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Pierluigi Piovanelli Université d’Ottawa MDV /10/09

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Présentation au sujet: "Pierluigi Piovanelli Université d’Ottawa MDV /10/09"— Transcription de la présentation:

1 Pierluigi Piovanelli Université d’Ottawa MDV 2500 05/10/09
Judas Iscariote et Simon le Magicien: la construction apocryphe des images du Juif et de l’Hérétique Pierluigi Piovanelli Université d’Ottawa MDV /10/09

2 Qui est le semblable? Dans les société méditerranéennes pré-modernes, le semblable est celui/celle qui appartient… au même CLAN, à la même VILLE, à la même ETHNIE, à la même NATION.

3 Qui est l’autre? Dans les société méditerranéennes pré-modernes, l’autre est celui/celle qui n’appartient pas… au même CLAN, à la même VILLE, à la même ETHNIE, à la même NATION… bref, c’est l’ÉTRANGER!

4 Rappel L’irrésistible ascension du christianisme:
une dissidence juive sectaire jusqu’en 135 n.è., un mouvement pluriel jusqu’en 325 n.è. (judéo-chrétiens, chrétiens gnostiques, chrétiens épiscopaux…), légalisé en 313 n.è., parvient définitivement au pouvoir en 380 n.è.

5 Construction chrétienne de l’autre
Au départ, l’autre est celui/celle qui n’appartient pas… au même GROUPE JUIF, à la même MOUVENCE CHRÉTIENNE. À l’arrivée, l’autre est celui/celle qui n’appartient pas… au CHRISTIANISME = JUIFS, PAÏENS, à l’ORTHODOXIE = HÉRÉTIQUES.

6 Mythologies chrétiennes
Les récits canoniques / apocryphes au cœur du dispositif dialectique & identitaire: «La mythologie chrétienne serait donc l’ensemble de ces traditions conservées par les apocryphes en général mais aussi dans les textes canoniques, l’ensemble de ces traditions mémoriales, c’est-à-dire traditions qui ont pour fonction, dès leur formation, de pourvoir une mémoire collective d’une représentation ou d’une série de représentations des origines mêmes de cette communauté. Donc, apocryphes et textes canoniques forment ensemble des traditions mémoriales relatives aux origines du christianisme et des communautés chrétiennes, se réclamant de la foi en un même personnage: Jésus-Christ. Certaines de ces traditions mémoriales se sont fixées sous une forme qui sera la forme canonique; les autres sont laissées ouvertes pour des variations sans fin, ce qui donnera la veine des apocryphes. Mais toutes ensemble, elles sont consacrées à transmettre des traditions mémoriales sur les origines.» (Jean-Claude Picard, 1993)

7 Petite bibliographie B. D. Ehrman, Les christianismes disparus. La bataille pour les Écritures: apocryphes, faux et censures (trad. J. Bonnet), Paris, Bayard, 2007. E. H. Pagels, Les évangiles secrets (trad. T. Kenec’hdu), Paris, Gallimard, 1982. François Bovon, Pierre Geoltrain et Jean-Daniel Kaestli (éds), Écrits apocryphes chrétiens, I-II (Bibliothèque de la Pléiade 442 et 516), Paris, Gallimard, D. Côté, Le thème de l’opposition entre Pierre et Simon dans les Pseudo-Clémentines (Collection des Études augustiniennes. Série Antiquité 167), Paris, Institut d’Études augustiniennes, 2001. P.-E. Dauzat, Judas. De l’Évangile à l’Holocauste, Paris, Bayard, 2006.

8 1. Dr. ’ish Bartota and Mr. Iscariot
Dans la littérature judéo-chrétienne et chrétienne épiscopale, une diabolisation in progress: «Or Satan entra dans Judas, appelé Iscariote, qui était du nombre des Douze» (Luc 22,3). «Jésus leur répondit: “N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les Douze? Et l’un d’entre vous est un démon.” Il parlait de Judas, fils de Simon Iscariote; c’est lui en effet qui devait le livrer, lui, l’un des Douze» (Jean 6,70-71). «Au cours d’un repas, alors que déjà le diable avait mis au cœur de Judas Iscariote, fils de Simon, le dessein de le livrer…» (Jean 13,2). «Mais il (Judas l’Iscariote) dit cela non par souci des pauvres, mais parce qu’il était voleur et que, tenant la bourse, il dérobait ce qu’on y mettait» (Jean 12,6).

9 1. Dr. ’ish Bartota and Mr. Iscariot
Le Livre du coq, ou le recyclage orthodoxe de traditions polémiques d’origine judéo-chrétienne (vers n.è.): Le premier jour, le mercredi, Jésus et ses disciples se rendent au mont des Oliviers, où un rocher révèle de façon miraculeuse la trahison de Judas. Le lendemain, le jeudi matin, Judas se rend à Jérusalem afin de prendre un premier contact avec les autorités juives, et revient au mont des Oliviers accompagné d’un serviteur du grand prêtre. Jésus décide alors de partir pour Béthanie et d’y célébrer la Pâque chez Simon le pharisien et son épouse Akrosenna, que Pierre, Jacques et Jean sont chargés de prévenir. Dans l’après-midi, Jésus et ses disciples arrivent chez Simon et Akrosenna, où les rejoint Judas, qui avait été retenu par le portier Alexandre, rendu inquiet par de sombres présages. (…)

10 1. Dr. ’ish Bartota and Mr. Iscariot
Le Livre du coq, ou le recyclage orthodoxe de traditions polémiques d’origine judéo-chrétienne (vers n.è.): Lorsque Jésus déclare son intention de revenir au mont des Oliviers, Judas quitte précipitamment l’assemblée pour aller livrer son maître aux leaders religieux de Jérusalem; mais il est suivi à son insu par le coq cuisiné par Akrosenna, que Jésus vient de ressusciter. Le coq épie les faits et les gestes de Judas à Jérusalem: le traître couche avec sa femme, qui le conseille sur la façon de livrer Jésus à ses ennemis; il reçoit le prix de sa trahison et convient d’un signal pour remettre Jésus aux chefs juifs, dont l’un n’est autre que Saul de Tarse. Après être revenu à tire-d’aile à Béthanie et avoir fait le récit de ces événements à Jésus et aux disciples, le coq est envoyé aux cieux pour une durée de mille ans. (…) Jésus et ses disciples parviennent à Gethsémani, dans la vallée du Cédron (…). C’est à cet endroit même, à sept heures du soir, que Judas livre Jésus à Saul de Tarse et à ses sbires.

11 1. Dr. ’ish Bartota and Mr. Iscariot
Vers le milieu du Ve siècle n.è., Judas est dépeint comme un… avare maladif, obsédé sexuel, possédé par Satan, responsable de la mort du Fils de Dieu

12 1. Dr. ’ish Bartota and Mr. Iscariot
Heureusement il y a le Dr. ’ish Bartota! Dans les Toledoth Yeshu juives, Rabbi Yehuda ’ish Bartota engage un combat aérien avec le méchant magicien Jésus et parvient à l’abattre d’une drôle de façon. «Mesure pour mesure: qui veut voler comme un aigle mais n’est pas un aigle terminera son vol comme une poule.» (Jean-Pierre Osier, 1984) Dans une version araméenne, «le méchant Jésus se transforma en un coq qui partit s’établir sur la montagne du Carmel jusqu’à l’arrivée de Rabbi Judas le jardinier qui le saisit par la crête et l’amena devant Rabbi Yehoshuah ben Perahia» afin de le pendre et le crucifier.

13 1. Dr. ’ish Bartota and Mr. Iscariot
Who cares about (Judas and) those people? Dans la littérature gnostique chrétienne, Judas est présenté d’une façon beaucoup plus complexe et sophistiquée. Dans l’Évangile de Judas, c’est le disciple à qui ont été révélés tous les mystères du royaume de lumière, mais qui devra, malgré cela, accomplir la mission que le Christ lui a dévolue. Dans d’autres textes gnostiques (par exemple, la Première Apocalypse de Jacques), Jésus exprime son manque d’intérêt pour la responsabilité du peuple juif dans sa mort.

14 2. Simon le Magicien Depuis une tentative de corruption dans les Actes des apôtres (8,9-24), à l’affrontement avec Pierre à Rome dans les Actes de Pierre: Après le départ de Paul de Rome pour l’Espagne, Simon le Magicien arrive à Rome et trouble les chrétiens par ses miracles. À Jérusalem, le Christ apparaît à Pierre et lui apprend que la communauté romaine a succombé au charme de Simon. Pierre arrive en hâte à Rome et va reconquérir les fidèles par un grand concours de miracles, où Simon et lui rivalisent d’originalité. La lutte suprême a lieu sur le Forum où, après diverses merveilles, Simon s’envole vers le ciel. Mais il en retombe et meurt. C’est le triomphe pour Pierre; beaucoup de païens viennent à lui et adoptent la chasteté totale (…).

15 La chute de Simon le Magicien, cathédrale d’Autun (1125-1145)

16 2. Simon le Magicien L’adversaire et le contradicteur de Pierre tout au long du roman pseudo-clémentin (Homélies et Reconnaissances du Pseudo-Clément): Simon est à plaindre «de ce qu’il est devenu vase d’élection pour le Malin» (!). Ailleurs dans le roman, c’est la supériorité de la connaissance directe qu’a eue Pierre du Jésus historique qui est affirmée aux dépens des révélations et des visions dont se targue Simon. Le personnage de Simon a été réutilisé, au fur et à mesure, afin de réfuter, par son intermédiaire, les incarnations successives d’un paulinisme que les porteurs des traditions pseudo-clémentines jugeaient trop radical, à savoir, les théologies marcionite, gnostique(s), manichéenne, autres…

17 En conclusion Comment est-on passé du semblable à l’autre?
Certains ont opté pour des réfutations suivies ou des discours enflammés, d’autres ont choisi de réactualiser les récits fondateurs des origines chrétiennes en diabolisant de plus en plus les figures de Judas et Simon, emblématiques de ceux et celles – les juifs et les hérétiques – qui refusaient de se plier à l’autorité des Églises. Laquelle de ces stratégies a eu le plus d’impact sur la grande majorité des chrétiens? Pour le savoir, pensez au succès de la Légende dorée de Jacques de Voragine ou de The Passion of the Christ de Mel Gibson…


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