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Cours CRM 1700 B – Session automne 2012 Introduction à la criminologie Professeur : Isabelle Perreault Bureau FSS-14022 Tél. : 613 562 5800 poste 3239.

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2 Cours CRM 1700 B – Session automne 2012 Introduction à la criminologie Professeur : Isabelle Perreault Bureau FSS-14022 Tél. : 613 562 5800 poste 3239 Courriel: iperreault@uottawa.ca Heures de disponibilité : mardi 13h00 à 16h00 ou sur rendez-vous.

3 Auxiliaires d’enseignement Sandrine Plastre et Mauranne Brisson Bureau FSS-2015 Courriels: Mauranne Brisson mbris037@uottawa.cambris037@uottawa.ca Sandrine Plastre splastre@gmail.comsplastre@gmail.com Heures de disponibilité : Mauranne: mercredi de 13h00 à 15h00 Sandrine: jeudi de 14h30 à 16h30

4 Présentation sommaire Historienne Diplômes dans des universités canadiennes (Rimouski, UQAM, Ottawa, SFU, Concordia) Expériences professionnelles : Chargée de cours à Montréal et Ottawa en criminologie, histoire et études des femmes. Objets de recherche : Québec-Canada 20 e siècle, Réaction sociale face à la déviance sociale, mentale et sexuelle, traitements psychiatriques de la violence (lobotomie, psychopharmaco), épistémologie des sciences du sexe, histoire du suicide au Québec.

5 Présentation sommaire (2) Description du cours Introduction à la criminologie 1.Comment allons-nous la présenter? (plan du cours) 1.Objectifs et programme du cours 2.Ressources et évaluation du cours (3 examens) 1.Qu’est-ce qu’un crime?

6 Introduction à la criminologie Le Cours sera découpé en quatre blocs thématiques: A.Marginalité, déviance et criminalité B.Modes de fonctionnement du système pénal C.Problèmes sociaux et contrôle social D.Pièges tendus au métier de criminologue

7 A. Marginalité, déviance et criminalité  Stéréotypes et éclatement des regards sur le crime QUELQUES QUESTIONS POUR NOUS GUIDER : Qu’est-ce que la criminologie? Qu’est-ce qu’un crime? Qu’est-ce qu’un criminel? Y a-t-il des caractéristiques universelles pour définir le crime et le criminel? Pense-t-on la question des crimes et des peines de la même façon en 1960 et en 2012? Que nous apprennent les regards statistiques et médiatiques sur le crime? Tous les criminels se ressemblent-ils? Toutes les victimes d’actes criminels se ressemblent-elles? Est-il facile de distinguer ce qui constitue un crime de ce qui n’en constitue pas un?

8 A. Marginalité, déviance et criminalité Des regards éclatés sur le crime 1 Le regard criminologique Plusieurs façons d’interpréter le crime et le criminel L’évolution de la criminologie 2. Les regards médiatiques sur le crime: (Re)Construction du crime par les médias: entre mythes et réalité Les médias et la police Les médias et les victimes 3. La peur du crime et l’opinion publique Quand on lit le journal, on croit savoir ce qui se passe dans le monde… en fait on sait ce qui se passe dans le journal !

9 B. Fonctionnement du système pénal QUELQUES QUESTIONS POUR NOUS GUIDER : Quel regard le droit criminel pose-t-il sur le crime? D’où vient le droit criminel canadien? Sur quelles sources s’appuie-t-il? (le code criminel et la Charte) À quoi sert le droit criminel? Le droit criminel est-il toujours en retard sur la société? Est-il simplement son reflet? Est-il souvent en avance sur la société? Quand le comportement d’une personne conduit à la mort d’une autre, la qualification de crime va-t-elle toujours de soi pour le droit criminel? (l’affaire Latimer) Comment une affaire entre-t-elle dans le système pénal? Comment les dossiers circulent-ils dans le système pénal? Comment se décident et s’administrent les peines? Pourquoi certains publics sont-ils plus criminalisés que d’autres? Le leurre des statistiques pénales

10 C. Problèmes sociaux et contrôle social QUELQUES QUESTIONS POUR NOUS GUIDER : A) Sur le travail policier Doit-on avoir les mêmes attentes d’une police urbaine que d’une police rurale ? Comment distinguer les mythes et les réalités du travail policier ? Le contrôle policier est-il aléatoire? Dans des sociétés qui se perçoivent comme hautement civilisées, comment justifier le port de l’arme en tout temps et en tout lieu? Que nous apprennent les situations où des policiers sont tués par des citoyens (et inversement)? Comment évaluer l’efficacité policière ?

11 C. Problèmes sociaux et contrôle social QUELQUES QUESTIONS POUR NOUS GUIDER : B) Sur l’emprisonnement À quoi sert la prison ? Qui entre surtout en prison (après mais aussi avant procès)? Tout le monde est-il égal devant la justice? Comment comprendre la fameuse affirmation la justice est aveugle? Passe-t-on d’une société punitive à une société de surveillance? Qui, quoi et comment surveiller? Quand la surveillance devient-elle elle-même un problème social? La surveillance du surveillé peut-elle se retourner contre le surveillant? La technologie est-elle si neutre?

12 D. Pièges tendus au métier de criminologue Quels sont les pièges de l’intervention d’aide sous mandat judiciaire? Peut-on aider et en même temps punir? Peut-on aider et en même temps contrôler? Peut-on aider dans un contexte politique et médiatique qui condamne? À qui profite le crime? Le système pénal est-il nécessaire? Et si oui, doit-il être nécessairement douloureux? pQuelques difficultés du métier : prépondérance du contrôle / entre aide et contrôle / Ne pas voir la déviance comme moyen d’adaptation arbitraire de la notion de dangerosité / Endoctrinement

13 Matière du cours et dates des examens Dans un esprit pédagogique qui ne devra pas surcharger l’étudiant, la matière du cours n’est pas cumulative. Trois examens en classe (QCM et questions à développement court) 1- La matière vue en classe jusqu’au mercredi 3 octobre et les lectures associées seront évaluées par un examen de 30% le VENDREDI 5 octobre 2012. 2- La matière vue en classe jusqu’au mercredi 7 novembre et les lectures associées seront évaluées par un examen de 30% le VENDREDI 9 novembre 2012. 3. Un examen final de 40% sur le reste de la matière et les lectures associées(date à déterminer par la Faculté des sciences sociales). IMPORTANT : Seul le billet d'un médecin de la clinique de l’Université d’Ottawa pourra justifier une absence à un examen permettant une reprise.

14 Matière et dates des examens Chaque examen porte donc sur : 1)Les cours magistraux donnés en classe 2)Les diapositives mis sur Campus Virtuel 3)Les lectures obligatoires Les lectures constituent la colonne vertébrale du cours. La présence au cours vous aidera à les comprendre.

15 Les lectures du Bloc A Texte à lire pour la semaine prochaine:  COMMISSION DU DROIT DU CANADA (2003). Qu’est-ce qu’un crime ? CDC, Ottawa. Iintro et chapitre II (Campus virtuel)  Texte à lire pour la semaine du 18 septembre:  DUBOIS, J. (2004). « Crime organisé et réalité : perception policière vs couverture médiatique », Communication, vol. 23, no 1, printemps-été 2004, p. 142-153. (Campus virtuel)  Textes à lire pour la semaine du 25 septembre:  NEUILLY, M.-A ZGOBA, K. (2005). « La panique pédophile aux États-Unis et en France », Champ pénal/Penal field [En ligne], URL : http://champpenal.revues.org/340

16 Qu’est-ce qu’un crime? Selon la Commission du droit du Canada (2003 – texte A1 ),« Le véritable droit pénal ne devrait porter que sur les actions : -Moralement mauvais -qui menace ou viole gravement les valeurs sociales fondamentale -qui constituent un danger pour la collectivité -qui ne peuvent pas être résolues par d’autre moyens sociaux ou légaux Mais un crime est-il toujours préjudiciable? Comment définir un préjudice? Est-ce objectif?

17 Qu’est-ce qu’un crime? Quels préjudices répondent à ces critères ?  Avoir un lien avec la mort de quelqu’un ? -Défectuosité sur un lieu de travail: accidents ou négligence criminel? -Suicide en prison ou sur le lieu de travail: drame personnel ou lieu suicidogène? -Intoxication alimentaire fatale: exception statistique ou négligence criminel?  Ouvrir des casinos ? (dépend qui les ouvres)  Tenir un cirque, un zoo ? (faire aimer les animaux ou cruauté envers les animaux?)  User de la fessée? (discipline ou forme de violence?)  Recourir au suicide assisté? (soin palliatif ou meurtre?)  Pratiquer l’avortement ? (choix de la personne ou meurtre?)

18 Qu’est-ce qu’un crime?  Rouler avec facultés affaiblies Dépend pour qu’elle raison? Pourquoi la police surveille davantage les jeunes que les personnes plus agées ou les personnes qui ne dorment pas bien  Polluer l’environnement ? Dépend qui pollue? Grosse ou petite entreprise? En somme, si tous les exemples précités peuvent répondre aux critères avancés par la CDC, il est intéressant de constater que certains comportements sont criminalisés, alors que d’autres ne le sont pas (tant au niveau de la création des lois qu’à celui de leur application).

19 Qu’est-ce qu’un crime ? Le crime frappe davantage les gens les plus pauvres et les plus vulnérables (victimes et agresseurs). Est-ce un hasard? -Profil contrevenant invite à la surveillance policière. Autrement dit, même si nous pouvons tous commettre des crimes aux yeux de la Loi, nous ne courons pas tous le même risque de passer devant un tribunal, y compris pour un « même crime ». Les conséquences d’un acte criminalisable dépendent bien sûr du fait de se faire attraper ou pas mais elles sont surtout liées à l’interprétation qui est faite de ces actes, de ceux qui les posent et de ceux qui les subissent. - Il existe en fait une hiérarchisation des souffrances et des responsabilité qui n’est pas toujours dite dans le code…(ex polytechnique vs. Picton; chirurgien vs. Usager de drogue….) S’il n’y a pas de consensus sur LA bonne interprétation de ce qu’est un crime et de ce qui ne l’est pas, nous verrons dans le cours qu’il n’y a pas davantage de consensus à l’égard des peines. Un juge peut voir deux affaires très proches et un autre, les voir complètement différentes (cf. le problème de la disparité des peines). Dépends de ce qu’on regarde, de ce à quoi on attache de l’importance….

20 Qu’est-ce qu’un crime ? Toutes les infractions sont donc des illégalismes, mais ce dernier concept couvre une sphère plus large de comportements que les seuls comportements criminalisés. Certains illégalismes sont criminalisés et effectivement réprimés. D’autres sont pris en charge par d’autres ressources juridiques (non pénales). D’autres encore sont criminalisés mais font l’objet d’une atténuation morale voire d’une sorte de tolérance ou de réaction « molle », alors même qu’à l’analyse, ils pourraient bien être conçus comme tout aussi problématiques sinon plus que des crimes moralement réprouvés et pénalement réprimés.

21 Les illégalismes privilégiés

22 Quelques constats Ce n’est pas parce qu’une affaire n’arrive pas au pénal que rien ne se passe ailleurs (d’autres modalités de résolution sont possibles : poursuites civiles, administratives, etc.). Une affaire peut aboutir au pénal mais finir ailleurs (abandon des poursuites par la Couronne et détournement d’un conflit vers d’autres voies). Quoi qu’il en soit, le droit pénal est loin de pouvoir revendiquer un contrôle de tout ce dans quoi il pourrait théoriquement être impliqué. –C’est vrai pour un vol de voiture, un braquage de banque, une agression sexuelle ou une personne qui en tue volontairement une autre – mais c’est sans doute encore plus encore pour les cinq types de situations qu’on vient de mentionner et qu’Acosta appelle des illégalismes privilégiés.  2 théories: A)Impunité de classe : blais systématique du système pénal à la bourgeoisie, une suprématie sur les classes laborieuse. B)Illégalismes privilégiés:

23 Caractéristiques des illégalismes privilégiés (Acosta) 1)Au plan juridique: S’inscrivent dans 3 champs: civil, pénal et administratif ( ex: fraude) Ils sont privilégié car ils sont juridiquement pluri-significatifs sur le plan de la qualification 1)Au plan événementiel: Ressemblance avec d’autre, notamment pour les dommager (pécuniaire, atteinte directe ou indirecte à la vie) 1)Au plan des règlements de conflits: Large éventail de mode de règlements (ententes à l’amiable, avertissement, sanctions disciplinaire, amende réparatoire) -un tel événement de solution possible permettrait souvent de faire obstacle à la mise en œuvre des modalités les plus contraignantes (en particulier la répression pénale) -ces illégalismes sont donc privilégiée par rapport aux illégalisme populaire dont le mode de résolution est souvent simpliste et expéditif

24 Illégalismes privilégiés sur le plan des sanctions Atteintes patrimonialesAtteintes à la vie Monde des affaires Adm publiqueSanté publique EnvironnementSanté et sécurité travail Droit pénal Droit civil Droit administratif Prison symbolique Amendes pénales Amendes statutaires Réparations civiles Ententes Prison symbolique Amendes pénales Enquêtes publiques Renvois/ réprimandes Ententes Réparations civiles Amendes Sanctions disciplinaires Codes de déontologie Ententes Réparations civiles Amendes Confiscations Injonctions Ententes Négociations (interminables) Amendes Ordre de cessations des travaux Avis d’infractions Droit de refus Ententes Réparation (fonds mutuels d’indemnisation

25 L’exemple des illégalismes privilégiés (Acosta)  Cinq principaux domaines: Le monde des affaires: crime à col blanc -règle par des procédures d’entente ou au niveau de contentieux? (institution) Administration publique : fonctionnaire, hauts fonctionnaires, personnel politique -Moins bien définis dans le Code que les crimes d’affaire ( Commission d’enquête ont peu de répercussion (ex : Mulroney, Comrey…) Santé publique : -Emprisonnement à la suite de dommage causé par une intervention chirurgicale ou prise de médicament sont très rare -règle civil ou par les assurances/sanction disciplinaire (ex: le distilbène-médicament qui cause la stérilité chez les autre génération) Environnement : -peu de poursuite car difficile de prouver qui est responsable -entente et amende souvent ridicule Santé et sécurité au travail: -Logique restitutive et préventive/ norme disciplinaire

26 Pourquoi les IP à ce point réfractaires à la prise en charge pénale? (Acosta) 1- Une question de représentation sociale Les représentations sociales sur ce qui est un crime et sur ce qui ne l’est pas jouent un rôle sans doute non négligeable dans la difficulté à voir les illégalismes privilégiés… comme des crimes. Pourquoi est-ce par exemple si difficile de faire un lien entre la mort d’un enfant en Afrique et l’ingestion d’un médicament produit au Canada?  D’abord parce que les IP nous confrontent souvent à des personnes morales et non à des personnes physiques. Un criminel, c’est un contact direct, pas une entité abstraite. Il y aura donc beaucoup de responsables potentiels entre la compagnie pharmaceutique et l’enfant décédé. Par exemple, le médecin ou les parents qui ont donné le médicament à l’enfant.  Le langage du sens commun est lui aussi un obstacle à la sélection de ce type d’affaires par le droit criminel. En prononçant « accident », on sort déjà la situation du droit criminel voire du droit tout court. Dans le même ordre d'idées, et ceci est particulièrement visible dans la presse écrite, on ne parlera pas de faute morale, mais de maladresse, de bavure, de malchance. Si on parle de faute cf. présomption de légitime défense pour la police

27 Pourquoi les IP à ce point réfractaires à la prise en charge pénale? (Acosta) 2- Les obstacles et la difficulté à faire des liens menant à la définition « crime » 3- Lacunes juridiques Lacunes inhérentes au droit criminel. Ce n'est pas dans ce qu'elle tait mais plutôt dans ce qu'elle énonce que la loi pénale restreint véritablement son champ effectif d'intervention.

28 En somme : Qu’est-ce qu’un crime ? Le crime est donc relatif. C’est pourquoi nous verrons que le crime est en partie une construction pénale Autrement dit, le sens étymologique du crime ne renvoie jamais à un acte en soi, mais plutôt à l’action de juger un comportement dans le cadre d’un processus institutionnel de type judiciaire Le crime est une action (ou inaction) perçue et identifiée en ce sens par le droit pénal

29 Qu’est-ce que la criminologie ? Avec tout ce que l’on a vu jusqu’à maintenant sur le concept de crime, on comprend mieux la difficulté à définir ce qu’est la criminologie Un savoir dont les contours sont encore moins bien définis et moins bien limités que ceux que se donnent par exemple la biologie (l’étude/connaissance de la vie) ou la psychologie (l’étude/connaissance de l’âme). –Qu’est-ce qu’un ouvrage de criminologie? Qu’entendre par science qui étudie le crime? Un savoir sur les causes du crime ? Sur les définitions du crime ? Causes du crime: –les causes d’un vol peuvent changer d’une époque à l’autre (pauvreté absolue et pauvreté relative), –d’une découverte à l’autre (selon champs dominants: philosophie, sociologie, psychologie, génétique, etc.). –Toujours dans les causes du crime, on peut par exemple s’intéresser à ce que des criminologues appellent des techniques de neutralisation pour faciliter un passage à l’acte:

30 Qu’est-ce que la criminologie ? Définitions du crime: –par exemple, ce qui était un crime hier pourrait ne plus l’être aujourd’hui ou pourrait l’être différemment. – Ce qui est un crime à tel endroit peut ne pas l’être à un autre (homosexualité, blasphème, etc.). –Par ailleurs, le point de vue sur un phénomène dépend de celui qui l’observe (un médecin et un juge ne verront pas un agresseur sexuel de la même façon; un policier pourra – même inconsciemment – établir des hiérarchies entre ce qui constitue un crime et ce qui n’en serait pas un).

31 Qu’est-ce que la criminologie ? Mésentente sur son affiliation principale (droit, philosophie, médecine, sociologie, psychologie, génétique) et donc sur sa date de naissance. Pas davantage de consensus sur ses objets de recherche (drogues, travail du sexe, sexting, méga-crimes, crimes économiques, homosexualité). Des doutes traversent aussi la criminologie sur la légitimité du droit criminel à intervenir dans tel ou tel champ (jeux vidéo violents, musique agressive, avortement, transmission du HIV, suicide assisté, pollution industrielle, concurrence déloyale, médicaments non homologués, cruauté contre les animaux, etc.).

32 Le problème des objets de la criminologie La criminologie voit ses objets et théories appartenir aussi et en même temps à d’autres disciplines. Deux grands types de questions criminologiques :  Quels sont les processus qui conduisent aux comportements et situations qualifiés de criminels (pourquoi, comment devient-on criminel / déviant ? (PA, passage à l’acte) -ex: comment deviens-t-on fumeur de marijuana? -quel sont les conditions pour devenir fumeur occasionel? (condition: plaisir, les amis, ces facile à avoir…) Technique de neutralisation: les vieux sont coincé, nous on est cool.  Quels sont les processus qui font en sorte que la société et ses institutions en viennent à qualifier / définir certaines situations et certains comportements de déviants voire de criminels ? (RS, réaction sociale)

33 Évolution de la criminologie en Occident depuis 1960 La criminologie s’inscrit toujours dans un contexte politique, culturel et scientifique donné. Son visage dominant peut donc varier… Les années 1960 : Pic de la criminologie clinique ; figure du criminel comme malade à encadrer et à remettre sur le droit chemin Les années 1970 : Pic de la criminologie critique ; figure du criminel comme membre d’un groupe stigmatisé (par le droit, la science, la classe politique, la vie économique, les médias, etc.) Les années 1980-2010 : Montée d’un criminologie gestionnaire et victimaire ; figure du criminel comme méchant malade (l’opportuniste qui doit gérer ses gènes) – figure d’une victime à la fois sacralisée et sur-responsabilisée

34 Les années 1960 : Pic de la criminologie clinique De 1920 à 1960 : affirmation croissante, en Europe et en Amérique du Nord, d’une différence clinique (et non plus seulement physique) entre criminels et non criminels Étude des causes cliniques du passage à l’acte criminel ; identification de la personnalité et de la dangerosité des criminels (tableaux et études de cas). En même temps, suite au nazisme et au fascisme : souci d’un équilibre défense de la société / protection et bien-être de chaque individu (souci de respecter droits de l’homme et garanties juridiques) Vers une intervention plus efficace (prévention voire prédiction), moins coûteuse, plus professionnelle et plus humaniste (limiter les super max comme les prisons à sécurité minimale, refuser le fouet, etc.).

35 Evolution théorique en criminologie Les années 1960 : Pic de la criminologie clinique Souci de donner une place croissante à la science et au traitement dans l’intervention pénale Etude des causes du passage à l’acte criminel (notamment et surtout dans sa dimension clinique) Mieux connaître le délinquant pour mieux le traiter, et mieux le traiter pour mieux combattre voire prévenir le crime Corriger le déviant au sens de recentrer sa trajectoire sur le chemin de la normalité (homosexualité) - réadaptation Bref, lutter contre le crime par la mise en oeuvre d’un système plus équitable, humain et efficace (Suite au nazisme : souci d’un équilibre entre traitement individuel et défense de la société ; souci de respecter droits de l’homme et garanties juridiques )

36 Evolution théorique en criminologie Les années 1960 : Pic de la criminologie clinique Les années 1960 : une criminologie du passage à l’acte Crime = qualité objective des comportements Crime = une réalité sociale transhistorique qui précède ou préexsite à la loi pénale Système pénal est davantage vu comme réactif voire prédictif que comme proactif : il réagit à un pb ou il l’anticipe plus qu’il ne le transforme, réaction et répression des conduites criminelles, réinsertion des infracteurs, protection de la société. On ne lui accorde donc aucun rôle proactif dans la constitution même de la criminalité et dans la répartition des champs des illégalismes (droit civil / pénal / administratif).

37 Questions criminologiques posées dans les 1960 Pourquoi devient-on délinquant (identification de traits/processus)? Comment réadapter les délinquants / malades (homosexualité)? Comment améliorer les prisons et en construire d’un nouveau type pour les rendre à la fois plus humaines et plus efficaces (diminution récidive) ? Comment valoriser des interventions en milieu ouvert (probation) ? Comment évaluer et prédire la récidive ? (annonce les espoirs fondés plus tard sur le génome humain…)

38 Les années 1960-70 : une remise en cause sociopolitique 1960-1970: dans toute une série de domaines, remise en cause de l’ordre social, de la conformité. Pour toute une opinion publique, la déviance n’est plus vue comme anormale mais au contraire comme normale face à une situation qui, elle, est anormale. 1960 -1970: Remise en question de l’État comme protecteur des intérêts et des droits de tous et comme arbitre neutre de lutte entre groupes sociaux.

39 Les années 1970 : une remise en cause scientifique Mise en doute d’une Science objective et impartiale. Importance de redonner la parole aux sans voix Dénonciation de catégories scientifiques qui seraient en fait très subjectives Dénonciation du rôle du criminologue : Dénonciation de la criminologie clinique: et notamment ses techniques de dépersonnalisation cherchant à dépouiller l’individu de sa personnalité antérieure, à modifier l’image qu’il avait de lui-même et des autres, à lui faire endosser un nouveau statut et à le plier à son nouveau rôle ( Vol au-dessus d’un nid de coucou ).. http://www.youtube.com/watch?v=iOr-Fk1B2Yo

40 Les années 1970 : une remise en cause du droit criminel Le crime ? Un construit juridico-politique… C’est toujours le droit criminel qui, à travers ses définitions et ses réactions, transforme et constitue une situation ou un comportement en crime. Dénonciation des effets pervers de la criminalisation (débat sur les drogues – lien interdiction/ dangerosité). Tout processus de criminalisation s’expliquerait par un rapport de pouvoir entre groupes sociaux (Garfinkel), ce qui n’enlève rien à la gravité de certains actes ou situations. Ex. Robin des bois!

41 Les années 1970 : une remise en cause du droit criminel Le droit criminel est bientôt vu lui-même comme problème social et comme machine à produire de l’anti-bien-être social Intérêts de la victime seraient notamment soit ignorés par DC soit reformatés en conflit entre la société et l’agresseur. Plus de victimes qu’on pense… Idée que le DC « vole » le conflit aux parties. Souci de réduire les activités de la justice pénale et de toute forme de promotion de l’enfermement.

42 Questions criminologiques posées dans les 1970 Pourquoi est-on défini comme délinquant ? Qui définit le cpt de qui comme déviant ou criminel ? Quelles sont les conditions de détention et les droits des détenus dans les institutiRestent-ils vus comme des citoyens (droit de vote) ?ons pénales du Canada ? Comment sont produites et appliquées les normes pénales?

43 Les années 1970 : Pic d’une criminologie critique (résumé) Une criminologie qui refuse d’isoler le crime du contexte dans lequel il s’inscrit, à savoir une société qui divise riches et pauvres, hommes et femmes, blancs et non-blancs, travailleurs et chômeurs, etc. –Or, dans une société conflictuelle où tous n’ont pas les mêmes atouts, comment se décident et s’appliquent les lois ? On dira de plus en plus que le crime / la déviance n’est pas une qualité de l’acte commis par une personne mais plutôt une conséquence de l’application, par d’autres, de normes et de sanctions à un (éventuel) transgresseur. On soutiendra également que la qualification d’un acte en crime ne dépend pas que de l’acte commis, –mais qu’il dépendra surtout de l’activité pratique par laquelle on accumule des informations et des interprétations sur la personne et la situation concernées.

44 Les années 1970 : Pic d’une criminologie critique Cette criminologie entend dès lors critiquer la manière dont la société et ses institutions « réagissent » à certaines situations-problèmes et à certains comportements problématiques (cf. criminologie de la réaction sociale) Elle recommande entre autres:  De se méfier de certaines interventions cliniques (trop envahissantes, trop répressives, etc.) Give me a dozen healthy infants, well-formed, and my own specified world to bring them up in and I'll guarantee to take any one at random and train him to become any type of specialist I might select--doctor, lawyer, artist, merchant-chief, and, yes, even beggarman and thief, regardless of his talents, penchants, tendencies, abilities, vocations, and race of his ancestors" ミ John Watson, Behaviorism, 1930  De prendre davantage en compte le point de vue des différents acteurs de la situation-problème (les « auteurs » et les « victimes »)  De privilégier l’avenir des justiciables sur de simples enjeux bureaucratiques ou professionnels

45 Les années 1980 - 2010 : Montée d’un criminologie gestionnaire et victimaire Après les années « I have a dream », montée des années de désenchantement. De la lutte des classes à la lutte des places. Pour ces théories, l’individu qui commet un acte criminel doit être analysé comme un sujet exerçant des choix dans un cadre qu’il maîtrise plus ou moins et développant des stratégies pour atteindre des buts qu’il s’est fixé et dont il peut assumer la responsabilité.

46 Les années 1980 - 2010 : Montée d’un criminologie gestionnaire et victimaire L’individu serait donc calculateur et rationel Il rechercherait un maximum de satisfaction pour un minimum d’effort. Pèserait + et – de son acte et prendrait notamment en compte des éléments comme la valeur et la protection du bien, l’efficacité de la police, la probabilité d’être arrêté, celle d’être condamné à tel type de peine, etc. Double postulat parfois implicite : celui de la dissuasion et celui de la dissuasion pénale.

47 Les années 1980 - 2010 : Montée d’un criminologie gestionnaire et victimaire Augmentation du crime (notamment contre les biens) et de la motivation des criminels irait de pair avec :

48 Les années 1980 - 2010 : Montée d’un criminologie gestionnaire et victimaire Solutions selon cette criminologie :  Viser obstacles concrets  Quand on est délinquant (potentiel),  Si on est une victime potentielle ou qu’on mène une politique pour aider les victimes,

49 Les années 1980 - 2010 : Montée d’un criminologie gestionnaire et victimaire Solutions selon cette criminologie :  Si on mène une politique pour aider les victimes, réfléchir à comment les aider à se protéger elles-mêmes. Double pb ici : 1)Engagement politique qui désengage l’État mais qui engage nouvelles culpabilités (« Il fallait consulter Internet ») ; 2)Victimisation qui ne tient pas compte de ce que vivent les victimes avérées ou potentielles. Quatre exemples:

50 Les années 1980 - 2010 : Montée d’un criminologie gestionnaire et victimaire Limites de cette criminologie:  Disparition ou atténuation du cadre socio-historique d’une expérience de passage à l’acte ;  Postulat contestable d’une dissuasion (pénale) effective (caméras /11 septembre)  Restriction à la délinquance de prédation.  L’acte délinquant peut avoir des significations symboliques :

51 Les années 1980 - 2010 : Montée d’un criminologie gestionnaire et victimaire Questions posées par la crm. Gestionnaire Comment aider un criminel sinon à guérir au moins à contrôler ses symptômes/ses gènes ? Comment rendre sûr un espace ? Quel comportement adopter pour éviter d’être victime ? Comment aider les victimes et les proches de victimes à “passer le cap” après la commission d’un crime qui les a touchés ?

52 Regards médiatiques sur le crime Le sensationnalisme médiatique: ça fait vendre! Quel poids donner aux opinions publiques en matière de crime lorsque l’on sait

53 Regards médiatiques sur le crime: les mythes La création de mythes Exagération médiatique Des médias toujours prêts à nous resservir les mêmes mythes :  La justice canadienne est laxiste  La criminalité violente augmente  Les criminels nous sont inconnus  Les criminels sont des êtres différents/les pauvres:  Les prisons et les pénitenciers = Club Med  Les récidivistes = criminels dangereux

54 Regards médiatiques sur le crime : les mythes  Un regard qui sélectionne les affaires jugées vendables  et ce, sans aucun souci de représentativité  Un regard qui dépossède les protagonistes de leurs propres expériences  Un regard qui, très vite, désigne SES victimes et SES coupables  On peut faire ici un // avec la police qui distingue souvent, elle aussi, selon le type d’enquête les bonnes victimes des mauvaises : agression sexuelle sans témoin, affaire du Taser).

55 Types de peur Sondages d’opinion. Danger de confondre la peur abstraite (et spontanée) et celle concrète (et réfléchie) du crime (pas les mêmes indicateurs) pour dénoncer une société qui serait toujours plus violente. Peur abstraite du crime : Peur concrète du crime : (Il faut donc dépasser le postulat simpliste qui veut que le citoyen soit un être essentiellement punitif dont l’instinct de vengeance doit être contrôlé par l’Etat qui, dès lors, punit au nom du citoyen)

56 Types de peur La peur abstraite (spontanée) La peur concrète (réfléchie) En somme « Se représenter (la criminalité), ce n’est pas seulement sélectionner certains éléments en en délaissant d’autres, mais c’est aussi élaborer un système d’interprétation qui permet de déceler, prédire ou préparer son action ou sa réaction (p. 81)

57 Regards d’opinions publiques sur les crimes et les peines Les opinions publiques veulent-elles plus de sévérité pour les criminels ?  Or placés devant les faits, les gens sont-ils toujours aussi radicaux ?  D’abord parce que les opinions publiques se prononcent par rapport à des intuitions erronées (désinformation) : on considère que près de 90/95% de la population puise sa connaissance de la criminalité dans les médias: Or

58 Regards d’opinions publiques sur les crimes et les peines  Ensuite parce que le type et nombre d’informations que reçoivent les opinions publiques sur les crimes jouent sur les peines que ces opinions veulent y apposer :  Enfin parce que même de nombreuses victimes directes (y compris les victimes d’actes horrifiants – génocide Rwanda) ne réclament pas le sang de leurs bourreaux  On pourrait aussi ajouter ici, avec Guérin (1)L’importance de distinguer entre déclarations faites à chaud et jugements après coup ou fondés sur l’expérience, et (2)L’importance de déconstruire les préjugés présents dans beaucoup de sondages d’opinions (avec souvent une confusion entre d’une part, une peur du crime qui est abstraite et spontanée, et d’autre part, une peur du crime davantage concrète et réfléchie)

59 Regards d’opinions publiques sur le rapport entre gravité physique, crimes et peines Demande du citoyen est faussée Dans les enquêtes nuancées qui sont faites auprès des opinions publiques, il y a donc souvent un lien consensuel entre violence physique et gravité mais aussi entre violence physique et crime, voire entre violence physique et peine. Mais dans ce dernier couple, un certain nombre de circonstances atténuantes apparaissent vite en fonction des personnes interrogées : Conclusion: 2 FACTEURS DÉTERMINANTS à la tolérance


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