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Poop! Frank Zappa, 1967 Guy Lanoue, Université de Montréal, 2010-2013.

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1 Poop! Frank Zappa, 1967 Guy Lanoue, Université de Montréal,

2 L’État de merde, merde de l’État
Bizarrement, il y a peu de recherche sur cet aspect assez primordial de la vie humaine, surtout qu’il est accentué par le fait que depuis quelques millénaires, un nombre toujours croisant de personnes vit en ville, où le problème du débarras des excréments devient plus pressant. Et, ceci dans le contexte où les États nation occidentaux depuis un siècle et demi politisent la culture pour créer de ponts métaphoriques efficaces liants le quotidien individuel et l’image de la communauté imaginée qu’ils gèrent. On aurait pensé que les produits du corps seraient politisés, mais ils ne le sont pas. Peut-être le fait qu’ils sont souvent associés à la gêne, au «bas» et non au «haut» du corps,* à la dimension intime aucunement partagée qui constitue donc des synecdoques parfaites pour l’individu, les rend métaphoriquement menaçants sur le plan du pouvoir. Ils sont donc évités, cachés, ignorés, éliminés. Taro Gomi, 1977 (originale en japonais), un livre pour les enfants, dont le thème, pas surprenant, est que chaque organisme vivant doit faire caca. * En anglais et en allemand, il n’est pas surprenant qu’on puisse insulter quelqu’un en lui lançant une «tête de merde» (cela ne fonctionne pas en français, bien que cette langue ne souffre pas d’une absence de choix relatif à ce produit «élémentaire»). L’italien est plus indécis, offrant de transformer la tête soit en excrément soit en pénis.

3 Montréal a la troisième plus grande usine d’épuration dans le monde (et la plus grande en Amérique du Nord)*: où est-elle? Ile Ste-Hélène, années 1940s: défense de se baigner. Elle est à Pointe-aux-Trembles, avec sortie à l’Ile aux Vaches. Elle a été complétée seulement en Avant, les déchets étaient déchargés directement dans le St-Laurent. * La raison, en partie, est que la Montréal n’a qu’une usine, comparée aux quatre de Toronto.

4 Toilettes romaines (Ostia Antica)
Grands architectes et urbanistes, les Romains étaient conscients du problème sanitaire. Ils avaient également l’idée que la ville est sacrée (pas exactement dans notre sens du mot, mais s’approchant à la définition de «lieu unique», comme «mère-patrie») et donc devait être propre, pour la contraster avec la campagne sale. Ils avaient donc des systèmes hydrauliques impressionnants. Les citoyens urbains avaient donc à leur disposition une quantité d’eau supérieure à celle utilisée aujourd’hui dans les grandes villes. Pour l’hygiène intime, ils utilisaient des éponges attachées à un bâton et conservées dans des cruches d’eau salée. Il semble que tout le monde utilisait la même éponge.

5 Un Roman à l’époque de l’empire consommait 600 litres/jour, comparés aux 250 litres/jour pour un Américain d’aujourd’hui (Bruun 1991, cité en Hansen n.d.:6, La propreté du corps avait-elle comme but d’effacer symboliquement les traces de la vie quotidienne pour augmenter l’impact sémiotique de la métaphore du corps social? Le corps propre était-il une incarnation ou un miroir du corps social “parfait”? Des 600 litres, 44% était pour la consommation publique, 38% pour l’utilisation privée. Un Romain pauvre sans tuyauterie dans sa maison pouvait consommer 67 litres/jour, distribués par des fontaines publiques, excluant le montant pour les bains et les toilettes, qui étaient alimentés par le système public. L’Italie contemporaine, en comparaison, consomme 390 litres/jour ( ). Voir Aquae Urbis Romae ( pour d’autre information sur la consommation d’eau à Rome à diverses époques. À droite, aqueduc romain de Ségovie, Espagne

6 Toilettes romaines Grèce
Le modèle de base est exporté partout dans l’Empire. Le besoin de toilettes qui font partie d’une infrastructure hydraulique n’est pas lié, comme dans le cas de Rome, à la grandeur de la ville et donc au besoin d’affronter la question sanitaire, car la majorité de villes où se trouvent les toilettes publiques sont relativement petites. Certainement, de villes plus grandes ont existé en Europe sans services sanitaires. Ici, la propreté est signe de la pureté.

7 Toilettes ottomanes Je ne sais pas si les Ottomans se sont inspirés des Romains (l’architecture semble gréco-romaine, pas ottomane). Ils avaient leurs propres théories de la propreté et de la pureté qui sont, officiellement, silencieuses à propos des «lieux d’aisances»: [Quran 5:6] 6: O vous qui croyez, quand vous vous levez pour la prière, lavez-vous la figure, et les mains jusqu’aux coudes, et essuyez-vous la tête, et (lavez-vous) les pieds jusqu’aux chevilles. Et si vous êtes dans l’obligation, alors lavez-(vous). Et si vous êtes malades ou en voyage, ou si l’un de vous vient des lieux d’aisances, ou si vous avez été en contact avec une femme et si vous ne pouvez trouver d’eau, rendez vous a un endroit ou il y a de la terre pure et essuyez-y votre figure et vos mains.

8 Toilette médiévale Angleterre
Après la chute de l’Empire, les conditions sanitaires dégénèrent rapidement. Heureusement (sur le plan de l’hygiène), il est aussi vrai qu’il y a un grand (et rapide) dépeuplement des villes. Les autorités ne s’occupent plus de ce problème. La faiblesse de l’État est liée, dans les parties occidentales de l’Europe, à l’émergence de l’individualisme comme sujet actif dans la politique. L’hygiène liée à la dimension intime est vue comme de trait qui appartient à la personne et non à la communauté. Les toilettes qui font partie du système d’hygiène publique réapparaissent uniquement dans la 2e partie du 19e siècle, quand les États reprennent le contrôle de la culture.

9 Le problème principal des toilettes médiévales Notez où elle débouche; des toilettes existent à cette époque, mais ne font pas partie de l’infrastructure municipale.

10 La toilette comme trône

11 Toilette occidentale avec chasse d’eau
Merci, M. Crapper, même si vous n’avez pas inventé la toilette avec chasse d’eau à la fin du 19e siècle, comme je croyais, et comme on le supposerait par votre nom (qui, semble-t-il, n’a rien à voir avec l’étymologie de crap). Cependant, son entreprise l’a énormément popularisé. Il faut voir l’adoption quasi universelle de cet appareil comme signe d’un changement important. Avant, les personnes semblaient prêtes (ou résignées) à vivre avec les miasmes et la saleté des produits du corps. Je crois que à fur et à mesure que les États-nations de l’époque perfectionnent les technologies de gouvernance en politisant la corporalité, ces produits ont développé une sémiotique trop chargée. Autrement dit, le corps devient un champ de bataille contesté par l’État et par l’individu. La toilette avec chasse d’eau ré-établit l’équilibre en faveur du citoyen

12 La propreté Les fontaines ne sont (étaient) pas uniquement des moyens pour distribuer de l’eau aux citoyens (comme à l’époque romaine et pendant l’Ancien Régime en certaines parties de l’Europe), mais également de signes de la présence de l’État; on les trouve souvent dans les parcs ou à d’autres endroits publics. Ici: la mairie de Montréal. D’une part, les toilettes exigent la construction d’une infrastructure hydraulique dans les villes, qui manifeste directement le pouvoir de l’État. Assumant le titre de garant et de gérant de l’hygiène publique, l’État voit son pouvoir décupler par cette intervention (pour ne pas mentionner que plusieurs patrimoines bourgeoisies s’établissent à l’époque avec la construction de tuyaux et d’égouts). C’est vrai que les ingénieurs et certainement d’autres personnes illuminées et instruites prétendaient depuis quelques décennies (c.-à-d., depuis le début du siècle) que la situation sanitaire au cœur des grandes villes était devenue insupportable, mais ce n’étaient pas eux qui détenaient le pouvoir. Les politiciens sont parfaitement capables de vivre avec l’insalubrité urbaine, si elle est confinée à certains quartiers populaires. S’ils ont agi, c’est parce qu’ils ont pu augmenter et consolider leur pouvoir (ce que disait Max Weber à propos des fonctionnaires est doublement valide pour les politiciens). L’eau qui alimente les fontaines est souvent canalisée de sources lointaines, et donc la fontaine statique est également une métaphore puissante pour le pouvoir de l’État, qui peut mobiliser les ressources nécessaires pour les créer. Le réseau hydraulique est un symbole, comme le système routier, de l’étendue tentaculaire de l’État. La fontaine, avec ses jets d’eau verticaux, est une projection du pouvoir horizontal. .com/data/media/8/montreal -city-hall-fountains_2386.jpg Versailles /comp/AGE/AGE014/fontaine -versailles-ete_~A jpg

13 Bref, corps «propre»=corps hermétique=corps intouchable.
Je ne veux pas suggérer que les individus soient automatiquement en guerre avec l’État et cherchent à établir des points de résistance où ils peuvent. Certainement, beaucoup de ces changements, comme un système d’égouts et des écoles primaires du quartier sont bienvenus, surtout par les membres des nouvelles classes moyennes en émergence. Reste le fait, cependant, que si l’État change son rapport au citoyen en devenant plus présent, même pour de bonnes raisons, ceci provoque sans doute des réactions peut-être inconscientes (parce que nous sommes au niveau de l’Agir) mais néanmoins manifestées à la définition du Moi intime. Comme le dit Norbert Elias (Sur le processus de civilisation, 1939), de nouvelles idées de la frontière de l’intime émergent. D’autre part, les personnes assiégées par l’État dont le pouvoir est toujours en croissance développent un autre rapport au corps; la propreté du corps devient beaucoup plus importante qu’auparavant parce qu’elle le transforme en objet «pur» et donc «imperméable». La propreté du corps et des vêtements (qui émerge en même temps) renforce la barrière entre le Moi et l’État, et donc sémiotiquement protège l’individu des technologies étatiques de la gouvernance. Notons que je ne me réfère à la propreté «vraie», mais à la popularisation de la technologie de l’hygiène: des bains, des douches (publics et privés), des toilettes avec chasse d’eau, etc. Notons également que plusieurs aspects de la gestualité utilisés par les élites pour marquer l’intime et la supériorité (mouvements lents, yeux baissés, poses corporelles composées) n’étaient pas disponibles aux membres de la nouvelle classe moyenne émergente, parce que ces derniers avaient été réservés depuis des siècles pour les membres de l’aristocratie; une tentative de copier cette gestualité aurait été vue comme une prétention sociale inacceptable ou comme une parodie; elle aurait diminué et non augmentée le capital social de la classe moyenne. Il leur reste la propreté, qui devient rapidement au 19e siècle la marque de commerce de cette classe (les aristos n’ont pas besoin de se laver, surtout qu’ils peuvent se changer fréquemment et apparaitre propres; et les prolétaires sont toujours trop impuissants pour bénéficier de ces transformations). Enfin, éliminer ou cacher les odeurs de la merde en installant de toilettes modernes est également une façon d’éliminer un signe puissant (et odorant) du «bas» du corps et donc du «bas» social. Bref, corps «propre»=corps hermétique=corps intouchable.

14 L’orient contre l’occident: assis ou accroupi?
On peut s’assoir ou s’accroupir. Le fast food américain au Japon: «on» leur donne du fast food américain, ils nous offrent la toilette polyvalente. «Little people, why can’t we just get along?» - President James Dale (Jack Nicholson), Mars Attacks, 1996

15 Toilette japonaise Hello, Kitty-Poop
Conventionnelle Contemporaine WTF?? Je n’ai pas pu trouver des analyses historiques et convaincantes pour le développement de l’approche des Japonais (parmi d’autres) à la question du positionnement sur la toilette, en contraste avec celle communément adoptée en Occident (assis, pas accroupi). Serait-ce que le désir de dominer est plus fort en Occident, et que s’assoir signifie assujettir l’objet? Il faudrait approfondir. L’hypothèse telle que formulée est certainement trop faible et générique pour qu’elle soit valide.

16 Toilettes avec le sens d’humour
/mens-urinals_sofitel-queenstown_nz.jpg?w=190 9/06/urinals_phil_sexy-toilet.jpg?w=420 Queenstown, Nouvelle-Zélande Manille, Philippines -content/uploads/2010/09/funnytoilets5.jpg tent/uploads/2010/09/funny-urinal-255x300.jpg

17 Ces urinoirs, baptisés «kisses» par leur créateur hollandais, ont dû être enlevés de leur emplacement américain après de protestations de la part de groupes féministes. Ils ont été enlevés d’un McDo hollandais quand un américain s’est plaint. Évidemment, les toilettes ne sont pas uniquement des objets fonctionnels. Voir

18 Les mouches-cibles sont ajoutées aux urinoirs (ici, l’Aéroport Schiphol, Amsterdam) pour aider les hommes à mieux contrôler leur jet d’urine. Ceci, apparemment, réduit les couts du nettoyage et de l’entretien de façon importante. Elles doivent être remplacées de temps en temps, car elles ont tendance à se décoller. Le jet d’urine, donc, comme arme agressive? Uriner, pour les hommes, serait-il donc un exemple de leur biopouvoir, de l’agir masculin? Tristement, oui. Les produits du corps sont fortement marqués dans la sémiotique du quotidien, car ils sont une forme de l’affirmation du Moi. Mingo, ergo sum. /AAAAAAAABNU/SIWeVN_WnbY/s400/toilet-marksman-sticker.jpg

19 Les toilettes, dans le monde occidental, sont en général les uniques lieux séparés selon le genre, en dépit de la législation et l’évolution de mœurs qui ont agi dans les dernières décennies à limiter ou éliminer les différences entre hommes et femmes (il y a très peu de toilettes unisexes, en dépit d’une tendance libérale). Le genre comme rôle n’est plus construit d’attitudes et d’ensembles de comportements qui ciblent l’autre, mais de nos produits biologiques individuels. Les toilettes, donc, sont de symboles de l’étiquetage simpliste et réductionniste propre à l’idéologie néolibérale, mais surtout de symboles un peu ironiques de l’individualisation croissante du nouveau régime mondial. Toilette unisexe Symbole d’une toilette trans en Thaïlande La toilette unisexe de la série télévisée Ally McBeal, Est-ce un hasard que la protagoniste tombait par terre, sidérée, chaque fois qu’elle rencontrait un homme? co.uk/signs/7043_signs.jpg uk/images/trans%20symbol.jpg

20 Métaphore Get Your Holy Shit Together

21 Métaphore – la merde Bizarrement, son caractère «bani», de sujet indicible, transforme le caca banal et naturel en merde puissante et politisée dans les guerres entre le «haut» et «bas».

22 Un signe puissant et polyvalent
«C'est de la merde», «/objet/de merde» -- Objet de piètre qualité, ou objet sans valeur artistique. «C'est la merde» -- Se dit au sujet d'une situation difficile, inextricable ou dont il est difficile de percevoir les tenants et les aboutissants. On dit aussi «Être dans la merde» «Une vie de merde» -- vie minable, frustrante. viedemerde.fr est un site Internet qui collecte toutes les petites phrases qui ruinent une journée. «Je vous dis merde» -- bonne chance, surtout avant une performance. Expression typiquement employée en France pour encourager la personne qui entre en scène. «Chercher la merde» -- Rechercher des situations conflictuelles, se mettre volontairement en difficulté. «Petit merdeux» -- se dit d'une personne méprisable ou d'une personne qu'on estime immature, pas à la hauteur (synonyme: «Petit morveux» ). Une personne qui serait encore incapable de se passer de couches. «J'ai marché dedans» -- cette expression étant elliptique, le mot "merde" n'y apparait pas, mais c'est bel et bien celui qu'on doit comprendre, ici dans son sens premier (la matière organique). «Je me suis foutu dedans» -- Comme la précédente, cette expression est elliptique, mais le sens ici est différent, l'expression signifiant de manière imagée qu'on s'est mis dans une situation difficile. «Avoir un œil qui dit merde à l'autre» -- Loucher «Avoir de la merde aux yeux» -- Ne pas voir ce qui est pourtant évident. «Merde alors!» -- deux sens selon l'intonation qu'on y met :« Zut alors ! » ou «Surprenant, inattendu, admirable». «Le fouille-merde» -- Le journaliste. «Raconter de la merde» -- Dire n'importe quoi. «Mieux vaut le dire qu'en manger» -- Après l'avoir utilisé comme juron. «C'est le bout de la merde» (au Québec seulement) -- Situation méprisable. «Mangeur de merde» -- Salaud, personne se prenant pour une autre.

23 Métaphore / propagande (et rêve utopique pour certains gouvernements)

24 Métaphore – la merde comme propagande


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