B.Perez, lycée de la Méditerranée de La Ciotat

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1 B.Perez, lycée de la Méditerranée de La Ciotat
« L’eau en Espagne», Seconde [ Géographie Seconde] Cette étude de cas est l’occasion pour l’enseignant de travailler des capacités s’articulant autour de « organiser et synthétiser des informations et préparer et organiser son travail de manière autonome ». L’enseignant a choisi d’utiliser ce thème pour stabiliser la compétence sur la carte mentale et construire celle sur réaliser un croquis en géographie. La mise en pratique s’effectuera par un travail en îlots. 4-5 heures sont dévolues à cette étude. Mots clés: Eau, croquis, carte mentale, groupes d’experts, îlots, ressources B.Perez, lycée de la Méditerranée de La Ciotat

2 Carte mentale sur « L’eau en Espagne», Seconde
L’étude de cas intervient dès le début du chapitre sur « l’eau, une ressource essentielle ». Travail proposé à deux classes: Une classe de 33 élèves de seconde répartis en 9 îlots; une classe de seconde bachibac de 26 élèves répartis en 7 îlots . Le corpus se compose de 10 documents. Au début de l’heure l’enseignant distribue une fiche protocole (voir diapo 3) avec les objectifs, les enjeux, les étapes et le temps de l’activité. Les capacités travaillées ici sont la stabilisation de la réalisation d’une carte mentale et le travail autonome, en équipe. La carte heuristique est un outil très utilisé au collège. Le travail s’effectue en îlots de 4 élèves, îlots permanents depuis le début de l’année, après quelques ajustements pour imposer un cadre plus propice aux apprentissages… L’enseignant accompagne les élèves et observe la mise en pratique. Il évalue les stratégies des îlots, la capacité à convaincre, l’autonomie de chaque groupe. Une première carte mentale sera rendue de façon collective par chaque îlot. L’enseignant la corrigera avant de la remettre au groupe pour apporter les modifications nécessaires.

3 « UNE CARTE MENTALE ? JE MAITRISE…T’INQUIETE »
Cette fiche est distribuée aux élèves de la classe, elle fixe les objectifs et le protocole METHODES ET CAPACITES : ORGANISER ET SYNTHETISER DES INFORMATIONS ET PREPARER ET ORGANISER SON TRAVAIL DE MANIERE AUTONOME « UNE CARTE MENTALE ? JE MAITRISE…T’INQUIETE » THEME : LA GESTION DE L’EAU EN ESPAGNE Je dois être capable de réaliser une carte mentale à partir du corpus documentaire. PROTOCOLE Chaque îlot prend connaissance des documents. Elaboration d’un plan (définir les branches principales de la carte et les branches secondaires). Réalisation de la carte mentale avec les idées et les exemples tirés des documents et des recherches personnelles. Mise en forme de la carte mentale avec dessins, couleurs et autres éléments favorisant une plus grande clarté. TEMPS : 2H A noter que l’enseignant débute par un « retour » sur ce que les élèves ont retenu de la carte mentale sur les émigrations en Argentine. Les « bases » de la carte mentale.

4 Des branches secondaires, sous-parties
Des exemples précis Des branches principales, les parties pour répondre au sujet Le thème central [un dessin souvent…]

5 Des branches secondaires, sous-parties
Des exemples précis Des branches principales, les parties pour répondre au sujet Le thème central [un dessin souvent…]

6 Secteur agricole (irrigation) Le corpus documentaire
« L’Espagne dispose a priori de disponibilités globales en eau correctes (environ m3/habitant/an) et supérieures à la moyenne européenne. Mais elle est confrontée à une inégale répartition de la ressource, conjuguée à une forte concentration de la demande dans les régions littorales méditerranéennes. […] Les précipitations connaissent de fortes variations interannuelles avec de fréquentes périodes de sécheresse ( , )…À cela s’ajoutent des fluctuations saisonnières plus marquées dans les régions méditerranéennes. Partout l’été est la saison la moins arrosée. […] Or, c’est l’été que les besoins en eau s’accroissent, notamment dans les régions méditerranéennes où se conjuguent les demandes agricole et touristique. Ces tensions saisonnières devraient s’accentuer au cours des prochaines décennies sous l’effet de l’altération des précipitations et de l’augmentation des températures. […] En Espagne, l’État est historiquement un acteur important de la gestion de l’eau [avec] une double priorité : redistribuer l’eau et maximiser ses usages. […] Avec une capacité de stockage des barrages de plus de hm3 et plus de 3,6 millions d’hectares irrigués, l’Espagne se place au 1er rang européen. […] Elle est devenue une grande puissance agricole exportatrice au prix d’une exploitation accrue de la ressource en eau et, souvent, d’une dégradation de sa qualité : l’agriculture représente 68 % des prélèvements et plus de 80 % de sa consommation finale. » Sylvie Clarimont, « Le Partage des eaux », in « L’Espagne », TDC n° 980, CNDP, septembre 2009. Secteur agricole (irrigation) 77% Secteur industriel 8% Consommation urbaine 15% Le corpus documentaire

7 Document : Utilisations de l’eau en Espagne
« L’eau en Espagne est considérée comme un facteur primordial de développement et sa rareté comme un handicap qu’il faut corriger. Or la pression croissante des activités humaines sur les ressources fait que la pénurie d’eau est de plus en plus forte. Cette situation a engendré et engendre des conflits mettant en concurrence les différentes utilisations ainsi que les régions entre elles. En Europe, l’Espagne est la plus grande consommatrice d’eau par habitant (656 m3/hab/an) bien qu’elle soit parmi les pays les moins dotés en ressources hydriques (moins de 3 000 m3/hab/an). En terme d’intensité d’utilisation (prélèvements totaux/ressources en eau), elle se situe en troisième position (23%) derrière la Belgique (45%) et l’Italie (32%). Cette forte intensité d’utilisation est due à l’irrigation. En effet, l’utilisation agricole d’eau en Espagne représente 77% des utilisations totales. Près de 15% de la surface agricole utile en Espagne sont irrigués. L’irrigation concerne en grande partie les régions situées au sud et au sud-est de la péninsule comme la Communauté de Valencia ou la Région de Murcie, régions qui sont aussi touchées par un risque élevé de désertification.  A l’importante consommation d’eau par l’agriculture et en particulier l’irrigation, il faut ajouter une concentration de la population à l’est et au sud de l’Espagne. En 2003, la densité moyenne espagnole était de 86 hab/km² mais elle atteignait des concentrations très importantes dans des provinces comme Malaga (188), Valencia (214), Alicante (280) ou Barcelone (654). Il faut également tenir compte de l’important processus d’urbanisation et du développement du tourisme dans le Sud-Est, surtout en bordure des littoraux. Tourisme et urbanisation sont des phénomènes importants en Espagne ». « La pénurie d’eau en Espagne : un déficit physique ou socio-économique ? », in Geocarrefour, Marie François, 2006.

8 Document : Transferts d’eau et tensions politiques
« En 2000, un Plan hydrologique national prévoyait le transfert des eaux de l’Èbre vers le Levante […]. Après d’immenses manifestations, ce projet fut abrogé en 2004 par le gouvernement Zapatero qui propose de distinguer deux niveaux de gestion des cours d’eau. Les bassins-versants communs à plusieurs communautés seront gérés par le gouvernement central de Madrid. Les autres réseaux seront gérés intégralement par les communautés autonomes. Ce statu quo a volé en éclats en 2006 quand six communautés […] ont réclamé de larges compétences en matière hydrologique. Ainsi, Castille-Mancha prévoit de stopper dès 2015 le transfert Tage-Levant par le Segura. […] L’Aragon annonce l’abrogation définitive de tout transfert de l’Èbre et se réserve une part de son débit. Valence déclare de son côté que la redistribution des “surplus” des bassins-versants excédentaires du reste du pays est un droit inaliénable. […] Interdisant le transfert depuis l’Èbre, le gouvernement lance un vaste plan de dessalement pour répondre aux besoins de Valence et de Murcie. […] Mais l’usine de Carboneras (Almeria), inaugurée en 2005, […] ne fonctionne qu’à 15 % de sa capacité. Elle manque d’énergie électrique, elle produit des tonnes de CO2 et l’eau dessalée coûte aux irrigants 50 % plus cher que l’eau acheminée par conduite. » Nacima Baron-Yelles, Atlas de l’Espagne, Autrement, 2009. Document 2 : Débat sur le transfert du Tage au Segura « …La pire sécheresse en plus de 60 ans a rouvert le débat du transfert du Tage au Segura. L’ouvrage, objet de polémique, terminé en 1979 et qui a servi à développer économiquement Murcie et le Sud d’Alicante, a suscité une tension politique et territoriale (…). Castille – La Manche et Murcie intensifient leurs attaques mutuelles. Les Manchegos accusent Murcie de mal utiliser l’eau, d’irriguer plus et de construire des urbanisations et des terrains de golf sur le dos de Castille – La Manche. Les Murciens rappellent au Gouvernement qu’ils ont besoin d’eau sinon ils perdront des milliers d’hectares d’arbres fruitiers qu’il faudrait des années pour reconstruire (…). » 2005 Conduit de l’eau de la Mancha vers la région du Levant (Alicante) et aqueduc de Riansares qui traverse la Mancha. Document  : l’Espagne, vers la guerre de l’eau ? « La crise est ouverte non seulement au sein de la catalogne, mais aussi entre cette région autonome et le pouvoir central à Madrid, et entre la catalogne et les autres régions d’Espagne.  Barcelone deuxième ville d’Espagne par sa population, capitale de la Catalogne, est la plus menacée avec des réserves hydriques au rouge. La ville se heurte à une cascade de refus de l’approvisionner en eau, refus de la province voisine de Tarragone tout d’abord, refus également de la région sud d’Almeria, le but étant d’acheminer l’eau par bateau de ces deux régions mais aussi de France vers le port de Barcelone.  Comme le fameux plan hydrologique national qui proposait de pomper l’eau du fleuve de l’Èbre pour la redistribuer a été gelé, reste pour la Catalogne à réfléchir aux moyens de réduire la consommation.  Depuis cette semaine et pour la première fois de sévères sanctions sont en vigueur pour punir tout gaspillage de l’eau, allant de 30 euros l’amende pour le lavage de voitures à l’eau potable jusqu’à 3,000 euros pour par exemple le remplissage des piscines ; réduire la consommation en attendant donc la pluie, ou encore la réalisation d’une grande station de dessalement d’eau de mer à Barcelone prévue en principe pour 2009 ». avril 2008.

9 Durant la première heure les élèves prennent connaissance du corpus et réalisent la carte mentale en respectant les règles vues lors de la leçon sur les « migrations des Européens en Argentine »… On demande au groupe de lister les normes d’une carte mentale (dessins, pas de lignes droites ou formes géométriques, arborescence partant d’une idée qui en appelle d’autres, des exemples etc…). Puis, mise au travail des îlots. → Quelques résultats après la première heure….

10 Un groupe qui a organisé ses idées mais qui n’a pas assez approfondi

11 Un groupe qui ne parvient pas à sélectionner les informations ni à les hiérarchiser. Cela reste vague…

12 D’où un « coup de pouce » pour organiser les idées….

13 Un groupe avec une carte plus poussée mais des oublis…
Un groupe avec une carte plus poussée mais des oublis….notamment sur les conflits

14 Une carte confuse qui ne met pas en évidence les enjeux…
Une carte confuse qui ne met pas en évidence les enjeux….peu lisible et peu claire

15 D’autres propositions….

16 2ème phase, le professeur corrige au crayon à papier en pointant les améliorations possibles.
Lors de la deuxième heure chaque îlot approfondit ou rectifie sa production. Chaque îlot remet son travail. Le professeur communique ensuite les résultats en photocopiant la même carte pour les membres d’un même îlot et en photocopiant deux autres cartes « références » en guise de « correction ».

17 L’îlot a plus étoffé sa carte mentale…

18 Rectification et approfondissement de la carte…mais elle reste peu claire et peu précise.

19 Une carte bien complétée qui servira de correction …

20 Changement radical….mais sans respecter les normes de la carte mentale (absence de couleurs, de dessin…)

21 Une carte très complète, réalisée en un jet
Une carte très complète, réalisée en un jet. Elle servira aussi de correction….

22 Le croquis sur « L’eau en Espagne», Seconde
Cette deuxième activité intervient lors de la 3ème heure sur l’étude de cas. Au début de l’heure l’enseignant distribue une fiche protocole (voir diapo 21) avec les objectifs, les enjeux, les étapes et le temps de l’activité. L’activité vise à la construction de la compétence suivante: « réaliser un croquis en géographie ». Le travail s’effectue dans un premier temps en deux groupes de 17 élèves pour les secondes et deux groupes de 13 élèves pour les secondes bachibac. Chaque groupe doit réfléchir sur « le croquis ». Le 1er sur la « forme du croquis » (nomenclature, figurés, couleurs etc…) le 2ème sur le « fond » du croquis c’est-à-dire l’organisation des idées sur l’eau en Espagne. Lors de la 2ème phase chaque élève rejoint son îlot et communique les réflexions à ses camarades. Un croquis par élève sera remis au professeur. Il pointera les améliorations possibles avant de le remettre à son auteur. Deux « croquis témoins » seront photocopiés pour l’ensemble de la classe. Une fiche « croquis » peut être alors effectuée par l’ensemble des élèves (Prévoir alors une 3ème heure…). L’enseignant peut alors demander aux élèves de refaire un croquis sur le même thèmes en respectant les consignes et les normes concentrées dans la fiche. Il pourra évaluer des capacités à réaliser un croquis. L’enseignant accompagne les élèves et observe la mise en pratique.

23 THEME : LA GESTION DE L’EAU EN ESPAGNE
METHODES ET CAPACITES : ORGANISER ET SYNTHETISER DES INFORMATIONS ET PREPARER ET ORGANISER SON TRAVAIL DE MANIERE AUTONOME « ÇA C’EST DU CROQUIS!» THEME : LA GESTION DE L’EAU EN ESPAGNE Je dois être capable de réaliser un croquis à partir de la carte mentale construite avec mon îlot. PROTOCOLE Deux groupes réfléchissent sur la conception d’un croquis. Chaque îlot nomme deux membres pour chaque groupe. Un premier groupe s’attache au langage cartographique et à la nomenclature du croquis : réflexions sur les figurés, les couleurs, le soin, le visuel du croquis (titre, légende…) Le deuxième groupe réfléchit sur le titre , les parties et les éléments figurant dans la légende (pas plus de 15 figurés pour tout le croquis) Les membres des groupes rejoignent leur îlot et partage leur expertise sur le croquis. Réalisation du croquis qui sera remis à l’enseignant. TEMPS : 3H Cette fiche est distribuée aux élèves de la classe, elle fixe les objectifs et le protocole

24 La première heure, les deux groupes sont au travail pour préparer le croquis…

25 Quelques réflexions du groupe sur la nomenclature, sur la « forme » d’un croquis….Ce sont des idées en vrac, mais pertinentes.

26 Réflexions exprimées sous forme de légende…un travail « très scolaire ».

27 Quelques réflexions du groupe (bachibac) sur le plan à respecter, le « fond » du croquis…

28 Réflexion du groupe de seconde…

29 La deuxième heure, les membres de chaque groupe reforment leur îlot et chaque membre explique les conclusions de son groupe…

30 Réalisation du croquis…chaque membre de l’îlot doit remettre un croquis personnel

31 Un groupe qui a correctement organisé les idées dans la légende en respectant plus ou moins les normes du croquis

32 Un groupe n’a pas du tout organisé la légende, n’a pas respecté les « codes » élaborés par les groupes d’experts….

33 Un croquis très confus, peu complet, peu lisible…

34 Un croquis très confus, peu lisible, une légende avec des informations mais peu claires…mais il y a des tentatives d’organisation.

35 Un groupe qui a oublié de réaliser sa légende de façon ordonnée…une élève du groupe d’experts a, au cours de la tâche, fait remarquer cet oubli au groupe…D’où des légendes retouchées et « collées » au bas du croquis…

36 Un groupe qui a eu du mal à gérer le temps

37 Les croquis sont rendus aux élèves par îlot
Les croquis sont rendus aux élèves par îlot. Des conseils sont donnés, des améliorations proposées. L’élève devra en tenir compte pour modifier sa production.

38 Légende plus organisée, qui a plus de sens
Légende plus organisée, qui a plus de sens. Croquis plus lisible et synthétique

39 Le croquis est complété en suivant les conseils de l’enseignant

40 Un élément « volé » à l’îlot voisin….les industries.
Un meilleur choix de couleurs, une légende plus lisible et structurée

41 La légende est plus organisée mais pas assez soignée, le crayon à papier représente les aménagements (qui restent peu lisibles mais apparents), le titre a disparu mais les villes surgissent, comme la mer, l’océan, le Portugal…. Bref il y a du mieux.

42 Un croquis corrigé et amélioré par les élèves d’un îlot
Un croquis corrigé et amélioré par les élèves d’un îlot. Il peut servir de croquis « référence » et être photocopié pour les autres élèves de la classe.

43 Une brillante élève de bachibac totalement perdue par ces nouvelles méthodes. N’a pu proposer en deux heures un croquis complet, clair, propre en suivant les consignes…Elle est habituée à « suivre » une méthode me confie-t-elle.

44 Chaque élève s’évalue brièvement
L’élève doit répondre à la phrase initiale, celle de la fiche protocole (pour faire du sens) OUI NON Mon croquis est propre 31 2 Mon croquis est lisible J’ai respecté les normes, les règles 30 3 Mon croquis traite correctement le sujet 33 Mon croquis peut-être évalué 32 1 Résultats sur 33 élèves

45 La troisième heure, après remise des croquis corrigé, le groupe classe s’attache à réaliser rapidement une fiche méthode avec l’enseignant sur la construction du croquis. Sur le principe de la « lluvia de ideas » les élèves proposent des règles essentielles à respecter pour la construction d’un croquis. L’enseignant les note au tableau puis la classe fait un effort pour organiser et regrouper les idées.

46 La fiche méthode de la classe de seconde….l’essentiel.
En vert les informations qui émanent des groupes d’expert et de leurs recherches En jaune les règles entendues du professeur, conseils donnés pendant l’activité et sur les corrections