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Introduction à la pensée philosophique : Modernité et Rationalité Cours Info B111 Prof. Ph. Goujon Assistante L. Masclet.

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1 Introduction à la pensée philosophique : Modernité et Rationalité Cours Info B111 Prof. Ph. Goujon Assistante L. Masclet

2 2 Introduction Attentes par rapport au cours : 1.Une connaissance approfondie du cours, c’est-à-dire une maîtrise des concepts et des théories. 2.Une réflexion sur le cours, une compréhension transversale de la matière. Exercice et examen : 1.Un exercice surprise de réflexion durant l’année 2.Un examen écrit sur deux questions de 4h. La problématique : qu’est ce qu’être moderne? 1. Analyse historique : comment l’esprit scientifique est-il né en Grèce et quel fut son développement historique? 2. De la Grèce, au Moyen Age, à la Renaissance des Lumières... Importance du rapport à la Religion. La rationalité a en fait pour origine les débats internes au religieux. 3. Étude des grands hérauts de la rationalité : Galilée, Descartes, Kant, etc.

3 3 Introduction Comprendre le développement technologique dans son rapport avec l’humain. Lien science/technique/politique/culture. L’idée générale est de comprendre l’évolution historique de ce lien complexe. Objectifs et enjeux du cours : 1.Apprendre une méthode de réflexion et d’analyse. 2.Voir comment dans notre culture la rationalité scientifique a pu se construire? Qu’est-ce que la modernité dans une perspective historique? La modernité est porteuse d’une nouvelle conception du monde et de l’homme, et donc d’une nouvelle rationalité. L’informatique naquit durant cette période. Compréhension de la complexité du monde moderne.

4 4 Plan du cours 1.Qu’est-ce que, et pourquoi la philosophie? Quels sont ses rapports avec la technique, mais aussi et surtout avec la science. Dans notre société moderne, l’action est plus valorisée que la réflexion (ce qui n’était pas le cas avant.) –La méthode « formelle » La « forme » est opposée au contenu. La forme d’un raisonnement est la logique de la réflexion. Le concept de validité renvoie à la forme, celui de vérité renvoie au contenu (au monde.) La philosophie traite aussi bien de la forme que du contenu. Importance de parvenir à distinguer ses méthodes. –Distinction opinion/pensée

5 5 Plan du cours 2.La Grèce antique La philosophie naît de la transmutation du mythe. Extirpe du mythe une représentation : la généalogie. Remplace les dieux par des concepts. 3.Le Moyen Age -Triangle : Religion/ Platonisme/ Aristotélisme -Fin du Moyen Age : séparation entre le « Monde Physique » (Raison) et le « Monde Métaphysique » (Foi)  signifie : « victoire » de l’aristotélisme. Apparition de 3 domaines distincts à la fin de cette époque : –La science de la nature (issue de la séparation Raison/Foi) –La moralité (avec l’homme comme nouvelle référence morale) –La sphère sociale (la raison va être le ciment du social)

6 6 Plan du cours 4.La Modernité Développement de 2 courants : –La tabula rasa et l’avènement de la Raison : nouveau rapport au monde –Mais l’homme devient aussi une intériorité : Subjectivité.  Apparition des sciences politiques : Deux conceptions : - État doit intervenir au minimum dans société :Locke //Libéralisme - État sert à garantir l’ordre social (Hobbes, Rousseau)  Convergence : La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. La Loi devient la liaison, l’intersection entre la raison et le sujet. –Les concepts d’Information et de Communication vont devenir les nouvelles valeurs centrales de la modernité. L’informatique cherche à supprimer la polysémie du langage. Ouverture vers la post-modernité. Importance du sujet disparaît au profit de la raison : recherche de totalité. Pense l’Histoire. Choses comme orientée vers une fin : flèche du temps

7 7 Préambule Documentaire : Abraham et le bataillon des assassins.  A qui les gens obéissent-ils? Cours : prendre conscience de la nécessité d’avoir des outils pour réfléchir. Principes, bases et fondations de la réflexion. Méthodes et discours philosophiques : voir le monde à travers la raison.

8 8 Préambule : méthode 1.Contextualisation – débuter par l’opinion commune sur le problème (ne pas commencer la réflexion par la résolution) Ouvrir au sujet de façon problématique Définir une hypothèse de travail – structure de la réflexion 2.Démontrer et argumenter (entre autres par le biais d’exemples) Opérer une réflexion dialectique (retour sur les énoncés de départ après réflexion) Construire des définitions après les analyses argumentées 3.La conclusion doit non seulement synthétiser le chemin parcouru, mais elle doit aussi surtout ouvrir à une autre réflexion –Pas de définitions toutes faites (pas de dictionnaire) –Ne pas employer le « je » mais bien le « nous » –Veiller à la cohérence dans le développement (pas de sauts logiques) –Attention autant à la forme qu’au contenu

9 9 Préambule : méthode Trois parties : 1.Introduction : -Contexte : repositionner le problème posé sur un arrière-plan. montrer que c'est un problème qui a un sens. -Problématique : thème est donné, concerne 20 siècles. Délimiter une parcelle. Angle d'attaque choisi et justifié. Transformer le thème en problème. -Plan : annonce ce que l’on va dire. Mais doit pas donner la réponse immédiatement. Seulement poser la question. Le travail doit démontrer quelque chose. La thèse est à la fin.

10 10 Préambule : méthode 2. Développement : Sous parties (en général trois : thèse, antithèse, synthèse) - Thèse -Antithèse : pousse la thèse à l’extrême, pour faire prendre conscience que la thèse n’est pas toute la vérité; qu’elle peut aboutir à des contradictions. -Synthèse : embrasse et dépasse le parcours déjà fait. Embrasse les deux parties pour mieux les dépasser. 3. Conclusion : Deux parties - élaborer une synthèse rapide - ouvrir le problème. J'ai conscience que mon traitement est limité par rapport à la problématique. Montrer que je suis capable d'envisager une suite au travail

11 11 Préambule : méthode Exemple : Y a-t-il une différence entre penser et avoir une opinion? Etapes préliminaires : -lire le sujet, voir ce que j’en sais déjà (cf. cours) -Répondre concrètement à la question (pas seulement définir les termes : définitions dépendantes d’un contexte) -Y a-t-il des choses qui paraissent évidentes? Partir des évidences pour s’interroger. Créer une dynamique Rédaction : Introduction : Reformuler le sujet. Partir de évidences (ex. similitude pensée/opinion : « je pense que », exemples de la vie courante…) Montrer que le sujet est plus complexe (ex. ce qui caractérise opinion est que j’y crois) Transition (ex. pensée serait-elle pas opposée à l’opinion?) : contre- exemple : opinion commune ne va pas de soi.

12 12 Préambule : méthode Première partie : partir de la position la plus simple, la plus commune. Deuxième partie : interroger les concepts (ex. Qu’est-ce qui caractérise la pensée? Qu’est-ce qui la différentie de l’opinion? Passe de ressemblance à opposition). Troisième partie : Premier temps, pense que pensée et opinion sont identique, dans un deuxième temps, voit que opposé. Donc penser = soumettre à l'examen nos opinions. Donc peut pas penser en ayant une opinion. Ouvre la question des conditions qui permettent la pensée. Peut pas être constamment ouvert, présent à soi-même. Peut pas être constamment dans la pensée, sinon ne peut pas aimer...

13 13 I. La philosophie Distinction opinion/pensée –Opinion et pensée semblent liées par la subjectivité. L’opinion est une activité de l’esprit, et fait donc partie de la pensée. Et la pensée semble englober l’opinion. –La pensée analyse le problème : développement de l’analyse et argumentation des idées. Elle renvoie à un raisonnement rationnel, de portée générale. Elle évite tout rapport au « je », à l’expérience personnelle. La pensée repose sur la détermination et l’évaluation de critères d’évaluation. La pensée est un cheminement dans le temps. –L’opinion est subjective, spontanée, immédiate, infondée rationnellement et aux critères indéterminés. Il est impossible de vérifier sa véracité.

14 14 I. La philosophie Distinction opinion/pensée –La pensée s’oppose en fait à l’opinion, elle refuse l’emploi de certitudes, remet en cause les opinions toutes faites. =Propre de la philosophie. C’est une analyse cherchant à « démonter » les opinions et les certitudes sur lesquelles elles reposent. Philosophie et pensée se fondent sur la réflexion, un retour sur nos jugements. Elle est synonyme de liberté de pensée, de remise en question de l’ordre établi, des idées reçues. –Ouverture vers une réflexion sur le statut des sciences.

15 15 I. La philosophie Apprendre = sortir de l’opinion. Ce n’est pas spontané : demande une attitude humble. Accepter que je ne sais pas tout et accepter de rencontrer l’autre dans sa différence. Remettre en cause ses croyances, explorer d’autres points de vue. (//Socrate). Accepter la difficulté de s’arracher de sa conviction et aller au bout de l’analyse par souci de vérité La philosophie renvoie à une méthode, mais aussi à une histoire. Caractéristique : née à la frontière de deux mondes : le monde occidental et l’Asie mineure. La philosophie se définit par une histoire qui se construit contre les savoirs spontanés. Distinguer deux mondes: langage technique et langage élaborés : renvoie au sens qu'on donne au monde, signification, non seulement comment ça fonctionne, mais quelle est la signification (culture,...). Le langage élaboré, le langage de la philosophie renvoie à des questions qu’on ne peut pas résoudre par l’unique l'intermédiaire des codes.

16 16 I. La philosophie Intérêt technique : langage technique. Intérêt herméneutique, interprétatoire : : vise à interroger nos lunettes, le cadrage que nous donnons au monde, en prendre conscience et tenter de s’en libérer.  approche des sciences humaines (sociologie…) : comment ça fonctionne? Intérêt émancipatoire : réflexif. Comment ça devrait fonctionner? Normatif. Pose la question des limites des cadrages pour mieux les démonter. (ex. statut de technique dans notre société, statut de l’humain,…)  approche de la philosophie

17 17 I. La philosophie Idée de double culture (séparation entre domaine littéraire et domaine scientifique/technique) est une idée fausse. Seulement des types de langages différents. Culture est une totalité, n’est pas divisée. Influence de sciences sur littérature et inversement. Mais processus de sectorialisation en cours. (complexité et augmentation de la productivité) Or on ne peut pas se passer de poser des questions non sectorielles, les questions de sens = rôle de la philosophie.

18 18 I. La philosophie Cicéron : mot philosophie aurait été créé par Pythagore, un grec au 6ème siècle avant J-C, dont l'influence a été très grande en Grèce: « philosophos » = « ami de la sagesse » Mot passe dans toutes les langues Jusqu’à la fin du moyen-âge, distinguait pas sciences et philosophie. Fin XVIIIème : distinction philosophie naturelle(renvoie à nature) et philosophie morale (renvoie à l’homme) XIXème : mot « sciences » apparaît (=philosophie naturelle) ; positivisme. XXème : après la seconde guerre mondiale, et l’expériences communistes, replis de la philosophie. Plus la vocation de donner de grandes réponse, mais de s’interroger (critique).  Changement : antiquité et moyen Age, les penseurs était considéré comme l’élite. Après, émergence de nouvel adage : l’homme veut se rendre « maître et possesseur de la nature ». Valorisation de l’action sur le monde >< contemplation, associée à la philosophie.

19 19 II. La Grèce Antique Protohistoire de la Grèce Invasions : - Achéens (XV av. J-C) – Ioniens – Eoliens – Doriens (XIIème siècle av. J.-C.: destructions). Conséquences négatives mais aussi apports positifs des invasions. La pensée va se développer à la frontière (rencontre) des cultures de l’Asie Mineure d’une part et des Doriens de l’autre. Doriens : détruisent les villes achéennes et ioniennes. Disparition de l’écriture. Retrait culturel.

20 20 II. La Grèce Antique Civilisation misséenne : écriture (linéaire A et linéaire B) Structure : religieux, guerriers (ordre, autorité), et scribes (domaine des impôts, enregistre et écrivent règles). Peuple sans influence politique,uniquement support économique. Après l'invasion des doriens : opposition directe entre peuple et guerriers.  Apparition des 7 sages, dont Thalès de Milet, qui veulent réformer par la pensée et l’esprit critique pour stabiliser la société en tension. Première pensée politique et économique

21 21 II. La Grèce Antique Du mythe à la philosophie Thalès est souvent considéré comme le premier philosophe, mais il faut relativiser : -Poème « Les travaux et les jours » d’Hésiode entre le VIIIème et le VIIème siècles av. J.-C. Hésiode dépeint une vie heureuse, apologie de la justice et du travail. Développement d’un raisonnement sur ce qu’est la vraie justice, opposée à la justice des Rois, des plus forts : émergence de la pensée critique. Thalès de Milet s’intéresse essentiellement à l’astronomie et aux sciences mathématiques. Importante spéculation scientifique en parallèle à de nombreuses réflexions politiques sur la gestion de la cité. Développement d’une réflexion essentiellement pratique (morale).

22 22 II. La Grèce Antique Hésiode, Des travaux et des jours (extrait) : « La justice: O Persès ! Grave bien mes conseils au fond de ton esprit. Écoute la voix de la justice et renonce pour toujours à la violence : telle est la loi que le fils de Saturne a imposée aux mortels. Il a permis aux poissons, aux animaux sauvages, aux oiseaux rapides de se dévorer les uns les autres, parce qu'il n'existe point de justice parmi eux ; mais il a donné aux hommes cette justice, le plus précieux des biens. Si dans la place publique, un juge veut parler avec droiture et avec prudence, Jupiter à la large vue lui accorde la richesse ; mais s'il se parjure volontairement, s'il blesse l'équité par de faux témoignages, il subit des maux sans remède ; la gloire de sa postérité s'obscurcit d'âge en âge, tandis que d'âge en âge la postérité de l'homme juste devient plus illustre. Écoute mes utiles conseils, imprudent Persès ! Rien n'est plus aisé que de se précipiter dans le vice : le chemin en est court et nous l'avons près de nous ; mais les dieux immortels ont baigné de sueurs la route de la vertu : cette route est longue, escarpée et d'abord hérissée d'obstacles ; mais quand on touche à son sommet, elle devient facile, quoique toujours pénible. »

23 23 II. La Grèce Antique Du mythe à la philosophie Le sens philosophique de la « theoria » (litt. « Voir, observer le paysage ») part de l’observation; la philosophie naît donc de l’étonnement face aux choses de la vie. Les Dieux faisaient également partie de l’observation: interpénétration des mondes divins et terriens, de l’invisible et du visible. Théoros met en œuvre un nouveau rapport au monde : questionnement. Les religions grecques: 1.Les religions grecques ne reposaient pas sur une révélation (importante distinction avec le christianisme) et donc sur aucun écrit. 2.Elles reposent sur des pratiques rituelles. 3.Elles sont anthropomorphiques et polythéistes. 4.La religion maintient un voile, une certaine ignorance. →Les religions grecques n’étaient pas structurées.

24 24 II. La Grèce Antique Du mythe à la philosophie Le mythe: « Mythos » signifiait parole; maintenant histoire. « Logos » signifiait histoire, langage; maintenant raison. A l’opposé de la religion, le mythe déchire le voile de l’ignorance! Le mythe est une structuration du monde, un récit théorique. Parallèle important avec le rite – action pratique. Le mythe repose sur le dévoilement des Dieux, sur l’étalement du mystère dans un discours originel reposant sur une architecture généalogique. Les textes mythiques renvoient à l’origine de la philosophie (utilisation du mythe par les grands philosophes.) Le mythe est généalogiquement structuré, et donc rationnel.

25 25 II. La Grèce Antique Du mythe à la philosophie Le mythe (suite): →Le mythe est le résultat de l’interpénétration, l’enchevêtrement des mondes visible et invisible. Les sociétés traditionnelles étaient extrêmement complexes puisqu’elles prenaient en considération les éléments issus du monde invisible, par le biais des devins mais aussi des poètes. Grande importance de la mémoire des origines: comprendre le rapport présent à l’invisible réfère nécessairement au passé. Le mythe repose sur une pratique généalogique qui suppose trois choses : -ordonnancement des noms -narration qui raconte et décrit les évènements -structuration topologique : lieux.  Apparition du catalogage (catalogos : disposer les choses de manière ordonnée par concept chez Platon par exemple). La généalogie doit être perçue comme un schème (principe explicatif) qui permet diverses connaissances/perceptions de la réalité.

26 26 II. La Grèce Antique Du mythe à la philosophie Le mythe (suite): Les 3 caractéristiques du mythe: 1.Le mythe fonctionne dans le temps (fractionne la réalité qu’il traduit dans le discours): il structure le temps, et se présente donc comme une activité de connaissance. 2.Il repose sur une structuration hiérarchique. 3.Le problème du symbole: la symbolique permet de traduire l’indicible. Le mythe est un discours qui dit ce qui ne peut être dit. La représentation n’est pas la compréhension, puisque toute description est déjà un mensonge (Hésiode : le mensonge est la règle et la vérité l’exception. Par exemple dans le fait de décrire la naissance des dieux, alors que ne sont pas nés. Provient de l’impossibilité de décrire adéquatement les choses ). Pour surmonter l’inadéquation du langage, les grecs déploient le réel selon un modèle puisé dans l’expérience quotidienne, qu’est le modèle de parenté.

27 27 II. La Grèce Antique Du mythe à la philosophie Le mythe (suite): → La description archaïque du réel est active, constitutive de la réalité. Le mythe est une construction de la réalité. Le poète réalise une activité transcendantale (condition de possibilité), et préfigure donc de la démarche philosophique. → Un mythe est un discours complexe à propos d’une réalité complexe où s’enchevêtre le visible et l’invisible, qui se déploie selon une logique qui lui est propre, temporelle et topologique, en fonction d’un schème transcendantal, qui unifie et régularise l’expérience. 3 types de mythes : Cosmogonie : généalogie du cosmos. Théogonie : généalogie des dieux. Anthropogonie : généalogie des hommes.

28 28 II. La Grèce Antique Différence entre mythe et religion Le christianisme se fonde sur une structure fondamentale de rapport au monde : mystère, miracle, inexplicable, qui fonde la croyance. Là où la raison atteint ses limites, on demande de croire parce qu ’on ne peut pas expliquer. Principe fondamental de religion est l’ignorance: peut pas connaître, ne sert à rien de chercher à comprendre parce que demande de croire. Présuppose l'ignorance Mythe au contraire cherche la transparence, dévoile les choses. Dévoile, rapatrie le mystère dans les discours  Tension entre mythe et religion, qui se retrouve dans la tension entre philosophie et religion, entre une Généalogie qui veut dévoiler les choses et le mystère

29 29 II. La Grèce Antique Du mythe à la philosophie La philosophie: →La philosophie provient d’une modification de la pratique du mythe. Le mythe va donc subir une transmutation. La philosophie va conserver la structure du mythe, qui va donner naissance à l’argumentation, à la pensée logique. Que les philosophes proviennent des cités de Milet ou d’Ephese, le fondement de leur pensée reste le même. Ils pensaient sur les choses qui sont (les étants d’Heidegger): leur grande préoccupation n’était pas l’être, mais bien la genèse de l’Un à partir du multiple. Les Grecs vont transformer la pratique généalogique du mythe en une genèse de la physique, une étude des origines et de l’évolution.

30 30 II. La Grèce Antique Les grandes périodes de la philosophie antique : 600 à 450 av. J-C, période de jeunesse : philosophie présocratique Socrate (-470 à -399), enseignement de Platon (-428 à -348) et d’Aristote (- 384 à -322). Correspond à déclin de la démocratie athénienne. 323 av. J-C, Mort d’Alexandre le Grand, fin du monde Hellénique, début du monde Hellénistique, centré sur Alexandrie. Stoïcisme et Épicurisme. Constantin, premier empereur romain à se convertir au christianisme, et la diffusion immense du Christianisme, se marque la fin de la philosophie grecque antique, marquée par la liberté de penser, pour tomber dans le dogmatisme. 330 après J-C, les écoles sont fermées. Le latin devient la langue commune à toute l’Europe. (Attention: les dates peuvent varier selon les sources et sont souvent approximatives)

31 31 II. La Grèce Antique Les présocratiques –L’école des Ioniens: La cosmologie et la physique. Thalès de Milet 1. L’eau est le principe arché de toute chose (// mythe de Thétis,…) 2. La terre flotte sur l’eau (//idée de terre comme disque plat qui subsiste jusqu’au pythagoriciens). 3. Le monde est plein de Dieux Anaximandre Un des premiers à s’élever au-delà d’une conception purement physique: le principe premier chez lui est l’indéterminé (apeiron), une notion abstraite. C’est un savant qui cherche à expliquer la réalité, à modéliser le monde. Anaximène renvoie lui aussi l’existence du monde à une substance unique: l’air (principe de la condensation). Retour à une conception physique du principe.

32 32 II. La Grèce Antique Les présocratiques Héraclite d’Ephèse Sa physique se suffit à elle-même, ne renvoie pas à des principes métaphysique. Le principe premier est le feu. C’est l’expérience sensible qui prime chez lui, la réalité. Tout est régi par le conflit entre les contraires. Le conflit est créateur, les forces opposées se compensent, s’équilibrent, et peuvent s’unir dans quelque chose qui les dépasse et les intègre. La diké est l’ordre sous-jacent à la diversité. Importance du mobilisme: tout est unité et multiplicité, mouvement perpétuel en vertu du principe de diversité. Le premier a amener une réflexion sur la vie sociale, sur le politique, sur l’homme et son histoire: début de la morale. Tout bouge, mais comment la connaissance est-elle possible? note : le mal comme péché originel n’existe pas chez les grecs, le bien est synonyme de connaissance, et le mal est dû à l’erreur.

33 33 II. La Grèce Antique Les présocratiques –L’école des Éléates: Xénophane de Colophon Aborde des problèmes spécifiquement philosophiques : 1.Critiques de la mythologie (scepticisme). 2.L’Un comme fondement de toute chose (métaphysique). 3.Conception du monde et de la destinée de l’homme (ontologie). Rupture car le principe de connaissance n’appartient pas au monde sensible. Parménide La connaissance est l’acte de se détourner de l’erreur, de remettre en cause ce que l’on prend pour acquis. Le philosophe doit prendre la voie de la pensée, du savoir, et non celle des opinions. Il doit vouloir saisir la complexité du problème. Parménide identifie la pensée à l’Être, à l’immobile. A travers son célèbre poème, il pose les conditions du tout savoir!

34 34 II. La Grèce Antique Les présocratiques Parménide (suite) 1.Le but de la philosophie est l’être 2.L’être possède une nécessité logique 3.Penser c’est développer sa raison 4.Etre et penser l’être sont identiques 5.Tout ce qui ne peut être pensé n’est pas Il dénie donc toute valeur au monde sensible (vs école de Milet). L’être est incréé, indestructible, continu, immobile et fini (modèle de la sphère parfaite). Parménide a défini l’ontologie rationnelle (conception de l’être renvoyant à la raison). Importance du concept d’unité.

35 35 II. La Grèce Antique Les présocratiques Xénon d’Elée Démonstration des contradictions de la thèse de l’adversaire : invente la Dialectique. Les paradoxes logiques (Achille et la tortue, la flèche, etc.) Puisque la pensée du multiple, du divisible mène à des paradoxes, la connaissance ne peut provenir que de l’indivisible, de l’Un. –L’école pythagoricienne: Distinction entre la philosophie de la nature et la philosophie de la morale. Pensée du multiple. Le point sans étendue est impensable.

36 36 II. La Grèce Antique Les présocratiques –Les écoles de la philosophie pluraliste: Anaxagore de Clazomène Astronome, attaqué pour impiété. Tente de concilier les concepts de l’Un (Eléate) et du multiple (Ioniens). 1.La matière est composée d’homéomères (parties éternelles aux qualités sensibles). 2.Présence d’éléments fécondateurs. 3.Ce qui change n’est que l’arrangement des parcelles. Toute chose est un mélange convenable d’homéomères ordonné par le nous. Donc, intelligibilité possible du réel. Connaître est retrouver l’ordre intelligible. Empédocle d’Agrigante Tourne le dos à l’éléatisme avec sa théorie des 4 éléments éternels. Les changements sont issus de la séparation de ces éléments. A nouveau, présence d’éléments supranaturels: l’amour et la haine. Alternance entre l’amour et la haine.

37 37 II. La Grèce Antique Les présocratiques –Les atomistes: Leucippe Apportent une réponses aux conflits de pensée entre le fini et l’infini, l’Un et le multiple: quelque chose de divisible mais pas à l’infini. Les éléments sont étendus mais insécables. Les atomes sont des êtres éternels parménidiens. Introduction du concept de vide. Démocrite d’Abdère Disciple de Leucippe : atome et vide, s’oppose aux Pythagoriciens. Lucrèce La doctrine des idoles (simulacres). 1.L’atomisme est une conception matérialiste (tout naît de la rencontre d’atomes) 2.L’atomisme est une conception mécaniste (le principe d’explication est à l’intérieur de la matière)

38 38 II. La Grèce Antique Les présocratiques –Les sophistes: Fin du 5ème siècle : apparaissent alors qu’Athènes est au sommet de sa gloire. Mais marquent aussi le début du déclin. « Mercenaire de la parole » : vendent leurs services aux plus offrant. Ils enseignent la capacité de convaincre, et ne se préoccupent pas du problème de la vérité. (>< conception de la philosophie de Parménide) Pas d’école, pas de doctrine commune. Leur principal sujet d’étude est lié aux problèmes de la Cité. Difficulté : souvent caricaturés, il est difficile de savoir qui ils étaient vraiment. Quelques sophistes: -Protagoras d’Abdère : professe scepticisme à l’égard des choses, caractère relatif des théories. (confronté à la multiplicité des écoles philosophiques.) « l’homme est la mesure de toute chose » -Gorgias de Léontium (dialogue de Platon: le Gorgias)

39 39 II. La Grèce Antique L’école pythagoricienne : (fait partie des présocratiques, mais dépasse cette période : dure 7 siècles.) -Contexte de naissance : 494, Milet tombe aux mains des Perses. Invasion. Émigration des ioniens vers la grande Grèce et la Sicile. En particulier les hommes importants refusent la domination et s'installent dans les colonies. Expansion de la culture d'Asie mineure. -Pas uniquement une doctrine philosophique, mêle plusieurs domaines : philosophie, religion et morale. -Confrérie, pourrait être assimilé à secte : société d’initié : fermée, règle du silence, il est interdit de divulguer les pratiques de la secte et les enseignements. Ésotérisme. Et niveaux d’enseignement : -acousmatiques : disciples à qui on enseigne les règles de vie, les règles : première étape -mathématiciens : disciples qui reçoivent l’enseignement théorique (mathématique, science des sons, cosmologie) : initiés au secret.

40 40 II. La Grèce Antique L’école pythagoricienne (suite) - Deux grandes périodes : -Pythagorisme ancien :530 (fondation de confrérie à Crotone) à 350 (mort de Platon). -Renouveau au 1er siècle après J.-C. Lutte contre le christianisme Pythagore Pythagore s’intéresse aux problèmes de l’existence. La science tient une place très importante dans son enseignement. Arithmétique et géométrie ne sont plus étudiées à des fins uniquement pratiques, mais sont étudiées pour elles-mêmes. Théorie géométrique des nombres. Doctrine de la métempsychose : transmigration des âmes.

41 41 II. La Grèce Antique L’école pythagoricienne (suite) Pythagore (suite) Les mathématiques et le réel. A partir de la musique, et de l’étude des sons, font le lien entre la physique et les mathématiques : homologie. Intuition d’où vient la formule : « toutes les choses sont des nombres ». Découverte que les mathématiques peuvent dire quelque chose du monde. (généralise la découverte sur le son à tout l’univers : base de la démarche scientifique moderne). Le théorème de Pythagore et la découverte du nombre irrationnel et incalculable. Découverte du l’incommensurabilité de la diagonale provoque un scandale logique, car ne peut être inclus dans la doctrine. Les néo-pythagoriciens Cosmologie : à l’origine de tout est l’Un, puis se divise : diade, nombres, volumes, éléments, … Doctrine de l’ « harmonie des sphères »

42 42 II. La Grèce Antique École pythagoricienne (suite) Les néo-pythagoriciens Philolaos de Crotone vers 450 av. J.-C. (déclin au 4ème siècle du pythagorisme) Écrits sur médecine Nouvelle interprétation des nombres : les choses ont des nombres. Passe de statut ontologique (choses sont des nombres) à statut épistémologique (mathématiques donnent accès à la connaissance des choses). Interprète la doctrine de la transmigration : « le corps est un tombeau pour l’âme » (formule reprise par Platon). Système cosmologique plus géocentrique, mais terre tourne autour d’un feu central. (sur la voie de l’héliocentrisme).

43 43 II. La Grèce Antique Socrate Personnage clef de la philosophie antique, mystérieux et controversé. Aucune trace d’écrits de sa main, uniquement des témoignages. Le problème chez Socrate est l’homme (vanité des querelles sur le monde physique). Xénophon est le principal rapporteur de sa vie. Socrate semblait être un simple moraliste, d’esprit moyen (à l’opposé de la description élogieuse qu’en fait Platon). Remarquable par sa vie, par son incarnation du philosophe, et par sa mort. Cohérence entre son mode de vie et sa pensée, ses principes. Incarne sa pensée dans son existence. Socrate n’enseignait pas, il faisait prendre conscience à l’autre… c’est l’ironie socratique, qui en posant des questions déstabilisait les idées reçues (l’art d’accoucher les idées, la maïeutique). Contemporain des sophistes, il est témoin de leur mépris de la vérité, et s’y oppose. Toute connaissance repose sur un esprit critique de remise en question des choses.  Il se présente comme un être autonome dont le discours critique est mis au service de la vérité.

44 44 II. La Grèce Antique Socrate Remise en question des conditions du gouvernement de la Cité… posture critique vis-à-vis du politique. Critique la tyrannie et la démocratie. (contexte : fin de la tyrannie des 30 et restauration de la démocratie) Il sera condamné pour impiété à boire la ciguë. Par sa vie, il s’érige comme exemple pour tous de la conduite de la vie bonne, et critique les institutions en place. Il est le premier à poser comme principe essentiel le respect de la loi, ainsi que le respect des idées – rigueur morale. Équivalence entre la connaissance et la vertu. La vérité est en l’homme, d’où l’accouchement des esprits (maïeutique). Le maître n’est qu’une opportunité de révéler la vérité en soi : l’important est de se connaître soi-même, d’actualiser ses potentialités. Réactions en chaînes après la mort de Socrate: pour Platon, son élève, c’est la démocratie qui a tué Socrate. Comment un régime démocratique peut-il tuer un être aussi bon que Socrate? Prolongement du questionnement politique…

45 45 Platon et Aristote par Raphaël, musée du Vatican, détail de l'École d'Athènes

46 46 II. La Grèce Antique Platon (428- 347 (348) Av. J.-C.) Platon naît après la mort de Périclès, qui marque le sommet de la gloire d’Athènes, mais aussi le commencement de son déclin. Issu d’une importante famille athénienne, et disciple de Socrate. Réflexions politiques: oligarchie vs démocratie (Choc de la condamnation de Socrate) Développe l’art du discours dialectique lors de ses voyages. La bonne gestion politique repose sur la connaissance. Il créa l’Académie, lieu d’enseignement qui existera durant 900 ans. Répond à l’invitation à Syracuse de Dion et devient prisonnier du tyran Denys le-jeune, puis sera libéré et reviendra à Athènes. Les espoirs de Platon d’appliquer ses préceptes au niveau politique disparaîtront avec la mort de Dion Son œuvre principale : Les Dialogues –Gorgias, Protagoras: critique de la sophistique –Cratyle, Phédon, République: théorie des Idées –Banquet, Phèdre, République: conduite des âmes –Parménide: critique de l’éléatisme –Politique, Lois: théorie politique et morale

47 47 II. La Grèce Antique Platon Ce sont des dialogues aporétiques: ils débouchent sur une difficulté et non sur une solution. ex: Le Protagoras. Qu’est-ce que la vertu? La vertu est-elle une? S’il y en a plusieurs, qu’elles sont leur point commun? Qu’est-ce que le courage? Qu’est-ce que la justice? Prise de conscience de ce qu’est la philosophie : expliquer, c’est réduire la multiplicité à l’unité. C’est la condition de la connaissance. Principes des Dialogues: 1.Dialogues fictifs 2.Méthode rationnelle reposant sur un ordre logique 3.Elaboration de la dialectique platonicienne fondée sur la raison 4.Optimisme de Socrate et pessimisme de Platon 5.Utilisation du mythe 6.De l’opinion doxique (pluralité) vers l’intelligible (unité) 7.Passage de la notion au concept

48 48 II. La Grèce Antique Platon Dans ses premiers écrits, reprise de la pensée de Socrate (difficulté de distinguer l’une de l’autre). Description de ses voyages. Le passage vers le second Platon se fait autour du Gorgias et de la République. La théorie des Idées L’allégorie de la caverne. (Texte: cf. Syllabus) Platon décrit la situation de l’homme ignorant, illusionné par ses sens. La connaissance est difficile d’accès, est une ascèse, à l’opposé de l’ignorance, facile à vivre. Elle ne s’atteint que par l’intellect, et non par le monde sensible (même s’il contient un peu des Idées intelligibles: théorie de la participation). Les 3 solutions pour accéder à l’intelligible, à la vérité: L’amour La mort La réminiscence – par le biais de la dialectique

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50 50 II. La Grèce Antique Platon Celui qui montre la connaissance perturbe l’ordre – pessimisme. Vision élitiste de l’accès à la connaissance, car la voie de la vérité sera toujours la moins empruntée. Platon critique la thèse relativiste: la vérité est une. Mais il critique la connaissance sensible dans sa capacité de mener à la vérité. Le rapport au monde sensible ne peut pas mener à la vérité. Les images du sensible sont les ombres des objets intelligibles. Le monde des idées est le monde des choses intelligibles, des réalités qui possèdent un degré d’existence supérieure. Ces dernières sont les conditions de la connaissance, les unifications de la diversité des objets sensibles. Ex: les choses belles renvoient en fait à l’idée de la beauté.

51 51 II. La Grèce Antique Platon La théorie platonicienne est dualiste. La réalité sensible est une copie des choses intelligibles, les choses sensibles participent aux idées. Le monde sensible n’est donc pas simplement du non-être, mais permet un accès aux idées, via la participation. Les idées sont des réalités absolues et non relatives. Elles existent en elles-mêmes et par elles-mêmes. 4 niveaux: 1.Le soleil – principe fondamental - Bien 2.Les idées 3.Les objets mathématiques – notions abstraites 4.Les choses sensibles

52 52 II. La Grèce Antique Platon La valeur de la connaissance est le vrai. La connaissance passe par l’étonnement. La théorie de la réminiscence repose sur l’idée que l’âme a connu le monde intelligible avant d’être incarnée dans le corps. Le principe de la métempsychose fait que, à la mort, l’âme remonte dans le monde des Idées. Pour Platon, le vérité est à l’extérieur, et ne peut être atteinte que par la contemplation. Hiérarchie du savoir : –Illusion //ombre : représentation contingentes.. –copie de illusion, s'élève pour aller au delà de multiplicité immédiate du sensible. Images qui vont abstraire de multiplicité un prototype, un schéma, un modèle de réalité sensible. Croit que réalité mais est opinion. –Connaissance discursive : procède par analyse, par logique des principes à conséquences: mathématiques : Dianoia –Savoir suprême : contemplation du monde des idées par Noèsis. Intellection. Dont fin ultime est intuition, au sens de contact immédiat.

53 53 II. La Grèce Antique Platon Remise en question de la théorie des Idées (évolution de la pensée de Platon) Platon va commettre le parricide en dépassant la conception parménidienne en déployant une théorie du mélange des idées. (Cf. Le Parménide) La politique Qu’est-ce que la vie bonne? La justice? S’oppose aux sophistes en faisant la promotion d’un intellectualisme moral. La morale, et donc le bien et le mal, sont liés à la connaissance. 3 parties de l’âme: La raison La volonté Le désir 3 niveaux de pouvoir dans la Cité: 1.Les philosophes 2.Les magistrats 3.Les militaires

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55 55 II. La Grèce Antique Aristote a. Par rapport à Platon Bien qu’il fut le disciple de Platon, Aristote ramène l’objet de la pensée au monde sensible. Il va donc remettre fondamentalement en cause le monde intelligible et toute la pensée de Platon. Pour lui il n’y a qu’un seul monde, et il le justifie par l’argument du troisième homme: « Nécessité d’un troisième terme pour pouvoir comparer les deux premiers, et donc régression à l’infini qui empêche l’acquisition de connaissances. » La connaissance consiste alors à dégager de la réalité les idées, et non plus de contempler un hypothétique monde supérieur. Critique du dualisme de Platon et critique de l’idée de participation. Les idées existent, mais elle sont dans la chose sensible.

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57 57 II. La Grèce Antique Aristote b. La logique n’a pas un statut métaphysique pour Aristote, contrairement à Platon. La logique est un outil (propédeutique). La logique aristotélicienne ne touche pas à la vérité des choses mais bien à la validité du raisonnement. Le vrai problème pour Aristote se situe au niveau des prémisses: quelle est la valeur de véracité des prémisses? La vérité des prémisses échappe à la logique: elle est renvoyée à la métaphysique

58 58 II. La Grèce Antique b. La logique (suite) Les principes fondamentaux sont atteints par d’autres voies d’accès que celle de la logique. La voie de la vérité est la voie de l’inférence, de l’induction. (//querelle des universaux au Moyen-Age) D’où la structure des années d’apprentissage chez Aristote: 1.La propédeutique (logique) 2.Les mathématiques 3.La physique 4.La métaphysique (la science de l’être)

59 59 II. La Grèce Antique Aristote c. La métaphysique devient la science de ce qui fait qu’un existant est un existant, qui étudie l’être en tant qu’être. La quiddité est la définition d’une chose, ce qui la caractérise, l’essence. Le concept de substance renvoie à la substance matérielle et à la substance formelle – sa raison d’être. Comment peut-elle être une, et permettre l’accès à la connaissance? La substance n’est en fait pas composée de deux éléments différents – sans quoi pas d’unité possible – mais elle est en fait un tout antérieur à ses caractéristiques. La substance est alors atteignable par une intuition de la pensée (noèse). La quiddité est alors le déploiement a posteriori de cette unité. L’idée est alors dans la chose, et peut être saisie par l’intuition partant du sensible vers l’universel – induction. L’universel est donc dans le sensible. L’attention doit porter sur le sensible.

60 60 II. La Grèce Antique Aristote d. L’ontologie La substance ne peut pas être l’attribut d’aucun sujet. Reste le problème du lien entre l’essence et la substance. La solution est : la substance est l’être en tant qu’être. Introduction de la distinction entre l’acte et la puissance. - La puissance est la possibilité d’une chose de passer d’un état à un autre. - L’acte est la réalisation de la puissance. L’acte est donc logiquement antérieur à la puissance. L’explication des choses repose sur leurs finalités. Cette distinction acte et puissance correspond à la distinction forme et matière : acte/forme et puissance/matière. La substance résulte de l’union d’une forme et d’une matière, dont l’acte est antérieur à la puissance : la substance est l’arché.

61 61 II. La Grèce Antique Aristote La substance première, l’acte pur est alors le moteur immobile, terme nécessaire. C’est l’être premier, qui ne dépend de rien d’autre, qui n’est pas une puissance, qui n’a pas besoin d’être actualisé. L’acte pur est l’aboutissement de toute métaphysique, le principe essentiel de toute chose. Toute réalité étant intelligible, la science devient l’étude des réalités particulières et de leur principe. Aristote s’engage alors à étudier la réalité, dans toute sa diversité. e. Physique La nature est un principe immanent à tout être, qui détermine le mouvement, et qui réside dans la chose par essence. Le cœur de la physique est la théorie des 4 causes: Les causes extérieuresLes causes immanentes la cause efficiente la cause matérielle la cause finale la cause formelle

62 62 II. La Grèce Antique Aristote Toute chose est mue par une autre chose. Tout dans la nature est déterminé. Il n’y a donc pas de place pour le hasard et la contingence. Il n’y a que des faits accidentels. Le mouvement est l’acte de ce qui est en puissance. Tout mouvement a pour condition un moteur immobile. Aristote met à jour 4 mouvements : 1.La génération 2.La corruption 3.La croissance 4.L’altération f. La morale aristotélicienne est une morale concrète, reposant sur le juste milieu et la vertu. Ex. Le courage est le juste milieu entre la lâcheté et la témérité.

63 63 II. La Grèce Antique Conclusion intermédiaire Platon et Aristote ont construit le socle de la pensée occidentale. Ils ont touché à tous les domaines de notre culture et de notre pensée. Quel est le rapport entre l’homme et son contexte, telle fut leur question centrale qui définit encore à l’heure actuelle notre vision du monde en Occident. La fin de la période hellénique Le basculement correspond à la chute d’Alexandre le Grand. Son empire s’étendant jusqu’en Asie créa des apports culturels importants. La première grande école à surgir fut alors le stoïcisme.

64 64 II. La Grèce Antique Le stoïcisme (Épictète, Marc-Aurèle, etc. ) Apparaît à Athènes mais est une école composée de non-athéniens. Ils ne se percevront pas comme des athéniens mais comme des citoyens du monde. //Brassage culturel et problème d’intégration. Ils pensent les choses selon l’angle de la nécessité et du déterminisme. Conception holiste : c’est la totalité qui prime. Leur morale repose sur la volonté de la nécessité des choses. Car le monde est régit selon une rationalité parfaite. Fatalisme? L’homme est sur terre comme acteur de théâtre qui doit assumer et remplir son rôle, mais qui ne le choisit pas. Comprendre ce fait permet d’accéder à la sagesse. Il faut distinguer ce qui dépend de soi et ce qui n’en dépend pas.

65 65 II. La Grèce Antique Conclusions Le mythe n’est pas irrationnel La philosophie est née d’un schème particulier au monde (généalogie): elle cherche un principe d’explication du monde à partir d’un principe d’intelligibilité Elle est une réflexion sur l’existence humaine A travers Platon et Aristote est apparu un nouveau mode de réflexion sur les rapports entre langage et vérité. Qu’est-ce que l’intelligibilité? Comment connaître? Comment agir bien? Qu’est-ce qui fait l’unité des choses en dépit de leur diversité? La philosophie est une activité théorique qui a 4 caractéristiques : 1.Elle est rationnelle 2.Elle est réflexive – réflexion sur ses propres principes 3.Elle renvoie à une totalité 4.Elle renvoie à la morale

66 66 III. Le Moyen-Age Le christianisme : Rupture Nouvelle conception du monde et de l’homme et nouveau statut de la raison par rapport à la foi. Importance du sujet, responsable de sa propre existence et de son salut (disparition de la conception holiste.) Cette époque correspond à la fin des Académies, des écoles de Philosophie, remplacées par les monastères… Les nouveaux philosophes sont des prêtres et des moines, des religieux, faisant tous référence au Concile de Nicée. La philosophie devient dogmatique.  Entre soumission et émancipation. 3 caractéristiques impensables en Grèce : - Libre arbitre - Péché originel - Création ex nihilo  La structuration du rapport à la connaissance change totalement.  L’enjeu de cette période est le problème de la possibilité d’une autonomie de la raison par rapport à la foi.

67 67 III. Le Moyen-Age Les grandes périodes 1.Du I au Vème siècle: Période de structuration des dogmes et de condamnation des hérésies. Période des Pères de l’Eglise.  Saint-Augustin fut le premier à ouvrir une nouvelle intériorité, un nouvel homme. 2.Du V au Xème siècle: Les invasions barbares. Obscurantisme. 3.XI et XIIème siècles: Réapparition de la philosophie. L’école de Chartres. 4.XIII et XIVème siècles: Redécouverte de la philosophie grecque (Aristote) par l’intermédiaire des penseurs arabes.  Saint-Thomas d’Aquin, grand penseur du Moyen-Age. 5.Fin XIV et XVème siècle : fin du Moyen-Age.  Guillaume d’Ockham et la séparation radicale entre la raison et la foi.

68 68 III. Le Moyen-Age 1. Du I au Vème siècle Condamnation des hérésies s’opposant ou réinterprétant les dogmes du christianisme : -le manichéisme : extrêmement influent, notamment au Moyen-Orient, et occupe le même terrain que le Christianisme. Idée : opposition entre deux principes : la lumière et les ténèbres, à partir desquels les manichéens réinterprètent les personnages bibliques. -la gnose : intégration de nombreux éléments religieux disparates; conception très pessimiste, absurdité des choses et tentative d’en sortir par la purification. Pluralité et grande divergence de courants d’interprétation du christianisme. En réaction : Concile de Nicée en 325: définition et stabilisation des dogmes et de la liturgie.

69 69 III. Le Moyen-Age Concile de Nicée : -L’emprise de la religion se fait dans tous les domaines: redéfinition complète de la culture, de la pensée, de la science. -Emancipation de la foi par rapport à la philosophie. -Le dogme de la trinité. Dieu est à la fois Père, Fils et Saint-Esprit. C’est la consubstantialité, établie par le concile de Nicée. Plusieurs hérésies apparaîtront mettant en question ce dogme et la nature du Christ : arianisme, nestorianisme, monophysisme, monothélisme, adoptianisme. Concile de Nicée, 325

70 70 III. Le Moyen-Age Saint Augustin (1/3) Etudie les conséquences philosophiques de la théologie. Théologien qui a étudié la philosophie grecque. Parmi ses grandes œuvres : Les Confessions, en 400; La cité de Dieu, Les rétractations A.La théorie de Dieu Sa conception de Dieu est à la fois intime et transcendante. Son Dieu est proche du Dieu immuable de Platon. La réponse est en nous, dans l’intérieur.

71 71 III. Le Moyen-Age Saint-Augustin (2/3) « J'ai interrogé la mer, les abîmes, les formes rampantes de la vie ; ils m'ont répondu : « Nous ne sommes pas ton Dieu ; cherche au-dessus de nous. » J'ai interrogé le vent qui passe, et l'air tout entier avec ses habitants m'a dit : « nous ne sommes pas Dieu. » J'ai interrogé le ciel, le soleil, la lune, les étoiles : « Nous non plus, disent-ils, nous ne sommes pas le Dieu que tu cherches. » Alors à tous ces êtres autour des portes de ma chair : « De mon Dieu, ai-je dit, que vous-mêmes n'êtes pas, dites-moi, ah ! dites- moi de lui quelque chose », et ils m'ont, d'une grande voix, crié : « Il nous a faits, Lui ! » Pour les interroger, je n'avais qu'à les contempler, et leur réponse, c'était leur beauté ». »Saint Augustin, Les confessions, Livre VIII

72 72 III. Le Moyen-Age Saint Augustin (3/3) B. La théorie de l’âme L’âme est une pensée d’où jaillit la connaissance, et de cette connaissance naît l’amour. A nouveau, vision platonicienne de l’âme. Elle se sert du corps qu’elle rend vivant par sa présence. Cependant, avec la théorie du péché originel, le corps devient la prison de l’âme, et il se sert donc à présent de l’âme. C. La théorie de la grâce Permet de penser le libre arbitre. C’est la morale chrétienne : nous avons le choix. L’homme a une responsabilité morale. Il s’oppose donc à la vision grecque qui déresponsabilise l’homme, l’enferme dans un tout englobant sur lequel il n’a pas prise.

73 73 III. Le Moyen-Age 2.Du V au Xème siècle Période d’obscurantisme, retrait de la philosophie. 3.XI et XIIème siècles (1/3) Réapparition de la sophistique et intérêt pour la dialectique. Question de l’application de la logique et de la rhétorique aux dogmes de la foi. Les vérités restent du côté de la foi. La philosophie doit rester la servante de la religion, et s’incliner devant la foi. Le XIIème siècle voit apparaître le débat de la séparation entre la foi et la raison. Roselyn de Compiennes, fondateur du nominalisme. Selon cette théorie, le nom est arbitraire et ne renvoie pas à une réalité. Il n’y a pas de lien logique entre langage et réalité.

74 74 III. Le Moyen-Age 3. XI et XIIème siècles (2/3) L’école de Chartres. Conception pré-humaniste (redécouverte de la raison, des sciences…). Tentative de conciliation entre genèse et mécanisme. Première ébauche d’une conception du monde différente de celle issue des dogmes de la foi. Le mysticisme. Toute la philosophie disparaît dans la contemplation du Christ sur la croix. (lieu important : abbaye de Clairvaux) Abélard et la querelle des Universaux (1/2) Abélard va affronter le problème fondamental du lien entre logique et foi. Grande maîtrise de la logique et des règles de la discussion. Histoire d’amour avec Héloïse, et entrée en religion. Abbaye de Clairvaux

75 75 III. Le Moyen-Age 3. XI et XIIème siècles (3/3) Abélard et la querelle des Universaux (2/2) Attitude très rationaliste, pour lequel la puissance de la raison est infinie. Du point de vue logique, si l’on estime que les universaux sont des choses, on aboutit à des contradictions. Dès lors, les concepts ne peuvent pas être des choses. Abélard démontre que les idées ne sont pas des choses séparées mais des concepts vocaux, de simples émissions, des noms… c’est la naissance du nominalisme et de sa thèse opposée au platonisme. Mais d’autre part, la logique n’est pas que la grammaire.  Abélard est le premier à renvoyer la connaissance vers le sujet, et non plus vers le monde. La connaissance est conditionnée par le travail de la pensée. Tout savoir ne porte donc que sur des objets particuliers.  Les universaux sont dans l'entendement, non dans les choses. Jean Vignaud ~ Abelard et Heloise surpris par Maître Fulbert ~ 1819 (détail)

76 76 III. Le Moyen-Age 4. XIII et XIVème siècles Les penseurs arabes Grande ouverture de pensée du monde arabe. Réinterprétation du platonisme: le néoplatonisme. Cohésion entre le soufisme musulman et le platonisme. Lutte davantage contre le monde chrétien que contre le monde grec (à l’inverse du christianisme)  conservent les textes grecs, les étudient et les traduisent. - Avicenne (980-1037) ou Ibn Sīnā (ابو علی الحسين بن عبد الله بن سينا ) Grande influence sur toute la pensée du Moyen-Age. Ecriture d’une encyclopédie scientifique, comprenant son interprétation d’Aristote, ainsi que le canon de la médecine. Tente de répondre à la question : comment connaît-on les Idées? Nouvelle conception importante: l’intellect agent. L’intellect agent reçoit les formes intelligibles et rend possible la connaissance universelle (c’est le lien entre Dieu et l’homme). Avicenne

77 77 III. Le Moyen-Age 4. XIII et XIVème siècles -Al-Ghazali (1058-1111), abū ḥ āmid al-ġazālīy أَبُو حَامِد الغَزَالِيّ Écrit « Les intentions des philosophes » en réaction à la pensée d’Avicenne. La raison doit préparer la foi, et ne peut parvenir à la connaissance que par l’intermédiaire de la révélation. La raison humaine a ses limites (>< Avicenne) Défend contre les philosophes les thèses de la création ex nihilo et de l’importance des dogmes. -Averroès de Cordoue (1126-1198), Ibn Ruchd (بو الوليد محمد بن احمد بن(محمد بن احمد بن احمد بن رشد ) Grand impact de par ses interprétations d’Aristote. Importante tension entre la foi et la raison. Thèse: la vérité est dans le Coran. Le Coran s’adresse à tous les hommes, y compris le philosophe, donc celui-ci a le a le droit de l’interpréter librement. Averroès

78 78 III. Le Moyen-Age 4. XIII et XIVème siècles Mysticismes -L’Illuminisme. -La Cabbale : ensemble de traités sur le problème de la Bible et du Talmud. Idée qu'il y a un sens caché dans la Bible, à retrouver par l'intermédiaire des mots, en faisant correspondre chaque mot par un nombre. Autres pensées -L’école de Cordoue : tradition rationaliste. -La philosophie juive : Isaac Israëli: adéquation entre idée et réalité. Saalia Ben Josef. Rapport foi-raison, introduit la scolastique. La Scholastique (1/3) Création d’université, notamment à Paris, creuset multiculturel d’échanges intellectuels. Grande diffusion de la connaissance. Langue unique, le latin et autorité du Pape sur tous. Ecole d’unification intellectuelle à plusieurs facettes.

79 79 III. Le Moyen-Age 4.XIII et XIVème siècles La scholastique (2/3) L’unité religieuse du XIII va se détériorer au XIV avec la mise en avant de la conception de nation. Importance du politique après la guerre de cent ans. Dean Scott, Guillaume d’Ockham, Maître Eckhart, Saint Thomas d’Aquin Le réalisme de Scott et le nominalisme d’Ockham critiquent le platonisme et préparent l’avènement de la pensée du futur. Démarcations: -Rapport à Aristote Aristote ne cadre pas du tout avec le christianisme mais l’Eglise n’a pas pu bloquer la diffusion d’Aristote  tentative « d’accommodage » de sa pensée. Les Papes vont tenter de conserver chez Aristote uniquement ce qui peut servir la religion, c’est-à-dire la logique -ce qui posera problème par la suite pour la religion.

80 80 III. Le Moyen-Age 4. XIII et XIVème siècles La scholastique (3/3) -ordres mendiants: franciscains relèvent de St. Augustin, et Dominicains, parmi lesquels Thomas d’Aquin, admirent Aristote. -démarcations géographique: Les maîtres d’Oxford Importance du développement de la connaissance des œuvres d’Aristote, mais pas uniquement : maintien d’une large ouverture à tous les domaines et aux différentes pensées. Roger Bacon : conception théologique opposée au thomisme parisien. Sa thèse centrale est l’unité du savoir. L’expérience est la source de toute connaissance. Robert Grossetête L’école aristotélicienne de Paris attire tous les intellectuels d’Europe (Albert le Grand, St Bonaventure, St thomas d'Aquin, Bacon…),

81 81 III. Le Moyen-Age 4. XIII et XIVème siècles Saint Thomas d’Aquin (1/3) Dominicain et héraut de ce courant religieux. Auteur majeur de l’école scolastique, courant majeur du Moyen Age, et initiateur du Thomisme. Beaucoup de thèses thomistes vont être condamnées par l’Eglise pour leurs liens avec celles d’Averroès et leur provenance aristotélicienne. Confrontation avec Saint Bonaventure. Fusion entre l’aristotélisme et le christianisme, la raison et la foi. Pas de contradiction entre raison et foi, car séparation entre elles. incomparable, incommensurable. La philosophie est la servante de la religion. La foi subordonne la raison.

82 82 III. Le Moyen-Age 4.XIII et XIVème siècles Saint Thomas d’Aquin (2/3) S’il y a une contradiction, c’est la raison qui doit être remise en cause. Les deux types de vérité sont séparées mais hiérarchisées. Il y a la Théologie révélée, et la théologie naturelle, élaborée par la raison. La raison peut intervenir par cet intermédiaire, pour comprendre ce que dieu est. Degrés dans la vérité. Il y a des vérités que l’on ne peut démontrer. Besoin de Révélation Les arguments cosmiques de la preuve de Dieu -La théorie du mouvement et la nécessité d’un premier moteur immobile qui n’est autre que Dieu. -Le principe de causalité et la cause première de la théologie naturelle. -Le nécessaire par soi ne peut être que Dieu. -La voie de la vérité qui renvoie à l’existence d’un être en soi.

83 83 III. Le Moyen-Age 4.XIII et XIVème siècles Saint Thomas d’Aquin (3/3) L’argument téléologique -La finalité Conclusion : Bien que ces preuves sont empruntées à Aristote, elles ne nous apprennent rien de plus que la révélation. Ces preuves sont donc hiérarchisées en dessous de la révélation et de la foi. La raison est inapte à répondre à toute une série de questions : le monde a-t-il un début et une fin? Quelle justification à l’existence de l’univers? Quelle est l’origine du mal? Pour Saint Thomas d’Aquin, le savoir philosophique nous permet de trouver le chemin vers la révélation. La découverte de Dieu passe donc en premier lieu par le monde.

84 84 III. Le Moyen-Age 4.XIII et XIVème siècles Le scotisme Dean Scott critique l’aristotélisme, l’averroïsme et le thomisme. 1.La raison est limitée 2.La volonté l’emporte sur l’entendement 3.La question des universaux et le réalisme Les universaux acquièrent un statut ontologique, ils existent en dehors de l’esprit. Maître Eckhart Le mysticisme spéculatif. Dieu est quelque chose de plus que l’être. L’amour est l’union avec Dieu dans l’extase mystique. L’individualité est un accident.

85 85 III. Le Moyen-Age 5.La fin du Moyen-Age L’ockhamisme Guillaume d’Ockham est un franciscain ayant étudié à Oxford. Condamnation par l’Eglise de certaines de ses thèses. Il critique les thèses thomistes sur la raison et la foi. Il n’y a pas de hiérarchie entre les deux. La science de Dieu et la science de la nature sont strictement séparées. Le pouvoir de la cité n’a rien à voir avec le pouvoir religieux. Le Pape doit s’occuper des affaires spirituelles et non de celles de la cité. Le problème de la connaissance appartient intégralement au sujet, à l’activité de l’esprit humain. Il rend possible la naissance d’un nouveau monde. Guillaume d’Ockham

86 86 III. Le Moyen-Age 5.La fin du Moyen-Age L’ockhamisme Il prône le nominalisme et la rupture entre la foi et la raison. Pour lui, les universaux n’existent pas. Les universaux ne sont en fait que des noms. « L’universel n’existe pas, ce n’est qu’un nom. » Par cette assertion, Ockham démolit tous les concepts aristotélicien et nettoie tout l’appareillage conceptuel du Moyen-Age. On parle du rasoir d’Ockham « Les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité » tellement le changement opéré par Ockam est radical. La synthèse thomiste va donc se briser pour des raisons sociopolitiques, internes et extérieures, qui veulent séparer la foi et la raison.

87 87 III. Le Moyen-Age 5. La fin du Moyen-Age Important développement des sciences. Copernic et la révolution héliocentrique. Galilée et les jalons de la physique des corps. Gutenberg et les développements de l’imprimerie – large diffusion de la connaissance. Invention des armes à feu – déclin de la féodalité et de son système social. Modification dans la conception même des classes sociales. Apparition d’une nouvelle manière de faire la philosophie. La connaissance n’est plus dans la contemplation, dans l’observation de la nature; pour la pensée moderne, la connaissance se trouve dans la maîtrise de la nature. Déplacement du pôle théorique vers le pôle pratique.

88 88 III. Le Moyen-Age 5.La fin du Moyen-Age La science va acquérir son autonomie par rapport à la philosophie.  Désenchantement du monde. La modernité va briser l’alliance entre l’homme et la nature. Naissance d’un homme nouveau, le centre de toutes choses. -Attitude anthropocentrique -Attitude de domination

89 89 IV. La Modernité La vérité et la liberté La vérité passe de la nature à l’homme. Vision moderne d’action sur la nature, et non plus de contemplation. L’expérience est subordonnée à la raison. Descartes Le cogito ergo sum et la tabula rasa. Pour Descartes, la raison est la seule et unique chose sur laquelle je puisse m’appuyer pour accéder à la connaissance. Descartes est un rationaliste. Principales œuvres : Discours de la méthode, Les méditations métaphysiques, Règles pour la direction de l’esprit René Descartes

90 90 IV. La Modernité 3 grands mouvements Mouvement religieux Mouvement des belles lettres Mouvement scientifique Les ockhamistes italiens Grande importance de la pensée italienne. On redécouvre les penseurs grecs, et essentiellement Platon. Machiavel Important penseur politique, qui développe le réalisme politique ainsi qu’une nouvelle conception de la morale, dont la référence est à présent la société.

91 91 IV. La Modernité Giordano Bruno Concept de monde infini. Chaque être est une monade (cf. Leibniz) Le savoir repose sur l’expérience mise en ordre par la raison. Panthéisme néo-platonicien. Développe le libre examen. Campanella La certitude première: j’existe. Le monde est dérivé du je. L’utopie de la « Cité du Soleil ».

92 92 IV. La Modernité Grands principes modernes Correspondance entre la production, la vie en société et la vie privée. Aspects technique, privé et politique.  Abondance, liberté et justice, menant vers le bonheur. C’est la raison qui doit assurer cette correspondance. Axiome : si l’humanité agit selon les lois de la raison, elle avancera vers le bonheur et la liberté. Convergence du sujet et de la raison Convergence dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Entrelacement entre le concept de sujet (le sacré) et la raison. La loi fait alors la liaison entre les deux. Mais séparation rapide des deux courants.

93 93 IV. La Modernité La modernité comme table rase La modernité exclut toute la finalité du religieux. C’est le principe moderne de sécularisation. La modernité est le triomphe de l’Esprit hégélien, de la raison. Cette nouvelle vision ouvre d’importantes potentialités scientifiques, dont résultera le progrès technologique. L’idée de modernité est en fait un processus de rationalisation, une idéologie de constitution d’une société rationnelle. La raison s’applique non plus uniquement à la connaissance mais bien à toutes les affaires sociopolitiques. La rationalisation devient le seul principe de régulation de la société. Cette table rase est un principe endogène et la modernité. Endogène car l’œuvre de la raison. L’horizon moderne se veut universel, car fondé sur la raison.

94 94 IV. La Modernité Cette idéologie moderne n’est cependant pas universelle dans les faits. La raison ne reconnaît aucun acquis. Table rase des croyances et des présupposés scientifiques. La modernité est une révolution. La philosophie des Lumières Elle cherche à réaliser cette rationalisation. Leur idée est de faire émerger la rationalité en chacun d’entre nous. Le siècle des Lumières est le siècle de l’éducation, de l’adaptation de l’individu à la nouvelle société moderne. Volonté de destruction du despotisme et des corps intermédiaires: transparence totale entre les individus et la société. L’école doit être le lieu d’ouverture du projet rationaliste pour Rousseau.

95 95 IV. La Modernité La modernité repose sur une conception fondamentalement égalitariste au départ. La raison doit mener au bonheur et au plaisir. La correspondance parfaite de l’homme avec le monde. Le naturalisme Pour Locke, il n’y a plus de fondement transcendant. Locke fait appel aux sensations naturelles, à la raison et à la liberté. L’acceptation de la loi naturelle procure du plaisir; vertu spontanée de l’homme. Ce naturalisme va traverser toute l’époque moderne, malgré certaines réfutations comme la pensée de Sade pour lequel le mal peut résulter de la connaissance, cette dernière n’étant plus synonyme de vertu. Le concept de nature à l’époque des Lumières renvoie à l’origine de la vérité; la nature est toutes les vérités immanentes, dans l’homme, et donc non transcendantes.

96 96 IV. La Modernité La raison comme nouvelle unité va permettre à l’homme de se rendre maître de la nature. S’il est fondamentalement lié à la nature, il la possède cependant. L’éthique et la politique La morale n’est plus transcendante et religieuse. C’est de la société et de la gestion du collectif que dépend le bonheur collectif. Machiavel et la gestion différenciée des affaires de la Cité et de l’âme. Hobbes et le dilemme de l’action collective. Le Léviathan et l’ordre social, principe du bien. La rationalité de la volonté générale chez Rousseau. Le nouveau fondement de la société est la raison. L’être humain est un acteur défini par son rôle au sein de la société.

97 97 IV. La Modernité Le problème de cette idéologie moderne se situe non pas dans sa critique mais bien dans ses réponses. Ambivalence moderne : à la fois libération et domination. Comment gagner la liberté sans recréer des systèmes niant la liberté? De plus, vision très élitiste, qui remet en cause la volonté égalitariste du projet moderne. Rousseau est à la fois moderne et critique de la modernité. La société n’est pas rationnelle en soi. Ce qui est à l’origine du fondement politique est l’inégalité. Importance de rétablir un lien naturel entre l’homme et la nature.  La tentative de la modernité : la table rase et l’union de l’homme et de l’univers.

98 98 IV. La Modernité Kant Il pose les limites et le conditions de la connaissance. Pense le lien entre l’empirisme et le rationalisme. Pour Kant, la raison organise l’expérience. Mais les principes rationnels perdent leur objectivité dès que l’on quitte le domaine de l’expérience. La connaissance n’a toujours accès qu’à des phénomènes, des choses en soi.  La philosophie acquiert une posture critique.  La science devient le lieu de la vérité et de la connaissance. Il fonde la morale sur la raison : l’impératif catégorique. La volonté est liée à la raison, et le bien est l’action conforme à la raison.  L’homme est un sujet moral quand il se soumet au devoir de la raison.

99 99 IV. La Modernité Risques et enjeux modernes Risque de disparition du sujet, et de la mise en place de principes purement rationnels et administratifs. Désenchantement moderne : l’équation entre bonheur, abondance et liberté semble difficilement soutenable. La science est de plus en plus remise en question. Le principe de la raison comme libération apparaît de plus en plus comme étant illusoire.  Problème de la place du sujet dans le monde. Risque de standardisation et de normalisation. Risque de perdre le sens de la vie dans la surconsommation. Problème de correspondance entre l’individu et les systèmes. Risque du développement des extrémismes.


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