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Publié parFrançoise Granier Modifié depuis plus de 10 années
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Cliquez à chaque vue Châtellerault son histoire, ses deux bourgs, son fleuve, ses ponts et sa manufacture d’armes
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Châtellerault Se trouve au confluent de 3 petites rivières (le Clain, l’Envigne et l’Auzon) qui se jettent dans la Vienne. Au 10e siècle, Guillaume Tête d’Etoupe crée le Vicomté de Châtellerault afin de protéger le Poitou des attaques venues du Nord. Un petit bourg au pied d’un château fort se situe sur la rive droite de la Vienne. Il prendra le nom de bourg St-Jacques. Au 12e siècle, le bourg de Châteauneuf se crée sur la rive gauche et le comte Hugues II fait construire un nouveau château pour lui, une église et un pont pour relier les deux agglomérations. En 1356, c’est le début de la guerre de cent ans. L’armée du Prince Noir a écrasé l’armée du Roi Jean Le Bon près de Poitiers et elle s’installe à Châtellerault. Tout est dévasté. . 2 Affiche de la ville Châtellerault est sous la tutelle des Plantagenêt. Même le breton Du Guesclin ne parvient pas à reprendre la ville. Pendant 100 ans, les deux bourgs (St-Jacques et Châteauneuf) souffrent beaucoup des ravages incessants occasionnés par la guerre.
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La ville se développe le long de la Vienne
La ville se développe le long de la Vienne. Dès cette époque, la navigation sur ce fleuve et le trafic sur la route d’Espagne favorisent l’émergence de la Coutellerie (fabrication des couteaux) et de la fabrique de toiles et d’étoffes. Elle pos-sède également une industrie horlogère et des tanneries. Elle est aussi située sur la route de St-Jacques de Compostelle. Dès le 11e siècle, la rive droite de la Vienne voit la construction de l’Eglise St-Jacques où tous les pèlerins de passage viennent prier. Châtellerault devient une ville prospère dès la guerre de cent ans terminée et au début de la Renaissance, elle reçoit ses rois et ses reines. 3
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Le pont reliant les deux bourgs est en bois et peu solide.
François 1er séjourne à Châtellerault ainsi que Catherine de Médicis, en 1564, lors de sa traversée de la France avec ses enfants. Le pont reliant les deux bourgs est en bois et peu solide. Elle demande à Jacques Androuet du Cerceau un pont aussi beau que celui qu’il vient de réaliser à Paris (le Pont Neuf) Le pont Henri IV avec ses deux tourelles imposé par Catherine de Médicis Il sera terminé en 1611 4
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Les guerres de religion vont considérablement ralentir l’essor économique de Châtellerault. En effet, la région est « huguenote » et bon nombre d’artisans partent dans les pays voisins, à l’Est de la France. Pourtant, Sully, nommé Gouverneur du Poitou, choisira Châtellerault pour y faire édifier en 1606 un magnifique hôtel par Charles Androuet du Cerceau (aujourd’hui musée municipal fermé car en complète restauration). En 1685, la Révocation de l’Edit de Nantes a de lourdes conséquences : les Dragons du Roi doivent impérativement être logés chez l’habitant et imposent de force les conversions au catholicisme. Nouveau départ des artisans huguenots vers la Suisse. De 7000 habitants, la ville n’en compte alors que 1700. 5
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L’émergence du faubourg du Châteauneuf et la « manu »
La ville de Châtellerault s’est dépeuplée malgré elle. Ses maisons sont inoccupées. En 1763, l’Acadie (Nord du Canada) n’est plus à la France qui a dû céder ce territoire. Les Acadiens, issus pour la plupart de l’Ouest de la France, reviennent en France pour échapper aux exactions des Britanniques. Ils sont accueillis par Châtellerault et logés au faubourg du Châteauneuf. Quelques industries y sont implantées dont une coutellerie qui les accueillent. En 1816, après les désastres des armées napoléoniennes, le roi Louis XVIII décide le repli des usines de fabrication d’armement situées sur les frontières nord-est et choisit Châtellerault comme lieu car la Vienne peut apporter la force motrice nécessaire à la fabrication des armes à feu. Châtellerault possède déjà une coutellerie importante et un savoir-faire de ses ouvriers. 6
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La « Manu » de Châtellerault
La mairie achète un immense terrain le long de la Vienne et l’armée commence les tracés du futur barrage en déplaçant quelque peu la petite rivière de l’Envigne. Non loin, des carrières vont fournir la pierre pour des meules à aiguiser les armes blanches. En 1819, création de la Manufacture Royale d’armement et première commande de 1000 sabres d’infanterie avec des pelles et des haches. Elle ne s’avère pas du tout rentable. 7
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La « Manu » de Châtellerault et ses bâtiments du XIXe siècle
On continue les constructions : barrage de105 m de long, ponts, ateliers pour la fabrication des armes blanches et des armes à feu, bâtiments pour les fondeurs et les « trempeurs », bâtiment pour loger les directeurs Bâtiment : logements de fonction des Directeurs Horloge et cloche pour appeler le personnel 8
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La « Manu » de Châtellerault
1828 : la Manufacture de Klingenthal ferme ses portes et les ouvriers alsaciens s’installent à Châtellerault dans le bourg du Châteauneuf. 1829 : deux usines d’armes à feu nouvellement construites démarrent leurs activités avec le savoir des Alsaciens, des Acadiens et les châtelleraudais 1832 : construction de nombreux ateliers de graveurs, trempeurs, foreurs... En tout m² de surface couverte sur un enclos de m². C’est la plus grande manufacture d’Europe d’armes blanches et d’armes à feu. : les bâtiments ainsi que les allées de la manufacture sont éclairés au gaz. 1882 : m² de surface couverte. Les bâtiments sont reconstruits les uns après les autres. Remplacement de l’éclairage au gaz par l’électricité : on agrandit encore. On voit alors apparaître des grands entrepôts en briquettes roses et ossature métallique avec grandes verrières. Des chaufferies sont alimentées par de hautes cheminées. La Manufacture est reliée directement à la gare de Châtellerault. C’est la Belle Epoque de la « Manu » 9
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Article paru en 1838 dans le Guide du Voyageur en France
Si les hommes travaillent à la « manu », les femmes les aident….. Article paru en 1838 dans le Guide du Voyageur en France « Châtellerault est renommé pour ses fabriques de coutellerie. Dès que l’on y arrive, on est assailli par un essaim de femmes qui veulent à toute force vendre des couteaux et qui offrent civilement leurs jolis magasins ; il faut en acheter malgré soi ; de jeunes et jolies filles suivent le voyageur partout jusqu’à ce qu’il ait fait quelques emplettes. Il faut avouer qu’il est difficile de ne pas se laisser tenter. Ce qu’on offre est si beau, la marchande est si agaçante, quelquefois même elle est un peu cruelle, on achète donc et chacun y trouve son compte » 10 Affiche de la ville
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Les impressions d’Alexandre Dumas en 1847
« Vers trois heures de l’après-midi, nous traversâmes Châtellerault. Dieu vous garde de Châtellerault, madame, si vous n’avez pas la passion des petits couteaux ; il est vrai que si vous l’avez, en cinq minutes, vous pouvez en faire la plus complète collection qui soit au monde. Malheureusement, on s’arrête près d’un quart d’heure à Châtellerault. Bloqués dans notre diligence par toute une population de femmes dont la plus jeune pouvait avoir sept ans et la plus vieille quatre-vingts, et qui nous sollicitaient sur tous les tons de la gamme à l’endroit de leurs marchandises, nous appelâmes le conducteur pour nous aider à opérer à notre sortie, espérant gagner les portes de la Ville à l’aide d’une trouée. Mais soit que notre équipage fût mal conçu, soit que ce projet téméraire fût impraticable en réalité, à peine eûmes-nous mis pied à terre que nous fûmes dispersés, poursuivis, entourés, vaincus et après une défense plus ou moins héroïque, forcés de nous rendre à discrétion. …. Chacun était porteur, à sa honte, l’un d’une paire de rasoirs, l’autre d’une serpette, celui-ci d’une paire de ciseaux, celui-là d’un bistouri. ». Affiche de la ville 11
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Il y avait alors 7 passages et
7 chutes d’eau et cette énergie hydraulique faisait fonctionner les roues et les turbines qui alimentaient les usines. Ce bassin est la plus ancienne construction de la Manufacture. Il fonctionnait grâce à une écluse construite sur la petite rivière de l’Envigne qui communiquait, en amont, avec la Vienne 12
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Châtellerault : La « Manu » à la Belle Epoque
Photos du net Châtellerault : La « Manu » à la Belle Epoque 13
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La « manu » à la Belle Epoque
Deux forges existaient, munies de cheminée haute de 30 m Il ne reste plus qu’une forge convertie aujourd’hui en patinoire. Ces forges contenaient de nombreux fours en brique et fonte nécessaires à la fabrication de pièces métalliques. La seconde forge, démolie en 1971, abritait aussi d’imposants marteaux-pilons de 300 à 4 500kg. 14
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Châtellerault : L’une des entrées de la « manu »
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Ces bâtiments en briques et charpentes métalliques rappellent la période florissante de la révolution industrielle : les ateliers accueillaient alors pour la fabrication en série, des machines-outils alimentées en énergie par d’énormes machines à vapeur. Dès 1887, par jour, une centaine de fusils « Lebel » sortaient des usines. En 1920, l’énergie électrique remplace l’énergie à vapeur. Les locaux sont transformés en ateliers de réparation ou comme magasins. En 1970, après la fermeture de la Manufacture, on utilise les bâtiments pour le musée de l’automobile, de la moto et du vélo. 16
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En 1870, la France perd la guerre contre la Prusse.
Elle est humiliée. La Prusse et les petits états Germaniques se regroupent pour former l’Allemagne qui va dominer pendant 30 ans toute l’Europe. La France est amputée de l’Alsace et de la Lorraine. L’Allemagne s’allie avec l’Autriche-Hongrie et l’Italie. La France cherche à se protéger et la Russie a besoin d’un allié pour financer son expansion économique et militaire. Il y aura la signature de la Triple Entente (France, Russie et Grande-Bretagne) en Affiche de la ville 17
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En 1889, Jules Duvau, maire de Châtellerault, écrivait au Ministre de la Guerre :
« La ville de Châtellerault doit une partie de son importance à cette grande et belle manufacture qu’elle est heureuse de posséder…. Elle lui doit sa prospérité ». Affiche de la ville 18
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Le grand Duc Vladimir et sa famille
Le Grand Duc Vladimir, frère du Tsar Alexandre III, s’est intéressé aux fusils fabriqués par la Manufacture de Châtellerault. En juin 1891, il commande fusils, modèle « Lebel » Durant les 37 mois de la fabrication de ces fusils, des officiers russes séjournent à Châtellerault. Des fêtes officielles sont régulièrement organisées à l’intention des officiels mais aussi pour toute la population. Châtellerault est en liesse. Le grand Duc Vladimir et sa famille Il se rendra de nombreuses fois à Châtellerault chez le Prince Gagarine. 19 Affiche de la ville et photo du net
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Le tsar Alexandre III vient d’être assassiné le 1er novembre 1894
Dans son église, l’abbé Guérin célèbre un service funèbre à la mémoire du Tsar, suivi le lendemain par un office orthodoxe dans les locaux de la Manu. Les russes vont remercier l’abbé Guérin en lui offrant, pour sa paroisse une cloche fabriquée par l’usine impériale Orloff. Une inscription : « sonnez la paix et la fraternité des peuples » et les portraits d’Alexandre III, de son fils Nicolas II, de Sadi Carnot assassiné lui aussi et de Félix Faure. La cloche arrive à Châtellerault en mars 1897. Affiches de la ville 20
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Châtellerault : L’église St-Jean l’Evangéliste de l’abbé Guérin
Le presbytère Le prince Grégoire Gagarine n’est pas étranger à l’entente entre les deux pays. Il demeure à Châtellerault où il décède en 1893. Châtellerault : L’église St-Jean l’Evangéliste de l’abbé Guérin 21
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Faits divers ou faits d’hiver 1913
La Vienne déborde à Châtellerault dans le quartier de Châteauneuf Le mémorial du Poitou écrit le 2 avril 1913 : « En cinq heures de temps, la Vienne avait envahi les quais et les maisons, rendant extrêmement dangereux les secours…. » « Les riverains de la Vienne viennent de subir un sinistre épouvantable et il est pénible de voir l’état dans lequel sont à l’heure présente les maisons du faubourg du Châteauneuf et des quais dévastés par les eaux….. » Affiche de la ville 22
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A la Belle Epoque la place de la Pompe
Non loin de la « Manu », au début de la rue d’Antran, il y avait « le Carroy de la Pompe », et une borne fontaine publique installée depuis 1820. En 1946, alors que le quartier s’est doté de l’eau courante, certains habitants se rendent encore à la borne mais la municipalité veut entreprendre des grands travaux d’éclairage et doit supprimer la borne fontaine. Un poste d’eau sera installé non loin de la place du marché pour permettre aux habitants pauvres de continuer à s’approvisionner en eau. 23 Affiche de la ville
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La « Manu » de Châtellerault
1889 : Des incendies ont lieu. On reconstruit les bâtiments et érige un mur d’enceinte le long de l’Envigne. 1890 : m² couverts. Plusieurs portes ferment l’enceinte de la « manu » dont la surface totale est de m² : les Russes ont passé commande de fusils type chassepot ou lebel. Des militaires russes s’installent à Châtellerault et surveillent le travail des ouvriers. 1906 : le travail des ouvriers est dangereux. Installation d’une salle de radiographie, recrutement de médecins et obligation de passer des visites médicales. : la guerre avec les Allemands. La « manu » recrute. Il y a plus de 7000 ouvriers dont certains vont devenir militaires de carrière. Les femmes travaillent à leur place. Des logements dans l’enceinte même de la « manu » vont être construits pour les nouveaux travailleurs. C’est la Belle Epoque de la « Manu » malgré la guerre. 24
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Châtellerault : la « Manu »
La « manu » autrefois Photos du net 25
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La « Manu » de Châtellerault
: construction d’une centrale hydroélectrique pour le nouveau barrage et installation de 4 nouvelles turbines sur l’Envigne. 1934 : Fabrication de la mitrailleuse d’aviation. 1936 : Le Front Populaire. Hitler est au pouvoir. La « manu » s’agrandit avec encore des nouveaux bâtiments. : Seconde guerre mondiale. Fin août 1944, les allemands bombardent les centrales hydroélectriques. On les reconstruit. 1952 : L’usine n’est plus rentable. On détruit des bâtiments, d’autres sont modernisés. On réduit les effectifs. Les ouvriers deviennent militaires de carrière. 1968 : La manufacture d’armes est fermée. On songe à réhabiliter les lieux. Aujourd’hui, elle est devenue un centre de loisirs (patinoire et le plus grand musée de voitures, motos et bicyclettes), un centre d’études (l’Ecole Nationale du Cirque et le Conservatoire de Musique). Ce n’est plus la Belle Epoque de la « manu » mais c’est une autre époque….. 26
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Châtellerault : la « manu » maintenant
Le bâtiment destiné aux logements des Directeurs est devenu le Conservatoire de Musique Depuis avril 2011 27
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Châtellerault : la « manu » maintenant
D’autres bâtiments et des terre-pleins servent à l’Ecole Nationale du Cirque. 28
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Châtellerault : la « manu » maintenant
Le plus grand bâtiment accueille depuis 1970 le musée de l’automobile, de la moto et du vélo 29
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Châtellerault : la « manu » maintenant
Photo du net 1970 : ce bâtiment devient la patinoire 30
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Fin de l’histoire de la plus grande manufacture d’armes de France
Sur les berges, des milliers de pigeons très actifs ont remplacé les 7000 ouvriers disparus de la « manu » Le pont Camille de Hogues vu des berges en friche 31 Fin de l’histoire de la plus grande manufacture d’armes de France
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Fin Ce diaporama est à usage non commercial Il ne doit pas être publié
Les quelques photos d’archives publiées sur ce diaporama sont en principe publiques car non bloquées Mais si elles appartiennent à un ayant-droit ne souhaitant qu’elles restent sur ce diaporama, elles en seront retirées. La réalisatrice Ce diaporama est conçu, sans document d’archives néanmoins, en mémoire de ma famille dont les hommes ont travaillé successivement à la « manu » de Châtellerault de 1828 à 1932. La réalisatrice Ce diaporama est à usage non commercial Il ne doit pas être publié Il est adressé gratuitement par courrier électronique aux amis des amis Il ne doit pas être modifié Aucune de ses vues ne doit en être extraite Merci de respecter ces consignes La réalisatrice Fin Musique : la danse du sabre
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