Télécharger la présentation
La présentation est en train de télécharger. S'il vous plaît, attendez
Publié parMartin Chénier Modifié depuis plus de 7 années
1
Méthodologie de l’évaluation économique Université Paris Dauphine Février-Mars 2011 Philippe De Vreyer, Anne-Sophie Robilliard
2
Chapitre 1: Introduction
3
06/07/20163 Les activités publiques consistent à transformer les ressources (les moyens) en produits (les services rendus) qui induisent des résultats socio-économiques, c’est-à-dire une transformation de l’environnement économique et social. Les résultats socio-économiques comprennent des résultats imputables à une activité ou à un programme donné et des résultats finaux auxquels contribuent plusieurs programmes et plusieurs politiques (Tommasi, 2010).
4
Evaluer les politiques publiques c’est évaluer leurs performances: que coûte la politique ? Qui en sont les bénéficiaires ? Sont-ils ceux que l’on visait au départ ? Quel montant de bénéfices en ont-ils retiré ? Moins d’argent aurait-il pu être dépensé ? Une autre politique aurait-elle été préférable ? Etc. 06/07/20164
5
Les trois dimensions de la performance de l’activité publique L’efficience de la gestion consiste, pour un même niveau de ressources, à accroître les produits des activités publiques ou, pour un même niveau d’activité, à nécessiter moins de moyens. La qualité du service rendu. L’efficacité, c’est-à-dire la capacité à atteindre des objectifs socio-économiques préalablement fixés. 06/07/20165
6
Des approches complémentaires –Approche comptable: l’argent est-il bien dépensé là où il doit l’être ? Au bon moment ? Selon des règles transparentes ? Tout l’argent a-t-il été dépensé ? Quelle proportion parvient-elle aux bénéficiaires ? –Analyse coût-bénéfice: Les sommes dépensées ont-elles conduit à des bénéfices au moins égaux aux frais engagés ? Quelle est la rentabilité du projet (privée – sociale) ? Combien de personnes ont- elles bénéficié de la politique testée ? 06/07/20166
7
7 Approche comptable Approche coût-bénéfice
8
Un certain nombre d’indicateurs sont employés pour évaluer la performance de l’activité publique: –les indicateurs de moyens décrivent le volume (unités physiques) ou la valeur des moyens mis en oeuvre ; la disponibilité du personnel (nombre de médecins, d’infirmiers, etc.), des locaux, les quantités ou les valeurs des intrants (livres scolaires distribués) ; –les indicateurs de produits (ou services rendus) décrivent les productions d’une administration ou d’un service (nombre de dossiers traités, nombre de formations dispensées, nombre d’heures d’enseignement, nombre de personnes accueillies, nombre de contrôles effectués, enquêtes réalisées, textes réglementaires élaborés, etc.). 06/07/20168 Diapo réalisée à partir de Tommasi (2010)
9
L’efficience dans la conduite des activités est mesurée en comparant le rapport entre indicateurs de moyens et de produits, aux objectifs d’efficience du programme ou à une situation de référence. Les indicateurs de qualité spécifient la qualité attendue de la prestation rendue à l'usager. Par exemple, un indicateur de qualité de service associé à un éventuel programme « justice judiciaire » serait : « réduction du délai de réponse judiciaire de 10 jours ». L’efficacité d’un programme est mesurée en comparant les indicateurs de résultats socioéconomiques aux objectifs socio-économiques du programme. Ces résultats doivent être imputables au programme (l’évolution du taux d’utilisation de la ceinture de sécurité peut être imputée à un programme de sensibilisation sur cette utilisation, en revanche l’évolution du taux de mortalité sur les routes peut dépendre de plusieurs programmes). 06/07/20169 Diapo réalisée à partir de Tommasi (2010)
10
Objectifs du cours Le cours porte sur la dernière étape de l’évaluation, celle de l’efficacité des politiques. Plus généralement, nous introduirons aux méthodes qui permettent de quantifier ex-post et/ou ex-ante les conséquences économiques et sociales, macro et microéconomiques, des politiques publiques et de comparer ces conséquences avec les résultats attendus. 06/07/201610
11
Difficultés: –Identification des objectifs: que cherche à faire la politique évaluée ? Que faut-il mesurer ? –Identification d’une base de comparaison: que se serait-il passé en l’absence de l’activité publique ? 06/07/201611
12
Pour évaluer les effets prévus ou avérés de politiques économiques l'idéal serait de pouvoir réaliser des expériences contrôlées. Exemple: expérimentations bio-médicales sur des êtres humains.
13
Principe - tirage aléatoire de deux groupes d'individus dans une population; - un groupe reçoit le "traitement" et l'autre non; - les individus ignorent à quel groupe ils appartiennent, de même que les personnes chargées de délivrer le traitement (expérience en double aveugle) - on compare ensuite les résultats moyens obtenus avec chacun des deux groupes : il suffit alors de faire la différence entre les moyennes:
14
Cependant, comme il peut y avoir des différences non contrôlées entre le groupe des traités et le groupe de contrôle, on préfère souvent employer l’estimateur de la différence de différences (ou double différence). Si l’on observe la variable X avant l’application du traitement (date 0) et après son application (date 1), l’estimateur de la différence de différences est alors: 06/07/201614
15
Les expériences contrôlées sont difficilement réalisables en économie pour de multiples raisons:
16
En macro-économie, comment peut-on définir le groupe de contrôle ?
17
Une solution peut être de prendre d'autres pays ou d'autres Etats, lorsqu'il s'agit de fédérations, comme base de comparaison pour mener l'évaluation. Par exemple, aux USA, le niveau du salaire minimum est fixé à la fois au niveau fédéral et par les Etats. Card et Krueger (1996) étudient l'effet de l'augmentation du niveau du salaire minimum sur l'emploi des jeunes en utilisant des données d'emploi recueillies dans les restaurants rapides de deux Etats voisins, le New-Jersey et la Pennsylvanie, au moment où l'Etat du New Jersey augmentait le salaire minimum. La proximité des deux Etats ; le fait que les jeunes en question travaillent dans une même chaîne de restaurant, avec des conditions de travail identiques et, enfin, le fait que l’augmentation du salaire minimum soit décidée de façon exogène, permet d’attribuer les effets observés sur l’emploi aux variations du salaire.
18
En micro-économie, la réalisation d'expériences contrôlées pose des problèmes de nature juridique, financière et pratique:
19
- Juridique: le cadre permettant de telles expériences n'existe pas dans tous les pays et il est difficile d'exclure les individus de la liste des bénéficiaires de telle ou telle politique ; - Financière: la réalisation de telles expériences coûte cher et les responsables politiques sont réticents à employer des sommes importantes pour mener des expérimentations de politiques qui peuvent ne pas être efficaces ou qu’ils ne pourront pas mettre en œuvre eux-mêmes ; - Pratique: il est difficile d'éliminer totalement l'effet "Placebo", qui résulte du fait que les individus modifient leur comportement du fait même de leur participation à l'expérience. A la différence de l'expérimentation bio- médicale, les individus savent qu'il appartiennent, ou n'appartiennent pas, au groupe de traitement. Ils peuvent modifier leur comportement et de ce fait changer la valeur de la variable d'intérêt par un effet de motivation (exemple: Effet Hawthorne - productivité et luminosité dans un établissement industriel américain).
20
Méthodes d'évaluation.
21
Lorsque l'on ne dispose pas des résultats d'expériences contrôlées et lorsqu'il est impossible d'en réaliser, il faut recourir à d'autres méthodes faisant appel à des données non expérimentales et/ou à l'emploi de modèles économiques et économétriques pour réaliser des simulations (évaluation ex-ante) ou des estimations des effets avérés de la politique à laquelle on s'intéresse (évaluation ex-post).
22
Difficultés liées à l'emploi de données non expérimentales.
23
Les données non expérimentales sont toutes les données que l'on peut recueillir soit dans les comptes nationaux, soit à partir d'enquêtes plus ou moins générales telles que les enquêtes budget-consommation, les enquêtes emploi, les enquêtes démographiques et de santé ou encore à partir de sources administratives (pour la France données DADS, données de Pôle Emploi etc.) L'utilisation de ces données pour évaluer les politiques publiques pose des difficultés de plusieurs ordres: - En macro-économie, les données disponibles reflètent toujours le passé. Dans quelle mesure peuvent-elles être utilisées pour "prédire" l'avenir (critique de Lucas) ? - En macro-économie, il est parfois difficile de déterminer l'ordre de causalité des variables: l'augmentation de la vitesse de croissance de la masse monétaire en t est-elle responsable d'un accroissement du PIB en t+1, ou bien les autorités monétaires ont-elles anticipé l'accroissement du PIB et ajusté la politique monétaire en conséquence (problème de la causalité en séries temporelles) ?
24
En micro-économie, les principales difficultés proviennent de l'auto- sélection des individus parmi les bénéficiaires de mesures ciblées (exemple de toutes les mesures actives d'aide à l'emploi: contrats jeunes, contrats emploi-solidarité, contrats de qualification etc.)
25
De façon générale, l'emploi de données non expérimentales oblige à spécifier un modèle économique structurel et sa traduction économétrique, de façon à identifier les effets de la politique évaluée toutes choses égales par ailleurs. L'objectif de cet exercice est alors de déterminer les variables exogènes au modèle et les variables endogènes de façon à guider l'estimation économétrique du modèle. L'exemple suivant, emprunté à N. Cartwright (1995) illustre l'apport du modèle théorique à l'interprétation du modèle économétrique.
26
où, pour fixer les idées, M est la masse monétaire et P le niveau des prix. La question à laquelle on désire répondre est: est-ce que la masse monétaire a un effet sur le niveau des prix ? Dans cet exemple, la variable M est exogène et la variable P est endogène. Soit le modèle:
27
Supposons que v et ζ soient corrélés. Deux cas peuvent se présenter: Dans le premier cas, l'équation pour P s'écrit simplement: et l'effet de v sur P peut être déterminé simplement par régression linéaire (en fait, cette écriture est déjà implicite dans ce qui précède, puisque l'on peut identifier a≡a+λ et ζ≡μ). Dans le second cas, la question "Quel est l'effet de M sur P ?" est mal posée, car tout dépend si la modification de M est due à celle de φ ou de ζ.
28
La condition pour identifier l'effet de M sur P est donc que les termes v et ζ soient non corrélés. Mais ce n'est pas suffisant pour établir que M cause P. En effet, si v et ζ sont non corrélés et de moyenne nulle, le modèle précédent peut être écrit sous la forme suivante: avec δ=av+ζ+d, ω=-ζ/a-k-d/a, k=-E(ζ²)/ad-d/a, b=1/a tout en respectant les conditions: E(ζ.v)=E(δ.ω)=0, de sorte que nous obtenons deux modèles qui tous deux respectent les conditions probabilistes nécessaires à l'identification de la relation de causalité entre M et P et qui pourtant sont parfaitement contradictoires.
29
Comment s'en sortir ? En fait pour déterminer que M cause P, et non pas le contraire, il faut non seulement que E(ζ.v)=0, mais en plus savoir que: - (1) v cause M, - (2) ζ représente toutes les causes de P autres que celles qui opèrent à travers M, - (3) que v ne cause pas ζ, ni l'inverse et que v et ζ n'ont pas de cause commune. On peut montrer (voir Cartwright 1995) que ces conditions ne peuvent être simultanément remplies pour les deux écritures alternatives du modèle. Mais pour pouvoir établir (1), (2) et (3); l'économétrie n'est d'aucun secours. Seul le raisonnement économique apporte l'information supplémentaire qui permet de choisir entre les deux modèles.
30
Même lorsque les conditions de l’expérimentation sont réunies, il est difficile de faire l’économie d’un modèle. –Si la politique est un succès (évaluation positive), pour quelle raison ? Est-il possible d’étendre les conclusions obtenues à partir de l’expérimentation à l’ensemble de la population ? Sous quelles conditions ? –Si c’est un échec, qu’est-ce qui ne marche pas ? Que peut-on améliorer ? 06/07/201630
31
Méthodes d'évaluation à partir de données non expérimentales.
32
Méthodes d'évaluation des politiques macroéconomiques Plusieurs types de modèles sont rencontrés dans la littérature, selon les hypothèses que l'on privilégie (l'offre détermine-t-elle la demande ou bien est-ce la demande qui détermine l'offre ? La monnaie est-elle neutre ? Les prix sont-ils flexibles ? De quelle nature sont les anticipations ?) et le degré de précision de ces hypothèses. Ainsi, dans la littérature appliquée trouve-t-on toutes sortes de modélisations que l'on peut ranger dans les catégories suivantes: Modèles macro-économétriques d'inspiration keynésienne Modèles d'équilibre général calculable d'inspiration néo-classique Modèles VAR Modèles de cycles réels « Calculs de coin de table » Modèles de micro-simulation
33
Les modèles macro-économétriques ont été développés les premiers, à partir des années 40, sous l'impulsion de Lawrence Klein et d'Arthur Goldberger. Leur point commun est d'être d'inspiration keynésienne: c'est la demande anticipée par les entreprises qui détermine leur offre productive et l'équilibre s'obtient à prix et salaires nominaux fixés par un ajustement des quantités. L'équilibre comptable sur le marché des biens et services est toujours réalisé (grâce aux variations de stocks) mais celui-ci ne coïncide pas forcément avec l'équilibre sur le marché du travail, de sorte que le chômage est une possibilité. Au schéma de base du modèle IS/LM est ajouté la courbe de Phillips, qui décrit la relation entre la variation des salaires et le niveau du chômage. Une boucle prix-salaire permet alors d'expliquer les variations du niveau des prix.
34
Ces modèles ont été soumis à des critiques croissantes à partir de la fin des années 60 en raison de leur impuissance à prévoir les effets des chocs pétroliers. Friedman (1968) et Phelps (1967) sauvent momentanément la mise en introduisant l'hypothèse des anticipations adaptatives et en remplaçant la courbe de Phillips traditionnelle par une courbe de Phillips dite "augmentée des anticipations". Mais Lucas et Rapping (1969), dès la fin des années 60, critiquent la mauvaise prise en compte des mécanismes de l'équilibre général dans ces modèles et jettent les premières bases de la modélisation en équilibre général (voir Hoover 1995). Puis Lucas (1972, 1976) reprenant l'hypothèse des anticipations rationnelles de J. Muth (1961) montre l'inefficacité, au moins théorique, de toute politique économique annoncée et l'incapacité des modèles économétriques non totalement spécifiés à prévoir l'effet de toute politique économique qui induirait un changement de comportement des agents (critique de Lucas).
35
Les modèles d'équilibre général calculable ont pour architecture de base le modèle d'équilibre général de Léon Walras. A la différence des modèles keynésiens, l'équilibre est réalisé par l'ajustement des prix et des salaires qui sont supposés totalement flexibles, de sorte qu'il n'y a pas de chômage. Les agents sont supposés agir de façon à maximiser une fonction spécifique (utilité, profit) sous une contrainte spécifique (budgétaire, technique). Arrow et Debreu, au début des années 50, donnent la démonstration de l'existence de l'équilibre. Le problème du passage du modèle théorique au modèle appliqué n'est pas résolu pour autant. La difficulté de l'entreprise provient de ce que tous les comportements sont interdépendants et simultanés. Les premiers travaux résolvent cette difficulté en adoptant une méthode de linéarisation autour de l'équilibre. Puis Scarf (1967) donne un algorithme de résolution directe des modèles d'équilibre général calculable qui évite l'étape de linéarisation. Dès lors, la modélisation en équilibre général, encouragée par la remise en question croissante des modèles macro-économétriques prend son essor. Ces modèles intègrent aujourd'hui des modes de fixation des prix et salaires qui, tout en étant basés sur des hypothèses d'anticipations rationnelles, permettent d'autoriser certaines imperfections du marché (en particulier le chômage).
36
Les modèles VAR ont été développés à fin des années 70, par Christopher Sims (1980) pour qui il est illusoire de vouloir estimer des relations structurelles et parce que les modèles macro-économétriques comporteraient un grand nombre d'hypothèses non justifiées. Il préconise donc une macro- économétrie sans modèle, a-théorique, dans laquelle chaque variable d'intérêt est régressée sur ses propres valeurs retardées et sur les valeurs retardées des autres variables sans qu'aucune restriction ne soit imposée.
37
Les modèles de cycles réels à l'équilibre (ou modèles RBC) sont une extension des modèles EGC, dans laquelle - au moins pour ce qui concerne les premiers modèles - la monnaie est supposée neutre et l'économie est en permanence soumise à des chocs exogènes qui n'agissent que sur les grandeurs réelles (chocs techniques). Leur ambition est de reproduire les fluctuations observées de l'économie.
38
Les modèles de micro-simulation sont une variante élaborée des modèles d’équilibre général calculable apparue relativement récemment dans la littérature. Ce sont des modèles d’équilibre général calculable dans lesquels les classes de ménages sont désagrégées en exploitant les données issues d’enquêtes auprès des ménages et en modélisant certains comportements de ces ménages à l’aide de modèles micro-économiques. Ces modèles permettent d’obtenir des résultats plus précis sur les impacts redistributifs des politiques évaluées.
39
Les simulations réalisées à l'aide de ces modèles suivent toutes le même protocole. Une simulation de "base" est d'abord réalisée. Puis la politique est simulée en modifiant les valeurs des variables appropriées et l'on compare les résultats obtenus avec la simulation de base.
40
Les "calculs de coin de table" concernent les modélisations partielles de l'économie développées pour répondre à certaines questions particulières, comme par exemple l'effet des baisses de cotisations sociales sur l'emploi non qualifié.
41
L'opposition modèles macro- économétriques, modèles en équilibre général.
42
A la base il y a deux différences essentielles entre les deux approches : ∙ Dans le schéma keynésien, c'est la demande effective, somme de la consommation anticipée des ménages, de la demande d'investissement anticipée des entreprises et de la demande anticipée d'exportations qui détermine l'offre des entreprises. Dans le schéma néo-classique, c'est l'offre des entreprises qui, par les revenus qu'elle génère, permet de solvabiliser la demande et ainsi assure l'équilibre sur les marchés des biens et services et du travail. ∙ Le modèle keynésien de base propose une détermination de l'équilibre macro- économique pour un niveau donné des prix et des salaires. Dans le schéma néo- classique, prix et salaires sont supposés flexibles. La conséquence immédiate de ces hypothèses de base est que les politiques qui stimulent la demande (augmentation des dépenses publiques, réduction des impôts par exemple) auront un effet a priori plus fort dans un modèle d'inspiration keynésienne que dans un modèle d'inspiration néo-classique.
43
Synthèse: quelle approche favoriser ?
44
Pour certains économistes les modèles macro-économétriques ne sont que des usines à gaz et souffrent irrémédiablement de leur absence de fondements structurels. Pour d'autres, la modélisation en équilibre général n'est qu'une représentation stylisée de l'économie, séduisante de part sa cohérence théorique mais trop éloignée de la réalité. Le point de vue des défenseurs des modèles macro-économétriques peut être résumé par cette opinion de Lawrence Klein (1986): « Econometric models are based on theories and estimates of the way people do behave, not on the way they ought to behave under the conditions of some hypothesized decision making rules. »
45
Le fait est qu'en dépit des attaques auxquelles ils ont été soumis les modèles macroéconométriques sont encore un des outils privilégiés des prévisionnistes. En fait la nature de la modélisation à employer dépend étroitement de celle du problème étudié. Les outils sont plus complémentaires que concurrents. Les modèles macro-économétriques reposent sur des hypothèses de rigidité à court terme. Ils sont donc particulièrement appropriés pour étudier les effets à court terme d'une politique donnée. Les modèles d'équilibre général calculable, de part l'hypothèse de flexibilité des prix, sont utiles pour étudier les effets à long terme d'une politique, lorsque les prix et les salaires se sont ajustés aux déséquilibres sur les différents marchés. Les modèles VAR sont un outil à la fois concurrent et complémentaire aux modèles macro-économétriques.
46
Pour ce qui concerne les pays en développement, les modèles de type EGC et les modèles de microsimulation sont souvent préférés pour des raisons pratiques: –Les modèles macroéconométriques comportent un grand nombre d’équations et demandent à être « maintenus » par des équipes; –Les modèles VAR sont beaucoup plus légers, mais pour être estimés requièrent des séries temporelles assez longues, ce qui n’existe pas dans de nombreux pays; –Les modèles EGC et de microsimulation peuvent être développés par des chercheurs isolés et ne demandent pas de séries temporelles pour être calibrés. 06/07/201646
Présentations similaires
© 2024 SlidePlayer.fr Inc.
All rights reserved.