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Nucléaire : l’électricité ou la bombe

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Présentation au sujet: "Nucléaire : l’électricité ou la bombe"— Transcription de la présentation:

1 Nucléaire : l’électricité ou la bombe
Nucléaire : l’électricité ou la bombe ? Les liens entre nucléaire civil et nucléaire militaire Ce diaporama a pour but de dévoiler les liens étroits qui existent entre le nucléaire civil et militaire. L’industrie nucléaire civile souhaite effacer sa consanguinité avec l’industrie militaire et le fait qu’elle s’est développée grâce aux technologies qui ont servi à fabriquer la bombe nucléaire. Souvenirs de famille embarrassants…que nous allons rappeler dans cet exposé. La France, l’Allemagne, les Etats-Unis ou le Canada n’aiment pas non plus se rappeler qu’en vendant des technologies nucléaires civiles à l’étranger, ils ont permis à des pays de se munir de la bombe atomique. Le nucléaire civil a une responsabilité lourde dans la prolifération nucléaire. Ce diaporama a été conçu par Martin Leers pour le Réseau « Sortir du nucléaire », 9 rue Dumenge, Lyon Cedex 04. Tel : Fax: Illustration : photographie de l’essai nucléaire “Climax ” (puissance : tonnes de TNT) effectué dans le Nevada le

2 La prolifération mondiale s’aggrave, la paix dans le monde se fragilise
En 2007, constat alarmant de l’association des “scientifiques atomistes”: « Le monde n'a pas fait face à des choix aussi périlleux depuis que les premières bombes atomiques ont été lancées sur Hiroshima et Nagasaki ». Il est minuit -5 à l’horloge du “jugement dernier”. L’illustration : C’est « l’horloge du jugement dernier » (« Doomsday Clock ») dont les aiguilles indiquent le temps qu’il reste avant la destruction de l’humanité. C’est le symbole choisi par les « Atomic Scientists » pour mettre en garde l’humanité face aux dangers de la prolifération nucléaire. Créé dès 1945, la revue « Bulletin of Atomic Scientists » rassemble des scientifiques de grand renom, horrifiés par les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, et qui s’opposent au recours à l’arme nucléaire. Albert Einstein fut un des premiers contributeurs du « Bulletin ». Ces scientifiques n’ont eu de cesse de prévenir l’humanité, ces soixante dernières années, des risques liés à la prolifération nucléaire*, que ce soit lors de la Guerre froide, ou aujourd’hui avec le programme nucléaire iranien, ou encore lors de l’adoption de la récente doctrine américaine de frappe nucléaire préventive. Début 2007, ces scientifiques ont déplacé la petite aiguille de minuit moins 7 (fixée en 2002) à minuit moins 5 car ils estiment que «Nous sommes au seuil d'un second âge nucléaire. Le monde n'a pas fait face à des choix aussi périlleux depuis que les premières bombes atomiques ont été lancées sur Hiroshima et Nagasaki » «Le récent test nord-coréen d'une arme nucléaire, les ambitions nucléaires iraniennes, l'accent une nouvelle fois mis sur la présence continue de quelque armes nucléaires aux Etats-Unis et en Russie sont symptomatiques de l'incapacité à résoudre les problèmes posés par la technologie la plus destructrice sur Terre ». *La prolifération nucléaire désigne la multiplication des armements nucléaires partout sur Terre et/ou la sophistication de ces armements. Source : Lien vers le commentaire des Atomic scientists (en langue anglaise) :

3 Un nouvel âge nucléaire se profile
8 pays détiennent « le feu nucléaire ». Crises en Iran et en Corée du Nord. La France se fait le VRP mondial du nucléaire civil. 8 pays détiennent le feu nucléaire : les Etats-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la France, la Chine, Israël, le Pakistan et l’Inde. 5 Etats — les membres permanents du Conseil de sécurité avec droit de veto — se sont octroyés le droit de posséder l'arme nucléaire dans le cadre du Traité de Non-Prolifération (TNP). 3 Etats ont développé ensuite leur arsenal nucléaire de manière officieuse, sans être illégale dans la mesure où ils n'ont pas signé ni ratifié le TNP. Deux pays inquiètent particulièrement la communauté internationale. -La Corée du Nord a procédé à un essai nucléaire en 2006, elle s’est engagée récemment à démanteler son armement nucléaire mais est fortement soupçonnée de posséder encore la bombe A. -L’Iran construit une usine d’enrichissement de l’uranium « à des fins pacifiques », cette technologie permet d’acquérir facilement de l’uranium hautement enrichi en uranium 235, matière qui permet de fabriquer la bombe atomique. Ce projet provoque de fortes tensions internationales depuis 2005. Le 7 novembre 2007, le président Ahmadinejad a déclaré que l'Iran avait atteint le cap de centrifugeuses pour enrichir l’uranium, une étape symbolique qui permet théoriquement d'obtenir suffisamment d'uranium hautement enrichi pour une bombe atomique en moins d'un an (source AFP). À cette liste, il faudrait rajouter les Etats dits « du seuil », qui maîtrisent l'ensemble de la technologie nucléaire sans avoir encore franchi le pas militaire… L'ONU a estimé leur nombre à trente-six en 1996 dans le cadre du Traité d‘Interdiction Complète des Essais nucléaires (TICE). Au même moment, l’Etat français, poussé par son industrie nucléaire aux abois, tente de vendre des technologies nucléaires civiles au monde entier, technologies qui permettent d’accéder à la bombe. Nicolas Sarkozy a ainsi déclaré à l’ONU, en septembre 2007 : « La France est prête à aider tout pays qui veut se doter de l'énergie nucléaire civile ». Durant l’année 2007, la France a signé des accords de coopération dans le nucléaire civil avec la Libye, l’Algérie et le Maroc et a vendu deux EPR à la Chine. Elle tente de convaincre l’Egypte et l’Inde de faire de même. En janvier 2008, la France a vendu deux EPR aux Emirats Arabes Unis. Enfin, les pays déjà détenteurs de la bombe continuent de perfectionner leur arsenal, provoquant une nouvelle course aux armements nucléaires (parmi ces nouvelles armes : les mini-nukes américaines, le missile M51 français). La France est en train de renouveler complètement son arsenal nucléaire. Source : Site web du Centre de Documentation et de Recherche sur la Paix et les Conflits (CDRPC) : Défilé militaire nord-coréen

4 Que faut-il pour fabriquer une bombe nucléaire ?
Bombe A (fission nucléaire) : uranium 235 ou plutonium 239 Bombe H (fusion nucléaire) : tritium, deutérium, lithium 6, uranium 235, plutonium 239… « Bombe sale » : matériau très radioactif disséminé au moyen d’un explosif classique L’arme nucléaire est la technologie la plus destructrice que l’homme ait jamais inventée. Il y a près de têtes nucléaires dans le monde en 2007. Il y a deux types de bombes nucléaires : La bombe à fission ou bombe A: il s’agit de provoquer une réaction en chaîne au sein de la bombe et de la confiner le plus longtemps possible pour qu’elle atteigne une énergie très importante. La bombe à fission utilise de l’uranium enrichi à plus de 90 % en uranium 235 (a servi à Hiroshima) ou du plutonium enrichi à plus de 90 % en plutonium 239 (a servi à Nagasaki), dont la réactivité est encore plus forte que l’uranium 235. Des bombes A ont été lancées par les Etats-Unis sur le Japon en 1945, sur les villes d’Hiroshima et de Nagasaki. Elles ont provoqué la mort de plusieurs centaines de milliers de personnes. La puissance développée par ces deux bombes égalait tonnes de TNT, soit 36 kilotonnes. La bombe à fusion ou bombe H (H pour hydrogène) ou bombe thermonucléaire : il s’agit de provoquer la fusion de deux éléments légers comme le deutérium et le tritium (isotopes de l’hydrogène) dans la bombe à l’aide d’une seconde bombe, à fission, qui sert de détonateur. La bombe H possède une puissance terrifiante. Une bombe H de forte puissance raserait entièrement une capitale européenne et tous ses faubourgs sur un rayon dépassant les 30 kilomètres. Les bombes H les plus puissantes ont dépassé 50 mégatonnes, soit 50 millions de tonnes de TNT. La prolifération concerne principalement la bombe à fission car la bombe à fusion est nettement plus difficile à élaborer. Il est possible de produire une bombe A avec du plutonium nettement moins enrichi en plutonium 239, issu d’un Réacteur à Eau sous Pression (REP, famille de réacteurs la plus répandue dans le monde et dont la France possède 58 exemplaires). En 1977, les Américains ont déclaré avoir procédé à un tir nucléaire en utilisant du plutonium issu d’un REP. Il est aussi possible de produire une bombe A avec de l’uranium enrichi à 20 % en uranium 235 ou bien du plutonium enrichi à 20 % en plutonium 239. Sources : La Gazette nucléaire n°45 , 1981 : Henri de Choudens, Le risque nucléaire, éditions Tec & Doc, 2001 Quantité suffisante de Pu 239 pour fabriquer une bombe A

5 Les technologies nucléaires ont été inventées pour fabriquer la bombe
Le réacteur nucléaire, le retraitement du combustible irradié, l’enrichissement de l’uranium sont d’abord des technologies nucléaires militaires. Inventées dans le cadre du « Projet Manhattan » pour obtenir la bombe. Le nucléaire civil a recours à ces technologies proliférantes. Les technologies nucléaires sont duales : elles permettent de produire de l’électricité, comme de fabriquer la bombe nucléaire. C’est ce que nous allons démontrer dans les 3 prochaines diapos, en soulignant les liens étroits des technologies nucléaires dites civiles avec les technologies nucléaires militaires. Pour cela, nous allons nous intéresser particulièrement au premier programme d’armement nucléaire au monde, le « Projet Manhattan », le projet secret des Etats-Unis de fabrication de l’arme nucléaire américaine de 1941 à 1945. Pour en savoir plus sur la prolifération des technologies nécessaires à l’élaboration de la bombe : Ministère de la défense des Etats-Unis, Militarily Critical Technologies List (MCTL), Part II: Weapons of Mass Destruction Technologies, 1998, en langue anglaise : Congrès des Etats-Unis,Technologies Underlying Weapons of Mass Destruction, chap.4 Technical aspects of nuclear proliferation, 1993, en langue anglaise : Premier essai nucléaire au monde à Trinity (Etats-Unis) en juillet 1945.

6 A quelle fin a été inventé le réacteur nucléaire ?
Le premier réacteur nucléaire au monde était destiné à expérimenter la possibilité de produire du plutonium. La raison d’être du réacteur nucléaire, c’est d’abord la bombe atomique. Illustration : croquis du premier réacteur nucléaire, CP-1 signifie Critical Pile (pile critique n°1). Le premier réacteur nucléaire au monde a été construit dans le cadre du « Projet Manhattan » par Enrico Fermi en 1942 à Chicago : c’est la première fois qu’on a obtenu une réaction en chaîne contrôlée de fission nucléaire. Le but était de confirmer la possibilité de produire du plutonium dans un réacteur nucléaire, pour fabriquer une bombe atomique. Les réacteurs nucléaires développés dans le cours du « Projet Manhattan » produisirent le plutonium nécessaire à la bombe lancée sur Nagasaki. C’est en irradiant l’uranium qu’on obtient du plutonium. Sous le flux de neutrons provoqué par la fission des atomes d’uranium 235, les atomes d’uranium 238 capturent des neutrons dans leurs noyaux et se transforment ainsi en atomes de plutonium 239. Le plutonium 239 et l’uranium 235 sont des éléments radioactifs fissiles qui, réunis en grande quantité, produisent une réaction en chaîne de fission nucléaire très violente. On se sert de l’uranium 235 et du plutonium 239 dans les bombes nucléaires à fission. Tous les réacteurs nucléaires fonctionnant à l’uranium produisent du plutonium. Pour obtenir le plus de plutonium 239 possible et le moins de plutonium 240 (qui affaiblit la réactivité), il faut retirer le combustible du réacteur à un moment T, qui dépend de la technologie du réacteur (dans les anciens réacteurs français fonctionnant à l’uranium naturel et au graphite, il ne fallait pas laisser le combustible plus de 200 jours en réacteur). Les huit pays qui possèdent aujourd’hui l’arme nucléaire ont tous construit des réacteurs pour parvenir à leurs fins. Sources : Récit détaillé du « Projet Manhattan » par le ministère de l’énergie américain, en langue anglaise : Sur le premier réacteur nucléaire : Croquis du réacteur CP-1 à Chicago, 1942

7 A quelle fin a-t-on retraité le combustible nucléaire ?
Pour extraire le plutonium du combustible irradié et l’utiliser dans une bombe nucléaire. Illustration : photographie de la première usine construite au monde pour extraire chimiquement le plutonium du combustible des réacteurs nucléaires (cette technologie s’appelle le retraitement). Elle a été construite dans le Tennessee par les Américains lors du « Projet Manhattan », dans le but de fabriquer la bombe atomique. Le retraitement est la méthode la plus aisée pour obtenir du plutonium. Il s’agit de dissoudre les barreaux d’uranium irradiés (en réacteur) dans diverses solutions chimiques (acide nitrique, kérosène et tributylphosphate [TBP]) pour en extraire le plutonium : ce sont de simples opérations de séparation chimique, couramment pratiquées dans les industries du plastique et des peintures. La plupart des produit chimiques utilisés pour extraire le plutonium du combustible irradié sont disponibles dans le commerce. La difficulté principale du retraitement réside dans la très forte radioactivité du combustible irradié. Le procédé d’extraction d’Areva en France (Purex) est fondé sur la méthode découverte par les Etats-Unis. Les huit pays, qui possèdent aujourd’hui l’arme nucléaire, ont tous construit des usines de retraitement pour parvenir à leurs fins. Vendre cette technologie revient à offrir la bombe nucléaire, à très court terme. Source : Extraction du plutonium lors du « Projet Manhattan », ministère de l’énergie américain, en langue anglaise : Usine de séparation chimique du plutonium de Oak Ridge, 1944

8 A quelle fin a-t-on enrichi l’uranium ?
Pour obtenir de l’uranium très enrichi en U235 et l’utiliser dans une bombe atomique L’illustration montre l’usine d’enrichissement de l’uranium par diffusion gazeuse, baptisée « Queen Mary ». Elle a été construite dans le Tennessee par les Américains dans le cadre du « Projet Manhattan » pour fabriquer la bombe atomique. Il s’agit d’enrichir l’uranium naturel en uranium 235 (qui n’en contient que 0,7 % à l’origine) et l’appauvrir en uranium 238. Il existe plusieurs technologies d’enrichissement dont la diffusion gazeuse, la diffusion thermale, la séparation électromagnétique, et la centrifugation. Les trois premières ont été développées simultanément durant le « Projet Manhattan » et ont produit l’uranium 235 de la bombe larguée sur Hiroshima. Bien que les usines d’enrichissement soient plus complexes à mettre en œuvre que les réacteurs nucléaires ou les usines de retraitement, ces technologies permettent d’accéder à de l’uranium hautement enrichi, utilisable dans une bombe nucléaire. Les soupçons actuels autour du programme nucléaire iranien, qui se dit pacifique, sont nourris par la construction d’une usine d’enrichissement de l’uranium en Iran. Les huit pays, qui possèdent aujourd’hui l’arme nucléaire, ont tous construit des usines d’enrichissement de l’uranium pour parvenir à leurs fins. Source : Enrichissement de l’uranium lors du « Projet Manhattan », ministère de l’énergie américain, en langue anglaise : Usine d’enrichissement d’uranium à Oak Ridge, 1944

9 Derrière la centrale, la bombe
Le nucléaire « pacifique » est une fable. La technologie nucléaire par sa capacité à offrir un armement nucléaire contribue à fragiliser la paix dans le monde. Les passerelles du nucléaire civil vers la bombe sont nombreuses puisque le nucléaire civil procède entièrement du nucléaire militaire. les technologies civiles nucléaires (l’enrichissement des matières fissiles, l’irradiation du combustible en réacteur et le retraitement-extraction) ont d’abord été conçues pour créer la bombe. Si des terroristes ou un Etat en conflit s’emparaient de matières nucléaires mais qu’ils n’avaient pas les moyens techniques de faire une bombe atomique, ils pourraient toujours répandre la radioactivité au moyen d’un explosif (bombe « sale »), le résultat serait redoutable pour les populations exposées. L’empoisonnement de Litvinenko au polonium 210, en 2006, nous laisse entrevoir les conséquences dramatiques de la dissémination d’une substance radioactive dans notre environnement.

10 L’uranium appauvri : quand les déchets nucléaires se transforment en armes de guerre
L’industrie nucléaire civile produit des quantités très importantes d’uranium appauvri. Les militaires l’utilisent dans la bombe nucléaire et en font des projectiles. Les civils en supportent les conséquences sanitaires. Illustration : munitions à l’uranium appauvri, Etats-Unis, 1987. L’uranium appauvri (UA) est un sous produit de l’enrichissement du combustible et du retraitement du combustible usé. L’enrichissement d’une tonne d’uranium naturel donne 130 kg d’uranium enrichi et 870 kg d’uranium appauvri. Le stock mondial d’uranium appauvri dépassait 1,2 million de tonnes en 2002. L’UA est un composant des armes nucléaires. Il sert de réflecteur dans les bombes : il retient les neutrons dans la bombe et permet ainsi à la réaction en chaîne de fission nucléaire de ne pas s’affaiblir. L’UA peut aussi être utilisé comme bombe radiologique ou bombe sale. Du fait de sa forte densité, l’uranium appauvri est utilisé dans les projectiles et les blindages. L’UA est pyrophore : il se vaporise à l’impact (à peu près 30 % de sa masse) et contamine ainsi l’environnement et les êtres vivants. L’UA a des effets néfastes sur la santé car il est chimiquement toxique (c’est un métal lourd) et radioactif (et donc radiotoxique). L’UA pourrait être une des causes du Syndrome de la guerre du Golfe. Des munitions à l’UA ont servi, par centaines de tonnes, lors des deux guerres d’Irak (1991 et 2003), en Bosnie et au Kosovo en 1995, en Afghanistan en 2001 et au Liban en Les munitions à l’UA sont utilisées par les armées d’une dizaine de pays (dont la France) et sont considérées comme des armes conventionnelles malgré leur toxicité chimique et leur radiotoxicité. Sources : Mary Byrd Davis, La France nucléaire, Wise-Paris, 2001 Lien sur l’UA, en langue anglaise : Bruno Barrillot, Le complexe nucléaire, CDRPC/Réseau « Sortir du nucléaire.

11 Qu’en dit l’Etat français ?
« Aucun programme électronucléaire civil dûment contrôlé n'a connu de détournement de matières. » « Aucune matière, aucune technologie, aucun matériel nucléaire n'est exporté s'il comporte un risque d'utilisation militaire. » « L’énergie nucléaire en 110 questions », Publication du Ministère de l’Industrie. Les citations de la diapo sont tirées de « L’énergie nucléaire en 110 questions », publication du Ministère de l’Industrie français, téléchargeable ici : Pour l’Etat français, l’exportation de technologies nucléaires civiles ne fait courir aucun risque de prolifération. Nicolas Sarkozy a déclaré à l’ONU, en septembre 2007, que le nucléaire civil était le meilleur rempart contre la prolifération vers l’arme atomique : « La France est prête à aider tout pays qui veut se doter de l'énergie nucléaire civile (…) . Il n'y a pas une énergie de l'avenir pour les pays occidentaux, et des pays d'Orient qui n'auraient pas le droit d'y avoir accès". "C'est d'ailleurs la meilleure réponse à ceux qui veulent, en violation des traités, se doter de l'arme nucléaire", a-t-il ajouté, faisant allusion à l'Iran. La France a-t-elle vraiment contribué à la paix en disséminant des technologies nucléaires civiles dans le monde entier depuis 60 ans ? Nous allons voir ce qu’il en est vraiment dans les deux prochaines diapos.

12 Comment la France a-t-elle fabriqué sa bombe ?
La France a acquis la bombe atomique en s’appuyant sur son programme électronucléaire civil et en-dehors de tout débat démocratique. Le nucléaire civil a servi de paravent au nucléaire militaire. « Aucun programme électronucléaire civil dûment contrôlé n'a connu de détournement de matières » a déclaré le Ministère français de l’Industrie. C’est pourtant ce que la France a fait pour accéder au club des pays détenteurs de l’arme nucléaire. Les Etats-Unis, l’URSS et le Royaume-Uni, les 3 pays qui possédaient à l’époque la bombe nucléaire, ne voulaient pas partager ce secret avec la France, qui a donc développé un programme nucléaire à l’apparence civile pour déguiser ses activités militaires. En France on a recouru à l’énergie nucléaire d’abord pour obtenir la bombe, en maintenant une ambiguïté sur la nature du programme nucléaire. Ainsi, la production de plutonium a d’abord été justifiée en invoquant les besoins urgents d’énergie de la France. Les réacteurs Uranium Naturel Graphite Gaz (UNGG, développés dans les années 50 et 60) ont été conçus spécialement pour la bombe, car ils permettaient de décharger le combustible pendant le fonctionnement du réacteur et donc de recueillir le maximum de plutonium 239. Les réacteurs G1, G2, G3, le premier réacteur d’EDF à Chinon, l’usine de retraitement à Marcoule étaient les éléments de la chaîne de fabrication de l’arme atomique. Les premiers réacteurs et l’usine de retraitement étaient « déguisés » en installations nucléaires civiles. Les premières années du programme de fabrication de la bombe, le parlement français en ignorait tout et le Président du Conseil de l’époque a menti à plusieurs reprises sur la volonté de l’Etat de construire la bombe. Ainsi Edgar Faure (alors Président du Conseil) a déclaré en 1955 : « (…) nous avons décidé d’éliminer les recherches [atomiques ndla] consacrées aux utilisations de caractère spécifiquement militaire, nous nous limiterons donc à des utilisations civiles. » Dans le même temps, il accordait des crédits à la recherche nucléaire militaire et plusieurs établissements étaient créés à cette fin (Vaujours, Villeneuve-Saint-Georges). 5 ans plus tard, la France procédait à un essai nucléaire dans le Sahara. Sources : Gabrielle Hecht, Le rayonnement de la France , La Découverte, (Surtout la première partie Le nucléaire et ses régimes technopolitiques). Bruno Barrillot, Le complexe nucléaire, CDRPC/Réseau « Sortir du nucléaire », 2005. Marie-José Lovérini, Le Commissariat à l’Energie Atomique, Gallimard, 1995

13 La France n’a eu de cesse d’exporter des technologies nucléaires vers des dictatures
1 Les sales affaires de la « France nucléaire » en photos : Illustration n°1 M. Giscard fait visiter le centre nucléaire de Marcoule au Shah d’Iran en 1974 (premier en partant de la gauche). L’Iran a versé plus de 1 milliard de dollars pour construire l’usine d’enrichissement d’uranium Eurodif, dans la Drôme. Illustration n° 2 M. Chirac fait visiter le centre nucléaire de Cadarache à Saddam Hussein, en 1975, avec qui il venait de signer un accord de coopération nucléaire. Pourtant Saddam Hussein ne cachait pas sa volonté de posséder la bombe atomique, il a déclaré deux mois avant la signature de l’accord sur la coopération nucléaire : « L’accord avec la France est la première étape concrète de la production de l’arme atomique arabe ». Peu après, la France a vendu un réacteur nucléaire à l’Irak (le réacteur Osirak). Illustration n°3 Lors de la libération des otages bulgares et palestinien en Libye en 2007, M. Sarkozy a signé un accord de coopération sur le nucléaire civil avec Kadhafi. Kadhafi souhaitait jusqu’en 2003 obtenir la bombe nucléaire et la même année, un cargo chinois qui transportait des centrifugeuses pour enrichir l’uranium, a été intercepté en direction de la Libye. 3 2

14 La France met en péril la paix mondiale depuis 60 ans
Pays auxquels la France a vendu du nucléaire « à des fins pacifiques » : Israël  possède la bombe Iran  cherche à posséder la bombe Irak  cherchait à posséder la bombe Pakistan  possède la bombe Inde  possède la bombe Afrique du sud sous l’Apartheid  a possédé la bombe Illustration : missile balistique intercontinental à têtes nucléaires. Ces pays cherchaient tous à posséder la bombe quand la France leur a vendu des technologies proliférantes. C’est donc en connaissance de cause que l’Etat français a mis en péril la paix mondiale, pour engranger des devises. On trouve pourtant sur le site web du Ministère français de l’Industrie cette déclaration :« Aucune matière, aucune technologie, aucun matériel nucléaire n'est exporté s'il comporte un risque d'utilisation militaire ». Israël : La France a aidé à la construction d’un réacteur de recherche (EL-102) en 1956 à Dimona, en Israël. Aide à la fabrication d’une usine d’extraction du plutonium (retraitement) sur le modèle de l’usine de retraitement de Marcoule dans le Gard. Collaboration directe à l’élaboration de la bombe israélienne. Israël possèderait aujourd’hui 200 bombes nucléaires. Inde : la France a participé à la construction dès 1971 d’un surgénérateur (FTBTR) en Inde sur le modèle du surgénérateur Rapsodie situé à Cadarache dans les Bouches du Rhône. Le surgénérateur permet de produire encore plus de plutonium que les réacteurs à fission classiques. La France a aussi fourni du combustible très enrichi en plutonium. En 1974, l’Inde procédait à son premier essai nucléaire. Pakistan : en 1973, la France vend une usine d’extraction du plutonium au Pakistan mais doit en arrêter la construction en 1978 sous la pression des Américains, qui ne croient pas à l’utilisation pacifique de ces installations. En 1998, le Pakistan procédait à son premier essai nucléaire. Iran : la France invite le Shah d’Iran en 1974 à entrer dans le capital de l’usine d’enrichissement d’uranium Eurodif (dans la Drôme) à hauteur de 1 milliard de dollars, en échange de quoi l’Iran devait bénéficier de 10 % du combustible enrichi produit par l’usine pour ses futurs réacteurs nucléaires. La France souhaitait aussi vendre à l’Iran 2 réacteurs. Le renversement du Shah d’Iran par la République Islamiste provoqua la panique de l’Etat français, qui refusa alors que l’Iran devienne actionnaire d’Eurodif. Le conflit lié au remboursement de la part iranienne d’Eurodif débouchera sur plusieurs assassinats dans des attentats et des prises d’otages. Irak : Vente d’un réacteur de recherche « Osirak » et de combustible à l’uranium très enrichi (matière très proliférante) en En 1978, les Français vendent un laboratoire d’extraction du plutonium. Le réacteur est bombardé par les Israéliens en 1981, de peur que Saddam Hussein n’obtienne la bombe. L’Irak a arrêté son programme d’armement nucléaire après la première guerre du Golfe. Afrique du sud sous le régime de l’Apartheid : la France a vendu deux réacteurs nucléaires de 900 MW (situés à Koeberg) en 1976, ainsi que de l’uranium enrichi. L’Afrique du sud a reconnu posséder 6 bombes A mais a abandonné son programme d’armement nucléaire en 1991. Cette liste n’est pas exhaustive. La France a aussi vendu les vecteurs (missiles, avions, sous-marins…) de la bombe à certains de ces pays, en même temps que les technologies nucléaires. Sources : Pierre Péan, Les Deux Bombes, Editions Fayard, 1982 Bruno Barrillot, Le complexe nucléaire, CDRPC/Réseau « Sortir du nucléaire.

15 Nucléaire français : deux visages mais un seul complexe nucléaire
Areva fournit les matières nucléaires pour l’industrie civile et militaire. Les centres de recherche nucléaire en France mêlent installations civiles et militaires : Nucléaire militaire Nucléaire civil Illustration : photographie du centre de recherche nucléaire de Marcoule, dans le Gard. A droite le bâtiment coloré est l’usine Melox, installation civile qui produit du combustible au plutonium (le mox) et à gauche un réacteur Célestin, installation militaire, qui produit du tritium (a produit longtemps du plutonium 239) à destination des armes nucléaires françaises. 20 mètres séparent les deux installations… Le nucléaire civil et le nucléaire militaire ne forment qu’une seule et même entité en France : -Le développement de l’industrie civile du plutonium en France [plus grande usine de retraitement du monde à La Hague (50), fabrication du combustible Mox (au Pu)] et les nombreux transports de plutonium sur route qui en sont la conséquence, démultiplient les risques de détournement de cet ingrédient de la bombe atomique et les risques d’un acte terroriste visant à disséminer la matière nucléaire. -Le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) est l’organe qui conduit les recherches sur l’énergie nucléaire en France, depuis 1945. Le CEA travaille indifféremment sur le nucléaire militaire et civil. Cet organe se partage en deux entités : la Direction des Applications Militaires (DAM), qui conduit les recherches sur la bombe nucléaire et la Direction civile, qui conduit les recherches sur le nucléaire civil (réacteur de 4è génération, ITER…) et autres. Les chercheurs du CEA peuvent aisément passer de la recherche civile à la recherche militaire et réciproquement. Les subventions du CEA par l’Etat, en 2006, vont à 60 % à la partie « Défense » (développement de l’armement nucléaire) et à 40 % à la recherche civile. -« Toutes les activités industrielles en amont de la production du plutonium ou de l’uranium enrichi sont communes aux filières militaires et civiles » Bruno Barillot (voir ci-dessous). -Ce sont les mêmes entreprises qui construisent les réacteurs civils et militaires (Areva*, Bouygues, Schneider Electric…). -Les matières nucléaires destinées à l’industrie civile et militaire sont fournies par un seul fournisseur : Areva. *Areva est le groupe industriel du nucléaire français, il appartient très majoritairement à l’Etat (via le CEA). Sources : Les transports de l'industrie du plutonium en France - Une activité à haut risque, Rapport WISE-Paris, 2003 : Bruno Barrillot, Le complexe nucléaire, CDRPC/Réseau « Sortir du nucléaire. Site Internet du CEA, Partie « Défense » consacrée au nucléaire militaire : Rapport financier du CEA 2006 :

16 La prolifération se fait en toute légalité
Le Traité de Non Prolifération (TNP) est un pompier pyromane : Le TNP tente de bloquer la prolifération de l’arme nucléaire ET favorise la dissémination du nucléaire civil dans le monde. Si le nucléaire civil se développait à grande échelle dans le monde, la prolifération deviendrait un cauchemar insoluble. Le Traité de Non Prolifération nucléaire (TNP) interdit la possession des armes nucléaires en dehors du « Club des 5 » (pays qui ont acquis la bombe avant 1967 : Etats-Unis, Russie, Royaume-Uni, France et Chine) mais il encourage chaudement le recours au nucléaire civil et soutient l’échange des technologies civiles (voir les deux premiers alinéas de l’article IV du TNP). Or l’on sait parfaitement que ces technologies ont permis, permettent et permettront d’accéder à la bombe. Ainsi on a disséminé dans le monde, depuis 1945, plus de 650 réacteurs de recherche, dont la majorité utilisent un combustible à l’uranium très enrichi, matériau de la bombe A. « Aujourd’hui, le Traité de non-prolifération (TNP) est devenu une coquille vide de sens puisqu’il n’est respecté ni par les puissances nucléaires qui se refusent au désarmement nucléaire comme promis dans l’article 6 du traité, ni par un certain nombre d’États dits « non dotés d’armes nucléaires » qui, au prétexte de développements civils, tentent de se constituer secrètement un arsenal nucléaire.» Bruno Barillot Sources : Texte complet du TNP : Bruno Barrillot, « Le complexe nucléaire », CDRPC/Réseau « Sortir du nucléaire.


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