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Les mystères de gloire ne peuvent être vécus par nous que dans une foi plénière, une foi bienheureuse, contemplative, car nous n avons aucune expérience.

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3 Les mystères de gloire ne peuvent être vécus par nous que dans une foi plénière, une foi bienheureuse, contemplative, car nous n avons aucune expérience humaine de la gloire divine du Christ. Cest ce qui explique quil soit si difficile de parler de ces mystères. Ils nous dépassent complètement. Notre langage ne peut les dire, car ils ne sont plus de ce monde, bien que, dans la foi, ils soient déjà vécus en ce monde.

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5 Les Évangiles nous montrent combien il est difficile aux apôtres et aux Saintes Femmes dadhérer au mystère de la résurrection. Jésus a dû apparaître plusieurs fois, les rassurer, donner des preuves quil était vivant, quil était bien lui-même. Il a mangé avec eux, car un fantôme ne mange pas… Aucune apparition à Marie ne nous est relatée. Cela nous fait comprendre que, en raison de sa plénitude de foi, Marie na pas eu besoin dapparition. Elle a cru immédiatement. Elle na pas perdu de temps, comme les autres. Sauf Jean ! Jean sest penché sur le sépulcre vide, et, nous dit lÉvangile, « il vit, et il crut. » Son amour pour le Seigneur était si grand quil a adhéré immédiatement. Il est souvent dit, dans lÉvangile de Jean : « lapôtre que Jésus aimait ». Mais cette adhésion montre à quel point cet amour était partagé, combien profonde et intime était leur entente. La résurrection, cest la victoire de lamour qui resplendit et transforme tout le corps de Jésus.

6 Fruit du mystère : la foi au Christ vivant Dans le mystère de Pâques, nous contemplons la puissance de lEsprit Saint qui a ressuscité Jésus dentre les morts, et notre cœur est comblé de la joie que Marie a éprouvé en écoutant la parole de lange à lannonciation : « Réjouis-toi, Marie, comblée de grâce ». Désormais, Jésus est vivant, et chacun de nous peut le rencontrer sur la route, comme les disciples dEmmaüs. Mais la rencontre la plus profonde est dexpérimenter quil habite et vit à lintérieur de notre cœur par la paix et la joie de lEsprit quil répand en nous. Jésus, à la prière de Marie, explique-nous les Écritures et partage-nous le pain, pour que notre cœur brûle du feu de lEsprit.

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8 Lascension a dû être ressentie par les apôtres comme une séparation, une véritable amputation. Jésus leur avait dit quil serait « avec eux jusquà la fin des temps », et voilà quune nuée le dérobe à leurs yeux… Que voulait donc dire leur leader ? Il se peut même quils aient ressenti cela comme une trahison. Mais cest justement dans cette optique, je suppose, quils ont compris le sens de la Cène, du magnifique legs que leur faisait, que nous faisait Jésus, et ce, jusquà la fin des temps… Ils ont dû aussi se remémorer que Jésus leur avait promis lEsprit. Leur notion de lEsprit était bien plus vague que la nôtre ! Mais Jésus leur a dit : « Il est bon pour vous que je men aille ; car, si je ne men vais pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous ». Marie, dans son espérance théologale, vit au-delà de ce qui est visible immédiatement. Aussi vit-elle ce mystère dans la joie, avec une grande espérance contemplative, dans un grand élan dattente, en sappuyant totalement sur la promesse de son fils. Dans cette dernière étape de sa vie, Marie nest plus quattente, désir, soif…

9 Fruit du mystère : entrer dans la prière du Christ au Père Marie, dans la miséricorde infinie du Père, dans lamour et la fusion avec son fils, demeure toute en attente… Et certainement la terre nest supportable, pour son cœur, que grâce à cette attente si forte. Elle sunit aux intercessions de son fils pour les hommes ses frères, à son œuvre de miséricorde. Après le baptême de Jésus, la vois du Père a proclamé : « celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui jai mis tout mon amour. » Avons-nous été attentifs à ce « tout » ? Dieu aime tous les hommes, ses enfants, à travers son Fils. Et il exauce nos prières dans la mesure où elles passent par ce fils bien-aimé. Voilà pourquoi le Christ nous a appris à dire : « Notre Père… »

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11 Oui, les apôtres, après lAscension, se sentent délaissés, abandonnés. Ils ont peur. Ils nont pas bien assimilé le mystère de la résurrection, de ce Jésus revenu puis reparti. Et la vindicte des Juifs se retourne contre eux. Ils senferment. Ils se calfeutrent… Pourtant, réunis autour de Marie, ils prient et attendent la réalisation de la promesse de Jésus, cet Esprit de force qui doit tout leur expliquer. Et lEsprit descend sur eux « comme des langues de feu ».Une de mes fillettes du catéchisme ma dit : « ça veut dire quil leur a donné une langue de feu pour pouvoir parler de Jésus. » Belle interprétation ! Car cela leur a donné un courage tout nouveau, ils sont sortis, ils ont été au-devant de cette foule, si nombreuse en cette fête juive, et qui sétait rassemblée, curieuse, en entendant le bruit. Pierre, qui quelques jours avant avait renié son maître et ami, harangue avec audace cette foule cosmopolite, avec une telle foi que chacun semble comprendre ce quil dit…

12 Fruit du mystère : le don de lEsprit Tout au long de la Bible, il est question de lEsprit, même si les Juifs ne donnaient pas à ce mot un sens aussi fort et plénier que nous. Dès lorigine, avant même la création, « lEsprit planait sur les eaux ». Dans le Livre de la Sagesse, par exemple, sagesse nest quun autre nom de lEsprit. Les prophètes parlent souvent de lEsprit de Dieu qui les a saisis. Demandons à Marie que, nous aussi, nous soyons saisis par lEsprit, quil nous emplisse damour et de sagesse; et que nous sachions le partager.

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14 Marie a-t-elle connue la mort physique ? Est-elle passée directement de ce monde au ciel ? LÉglise en proclamant le mystère de lAssomption, na pas précisé ce point. Marie devait-elle connaître la mort physique, conséquence du péché originel, pour être plus proche de ses enfants et de son fils bien-aimé ? Ou bien, ayant connu à la croix la mort mystique dans son mystère de compassion, Marie devait-elle, lorsque le Christ lappellerait toute à lui, corps et âme, passer immédiatement de ce monde à la gloire ? Ce que nous savons, car la foi nous le révèle, cest que la gloire de son fils envahit tout en elle, la saisit et la transfigure en tout son être personnel et individuel. Marie vit pour léternité la gloire de son fils. En elle nous contemplons la création transfigurée et toute lhumanité dans la gloire du Père.

15 Fruit du mystère : la grâce dune bonne mort Demandons à Marie de nous regarder avec amour, nous qui cheminons encore dans notre pèlerinage terrestre. Et quelle nous obtienne de découvrir le regard de tendresse du Père qui voit dans le secret et veille sur chaque instant de notre existence jusquau jour où nous serons appelés à vivre toujours avec lui. « Prie pour nous, pécheurs, maintenant et à lheure de notre mort »

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17 Le Père a communiqué à son Fils incarné toute autorité « au ciel et sur la terre ».A son tour, le Fils bien-aimé donne toute autorité à celle qui, durant toute sa vie, a été la petite servante bien-aimée du Père, du Fils et de lEsprit. Jésus, dans sa gloire céleste, est roi. Et Marie, dans sa gloire, est reine, et elle exerce cette régence pour être parfaitement mère à notre égard. En effet, cest pour exercer pleinement son autorité que Jésus est roi ; de même, cest pour quelle soit parfaitement notre mère que Jésus veut que Marie soit notre reine (tandis quà légard des anges, elles nexerce quune régence de reine, de souveraine.) Ainsi nous lexpliquent les exégètes qui scrutent et étudient les Écritures depuis des siècles… Mais elle nexerce sa régence sur nous que si nous la choisissons librement comme mère et reine. Si elle règne sur nous, cest pour nous communiquer tout son amour de mère, pour nous apprendre à aimer Jésus, le Père, lEsprit Saint et tous nos frères, ceux qui sont près de nous et ceux qui sont le plus loin et noseront pas sapprocher à cause de leur extrême pauvreté.

18 Fruit du mystère : la confiance en lintercession de Marie Associée à la gloire de son fils, Marie nous apparaît dans la gloire du ciel comme lÈve nouvelle, la femme parfaite qui a remporté la victoire de la foi. Comme elle a toujours dit « oui » à Dieu sur terre, Dieu répond « oui » aussi à chacune de ses prières. Élevée dans la gloire du ciel, elle protège lÉglise et laccompagne de son amour maternel dans sa marche vers la patrie, jusquau jour de la venue glorieuse du Seigneur. Sachons nous tourner vers elle et lappeler à notre secours !

19 Sources : « Ephata » (le missel de la vie chrétienne) - « Le chapelet », livre par Jean Lafrance. Musique : Misa criola - extrait Jacky Questel – avril 2006


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