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“Bien informés, “Bien informés, les habitants d’un pays sont des citoyens ; mal informés, ils deviennent des sujets.” mal informés, ils deviennent des.

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1 “Bien informés, “Bien informés, les habitants d’un pays sont des citoyens ; mal informés, ils deviennent des sujets.” mal informés, ils deviennent des sujets.” Alfred Sauvy Alfred Sauvy

2 Mass médias traditionnels et démocratie Mass médias traditionnels et démocratie (grandes TV, radios, journaux)

3 De quelques légers décalages: De quelques légers décalages: L’Irak L’Irak L’insécurité L’insécurité Le terrorisme Le terrorisme Le libre-échange Le libre-échange Les prix de l’immobilier Les prix de l’immobilier La crise La crise Le climat Le climat Le pétrole Le pétrole

4 I) Les analyses traditionnelles sur l’influence des médias I) Les analyses traditionnelles sur l’influence des médias

5 Dans la première moitié du XXè siècle, certains sociologues pensaient : Dans la première moitié du XXè siècle, certains sociologues pensaient : des effets massifs et immédiats. Dans le contexte du nazisme et du stalinisme, l’influence de la propagande sur les individus semblait totale. Dans le contexte du nazisme et du stalinisme, l’influence de la propagande sur les individus semblait totale. Le rapport entre le public et les médias est pensé en termes de dépendance, de conditionnement et de manipulation directe. Le rapport entre le public et les médias est pensé en termes de dépendance, de conditionnement et de manipulation directe.

6 Mais en 1944, P. Lazarsfeld va marquer une rupture par son étude des déterminants du vote. Mais en 1944, P. Lazarsfeld va marquer une rupture par son étude des déterminants du vote. Il va montrer que ce sont les variables sociologiques bien plus que les médias qui déterminent le vote ( niveau socio-économique, appartenance religieuse…). Il va montrer que ce sont les variables sociologiques bien plus que les médias qui déterminent le vote ( niveau socio-économique, appartenance religieuse…). De plus, les individus ont tendance à résister au changement d’opinion par l’exposition sélective. (aux messages qui s’accordent avec leur opinion déjà constituée). De plus, les individus ont tendance à résister au changement d’opinion par l’exposition sélective. (aux messages qui s’accordent avec leur opinion déjà constituée). L’effet des médias serait marginal sur les changements d’opinion mais il peut être involontairement plus important en ce qui concerne le renforcement des opinions existantes. L’effet des médias serait marginal sur les changements d’opinion mais il peut être involontairement plus important en ce qui concerne le renforcement des opinions existantes.

7 En 1955, Lazarsfeld ( avec E. Katz ) élabore la théorie des deux étapes du flux de la communication. Il met en évidence le rôle des leaders d’opinion dans les groupes sociaux. Ce sont des intermédiaires qui sont capables de neutraliser ou de relayer le message des médias.

8 Enfin, pour Bourdieu les médias ont une fonction d’agenda. Enfin, pour Bourdieu les médias ont une fonction d’agenda. Par l’importance qu’ils accordent à certains évènements et pas à d’autres, par les enjeux qu’ils y mettent, les médias conditionneraient l’importance que le public leur accorde. Par l’importance qu’ils accordent à certains évènements et pas à d’autres, par les enjeux qu’ils y mettent, les médias conditionneraient l’importance que le public leur accorde. Les médias ne nous diraient pas quoi penser mais à quoi penser. Les médias ne nous diraient pas quoi penser mais à quoi penser.

9 II) Les médias traditionnels d’information au cœur d’un nouveau contexte II) Les médias traditionnels d’information au cœur d’un nouveau contexte

10 Une concurrence exacerbée : Une concurrence exacerbée : - des citoyens moins impliqués (?) face à un monde plus complexe (?) - d’autres usages du temps libre - des médias thématiques (films, sports, mode, etc…) - des concurrents gratuits (internet, journaux gratuits….). - un contexte de crise (baisse des recettes publicitaires…).

11 Cela conduit à une hyper- concentration dans des grands groupes financiers et industriels: Cela conduit à une hyper- concentration dans des grands groupes financiers et industriels: En France: 3 ou 4 groupes (Bolloré, Dassault, Lagardère…) En France: 3 ou 4 groupes (Bolloré, Dassault, Lagardère…) Très peu d’indépendants: Très peu d’indépendants: Marianne, Le Canard Enchaîné, Alternatives Economiques, Le Monde Diplomatique… Marianne, Le Canard Enchaîné, Alternatives Economiques, Le Monde Diplomatique…

12 Le Monde Diplomatique, Octobre 2009 La dépendance croissante aux recettes publicitaires

13 un dollar sur six injectés dans notre économie est consacré au marketing. un dollar sur six injectés dans notre économie est consacré au marketing. En 1992: 1000 milliards de dollars (aux USA). En 1992: 1000 milliards de dollars (aux USA). Propagande & contrôle de l’esprit public, Noam Chomsky Propagande & contrôle de l’esprit public, Noam Chomsky Traduction par Frédéric Cotton p. 27-41 Traduction par Frédéric Cotton p. 27-41

14 L’évolution sociologique du journaliste: L’évolution sociologique du journaliste: Jusqu’aux Années 50-70 : Jusqu’aux Années 50-70 : issu assez souvent de milieu populaire, issu assez souvent de milieu populaire, statut homogène (CDI, pas de starisation) statut homogène (CDI, pas de starisation) A partir des années 80: A partir des années 80: Issu de plus en plus de milieux aisés (grandes écoles…) Issu de plus en plus de milieux aisés (grandes écoles…) éclatement des statuts: éclatement des statuts: starisation de quelques uns, précarisation de beaucoup (pigistes, risque de chômage)

15 III) Quelques conséquences III) Quelques conséquences

16 Des maîtres-mots Conformisme et surenchères : ce que les clients veulent Conformisme et surenchères : ce que les clients veulent Pensee unique: Pensee unique: Ne pas remettre en cause l’ordre établi Ne pas remettre en cause l’ordre établi convergences d’intérêts avec les pouvoirs politiques et économiques. convergences d’intérêts avec les pouvoirs politiques et économiques.

17 Conformisme et surenchères Conformisme et surenchères Spectaculaire, superficiel, émotionnel, personnalisation, Spectaculaire, superficiel, émotionnel, personnalisation,

18 La mort de Michael Jackson un titre unique aux JT l’Iran n’existait plus. l’Iran n’existait plus. Au Liban, rencontre pour un éventuel gouvernement d’union nationale. Au Liban, rencontre pour un éventuel gouvernement d’union nationale. le G8 s’est prononcé pour le gel des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens. le G8 s’est prononcé pour le gel des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens. le Congrès américain a adopté la loi sur le réchauffement climatique. le Congrès américain a adopté la loi sur le réchauffement climatique. Politis jeudi 2 juillet 2009, par Denis Sieffert Denis SieffertDenis Sieffert

19 les faits divers et la souffrance des victimes dans les journaux télévisés les faits divers et la souffrance des victimes dans les journaux télévisés Multiplication par 4 du nombre de sujets traitant des victimes en moins de 10 ans. Multiplication par 4 du nombre de sujets traitant des victimes en moins de 10 ans. Faits divers: multiplication par 3 en 10 ans. Faits divers: multiplication par 3 en 10 ans. Encore faudrait-il y ajouter la multiplication des émissions traitant de faits divers. Encore faudrait-il y ajouter la multiplication des émissions traitant de faits divers. En 2008, « près de 10 % des sujets des éditions du soir de TF1, France 2, France 3, Arte, Canal Plus et M6 étaient consacrés aux catastrophes et faits divers, soit 3 159 sujets - une moyenne de 8 sujets par jour -, En 2008, « près de 10 % des sujets des éditions du soir de TF1, France 2, France 3, Arte, Canal Plus et M6 étaient consacrés aux catastrophes et faits divers, soit 3 159 sujets - une moyenne de 8 sujets par jour -, bien plus que la part réservée à la politique (2 111 sujets) ou à la culture et aux loisirs (2 576 sujets). » bien plus que la part réservée à la politique (2 111 sujets) ou à la culture et aux loisirs (2 576 sujets). » Agressions, meurtres, et autres atteintes aux personnes sont la catégorie de faits divers la plus couverte (37,2 %). En 2008, un sujet sur cinq met en jeu des enfants mais on ne parle plus de viols (14 sujets). Agressions, meurtres, et autres atteintes aux personnes sont la catégorie de faits divers la plus couverte (37,2 %). En 2008, un sujet sur cinq met en jeu des enfants mais on ne parle plus de viols (14 sujets). Les catastrophes restent stables. Les catastrophes restent stables. Privilégier les drames personnels plutôt que collectifs? Privilégier les drames personnels plutôt que collectifs? L’humanité Article paru le 15 juin 2009 d’après INASTAT

20 Approximations, erreurs, non vérification des sources, information circulaire (dépêches AFP…), Approximations, erreurs, non vérification des sources, information circulaire (dépêches AFP…), absences d’envoyé spécial absences d’envoyé spécial

21 Course au scoop…et les trains en retard! Course au scoop…et les trains en retard!

22 Source : CGEDD d’après INSEE, bases de données notariales et indices Notaires-INSEE désaisonnalisés.

23 La dépendance au pouvoir et les conflits d’intérêts. La dépendance au pouvoir et les conflits d’intérêts.

24 Proximité des pouvoirs politiques et économiques avec les grands médias. Proximité des pouvoirs politiques et économiques avec les grands médias.

25 Nicolas Sarkozy est trois fois plus présent sur les plateaux de télévision que ne l'étaient ses prédécesseurs Jacques Chirac ou François Mitterrand. Nicolas Sarkozy est trois fois plus présent sur les plateaux de télévision que ne l'étaient ses prédécesseurs Jacques Chirac ou François Mitterrand. Reportage TSR sur Sarkozy jeudi 4 juin 2009 Reportage TSR sur Sarkozy jeudi 4 juin 2009 http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect =370501&sid=10661356&cKey=12440182 71000 http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect =370501&sid=10661356&cKey=12440182 71000 http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect =370501&sid=10661356&cKey=12440182 71000 http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect =370501&sid=10661356&cKey=12440182 71000

26 Storytelling, contrôle de l’image, contrôle des interviews…. Etc…. Storytelling, contrôle de l’image, contrôle des interviews…. Etc…. Le budget de communication de l'Elysée a été multiplié par trois. Le budget de communication de l'Elysée a été multiplié par trois.

27 Un récent rapport publié par Reporter sans frontière international situe la France au rang peu enviable du pays européen qui détient le record d'interventions policières ou judiciaires contre des journalistes. Un récent rapport publié par Reporter sans frontière international situe la France au rang peu enviable du pays européen qui détient le record d'interventions policières ou judiciaires contre des journalistes. C'est l'autocensure qui s'installe insidieusement dans certaines rédactions. C'est l'autocensure qui s'installe insidieusement dans certaines rédactions.

28 Les renvois d’ascenseurs entre journalistes. Les renvois d’ascenseurs entre journalistes. Avec artistes….. Avec artistes…..

29 Pensee-unique Pensee-unique

30 M.Allais Prix Nobel d’Economie français M.Allais Prix Nobel d’Economie français Référendum sur constitution Européenne Référendum sur constitution Européenne Tous médias favorables

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32 OPINION PUBLIQUE ET MEDIAS OPINION PUBLIQUE ET MEDIAS I) OPINION INDIVIDUELLE ET OPINION PUBLIQUE I) OPINION INDIVIDUELLE ET OPINION PUBLIQUE A) Les opinions individuelles et leur formation A) Les opinions individuelles et leur formation Opinion individuelle : « c’est une formule nuancée qui, sur une question déterminée, reçoit l’adhésion sans réserve d’un sujet ». Opinion individuelle : « c’est une formule nuancée qui, sur une question déterminée, reçoit l’adhésion sans réserve d’un sujet ». Ainsi, une opinion se définit pare rapport au contexte de l’enquête ( enquêteur, moment, actualité….). Ainsi, une opinion se définit pare rapport au contexte de l’enquête ( enquêteur, moment, actualité….). Cf doc 2 p336 Cf doc 2 p336 Une opinion individuelle se forme et s’exprime en relation avec les autres. En effet, nous influençons et nous sommes tous influencés …même s’il est parfois difficile de se l’avouer car cela semble remettre en cause notre autonomie. Si nous n’avons pas une expérience directe et nette sur un sujet, nous dépendons en partie des informations et des jugements d’autrui ( désir de conformité, leader charismatique ou compétent). Une opinion individuelle se forme et s’exprime en relation avec les autres. En effet, nous influençons et nous sommes tous influencés …même s’il est parfois difficile de se l’avouer car cela semble remettre en cause notre autonomie. Si nous n’avons pas une expérience directe et nette sur un sujet, nous dépendons en partie des informations et des jugements d’autrui ( désir de conformité, leader charismatique ou compétent). En revanche, la pression du groupe ou d’une personne n’est pas toujours suffisante pour modifier une opinion. En effet, une opinion s’inscrit dans une représentation du monde, mélange variable de stéréotypes, jugements de valeurs et d’arguments rationnels. En revanche, la pression du groupe ou d’une personne n’est pas toujours suffisante pour modifier une opinion. En effet, une opinion s’inscrit dans une représentation du monde, mélange variable de stéréotypes, jugements de valeurs et d’arguments rationnels. Les idéologies, les stéréotypes que nous utilisons tous ( mais dont nous avons plus ou moins conscience) nous servent de repères, de grille de lecture sur le monde, notamment en simplifiant ce qui est très complexe. Dès lors, pour modifier vraiment une opinion, il faut parfois mettre la personne dans une situation ou sa grille de lecture ne fonctionne pas. Les idéologies, les stéréotypes que nous utilisons tous ( mais dont nous avons plus ou moins conscience) nous servent de repères, de grille de lecture sur le monde, notamment en simplifiant ce qui est très complexe. Dès lors, pour modifier vraiment une opinion, il faut parfois mettre la personne dans une situation ou sa grille de lecture ne fonctionne pas. Cf doc 5 p 338 Cf doc 5 p 338 B) Des opinions individuelles à l’opinion publique B) Des opinions individuelles à l’opinion publique Les caractéristiques de la formation d’une opinion sont : _ une question précise Les caractéristiques de la formation d’une opinion sont : _ une question précise _ le rôle du groupe _ le rôle du groupe _ le contexte social (l’actualité de la question) _ le contexte social (l’actualité de la question) Ainsi, une opinion collective peut naître quand un problème se pose réellement et qu’une décision doit être prise. Ainsi, une opinion collective peut naître quand un problème se pose réellement et qu’une décision doit être prise. Doc 6 p 339 Doc 6 p 339 La notion d’opinion publique est assez vague. Est-ce l’opinion des la majorité des sondés ? De plus, une opinion est finalement toujours collective. La notion d’opinion publique est assez vague. Est-ce l’opinion des la majorité des sondés ? De plus, une opinion est finalement toujours collective. II) LES SONDAGES D’OPINION II) LES SONDAGES D’OPINION A) Les sondages : histoire et technique A) Les sondages : histoire et technique a) histoire a) histoire Le désir de connaître le profil et l’opinion de ceux qu’on gouverne est très ancien ( 3000 an avant J.C : recensement et revenu des égyptiens, Louis XV : 1745, 1 ères grandes enquêtes d’opinion ). Le désir de connaître le profil et l’opinion de ceux qu’on gouverne est très ancien ( 3000 an avant J.C : recensement et revenu des égyptiens, Louis XV : 1745, 1 ères grandes enquêtes d’opinion ). De plus, l’idée d’une connaissance scientifique se fait de plus en plus sentir, notamment au moment de l’industrialisation en GB, en France et en Allemagne ( F Le Play, les ouvriers européens, 1855 ). C ‘est aux USA que l’enquête se développa vraiment avec les « votes de paille » dès le XIX è siècle. Les journaux interrogeaient leurs lecteurs sur leurs intentions de vote. De plus, l’idée d’une connaissance scientifique se fait de plus en plus sentir, notamment au moment de l’industrialisation en GB, en France et en Allemagne ( F Le Play, les ouvriers européens, 1855 ). C ‘est aux USA que l’enquête se développa vraiment avec les « votes de paille » dès le XIX è siècle. Les journaux interrogeaient leurs lecteurs sur leurs intentions de vote. Mais c’est en 1936 qu’un jeune chercheur George Gallup démontre l’efficacité de l’approche scientifique des sondages. Il avait prévu la réélection de Roosevelt en sélectionnant 1500 personnes sur des critères démographiques simples alors qu’un magazine ( Le Literary Digest) s’était trompé en interrogeant 2 millions d’électeurs par une enquête postale. Mais c’est en 1936 qu’un jeune chercheur George Gallup démontre l’efficacité de l’approche scientifique des sondages. Il avait prévu la réélection de Roosevelt en sélectionnant 1500 personnes sur des critères démographiques simples alors qu’un magazine ( Le Literary Digest) s’était trompé en interrogeant 2 millions d’électeurs par une enquête postale. La méthode représentative s’est généralisé ( enquêtes sociales, études de marché, sondages politiques…). En France, c’est J Stoetzel qui dirigeait l’IFOP en 1946. La méthode représentative s’est généralisé ( enquêtes sociales, études de marché, sondages politiques…). En France, c’est J Stoetzel qui dirigeait l’IFOP en 1946. b) technique b) technique La technique des sondages est une application du calcul des probabilités et de la loi des grands nombres. La technique des sondages est une application du calcul des probabilités et de la loi des grands nombres. Il faut des règles rigoureuses : _ l’échantillon doit avoir une taille suffisante car la précision des sondages dépend du nombre de personnes intérrogées et pratiquement pas du pourcentage ( taux de sondage). Interroger 1000 personnes en Corse ( 4/1000) est aussi représentatif que 1000 en France ( 2/ 100.000). En général, en dessous de 1000 personnes, les résultats ne sont pas fiables. Il faut des règles rigoureuses : _ l’échantillon doit avoir une taille suffisante car la précision des sondages dépend du nombre de personnes intérrogées et pratiquement pas du pourcentage ( taux de sondage). Interroger 1000 personnes en Corse ( 4/1000) est aussi représentatif que 1000 en France ( 2/ 100.000). En général, en dessous de 1000 personnes, les résultats ne sont pas fiables. _ en outre, on peut en on doit calculer un risque d’erreur et un intervalle de confiance ( « fourchette »). Ex : tel candidat aura entre 38% et 40% des voix avec un risque d’erreur de 5%. Si on veut diminuer le risque d’erreur, on augmente l’intervalle de confiance et inversement. _ en outre, on peut en on doit calculer un risque d’erreur et un intervalle de confiance ( « fourchette »). Ex : tel candidat aura entre 38% et 40% des voix avec un risque d’erreur de 5%. Si on veut diminuer le risque d’erreur, on augmente l’intervalle de confiance et inversement. _ l’échantillon doit être représentatif de la population étudiée. Il y’a deux grandes méthodes : la méthode aléatoire ( ou probabiliste). Cela consiste à tirer au hasard des individus sur une liste complète ( base de sondage). Il faut avoir cette liste et les gens peuvent être très dispersés ce qui peut poser des problèmes aux enquèteurs. _ l’échantillon doit être représentatif de la population étudiée. Il y’a deux grandes méthodes : la méthode aléatoire ( ou probabiliste). Cela consiste à tirer au hasard des individus sur une liste complète ( base de sondage). Il faut avoir cette liste et les gens peuvent être très dispersés ce qui peut poser des problèmes aux enquèteurs. La méthode des quotas : reconstituer en modèle réduit la population. Il faut les mêmes caractéristiques et proportions que la population totale ( sexe, âge, CSP…). C’est moins cher et plus utilisé mais il y’a des risques d’erreur liés à la liberté laissée aux enquêteurs. La méthode des quotas : reconstituer en modèle réduit la population. Il faut les mêmes caractéristiques et proportions que la population totale ( sexe, âge, CSP…). C’est moins cher et plus utilisé mais il y’a des risques d’erreur liés à la liberté laissée aux enquêteurs. _ le questionnaire doit être fait avec soin et rigueur. Il doit être compris par tous ( eviter les mots techniques ou vagues…). Les questions doivent être neutre ( ne pas induire la réponse). _ le questionnaire doit être fait avec soin et rigueur. Il doit être compris par tous ( eviter les mots techniques ou vagues…). Les questions doivent être neutre ( ne pas induire la réponse). _ le moment du sondage est aussi important ( ex : sur la peine de mort après un crime horrible) et la personne et personnalité des enquêteurs ( ex : une femme qui enquête sur le droit des femmes, enquête sur des exclus….). _ le moment du sondage est aussi important ( ex : sur la peine de mort après un crime horrible) et la personne et personnalité des enquêteurs ( ex : une femme qui enquête sur le droit des femmes, enquête sur des exclus….). B) Les limites techniques des sondages B) Les limites techniques des sondages Un sondage ne fournit pas une certitude mais une probabilité ( un écart de 1 ou 2 pts entre candidats sur des intentions de vote n’a pas de sens ). Il ne faut pas réduire les réponses au pourcentage majoritaire ( cet abus n’est pas toujours innocent). Il faut aussi tenir compte des non réponses. Un sondage ne fournit pas une certitude mais une probabilité ( un écart de 1 ou 2 pts entre candidats sur des intentions de vote n’a pas de sens ). Il ne faut pas réduire les réponses au pourcentage majoritaire ( cet abus n’est pas toujours innocent). Il faut aussi tenir compte des non réponses. En France, il existe aussi une loi réglementant l’utilisation des sondages ( loi 1977) qui fait obligation aux médias de citer le nom de l’institut et celui qui l’a commandé, la période, la taille de l’échantillon et d’autres indications selon les cas. Il existe aussi une loi sur les sondages en période d’élection. En France, il existe aussi une loi réglementant l’utilisation des sondages ( loi 1977) qui fait obligation aux médias de citer le nom de l’institut et celui qui l’a commandé, la période, la taille de l’échantillon et d’autres indications selon les cas. Il existe aussi une loi sur les sondages en période d’élection. On a beaucoup de mal à admettre que l’on puisse extrapoler des conclusions à partir d’un échantillon de 1000 personnes. En fait, la technique ne pose pas de problèmes si les précautions méthodologiques sont prises ( ce qui est le cas en principe). Elle est commune et basée sur des acquis scientifiques solides ( statistiques….). On a beaucoup de mal à admettre que l’on puisse extrapoler des conclusions à partir d’un échantillon de 1000 personnes. En fait, la technique ne pose pas de problèmes si les précautions méthodologiques sont prises ( ce qui est le cas en principe). Elle est commune et basée sur des acquis scientifiques solides ( statistiques….). C’est plutôt l’interprétation des sondages qui pose question. C’est plutôt l’interprétation des sondages qui pose question. C) La critique des sondages C) La critique des sondages En effet, il existe des critiques qui elles sont tout à fait fondées. En effet, nombre de sondages présupposent que tout le monde à une opinion, une réponse à donner aux questions posées, ou que tout le monde est à même de produire ou d’énoncer des opinions avec des moyens égaux sur des sujets très divers. En bref, ils présupposent l’existence d’une opinion en soi. En effet, il existe des critiques qui elles sont tout à fait fondées. En effet, nombre de sondages présupposent que tout le monde à une opinion, une réponse à donner aux questions posées, ou que tout le monde est à même de produire ou d’énoncer des opinions avec des moyens égaux sur des sujets très divers. En bref, ils présupposent l’existence d’une opinion en soi. Dans un célèbre article ( l’opinion publique n’existe pas, 1973), P Bourdieu reproche aux sondages de faire apparaître, sous le nom d’opinin publique, une construction artificielle qui n’a rien à voir avec ce que pensent réellement les gens. Dans un célèbre article ( l’opinion publique n’existe pas, 1973), P Bourdieu reproche aux sondages de faire apparaître, sous le nom d’opinin publique, une construction artificielle qui n’a rien à voir avec ce que pensent réellement les gens. Pour lui, un sondage postule trois choses : _ tout le monde peut avoir une opinion sur tout et tout de suite( contre-arguments : non réponses) Pour lui, un sondage postule trois choses : _ tout le monde peut avoir une opinion sur tout et tout de suite( contre-arguments : non réponses) _ toutes les opinions se valent _ toutes les opinions se valent _ il y’a un accord sur les questions qui méritent d’être posées _ il y’a un accord sur les questions qui méritent d’être posées En fait, les question posées sont celles qui se posent pour ceux qui ont commandité les sondages ( hommes politiques…). En fait, les question posées sont celles qui se posent pour ceux qui ont commandité les sondages ( hommes politiques…). Pour d’autres, l’opinion publique est devenue un enjeu de légitimation de l’intervention de la puissance publique ou économique. Celle-ci se justifie de ce qu’elle est soutenue par une majorité d’électeurs ou de consommateurs. En outre, les sondeurs tendent à rendre compte de l’opinion en images simples, homogènes, « visibles », masquant à la fois la multiplicité des positions réelles et la diversité des préoccupations concrètes. Pour d’autres, l’opinion publique est devenue un enjeu de légitimation de l’intervention de la puissance publique ou économique. Celle-ci se justifie de ce qu’elle est soutenue par une majorité d’électeurs ou de consommateurs. En outre, les sondeurs tendent à rendre compte de l’opinion en images simples, homogènes, « visibles », masquant à la fois la multiplicité des positions réelles et la diversité des préoccupations concrètes. Controverse : Controverse : Certains sociologues s’opposent à Bourdieu: Certains sociologues s’opposent à Bourdieu: La mesure des sans opinion est riche d’enseignements. La mesure des sans opinion est riche d’enseignements. Quand on pose une question sur les centrales nucléaires, on sait que l’ingénieur EDF et l’abonné n’ont pas la même quantité d’informations mais tout deux sont des citoyens que ce choix concerne et d’ailleurs les experts sont loin d’être d’accord entre eux. Quand on pose une question sur les centrales nucléaires, on sait que l’ingénieur EDF et l’abonné n’ont pas la même quantité d’informations mais tout deux sont des citoyens que ce choix concerne et d’ailleurs les experts sont loin d’être d’accord entre eux. En période électorale, les questions des instituts de sondage peuvent être le reflet de l’affrontement des partis ou candidats. En période électorale, les questions des instituts de sondage peuvent être le reflet de l’affrontement des partis ou candidats. P Champagne répond : P Champagne répond : Lorsqu’on dit toutes les opinions ne se valent pas, on n’émet pas un jugement personnel sur la valeur intellectuelle de ces opinions. On dit simplement que des réponses semblables cachent des situations et des positions très différentes. Ex : entre celui qui répond distraitement à une question sur le malaise agricole mais qui ne se mobilisera jamais et le militant agricole actif qui subit une crise agricole. Lorsqu’on dit toutes les opinions ne se valent pas, on n’émet pas un jugement personnel sur la valeur intellectuelle de ces opinions. On dit simplement que des réponses semblables cachent des situations et des positions très différentes. Ex : entre celui qui répond distraitement à une question sur le malaise agricole mais qui ne se mobilisera jamais et le militant agricole actif qui subit une crise agricole. Enfin, l’importance donnée aux sondages d’opinion favorise l’instantanéité au lieu de la durée, l’émotion ou la simplification au lieu de la réflexion. Les journalistes ont aussi été tentés de les mettre en avant pour se donner de l’importance face aux hommes politiques.( Pour remettre en cause leur monopole de la parole représentative légitime). Enfin, l’importance donnée aux sondages d’opinion favorise l’instantanéité au lieu de la durée, l’émotion ou la simplification au lieu de la réflexion. Les journalistes ont aussi été tentés de les mettre en avant pour se donner de l’importance face aux hommes politiques.( Pour remettre en cause leur monopole de la parole représentative légitime). Conclusion : il est sans doute possible de faire un usage scientifique des sondages d’opinion mais cela suppose beaucoup de rigueur et de lucidité sur leurs limites. Conclusion : il est sans doute possible de faire un usage scientifique des sondages d’opinion mais cela suppose beaucoup de rigueur et de lucidité sur leurs limites.

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34 Un sondage et son usage Un sondage et son usage Dans le Figaro à ce sujet : « Contrairement à ce qui s’observait il y a quelques années, les Français ne restent plus de marbre devant le sujet de la dette. Bien conscients désormais qu’il s’agit de l’avenir des générations futures, ils placent les questions de finances publiques au cœur de leurs préoccupations, au même titre que le chômage, la santé ou l’avenir des retraites ». Dans le Figaro à ce sujet : « Contrairement à ce qui s’observait il y a quelques années, les Français ne restent plus de marbre devant le sujet de la dette. Bien conscients désormais qu’il s’agit de l’avenir des générations futures, ils placent les questions de finances publiques au cœur de leurs préoccupations, au même titre que le chômage, la santé ou l’avenir des retraites ».

35 Sondage IFOP sur un échantillon représentatif de 1024 individus, sur « les thèmes prioritaires de 2010 ». commandé par la « Fondation pour l’innovation politique » (think tank créé par l’UMP )

36 « la réduction de la dette publique » n’apparaît qu’en 11ème position des thèmes « tout à fait prioritaires », bien loin derrière « la lutte contre le chômage », « la santé », « l’éducation », « l’avenir des retraites », « le relèvement des salaires et du pouvoir d’achat », « la lutte contre la précarité », etc. « la réduction de la dette publique » n’apparaît qu’en 11ème position des thèmes « tout à fait prioritaires », bien loin derrière « la lutte contre le chômage », « la santé », « l’éducation », « l’avenir des retraites », « le relèvement des salaires et du pouvoir d’achat », « la lutte contre la précarité », etc. 65% et 54% des enquêtés jugent que « la lutte contre le chômage » et « le relèvement des salaires et du pouvoir d’achat » sont « tout à fait prioritaires », contre 36% affirmant de même pour « la réduction de la dette publique ». 65% et 54% des enquêtés jugent que « la lutte contre le chômage » et « le relèvement des salaires et du pouvoir d’achat » sont « tout à fait prioritaires », contre 36% affirmant de même pour « la réduction de la dette publique ». ACRIMED ACRIMED

37 75% des enquêtés, « en pensant au déficit public et à la dette de l’État », se disent « inquiets » ; c’est d’ailleurs là moins qu’en octobre 2009, où cette réponse avait été choisie par 83% des enquêtés. 75% des enquêtés, « en pensant au déficit public et à la dette de l’État », se disent « inquiets » ; c’est d’ailleurs là moins qu’en octobre 2009, où cette réponse avait été choisie par 83% des enquêtés. Est-ce à dire que « les Français » sont moins inquiets aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a quelques mois, ou n’est-ce là que le produit de l’activité médiatique mettant au premier plan, inégalement selon les périodes, certains sujets ? Est-ce à dire que « les Français » sont moins inquiets aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a quelques mois, ou n’est-ce là que le produit de l’activité médiatique mettant au premier plan, inégalement selon les périodes, certains sujets ?

38 Les impensés d’un sondage Les impensés d’un sondage Un sondage produit une forme d’injonction à produire une opinion. Plutôt que de mesurer des « attentes » ou des « opinions » préexistantes, les sondeurs et les commentateurs contribuent à faire exister la « préoccupation » ou l’ « inquiétude » qu’ils prétendent saisir et quantifier. Un sondage produit une forme d’injonction à produire une opinion. Plutôt que de mesurer des « attentes » ou des « opinions » préexistantes, les sondeurs et les commentateurs contribuent à faire exister la « préoccupation » ou l’ « inquiétude » qu’ils prétendent saisir et quantifier.

39 De surcroît, la réponse à la question posée dépend de sa formulation et de l’éventail des options possible. De surcroît, la réponse à la question posée dépend de sa formulation et de l’éventail des options possible. Comment s’étonner, dès lors, que 92% des enquêtés, « pour faire face à la situation actuelle (crise économique, déficits publics élevés) », préfèrent « réduire les dépenses de l’État et celles des collectivités locales (villes, départements, régions) » quand la seule autre option proposée consiste à « augmenter les prélèvements obligatoires ( impôts locaux, impôt sur le revenu…mais pas l’ISF…) Comment s’étonner, dès lors, que 92% des enquêtés, « pour faire face à la situation actuelle (crise économique, déficits publics élevés) », préfèrent « réduire les dépenses de l’État et celles des collectivités locales (villes, départements, régions) » quand la seule autre option proposée consiste à « augmenter les prélèvements obligatoires ( impôts locaux, impôt sur le revenu…mais pas l’ISF…) d’autres choix non formulés : par exemple « la suppression des niches fiscales et des exonérations de cotisations sociales dont bénéficient le patronat », ou « le rétablissement de l’impôt sur les successions et la suppression des niches fiscales dont jouissent les foyers aisés ». d’autres choix non formulés : par exemple « la suppression des niches fiscales et des exonérations de cotisations sociales dont bénéficient le patronat », ou « le rétablissement de l’impôt sur les successions et la suppression des niches fiscales dont jouissent les foyers aisés ».

40 Non signalé non plus : Non signalé non plus : la première réponse choisie par les enquêtés – lorsqu’on leur pose la question du « secteur » dans lequel on devrait baisser les dépenses publiques – n’est autre que « la défense, l’armée », et ce à 45% (contre 25% pour la réponse arrivant en deuxième position). la première réponse choisie par les enquêtés – lorsqu’on leur pose la question du « secteur » dans lequel on devrait baisser les dépenses publiques – n’est autre que « la défense, l’armée », et ce à 45% (contre 25% pour la réponse arrivant en deuxième position). !

41 Interrogés sur l’augmentation des prélèvements obligatoires, les enquêtés pensent à 57% et 47% que cela « devrait d’abord passer » par « l’augmentation de l’ISF (Impôt de Solidarité sur la Fortune) » et « l’augmentation de l’impôt sur les bénéfices des sociétés », contre 7% pour l’augmentation de la TVA et 1% pour celle des impôts locaux Interrogés sur l’augmentation des prélèvements obligatoires, les enquêtés pensent à 57% et 47% que cela « devrait d’abord passer » par « l’augmentation de l’ISF (Impôt de Solidarité sur la Fortune) » et « l’augmentation de l’impôt sur les bénéfices des sociétés », contre 7% pour l’augmentation de la TVA et 1% pour celle des impôts locaux

42 une des réponses proposée pour cette question : « la généralisation de l’impôt sur le revenu à tous les foyers sachant qu’actuellement un ménage sur deux n’en paye pas ». une des réponses proposée pour cette question : « la généralisation de l’impôt sur le revenu à tous les foyers sachant qu’actuellement un ménage sur deux n’en paye pas ». Dommage qu’une réponse n’ait pas été formulée de la manière suivante : « supprimer les exonérations de cotisations sociales sur les salaires dont bénéficie le patronat, dans la mesure où elles ont coûté 21,4 milliards d’euros à l’État en 2008 ». Dommage qu’une réponse n’ait pas été formulée de la manière suivante : « supprimer les exonérations de cotisations sociales sur les salaires dont bénéficie le patronat, dans la mesure où elles ont coûté 21,4 milliards d’euros à l’État en 2008 ».

43 La fonction médiatique et politique des sondages: imposer une problématique en laissant entendre qu’existe une « opinion publique » sur une question que seuls les politiciens professionnels et les journalistes politiques se posent. La fonction médiatique et politique des sondages: imposer une problématique en laissant entendre qu’existe une « opinion publique » sur une question que seuls les politiciens professionnels et les journalistes politiques se posent. Ainsi l’IFOP a-t-elle demandé aux enquêtés de se prononcer sur la question suivante : « si un référendum était organisé par Nicolas Sarkozy pour savoir s’il faut inscrire dans la Constitution l’interdiction de tout déficit budgétaire en dehors des périodes de crise économique ? ». Mimant le scrutin référendaire, le sondage propose alors aux enquêtés de voter « oui », « non » ou de s’abstenir. Ainsi l’IFOP a-t-elle demandé aux enquêtés de se prononcer sur la question suivante : « si un référendum était organisé par Nicolas Sarkozy pour savoir s’il faut inscrire dans la Constitution l’interdiction de tout déficit budgétaire en dehors des périodes de crise économique ? ». Mimant le scrutin référendaire, le sondage propose alors aux enquêtés de voter « oui », « non » ou de s’abstenir. Mais quelle valeur politique (et intellectuelle) peut avoir un sondage qui exige des enquêtés qu’ils votent pour une question, forcément abstraite en dehors de toute campagne référendaire contradictoire, mais dont le contenu s’avère en outre totalement déconnecté de leur vie quotidienne ? Peut- on recueillir autre chose que des réponses imaginaires lorsqu’on pose à 1024 individus une question qui ne peut leur apparaître qu’imaginaire ? Mais quelle valeur politique (et intellectuelle) peut avoir un sondage qui exige des enquêtés qu’ils votent pour une question, forcément abstraite en dehors de toute campagne référendaire contradictoire, mais dont le contenu s’avère en outre totalement déconnecté de leur vie quotidienne ? Peut- on recueillir autre chose que des réponses imaginaires lorsqu’on pose à 1024 individus une question qui ne peut leur apparaître qu’imaginaire ?

44 Le jour où Sarkozy a acheté la presse Le jour où Sarkozy a acheté la presse | sur slate | sur slate Jeudi 7 Mai 2009 Le jour où Sarkozy a acheté la presse Jeudi 7 Mai 2009 Le jour où Sarkozy a acheté la presse | | Jeudi 7 Mai 2009 Jeudi 7 Mai 2009 CGT CGT CGT EGPE EGPE EGPE journaux journaux journaux Le Monde Le Monde Le Monde Le Monde Mon bilan de deux ans de Sarkozysme Mon bilan de deux ans de Sarkozysme Mon bilan de deux ans de Sarkozysme Mon bilan de deux ans de Sarkozysme presse presse presse Sarkozy Sarkozy Sarkozy Syndicat du Livre Syndicat du Livre Syndicat du Livre Syndicat du Livre Partager sur: Partager sur: CGT CGT CGT EGPE EGPE EGPE journaux journaux journaux Le Monde Le Monde Le Monde Le Monde Mon bilan de deux ans de Sarkozysme Mon bilan de deux ans de Sarkozysme Mon bilan de deux ans de Sarkozysme Mon bilan de deux ans de Sarkozysme presse presse presse Sarkozy Sarkozy Sarkozy Syndicat du Livre Syndicat du Livre Syndicat du Livre Syndicat du Livre Partager sur: Partager sur: | | Partager sur: Partager sur:

45 Elle ne lasse pas. Pire, elle intoxique. Elle enchaîne les foyers, colonise les pensées quotidiennes, s'implante dans les espaces publics, après avoir déjà largement modifié l'espace social et familial. Elle ne lasse pas. Pire, elle intoxique. Elle enchaîne les foyers, colonise les pensées quotidiennes, s'implante dans les espaces publics, après avoir déjà largement modifié l'espace social et familial. Constat global de ces études : la télévision affaiblit la capacité d'attention, engendre un état d'hypnose sous couvert de relaxation, elle se passe de l'activité intelligente, critique, l'altère même, mettant les neurones au repos. Constat global de ces études : la télévision affaiblit la capacité d'attention, engendre un état d'hypnose sous couvert de relaxation, elle se passe de l'activité intelligente, critique, l'altère même, mettant les neurones au repos. Une détente favorable à une imprégnation efficace par les contenus publicitaires et autres messages de propagande. Une détente favorable à une imprégnation efficace par les contenus publicitaires et autres messages de propagande. Sans se focaliser sur les contenus, et le monde parallèle dans lequel emmène la télévision, Sans se focaliser sur les contenus, et le monde parallèle dans lequel emmène la télévision, certaines de ces études montrent que chez l'enfant, une exposition précoce et répétée à la télévision empêche sa construction psychique. Une question de médium, plus que de programmes. certaines de ces études montrent que chez l'enfant, une exposition précoce et répétée à la télévision empêche sa construction psychique. Une question de médium, plus que de programmes. Ars industrialis Ces études qui attaquent la télévision Publié par lrenard le 1 Mars, 2009 - 11:48 lrenard

46 Un état de sommeil éveillé Un état de sommeil éveillé En 2001, le journaliste Luc Mariot révélait au public le produit d'une enquête sur le tube cathodique, autrement dit la télévision, dans le film «Le tube», de Peter Entell (coproduit notamment par Arte). En 2001, le journaliste Luc Mariot révélait au public le produit d'une enquête sur le tube cathodique, autrement dit la télévision, dans le film «Le tube», de Peter Entell (coproduit notamment par Arte). The Fordham Experiment, réalisée par le fils de McLuhan. The Fordham Experiment, réalisée par le fils de McLuhan. Lumière réfléchie (cinéma) et lumière directe (écran, télévision) n'ont pas les mêmes effets sur le corps et l'esprit. Lumière réfléchie (cinéma) et lumière directe (écran, télévision) n'ont pas les mêmes effets sur le corps et l'esprit. Dans le groupe télévision, le téléspectateur est ni plus ni moins l'écran sur lequel est projetée la lumière et vit le contenu des programmes avec une imprégnation émotionnelle plus forte, avec une perte du sentiment d'extériorité des scènes regardées. Cette lumière directe donne aux images télévisées le pouvoir d'envahir l'esprit comme dans un rêve, en neutralisant l'activité critique. Dans le groupe télévision, le téléspectateur est ni plus ni moins l'écran sur lequel est projetée la lumière et vit le contenu des programmes avec une imprégnation émotionnelle plus forte, avec une perte du sentiment d'extériorité des scènes regardées. Cette lumière directe donne aux images télévisées le pouvoir d'envahir l'esprit comme dans un rêve, en neutralisant l'activité critique. Le neurologue américain Thomas Mulholland, montre, lui, sur la base d'électroencéphalogrammes (EEG), que la télévision plonge dans un état de somnolence, de léthargie du cerveau. Du fait de la suspension d'activité du cerveau, celui-ci est mis, face aux images projetées, dans un état d'hypnose. Le neurologue américain Thomas Mulholland, montre, lui, sur la base d'électroencéphalogrammes (EEG), que la télévision plonge dans un état de somnolence, de léthargie du cerveau. Du fait de la suspension d'activité du cerveau, celui-ci est mis, face aux images projetées, dans un état d'hypnose.

47 Pour sa part, l'ancien publicitaire Herbert Krugman, va encore plus loin en comparant la télévision à certaines techniques de lavage de cerveau employées par les militaires. Il rapporte des expériences en usage pendant la guerre de Corée (ex. plonger le corps dans l'eau à température du corps pendant des heures et empêcher la personne de toucher quoi que ce soit). Selon lui, de telles techniques s'appuient sur une phase de désensorialisation très semblable à l'état de désensorialisation causé par la télévision. L'image télévisuelle est en effet pauvre en données sensorielles, conduisant à faire perdre au téléspectateur le sentiment de son corps. Dans le cas du lavage de cerveau, la perte des repères sensoriels par lesquels la personne se reconnaît elle-même est la phase préparatoire du changement imposé à son monde mental. Dans le cas de la télévision, les images plongent le téléspectateur dans un sommeil éveillé, où l'identité se dissout (notamment la réalité d'un imaginaire personnel et singulier) et auquel elles fournissent les rêves. Directeur de recherche pour des publicitaires, Herbert Krugman avait été embauché dans les années 1960 par General Electric (producteur de tubes cathodiques) pour démentir des thèses qui auraient pu porter de l'ombre à la télévision, mais il n'a fait que confirmer à sa manière ce qu'écrivait McLuhan… Pour sa part, l'ancien publicitaire Herbert Krugman, va encore plus loin en comparant la télévision à certaines techniques de lavage de cerveau employées par les militaires. Il rapporte des expériences en usage pendant la guerre de Corée (ex. plonger le corps dans l'eau à température du corps pendant des heures et empêcher la personne de toucher quoi que ce soit). Selon lui, de telles techniques s'appuient sur une phase de désensorialisation très semblable à l'état de désensorialisation causé par la télévision. L'image télévisuelle est en effet pauvre en données sensorielles, conduisant à faire perdre au téléspectateur le sentiment de son corps. Dans le cas du lavage de cerveau, la perte des repères sensoriels par lesquels la personne se reconnaît elle-même est la phase préparatoire du changement imposé à son monde mental. Dans le cas de la télévision, les images plongent le téléspectateur dans un sommeil éveillé, où l'identité se dissout (notamment la réalité d'un imaginaire personnel et singulier) et auquel elles fournissent les rêves. Directeur de recherche pour des publicitaires, Herbert Krugman avait été embauché dans les années 1960 par General Electric (producteur de tubes cathodiques) pour démentir des thèses qui auraient pu porter de l'ombre à la télévision, mais il n'a fait que confirmer à sa manière ce qu'écrivait McLuhan…

48 En 1964, le philosophe Marshall McLuhan avait publié «Pour comprendre les médias», expliquant que la télévision était un vecteur privilégié des messages publicitaires parce qu'elle était capable de faire tomber le sentiment d'extériorité des scènes regardées, comme si elle était une extension du cerveau. Le message passe, en colonisant la pensée du téléspectateur parce qu'il est de même nature que son imaginaire. La différence étant, bien sûr, que ce n'est plus son inconscient qui produit les images, mais qu'elles proviennent d'un univers qu'il ne contrôle pas. Cet univers est en outre capable de se supplanter à sa propre activité mentale et dans le même temps d'uniformiser sa pensée avec celle des autres téléspectateurs. En 1964, le philosophe Marshall McLuhan avait publié «Pour comprendre les médias», expliquant que la télévision était un vecteur privilégié des messages publicitaires parce qu'elle était capable de faire tomber le sentiment d'extériorité des scènes regardées, comme si elle était une extension du cerveau. Le message passe, en colonisant la pensée du téléspectateur parce qu'il est de même nature que son imaginaire. La différence étant, bien sûr, que ce n'est plus son inconscient qui produit les images, mais qu'elles proviennent d'un univers qu'il ne contrôle pas. Cet univers est en outre capable de se supplanter à sa propre activité mentale et dans le même temps d'uniformiser sa pensée avec celle des autres téléspectateurs.

49 Ainsi détendre, faire rire ou faire pleurer, au fil des émissions, prépare le cerveau à somnoler dans l'attente aussitôt assouvie d'épisodes qui se succèdent, tout en éteignant l'activité critique. Ce qui évoque la bévue de Le Lay au sujet de la mission de TF1 de préparer au mieux le cerveau pour les publicitaires et de leur vendre «du temps de cerveau disponible». Ainsi détendre, faire rire ou faire pleurer, au fil des émissions, prépare le cerveau à somnoler dans l'attente aussitôt assouvie d'épisodes qui se succèdent, tout en éteignant l'activité critique. Ce qui évoque la bévue de Le Lay au sujet de la mission de TF1 de préparer au mieux le cerveau pour les publicitaires et de leur vendre «du temps de cerveau disponible».

50 Des enjeux de santé publique Des enjeux de santé publique Et les enfants ? C'est plus récemment que la publicité a ciblé sans scrupule le cerveau des bébés. Pour certains, cela correspond à une baisse d'audiencei chez les adolescents, plus attirés par des jeux vidéo et l'Internet (dont les effets sur l'individu ne sont pas très différents de ceux de la télévision). Or des études faites sur des tout-petits montrent le danger de placer de façon répétée un bébé face aux images qui bougent sur l'écran (1). La plus importante de ces études est celle publiée en 2007 dans la revue américaine «Pediatrics» par deux chercheurs de l'université de Washington (Seattle), Dimitri Christakis et Frederick Zimmerman. Sur un panel de 3300 familles, elle révèle que l'exposition à la télévision avant 3 ans engendre quelques années plus tard des troubles de l'attention définis dans la nosographie américaine comme ceux du «deficit attention disorder» (TDAH. Cf. les troubles du déficit d'attention avec ou sans hyperactivité stigmatisés notamment dans les écoles). L'étude confirmait l'hypothèse selon laquelle la consommationi audiovisuelle précoce engendre une modification de la synaptogenèse, c'est-à-dire de la formation du cerveau infantile et de son appareil psychique. Et les enfants ? C'est plus récemment que la publicité a ciblé sans scrupule le cerveau des bébés. Pour certains, cela correspond à une baisse d'audiencei chez les adolescents, plus attirés par des jeux vidéo et l'Internet (dont les effets sur l'individu ne sont pas très différents de ceux de la télévision). Or des études faites sur des tout-petits montrent le danger de placer de façon répétée un bébé face aux images qui bougent sur l'écran (1). La plus importante de ces études est celle publiée en 2007 dans la revue américaine «Pediatrics» par deux chercheurs de l'université de Washington (Seattle), Dimitri Christakis et Frederick Zimmerman. Sur un panel de 3300 familles, elle révèle que l'exposition à la télévision avant 3 ans engendre quelques années plus tard des troubles de l'attention définis dans la nosographie américaine comme ceux du «deficit attention disorder» (TDAH. Cf. les troubles du déficit d'attention avec ou sans hyperactivité stigmatisés notamment dans les écoles). L'étude confirmait l'hypothèse selon laquelle la consommationi audiovisuelle précoce engendre une modification de la synaptogenèse, c'est-à-dire de la formation du cerveau infantile et de son appareil psychique.i

51 En France, cette étude a inspiré le Collectif interassociatif enfance et média (Ciem) dans sa lutte contre les chaînes pour bébés. Outre les effets sur la construction synaptique du cerveau, révélés par l'étude américaine, le Ciem a mis en avant d'autres conséquences de la télévision sur la développement de l'enfant. Notamment le fait qu'il n'acquiert pas l'usage du langage aussi rapidement que lorsque les paroles lui sont adressées par son entourage et que son cerveau n'est pas, de plus, sollicité par toutes les expériences motrices et sensorielles qui font que le psychisme se développe et s'enrichit. Les arguments sont psychologiques. La télévision cumule un défaut de parole s'adressant spécifiquement à l'enfant, lui prouvant qu'il est l'objet d'attention et de soin autant que d'éducation, et un défaut de motricité, dont les conséquences sont connues de longue date par les psychologues. Un Piaget ou un Winnicott ont suffisamment montré combien la motricité est la source des apprentissages de l'enfant. La formation de l'enfant dépend de la rencontre entre son corps et la matière, qui sont la trame de son expérience du monde, enrichie et complexifiée au fil des expériences. Or devant l'écran, l'enfant ne se déplace pas et ne manipule pas des objets réels, ce qui a tendance à bloquer la formation de son expérience. Comme le montrait le journaliste Luc Mariot, les yeux même de l'enfant ne cillent que peu et le regard est comme figé (cf. «Le tube»). Conclusion : les images télévisuelles ne stimulent pas la connaissance du bébé, pas plus qu'elles ne remplacent l'expérience, ses échecs, et la confrontation à l'autre dans la formation du psychisme de l'enfant. En France, cette étude a inspiré le Collectif interassociatif enfance et média (Ciem) dans sa lutte contre les chaînes pour bébés. Outre les effets sur la construction synaptique du cerveau, révélés par l'étude américaine, le Ciem a mis en avant d'autres conséquences de la télévision sur la développement de l'enfant. Notamment le fait qu'il n'acquiert pas l'usage du langage aussi rapidement que lorsque les paroles lui sont adressées par son entourage et que son cerveau n'est pas, de plus, sollicité par toutes les expériences motrices et sensorielles qui font que le psychisme se développe et s'enrichit. Les arguments sont psychologiques. La télévision cumule un défaut de parole s'adressant spécifiquement à l'enfant, lui prouvant qu'il est l'objet d'attention et de soin autant que d'éducation, et un défaut de motricité, dont les conséquences sont connues de longue date par les psychologues. Un Piaget ou un Winnicott ont suffisamment montré combien la motricité est la source des apprentissages de l'enfant. La formation de l'enfant dépend de la rencontre entre son corps et la matière, qui sont la trame de son expérience du monde, enrichie et complexifiée au fil des expériences. Or devant l'écran, l'enfant ne se déplace pas et ne manipule pas des objets réels, ce qui a tendance à bloquer la formation de son expérience. Comme le montrait le journaliste Luc Mariot, les yeux même de l'enfant ne cillent que peu et le regard est comme figé (cf. «Le tube»). Conclusion : les images télévisuelles ne stimulent pas la connaissance du bébé, pas plus qu'elles ne remplacent l'expérience, ses échecs, et la confrontation à l'autre dans la formation du psychisme de l'enfant.

52 Considérant donc que ces études étaient suffisamment graves pour lutter contre les chaînes pour bébés qui tentaient de s'implanter en France, le Ciem et l'Unaf (Union nationale des Associations familiales) ont interpellé les pouvoirs publics et démontré au CSA le danger des chaînes pour bébés. Le CSA a ainsi adopté, le 22 juillet 2008, une délibération interdisant aux éditeurs français de proposer des programmes spécifiquement destinés aux enfants de moins de 3 ans. Ces deux associations poursuivent leur mobilisation, en compagnie d'Ars Industrialis, qui organisait, le 6 décembre dernier, un débat international sur la télévision au théâtre de la Colline, à Paris (2). Outre les analyses du Ciem (sur le combat contre les chaînes pour bébés) et de l'Unaf (remarquable exposé sur la publicité cachée dans les dessins animés), l'on a pu écouter le résultat d'études menées par le chercheur allemand Christian Pfeiffer (sur les résultats scolaires et la consommation de télévision), le chercheur espagnol Jesus Bermejo Berros (sur la construction de l'intelligencei et de la personne), notamment. En fin de journée, Ars Industrialis (3) et le Ciem rédigeaient une résolution destinée aux pouvoirs publics pour réaffirmer la nocivité de la télévision sur les jeunes générations et proposer qu'un débat de société sur les dangers de la télévision soit lancé en 2009. Avis aux amateurs… Considérant donc que ces études étaient suffisamment graves pour lutter contre les chaînes pour bébés qui tentaient de s'implanter en France, le Ciem et l'Unaf (Union nationale des Associations familiales) ont interpellé les pouvoirs publics et démontré au CSA le danger des chaînes pour bébés. Le CSA a ainsi adopté, le 22 juillet 2008, une délibération interdisant aux éditeurs français de proposer des programmes spécifiquement destinés aux enfants de moins de 3 ans. Ces deux associations poursuivent leur mobilisation, en compagnie d'Ars Industrialis, qui organisait, le 6 décembre dernier, un débat international sur la télévision au théâtre de la Colline, à Paris (2). Outre les analyses du Ciem (sur le combat contre les chaînes pour bébés) et de l'Unaf (remarquable exposé sur la publicité cachée dans les dessins animés), l'on a pu écouter le résultat d'études menées par le chercheur allemand Christian Pfeiffer (sur les résultats scolaires et la consommation de télévision), le chercheur espagnol Jesus Bermejo Berros (sur la construction de l'intelligencei et de la personne), notamment. En fin de journée, Ars Industrialis (3) et le Ciem rédigeaient une résolution destinée aux pouvoirs publics pour réaffirmer la nocivité de la télévision sur les jeunes générations et proposer qu'un débat de société sur les dangers de la télévision soit lancé en 2009. Avis aux amateurs…i

53 Perte d'attention, agressivité et consommation télévisuelle Perte d'attention, agressivité et consommation télévisuelle Autre effet non mesuré : les troubles de l'attention et l'agressivité des enfants soumis à une intense consommation télévisuelle. Autre effet non mesuré : les troubles de l'attention et l'agressivité des enfants soumis à une intense consommation télévisuelle. le collectif français Pas de zéro de conduite. Ce collectif de psychiatres, psychologues et psychanalystes, fondé fin 2005 en réaction à des pratiques de dépistable des troubles de conduite chez les tout-petits, mettait en relation dans un colloque fin 2007 le déficit d'attention de certains enfants et la consommation intensive de télévision (4). le collectif français Pas de zéro de conduite. Ce collectif de psychiatres, psychologues et psychanalystes, fondé fin 2005 en réaction à des pratiques de dépistable des troubles de conduite chez les tout-petits, mettait en relation dans un colloque fin 2007 le déficit d'attention de certains enfants et la consommation intensive de télévision (4). Sans oublier la fatigue réelle qui suit la consommation nocturne de télévision chez les enfants ? Sans oublier la fatigue réelle qui suit la consommation nocturne de télévision chez les enfants ?

54 Plus expérimentalement, le chercheur espagnol Bermejo Berros (cité plus haut) a mis en avant dans son étude présentée le 6 décembre dernier la labilité de l'attention construite par le mode télévisuel et les effets de la consommation intensive de télévision et celle d'autres écrans sur la formation de l'attention (il décrit un mode d'attention horizontal, sans connexions profondes des expériences). Plus expérimentalement, le chercheur espagnol Bermejo Berros (cité plus haut) a mis en avant dans son étude présentée le 6 décembre dernier la labilité de l'attention construite par le mode télévisuel et les effets de la consommation intensive de télévision et celle d'autres écrans sur la formation de l'attention (il décrit un mode d'attention horizontal, sans connexions profondes des expériences). Le chercheur allemand Christian Pfeiffer: les plus mauvais résultats scolaires étaient, dans chaque groupe, directement en relation avec le nombre de téléviseurs et autres écrans par foyers et le nombre d'heures passées devant un écran. Le chercheur allemand Christian Pfeiffer: les plus mauvais résultats scolaires étaient, dans chaque groupe, directement en relation avec le nombre de téléviseurs et autres écrans par foyers et le nombre d'heures passées devant un écran. problèmes d'échec scolaire, d'inattention et d'agressivité juvénile soient à mettre en rapport avec cette consommation de télévision. problèmes d'échec scolaire, d'inattention et d'agressivité juvénile soient à mettre en rapport avec cette consommation de télévision.

55 Distraire, hypnotiser, gouverner Distraire, hypnotiser, gouverner Revenons aux adultes. Si la télévision est dangereuse pour les enfants, elle l'est aussi pour les adultes, bien au-delà du conditionnement publicitaire. Divertie ou trompée – que d'erreurs, d'errements, de non- vérités, de fuites au journal télévisé et ailleurs –, la masse sociale se détourne des enjeux du politique et entre dans le monde de la fiction, une fiction dont la ressemblance avec la réalité sera d'ailleurs un atout de crédibilité. La télévision est avant tout un remède au mal-être, peu cher et mal connu, qui ressemble aux drogues… La conversation autour des séries télévisées ou des fictions est associée à un sentiment d'évasion mais aussi de dégoût de soi. Cet arrière-monde télévisuel est proche d'une toxicomanie. Et celle-ci se trahit comme pour toute addiction par le dégoût qui s'associe au geste de s'installer devant son téléviseur et de disposer son esprit à ingurgiter des émissions sans distinction. Créant une illusion de satisfaction et un monde parallèle, elle agit aussi au détriment de l'implication de chacun dans la réalité sociale et politique. Au détriment, pour un certain nombre d'entre nous, des liens de famille qui ne résistent pas à la fascination et au dérivatif fournie par la télévision, qui crée comme un manque addictif. Mais aussi au détriment, pour une majorité «silencieuse» de leur implication dans des luttes et des combats de société. Revenons aux adultes. Si la télévision est dangereuse pour les enfants, elle l'est aussi pour les adultes, bien au-delà du conditionnement publicitaire. Divertie ou trompée – que d'erreurs, d'errements, de non- vérités, de fuites au journal télévisé et ailleurs –, la masse sociale se détourne des enjeux du politique et entre dans le monde de la fiction, une fiction dont la ressemblance avec la réalité sera d'ailleurs un atout de crédibilité. La télévision est avant tout un remède au mal-être, peu cher et mal connu, qui ressemble aux drogues… La conversation autour des séries télévisées ou des fictions est associée à un sentiment d'évasion mais aussi de dégoût de soi. Cet arrière-monde télévisuel est proche d'une toxicomanie. Et celle-ci se trahit comme pour toute addiction par le dégoût qui s'associe au geste de s'installer devant son téléviseur et de disposer son esprit à ingurgiter des émissions sans distinction. Créant une illusion de satisfaction et un monde parallèle, elle agit aussi au détriment de l'implication de chacun dans la réalité sociale et politique. Au détriment, pour un certain nombre d'entre nous, des liens de famille qui ne résistent pas à la fascination et au dérivatif fournie par la télévision, qui crée comme un manque addictif. Mais aussi au détriment, pour une majorité «silencieuse» de leur implication dans des luttes et des combats de société. La télévision nourrit une forme de passivité généralisée, poussant chacun à se retirer chez soi et dans l'arrière-monde télévisuel, à désinvestir les lieux de débat et de combat, muet et épuisé par le langage des images. De ce fait, on n'est pas loin des présupposés d'Orwell, selon lesquels les Etats modernes disposent de pouvoirs bien plus puissants que ceux de l'Inquisition… Disons d'un autre type d'arme, celle d'influencer le rythme et les contenus de pensée des téléspectateurs. Un pouvoir qui veut se faire entendre et imposer un discours se doit d'investir la télévision. Enfoncé dans son fauteuil, ayant l'illusion d'être entouré par une réalité qui est la sienne, le téléspectateur ne descend pas dans la rue à chaque attaque des libertés, il finit d'ailleurs par lire les journaux comme il regarde la télévision, les images passent et se succèdent. Sans interruption. Sans pensée entre les spots, les émissions, les images ou des actualités. Elle fragilise la capacité d'action des individus en désolidarisant les vécus. Grâce à leur effet d'hypnose, leur effet de distraction, les écrans permettent d'entraîner le citoyen lambda dans la distraction la plus illusoire, de le détacher des enjeux réels afin de les gouverner plus aisément. Voire de lancer une propagande médiatique anti-informative, qui hante, on ne peut s'empêcher de le penser, la mainmise de l'Elysée sur la présidence de France Télévisions ou l'organisation d'un pôle extérieur audiovisuel français. La télévision nourrit une forme de passivité généralisée, poussant chacun à se retirer chez soi et dans l'arrière-monde télévisuel, à désinvestir les lieux de débat et de combat, muet et épuisé par le langage des images. De ce fait, on n'est pas loin des présupposés d'Orwell, selon lesquels les Etats modernes disposent de pouvoirs bien plus puissants que ceux de l'Inquisition… Disons d'un autre type d'arme, celle d'influencer le rythme et les contenus de pensée des téléspectateurs. Un pouvoir qui veut se faire entendre et imposer un discours se doit d'investir la télévision. Enfoncé dans son fauteuil, ayant l'illusion d'être entouré par une réalité qui est la sienne, le téléspectateur ne descend pas dans la rue à chaque attaque des libertés, il finit d'ailleurs par lire les journaux comme il regarde la télévision, les images passent et se succèdent. Sans interruption. Sans pensée entre les spots, les émissions, les images ou des actualités. Elle fragilise la capacité d'action des individus en désolidarisant les vécus. Grâce à leur effet d'hypnose, leur effet de distraction, les écrans permettent d'entraîner le citoyen lambda dans la distraction la plus illusoire, de le détacher des enjeux réels afin de les gouverner plus aisément. Voire de lancer une propagande médiatique anti-informative, qui hante, on ne peut s'empêcher de le penser, la mainmise de l'Elysée sur la présidence de France Télévisions ou l'organisation d'un pôle extérieur audiovisuel français.

56 L'ère est au conditionnement social et politique, et la télévision est un outil moderne qui fait les frais des assauts de différents pouvoirs (de l'industriei et du politique). Pas plus que les autres médias, elle n'est indépendante d'enjeux de contrôle et de régulation des opinions dans nos sociétés modernes. D'où sans doute la deuxième offensive télévisée du président en deux semaines, avec une récidive le 18 février au 20h ? Ou serait-ce la jubilation d'un show télévisé ultralumineux dans un décor de théâtre élyséen qui pousse sur cette scène le président ? Il y a fort à penser que l'utilisation du pouvoir hypnotique de la télévision, pendant le temps du journal télévisé, est idéale pour faire ingurgiter des contre- vérités en pleine crise. Paroles, lumière, images qui auront vertu de calmant, tandis le télespectateur digérera paroles et dîner et s'accommodera d'attendre le 19 mars – date de la prochaine grève générale. Nombreux sont les téléspectateurs fascinés, réconfortés, tandis que les cyniques démissionnent face à tant de contre-vérités. Encore un show et certains auront presque réellement envie d'obéir, de consentir à ce bien qu'on leur veut, à cet égard qu'on leur témoigne, et face à tant d'aplomb. Idéal pour faire oublier la grève du 29 mars, le mouvement des universités, la Guadeloupe (sans doute pour ne pas perturber la digestion). Tout cela est loin, le cachet du journal télévisé avalé, c'est l'heure de la fiction. L'ère est au conditionnement social et politique, et la télévision est un outil moderne qui fait les frais des assauts de différents pouvoirs (de l'industriei et du politique). Pas plus que les autres médias, elle n'est indépendante d'enjeux de contrôle et de régulation des opinions dans nos sociétés modernes. D'où sans doute la deuxième offensive télévisée du président en deux semaines, avec une récidive le 18 février au 20h ? Ou serait-ce la jubilation d'un show télévisé ultralumineux dans un décor de théâtre élyséen qui pousse sur cette scène le président ? Il y a fort à penser que l'utilisation du pouvoir hypnotique de la télévision, pendant le temps du journal télévisé, est idéale pour faire ingurgiter des contre- vérités en pleine crise. Paroles, lumière, images qui auront vertu de calmant, tandis le télespectateur digérera paroles et dîner et s'accommodera d'attendre le 19 mars – date de la prochaine grève générale. Nombreux sont les téléspectateurs fascinés, réconfortés, tandis que les cyniques démissionnent face à tant de contre-vérités. Encore un show et certains auront presque réellement envie d'obéir, de consentir à ce bien qu'on leur veut, à cet égard qu'on leur témoigne, et face à tant d'aplomb. Idéal pour faire oublier la grève du 29 mars, le mouvement des universités, la Guadeloupe (sans doute pour ne pas perturber la digestion). Tout cela est loin, le cachet du journal télévisé avalé, c'est l'heure de la fiction.i «Mettez-vous à l'heure de France Télévisions», signalaient il y a peu les écrans pour habituer au nouveau rythme des chaînes publiques. Le nouveau slogan de France Télévisions sonne comme l'heure de la mise au pas du téléspectateur. Sans publicité, mais pas sans autres formes de discours de propagande. Rappelons que la loi audiovisuelle (et donc la suppression de la publicité), au-delà de son intérêt très éventuel pour la culture, est entachée de différents scandales, puisqu'elle a été imposée avant d'être votée et qu'elle installe le président de la République comme responsable quasi direct d'un nombre considérable de chaînes et radios. De plus, chacun sait que la publicité se glisse aussi à l'intérieur des émissions et dessins animés pour enfants, en dehors des fameux «tunnels» de pub, et qu'elle saura mieux encore s'y distiller, plus subliminale. Enfin, il n'a pas fallu deux mois pour qu'en guise de théâtre, on ait l'Elysée. Quel plus bel exemple de cet usage familier et manipulateur de la télévision que des allocutions ultralumineuses dans un décor élyséen, sur plusieurs chaînes, face à des journalistes triés sur le volet et bien dociles ? «Mettez-vous à l'heure de France Télévisions», signalaient il y a peu les écrans pour habituer au nouveau rythme des chaînes publiques. Le nouveau slogan de France Télévisions sonne comme l'heure de la mise au pas du téléspectateur. Sans publicité, mais pas sans autres formes de discours de propagande. Rappelons que la loi audiovisuelle (et donc la suppression de la publicité), au-delà de son intérêt très éventuel pour la culture, est entachée de différents scandales, puisqu'elle a été imposée avant d'être votée et qu'elle installe le président de la République comme responsable quasi direct d'un nombre considérable de chaînes et radios. De plus, chacun sait que la publicité se glisse aussi à l'intérieur des émissions et dessins animés pour enfants, en dehors des fameux «tunnels» de pub, et qu'elle saura mieux encore s'y distiller, plus subliminale. Enfin, il n'a pas fallu deux mois pour qu'en guise de théâtre, on ait l'Elysée. Quel plus bel exemple de cet usage familier et manipulateur de la télévision que des allocutions ultralumineuses dans un décor élyséen, sur plusieurs chaînes, face à des journalistes triés sur le volet et bien dociles ? Louise A. Renard Louise A. Renard Notes (1) Le journaliste Luc Mariot avait lui montré dans «Le tube» l'hypersensibilité des enfants au rayonnement lumineux de la télévision. L'enquête sur un épisode des Pokemon mérite le détour. Notes (1) Le journaliste Luc Mariot avait lui montré dans «Le tube» l'hypersensibilité des enfants au rayonnement lumineux de la télévision. L'enquête sur un épisode des Pokemon mérite le détour. (2) Les enregistrements audio et vidéo de la journée du 6 décembre 2008 sont postés sur le site http://www.arsindustrialis.org (rubrique Débats à la Colline). (2) Les enregistrements audio et vidéo de la journée du 6 décembre 2008 sont postés sur le site http://www.arsindustrialis.org (rubrique Débats à la Colline).http://www.arsindustrialis.org (3) Le président d'Ars Industrialis, Bernard Stiegler, avait par ailleurs publié un article, en 2004, sur le phénomène de rythmes collectifs qu'établissait la télévision sous le titre «Le désir asphyxié, ou comment l'industrie culturelle détruit l'individu». (3) Le président d'Ars Industrialis, Bernard Stiegler, avait par ailleurs publié un article, en 2004, sur le phénomène de rythmes collectifs qu'établissait la télévision sous le titre «Le désir asphyxié, ou comment l'industrie culturelle détruit l'individu». (4) Cf. «Pas de conduite pour les enfants de 3 ans», appel lancé en janvier 2006, puis les ouvrages collectifs. Le documentaire «Graines de délinquants» raconte l'histoire de ce combat. Informations sur www.pasde0deconduite.ras.eu.org. (4) Cf. «Pas de conduite pour les enfants de 3 ans», appel lancé en janvier 2006, puis les ouvrages collectifs. Le documentaire «Graines de délinquants» raconte l'histoire de ce combat. Informations sur www.pasde0deconduite.ras.eu.org.www.pasde0deconduite.ras.eu.org lrenard's blog lrenard's blog lrenard's blog lrenard's blog Ajouter un commentaire Ajouter un commentaire Ajouter un commentaire Ajouter un commentaire

57 Une vision médiatique unilatérale Une vision médiatique unilatérale On connaît la propension toute libérale des éditocrates [3], et plus largement des médias dominants, à vitupérer contre la dette de l’État, et plus précisément contre les dépenses publiques qui en seraient à l’origine et qu’il faudrait « nécessairement » revoir à la baisse [4]. On connaît la propension toute libérale des éditocrates [3], et plus largement des médias dominants, à vitupérer contre la dette de l’État, et plus précisément contre les dépenses publiques qui en seraient à l’origine et qu’il faudrait « nécessairement » revoir à la baisse [4].3434 Il est pourtant plusieurs manières d’expliquer l’origine de la dette publique et son augmentation récente. Un effectif pluralisme devrait au moins les mentionner, sans nécessairement prendre parti pour l’une d’entre elles. On peut imputer son accroissement actuel aux facilités de crédit accordées aux banques, d’ailleurs sans aucune garantie quant à l’utilisation de ces fonds, depuis le début de la crise financière. On peut également en chercher la raison dans les multiples niches fiscales et autres exonérations de cotisations sociales décidées, depuis une vingtaine d’années, au nom de la lutte contre le chômage et du soutien à la croissance [5]. On pourrait encore invoquer la quasi-suppression de l’impôt sur les successions et de la taxe professionnelle par le gouvernement actuel, ainsi que la création du « bouclier fiscal » dont bénéficient les plus riches contribuables. Il est pourtant plusieurs manières d’expliquer l’origine de la dette publique et son augmentation récente. Un effectif pluralisme devrait au moins les mentionner, sans nécessairement prendre parti pour l’une d’entre elles. On peut imputer son accroissement actuel aux facilités de crédit accordées aux banques, d’ailleurs sans aucune garantie quant à l’utilisation de ces fonds, depuis le début de la crise financière. On peut également en chercher la raison dans les multiples niches fiscales et autres exonérations de cotisations sociales décidées, depuis une vingtaine d’années, au nom de la lutte contre le chômage et du soutien à la croissance [5]. On pourrait encore invoquer la quasi-suppression de l’impôt sur les successions et de la taxe professionnelle par le gouvernement actuel, ainsi que la création du « bouclier fiscal » dont bénéficient les plus riches contribuables.5 Mais, à l’exception de quelques articles comme ceux que nous citons en note, rares sont ceux qui présentent d’autres diagnostics. La plupart des médias et des journalistes dominants – suivant sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, le gouvernement et le patronat – préfèrent incriminer les dépenses publiques, auxquelles on aurait « lâché la bride » depuis une vingtaine d’années, aboutissant à une situation « intenable » et constituant un « fardeau pour les générations futures ». Mais, à l’exception de quelques articles comme ceux que nous citons en note, rares sont ceux qui présentent d’autres diagnostics. La plupart des médias et des journalistes dominants – suivant sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, le gouvernement et le patronat – préfèrent incriminer les dépenses publiques, auxquelles on aurait « lâché la bride » depuis une vingtaine d’années, aboutissant à une situation « intenable » et constituant un « fardeau pour les générations futures ».

58 La vision médiatique la plus répandue repose sur l’oubli – volontaire ou pas, peu importe – non seulement de la question de l’évolution des recettes (qui paye quoi et combien ?) mais aussi de la diversité des politiques publiques et donc des dépenses de l’État. En effet, cette catégorie de « dépenses publiques », maniée de manière machinale comme désignant une réalité homogène, passe sous silence le fait qu’on agglomère à travers elle des choses bien différentes : dépenses de santé et crédits militaires, financements en matière d’éducation et frais de bouche des ministères ou de l’Élysée [6], etc. La vision médiatique la plus répandue repose sur l’oubli – volontaire ou pas, peu importe – non seulement de la question de l’évolution des recettes (qui paye quoi et combien ?) mais aussi de la diversité des politiques publiques et donc des dépenses de l’État. En effet, cette catégorie de « dépenses publiques », maniée de manière machinale comme désignant une réalité homogène, passe sous silence le fait qu’on agglomère à travers elle des choses bien différentes : dépenses de santé et crédits militaires, financements en matière d’éducation et frais de bouche des ministères ou de l’Élysée [6], etc.6 Ainsi les chefferies éditoriales peuvent-elles substituer – comme sur la question du « trou de la sécu » [7] – une discussion purement quantitative sur le « niveau des dépenses publiques » au débat politique sur la justice fiscale et les priorités de l’action publique, l’affirmation implacable de « solutions » apparemment évidentes à la confrontation potentiellement conflictuelle de choix de société. Ainsi les chefferies éditoriales peuvent-elles substituer – comme sur la question du « trou de la sécu » [7] – une discussion purement quantitative sur le « niveau des dépenses publiques » au débat politique sur la justice fiscale et les priorités de l’action publique, l’affirmation implacable de « solutions » apparemment évidentes à la confrontation potentiellement conflictuelle de choix de société.7 Ugo Palheta Ugo Palheta Notes Notes [1] Voir la rubrique que notre site leur consacre. [1] Voir la rubrique que notre site leur consacre.1la rubrique1la rubrique [2] Sur ces questions, voir le livre de Patrick Champagne : Faire l’opinion. Le nouveau jeu politique, Paris, Minuit, 1990. [2] Sur ces questions, voir le livre de Patrick Champagne : Faire l’opinion. Le nouveau jeu politique, Paris, Minuit, 1990.2 [3] Voir la présentation du Jeudi d’Acrimed que nous leur avons consacrée. [3] Voir la présentation du Jeudi d’Acrimed que nous leur avons consacrée.3présentation du Jeudi d’Acrimed3présentation du Jeudi d’Acrimed [4] Voir par exemple notre analyse d’une émission que France 5 avait consacrée à « la dette ». [4] Voir par exemple notre analyse d’une émission que France 5 avait consacrée à « la dette ».4une émission que France 5 avait consacrée à « la dette »4une émission que France 5 avait consacrée à « la dette » [5] Pour une évaluation du montant de ces exonérations, voir, dans Libération, « Quand l’État exonère, c’est 140 milliards qu’il perd ». [5] Pour une évaluation du montant de ces exonérations, voir, dans Libération, « Quand l’État exonère, c’est 140 milliards qu’il perd ».5« Quand l’État exonère, c’est 140 milliards qu’il perd »5« Quand l’État exonère, c’est 140 milliards qu’il perd » [6] Voir sur le site Rue89 : « Déplacements privés, sondages, garden-party : l’Élysée épinglé ». [6] Voir sur le site Rue89 : « Déplacements privés, sondages, garden-party : l’Élysée épinglé ».6« Déplacements privés, sondages, garden-party : l’Élysée épinglé »6« Déplacements privés, sondages, garden-party : l’Élysée épinglé » [7] Lire ici même un extrait du livre de Julien Duval, Le mythe du « trou de la sécu ». [7] Lire ici même un extrait du livre de Julien Duval, Le mythe du « trou de la sécu ».7extrait du livre de Julien Duval, Le mythe du « trou de la sécu »7extrait du livre de Julien Duval, Le mythe du « trou de la sécu »

59 Prises de parti journalistiques

60 Le cycle est alors enclenché : un déclin de la presse, en partie lié à la dégradation du journalisme, décourage un peu plus les journaux du journalisme. Et les conduit à se soumettre davantage encore aux recettes concoctées par les services du marketing : culte de l’article court, des thèmes « de société », titre criard pour annoncer une broutille, micro-trottoir, sujet « de proximité ». Le cycle est alors enclenché : un déclin de la presse, en partie lié à la dégradation du journalisme, décourage un peu plus les journaux du journalisme. Et les conduit à se soumettre davantage encore aux recettes concoctées par les services du marketing : culte de l’article court, des thèmes « de société », titre criard pour annoncer une broutille, micro-trottoir, sujet « de proximité ». Nombre de techniques permettent d’endiguer une baisse de la diffusion en dopant artificiellement la vente d’un titre. Coûteuses, elles ont un sens financier quand on peut monnayer ces nouveaux « lecteurs » auprès d’annonceurs alléchés par des chiffres d’audience survitaminés. En bradant le prix des abonnements et en l’assortissant de cadeaux, on procure à un magazine infatué une illusion d’existence. Le 25 janvier 2002, l’hebdomadaire Le Point avertissait : « Nous ne participons pas à la course aux abonnements, qui s’est emparée depuis des années d’une partie de la presse magazine, dans une frénésie ou une débauche de cadeaux à tout-va. » Récemment, Le Point offrait, avec un abonnement à dix numéros pour 15 euros, une calculatrice multifonction ou une montre (6)… Nombre de techniques permettent d’endiguer une baisse de la diffusion en dopant artificiellement la vente d’un titre. Coûteuses, elles ont un sens financier quand on peut monnayer ces nouveaux « lecteurs » auprès d’annonceurs alléchés par des chiffres d’audience survitaminés. En bradant le prix des abonnements et en l’assortissant de cadeaux, on procure à un magazine infatué une illusion d’existence. Le 25 janvier 2002, l’hebdomadaire Le Point avertissait : « Nous ne participons pas à la course aux abonnements, qui s’est emparée depuis des années d’une partie de la presse magazine, dans une frénésie ou une débauche de cadeaux à tout-va. » Récemment, Le Point offrait, avec un abonnement à dix numéros pour 15 euros, une calculatrice multifonction ou une montre (6)…6

61 Experts et médias Experts et médias

62 Une activité médiatique commerciale, dont le but est de gagner de l’argent, a ses avantages : elle est soumise à concurrence, et donc cherchera à optimiser ses processus. Elle aura tendance à donner au spectateur ce qu’il recherche, ce qu’il aime. Finalement un spectacle qui ne plait à personne sera naturellement éliminé, ce qui suit une certaine logique de sélection. Une activité médiatique commerciale, dont le but est de gagner de l’argent, a ses avantages : elle est soumise à concurrence, et donc cherchera à optimiser ses processus. Elle aura tendance à donner au spectateur ce qu’il recherche, ce qu’il aime. Finalement un spectacle qui ne plait à personne sera naturellement éliminé, ce qui suit une certaine logique de sélection. Elle a aussi de nombreux inconvénients. Une sorte de nivellement par le bas est nécessaire pour optimiser l'intérêt du maximum de spectateurs : il ne faut gêner personne, n'ennuyer personne. La rationalisation des processus de production en vue de leur optimisation (en termes d'audience) pousse à leur uniformisation, le plus simple étant de divertir, et dans une moindre mesure d’informer. Elle a aussi de nombreux inconvénients. Une sorte de nivellement par le bas est nécessaire pour optimiser l'intérêt du maximum de spectateurs : il ne faut gêner personne, n'ennuyer personne. La rationalisation des processus de production en vue de leur optimisation (en termes d'audience) pousse à leur uniformisation, le plus simple étant de divertir, et dans une moindre mesure d’informer. Enfin les productions de contenu orientés vers un but qui est l'expression, l'information, l'éducation, en viennent à être exclus de la diffusion, sauf si elles parviennent à être suffisamment lisses pour concilier les impératifs d'audiences avec leurs volontés propres. Enfin les productions de contenu orientés vers un but qui est l'expression, l'information, l'éducation, en viennent à être exclus de la diffusion, sauf si elles parviennent à être suffisamment lisses pour concilier les impératifs d'audiences avec leurs volontés propres. On constate également l'efficacité des contenus qui prennent parti des faiblesses des spectateurs : racolage, sensationnalisme, divertissement, sexe. C'est de la pure manipulation dans un but lucratif. On constate également l'efficacité des contenus qui prennent parti des faiblesses des spectateurs : racolage, sensationnalisme, divertissement, sexe. C'est de la pure manipulation dans un but lucratif. Enfin, afin de minimiser les risques commerciaux, on privilégiera le court terme au détriment de l’investissement sur la recherche artistique ou sur l’éducation du spectateur. Enfin, afin de minimiser les risques commerciaux, on privilégiera le court terme au détriment de l’investissement sur la recherche artistique ou sur l’éducation du spectateur. L’impact de la publicité sur la qualité des contenus des médias. L’impact de la publicité sur la qualité des contenus des médias. Un média financé par la publicité, c’est tout cela mais c’est pire encore. En effet, contrairement à un média simplement commercial, quand le média est financé par la publicité, le contenu devient monnaie d'échange implicite pour acheter notre attention, et ceci a un impact sur sa nature. Un média financé par la publicité, c’est tout cela mais c’est pire encore. En effet, contrairement à un média simplement commercial, quand le média est financé par la publicité, le contenu devient monnaie d'échange implicite pour acheter notre attention, et ceci a un impact sur sa nature. Quand le spectateur a payé pour un spectacle, on peut se permettre de prendre du temps pour le préparer, le mettre dans le bain, pour amener un sujet. Même si il n’apprécie pas instantanément, il aura compris avant la fin du spectacle où l’on voulait en venir et n’en sera que plus satisfait. L’important est qu’il soit satisfait à la fin. Quand le média est gratuit, le spectateur peut le regarder ou non, il peut quitter le spectacle à tout moment. Il faut donc le captiver instantanément, et finalement peut importe qu’il soit satisfait à la fin. Quand le spectateur a payé pour un spectacle, on peut se permettre de prendre du temps pour le préparer, le mettre dans le bain, pour amener un sujet. Même si il n’apprécie pas instantanément, il aura compris avant la fin du spectacle où l’on voulait en venir et n’en sera que plus satisfait. L’important est qu’il soit satisfait à la fin. Quand le média est gratuit, le spectateur peut le regarder ou non, il peut quitter le spectacle à tout moment. Il faut donc le captiver instantanément, et finalement peut importe qu’il soit satisfait à la fin. Quand le média est payant, le spectateur peut se permettre d’être exigeant. Quand le média est gratuit, il s’en fiche que ce soit nul. Quand le média est payant, le spectateur peut se permettre d’être exigeant. Quand le média est gratuit, il s’en fiche que ce soit nul. Enfin, quand le média est payant, on n’a pas de contrainte à priori sur le contenu. Quand le média est gratuit, il faut s’accommoder de la publicité. Il ne faut pas gêner les annonceurs. Mieux vaut que le spectateur soit dans un état plutôt réceptif au message publicitaire. Finalement le contenu s’adapte à la publicité pour optimiser encore les gains. Enfin, quand le média est payant, on n’a pas de contrainte à priori sur le contenu. Quand le média est gratuit, il faut s’accommoder de la publicité. Il ne faut pas gêner les annonceurs. Mieux vaut que le spectateur soit dans un état plutôt réceptif au message publicitaire. Finalement le contenu s’adapte à la publicité pour optimiser encore les gains. Comme le spectateur est exclu des contributions financières au spectacle, comme il n'est plus client mais fournisseur, il n'a plus son mot à dire ni d’exigence à avoir sur ce qu’on lui donne et c'est donc lui qui en fait les frais en termes de qualité. Quand bien même on perfectionnerait l’outil de mesure qu’est l’audimat en y intégrant la qualité perçue des contenus (et cela suppose que celle-ci améliore la réception du message publicitaire associé, sinon on ne le fera pas), il est difficile d’imaginer qu’il en soit autrement tant que la finalité restera la même. Finalement peu importe que la nourriture soit bonne tant que la vache produit du lait. Comme le spectateur est exclu des contributions financières au spectacle, comme il n'est plus client mais fournisseur, il n'a plus son mot à dire ni d’exigence à avoir sur ce qu’on lui donne et c'est donc lui qui en fait les frais en termes de qualité. Quand bien même on perfectionnerait l’outil de mesure qu’est l’audimat en y intégrant la qualité perçue des contenus (et cela suppose que celle-ci améliore la réception du message publicitaire associé, sinon on ne le fera pas), il est difficile d’imaginer qu’il en soit autrement tant que la finalité restera la même. Finalement peu importe que la nourriture soit bonne tant que la vache produit du lait. Bien sûr tout n’est pas si noir. Il nous reste notre liberté, celle de sélectionner la qualité, de ne pas écouter les sirènes de la publicité. Il reste la liberté des médias, celle de parier sur la qualité et l’investissement, celle de se financer autrement. Bien sûr tout n’est pas si noir. Il nous reste notre liberté, celle de sélectionner la qualité, de ne pas écouter les sirènes de la publicité. Il reste la liberté des médias, celle de parier sur la qualité et l’investissement, celle de se financer autrement.

63 BLOG PAUL JORION POURCENTAGE DES INSCRITS..PAS DE EN ÄGE

64 SURTOUT SURTOUT Par omission, incompétence, manque de temps donné aux journalistes et soumission : Par omission, incompétence, manque de temps donné aux journalistes et soumission : UNE VICTIME = LA VERITE

65 Comment la vérité est sacrifiée: Comment la vérité est sacrifiée: Censure et autocensure Censure et autocensure Décrédibiliser celui qui parle Décrédibiliser celui qui parle Noyer le message important au milieu de messages insignifiants. Noyer le message important au milieu de messages insignifiants.

66 Quelques exemples: Crise actuelle Crise actuelle Conflit israélo-palestinien Conflit israélo-palestinien Energies Energies Climat Climat Terrorisme Terrorisme Pollutions chimiques, OGM… Pollutions chimiques, OGM…

67

68 Ne pas regarder les infos à la TV Ni écouter celles sur les radio Un survol rapide des titres de journaux est largement suffisant ( ). est largement suffisant ( 5 mn/jour). Eteindre chaque fois qu’on se pose la question: Pourquoi je perds mon temps devant une nullité pareille?

69 Gain de temps : 5 heures par semaine mini Gain de temps : 5 heures par semaine mini Utiliser une partie de ce temps libéré pour S’informer vraiment.

70 Se concentrer sur un nombre limité Se concentrer sur un nombre limité de thèmes de réflexion. de thèmes de réflexion. Les analyser dans la durée. Les analyser dans la durée.

71 Premier Objectif : Premier Objectif : Avoir des repères pour comprendre et trier par la suite. Avoir des repères pour comprendre et trier par la suite. Trouver et noter quelques références utiles. Trouver et noter quelques références utiles.

72 Commencer par se renseigner sur les éléments fondamentaux grâce à : Commencer par se renseigner sur les éléments fondamentaux grâce à : - dictionnaires, - encyclopédies, etc… - sites reconnus, officiels ( pour la base). - LIVRES

73 Recherches sur internet : Recherches sur internet : Viser la qualité Viser la qualité

74 Avoir peu de sites mais solides: Avoir peu de sites mais solides: - indépendance et compétence des auteurs - rigueur d’analyse et précision des données - précision des sources, des liens. Les meilleurs sites peuvent être austères dans la mise en forme et pas toujours pédagogiques car ils sont centrés sur la rigueur du fond.

75 Comment trouver ces sites ? Comment trouver ces sites ? Grâce à la réflexion préalable: Liste de mots-clés qui? quoi? où? Comment? Pourquoi? ….. Grâce aux références sur les livres, etc…. Trouver un bon site puis liens

76 Exemples: Exemples: Contreinfo et blogs Paul Jorion et Loïc Abadie Bulle-immo.org Bulle-immo.org ASPO France, oléocène, terredebrut, intro… ASPO France, oléocène, terredebrut, intro… Manicore.com et pensee-unique.fr Manicore.com et pensee-unique.fr Observatoire des Inégalités Observatoire des Inégalités Pénombre, déchiffrages, regards croisés sur l’économie, Pénombre, déchiffrages, regards croisés sur l’économie, médiapart, réseau voltaire, les mots ont un sens médiapart, réseau voltaire, les mots ont un sens

77 Avant d’aller plus loin: Avant d’aller plus loin: Eplucher ce que vous avez trouvé Eplucher ce que vous avez trouvé Se faire un résumé personnel de l’essentiel: Se faire un résumé personnel de l’essentiel: (). (Copier-coller sur Word ou PPT).

78 Continuer : LIVRES Continuer : LIVRES Maintenant que vous avez des bases solides sur le sujet, vous pouvez vous aventurer vers des « informations de seconde main »: Maintenant que vous avez des bases solides sur le sujet, vous pouvez vous aventurer vers des « informations de seconde main »: - blogs divers - médias généralistes etc

79 Revenir régulièrement vers les sites fondamentaux Revenir régulièrement vers les sites fondamentaux

80 Rester vigilant. Rester vigilant. Attention à la manipulation Attention à la manipulation Sources précises? etc Sources précises? etc

81 Ne pas chercher que Ne pas chercher que ce que l’on veut trouver.

82 PARTAGER CE QU’ON A APPRIS PARTAGER CE QU’ON A APPRIS


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