sujet déficient) peu applicable à enfants surdoués Goodenough: 3500 enfants, grille de 52 items indépendants, un point par élément réussi. Exemples d’items: tête présente, jambes présentes, les deux de face ou de profil… Au delà de 10 ans, le test ne fournit plus d’éléments vraiment pertinents. Pas de schéma explicatif, livre non réimprimé A partir de niveau d’intelligence normale, autres facteurs interviennent: nombreux enfants surdoués incapables de fournir un dessin correspondant à leur âge mental et même à leur âge réel, souvent grande maladresse motrice et retard affectif, retentissant sur capacités graphiques. La consigne: dessine un bonhomme de face le mieux que tu peux. Bien corrélé avec autres tests d’intelligence. Permet un contrôle périodique du développement intellectuel, peut être répété.

52 La figure de Rey La Figure Complexe, A. Rey (1942) historiquement: crée pour étudier les victimes de guerre (lésions cérébrales) Utilisation dans l’examen psychologique de l’enfant et de l’adulte Une double cotation: Classification en différents types Chiffrage selon plus ou moins bonne réalisation. Peu de corrélation avec performances scolaires? André Rey et Paul Osterrieth. Une figure complexe montrée à l’enfant, il lui est proposé de la copier, puis le modèle est retiré, il doit réaliser la figure de mémoire. Une figure voulue par Rey sans signification. Pas de cotation faisant l’unanimité, celle de Rey étant considérée comme correspondant à des performances trop élevées. Le chiffrage ne semble pas prendre en compte l’organisation d’ensemble de la figure. Semble révéler, plus que performances, la capacité de l’enfant à gérer son travail et les contacts sociaux. Doublement des traits: enfant inhibé, obsessionnel, lent… Travaux de recherche sur une saisie informatisée (H. Wallon): forme du trait, direction, ordre, vitesse, pression du stylet sur table à numériser. Concerne enfant de plus de 8 ans. Structuration au niveau de l’activité perceptive, contrôle visuo-moteur, attention, mémoire immédiate.

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54 L’intégration sexuelle
Des différences selon les sexes En général, précocité des filles par rapport aux garçons Autres caractéristiques: Filles: dessins plus détaillés, colorés, esthétiques, thèmes plus sentimentaux, paysages Garçons: mouvements, thèmes plus violents (guerres, armes, machines) On peut en général identifier sexuellement l’auteur inconnu d’un dessin. Précocité des filles: un écart de deux ans peut souvent être retrouvé au test du bonhomme. Recoupe données motrices, psychologiques.

55 L’enfant en difficulté scolaire
Etude de PERRON R. et al, 1991 Deux échantillons de population, 7 à 11 ans 92 élèves de classes de perfectionnement 100 élèves de classes normales Deux consignes Dessine un enfant Dessine-toi toi-même, comme tu es, pour qu’on sache que c’est toi Mise en évidence d’une action paralysante de l’angoisse chez les enfants en difficulté scolaire. Perron et al: représentations de soi: développements, dynamiques, conflits, Privat, 1991; Perron R., Aublé JP et Compas Y. L’enfant en difficultés, Dunod, 1994 Etude sur de « très mauvais élèves », classes de perfectionnement devenues clis. Idée de départ qu’il peut exister un rapport entre certaines particularités graphiques du dessin de la représentation humaine et l’image de soi de l’enfant, et qu’ainsi l’analyse des indices graphiques peut être une voie d’accès à la représentation de soi.

56 La consultation Le dessin intermédiaire privilégié entre le thérapeute et l’enfant médiation vecteur Spontanéité et consignes L’observation de l’enfant Un comportement Une maturation psycho-affective Un espace de dialogue Un support à une expression verbale et émotionnelle Les consignes peuvent être floues ou directives Intermédiaire au sens de médiation et de séparation.

57 Différents plans Valeur expressive: d’un état émotionnel et affectif
Valeur projective: dispositions, vision du monde Valeur narrative: situation, événement Révélateur des pensées et sentiments inconscients Valeur narrative: exemple scène d’agression sexuelle Dessin permet accès à fantasmes inconscients. On peut assimiler l’élaboration du dessin au jeu des associations de pensées qui se succèdent dans l’esprit de l’enfant. Le dessin expression de représentations psychiques, mais en modifiant aussitôt le cours.

58 Une tempête de neige, c’est le printemps, des enfants sont écrasés par un arbre. Ils saignent. Flora dit que son cœur ne fait plus boum boum et qu’elle est mieux dans sa tête.

59 Dessin et psychopathologie
Pas de véritable typologie Souvent des études individuelles Des éléments à prendre en compte: Remplissage Stéréotypies Traits compulsifs Traits impulsifs

60 Traits névrotiques et anxiété
Inhibition Graphisme léger et hésitant Estompage Dessin minuscule, en bas de feuille Agressivité: Personnage belliqueux Dents énormes Troubles obsessionnels Ratures, représentations méticuleuses Lenteur d’exécution, minutie

61

62 Troubles psychotiques
Gribouillage informe Bonhomme têtard à un âge tardif Objets étranges incorporés Personnages morcelés, bizarres Dispersion division, désagrégation…

63

64

65 Après je donne à maman Que faire du dessin?
le dessin donné au parent ou à la maîtresse Donner ? Lien Cadeau Appartenance à l’enfant Ne pas donner ? Garder ? Cadre Délimitation dehors/dedans S. Morgenstern: Psychanalyse infantile, Symbolisme et valeur clinique des créations imaginaires chez l’enfant, Denoël, 1937.

66 Plus une maison bascolandaise que la tour de Pise
Plus une maison bascolandaise que la tour de Pise. Les références culturelles de l’adulte.


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