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A propos de la sociologie

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Présentation au sujet: "A propos de la sociologie"— Transcription de la présentation:

1 A propos de la sociologie
La sociologie est l'étude de la vie sociale. Tout d'abord c’est une activité pratique et concrète. La sociologie nous parle du monde réel, de notre monde et cherche à nous l'expliquer ou à nous le faire comprendre. Elle étudie les normes, codes et croyances qui organisent une société ; les hiérarchies, rôles et rites qui la structurent ; les signes et symboles à travers lesquels elle s'exprime ; les conflits et contradictions qui la transforment Autant d'objets concrets qui sont, pour la plupart, autant de problèmes dans la société. Ces recherches sont des travaux empiriques.

2 Elles reposent sur une observation méthodique de faits sociaux, recueillis par des entretiens, des sondages ou du travail de groupes. Elles ne sont pas à proprement parler de la théorie sans pourtant que les préoccupations générales en soit absentes. A partir de ce travail empirique, le principe de l’activité théorique en sociologie est de chercher à produire des propositions « décontextualisées », qui prétendent à une valeur générale dépassant les simples circonstances de leur production et de leur objet d’application.

3 Une démarche d’analyse scientifique du social
Une démarche de connaissance: production de données empiriques sur le social (dimension empirique) Données quantifiées La sociologie comme démarche d’analyse scientifique du social Aspiration à l’objectivité Absence de jugements de valeur Démarche méthodique et systématique Matériaux qualitatifs : Entretiens, descriptions, plans… Une démarche d’analyse : explication et compréhension du social, élaboration de théories (dimension théorique) Explication et compréhension Concepts, modèles, théories…

4 La sociologie, fruit des révolutions?
Contexte de naissance de la sociologie La sociologie, fruit des révolutions? La Révolution française et la remise en cause de l’ordre social traditionnel Les effets de la révolution industrielle La révolution intellectuelle

5 1) La Révolution française et la remise en cause de l’ordre social traditionnel
Société d’Ancien Régime: Organisée en trois « ordres » : Clergé, Noblesse, Tiers-Etat (droits et devoirs inégaux) Importance des corps intermédiaires (notamment corporations professionnelles) Place essentielle de la religion dans la vie sociale

6 Révolution française :
Abolition des privilèges, suppression des trois ordres Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit » Loi Le Chapelier (1791) : suppression des corporations Valorisation des valeurs issues des Lumières : raison, progrès, science Destruction des fondements de l’ordre social traditionnel. Comment fonder un nouvel ordre social?

7 Les effets de la révolution industrielle
Nouveau mode de production et d'organisation du travail qui se caractérise par de nouvelles techniques de production et de gestion de la main-d'œuvre Ses conséquences sur le plan social seront considérables, principalement la naissance d 'un prolétariat urbain qui est exploité. Devant la dégradation des conditions de vie des classes laborieuses, des mouvements vont s'organiser et peu à peu une réglementation politique des relations de travail s'installe et débouche sur la naissance des lois sociales. « Nouveaux problèmes sociaux » : logement, hygiène, délinquance, alcoolisme, etc. Emergence d’un besoin de connaissance sur le social

8 3) La révolution intellectuelle :
le triomphe du rationalisme, de la science et du positivisme Volonté d’apporter des réponses scientifiques à ces mutations. Le siècle des Lumières a également joué un rôle important dans la naissance de la sociologie, puisqu’il était le siècle de l’émergence d’idées basées sur une vision individualiste de l’être humain : la liberté et la démocratie.  

9 C’est vers la fin du moyen âge que naissent en Europe les premières universités.
Même si celles-ci sont des organisations appartenant à l’Eglise, on y trouve réunies les conditions permettant la renaissance d’une réflexion intellectuelle relativement autonome: une indépendance relative par rapport au pouvoir, et la concurrence entre écoles de pensée (et entre universités pour attirer les étudiants).

10 A la Renaissance, les universités subissent un déclin temporaire, et les intellectuels trouvent un nouvel employeur: les princes séculiers. La nouvelle autonomie qui leur est offerte par ces princes leur permet de fonder l’humanisme, un courant de pensée détaché de la tradition religieuse.

11 L’approche utilitariste des faits sociaux
L'homme est considéré comme ayant des sensations ou des idées mais aussi des besoins (des " passions ", dit Hobbes). De ce fait, les besoins définissent les buts de l'action. Pour John Locke ( ), la question n’était plus de trouver un moyen d’éviter l’anarchie, mais au contraire d’inventer des moyens d’assurer les libertés individuelles et de mettre fin aux conflits religieux. Locke est l’idéologue de l’Etat minimal - donc le premier théoricien du libéralisme politique.

12 Suivant le précepte de Mandeville selon lequel “ les vices privés se transforment en vertus publiques ”, Locke ne voit pas de raison de mettre un frein aux appétits individuels: il suffit de leur laisser libre cours, et de faire en sorte que le souverain ne s’immisce pas dans les consciences individuelles, et que les individus conservent leurs droits naturels (notamment le droit de propriété).

13 Pour comprendre les idées essentielles des Lumières, il faut donc partir de l'analyse de l'activité la plus importante de la bourgeoisie, qui seule permet de comprendre son évolution sociale et intellectuelle, à savoir l’activité économique, et en particulier, l'élément essentiel de celle-ci : l'échange. il faut souligner que l'économie, au sens étroit où ce terme est employé ici, n'existe pas dans toute société humaine, la production et la distribution sont en effet organisées, de façon juste ou inique, toujours par rapport à la valeur d’usage des biens produits, par rapport à leur qualité.

14 Il n'y a économie que là où l'activité des hommes n'est plus directement régie par la valeur d'usage des biens qu'ils produisent, par l'utilité de ces biens pour les individus ou la société, mais par la possibilité de les vendre sur le marché et de réaliser leur valeur d'échange. Du fait du développement de l'économie de marché, l'individu qui ne constituait jusqu'alors qu'un élément partiel à l'intérieur du processus global de production et de circulation des biens, apparaît tout à coup à sa propre conscience et à celle de ses contemporains comme un élément autonome.

15 Les philosophes des Lumières réclament très haut la reconnaissance de l'entendement individuel comme instance suprême, qui ne doit se soumettre à aucune autorité supérieure. Les philosophes des Lumières ont imaginé la société comme le produit d'un contrat entre un grand nombre d'individus autonomes rassemblés en communauté. Le contrat est la catégorie fondamentale par laquelle la philosophie des Lumières se représente soit la société humaine, soit tout au moins l'État.

16 J-J Rousseau liait la théorie du contrat aux autres valeurs fondamentales des Lumières, et surtout à l'idée d'égalité. En effet, le contrat social est un accord entre des individus libres et égaux qui s'engagent chacun à se soumettre entièrement à la volonté générale. En voici la définition :« Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale ; et nous recevons en corps chaque membre comme partie indivisible d'un tout. »

17 Impact des révolutions :
Sentiment de rupture, besoin de donner un sens aux changements en cours et recherche d’un nouveau fondement de l’ordre social. Émergence d’un besoin de connaissance de la société.

18 Pour A. Comte (1798-1857), la sociologie ou « physique sociale » comprend :
La statique sociale : étude des déterminants de l’ordre et de la cohésion sociale. La dynamique sociale : étude des lois de développement des sociétés humaines. « statique »/ « dynamique » : sociologie pensée sur le modèle des sciences physiques

19 « Dynamique sociale » : chez Comte, pensée évolutionniste (idée d’évolution linéaire des sociétés) : « loi des trois états »: État théologique: l'esprit humain explique les phénomènes en les attribuant à des êtres ou à des forces comparables à lui-même. Dieu créa l'homme à son image, nature comparable à l'homme. État métaphysique: l'esprit humain invoque des entités abstraites, comme la nature, la raison,... État positif: l'esprit humain se fonde sur une analyse scientifique pour expliquer les phénomènes, et fixer les liaisons régulières qui peuvent exister entre eux, soit à un moment donné, soit dans le temps.

20 Passage de sociétés gouvernées par des croyances irrationnelles à des sociétés où la connaissance scientifique et la rationalité se développent. La sociologie se développe dans un contexte marqué par l’influence conjointe de la révolution industrielle et de la Révolution française, qui induisent : Sentiment de rupture, besoin de donner un sens aux changements en cours et recherche d’un nouveau fondement de l’ordre social. Émergence d’un besoin de connaissance de la société.

21 Durkheim justifie la nécessité d’une nouvelle science (la sociologie) par l’existence d’un ordre de phénomènes distincts, les faits sociaux « des manières d'agir, de penser et de sentir, extérieures à l'individu, et qui sont douées d'un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s'imposent à lui ».

22 3 caractéristiques essentielles du fait social :
Collectif Extérieur Contraignant

23 L’exemple du suicide (Durkheim 1897)
Distinction du suicide comme fait social par rapport au suicide comme acte individuel : le rôle des statistiques  travail sur le taux de suicide Principe d’explication du social par le social Constat : le taux de suicide varie en fonction de critères sociaux : Il augmente avec l’âge Il augmente avec la taille des villes Plus fort chez les hommes que chez les femmes Plus fort chez les célibataires et veufs que chez les personnes mariées

24 Derrière ces corrélations, proposition d’une explication plus générale : l’augmentation du taux de suicide est liée à un manque d’intégration et de régulation de la société, Intégration : processus par lequel la société attire à elle les individus, exerce une emprise sur eux  idée que l’attachement des individus à un groupe social préserve du suicide (ex. rôle intégrateur de la famille explique le moindre taux de suicide chez les personnes mariées), Régulation : processus visant à harmoniser les comportements des individus par l’existence d’une hiérarchie sociale considérée comme juste et légitime par les individus.

25 Durkheim renoue avec deux préoccupations classiques des précurseurs de la sociologie:
Question du fondement du lien social, ou de la « solidarité » sociale, dans une société marquée par des changements rapides et par la montée de l’individualisme Question du sens de l’évolution historique, recherche d’une loi d’évolution des sociétés Le passage des sociétés d’une solidarité mécanique à une solidarité organique

26 Dans sa recherche (Durkheim) d'une loi générale du développement des sociétés,
Il part d'une idée centrale sur l'évolution des sociétés : sous l'influence du progrès de la division du travail, elles passeraient progressivement d'une solidarité mécanique: le lien social fondé sur la similitude des individus, la conscience collective absorbant les consciences individuelles, à une solidarité organique, ou le lien devient contractuel, les consciences individuelles se libèrent, l'individualisme se développe.

27 Solidarité mécanique :
Faible différenciation, les individus sont semblables Faible individualisation, l’individu est immédiatement rattaché à la société Solidarité organique : Division du travail, différenciation des tâches des uns et des autres Spécialisation des individus particularisation de chacun, individualisation L’interdépendance entre les individus permet la solidarité sociale

28 Durkheim distingue 2 grands types de règles juridiques :   1-Les sanctions répressives ; le coupable doit être exclu momentanément ou définitivement de la communauté. 2-Les sanctions restitutives ; la victime doit être indemnisée, les choses doivent être remises en état.

29 Cultures, socialisation et identités

30 La culture : une définition difficile
La définition extensive des anthropologues « ce tout complexe qui comprend la connaissance, les croyances, l’art, la morale, le droit, les coutumes et les autres capacités ou habitudes acquises par l’homme en tant que membre de la société » (Tylor 1871). A noter, la culture ne comprend pas seulement des éléments immatériels (la morale, la religion, le droit, les croyances), mais aussi des choses matérielles, qui servent de support à des significations culturelles : ex. les stylos, feuilles, bancs, amphithéâtres, téléphones portables, gâteaux, bouteilles d’eau, sont des éléments de la culture matérielle des étudiants.

31 « On ne nait pas femme on le devient »
La culture ici ne renvoie pas à un ensemble distinct de pratiques sociales, mais à tout ce qui est créé et transmis par « l’homme en tant que membre de la société », par opposition à la nature. La culture se définit par distinction avec la nature : insistance sur le fait que les pratiques et représentations concernées ne sont pas naturelles, mais résultent d’une construction sociale Culture ≠ Nature : Exemple: de la rupture du lien entre sexe et « tempérament » chez Margaret MEAD « On ne nait pas femme on le devient » Le Deuxième Sexe, Simone de Beauvoir c'est la construction des individualités qui impose des rôles différents, genrés, aux personnes des deux sexes

32 M. Mead : Anthropologue américaine ( ), mène des enquêtes de terrain approfondies sur plusieurs populations de Nouvelle-Guinée et des îles Samoa. A partir de ses observations, elle remet en question la conception courante du lien entre sexe et « tempérament » (ensemble de traits de caractère tels que douceur, violence, créativité, etc.) Représentation courante: des traits de personnalité distincts sont naturellement liés à chaque sexe (déterminisme biologique) : Les femmes sont douces, aimantes, émotives, passives. Les hommes sont violents, agressifs, actifs.

33 Résultats de la recherche de M.Mead :
Chez les Arapesh : Les tempéraments ne sont pas différenciés selon le sexe. Hommes et femmes sont doux et sensibles. Chez les Mundugumor : Les tempéraments ne sont pas différenciés selon le sexe. Hommes et femmes sont violents et agressifs. Chez les Chambuli : Les tempéraments sont différenciés selon le sexe, mais avec des caractéristiques opposées par rapport à la représentation dominante dans les sociétés occidentales : les hommes sont doux et sensibles, les femmes sont agressives.

34 L’on déduit : Les « tempéraments» ne sont pas toujours différenciés selon le sexe Lorsque une différenciation existe, elle ne suit pas nécessairement le modèle dominant en Occident (femme sensible, homme agressif) Bilan : les « tempéraments » associés à chaque sexe ne relèvent pas de la nature, mais d’une construction culturelle et d’un « conditionnement social ». A ce titre, la diversité culturelle est utilisée pour remettre en question l’idée d’un déterminisme biologique (si l’élément observé varie d’une population à l’autre, c’est qu’il relève de la culture et non de la nature).

35 Norme sociale : Principe ou modèle de conduite propre à un groupe social ou à une société. Les normes sociales sont conformes à ce qui est communément admis et légitimé par le système de valeurs propre à chaque société ou à chaque groupe social. Les normes sociales sont intériorisées par les individus au cours de la socialisation et régulent les comportements par des sanctions positives ou négatives, formelles ou informelles, quand il y a transgression ou non-conformité (BARBUSSE et GLAYMANN 2004).

36 Valeur : « Une valeur constitue un idéal pour les membres d’une société, elle guide les « bonnes »manières de penser, d’être et d’agir». (BARBUSSE et GLAYMANN 2004)

37 Culture : une définition plus restreinte
Définition plus proche du sens courant : culture = domaine des arts et des pratiques liées à la production et à la consommation de « biens culturels » (musique, livres, spectacles, cinéma, etc.). Thèmes de recherche privilégiés: Différenciation des pratiques culturelles selon les catégories sociales Hiérarchie entre pratiques culturelles légitimes et d’autres moins reconnues La culture renvoie donc ici à un ensemble distinct de pratiques sociales.

38 La question de la culture peut alors se poser dans différents sous-champs de la sociologie, par exemple : Culture de classe Culture politique Culture sportive Culture d’entreprise…

39 La vision culturaliste :
« la culture comme unité cohérente » Principaux apports du culturalisme : remise en question du déterminisme biologique, notamment critique de la notion de race, mise en évidence de l’existence d’une pluralité de modèles culturels,

40 Conséquence: remise en question de l’ethnocentrisme :
Corollaire : insistance sur la cohérence propre à chaque culture, Conséquence: remise en question de l’ethnocentrisme : chaque culture doit être étudiée pour elle-même, et non à l’aune de la culture occidentale. Cette analyse fonctionnaliste, considère que que chaque culture est un ensemble cohérent, dont chaque élément remplit une fonction pour la totalité (Malinowski).

41 La culture comme totalité : la perspective fonctionnaliste (Malinowski)
« […] l'ethnologie a introduit des règles et de l'ordre dans ce qui semblait chaotique et dépourvu de sens. Ce monde surprenant, primitif et indéchiffrable des « sauvages », elle l'a converti pour nous en un certain nombre de communautés bien ordonnées, soumises à des réglementations, se comportant et pensant selon des principes logiques. […] […] leurs institutions sociales ont au contraire une structure bien précise, qu'elles sont soumises à une autorité, à des conventions et des lois […].

42 l'ethnographe moderne avec ses outils (tables de termes de parenté, ses généalogies, ses croquis, plans et diagrammes), prouve: l'existence d'une forte et vaste organisation sociale, établit la composition de la tribu, du clan, de la famille; et nous montre des indigènes assujettis à un code strict de conduite et de bonnes manières.

43 Limite de la perspective fonctionnaliste :
Ne permet pas de saisir les contradictions, conflits possibles entre éléments d’une même culture, ni le changement culturel.

44 La dynamique des cultures
Il existe une diversité culturelle au sein d’une même société: Ex. cultures associées à des origines nationales, des classes sociales, des groupes d’âge, des situations professionnelles (étudiant, fonctionnaire, salarié…). « La culture du pauvre » Existence de sous-culture, de contre-culture Rapports de force entre ces cultures Jeux d’influence d’une culture à l’autre (concept d’acculturation)

45 Les processus d’acculturation
Terme initialement utilisé en 1880 par J. Powell pour rendre compte de la transformation des modes de vie et de pensée des immigrants au contact de la société américaine, « L’acculturation est l’ensemble des phénomènes qui résultent d’un contact continu et direct entre des groupes d’individus de cultures différentes et qui entraînent des changements dans les modèles culturels initiaux de l’un ou l’autre des deux groupes ». (Redfield, Linton et Herskovits 1936).

46 Principales caractéristiques de cette démarche d’analyse:
analyse du processus d’adoption de certains éléments de l’autre culture, et pas seulement du résultat (syncrétisme culturel) Différences des modalités et effets de l’acculturation selon : La taille relative des groupes concernés La nature des contacts (amicaux ou hostiles) Le rapport de force (ex. situation de colonisation ou d’immigration)

47 Adoption de traits culturels de l’autre culture,
Réinterprétation de traits culturels: processus par lequel d’anciennes significations sont attribués à des éléments nouveaux ou par lequel de nouvelles valeurs changent la signification culturelle de formes anciennes (Herskovits1948), Ex. la pratique du football chez les Gahuku-Kama de Nouvelle-Guinée: « loin de se servir du foot pour affirmer un esprit de compétition, ils transforment ce jeu en un rituel destiné à renforcer la solidarité entre eux » (Lévi-Strauss 1955)

48 En dépit de processus de déculturation qu’a subit les afro-américains au profit d’un seul groupe dominant dans le cas de l’esclavage, les noirs descendants d’esclaves ont créé des cultures dynamiques » (Bastide 1967) Toute culture est un processus permanent de construction, déconstruction et reconstruction » Phase ultime de l’acculturation, rarement atteinte : l’assimilation, qui implique disparition totale de la culture d’un des groupes et adoption par celui-ci de la culture de l’autre.

49 En conclusion: Nos manières de penser et de faire ne sont pas « naturelles », mais relèvent d’un construit social et culturel, les cultures ne sont pas figées mais en transformation constante, elles ne sont pas des entités homogènes ni parfaitement fonctionnelles. Certains éléments culturels peuvent être contradictoires. Les cultures doivent être pensées au pluriel, avec des modalités de cohabitation variable entre elles (hiérarchies, rapports de force, conflits, emprunts, réinterprétation de traits culturels…)

50 Quelles conséquences sur la socialisation ?
Nos manières de penser et de faire ne sont pas naturelles mais apprises, transmises par la société : la socialisation désigne ce processus par lequel l’individu est construit par la société. Au cours de ce processus, nous subissons des influences culturelles plurielles. La complexité des cultures induit donc logiquement une complexité des processus de socialisation.

51 La socialisation Définition de Guy Rocher : « processus par lequel la personne humaine apprend et intériorise tout au cours de sa vie les éléments socioculturels de son milieu, les intègre à la structure de sa personnalité sous l’influence d’expériences et d’agents sociaux significatifs et par là s’adapte à l’environnement social où elle doit vivre » Notions clés: Socialisation primaire Socialisation secondaire

52 1- La socialisation primaire
Le processus de socialisation concerne les enfants, A une portée décisive de la socialisation primaire dans le processus de socialisation: l’enfant est particulièrement influençable. Les instances de socialisation (ex. famille, école) lui sont imposées, il ne les choisit pas. Socialisation liée à des relations affectives (parents). La socialisation primaire induit des « filtres » à partir desquels vont être lues les expériences ultérieures. Création d’un individu social

53 Les instances de la socialisation primaire:
Les parents (rôle essentiel) La famille étendue, l’entourage amical des parents Les autres éducateurs de la petite enfance : nourrices, puéricultrices… L’école Les médias, la culture de masse

54 Distinction socialisation manifeste/latente
relève d’un effort éducatif conscient et méthodique de la part des adultes (ex. les activités proposées par l’école, les parents qui font lire aux enfants des livres éducatifs) Conception de la socialisation selon Durkheim (insistance sur le rôle de l’école)

55 Socialisation latente :
socialisation qui passe par une influence plus diffuse, non intentionnée, sans qu’il y ait de démarche d’apprentissage méthodique, Ex. la langue et le registre de langage utilisés par les parents dans leurs conversations, la musique qu’ils écoutent, la présence ou l’absence de livres à la maison, les habitudes alimentaires…

56 L’exemple de la socialisation différenciée des filles et des garçons
Jolie Têtue Rigolote Douce Gourmande Coquette Amoureuse Mignone Elégante Belle Courageux Fort Fier Robuste Vaillant Rusé Habile Déterminé Cool

57 2- La socialisation secondaire
Poursuite du processus de socialisation à l’âge adulte La socialisation professionnelle Les autres socialisations secondaires: ex Socialisation conjugale Socialisation par les groupes (associatifs, politiques, religieux…)

58 La socialisation professionnelle
Ex. de l’analyse fonctionnaliste : Merton et al., The student physician Analyse du processus par lequel « le néophyte est transformé en médecin » au fil des études de médecine : Transmission de savoirs et de savoir-faire par l’institution scolaire (la faculté de médecine) Dimension plus implicite de la socialisation : valeurs, façons de faire et de penser apprises par le contact avec les enseignants, les médecins, les patients, les autres étudiants… Notion de socialisation anticipatrice: l’étudiant en médecine intériorise les normes et valeurs de son groupe de référence, les médecins (groupe auquel il n’appartient pas encore)

59 Il est à retenir que la socialisation professionnelle ne se termine pas pour autant à la fin des études. Importance des apprentissages « sur le tas », au contact des pairs (des collègues), notamment pour les autres métiers.

60 Les autres socialisations secondaires
Socialisation conjugale (Berger et Kellner) A partir de la confrontation des résultats de leurs socialisations antérieures, les conjoints définissent au fil de leurs interactions un nouvel ensemble de façons de penser et de faire : propre au couple, mais qui transforme aussi chacun des conjoints. Socialisation par les groupes (hors travail et famille) Groupes informels Groupes plus formellement constitués : religions, syndicats, partis politiques…

61 La socialisation continue
Idée que la socialisation ne procède pas seulement en deux étapes distinctes (socialisation primaire pendant l’enfance, secondaire à l’entrée dans l’âge adulte) débouchant sur un résultat définitif et durable à l’âge adulte: La socialisation n’est pas terminée au début de l’âge adulte. Continuité dans les instances et les modes de socialisations à travers les âges de la vie.

62 En conclusion La socialisation peut se faire de manière avouée ex : la morale ou l’éducation civique à l’école, ou de manière diffuse : respect de règles de jeux, apprendre à prêter et partager, en observant le comportement des parents) Plus la socialisation est diffuse, plus elle est inconsciente et plus elle est efficace car cela devient naturel.

63 La construction des identités
Individu/Identité : reprise de l’analyse de Kaufmann : individu = volet objectif/identité = volet subjectif. Individu = volet objectif : chaque individu, avec ses références culturelles, ses manières de faire et de penser, est le résultat objectif de processus de socialisation (incorporation, intériorisation de références et de normes culturelles). Du fait de la complexité du contexte culturel dans lequel il s’insère, l’individu peut être le lieu de dynamiques contradictoires.

64 Identité = volet subjectif :
l’individu construit son/ses identités à partir des ressources et références culturelles dont il dispose. Pluralité d’identités possibles : Professionnelle Politique Religieuse Familiale Vestimentaire…

65 A. Individu et identité

66 Ex de contradiction entre les effets de la socialisation et la construction identitaire (KAUFMANN 1992) : Les couples se projettent dans une image de couple égalitaire, avec un partage égal des tâches domestiques… … Alors que les effets de la socialisation font en sorte que les femmes continuent à assurer l’essentiel de l’entretien du linge, et les hommes à déléguer cette tâche aux femmes.

67 L’identité se construit à partir de trois points :
« moi », l’image que l’on se construit de soi-même ; « nous », l’image que nous voulons renvoyer aux autres ; « autrui », l’image que les autres nous renvoient.

68 L’identité se construit au début de la vie par la socialisation dans la famille et à l’école.
D’autres instances vont jouer un rôle de plus en plus important : les pairs (les copains de l’adolescent), puis les associations, clubs et groupes, les médias. L’adolescent cherche ses repères et n’accepte pas le contrôle social imposé. Les jeunes ont donc parfois une sous-culture juvénile, en opposition avec le modèle familial. L’individu n’est pas toujours passif devant la socialisation inculquée, il peut aussi être acteur.

69 Comportements des adultes face aux normes
Merton propose cinq types d’adaptation : Doc. 25 p.123 1. Le conformisme : passif, imitation inconsciente des modèles; c’est la garantie d’une certaine stabilité sociale. 2. L’innovation : face au système de normes et de règles, l’individus réagit (minorité active). L’individu propose des réformes. C’est l’introduction de nouvelles valeurs. 3. Le ritualisme ou l’hyper conformisme passif revient à adhérer totalement aux règles sociales. 4. L’évasion ou retrait ou l’aliénation passive : il s’agit d’un refus des valeurs communes mais sans contestation. Il y a désimplication de l’individu, exclusion volontaire . 5. La rébellion : c’est l’aliénation active en raison de la contestation des règles poussées à l’extrême. La rébellion engendre des ruptures souvent favorables au changement social.

70 La socialisation : conditionnement ou processus interactif ?
Individu socialisé : Passif dans sa socialisation intériorise Reproduction sociale à l’identique Déterminisme Agents de socialisation Eléments socio-culturels Individu socialisé : Acteur social de sa socialisation Intériorise en interprétant S’individualise Possibilité de changement social Interaction sociale Agents de socialisation Eléments socio-culturels

71 Ce processus de construction révèle déjà les 2 paradigmes:
D’une part, on inculque et conditionne l’enfant : déterminisme D’autre part, l’enfant, l’adolescent, l’adulte, adapte, réagit, interagit : individualisme

72 Les paradigmes sociologiques de base

73 Théorie de l’Habitus Culturel
« Ensemble des habitudes et dispositions, propres à une culture ou à un milieu social, inculqué à l’individu au cours de la socialisation. L’habitus est une intériorisation de l’extériorité » Un inconscient individuel et collectif préserverait la domination des uns sur les autres. Chacun à sa place & chacun de sa place y veillerait, sans le savoir, accomplissant ainsi une mission inconsciente de reproduction… Remarque Théorie dominante de 1965 à 1980, encore répandue de nos jours

74 Le structuralisme constructiviste entend montrer :
comment se constituent les hiérarchies entre les groupes sociaux; comment les pratiques culturelles occupent une place importante dans la lutte entre ces groupes ; comment le système scolaire joue un rôle décisif pour reproduire et légitimer ces hiérarchies sociales

75 Centralité de l'habitus comme principe de l’action des agents dans le monde social.
Chaque individu dispose de plusieurs types de « capital » qui le distingue des autres et le font appartenir à un groupe social. Un monde social divisé en champs, qui constituent des lieux de compétition structurés autour d’enjeux spécifiques.  Un monde social où la violence symbolique, c’est-à-dire la capacité à perpétuer des rapports de domination en les faisant méconnaître comme tels par ceux qui les subissent, joue un rôle central.

76 L’habitus: L’habitus est « puissamment générateur  » : il est même à l’origine d’un sens pratique. Bourdieu définit ainsi l’habitus comme des « structures structurées prédisposées à fonctionner comme structures structurantes ». L’habitus est structure structurée puisqu’il est produit par socialisation ; mais il est également structure structurante car générateur d’une infinité de pratiques nouvelles. L’habitus est à l’origine de l’unité des pensées et actions de chaque individu. Mais, dans la mesure où les individus issus des mêmes groupes sociaux ont vécu des socialisations semblables, il explique aussi la similitude des manières de penser, sentir et agir propres aux individus d’une même classe sociale.

77 Durable: le phénomène par lequel un agent, qui a été socialisé dans un certain monde social, en conserve, dans une large mesure, les dispositions, même si elles sont devenues inadaptées suite par exemple à une évolution historique brutale. Transposable: des dispositions acquises dans une certaine activité sociale, par exemple au sein de la famille, sont transposées dans une autre activité, par exemple le monde professionnel. Aussi, l’ensemble des comportements des agents sont reliés entre eux par un « style » commun.

78 La notion de capital Le capital économique mesure l'ensemble des ressources économiques d'un individu, à la fois ses revenus et son patrimoine. Le capital culturel mesure l'ensemble des ressources culturelles dont dispose un individu. Elles peuvent être de trois formes : incorporées (savoir et savoir-faire, compétences, forme d'élocution, etc.), objectivées (possession d'objets culturels), institutionnalisée (titres et diplômes scolaires). Le capital social mesure l'ensemble des ressources qui sont liées à la « possession d'un réseau durable de relations d'interconnaissance et d'inter-reconnaissance ». Le capital symbolique désigne toute forme de capital (culturel, social, ou économique) ayant une reconnaissance particulière au sein de la société.

79 Exemple: l’inégalité d’accès aux différents stades de la scolarité (remise en cause le projet d’une école laïque et républicaine) L’école = un instrument de reproduction sociales au service des classes dominantes (reproduction sociale) Les inégalités scolaires sont liées au fonctionnement de l’institution scolaire : La réussite scolaire des enfants des classes dominantes ne s’explique pas par leur talent (don) mais par leur héritage culturel (capital culturel) que l’école leur permet de faire fructifier

80 Légitimation des inégalités sociales par les processus de sélection sociale (diplôme scolaire)
Mesures proposées pour lutter contre les inégalités : traiter les élèves différemment en fonction de leur origine sociale (mesures spécifiques…) Selon P. Bourdieu, les classes sociales se reproduisent à l’identique via l’éducation familiale (habitus) et une connivence semi-consciente entre école et bourgeoisie. L’habitus est un ensemble de schèmes acquis pendant l’enfance qui permettront à l’individu d’interpréter le reste de sa vie

81 Effets de la pratique de la lecture entre 8 & 12 ans sur la lecture à l’âge adulte INSEE, Oct. 2000

82 Commentaire Il y a corrélation entre pratique de la lecture dans l’enfance et à l’âge adulte. MAIS 35% des gros lecteurs adultes étaient lecteurs occasionnels ou non lecteurs dans leur enfance. 21% des non lecteurs adultes étaient gros lecteurs enfants. L’habitus n’explique pas ces « échappés »

83 Commentaire critique de l’Habitus Culturel
La théorie de la reproduction de la société identique à elle-même est un mythe dépassé. La société se reproduit, certes, MAIS différente de ce qu’elle était. Cette théorie semblait recevable en 1960 quand 70% des choix professionnel des enfants étaient identiques à ceux de leurs parents. On sait maintenant que ce n’est pas un habitus inconscient qui fonde les conduites, mais un choix délibéré à l’image des volontés des individus qui la composent. Le changement d’une période à l’autre

84 Effet de l’habitus sur la violence (Mednick & Kandell 1988 in A
Effet de l’habitus sur la violence (Mednick & Kandell 1988 in A. Raine2004)

85 Commentaries Le milieu instable ne crée pas la violence. Il la révèle chez ceux qui ont de forts problèmes biologiques: (Petites anomalies physiques, Taux élevé de testostérone, etc…) L’HC est dans l’impossibilité d’anticiper une hypothèse de réduction de la violence car elle est le fruit de l’habitus déterminé/déterminant Au contraire le paradigme bio social permet d’entrevoir une pédagogie familiale pour maîtriser la violence naturelle comme dans les familles stables.

86 Depuis 1980 de nombreux travaux sociologiques, notamment des « histoires de vie » ont démontré que les hommes délibèrent et font toujours des choix très conscients dans les multiples jeux qui les concernent. Apport des neurosciences : chaque individu accumule expériences et émotions, compare réfléchit et décide. Les expériences de l’enfance sont vite relativisées chez ceux qui observent leur entourage (Damasio 2003)

87 En conclusion: la théorie de Bourdieu correspond à une part de réalité… car une partie de la population reproduit sa classe d’origine. Elle serait valable dans certains cas.

88 L’Individualisme Méthodologique (Raymond Boudon)
Identifier les phénomènes macroscopiques à partir des phénomènes microscopiques. Les phénomènes macroscopiques étudiés en sociologie, résultent de l’agrégation des actions individuelles, sont la conséquence de motivations et de raisons relevant de l’anticipation humaine, sont donc souvent inattendus, mais peuvent s’expliquer rationnellement.

89 Les phénomènes macroscopiques sont la conséquence de motivations et de raisons relevant de la psychologie ordinaire à une époque donnée. Car il s’agit d’actes produits par des millions d’individus. (Boudon 1987) Ainsi, le modèle est un moyen de compréhension des diverses situations et qu’il ne faut pas assimiler à une loi pouvant être généralisée voire avoir une portée universelle.

90 La société du point de vue de l’Individualisme Méthodologique
La société est un système causal adapté à la nature du cerveau humain. Le raisonnement est à la base de l’action des hommes. L’action humaine entraîne des effets imprévus, contre-intuitifs. L’homme raisonne avec ce qui fait sens pour lui. Les millions de décisions individuelles construisent les phénomènes sociaux.

91 3 postulats a prendre en considération:
Postulat de l’individualisme : tout phénomène social résulte de la combinaison d’actions, de croyances ou d’attitudes individuelles. Postulat de la compréhension : toute analyse sociologique consiste à « comprendre » le pourquoi des actions, des croyances ou des attitudes individuelles responsables du phénomène qu’on cherche à expliquer. [Ceci suppose de] reconstruire le sens qu’elles ont pour [l’individu].

92 Postulat de la rationalité :
l’acteur adhère à une croyance, ou entreprend une action, parce qu’elle a du sens pour lui […]. Ce dernier postulat exclut, par exemple, qu’on explique les croyances magiques par la « mentalité primitive », la « pensée sauvage » ou la « violence symbolique », ces notions faisant appel à des mécanismes opérant à l’insu du sujet.

93 Le raisonnement est à la base de l’action des hommes
L’homme explique et anticipe les phénomènes qu’il observe à l’aide des théories disponibles dans son milieu, auxquelles il fait appel rationnellement. L’homme sait « L’art de se persuader des idées fausses fragiles ou douteuses » (Boudon)

94 Les millions de décisions individuelles construisent les phénomènes sociaux
Le changement des valeurs résulte d’un combat permanent. Le développement scientifique fait reculer les croyances diverses (Max Weber), L’homme sélectionne les valeurs en fonction de la dignité qu’elles lui procurent (Boudon), Les valeurs d’un pays résultent de la combinaison des deux facteurs précédents (Inglehart).

95 Les interactions sont le moteur des décisions
Courbe diffusion du médicament ou produit agricole

96 Holisme VS individualisme
Le holisme appliqué aux systèmes humains, par essence complexes, consiste à expliquer les faits sociaux par d’autres faits sociaux, dont les individus ne sont que des vecteurs passifs. Les comportements individuels sont socialement déterminés : la société exerce une contrainte (pouvoir de coercition) sur l’individu qui intériorise des valeurs données.

97 Dans les courants de pensée individualistes, les contraintes sociales et la place des individus dans la structure sociale ne sont pas ignorés : exemple de la prise en compte du contexte social chez Boudon. La plupart des sociologies contemporaines cherchent à dépasser cette opposition : prise en compte simultanée du rôle des contraintes sociales et de la subjectivité/autonomie des acteurs

98 Individualisme méthodologique
Holisme Individualisme méthodologique Définition de la société Le tout diffère de la somme des parties qui la composent. Le produit de l’agrégation d’interactions entre individus. Posture des individus Des êtres subissant des règles liées à des structures qui leur échappent et modèlent leurs comportements et leurs croyances. Des acteurs qui calculent, font des choix et construisent des stratégies liées aux coûts et avantages comparés de leurs actes. Travail des sociologues Étudier les faits sociaux comme des choses et les analyser de l’extérieur. Comprendre les actes des individus et le sens qu’ils leur donnent. Méthode préférée Observation indirecte et objective. Observation directe, voire participante. Instruments privilégiés Questionnaires, statistiques, bibliographie. Enquêtes de terrain, entretiens, récits de vie.


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