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TRIBULATIONS INSTITUTIONNELLES DE L’EPS

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Présentation au sujet: "TRIBULATIONS INSTITUTIONNELLES DE L’EPS"— Transcription de la présentation:

1 TRIBULATIONS INSTITUTIONNELLES DE L’EPS
Patrick vidalie et michel chaigneau

2 DE QUOI PARLE-T-ON? « Tribulations » signifie « épreuve », « aventure » pouvant avoir un caractère désagréable. C’est Pierre Arnaud qui, dans l’introduction des « Savoirs du corps »-PUF 1990, évoque les « Tribulations de l’éducation physique ». La référence au terme « tribulations » pour traiter de l’histoire institutionnelle de l’EPS n’est donc pas un choix neutre. Il souligne une difficulté au niveau de la société française comme au niveau de la représentation politique pour situer l’éducation physique des jeunes, de manière pleine et entière, dans les institutions éducatives bien que lui accordant le statut de discipline scolaire depuis 1880.

3 DES QUESTIONS Pourquoi à partir de 1962, date à laquelle le secrétariat d’Etat à la Jeunesse et aux Sports que dirige Maurice Herzog est séparé du Ministère de l’Education Nationale et rattaché directement au Premier Ministre G.Pompidou, aura-t-il fallu presque 20 ans pour que l’EPS réintègre l’Education Nationale ? Pourquoi d’autres objectifs que scolaires, assignés à l’EPS, issus des champs politiques, sociaux et culturels, ont-ils mobilisé tant d’opinions contraires à son intégration pleine et entière à l’Education Nationale, la maintenant dans une fonction instrumentale soit par rapport à une politique de santé publique, soit par rapport à une politique de grandeur sportive, soit par rapport aux autres enseignements qu’elle favoriserait ou non. Pourquoi donc, depuis la fin du XIXème siècle qui l’institue comme matière obligatoire avec la Loi George de 1880, l’Education Physique n’était-elle pas installée dans l’école : qu’« elle y campait », pour reprendre l’expression de Joffre Dumazedier en 1973,?

4 UN CONSTAT Alain Savary dans le numéro de rentrée 1982 de la revue EPS : « L’intégration a pour ambition de placer l’EPS au même rang que les autres disciplines à égalité de droits et de devoirs.» La décision d’intégration au Ministère de l’Education Nationale qui, un quart de siècle plus tôt, avait dû être inscrite comme l’une des 110 propositions du candidat socialiste François Mitterrand pour devenir effective avec l’élection du Président de la République ne semble donc soulever aujourd’hui aucune réserve(à relativiser actuellement) Le destin scolaire de l’éducation physique semble durablement scellé mais son inscription dans la politique éducative des forces politiques au pouvoir actuellement, ne garantit pas son statut d’enseignement obligatoire dans « le socle commun des enseignements fondamentaux » comme l’atteste la loi Fillon précédée par le rapport Thélot remis à l’ex-Premier Ministre, Jean Pierre Raffarin, le 19 octobre C’est donc dans les choix faits en matière de politique éducative que s’inscrivent aujourd’hui les enjeux de l’éducation physique et sportive.

5 UNE EVOLUTION DU QUESTIONNEMENT
Depuis 1981, c’est, au sein de l’Education Nationale, mais dans le cadre des alternatives auxquelles se sont trouvées confrontées toutes les disciplines pour produire leur programme, en corrélation avec les alternances politiques que l’on peut faire état des véritables tribulations institutionnelles qui ont accompagné ces changements politiques et ministériels. C’est à dire une concurrence entre Universitaires et professionnels d’une part et l’Inspection générale dans ses missions traditionnelles d’autre part.

6 INSTITUTIONS Le « Larousse » retient qu’en droit, il s’agit de l’ « ensemble des règles, régies par le droit, établies en vue de la satisfaction d’intérêts collectifs » Donc, en droit ce qu’on appelle institutions, ce sont des règles, des pouvoirs et des formes (Ministères, directions, conseils, commissions...). Du point de vue sociologique la légitimité institutionnelle repose sur deux piliers : le respect et l’autonomie (valeur sociale) Une institution est nécessairement instituée par les acteurs, sinon elle perd à leurs yeux sa légitimité, et qu’en retour, elle institue des formes de relations et d’identités sociales. (histoire des idées, des mentalités)

7 ET DONC Il nous faut donc nous interroger sur ce qui dans l’histoire de l’éducation physique et sportive permet de discerner les intérêts collectifs auxquels devait et doit participer cet enseignement et qui ont déterminé pour une large part ses finalités et son identité, c’est à dire repérer le système complexe de valeurs, de normes et d’usage partagés qui l’a caractérisé à chaque époque. Au fond, quelles sont les attentes de la société à l’égard de cet enseignement et comment cela se traduit-il au plan des structures, au plan des décisions réglementaires, au plan des recrutements et de la qualification des personnels destinés à cet enseignement, au plan des orientations, plus précisément des finalités de la discipline, au plan des pratiques et des comportements de ses agents .

8 LA LIBERATION Après la guerre de , il s’agit dans le contexte de reconstruction humaine et matérielle du pays, de reconstruire les corps et de reconstituer des forces, de restaurer et développer un capital humain. Une des conséquences est de privilégier l’hygiène et la santé en recourant à la méthode française, instituée par le Règlement général de 1925, pour assurer un développement normal (IO de 1945), sans oublier les valeurs de l’altruisme chères à Georges Hébert et l’esprit d’équipe favorisé par la méthode sportive par l’initiation sportive, au moment où une partie de la jeunesse est en déshérence. Le contexte est aussi celui d’une volonté étatique de démocratiser l’accès à l’éducation et à la culture, l’accès au sport de plus en plus populaire ce que traduit la conception d’un Ministère de l’Education Nationale réunissant l’éducation, la recherche et l’université, la culture, la jeunesse et les sports, l’éducation physique scolaire et extrascolaire, et les orientations retenues par le Plan Langevin Wallon de 1947 : « l’enseignement doit donc offrir à tous d’égales possibilités de développement, ouvrir à tous l’accès à la culture, se démocratiser moins par la sélection qui éloigne du peuple les plus doués que par une élévation continue du niveau culturel de l’ensemble de la nation. ». Bien que les tutelles ministérielles seront variées à l’instar de l’instabilité ministérielle qui règne sous la IVème République (19 gouvernements en 12 ans), la gestion de l’EPS et de ses enseignants dépendra de manière constante de 1944 à 1958 de la direction générale de l’EP et des sports (DGEPS). Celle-ci est placée sous l’autorité, d’abord de Jean Sarrailh, puis de Gaston ROUX (ancien directeur de cabinet de Léo Lagrange) à partir de Ces tutelles toutefois s’inscrivent toujours dans la conception d’un « grand » Ministère de l’Education Nationale. Pour retenir un exemple très indicatif: il n’est certainement pas neutre du point de vue du statut de l’EPS, du statut du corps et des pratiques, du statut du sport scolaire également, ceci vis à vis des autres enseignements scolaires, que, dans le contexte de l’après guerre, la DGEPS ait été intégrée à un Secrétariat d’Etat à l’enseignement technique, à la jeunesse et aux sports, sans discontinuer entre le 11/9/1948 et le 27 juin 1953, ceci au sein du « grand » Ministère de l’Education Nationale. Pas plus que n’est neutre la présence de la DGEPS au sein d’un Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse et des Sports confié à M.René BILLIERES de1956 à 1958 marquant avant l’avènement de la Vème République la manifestation d’une volonté d’encadrement étatique outre de l’éducation et de l’EPS, de la jeunesse également ainsi que de l’organisation sportive dans le pays.

9 DE 60 à 80 •Dans le contexte de l’expansion économique, des « trente glorieuses ou la révolution invisible » selon l’expression de Jean Fourastié (1979), du développement de la société de consommation (voir J.Baudrillard(1970), de l’avènement d’une « civilisation des loisirs » (voir Joffre Dumazedier(1972), et de l’aspiration gaullienne à la grandeur de la France dans le monde, de la politique sportive qui en est partie intégrante, l’éducation physique va devoir se mettre en phase avec la poussée du phénomène sportif, et les valeurs émancipatrices, formatrices et même civilisatrices que lui attribuent les dirigeants du pays (doctrine du sport 1965). Les 5 heures d’EPS obligatoires pour tous constitueront alors l’utopie mobilisatrice suite aux engagements pris par Edgar Faure en juillet 1968 et auxquels chaque circulaire à partir du 9 septembre 1971 (circulaire J.Comiti) fera référence tout en limitant les horaires à 3 heures hebdomadaires pour les collèges et 2 heures pour les Lycées. Mais l’EPS, au plan institutionnel va entrer à partir de 1958, et plus encore à partir de 1966, date de création d’un Ministère de la Jeunesse et des Sports à part entière auquel elle est intégrée, dans ce que Pierre Arnaud appelle « la longue traversée du désert » due à l’éloignement structurel d’avec le Ministère de l’Education Nationale. Eloignement qui favorisera ce que Jean Michel Delaplace appelle « les politiques préférentielles en faveur du sport ». De la gestion de la discipline et de ses enseignants par un Haut commissariat à la Jeunesse et aux Sports (Maurice Herzog) au sein du Ministère de l’Education Nationale confié initialement à Jean Berthoin de 1958 à 1962, à un secrétariat d’Etat de la Jeunesse et des Sports (Maurice Herzog) auprès du Premier Ministre de 1962 à 1966 jusqu’au Ministère de la Jeunesse et des Sports confié à François Missoffe du 8/1/66 au 30/5/68, puis à Roland Nungesser du 31/5/68 au 9/7/68, la dérive des institutions de la Jeunesse et des Sports en charge de la tutelle de l’éducation physique et sportive s’est aggravée par rapport à l’éducation nationale à la fois au plan des structures et au plan des choix de politique éducative: les secrétariats d’Etat de Joseph Comiti (juillet 1968/mars 1973) de Pierre Mazeaud, de 1973 à 1976, de Jean Pierre Soisson de 1976 à mars 1977, tous rattachés au Premier Ministre, vont aboutir au cadeau politique fait à JP Soisson (chef de la campagne giscardienne aux élections législatives de 1978 gagnées par la droite) d’un Ministère à la Jeunesse, aux sports et aux loisirs, Ministère à part entière dont il est le titulaire du 3/4/78 au 12 mai Les « loisirs » font leur apparition dans les attributions ministérielles à partir de juin 1969 et l’association à la « qualité de la vie » se fait en 1974 jusqu’en La civilisation des loisirs trouve ici sa traduction institutionnelle. Et l’EPS se doit d’y contribuer, notamment dans le cadre de la mise en place des CAS depuis la parution de la circulaire du 1er juillet 1972, et de la loi Mazeaud du 29 octobre 1975. En vivant ce rattachement à la jeunesse et aux sports « comme une offense à leur dignité » pour poursuivre la référence à Durkheim, la profession a repoussé de plus en plus cette autorité institutionnelle et s’est dressée en « contre institution » jusqu’à l’arrivée de la gauche au pouvoir. Les valeurs véhiculées par l’administration jeunesse et sports, tournées vers le loisir et l’animation sportive, étaient de moins en moins compatibles avec les valeurs éducatives et culturelles avec lesquelles les enseignants d’EPS (rajeunis par les recrutements) définissaient leur métier et concevaient leur responsabilité dans l’institution scolaire.

10 DE 81 aux PROGRAMMES •Avec l’arrivée de François Mitterrand à la présidence de la République le 10 mai 1981, le choix est fait d’intégrer l’EPS et ses enseignants au Ministère de l’Education Nationale. Cette décision s’inscrit pour notre enseignement dans des finalités sociales, culturelles et éducatives conformes aux objectifs poursuivis par le système éducatif. La Jeunesse et les Sports bénéficiant d’une structure propre : un secrétariat d’Etat. Les conditions d’une clarification identitaire par rapport au sport étaient désormais réunies ce qui créait aussi, conjointement pour l’EPS, une perspective pour approfondir les contenus disciplinaires d’une discipline d’enseignement scolaire. Cette clarification identitaire a été confirmée au plan institutionnel entre 1988 et 1991 quand Lionel JOSPIN portait le titre de Ministre de l’Education Nationale, de la jeunesse et des sports. Il avait sous sa responsabilité directe en tant que Ministre de l’Education Nationale, l’éducation physique et sportive, tandis que Roger Bambuck occupait le poste de secrétaire d’état chargé des sports, sans confusion de l’un et l’autre domaines. L’EPS relevait de Lionel Jospin, les sports de Roger Bambuck, sans confusion de l’un et de l’autre. Cependant dès l’origine de cette décision en 1981, l’affirmation scolaire ne devez pas signifier rupture avec le champ des pratiques sociales dont l’EPS faisait sa matière de référence et compte tenu de l’existence du sport scolaire. C’est pourquoi Alain Savary devait dire dans le numéro de la rentrée de1982 de la revue EPS : « Ce recentrage des objectifs fondamentaux implique-t-il que l’EPS perde son « S » et coupe les ponts avec l’ensemble du mouvement sportif ? » « ma réponse est claire : en aucun cas. » A l’Education Nationale oui ! mais pas sans lien maintenu avec la référence sportive ne serait-ce que par le sport scolaire réhabilité (retour des 3 heures d’AS). • depuis 1995 et dans le prolongement de la période antérieure, le débat n’est plus centrée sur la structure de l’institution ministérielle compétente, mais sur les orientations à même d’assurer l’insertion dans les finalités éducatives du système scolaire, au service de la réussite de chaque élève, tout en nourrissant l’identité sociale, culturelle, éducative et pédagogique de l’EPS. Cette période est marquée par la publication des programmes de la 6ème à la terminale, et le renouvellement de l’évaluation aux examens, conformément aux recommandations de la Charte Nationale des programmes publiée en février1992. Ce qui constitue un acte institutionnel important qui pourrait se trouver dévaluer par une politique éducative d’orientation libérale resserrant et limitant le champ de compétences du service public de l’Education Nationale et renvoyant les enseignements « parallèles » (Loi Fillon) au bon soin des structures associatives, fédératives, communales ou privées.

11 RESUME en 4 TEMPS Cette courte histoire pourrait se résumer en 4 temps : 1/ le temps de la reconstruction : ou l’EPS au service d’une politique de santé publique et de mobilisation des forces productives est instituée au sein du Ministère de l’Education Nationale mais gérée et réglementée par la DGEPS, elle-même souvent sous la tutelle d’un Secrétariat à l’enseignement technique, à la jeunesse et aux sports . 2/ le temps des valeurs du progrès et de la sportivisation de la société avec deux périodes : - le sport enjeu de la grandeur de la France : ou l’EPS dans la dynamique des rapports sport de masse et sport d’élite au sein d’une structure Jeunesse et sports dirigée par Maurice Herzog. • les loisirs et la qualité de la vie comme phénomènes de société après 1968 et envisagés comme champ économique nouveau: ou l’EPS face au piège de la confusion avec l’animation sportive dans le cadre du « temps non contraint » extrascolaire, sous la tutelle de secrétariats d’Etat ou de Ministère de la jeunesse et des sports. 3/ le temps de l’intégration à l’Education nationale : ou l’EPS au service de la lutte contre l’échec scolaire et les discriminations sociales, pour la réussite de chacun. A égalité de droit et de devoir avec les autres disciplines scolaires. 4/ le temps du programme ou l’affirmation de l’identité disciplinaire dans la conformité scolaire : ou l’EPS discipline scolaire à part entière, soumise au dispositif institutionnel des autres disciplines, mais aussi à la fois de moins en moins entièrement à part institutionnellement et toujours « entièrement à part » du point de vue de son utilité sociale et des contenus pour y répondre, ceci jusqu’à la loi du 23 avril 2005 qui remet beaucoup de choses en question en la dévalorisant comme discipline scolaire!


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