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JOB sur le divan D'après Alain Houziaux – Pasteur de l’Eglise réformée : Le divan, l'angoisse et la foi – (La psychanalyse peut-elle guérir ?)

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Présentation au sujet: "JOB sur le divan D'après Alain Houziaux – Pasteur de l’Eglise réformée : Le divan, l'angoisse et la foi – (La psychanalyse peut-elle guérir ?)"— Transcription de la présentation:

1 JOB sur le divan D'après Alain Houziaux – Pasteur de l’Eglise réformée : Le divan, l'angoisse et la foi – (La psychanalyse peut-elle guérir ?)

2 Qu'est-ce que l'angoisse ?
Pour Freud, l'angoisse naît du sentiment d'être en danger. Elle naît aussi de la résurgence de "traces mnésiques" ( = souvenirs) refoulées d'événements traumatiques. Et pour Lacan, l'angoisse est liée au « manque ».

3 Daniel Widlöchen la définit ainsi :
« L'angoisse est précisément l'expérience de l'inadéquation entre les questions que chaque individu pose au monde quant à sa propre origine et à sa destinée, et les réponses que ce même monde peut donner ». L'individu se découvre incapable de trouver des réponses aux questions qui le tourmentent. Pourquoi suis-je là ? Pourquoi est-ce que je vis ? Quelle est la raison de mon existence ? Les repères définis par le savoir et même les croyances apparaissent dérisoires.

4 VOLTAIRE – Poème sur le désastre de Lisbonne - 1756
Que peut donc de l’esprit la plus vaste étendue ? Rien : le livre du sort se ferme à notre vue. L’homme, étranger à soi, de l’homme est ignoré. Que suis-je, où suis-je, où vais-je, et d’où suis-je tiré ? VOLTAIRE – Poème sur le désastre de Lisbonne Note de VOLTAIRE : Il est clair que l'homme ne peut par lui-même être instruit de tout cela. L'esprit humain n'acquiert aucune notion que par l'expérience; nulle expérience ne peut nous apprendre ni ce qui était avant notre existence, ni ce qui est après, ni ce qui anime notre existence présente. Comment avons-nous reçu la vie? quel ressort la soutient? comment notre cerveau a-t-il des idées et de la mémoire? com- ment nos membres obéissent-ils incontinent à notre volonté? etc. Nous n'en savons rien. Ce globe est-il seul habité? a-t-il été fait après d'autres globes, ou dans le même instant? chaque genre de plantes vient-il, ou non, d'une première plante? chaque genre d'animaux est-il produit, ou non, par deux premiers animaux? Les plus grands philosophes n'en savent pas plus sur ces matières que les plus igno- rants des hommes. Il en faut revenir à ce proverbe populaire : « La poule a-t-elle été avant l'œuf, ou l'œuf avant la poule? » Le proverbe est bas, mais il confond la plus haute sagesse, qui ne sait rien sur les premiers principes des choses sans un secours surnaturel.

5 L'angoisse, c'est le fait que nous nous posons des questions, et, bien plus encore, le fait que nous sommes mis en question. L'angoisse, c'est le sentiment de l'absurde et de ce qui n'a pas d'explication. Pour aborder cette question, nous partirons d'un exemple biblique : Job. Il souffre. De quoi souffre-t-il ? Il reçoit la visite de trois amis qui tentent de le guérir ou plutôt de l'amener à se changer de telle sorte qu'il guérisse. Et Job résiste à cette cure .

6 L'angoisse de Job

7 Le problème de Job n'est pas de demander que justice lui soit rendue, contrairement à ce que l'on pense souvent. Il est d'être saisi par l'angoisse. L'angoisse de Job, c'est d'être confronté à des questions sans réponse. C'est d'être confronté à l'absurde. L'absurde, peut-être, d'un monde d'où Dieu paraît absent.

8 L'angoisse de Job, c'est d'abord celle du temps qui passe, de la mort qui approche et du mal qui est toujours là. « Notre vie sur terre passe comme une ombre » (Job 8,9). Lente approche de la mort. Le temps passe. L'homme passe. « Il s'effrite comme un bois vermoulu, comme un vêtement dévoré par la teigne » (13,28). Vieillissement, pourrissement de la chair. Job est rongé par le mal. « La nuit, le mal perce mes os et mes rongeurs ne dorment pas » (30,17).

9 L'angoisse, c'est d'être confronté à la vérité, et en particulier à celle de la réalité incontournable du mal qui l'attaque et le laisse sans ressources, démuni de tout. Philippe Nemo écrit: "L'impossibilité d'oublier la vérité, c'est bien là le premier caractère de l'angoisse". Et Jacques Lacan, "La vérité de la souffrance névrotique, c'est d'avoir la vérité pour cause". L'angoisse se noue quand on prend conscience de la vérité. La vérité, c'est que le monde est mauvais, absurde et chaotique. Et l'angoisse ne se résorbe que si, par une forme d'opium, d'illusion et de manque de lucidité, on oublie cette vérité.

10 L'angoisse et la panique se déploient suivant plusieurs registres :
- La sensation de perdre tout repère : « L'homme ne voit plus la route » (3,23). - Celle d'être enfermé, enserré, étranglé : « Avec violence, Dieu m'a pris par le vêtement, il m'a serré au col de ma tunique » (30,18). - Tout se dérobe : « Sur le néant, je ne peux m'appuyer » (6,13). - L'homme est réduit à son angoisse. Plus rien n'a d'importance. - Les proches se réduisent à des fantômes. Ce qu'ils peuvent dire est frappé d'inanité, quand bien même on aurait soi-même tenu auparavant les discours qu'ils tiennent.

11 - Et ajoutons encore ceci. L'angoisse suscite elle-même de l'angoisse.
Expliquons-nous. L'angoisse, nous l'avons dit, c'est le sentiment de ce qui est sans explication. Or l'angoisse apparaît elle-même comme sans explication. Elle est différente de la peur qui, elle, s'explique. Et c'est pourquoi, le fait d'éprouver de l'angoisse, sans qu'il y ait à cela une raison ou une explication, suscite lui-même de l'angoisse.

12 JOB : l'échec de la technique thérapeutique

13 Les trois amis de Job tentent un traitement.
Ce sont d'excellents théologiens qui ont réponse à tout. Ils peuvent en particulier expliquer tous les maux. Ils maîtrisent parfaitement une technique thérapeutique, de nature théologique, qui doit permettre de tout faire rentrer dans l'ordre. Si Job accepte leur cure théologique, il sera guéri.

14 On peut tout à fait comparer cette cure théologique à une cure psychanalytique.
Job doit élucider la cause de son mal. Et cette cause est en lui-même. Elle est dans une faute qu'il refoule et qu'il a néanmoins commise. Et cette faute, dans la perspective de la cure théologique, c'est la transgression d'un interdit de la Loi. Job doit découvrir quel interdit il a transgressé et de quelle manière il l'a transgressé. Il pourra ainsi reconnaître sa faute et cesser de la commettre. Et du coup, Dieu cessera de le punir. Sa souffrance disparaîtra. Tout rentera dans l'ordre. Donc pour les trois amis, la faute de Job, celle qui est à l'origine de sa souffrance, c'est qu'il se refuse à élucider quelle transgression il a commise. Il suffirait qu'il la reconnaisse pour qu'il soit guéri.

15 Pour le psychanalyste, l'angoisse du patient naît du fait qu'il a commis une transgression et qu'il refoule le souvenir de cet acte. Et cette transgression, c'est le fait d'avoir désiré ou d'avoir effectué quelque chose d'interdit (sur un plan sexuel ou autre). Le patient doit donc élucider ce qu'il refoule. Il doit découvrir quel était le désir interdit qu'il a éprouvé. Et, cessant de le refouler, il cessera d'être angoissé. Tout rentrera dans l'ordre.

16 Mais Job résiste à cette cure
Mais Job résiste à cette cure. Il récuse la technique psychanalytico - théologique des amis. Ceux-ci n'arrivent pas à le faire entrer dans le cadre du « élucide la source du mal, et tu seras guéri ».

17 En fait, il y a deux formes d'angoisse.
L'une naît du refoulement du souvenir d'une transgression. Et il est possible qu'elle puisse céder à l'élucidation de cette transgression. En tout cas il est tout à fait souhaitable de tenter de la guérir. Mais l'autre naît du sentiment de l'absurde de l'existence. Et celle-ci paraît, Dieu merci, incurable. Elle est l'honneur de l'homme. C'est l'angoisse et le sentiment de l'absurde qui donnent à Job son obsession de Dieu. La conscience de l'absurde peut être un chemin vers Dieu.

18 On le voit, dans le dialogue de Job avec ses amis, s'opposent deux conceptions radicalement différentes de Dieu. Pour les amis, Dieu est la métaphore de la Loi et de la Justice. Dieu est une Justice parfaitement huilée et prévisible : - Il punit les méchants et récompense les bons. - Il fait souffrir ceux qui refusent d'élucider leur faute. - Et il guérit ceux qui la reconnaissent. Dieu est le symbole de l'ordre moral et de la cohérence rationnelle. Sa logique est parfaitement compréhensible.

19 Pour Job, en revanche, Dieu est non rationalisable :
Il est une Puissance qui défie toute logique. Il est le symbole de l'arbitraire et du hasard. Il échappe à toute tentative de le comprendre. Il est le Dérouteur et l'Angoissant. Le Dieu de Job n'est ni bon, ni moral, ni juste. Il est nietzschéen. « Au-dessus de toute chose s'étend le ciel de la Contingence, le ciel de l'Innocence, le ciel du Hasard, le ciel du Caprice ». Dieu est tout cela.

20 L'angoisse : une manière de découvrir Dieu

21 Pour Job, Dieu est ingérable, incompréhensible, étranger à tout ce qu'enseignent les juges, les théologiens et les médecins. Dieu est irréductible à toute tentative de le comprendre et de le définir de manière cohérente, compréhensible et intelligible. Job le dit clairement, par un discours étonnamment subversif, plus subversif encore que celui du Magnificat de Marie : « Le Tout- puissant rend stupides les conseillers des pays et frappe les juges de démence. Il fait marcher nu- pied les prêtres et renverse les puissances établies... Il ôte l'esprit aux chefs d'un pays. Il les fait errer dans un désert sans piste » (12,16-25).

22 Dieu est celui à qui s'adressent nos « pourquoi
Dieu est celui à qui s'adressent nos « pourquoi ? », et qui les laisse sans réponse. - Pourquoi y a-t-il du mal et non pas plutôt du bien ? Pourquoi suis-je sorti du néant pour être jeté dans ce carnaval étrange et douloureux de l'existence et de la comédie humaine ? «Pourquoi donner à un malheureux la lumière, la vie à ceux qui ont l'amertume au cœur ? Pourquoi ce don à l'homme qui ne voit pas la route ? » (3,20-23). - Pourquoi ce monde-sans-raison ? - Pourquoi ce monde-sans-pourquoi ? - Pourquoi ce monde sans en vue de quoi ? C'est l'angoisse qui nous fait dire « Pourquoi ? ». C'est elle qui nous fait nous adresser à Dieu comme étant l'Énigme des énigmes.

23 Dieu est perçu comme une Intention insondable, celle qui donne le monde sans raison, la vie sans en vue de quoi, le mal sans explication. Dieu est l'Intention de tout ce qui est sans pourquoi. Et cette Intention est elle-même en excès par rapport à toute raison, à toute théologie, à toute analyse. La psychanalyse a donc une conception réductrice de l'angoisse. L'angoisse n'est pas seulement l'expression du refoulement du souvenir d'une transgression. L'angoisse est le don de Dieu, la marque de Dieu dans l'homme. C'est ce que Philippe Némo appelle l'« âme » de l'homme. C'est par son angoisse que l'homme porte en lui l'image de Dieu. L'angoisse, c'est le sentiment du mystère et de l'absurde. C'est le sentiment d'un Dieu qui est à la fois Mystère et Absurde.

24 Job fait de son angoisse un cri, un défi, une protestation et une contestation.
« Je prends ma chair entre mes dents »(13,14). La formule est saisissante. « Et c'est pourquoi je ne puis me taire, je parlerai dans l'angoisse de mon esprit, je me plaindrai dans l'amertume de mon âme » (7,11). « O Terre, ne couvre pas mon sang et que mon cri monte sans arrêt » (16,18).

25 Vivre son angoisse sans angoisse

26 Après que Job a crié vers Dieu pour le convoquer et le blasphémer, Dieu répond. Il parle enfin. Et que fait-il ? Il met en lumière l'absurde du monde, son irrationalité, son désordre et son excès. Loin de remettre Job à sa place dans l'ordre du monde, il dévoile le tohu-bohu effréné et loufoque du monde.

27 On aurait pu supposer qu'Il allait être le Théologien absolu qui montre l'ordre caché du monde sous son désordre apparent. Il n'en est rien. On aurait pu supposer qu'Il allait se montrer le Super Psychanalyste qui va enfin dissoudre l'angoisse de Job en lui inspirant une lénifiante piété. Il n'en est rien. Dieu met en lumière devant Job ébahi le « safari-photo » d'un carnaval d'animaux grotesques, monstrueux (cf. le Béhémoth et le Léviathan), capricieux et cruels. Aussi inutiles qu'absurdes. Aussi folâtres que fous. Aussi vigoureux que vivaces. Aussi libres que libertaires. Aussi espiègles qu'impertinents. Aussi sauvages qu'indépendants.

28 Et au-dessus de toute cette vitalité inutile et de toute cette vigueur « à vide », il y a le ciel de l'innocence, du hasard et de l'absurde. Le monde est excessif, prodigue, ludique et impétueux. Il est absurde et gratuit.

29 Et Job est sans angoisse

30 A Job qui aurait pu chercher un ordre caché sous un désordre apparent, Dieu met en lumière son désordre caché sous un ordre apparent.

31 Il voit Dieu dans l'absurde.
Et Job, en consentant à cet absurde, consent à Dieu lui-même, le Maître de l'absurde. « Mes oreilles avaient entendu parler de Toi, mais maintenant mon oeil t'a vu » (42,5-6). Il voit Dieu dans l'absurde. Il voit la lumière de Dieu dans le feu d'artifice et le potlatch* du monde. Il voit le rire de Dieu dans le jeu endiablé du monde. Il voit la grâce de Dieu dans ce qu'il appelait le mal. * La culture du potlatch était pratiquée autant dans les tribus du monde amérindien (les Amériques) que dans de nombreuses ethnies de l'océan Pacifique, jusqu'aux Indes. Une personne offre à une autre un objet en fonction de l'importance qu'elle accorde à cet objet (importance évaluée personnellement) ; l'autre personne, en échange, offrira en retour un autre objet lui appartenant dont l'importance sera estimée comme équivalente,voire supérieure, à celle du premier objet offert. Les deux personnes, par ce concours de dons, peuvent parvenir à se ruiner.

32 Il est guéri de son angoisse non parce qu'il devient sans angoisse, mais parce qu'il vit son angoisse sans angoisse. Le paradoxe n'est qu'apparent. Celui qui vivrait sans angoisse, ou qui du moins le croirait, en fait se cacherait son angoisse. Il la refoulerait. Il est donc infiniment préférable d'accepter pleinement son angoisse.

33 Accepter son angoisse, c'est consentir à ce que le monde soit absurde et même « mauvais », sans réponse à nos « pourquoi ? » L'angoisse de l'homme s'assume dans la comédie de l'univers et l'éclat du rire des dieux.

34 L'humanité de l'homme, c'est sa conscience angoissée de vivre sans savoir pourquoi. Cette blessure est son honneur, c'est l'image de Dieu en lui.

35 La foi, c'est le consentement à l'absurde parce que l'on sait que cet absurde a sa source en Dieu. Le monde est incompréhensible, injuste et absurde parce que son seul sens est en Dieu, l'Énigme de l'énigme. « Je ne sais, Dieu le sait ». "Non pas ce que je désire, mais ce que Tu désires".

36 Conclusion… provisoire

37 L'angoisse est normale ou mieux existentielle
L'angoisse est normale ou mieux existentielle. Elle n'est ni pathologique ni accidentelle… Comme le dit le théologien Paul Tillich, l'angoisse révèle à l'être humain qu'il est un être fini, menacé par le non être. Elle est ontologique.

38 Le courage de la foi, c'est le courage de l'acceptation paradoxale de soi et de son angoisse.
La foi, ce n'est pas vivre sans angoisse. C'est vivre son angoisse sans angoisse. C'est vivre l'absurde comme le corollaire du mystère.

39 C'est concevoir l'absence de sens de notre monde comme le fait même qu'il a son sens en Dieu seul.
C'est accepter que Dieu ne soit que dans la conviction que j'ai de son existence, bien qu'Il soit absent du monde. La grâce et l'absurde ne sont qu'un, tout comme, pour la chouette, la lumière n'est que nuit. Doit-on pour autant considérer l'angoisse comme la racine de la foi ? En réalité, la foi n'est pas suscitée par l'angoisse. Elle est une lecture de l'angoisse, et une acceptation sans angoisse de l'angoisse.

40 Jean 118 Dieu, personne ne l'a jamais vu: le Fils unique, qui est dans le sein du Père c'est lui qui nous l'a fait connaître. 1 Jean 412 Personne n'a jamais vu Dieu; mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous.


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