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L’école est en crise un peu partout dans le monde

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Présentation au sujet: "L’école est en crise un peu partout dans le monde"— Transcription de la présentation:

1 Éduquer aujourd ’hui René Barbier (CRISE, Sciences de l’éducation, université Paris 8)
L’école est en crise un peu partout dans le monde. Malgré tout, comparativement à beaucoup de pays, la France ne s’en sort pas trop mal. Pourtant dans les banlieues, les collèges et les lycées font la une des journaux. En Seine-Saint-Denis, il faut une longue grève des enseignants du secondaire pour que les pouvoirs publics daignent réfléchir sur le cas de cette banlieue sinistrée par le chaos économique du libéralisme mondial. Soucieux de connaître la raison de la désaffection des jeunes à l’égard de l’école, le ministère de l’éducation nationale lance une grande enquête sur toute la France en Elle s’adresse aussi bien aux élèves qu’aux enseignants ou à l’administration. Ses conclusions sont éloquentes. Les élèves, particulièrement, réclament des enseignants plus compréhensifs et relationnels, ouverts aux problèmes des jeunes d’aujourd’hui.

2 Éduquer aujourd ’hui René Barbier (CRISE, Sciences de l’éducation, université Paris 8)
Habiter l’humanité se prépare en chacun, prend du temps, appelle un discernement qui travaille une texture de sagesse pratique. La conviction y tresse ses fils avec la raison. De tous temps en effet les être humains ont tenté de donner du sens à leur place dans l’univers et à leurs pratiques pour y survivre et se perpétuer. L’éducation prend racine dans cet élan pour décrypter l’origine et la fin de toute chose. C’est dire qu’on ne saurait séparer sans artifices l’éducation de la sagesse de l’humanité. Chaque société a eu sa part de désespérance. Jean Delumeau nous a montré que l’An Mil , avec son cortège de peurs de toutes sortes, n’était pas une époque paradisiaque. Chaque culture, quand on y regarde de plus près, suscite des “hommes remarquables” pour lui prêter du sens. La nôtre, en cette fin de siècle, est divisée entre un retour à un traditionnalisme virant à l’intégrisme meurtrier et une écoute du fond spirituel commun aux autres civilisations comme à celles des religions du Livre. Elle s’ouvre même à une interrogation émanant de la science qui bute sur l’imprévu et l’imprenable aux confins de la “matière”.

3 Éduquer aujourd ’hui René Barbier (CRISE, Sciences de l’éducation, université Paris 8)
Aujourd’hui les valeurs sont en question mais la question de la valeur en sort peut-être fortifiée. L’Éducation se nourrit de valeurs. Elles sont “le contraire de l’indifférence” comme l’écrit le philosophe Olivier Reboul. Elles constituent l’essentiel de ce qui fait sens pour un être humain. C’est la raison pour laquelle le sens ne peut se réduire à l’analyse habituelle en termes sémantique, syntaxique ou pragmatique. Le sens, tissé de valeurs, dépasse toutes les catégories des sciences du langage et même des sciences de l’homme. Il est porté par une expérience singulière enracinée dans un tremblement de l’être qui, souvent, échappe à l’interprétation d’un “autre”. Au-delà des grands systèmes philosophiques de plus en plus incertains aujourd’hui, l’homme cherche un homme, comme Diogène dans la cité. Il semble le rencontrer dans des espaces sociaux inhabituels et non académiques, au sein des ces associations humanitaires qui augmentent de jour en jour et dans les expériences de bénévolat. La sub-culture adolescente cherche des valeurs et trouve les soirées “rave” où la musique “techno” sert répétitivement de rituel de transe.

4 Éduquer aujourd ’hui René Barbier (CRISE, Sciences de l’éducation, université Paris 8)
Que serait une éducation qui tenterait de reprendre goût à la vie ? Si nous articulons le savoir, l’enseignant et l’élève, dans la perspective proche du “triangle pédagogique” de Jean Houssaye, le sens se trouve dans l’interaction de ces trois pôles. Ce sens de l’éducation devient “transpersonnel” dans la mesure où il intègre des dimensions irréductibles à toute explication purement rationnelle et déterminée, sans la nier pour autant. Le “transpersonnel” signifie donc qu’un ensemble de déterminations, qui n’exclut ni la raison, ni la dimension non-rationnelle, passe par le sujet et le structure en même temps. Mais le sujet n’est pas passif dans ce flux social et cosmique. Par sa réceptivité lucide il est capable de participer à son animation interne. Par là il dépasse les frontières imposées par une interprétation en termes simplement historique, économique, sociologique ou psychologique et devient attentif à la notion d’imprévu, de “vécu” singulier et de coformation de soi à soi, de soi au Monde et de soi aux autres.

5 Éduquer aujourd ’hui René Barbier (CRISE, Sciences de l’éducation, université Paris 8)
Éduquer s’origine dans le latin duco, ducere, qui signifie “conduire” hors de. Éduquer c’est tirer hors de l’état d’enfance. Mais une autre origine plus probable, educare, signifie “nourrir” et s’ouvre sur le “soin des enfants”, ce que les Grecs nommaient la paideia. Les romains avaient quant à eux, inventé une déesse, Edule, qui nourrissait les enfants, leur donnant à manger et à boire au moment de leur sevrage. L ’éducation devient un incontournable de nos sociétés modernes. Étatisée elle voit son sens réduit à une direction programmée qui surdétermine toute signification et laisse de côté l’univers des sensations non utilisables socialement. Reprécisons les termes “apprendre”, “s’instruire”, “se former”, “s’éduquer”

6 Éduquer aujourd ’hui René Barbier (CRISE, Sciences de l’éducation, université Paris 8)
Posons d’emblée qu’apprendre est le terme le plus générique pour indiquer un processus d’accès compréhensible à un certain niveau d’informations. Apprendre implique de comprendre ce qui nous informe. Apprendre correspond à quelque chose de plus qu’être simplement informé. Apprendre dépend nécessairement du niveau de culture que l’on possède. En passant de la sphère du savoir sur la nature à la Connaissance de l’être, sans doute devrais-je perdre beaucoup de savoir acquis pour apprendre à connaître un peu plus spirituellement le monde. Connaître, c’est méditer et méditer c’est désapprendre avant tout pour comprendre, c’est-à-dire perdre de l’information acquise pour devenir réceptif à une information potentielle. L’homme neuronal de Jean-Pierre Changeux nous signale qu’il en est ainsi au niveau des neurones du cerveau : il faut perdre pour pouvoir acquérir. Le Vide est une notion centrale de toute activité de Connaissance. Acceptons l’idée que je peux apprendre toutes sortes de choses dans n’importe quel domaine. Apprendre n’implique pas nécessairement une institution spécifique. Apprendre est ouvert à tous vents !

7 Éduquer aujourd ’hui René Barbier (CRISE, Sciences de l’éducation, université Paris 8)
Instruire vient du latin instruere qui signifie insérer, bâtir, disposer, outiller. S’instruire c’est alors se doter d’outils conceptuels et imagés. Mais le champ sémantique est plus vaste : instruire signifie également éclairer, avertir, informer, aviser, initier. S’instruire consiste donc à se renseigner, à s’informer d’une manière éclairante. Par rapport à apprendre, s’instruire implique une direction de l’information, une intentionnalité plus précise en vue d’une fin encore vague: l’éclairement, la mise au jour d’un sens à venir. En vérité on s’instruit souvent en participant à un “enseignement”. Lorsqu’il y a institutionnalisation de l’activité de connaissance qui renforce l’intentionnalité de l’envie de savoir, cette institutionnalisation comporte ses méthodes codifiées, comprend ses professionnels qualifiés. Tout le savoir externe est déterminé par des lignes de force qui nous échappent. On s’instruit en s’aliénant, en se faisant prendre au piège d’un réseau de significations destinées à nous “marquer” et nous séparer de notre état de culture présente, pour le meilleur et pour le pire

8 Éduquer aujourd ’hui René Barbier (CRISE, Sciences de l’éducation, université Paris 8)
Enseigner ? En latin insignare veut dire d’abord indiquer, signaler, montrer qu’il y a un lieu, une direction, une orientation, un éclairage. Le contenu de ce qui est ainsi indiqué à l’évidence importe, le geste même,l’orientation signalée importe au moins autant car il implique la mise en mouvement en direction de ... Enseigner n’est donc pas seulement transmettre un contenu, enseigner implique une mise en relation avec le contenu qui n’appartient à personne mais par rapport auquel la personne enseignante est à la fois représentante et médiatrice auprès des personnes enseignées qui sont censées désirer y avoir accès, l’atteindre et le comprendre. Mais insignare veut dire en même temps mettre une marque, conférer une distinction. Aussi la personne enseignante devra-t’elle penser des modes évaluatifs suffisamment clairs et explicités afin que dans les enchevêtrements diplômants de l’institutionnalisation des savoirs les personnes ayant désir de s’instruire puissent non seulement s’y repérer mais constituer pour elles-mêmes un itinéraire qui ait du sens.

9 Éduquer aujourd ’hui René Barbier (CRISE, Sciences de l’éducation, université Paris 8)
Former vient du latin formare qui signifie au sens fort, donner l’être et la forme, et au sens faible, organiser, établir. Former implique une action en profondeur de transformation, en vue de donner une forme à quelque chose qui n’en avait pas ou qu’il fallait changer. Se former, en apprenant, signifie donc travailler son information pour lui donner une forme qui correspond à un mouvement interne de transformation de soi-même. Vu sous cet angle, comme le pense le philosophe Michel Fabre, former est plus ontologique qu’instruire ou éduquer : dans la formation c’est l’être même qui est en jeu, dans sa forme. Éduquer avec ces deux sens majeurs “nourrir”, élever des animaux et “faire sortir” oriente le champ sémantique vers une élévation, une extraction plus ou moins ontologique. On se forme en s’éduquant. C’est l’éducation qui est le terme principal, le terme animateur. Il y faut du soin pour que “s’élève” un “petit d’homme”, c’est une élévation qui précisément n’est pas un élevage. Tout se passe comme si l’éducation était du registre d’un projet implié d’une région essentielle de soi-même à connaître. L’éducation est élan de soi vers soi par le truchement de l ’autre. Cette poussée rencontre la formation comme véritable mise en forme, organisation pertinente de cet élan créateur.

10 Éduquer aujourd ’hui René Barbier (CRISE, Sciences de l’éducation, université Paris 8)
L’être humain n’échappe pas au fait d’avoir à se situer dans un univers de phénomènes allant de son corps à l’infini. La question du sens est celle de l’établissement d’un lien entre l’homme, les autres hommes et le monde, par le truchement de valeurs socialement reconnues. Cette reliance essentielle et conscientisée ouvre les voies de la connaissance de soi à partir de laquelle nous pouvons commencer une vraie discussion sur le sens de l’éducation. L’éducateur n’est pas simplement un être de savoir et de savoir-faire, un érudit, une “boite à fiches” comme Léon Bloy ironisait à propos de Marcel Mauss. Il est cet être conscient et lucide qui s’appuie sur la connaissance de soi, expérientiellement assumée, pour accueillir le savoir des autres, au bénéfice du doute, et le faire fructifier. Dans ce domaine, comme l’écrit René Char “la lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil”. La blessure est celle de l’inachèvement et des résistances psychologiques de tous ordres. Blessure inéluctable mais qui, par sa profondeur même, nous rapproche de la compréhension du monde et de nous-mêmes. L’éducateur est de ce fait toujours potentiellement un homme de défi avant d’être un être de médiation.

11 Éduquer aujourd ’hui René Barbier (CRISE, Sciences de l’éducation, université Paris 8)
Le rapport à la connaissance de soi introduit un “trou noir” dans la région du savoir, en l’empêchant ainsi de devenir totalitaire. C’est la “dissidence d’un seul” dont nous parle un psychologue social comme Serge Moscovici en s’appuyant sur Soljenitsyne au temps du Goulag. C’est “l’école de dedans” et la distinction entre “savoir-gnose” et “savoir-épistémé” (Georges Lerbet). Mais inversement le rapport au savoir est déterminant devant les dangers de l’aveuglement de toute emprise sectaire et mystique. Le savoir débarrasse le fanatique de toutes ses béquilles instituées. Après coup, bien souvent, il ne reste que le vide et l’écroulement du personnage religieux, du gourou aux yeux bleus aériens. C’est la raison pour laquelle l’esprit sectaire n’aime pas l’homme de savoir et lui oppose sans cesse un au-delà des mots indiscutable. Le savoir dans ce cas représente une petite bombe dans la violence symbolique que l’esprit sectaire fait peser sur ses partisans abusés. Tout est tenté pour la désamorcer, même le bûcher en son temps, et aujourd’hui la flamme spectaculaire des médias toujours en quête de sensationnel.

12 Éduquer aujourd ’hui René Barbier (CRISE, Sciences de l’éducation, université Paris 8)
La vie intérieure pose la question permanente : qui suis-je ? Pour les bouddhistes, comme pour les lacaniens, le “je” est un leurre, une illusion d’optique, que la méditation ou l’analyse vont dénouer. Les structuralistes et les partisans de la “mort de l’homme” ne s’intéressent au sujet que pour mieux mettre en lumière son imbrication et sa consistance éphémère dans le jeu structuré des relations sociales. Les existentialistes, les personnalistes, les phénoménologues, les freudiens nord-américains, les interactionnistes, les ethnométhodologues, ne veulent pas abandonner l’importance du “moi” dans l’interprétation du monde et dans l’action sur celui-ci. Dans cette lutte pour l’explication de l’être-au-monde, le sujet, après une période de déclin, revient à la mode en sciences humaines, non sans une interrogation permanente sur “le désenchantement du monde” et une sortie de la société hors toute religion (Marcel Gauchet). On parle du “retour du sujet” (Alain Touraine) en même temps que du “retour du religieux”, de la “plénitude de l’univers” (David Bohm) ou du réenchantement du monde par une “nouvelle alliance” (Ilya Prigogine et Isabelle Stengers). D ’autres, au contraire, maintiennent le caractère évanescent du sujet (M. Gauchet, DR.Dufour)

13 - Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ?
Éduquer aujourd ’hui René Barbier (CRISE, Sciences de l’éducation, université Paris 8) La bataille fait rage entre les différents courants qui veulent s’approprier la présence ou l’absence du sujet. L’homme, dans tout cela, l’homme de la rue, n’y retrouve pas ses petits et regarde, ahuri, la mitraille des concepts et les exclusions théoriques. Personne ne sort plus heureux et plus conscient de cette mise en scène de la vie intellectuelle. Les questions cruciales demeurent inchangées : - Qu’en est-il de la naissance, du développement humain, du travail digne de ce nom, de la souffrance, de la peur, de la liberté, de l’amour, de la vieillesse, de la mort ? - Pourquoi sommes-nous sur cette terre, dans quel dessein, avec quelle finalité ? - Pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? - Qu’appelle-t-on “conscience” ? est-ce la “conscience de” quelque chose ou l’être-conscience qui dépasse la singularité biologique et mentale pour devenir transpersonnel ? - Qu’est-ce que l’“engagement”, la responsabilité, l’éthique, dans cette époque de l’extrême barbarie qui a inventé le “génocide” à répétition, la Shoah et la “purification ethnique” ?

14 Éduquer aujourd ’hui René Barbier (CRISE, Sciences de l’éducation, université Paris 8)
- Que pouvons-nous faire, individuellement et collectivement, pour construire ensemble une autre civilisation digne de l’être humain ? - Sommes condamnés à subir la “géopolitique du chaos” (Ignacio Ramonet), le laminoir de la mondialisation “communicante” avec son cortège d’exclusions et de pollutions ? Les citoyens peuvent-ils être autre chose que des petits robots à voter sous les grandes machineries des producteurs de mirages ? La vie intérieure est un “travail d’exister” comme dit Max Pagès. Elle articule paradoxalement un sens secret de la totalité et une saisie immédiate de la fragmentation. Le sentiment de la totalité la dirige vers les voies de la Connaissance de soi et du monde nouménal. L’appréhension de la parcellisation l’oblige à vivre dans le miroitement des savoirs dont certains éclairs fulgurants soulèvent cependant des zones d’ombre imprévisibles.

15 Éduquer aujourd ’hui René Barbier (CRISE, Sciences de l’éducation, université Paris 8)
L’éducation est au carrefour, à l’interface des savoirs en actes et de la Connaissance intime. L’éducation est le processus qui exprime la dynamique de la vie intérieure en contact avec le monde extérieur. Elle ne saurait être définie par des “disciplines” scientifiques ou des catégories de pensée instituées. Elle est de l’ordre du devenir improbable pour chaque personne. Elle n’existe pas a priori, mais se fonde dans son mouvement même. Elle n’a pas de but, ni de projet autre que dans l’instant de la réflexion. Être, c’est s’éduquer, toujours avec l’autre, et, par là même fonder ce que nous sommes dans le cours de ce qui advient. Essence et existence coïncident dans l’éducation. La vie intérieure met en acte l’éducation singulière. Elle avance et éclaircit le monde des formes, mentales, culturelles, sociales, matérielles, La reliance ainsi vécue est nommée amour ou compassion, suivant les cultures. Un éducateur est toujours un être relié. Pour le moins cherche-t-il à l’être. Mais paradoxalement une quête de la reliance est une impasse. La reliance est une donnée immédiate de la conscience sans objet.


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