La présentation est en train de télécharger. S'il vous plaît, attendez

La présentation est en train de télécharger. S'il vous plaît, attendez

Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 17/09 au 21/10/2007 Attendez que la musique de Mozart démarre.

Présentations similaires


Présentation au sujet: "Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 17/09 au 21/10/2007 Attendez que la musique de Mozart démarre."— Transcription de la présentation:

1 Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 17/09 au 21/10/2007 Attendez que la musique de Mozart démarre et prenez le temps d’apprécier les textes poétiques que vous aimez dans cette sélection… Les diapositives changent au clic de la souris

2 ...Miroirs du jouet... d’Alain René de Nilperthuis
Dieu créa L'Enfant Sage ou paysage   C'est selon les parents  Duplice complice ou non    C'est selon les salons   Ou la menace du fouet   Et l'Enfant créa le Jouet               ..à Son Image... Dès le départ de la grande course De la Vie le doux nounours Et son rival le froid baigneur Ont tellement façonné Mon désert intérieur De garçonnet Brutal et rêveur Désarçonné Par l'exil Dans la femmille Miroirs du jouet... Le dur plastoc impec rose livide Du baigneur au bleu des yeux insipide Regard avec ses cils De fille La tendre peluche brune Tachée de tarte aux prunes Délavée défraîchie Toute avachie Deux images Deux mirages Miroirs du jouet... Si creuse poupée de plastique Aux membres toujours désarticulés Ses bras et jambes raccrochés Par une moche tripe d'élastique De culotte comme un portrait        De Dorian Gray Bien trop coquet pour être vrai       Si vide à l'intérieur Pourquoi t'ai-je remorqué si longtemps Tout au long de mon enfance maman      Le beau baigne-heures      Ce monceau de froideur       Mystère du souhait       Miroir du jouet... Pauvre chose tout chiffonné Copain du quotidien Voisin khâlin de nuits Avec ou sans pipi au lit Tant paluché que tout déteint Perles des yeux mi-brun mi-noir Dernière lueur de regard du soir      Si chair d'intérieur Tantôt spectacle de mes peurs Ou réceptacle de mes pleurs      Si cher à mon coeur      Toujours nounours      De mes mamours           Ma joie du jouet           Magie du jouet... ...Miroirs du jouet... d’Alain René de Nilperthuis

3 J'avais perdu mes clefs. Quelqu'un les a trouvées Et me les a rapportées. J'ai perdu mon temps J'attends, j'attends. Personne ne l'a-t-il donc trouvé Pour me le rapporter ? On m'avait dit : " Ne perds pas ton temps !", alors je l'avais enfermé à clef dans mon coffre-fort-intérieur. Je le sentais vivre en moi, il était toujours là, à portée de main. On courait ensemble. On ne savait pas toujours pourquoi on courait, ni après quoi on courait, mais on courait, on courait. Enfin, si, quand même, lui et moi, on courait après le Temps. L'autre, celui qui ne m'appartenait pas. On m'avait dit " Temps perdu ne se rattrape jamais". Comme j'aimais le challenge, je m'étais juré d'essayer de le rattraper. Le temps a passé, beaucoup de temps, et je cours toujours après lui. Peut-être est-ce mission impossible ? Je suis un peu découragée, c'est pourquoi je vous demande votre aide. Si vous voyez mon temps perdu, merci de me le rapporter. Je ne sais plus très bien à quoi il ressemble, … après tout ce temps. Je l'ai tellement attendu qu'il s'est sûrement embelli dans mon souvenir. Tant pis …. Je veux quand même le revoir. Si vous le voyez, dites lui que je l'attends … PERDU : temps ; yeux verts ; cheveux gris ; habillé de bleu ciel ; aucun signe particulier. Récompense à qui le rapportera. Josette Haage

4 Le temps ne se perd pas Jean-Pierre Dumesnil Le temps perdu ne se rattrape jamais, Si l’on désire le retrouver, il faut le suspendre. Car le temps c’est avant tout de l’argent, Ainsi parlaient les maîtres du temps. Mais le présent est notre futur, Et notre passé est notre présent… Facétieux, il peut nous retrouver à tout moment, Cruel, terrible, accusateur ou simplement bouleversant. Le présent devient alors justicier ou bienfaiteur. Il combat alors le vieil adage… Le temps ne se perd pas, ne s’égare pas comme un objet, Il se fait oublier par inadvertance, revient par surprise. Il conserve des pans de la vie que l’on a oubliés, Et tel un ami il nous les redonne sans arrière-pensée. Le temps perdu vous rattrape toujours un jour ou l’autre, Pour la joie des uns et pour la peine des autres.

5 UN  RAYON  DE  SOLEIL Natacha Peneau Un rayon de soleil vient caresser la terre L'herbe de la prairie, branches et primevères. Un rayon de soleil  a pénétré mon cœur ; Ami c'est le printemps ! Ami c'est le bonheur ! Un rayon de soleil vous semble peu de chose, Les oiseaux se rassemblent dans l' apothéose : D'un concert merveilleux saluant la nature L'herbe frémit de joie, l'insecte dans la verdure S'étire à la vie, après un long sommeil… Les volets sont ouverts et mon cœur s'émerveille

6 Sommeil Renée Vivien Ô Sommeil, ô Mort tiède, ô musique muette
Sommeil Renée Vivien Ô Sommeil, ô Mort tiède, ô musique muette ! Ton visage s'incline éternellement las, Et le songe fleurit à l'ombre de tes pas, Ainsi qu'une nocturne et sombre violette. Les parfums affaiblis et les astres décrus Revivent dans tes mains aux pâles transparences Évocateur d'espoirs et vainqueur de souffrances Qui nous rends la beauté des êtres disparus.

7 Farandole Nathanaëlle Janed C'est Carnaval. Mais pas celui de Venise
Farandole Nathanaëlle Janed C'est Carnaval ! Mais pas celui de Venise. Car aujourd'hui la Nature se déguise En miel, en cuivre, en ambre, or et rouge. Les feuilles valsent, tournent, roulent et bougent. Saveurs de raisin, de châtaignes et de pommes. La musique est celle du Vent de l'Automne. Vers quelle contrée vous éclipsez-vous ainsi, Ô ardentes feuilles pourpres et cramoisies ? Danser ! Disent-elles en suivant la rafale. Le singulier tramway qui les emmène au Bal, Là-haut, dans un château, sur une nue ouatée. Hèle Zéphyr, avec nous il va t'inviter ! J'appelle le Vent qui aussitôt m'entraîne Au Bal fastueux du Château de ces Reines. Là où les feuilles se transforment en femmes. Dès leur prompte arrivée, on les acclame Car leurs somptueuses robes aux lignes pures Gardent les tons de leurs automnales parures. Zéphyr, le lendemain, ici m'a ramenée, Mais les feuilles-femmes sont au Bal à jamais !

8 ON DIT QU’ELLE NE FAIT PAS SON ÂGE Elle aime brûler sans attendre Elle aime être jeune et vibrer Si vous croyez qu’on peut comprendre Après nos vingt ans ses pensées... Elle aime se sentir en osmose Avec son âge et ses envies Elle aime la couleur de la nuit Il faut bien vivre quelque chose On dit qu’elle ne fait pas son âge Elle le gardera plus longtemps Elle répond ça de temps en temps Elle en sourit, ça la soulage Elle aime entendre par moments Les gens stoppant à son passage On dit qu’elle ne fait pas son âge Elle s’en amuse, en joue souvent Si la vie l’attend au passage Elle prendra garde de l’éviter Bien aussi longtemps que son âge La dispensera d’y penser Demain, demain Elle n’attend pas demain Elle a parfois des rêves Qui la distraient de rien C’est dans ces moments là Qu’elle se fait du chagrin Elle ne croit pas grand chose C’est bon de temps en temps D’être hors de ce qu’on pose En principes évidents Demain, demain Elle n’y croit pas, demain Elle s’en ira peut-être Lassée d’avoir vieilli Voyager pour quelqu’un Qu’elle croisera peut-être Demain n’existe pas Elle aime l’oublier Souvent en sifflotant Elle regarde passer Lorsqu’elle claque des doigts Des futurs improbables Qu’elle ne sera jamais Matthias Vincenot

9 L'homme et la mer Charles Baudelaire Homme libre, toujours, tu chériras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme Dans le déroulement infini de sa lame, Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer. Tu te plais à plonger au sein de ton image ; Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton cœur Se distrait quelquefois de sa propre rumeur Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage. Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets : Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes, O mer, nul ne connaît tes richesses intimes, Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets ! Et cependant voilà des siècles innombrables Que vous vous combattez sans pitié ni remords, Tellement vous aimez le carnage et la mort, O lutteurs éternels, ô frères implacables !

10 Fleurs de feu José Maria de Heredia Bien des siècles depuis les siècles du Chaos, La flamme par torrents jaillit de ce cratère, Et le panache igné du volcan solitaire Flamba plus haut encor que les Chimborazos. Nul bruit n'éveille plus la cime sans échos. Où la cendre pleuvait l'oiseau se désaltère ; Le sol est immobile et le sang de la Terre, La lave, en se figeant, lui laissa le repos. Pourtant, suprême effort de l'antique incendie, A l'orle de la gueule à jamais refroidie, Éclatant à travers les rocs pulvérisés, Comme un coup de tonnerre au milieu du silence, Dans le poudroîment d'or du pollen qu'elle lance S'épanouit la fleur des cactus embrasés.

11 Jamais Alfred de Musset Jamais, avez-vous dit, tandis qu'autour de nous Résonnait de Schubert la plaintive musique ; Jamais, avez-vous dit, tandis que, malgré vous, Brillait de vos grands yeux l'azur mélancolique. Jamais, répétiez-vous, pâle et d'un air si doux Qu'on eût cru voir sourire une médaille antique. Mais des trésors secrets l'instinct fier et pudique Vous couvrit de rougeur, comme un voile jaloux. Quel mot vous prononcez, marquise, et quel dommage ! Hélas ! je ne voyais ni ce charmant visage, Ni ce divin sourire, en vous parlant d'aimer. Vos yeux bleus sont moins doux que votre âme n'est belle. Même en les regardant, je ne regrettais qu'elle, Et de voir dans sa fleur un tel cœur se fermer.

12 Ton absence Ton empreinte est ici les objets conservent ton silence et ne parlent que par signes La pluie a succédé aux neiges de Carnaval La terre est hivernale, imprégnée des mots que personne ne prononce. Ton absence est ici, la trace de ton pas hésitant et le frôlement de tes doigts, tout cela reste à peine. Il se tisse une absence de toi parmi ce que tu aimais, ce que tu avais assemblé pour vivre, vivre un instant de mort différée... Ton passage est ici les objets jalonnent ton chemin d’ombre, il reste un parfum de verveine mais à peine... Il reste ton absence. Renée Laurentine

13 Colères de femmes « Qu'est-ce que t'es en train de faire
Colères de femmes « Qu'est-ce que t'es en train de faire ? Je te l'ai déjà dit cent fois ! » J'adore les femmes en colère ; J'aime leurs yeux, leur nez sévères – Quand c'est pas la mienne, et quand c'est pas après moi. « Qu'est-ç'que tu es en train de faire ? Je te l'ai dit plus de cent fois ! » J'aime bien les enfants qui font crier leur mère ; Leur sourire, leurs yeux, leur nez qui exaspèrent – Lorsque c'est pas les miens, ma foi. « Mais donne la main à ton père ! C'est dangereux à cet endroit ! » C'est beau une femme en colère : Son nez brille et ses yeux éclairent – Si c'est pas la mienne, et si c'est pas après moi. Michel Astre

14 La Feuillée François François
Entre quelques buissons d'osier  Etroite, une eau court paisiblement  Sans mot dire...  Les branches des sapins font comme  Une voûte au dessus, et ça rend l'eau verte,  Verte comme un miroir de couleur gazon  Les hauts arbres se dressent  Comme des piliers d'église.  Tout à l'entrée du bois,  La pâle clarté du jour  Apporte un peu de joie du dehors  Une joie un peu triste...  J'entends comme une douce chanson  Vision de crépuscule, quand le soleil  Derrière la terre, à l'air de dire adieu  Tout en mélangeant la-haut  Les couleurs de l'arc en ciel  Pour faire des bouquets de fleurs  Avec des nuages rosés...  Pendant que sur une branche,  L'oiseau s'endort...  Comme une paisible pensée!  Puis la nuit se laisse glisser  De par dessus les nues.  Et faisant mille clins d'yeux...  Les étoiles s'éveillent!!!  La Feuillée François François Je te disais:"Vois la feuillée  se couvrir d'or sous le soleil."  Des belles choses de la vie,  Que l'on cherche, que l'on envie,  C'est quand on les a près de soi  Que très souvent on ne les voit!!!...

15 je passerai tu passeras il passera nous passons passons l'eau a lavé les feuilles de l'aulne   sur l'eau l'aulne rouge gelé se trempe je passe tu passes il passe toujours aussi solitaire   tu as passé j'ai passé nous ne sommes plus et plus haut cette rumeur c'est le vent pour toute l'éternité encore   sur nous sur l'eau sur la terre Conjugaison Halina Poswiatowska

16 Il faudrait Marie Bataille
Il faudrait Marie Bataille Il faudrait, pour dire d'Aimer Ouvrir aux vaisseaux Leurs sillons En suivant sur la mer Les scissures d'errance Les meurtrissures En béance Ô femme ! Flots d'engloutissement De fauve essence Où la mer se bleuit D'émollientes blessures Comme un sein nu Qui bat Qui bat Comme un sein nu Qui bat Qui… …bat.

17 Jeux de couleurs Edith Ubaniak   J'étais dans un long couloir NOIR A la recherche du BLEU des cieux ROUGE comme un coquelicot D'avoir couru vers un point BLANC Menant vers le VERT de l'espoir Pour ne trouver qu'un GRIS affreux MARRON était la couleur de l'eau Du vase où une ROSE se fanait lentement Une ORANGE dans une corbeille D'OR S'ennuyait parmi les PRUNES bien mûres Entourés de quetsches au ton VIOLET Soudain un rayon JAUNE apparut sur le mur C'était le reflet de la lune parée d'ARGENT Qui jouait sur le papier peint FUSHIA Le canapé BEIGE avait l'air fatigué Dans la pièce flottait l'odeur du LILAS   Dans la nuit où se trouve l'ARC-EN-CIEL

18 L'hirondelle d'automne Olga Bluteau J'aurais tant voulu être celle Que tu aimas il y a trente ans... Tu as dû être un bel amant, Troussant les gentes demoiselles, Leur disant "Ma douce hirondelle", Leur faisant des baisers galants. J'aurais tant voulu être celle Que tu aimas il y a trente ans... Mais un jour tu me trouvas belle. Sous tes cheveux devenus blancs, Je trouvai un prince charmant Rêvant aux amours éternelles. Alors ne voulus plus être celle Que tu aimas il y a trente ans Préférant être maintenant De ton automne l'hirondelle.

19 Dorothée, forte et fière comme le soleil, s’avance dans la rue déserte, seule vivante à cette heure sous l’immense azur, et faisant sur la lumière une tache éclatante et noire. Elle s’avance, balançant mollement son torse si mince sur ses hanches si larges. Sa robe de soie collante, d’un ton clair et rose, tranche vivement sur les ténèbres de sa peau et moule exactement sa taille longue, son dos creux et sa gorge pointue. Son ombrelle rouge, tamisant la lumière, projette sur son visage sombre le fard sanglant de ses reflets. Le poids de son énorme chevelure presque bleue tire en arrière sa tête délicate et lui donne un air triomphant et paresseux. De lourdes pendeloques gazouillent secrètement à ses mignonnes oreilles. De temps en temps la brise de mer soulève par le coin sa jupe flottante et montre sa jambe luisante et superbe ; et son pied, pareil aux pieds des déesses de marbre que l’Europe enferme dans ses musées, imprime fidèlement sa forme sur le sable fin. Car Dorothée est si prodigieusement coquette, que le plaisir d’être admirée l’emporte chez elle sur l’orgueil de l’affranchie, et, bien qu’elle soit libre, elle marche sans souliers. Elle s’avance ainsi, harmonieusement, heureuse de vivre et souriant d’un blanc sourire, comme si elle apercevait au loin dans l’espace un miroir reflétant sa démarche et sa beauté. Charles Baudelaire

20 Jouets Noëlle Plenecassagne
I La femme aux cent figures tourne autour de l’outil défiant le sculpteur elle s’enfuit sans cesse, résistant au regard contrefaisant le clown en souples pitreries, vénale, elle prend dix mille corps et se fait désirer la silhouette s’avance dans l’espace, navire sans barre elle fend l’air du temps pour traverser la ville toute hérissée sous la main de l’artiste elle frissonne aux caresses de l’homme il façonne, il détruit, il l’aime il la couve sous la matrice reine les formes de la femme naissent et disparaissent jouets imprévisibles suspendus au souffle de ses mains II C'est un rameau de bois flotté Laissé par la mer Refluée L'enfant l'a recueilli Il trace de longues routes de sable Sur la plage mouillée Un cercle danse autour de lui Magique Et le bâton devient sextant Compas ou barre, cerf-volant, oiseau migrateur Il emmène le rêve à l’autre bout de l'eau Mais le soir s’allume aux chandelles des premières lucioles L’enfant revient chez lui Emporte le cadeau des vagues. Entre les planches disjointes de la case Il voit au loin la mer disparaître sous la langue noire Des nuages Le petit s’endort, Bercé : La comptine des arbres Naît aux lèvres des coquillages Accrochés à la branche Posée auprès du lit Et la nuit de Noël vient, sans coucher du soleil Jouets Noëlle Plenecassagne

21 Les bateaux de nos corps
Quand depuis les pavés nous remonte la plage Notre chambre devient une rade éphémère Et sous des plafonds bleus l'amour pour équipage Les bateaux de nos corps prennent la haute mer Emportés par le chant d'un souffle silencieux Nous voguons envahis d'étranges sensations Tout gonflés de parfums et de sons délicieux Par-dessus les remous de tendres émotions Tes longs cheveux de jais mouvants comme des algues Éclaboussent la nuit de leur écume noire Ils enroulent mes doigts et noient dans une vague Une ombre de naufrage au fond de ton regard Puis quand cesse le flot des dernières chansons Ma bouche sur tes seins dessine le rivage Et dans un tourbillon où meurent les frissons Nous voyons s'achever ce merveilleux voyage Les voiles de nos draps mouillés par la tempête Descendent doucement de notre ciel ouvert C'est le grand calme plat qui repose nos têtes Le tranquille bonheur du retour à la terre Alors un oiseau blanc s'envole sans un bruit Il referme nos yeux et son aile soulève Le phare de la lampe au port de notre lit Pour nos sens endormis à la porte des rêves Les bateaux de nos corps Alain Bentolina

22 Dis-moi... Jocelyne Lecuivre Mais quelle est donc la source, aux remous torturés, Le tumulte en ton sein, qui fait naître l'ivresse ? Quelles sont les douleurs, en tes mots délivrés, Qui ont pu modeler tes fiévreuses détresses ? Au cours de quelle errance as-tu touché l'humain, Dans toute sa noblesse et froide cruauté ? Le mystère profond, qui coule de ses mains, Imbibe ton regard de sang et de beauté. Au fond de quel abîme, as-tu déjà sombré, Pour qu' autant de lumière éclate dans ton souffle Et nous livre le vrai, simplement célébré, En écho à ta voix que la pudeur camoufle ? Dis-moi, par quelle vie peut-on ainsi comprendre De l'autre, les secrets, aux reflets des miroirs, Et faire de son verbe, un semis à épandre, Que la nuit voit germer d'un audacieux espoir ? De ces fragilités, dont tu construis ta force, Je viendrai me nourrir et y puiser, un peu. Par ce qui se diffuse, au delà de l'écorce, Grandir à travers toi, comme brindille en feu.

23 Reste. N'allume pas la lampe. Reste. N'allume pas la lampe
Reste. N'allume pas la lampe... Reste. N'allume pas la lampe. Que nos yeux S'emplissent pour longtemps de ténèbres, et laisse Tes bruns cheveux verser la pesante mollesse De leurs ondes sur nos baisers silencieux. Nous sommes las autant l'un que l'autre. Les cieux Pleins de soleil nous ont trompés. Le jour nous blesse. Voluptueusement berçons notre faiblesse Dans l'océan du soir morne et délicieux. Lente extase, houleux sommeil exempt de songe, Le flux funèbre roule et déroule et prolonge Tes cheveux où mon front se pâme enseveli... Ô calme soir, qui hais la vie et lui résistes, Quel long fleuve de paix léthargique et d'oubli Coule dans les cheveux profonds des brunes tristes. Catulle Mendès

24 Je creuse des trous de mémoire Sur mon crâne assoupi Lorsque ma tête valse seule, Lorsque l’envie m’indiffère. Je creuse des trous de mémoire Pour ne pas me souvenir Des feuilles rouges, Des feuilles jaunes Et de l’automne qui s’enfuit. Chaque vers est un silence Lorsque je ferme les yeux, Lorsque le temps me pleure Et qu’à l’ennui, je susurre : Reste là. Je creuse des trous de mémoire Sur mon crâne assoupi Lorsque ma tête valse seule, Lorsqu’elle valse sans bruit. Annie Prévost

25 Bijoux Chaque jour qui se lève est une perle de mon collier
Bijoux Chaque jour qui se lève est une perle de mon collier. Chaque perle est un jour qui se lève. Que se brise le fil les perles s’éparpillent jamais on ne peut les renfiler. Bague au doigt froid au coeur Que ma bague soit d’émeraude comme la forêt et la mer comme la goutte de gel sur l’herbe tendre comme le regard du chat dans la nuit furtive. Menues menottes bracelet d’or de verroterie d’émail ou d’argent liens légers servitudes bracelets de sérénité brassées d’ambiguïté. Oreillettes orillons boucles d’oreilles tant aimées balançoires pendeloques breloques petites joies qui flottent dans l’air du temps. A la broche qui pique, qui hoche double croche la broche qui scintille sur un revers la broche qui se pique de chic mais c’est du toc ! Bijouterie ! Ô temple où d’étranges beautés laissent parfois briller de muettes paroles... La femme y rêve autour des bouquets de symboles qui l’observent avec des regards amusés 

26 Si j'étais un fleuve Kevisa   J'accepte de croire à la réincarnation, Mais j'aurais tout de même quelques prétentions. Pour me convenir, cette vie remise à neuve Changerait de lit, du ruisseau au grand fleuve. Non pas de ces eaux canalisées, maîtrisées, Bien tracées dans des paysages aseptisés, Mais de celles qui coulent au rythme des saisons, Sans jamais connaître d'écluses pour prisons. De la montagne ne pouvant me retenir A la mer impatiente voulant m'accueillir, Dans la glace, sous les vents, le feu du soleil, Je resterais d'une majesté sans pareille. Dans cette nouvelle vie, je serais la vie. Rien ne viendrait contrarier toutes mes envies. Je voudrais bien renaître pour, en vérité, Enfin comprendre le sens du mot "liberté".

27 Écrire Angèle Lux   Thésauriser le chant des mots Et des langues et des souvenirs Qui s'enchevêtrent dans des sens uniques Écrire les pages de l'errance Et des rêves de conquête Au goût d'eau douce Et de courant d'ailes Écrire pour retenir La paume d'une étoile Et le poing des regards Dans toutes les villes du monde Écrire encore pour griffer Toutes les terres arides Au-dessus de mers mortes Et des creux d'âme Écrire enfin Quand les étoiles tremblent Aux confins des départs sauvages Et des toits de lauzes Écrire pour retenir le vent...

28 Pour toujours mon amour Pour l’éternité Ah, combien de fois Me suis-je endormie Avec ces mots murmurés Au creux de mon oreille ; Pour toujours mon amour Pour l’éternité Ah, combien de fois Ai-je cru apercevoir Dans divers regards Le reflet de ces mots tendres Pour toujours mon amour Pour l’éternité Et, combien de fois Me suis-je réveillée Seule dans mon lit Pour m’apercevoir Qu’une éternité Était déjà passée ! Muriel Vieux

29 Deux mois La clef tourne dans la serrure. Je suis enfin chez moi
Deux mois La clef tourne dans la serrure. Je suis enfin chez moi ! Je me fais une joie de retrouver tout ce que j'y ai laissé. Toutes ces petites choses qui font qu'on a envie de poser ses valises dans un lieu où l'on se sent bien. Un malaise m'envahit, quelque chose a changé. Mais quoi ? J'ai l'impression de ne plus être chez moi. Voyons voir … Mon regard parcourt chaque pièce, mais je ne vois rien … Je reviens sur mes pas, ressors de l'appartement, referme la porte, redescends quelques marches, fait demi-tour, remonte très lentement, m'arrête un moment sur le palier, réintroduit la clef dans la serrure et m'arrête. Avant de pousser de nouveau la porte, Je revois. Toutes choses sont bien en place : Ma grosse lampe au pied de bois tout ventru est à côté du téléphone. Le canapé bleu est tranquillement assis devant la porte-fenêtre, un gros coussin bleu et un petit coussin beige posés sur son ventre, la table basse sagement à ses pieds. Le grand ficus benjamina respire l'oxygène pur de la pièce qu'aucune présence n'a troublé pendant ces deux derniers mois, les racines dans la terre encore légèrement humide du bac Riviera et la tête en pleine lumière derrière la fenêtre. Il a l'air en pleine forme. La cuisine bien rangée, moderne, proprette, attend que la vie reprenne son cours, qu'on ouvre ses placards pour remettre en action casseroles et poêles. Mais alors quoi ? La chambre ? Non, la chambre est toujours aussi virginale, murs blancs, voile blanc drapé autour des montants du lit à baldaquin. Rien de dérangé. Tout est en ordre, même la petite boite à bijoux de ma grand-mère sur sa commode. Rien ne manque. Je suis toujours à la porte, elle est ouverte maintenant. J'hésite. Que s'est-il passé pendant ces deux mois ? Un voyage.  Je l'ai rencontré. On s'est aimé. Je reviens seule mais je le reverrai sûrement … peut-être … Cela n'a pas d'importance. Il suffit d'aimer ou … d'avoir aimé. Tellement fort, … comme une fusion. Et si je voyais mon appartement avec ses yeux ? Choses Josette Haage

30 Amours guimauves Stop ! Y en a assez De ces amours guimauves De ces amours sucrées Qui collent, qui dégoulinent Sirops d'amour Toujours amour, toujours amours Stop ! Y en a assez Je t'aime, tu m'aimes, on s'aimera Toujours ! Amour, mon amour, mes amours Tous les jours ! Stop ! Il faut gueuler Ce n'est pas ça l'amour ! Il vient c'est comme une claque Il vous chope au détour D'un mot ou d'un regard C'est sournois, ça vous prend D'un coup comme ça ! Stop ! Il faut gueuler Qu'on souffre Qu'aimer ne va pas d'soi Tu l'aimes ? Elle ne t'aime pas Et c'est tant pis pour toi ! On crève de trop d'amour On crève s'il n'y en a pas ! Stop ! Faut regarder un peu Là tout autour Combien d'amours heureuses Combien de mal amour ? Y'en a assez De ces amours guimauves Qui poissent Qui collent aux doigts Laure Bachelier

31 Langage Lydia Pavot Le chant de notre amour Est l'un de nos présages, Ainsi donc il parcourt Bien au-delà des âges Nos chagrins et nos doutes En dérobant au temps, Pour ouvrir notre route, Entraves et tourments. A quoi bon chevaucher Tant de mélancolies, Dans ce présent lié A nos deux corps unis ? S'il fallait chaque instant Se soumettre aux douleurs, Que seraient nos élans D'amour et de bonheur ? Ma présence secrète S'offre à cet abandon Amoureuse, discrète, J'effleure ton prénom Prononçant en silence Au rythme de mon sang, Ces mots hors de l'absence : Je t'aime, Tout simplement.

32 D'où vient cela, belle, je vous supplie Clément Marot   D'où vient cela, belle, je vous supplie Que plus à moi ne vous recommandez ? Toujours serai de tristesse rempli Jusques à tant qu'au vrai le me mandez. Je crois que plus d'Ami ne demandez, Ou mauvais bruit de moi on vous révèle, Ou votre coeur a fait amour nouvelle.   Si vous laissez d'amour le train joli, Votre beauté prisonnière rendez ; Si pour autrui m'avez mis en oubli, Dieu vous y doint le bien que y prétendez ; Mais si de mal en rien m'appréhendez, Je veux qu'autant que vous me semblez belle, D'autant ou plus vous me soyez cruelle.

33 JE SUIS PASSE BERNARD LANZA   Je suis passé près de l’étang Où s’égayaient de beaux enfants Qui chantonnaient allègrement Une berceuse du bon vieux temps. Je suis passé près d’un ruisseau Où je m’étais jeté à l’eau Sans retirer mon pantalon Pour épater la Madelon. Je suis passé près de ce champ Où j’avais surpris, s’embrassant, Deux amants follement épris Qui en oubliaient le ciel gris. Je suis passé près du petit bois Où nous sommes allés bien des fois Jouer à des jeux interdits Pour occuper nos beaux jeudis. Je suis passé tout près de toi, Mais dans ta longue robe de soie, Tu m’as semblé trop grande dame Pour que j’en aie du vague à l’âme.

34 Je cherche un port pour me mettre à l'abri : trop froides sont les eaux ces jours-ci tandis que le vent souffle rageusement et que les gouttes de pluie fendent l'air, taquines, comme des lances glaciales. Je voudrais rester dans le port chaud de tes bras pour m'y blottir au moins jusqu'à la prochaine marée. Liza

35 Écriture Charly Lellouche    J 'ai eu beau écumer les vagues et les ondes, Parcourir les éthers, les astres et leurs mondes, M'abreuver d'oasis dans les sables déserts, Rien ne m'évade autant que d'écrire des vers. J'ai eu beau dans les cieux décrocher les nuages, Braver toutes les mers, fouler autant de plages, Défier tant les vents, les laves d'un volcan, Rien ne m'attise autant qu'une page océan. J'ai eu beau découvrir en de nombreux voyages, Des villes ou pays, les vestiges des âges, Des paysages verts, tant de sceaux et de signes, Qu'y a-t-il de plus beau que le défi des lignes.

36 Le beau voyage André Labrosse
D'une aile magique, offrez-moi le rêve imaginaire. Parcourir la terre dans mon esprit fertile. Donnez-moi la sagesse de construire des châteaux De m'imprégner entre les murs la beauté des choses. Être l'apothéose dans l'émerveillement de la nature. Converser avec les habitants d'un monde merveilleux. Traverser avec plaisir des trottoirs insolites. Rire de la vie dans une harmonie complète. Se savoir justesse parmi les beaux moments. Transiger la parole, s'instruire en regardant. Prendre l'oiseau mécanique, voler , encore voler. Des nuages éternels à la possibilité d'une imagination. Se sentir léger dans un paysage luxuriant. Des mains qui bénissent le jour de l'humanité. Etre près d'une fenêtre et contempler le faste. Se balancer dans les jardins et s'étourdir merveilleusement. Crier tout haut le plaisir, la dégustation d'un repas. Emmagasiner des images pour le reste de sa vie. Je suis l'affolé qui n'a de yeux que pour la beauté. Vivre un bonheur à l'extase d'un cour réjoui. Se baigner dans une mer doucereuse, affectueuse. La volupté de l'instant au charme constant. Un jour, peut-être. le rêve instruit Dans une belle farandole au regard splendide. Le beau voyage André Labrosse

37 PASSAGES Renée Laurentine   Passages Un grand fleuve y passe et passe encore flâne entre les quais ombreux traverse la ville au long d’autres berges musarde entre herbages et rocs traverse la ville se mêle à des eaux campagnardes les emmène au loin là-bas vers quelque polder et se jette dans la mer s’y jette encore et encore sans cesse renouvelé s’y jette encore… Je passe ici moi-même je ne fais que passer sans savoir où me mène la flânerie sur les quais ou dans la campagne éblouie. Mais il a tort, Apollinaire: c’est moi qui passe et c’est l’eau qui demeure. Revivre l’oublié Naissance de l’herbe, de l’agneau, vol quaternaire de l’oiseau: un ancien jardin renaît de ses cendres. Naissance de l’arbre de l’atome première luminosité premier geste première terre. Revivre l’oublié… Le fil de trame à jamais cassé puisque tout casse. L’antique soleil à jamais lassé puisque tout lasse. Tout est passe tout passe Revivre est ce passage vers l’oublié.

38 Saisons Marie-Agnès Roche Femme naissante à l’aube du printemps, bercée de l’illusion d’étre la seule au monde, pour celui qui ce matin vous a tenu promesse, femme brulante, dans la chaleur d’été, vous relevez vos jupes pour écarter le doute, et vos genoux ouverts appellent tous les désirs. Femme brumeuse, dans l’automne encore doux, vos illusions jaunies vous rendent infidéle à celui qui revient vétu de mille parfums. Femme de l’hiver, quand vos petits filles caresseront votre main, posée sur vos genoux fermés et fatigués, surtout ne dites rien.

39 Marie-An Neuf Renée Laurentine Elle s’étendait saugre-nue dans le hamac de ton désir Et toi, ganté, cravaté, attendais parfois que Marie descende vêtue de lavande et de lin au jardin de tes certitudes planté de ronces et de thym, planté de lys et de chagrin pour Marie... Elle se dresse mécon-nue comme un arc soudain tendue Toi, décravaté, déganté, elle t’attend là-haut dans un bal d’orchidées Et tu vas titubant sur les marches de l’incertain vers Marie tenace, évasive, ingé-nue.

40 Liza Lorsque main dans la main nous entrons ensemble dans la nuit enchantée, mon amour, je cueille toutes tes peurs j'épouse toutes tes ardeurs j'absorbe tous tes frémissements. Personne ne peut me dire si tu es eau, terre ou feu tu m'as ouvert les portes et accueillie je suis restée près de toi. Quand ensemble nous voguons dans la nuit enchantée tu apaises mes anxiétés avec le baume de tes caresses tu soulages mes blessures avec le nectar de tes baisers jusqu'à ce que la lune se lève et ensemble nous regardons les étoiles.

41 Pantoum du crépuscule Tanita Lamberi   La plage s’endort et soudain se fige La montagne ébrèche un bout de ciel noir Tout en frôlant la mer l’oiseau voltige D’un voile indigo se couvre le soir La montagne ébrèche un bout de ciel noir Le jonc laisse le vent ployer sa tige D’un voile indigo se couvre le soir Le soleil aux flots donne son prestige Le jonc laisse le vent ployer sa tige Se penche une barque sur son histoire Le soleil aux flots donne son prestige Perdu le rocher est verni de noir Se penche une barque sur son histoire La vague apporte au sable ses vestiges Perdu le rocher est verni de noir La plage s’endort et soudain se fige

42 Bousculade Gertrude Millaire Plein de mots trop de mots sous la peau fertile quand le coeur fait miroiter une mer tremblotante quand sa vague berce l'ivresse du rêve quand la passion a des vertiges quand la nuit traverse les nuits dans le silence étouffé des mots quand la beauté cherche la main inaccessible du départ quand le regard vient au secours du geste quand le corps vient s'asseoir au pied de l'escalier

43 Musique de Mozart : Romance du Concerto pour piano et orchestre N°20 K
Daniel Octobre Ce diaporama poèmes n°21 est strictement privé. Il est à usage non commercial.


Télécharger ppt "Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 17/09 au 21/10/2007 Attendez que la musique de Mozart démarre."

Présentations similaires


Annonces Google