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Analyser les relations entre Etats et religions

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Présentation au sujet: "Analyser les relations entre Etats et religions"— Transcription de la présentation:

1 Analyser les relations entre Etats et religions
Réflexions et pistes de problématisation Jean François Hazoumé – Florence Laurent

2 Rappel : l’enseignement de spécialité se divise en 5 thèmes
Rappel : l’enseignement de spécialité se divise en 5 thèmes. Ici thème final du programme. Cela semble justifié par les difficultés inhérentes à ce type de thème et à la nécessaire maturité qu’il exige. Donc le placer en fin de progression peut sembler cohérent. Mais enseignants restent libres de construire la cohérence de leur progression

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4 Objectifs du thème : ➢ Analyser les faits religieux dans leurs rapports avec le pouvoir ➢ Analyser les faits religieux sur le plan institutionnel et géopolitique et non des pratiques individuelles ➢ Comprendre que les interactions entre le religieux et le politique sont anciennes ➢ Comprendre que la sécularisation est un mouvement localisé d’intensité variable

5 Analyser ? un verbe fort et polysémique. Verbe transitif (il a donc un objet. On analyse qq ch.) et un verbe d’action. Questionner, étudier, chercher, rechercher, définir, comprendre, observer, déduire, examiner, commenter, comparer, distinguer, relier, décomposer, considérer, expliquer, inventorier, hiérarchiser, classer, caractériser des phénomènes, en dégager l’essentiel, résumer, vérifier, critiquer. Analyse Sujet Approche descriptive Convoquer des faits, illustrer, décrire un phénomène, démontrer… Donc il s’agit d’une tâche complexe : on cherche à dégager des caractéristiques majeures d’un phénomène.

6 Rapports des faits religieux au pouvoir
Etat : Il s’agit d’un pouvoir souverain et institutionnalisé, mais aussi une organisation qui permet aux individus de vivre ensemble, qui les soude dans une collectivité politique Olivier Baud Religions double étymologie : relegere : cueillir, rassembler, religare : lier, relier. Syst de croyances et de pratiques relatives au sacré. ET Nécessairement en concurrence sur un point : Avoir un ascendant sur la vie collective. Échelle spatiale : Territoire souverain + Jeu RI Logiques spatiales à d’autres échelles. Ancrage spatial plus transnational pour certaines rel. national ou régional. Constructions anciennes pour la plupart. Construction récente Organisme qui détient le pouvoir et la législation qui émane de lui. Détient la souveraineté, la capacité de commander et qu’il détient seul Vocation à diriger ou à guider la vie des hommes. N’ont pas renoncé à peser sur le politique. Des institutions, des acteurs Rapports des faits religieux au pouvoir Donc on est après que l’Etat a défini la place du religieux et/ou que la religion a défini la place du politique. Liens de dépendance, de soumission, de solidarité, d’influences réciproques, d’interdépendance, d’intrication, de fusion, de séparation, de distinction institutionnelle.

7 Des questionnements afférents à l’ensemble du thème
Etat : Il s’agit d’un pouvoir souverain et institutionnalisé, mais aussi une organisation qui permet aux individus de vivre ensemble, qui les soude dans une collectivité politique Olivier Baud Religions Syst de croyances et de pratiques relatives au sacré. ET Rapports des faits religieux au pouvoir Relations institutionnelles et géopolitiques Le pouvoir comme domination (dimension verticale du pouvoir). Le pouvoir s’exerce par… L’organisation ? Les instruments ? L’idéologie ?Les formes de contrainte et de légitimité ? Les pratiques du pouvoir ? Les contestations du pouvoir ? Le pouvoir comme régulateur et arbitre / magistère religieux Le pouvoir comme réponse aux demandes des religions dominantes, des minorités. Protection ou non. Le pouvoir comme créateur d’un ordre politique et social mais aussi comme une construction sociale Dimension relationnelle du pouvoir. Il s’exerce sur… La territorialisation ? Les relations entre pouvoir central et ses périphéries ? Les modes de régulation des rapports entre pouvoir et société ? Les réponses aux demandes des minorités D’après une diapositive de formation de Julien Ebersold et avec son aimable autorisation Le pouvoir comme un espace social de compétition et de conflit (sociologie des acteurs et sociologie du conflit) Dimension interactionnelle. Le pouvoir est exercé par… il est le résultat de … Les acteurs ? Les relations sociales au sein des élites ? Les modes de régulation des élites ? Les stratégies des acteurs ? Les formes de concurrence entre les acteurs ? Le pouvoir comme stratège dans un jeu de rapports de force entre acteurs. Des questionnements afférents à l’ensemble du thème D’après une diapositive de formation de Julien Ebersold et avec son aimable autorisation

8 Rapports des faits religieux au pouvoir
Etat : Il s’agit d’un pouvoir souverain et institutionnalisé, mais aussi une organisation qui permet aux individus de vivre ensemble, qui les soude dans une collectivité politique Olivier Baud Religions Syst de croyances et de pratiques relatives au sacré. ET Rapports des faits religieux au pouvoir Relations anciennes Axe 1 : Pouvoir et religions : des liens historiques traditionnels Problématique : question de l’articulation des pouvoirs politiques et religieux entre eux. Quels types d’interactions ? en Occident : Séparation du pouvoir politique et religieux opéré par le christianisme dès le Ier siècle. Mais nature même de la séparation est à interroger ? Au IXe siècle, jeu de pouvoir complexe : deux pouvoirs distincts mais alliés. en Orient : intrication du politique et du religieux. Selon des modalités différentes : empire byzantin et califat abbaside. Avoir conscience - que l’étude comparée des religions est née en occident avec un regard occidental. Classe et hiérarchise selon ce regard : polythéismes, monothéismes, séparation du temporel et du spirituel. Dans le cas de l’Inde par exemple cela peut être une grille infructueuse. - Ce qui est immuable n’a cessé de se transformer.

9 Penser les inscriptions temporelles
mondial Dimension spatiale international régional Local Temps court Temps moyen Temps long Dimension des temporalités Evénements clés, tendances Histoire Évolutions, Ruptures Permanences Interactions Effets de mémoire en histoire Actualité Héritages

10 Rapports des faits religieux au pouvoir
Etat : Il s’agit d’un pouvoir souverain et institutionnalisé, mais aussi une organisation qui permet aux individus de vivre ensemble, qui les soude dans une collectivité politique Olivier Baud Religions Syst de croyances et de pratiques relatives au sacré. ET Rapports des faits religieux au pouvoir Veiller à la définition / aux définitions Sécularisation : mouvement localisé d’intensité variable Axe 2 : Etats et religions : une inégale sécularisation. Laïcité et sécularisation Processus de sortie de religion Variété des situations Pas de vision téléologique. Où le présent serait expliqué par la nécessité d’une cause finale (le télos) : qui considérerait avec le marxisme et la sécularisation que l’évolution vers la modernité entrainerait nécessairement une sortie de religion ou une atténuation de l’influence des religions sur l’organisation de la vie collective. Interroge : « le retour du religieux » ? Ont évolué dans le temps. Pas de regard figé sur une période. Pas d’anachronisme, pas de discours téléologique.

11 Enjeux épistémologiques
La question des relations entre Etats et religions traverse l’ensemble du champs historique de l’antiquité à nos jours. Cette question est particulièrement saillante dans la réflexion historiographique française mais ne saurait s’y limiter. C’est un sujet d’étude particulièrement intéressant car il s’inscrit à la fois dans le temps mais aussi dans l’espace. La relation entre Etats et religions est un carrefour pour mesurer les interactions entre histoire, géographie, science politique et la géopolitique.

12 Pistes bibliographiques pour le thème 5
René Rémond, Religion et société en Europe : La sécularisation aux XIXe et XXe siècles ( ), 2001 Jean Baubérot, Les Laïcités dans le monde « Que sais-je ? », 2009

13 Marcel Gauchet, La religion dans la démocratie, 1998
Franck Tétard, Atlas des religions, 2015

14 Questions internationales N° 95-96, Le réveil des religions, 2019
Ouverture – La religion comme identité et comme contrainte (Serge Sur) Religions, Etats et droits de l’homme (Jean-Paul Willaime) Nation, nationalisme et religion (Alain Dieckhoff) Politique et religion : une relation recomposée (Philippe Portier) Les modèles de laïcité en Europe (Roseline Letteron) Religions et relations internationales : des affinités électives ? (Franck Tétart) Religions et économie : la part bénite (Philippe Simmonot) Persistance des religions et nécessité de relire l’Histoire (entretien avec Pierre Morel) L’influence de la papauté (François Mabille) Les Etats européens et la sécularisation des religions (François Foret) Jihad et takfirisme : des guerres entre musulmans (Marc-Antoine Pérouse de Montclos) Entre stratégie et religion : la rivalité Arabie saoudite-Iran (Jean-Paul Burdy) Le judaïsme et Israël dans les relations internationales (Corinne Mellul) L’Inde de Narendra Modi ou l’hindutva au pouvoir (Isabelle Saint-Mézard)

15 L'Enjeu mondial. Religion & politique, Alain Dieckhoff, Philippe Portier, septembre 2017
L'INÉGALE GLOBALISATION DU RELIGIEUX La naissance d'un catholicisme global L'évangélisme, nouveau tiers état du christianisme ? Le politique et le saint, régir l'islam de la marge L’Inde, gourou du monde ? Question religieuse et défis régionaux en Asie du Sud-Est Judaïsme ou judaïsmes ? Le syncrétisme brésilien face au nouveau marché du religieux La croissance des sans-religion aux États-Unis LE NATIONALISME RELIGIEUX Nationalisme et religion en Israël L’Inde en route vers la démocratie ethnique La nouvelle Turquie d’Erdoğan, entre islamisme et nationalisme La doukhovnost dans la Russie postsoviétique

16 L'Enjeu mondial. Religion & politique, Alain Dieckhoff, Philippe Portier, septembre 2017
LE RELIGIEUX DANS LES AFFAIRES INTERNATIONALES Les dieux en guerre malgré eux ? Le Saint-Siège, weak state et soft power La défense de la liberté religieuse sur la scène internationale L’ONU, un forum privilégié pour les groupes religieux LES ÉTATS ET LA RELIGION Les régimes de laïcité en Europe La laïcité au Canada-Québec La conversion capitaliste des morts en Bulgarie L’Arabie Saoudite, un État prosélyte Quand l’islam est religion d’État Les politiques religieuses de la Chine postmaoïste

17 L'Enjeu mondial. Religion & politique, Alain Dieckhoff, Philippe Portier, septembre 2017
UN RELIGIEUX REMOBILISÉ EN EUROPE ? Partis politiques et religions aux Amériques et en Europe La conscience en politique Politique et religion en Pologne DES VIOLENCES RELIGIEUSES ? Ressorts internes et externes du conflit entre sunnites et chiites Les métamorphoses du djihadisme Les minorités chrétiennes au Proche-Orient Violence, militantisme et bouddhisme en Birmanie Le pluralisme religieux en Afrique subsaharienne

18 Ressources numériques
/ressources-pour-le-lycee-gt/ressources-programmes-1ere-specialite-hggsp

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20 L’introduction : partir d’un ou plusieurs faits d’actualité
« Dégager les enjeux du thème par l’observation critique d’une situation actuelle » Nécessité de s’inscrire dans l’actualité. Accroche : On peut choisir une situation de crise : Ouïghours en Chine, Rohingyas en Birmanie. Partir d’exemples exige de réfléchir à ce que l’on veut montrer et démontrer.

21 Variété, pluriel, pas de démarches modélisantes.
Ce qui n’empêche pas bien sûr de créer des catégories pour élaborer une typologie, mais elles doivent être discutées. Liberté de conscience : droit humain fondamental. Englobe liberté religieuse. Nombreuses atteintes. Quelles sont les formes de ces atteintes ? Se garder de ne choisir qu’un exemple qui serait un « modèle ». Ex : « modèle » français de la laïcité. Positionnement des Etats face aux incroyants : Encouragement, indifférence, tolérance, efforts de conversion, discriminations, contraintes. Faire comprendre que les relations entre Etats et religions sont souvent le résultat d’un processus normatif, donc juridique. Ce processus n’est figé ni dans le temps, ni dans l’espace Nécessité d’un regard qui se garde de tout jugement. D’ailleurs le programme ne cesse de répéter dans ses objectifs la nécessité d’analyser et de comprendre. Positionnement des rel vis à vis des croyants ? Jusqu’où fixer les exigences vis à vis des obligations, des rites. Positionnement vis à vis du prosélytisme, de l’apostasie ? Variables selon objectifs assignés. Verbe analyser doit vraiment l’emporter.

22 Proposition de mise en œuvre.
Introduction 4 heures. Accroche : On peut choisir une situation de crise : Ouïghours en Chine, Rohingyas en Birmanie. PB : La variété des relations qu’entretiennent Etats et religions dans le monde permet-elle le respect des libertés de conscience et de religion ? Qui domine les relations des Etats ou des religions à l’échelle mondiale ? Sur quels présupposés sont fondées ces relations ? Orientations pour la mise en œuvre du thème Il faut s’appuyer sur la confrontation des textes constitutionnels ou institutionnels et la réalité à travers des exemples concrets. A travers ces exemples on pourra élaborer une typologie des relations Etats/religions

23 Franck Tétart, Atlas des religions, passions identitaires et tensions géopolitiques, Paris, Autrement, 2015

24 Franck Tétart, Atlas des religions, passions identitaires et tensions géopolitiques, Paris, Autrement, 2015

25 Belin 2019

26 Hachette, 2019

27 Hatier, 2019

28 Magnard 2019

29 Nathan, 2019

30 Des cartes pour comprendre les relations de natures différentes entre Etats et religions
Manuels Sources Titres Items des légendes Belin Source : Pew research center et ONU. Les liens entre Etat et rel dans le monde Religion d’Etat religion reconnue ou favorisée Séparation officielle entre Etat et rel d’après la Constitution Etats hostiles à la religion Hachette Source Pew Research center, 2018 et Uscirf, 2017 Un statut des religions variables selon les Etats Religion officielle Religion conservant une place prééminente Etat laïque Etat hostile aux religions items / figurés ponctuels : Etat théocratique Etat ayant des lois sanctionnant le blasphème Hatier Source : Pew Research center, oct 2017 Une petite majorité d’Etats indifférents à la religion Religion officielle ou religion d’Etat Religion favorisée dans les faits Aucune religion reconnue ou favorisée Hostilité aux institutions religieuses Magnard Carte par plage et figurés ponctuels. Pew Research Center, 2017 Etats et religions aujourd’hui Religion favorisée Pas de religion officielle ou favorisée Hostilité envers les institutions religieuses Items / figurés ponctuels : Violences exercées par le pouvoir à l’égard d’un ou plusieurs groupes religieux. Tensions interreligieuses, laïcité en débat et/ou communautés réclamant un exercice moins contraignant du principe de laïcité. Nathan carte par plage. Source : Questions internationales n° 95-96, IESR, Observatoire de la liberté rel. Relations entre religions et l’Etat dans le monde Etats théocratiques. Etats ayant une religion d’Etat Etats reconnaissants une ou des religions mais ne se revendiquant d’aucune Etats laïques. Ici typologies intéressantes mais doivent être sujet à discussion. Sur quels critères ces classements sont – ils opérés ? Données statistiques ne sont pas neutres. Sont un construit. Statisticien a opéré des choix. Question de la pertinence.

31 L’observatoire de la liberté religieuse dans le monde
Capture d’écran page d’accueil, 10 octobre 2019 Fiches pays très utiles pour aborder des situations concrètes. Confrontent législation et actualité des situations des différentes confessions.

32 Vers les axes… « Etudier le thème selon deux axes qui en précisent l’approche puis l’élargissent, dans le temps et dans l’espace, dans sa spécificité politique et dans ses dimensions géopolitiques ; ces deux axes font l’objet d’une problématisation au carrefour des champs disciplinaires ».

33 Axe 1 :« Pouvoir et religion : des liens historiques traditionnels »

34 Quels enjeux pour l’Axe 1 ?
Mettre en évidence le lien traditionnel existant entre les acteurs politiques et religieux dans le cadre spécifique du monde occidental et méditerranéen. Interroger les interactions entre ces deux formes de pouvoir à travers la question de l’interdépendance, de la soumission et des rivalités. Comprendre le rôle de la religion dans la construction de l’Etat traditionnel. Souligner la diversité des modèles observables. Rappeler que les Jalons 1 et 2 de l’Axe 1 ancrent un regard et contribuent à définir une tradition à laquelle pouvoirs politiques et religieux ne cesseront de se référer par la suite.

35 Problématique possible pour l’Axe 1 :
Comment qualifier les interactions entre pouvoir politique et pouvoir religieux au Moyen-Age (IXe-XIe s.)? Quels modèles découlent des relations complexes qui se développent dans des cadres géographiques et culturels spécifiques ? 

36 Axe 1 : « Pouvoir et religion : des liens historiques traditionnels » (6h)
Proposition de démarche pour l’Axe 1 : Un cours magistral dialogué pour mettre à disposition des élèves une trace écrite structurée dans la perspective de la réalisation d’une composition (épreuve terminale en fin de 1ère) + travail en groupe plus spécifique sur les Jalons (sous deux formes différentes en fonction de la variante Lycée 4.0) + réalisation progressive d’un schéma de synthèse sur les 3 modèles mis en évidence. Plan du cours dialogué I. En Occident médiéval : un modèle fondé sur une interdépendance forte où pouvoir politique et religieux restent cependant distincts. 1.Le pape et l’empereur : deux pouvoirs de même nature ? 2. S’allier pour affirmer et renforcer le pouvoir respectif de chacun. Cf. Jalon 1 : Le pape et l’empereur, deux figures de pouvoir : le couronnement de Charlemagne 3. Une nouvelle proximité source de rivalités. Réalisation de la partie 1 du schéma de synthèse II. En Orient : pouvoir et religion entre les mêmes mains ? 1. Un basileus qui domine le patriarche dans l’empire byzantin. => Cf. Jalon 2 : Pouvoir politique et magistère religieux : le calife et l’empereur byzantin au IXe-Xe siècle, approche comparée Réalisation de la partie 2 du schéma de synthèse 2. Un Calife qui cumule pouvoir politique et religieux en terres d’islam ? Cf. Jalon 2 : Pouvoir politique et magistère religieux : le calife et l’empereur byzantin au IXe-Xe siècle, approche comparée Réalisation d’une fiche de lecture sur l’article de Françoise Micheau « Le calife abbaside. Pape ou empereur ? », l’Histoire n°423 Réalisation de la partie 3 du schéma de synthèse

37 Jalon 1 : Le pape et l’empereur, deux figures de pouvoir : le couronnement de Charlemagne
Enjeux du jalon 1 : Charlemagne est une figure connue des élèves car c’est un acteur politique fréquemment convoqué pour illustrer la fonction monarchique (programme du cycle 2 et 3, avec la question de l’empire carolingien). L’analyse est la même pour la figure du pape qui n’est pas inconnue car elle aussi étudiée dans les programmes dès la 6ème avec la présentation des débuts du christianisme. Au cours de l’année de seconde avant la réforme ( ), les élèves ont déjà travaillé sur l’organisation de la chrétienté médiévale (même si le cadre chronologique diffère XI-XIIIe s.) Aider cependant les élèves à se mettre à bonne distance de la figure de Charlemagne largement reconstruite a posteriori (notamment dans le choix des sources qui nous invite à réfléchir aux enjeux historiographiques). De même, la figure du pape à l’époque carolingienne apparaît bien plus affaiblie qu’au Moyen Age central. Ce couronnement est bien documenté mais les sources abordent cet événement de façon très partiale. Le cadre plus général du Moyen Age est pertinent pour comprendre le caractère complexe de l’alliance entre pouvoir politique et pouvoir religieux dans un espace occidental encore en cours de christianisation au VIIIe-IXe s. (référence au cas saxon sous Charlemagne). Cette entrée permet un questionnement sur la distinction fondamentale entre pouvoir temporel et spirituel, les enjeux de définition du dogme et d’organisation des pratiques religieuses où pouvoir religieux et politique sont coproducteurs et/ou concurrents, l’interdépendance entre deux pouvoirs différents par nature, mais surtout de réfléchir à la question de la subordination de l’un à l’autre. Cette dernière question est centrale pour comprendre les rivalités de pouvoir en Occident à l’époque médiévale. Problématique possible du jalon 1 : « En quoi le couronnement de Charlemagne en l’an 800 (H) permet-il de comprendre les relations complexes entre pouvoir politique et religieux (SP) dans l’Occident médiéval ? Quel modèle spécifique (SP) cet événement (H) contribue-t-il a forgé dans un espace politique (G) en construction ? »

38 Proposition de mise en œuvre du Jalon 1 dans le cadre de l’Axe 1
Possibilité de partir d’un travail de recherche guidé par groupes afin de réaliser une mise en contexte rapide et faire le point sur les connaissances essentielles à maîtriser sur la figure de Charlemagne et la figure du Pape au IXème siècle. (Prévoir un corpus de cartes et de textes simples pour faciliter le cadrage dans le temps et dans l’espace). Ce travail donnera lieu à la production d’un court exposé oral (occasion de travailler la capacité « s’exprimer à l’oral » demandée par le cadrage de la matière). Ces recherches préliminaires permettront une mise en commun de la réflexion de chaque groupe (construction d’une frise chronologique et synthèse écrite). Puis mener une étude plus approfondie sur le couronnement de Charlemagne qui mettra en évidence les enjeux d’une alliance objective entre politique et religieux, contribuant ainsi à construire un modèle spécifique dans le cadre de la « traslatio imperii » et de la « renovatio imperii ». Le corpus documentaire devra veiller à mettre en évidence les différents points de vue autour de cet évènement, selon que les auteurs écrivent pour le pouvoir politique ou pour le pouvoir religieux (occasion de travailler la capacité « analyser, interroger, adopter une démarche réflexive » demandée par le cadrage de la matière). Au-delà de la portée symbolique et politique de l’événement, il faudra souligner que les sources relatant ce couronnement portent en elles les traces d’une rivalité réelle entre pouvoir politique et religieux dès l’époque carolingienne. Enfin, si le temps le permet, proposer aux élèves une démarche d’approfondissement personnel à travers l’étude de la chapelle palatine d’Aix-la-Chapelle. A partir d’extraits du documentaire Art stories, l’âme des monuments, chapelles de pouvoir, 2018 (consultable librement sur le site d’Arte), proposer une réflexion écrite sur un lieu patrimonial qui caractérise les liens étroits entre pouvoir politique et religieux matérialisés dans l’espace (Occasion de travailler la capacité « se documenter, travailler de façon autonome » demandée par le cadrage de la matière). => La mise en perspective de ce modèle à travers le couronnement de Charlemagne permettra de construire la première partie du schéma de synthèse.

39 Etudier le couronnement de Charlemagne comme évènement fondateur permettant de qualifier les relations entre pouvoir politique et religieux Fiche de travail pour les élèves : Problématique : Le couronnement de Charlemagne en l’an 800 : alliance ou rivalité entre l’empereur et le pape ? Capacité travaillée : « analyser, interroger, adopter une démarche réflexive »   A partir du corpus documentaire fourni, vous remplirez le tableau comparant les différentes sources relatives au couronnement de Charlemagne. En analysant les informations recueillies, quels éléments semblent communs entre ces différents récits ? Quelles sont les divergences ? Proposez des hypothèses pour expliquer ces divergences de récit. Rédigez une synthèse argumentée montrant que le couronnement de l’an 800 est le résultat d’une alliance entre le pape et l’empereur, tout en soulignant qu’il est également porteur de rivalités entre deux pouvoirs cherchant à s’affirmer.

40 Vie de Charlemagne, Eginhard, 820
Document 1 Vie de Charlemagne, Eginhard, 820 « Le dernier voyage qu’il fit eut encore d’autres causes. Les Romains ayant accablé de violence le pontife Léon III - lui crevant les yeux et lui coupant la langue - l’avaient contraint à implorer le secours du roi. Venant à Rome pour rétablir la situation de l’Église, qui avait été fort compromise par ces incidents, il y passa toute la saison hivernale. Et, à cette époque, il reçut le titre d’empereur et d’auguste. Il y fut tout d’abord si opposé qu’il affirmait ce jour-là, bien que ce fut celui de la fête majeure [Noël], qu’il ne serait pas entré dans l’église, s’il avait pu savoir à l’avance le dessein du pontife. Quant à la jalousie inspirée par le titre qu’il avait pris et l’indignation qu’en conçurent les empereurs romains [c’est-à-dire byzantins], il les supporta néanmoins, avec une grande patience et il eut raison de leur mauvaise volonté grâce à sa magnanimité [clémence, bienveillance, bonté], qui mettait en évidence sa grande supériorité. Il parvint, en leur envoyant de nombreuses ambassades et en leur donnant le nom de « frères » dans ses lettres, à vaincre finalement leur résistance […]. » Éginhard, Vie de Charlemagne, années 820, Éditions L. Halphen, Paris, 1938, p. 80.

41 Document 2 Le couronnement de Charlemagne d’après les Annales de l’abbaye de Lorsch, 803.

42 Document 3 Le couronnement de Charlemagne d’après le Liber Pontificalis, VIe-IXe s. Le Liber Pontificalis est un recueil de biographies de papes compilé entre le VIe et le IXe siècle par des clercs romains. « Vint le jour de la Nativité [naissance] de Notre Seigneur Jésus-Christ et ladite basilique du bienheureux apôtre Pierre les vit tous à nouveau réunis. Alors le vénérable et auguste Pontife, de ses propres mains, le couronna d’une très précieuse couronne. Alors l’ensemble des fidèles romains, voyant combien il avait défendu et aimé la Sainte Église romaine et son vicaire, poussèrent d’une voix unanime, par la volonté de Dieu et du bienheureux Pierre, porteur de la clé du royaume céleste, l’acclamation : « A Charles très pieux auguste, par Dieu couronné grand et pacifique empereur, vie et victoire ». Ceci fut dit trois fois devant la Sainte confession du bienheureux apôtre Pierre, tout en invoquant plusieurs saints, et par tous il fut constitué empereur des Romains. De suite après, le très saint évêque et pontife oignit d’huile sainte le roi Charles, son très excellent fils, ce même jour de la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ. » Liber Pontificalis, II, éd. et trad. par Mgr L. Duchesne, Paris, 1892, p. 8.

43 Le couronnement de Charlemagne d’après Les Annales royales, IXe s.
Document 4 Le couronnement de Charlemagne d’après Les Annales royales, IXe s. Les Annales royales sont rédigées à la Cour par l'archichapelain, qui est à la tête des clercs en charge des bureaux royaux et impériaux. Dans le prolongement de la tradition romaine, elles recensent les événements majeurs de la dynastie, dans l’ordre chronologique, année par année, d’où leur nom. « Au commencement du mois d’août, le roi vint à Mayence d’où il dirigea ses pas vers l’Italie […] et il se rendit à Ravenne avec l’armée. C’est là que fut organisée une expédition contre les habitants de Bénévent ; après une pause de huit jours, il se dirigea sur Rome et envoya l’armée avec son fils Pépin sur le territoire du Bénévent pour le piller. La veille du jour où il devait arriver à Rome, le pape Léon, accompagné des Romains, vint au-devant de lui jusqu’à Nomentum […] et il le reçut avec beaucoup de respect et d’égards […]. Ceci se passe le 8 des calendes de décembre. Sept jours après, le roi convoqua une assemblée où il fit connaître à toute l’assistance pourquoi il était venu à Rome ; ensuite il s’occupa tous les jours des affaires pour lesquelles il était venu. La plus importante et la plus difficile, et ce fut celle par laquelle on commença, était une enquête sur les accusations portées contre le pape. Personne n’ayant voulu faire la preuve de ces accusations, le pontife gravit l’ambon en portant l’Évangile, devant tout le peuple assemblé dans toute la basilique de saint Pierre l’apôtre et, après avoir invoqué la Sainte Trinité, il se disculpa par serment des accusations portées contre lui. […] Et il célébra la Nativité du Seigneur à Rome, et l’année changea et pris le numéro 801. Ce même jour très sacré de la Nativité du Seigneur, alors que, avant la messe, le roi, devant la confession du bienheureux apôtre Pierre, se levait, sa prière dite, le pape Léon posa la couronne sur sa tête et tout le peuple l’acclama : « A Charles auguste, par Dieu couronné grand et pacifique empereur des Romains, vie et victoire ». Et après les Laudes, il fut adoré par le successeur des Apôtres, à la manière des anciens princes ; et ayant abandonné le titre de patrice, il fut appelé empereur et auguste. Peu de jours après, il fit comparaître ceux qui, l’année précédente, avaient déposé le pontife.» Quellen zur karolingischen Reichsgeschichte, I, Berlin, 1960, p. 74, trad. Ch. De La Roncière, R. Delort, M. Rouche, L’Europe au Moyen Âge, Paris, I, p. 165

44 Vie de Charlemagne, Eginhard, 820 Document 2
Questions Document 1 Vie de Charlemagne, Eginhard, 820 Document 2 Annales de l’abbaye de Lorsch, 803. Document 3 Liber Pontificalis, IXe s. Document 4 Annales royales, IXe s. L’auteur de la source ? Contexte ? Eginhard, conseiller de Charlemagne ( ). Texte rédigé après la mort de l’empereur. Source proche du pouvoir politique. Reconstruction tardive de l’évt. Auteur anonyme mais source ecclésiastique (moines). Fondée en 746, L’abbaye de Lorsch est au cœur de l’espace rhénan contrôlé par Charlemagne. Le récit est relativement proche de l’évt. Plusieurs auteurs anonymes, compte tenu de la longue période considérée. Mais source proche du pouvoir pontifical du IXe s.. Texte issu de la cour impériale. Auteur anonyme mais La source est proche du pouvoir politique (archichapelain). Causes avancées pour justifier le couronnement ? Charlemagne est appelé pour venir au secours d’un pape extrêmement affaibli. Le sacre serait une sorte de récompense. La désignation de Charlemagne comme empereur est une décision prise par le pape, les évêques et le peuple chrétien. Le texte ne fait pas mention des causes précises. Mais les deux acteurs semblent entretenir de bonnes relations. Expédition militaire en Italie où Charlemagne semble devoir rétablir une situation instable. Le pape est contesté et accusé d’immoralité. Déroulement de la cérémonie ? Pendant la messe de Noël à Rome. Le titre impérial n’est pas revendiqué mais offert par « surprise » à Charlemagne. Pendant la messe de la Nativité (Noël). Il est sacré des mains même du pape. Pendant la messe de Noël, au sein de la basilique St Pierre de Rome. Le pape couronne Charlemagne qui est ensuite acclamé par le peuple romain. Rituel de l’onction à la fin du père et de son fils. Après avoir « juger » le Pape, il reçoit la couronne impériale pendant le messe de Noël. Quelle vision de Charlemagne ? Vision très positive : humble, protecteur de l’Eglise, fin diplomate avec les Byzantins Vision positive : il est un roi puissant qui contrôle de vastes territoires mais il est humble et soumis aux volontés de l’Eglise. Vision plutôt positive : Charlemagne accepte de recevoir la couronne des mains du pape. Il est soumis à l’Eglise et en respecte les rites. Vision très positive : Charlemagne est un chef de guerre mais respectueux et sage. Il est présenté comme celui qui rétablit la paix. Son image est très prestigieuse. Quelle vision du pape Léon III ? Vision assez négative : il est faible et menacé, présenté comme manipulateur Vision très positive : il est sage et possède l’autorité de désigner l’empereur. Le caractère rituel du sacre dépend de sa fonction. Vision positive : c’est lui qui agit et exécute les rites. Il légitime Charlemagne et sa dynastie. Vision assez négative : il est contesté et doit se disculper publiquement = signe de sa faiblesse. Après le couronnement, il doit se prosterner devant Charlemagne (proskynèse). Il est inférieur à l’Empereur.

45 Capacité travaillée : « se documenter, travailler de façon autonome »
Proposer aux élèves une démarche d’approfondissement personnel à travers l’étude de la chapelle palatine d’Aix-la-Chapelle Fiche de travail pour les élèves: La Chapelle palatine d’Aix: comment les relations entre pouvoir politique et religieux se matérialisent-elles dans l’espace monumental ? Capacité travaillée : « se documenter, travailler de façon autonome » A partir du documentaire Art stories, l’âme des monuments, chapelles de pouvoir, 2018, vous rédigerez une synthèse montrant que la Chapelle palatine d’Aix permet de comprendre l’alliance du pouvoir temporel et spirituel dans l’espace. La chapelle palatine d’Aix, Arte

46 Prolongement possible : La mémoire du couronnement de Charlemagne
Grandes Chroniques de France, enluminées par Jean Fouquet, Tours, vers Paris, BnF, département des Manuscrits, Français 6465, fol. 89v. (Second Livre de Charlemagne)

47 Pistes bibliographiques et ressources pour le Jalon 1 : « Le pape et l’empereur, deux figures de pouvoir : le couronnement de Charlemagne » Bibliographie Laurent THEIS, « Pourquoi s’est-il fait couronner empereur ? », L’Histoire n° 406, Charlemagne. Les habits neufs de l’empereur, décembre 2014. Wojciech FALKOWSKI et Yves SASSIER, Le Monde carolingien. Bilan, perspectives, champs de recherche, Turnhout, Brepols, 2009.

48 Robert FOLZ, Le Couronnement impérial de Charlemagne.
25 décembre 800, Paris, 1964, rééd. 2008, Gallimard (Coll. Les journées qui ont fait la France). L’introduction de Laurent THEIS est particulièrement utile. Jérôme BASCHET, La civilisation féodale, Paris, Aubier, 2004.

49 Sitographie Un podcast proposant une interview d’Arnaud FOSSIER. Utile pour faire rapidement le point sur les ambitions politiques de l’Eglise par rapport au pouvoir politique au Moyen-Age. D’autres liens très pertinents sur la page du site. L’exposition proposée par la BNF en 2009 : « Trésors carolingiens ». Site très utile dans le cadre d’une recherche autonome ou d’un travail spécifique Lycée 4.0. Le site d’Arte propose un très bon documentaire de 2018 dans la série Arts Stories, l’âme des monuments sur les chapelles de pouvoir (les chapelles palatines d’Aix et de Palerme en regard croisé)

50 Pouvoir et religion : des liens historiques traditionnels 3 modèles de relations produits de l’histoire : schéma de synthèse OCCIDENT temporel spirituel EMPEREUR PAPE Rivalité

51 Pouvoir et religion : des liens historiques traditionnels 3 modèles de relations produits de l’histoire : schéma de synthèse OCCIDENT temporel spirituel EMPEREUR PAPE Rivalité ORIENT temporel spirituel BASILEUS PATRIARCHE Domination

52 Contestation : oulémas, divisions religieuses, minorités religieuses
Pouvoir et religion : des liens historiques traditionnels 3 modèles de relations produits de l’histoire : schéma de synthèse OCCIDENT ORIENT temporel spirituel EMPEREUR PAPE PATRIARCHE BASILEUS Rivalité Domination TERRES D’ISLAM temporel spirituel CALIFE Cumul Contestation : oulémas, divisions religieuses, minorités religieuses

53

54 Axe 2 :«Etats et religions : une inégale sécularisation»

55 Quels enjeux pour l’Axe 2 ?
Mettre en évidence que le lien perçu comme « traditionnel » existant entre les acteurs politiques et religieux n’est figé ni dans le temps, ni dans l’espace. Faire comprendre la complexité de la notion de sécularisation à distinguer de la notion de laïcisation. Rappeler cependant que, si ce processus est dynamique, il n’est pas nécessairement « téléologique ». Montrer que ces transformations profondes peuvent conduire à des processus de séparation plus ou moins affirmés en fonction des espaces concernés. Mettre en évidence que ce processus de séparation peut faire l’objet de débat au sein des sociétés, voire parfois de contestation. Rappeler enfin que le législateur doit par conséquent régulièrement statuer afin de définir, ou redéfinir le cadre de ces interactions entre Etats et religions.

56 Problématiques possibles de l’Axe 2 :
Quels modèles de sécularisation peut-on observer dans le monde contemporain ?  Quels débats ce processus de sécularisation entraîne-t-il au sein des sociétés ? Cette remise en question marque-t-elle une redéfinition du lien entre Etats et religions dans les sociétés contemporaines ?

57 Axe 2 : « Etats et religions : une inégale sécularisation » (6h)
Problématiques possibles de l’Axe 2 : « Quels modèles de sécularisation peut-on observer dans le monde contemporain ? Quels débats ce processus de sécularisation entraîne-t-il au sein des sociétés ? Cette remise en question entraine-t-elle une redéfinition du lien entre Etats et religions dans les sociétés contemporaines ?» Plan du cours dialogué Introduction à partir d’une carte sur les relations entre les Etats et les religions dans le monde => mettre en évidence la diversité des cas de figure et montrer que le processus de sécularisation n’est pas uniforme I. Un modèle de « séparation » : la laïcité dans la société française. 1. Une vive opposition entre pouvoir politique et religieux après la Révolution française. 2. La loi de 1905, une loi d’apaisement ? Réalisation de la partie 1 du schéma de synthèse II. Un modèle de « contrôle » : la laïcité dans la Turquie de Mustapha Kemal. 1. Le premier Etat musulman laïque de l’histoire. => Cf. Jalon 1 : La laïcité en Turquie : l’abolition du califat en 1924 par Mustapha Kemal 2. Une religion soumise au pouvoir politique afin de servir la réforme de l’Etat. Fiche de lecture sur « La laïcité en Turquie », Matériau pour l’histoire de notre temps, n° 78  (Bozarslan) + Réalisation de la partie 2 du schéma de synthèse III. Un modèle de « reconnaissance » : faire coexister Etat et diversité religieuse aux Etats-Unis. 1. Une Liberté de conscience garantie malgré une omniprésence du religieux. => Cf. Jalon 2 : Etats et religions dans la politique intérieure des Etats-Unis depuis 1945 2. Des débats internes montrant les limites de ce modèle de reconnaissance. Préparer un grand oral : simulation d’un débat devant la Cour suprême + Réalisation de la partie 3 du schéma de synthèse Transition vers le travail conclusif

58 Enjeux du Jalon 1 : « La laïcité en Turquie : l’abolition du Califat en 1924 par Mustapha Kemal »
Mettre en évidence que l’arrivée au pouvoir de Mustapha Kemal entraîne l’abolition du sultanat et une profonde modification des équilibres anciens. Faire comprendre que Mustapha Kemal construit un projet global visant à moderniser la nouvelle nation turque sur un modèle occidental. Dans cette approche, la religion passée sous contrôle de l’Etat est perçue comme un « outil » au service du pouvoir. Souligner que le nouveau régime associe désormais l’identité turque à la religion musulmane et légitime ainsi son pouvoir auprès de populations peu sécularisées. Interroger les conséquences de ce changement de paradigme et en saisir les implications dans la longue durée.

59 Proposition de mise en œuvre sur le Jalon 1 : « La laïcité en Turquie : l’abolition du Califat en 1924 par Mustapha Kemal » Se documenter : Réaliser une fiche de lecture à partir d’un article spécialisé ou d’une émission de radio Bozarslan Hamit. La laïcité en Turquie . In: Matériaux pour l'histoire de notre temps, n°78, La laïcité, un enjeu sur la voie de l'émancipation humaine. pp Concordance des Temps, « Turquie : Heurs et malheurs de la laïcité », Ali Kazancigil, 20/07/2013

60 Enjeux du Jalon 2 : « Etats et religions dans la politique intérieure des Etats-Unis depuis 1945 » 
Mettre en évidence que dans le cadre américain, la séparation entre Etats et religions est inscrite dans les textes fondateurs. Faire comprendre que la liberté religieuse est cependant fondamentale dans une société marquée par un pluralisme religieux produit de l’histoire et de réalités contemporaines. Montrer que la confrontation de ces deux logiques a donné naissance à un processus original de « reconnaissance » où la question religieuse est encadrée mais cependant n’est pas évacuée du champ social. C’est ce que l’on désigne sous le terme de « religion civile ». Interroger cependant les limites de ce modèle face aux remises en cause juridiques qui se multiplient sous l’action de différents acteurs.

61 Proposition de mise en œuvre sur le Jalon 2 : « Etats et religions dans la politique intérieure des Etats-Unis depuis 1945 » S’exprimer à l’oral : préparer et présenter une argumentation devant la Cour suprême des Etats-Unis Enjeu : Examiner et trancher le cas de la croix de Bladensburg dans l’affaire opposant l’Association American Humanist à l’Etat du Maryland PB : En quoi l’affaire de la croix de Bladensburg illustre-t-elle les débats autour du modèle de laïcité américain ? Travail divisé en 3 groupes de recherche après présentation du problème : Groupe 1 : Les Juges de la Cour suprême Groupe 2 : l’Association American Humanist Groupe 3 : l’Etat du Maryland et la Légion américaine (association de vétérans) Objectif : Croiser différentes approches de la spécialité (Histoire, géographie, science politique) / Saisir le rôle et le fonctionnement d’un organe de justice régulateur de conflits juridiques / Mesurer les limites du modèle de laïcité aux Etats-Unis / Comprendre les oppositions dans une société peu sécularisée mais cependant marquée par une croissance des « sans-religion » / Favoriser la prise de parole orale autour d’une démarche construite et argumentée La Croix de la Paix à Bladensburg dans le Maryland. Source : Ouest-France.fr, le 03/11/2018

62 Groupe 1 : Les Juges de la Cour suprême
Recherche sur le fonctionnement et les missions de la Cour Suprême des Etats-Unis Travail sur le 1er amendement de la Constitution des Etats-Unis : sens, origines, implications juridiques… Groupe 2 : l’Association American Humanist Recherches sur l’association : son origine, ses buts, ses moyens d’actions, son financement A partir d’un corpus documentaire fourni, prélever les arguments qui justifient une action en justice d’après cette association Proposer un réquisitoire contre la Croix de Bladensburg (10 m) Groupe 3 : l’Etat du Maryland et l’association des Légionnaires (association de vétérans Recherches sur le Gouverneur de l’Etat du Maryland : nom, parcours politique… Recherches sur l’association des Légionnaires. A partir d’un corpus documentaire fourni, prélever les arguments qui justifient le maintien de cette croix à Bladensburg Proposer une plaidoyer devant la Cour suprême Vote des juges Conclusion en analysant la décision officielle rendue par la Cour suprême en 2019.

63 Etats et religions : une inégale sécularisation 3 modèles de laïcité : schéma de synthèse
Laïcité de séparation France Une société très sécularisée, une majorité de personnes se déclarant athées ou sans religion. Un Etat garantissant la neutralité religieuse depuis 1905, interdisant toute référence aux religions dans l’espace public, reléguées à la sphère privée.

64 Etats et religions : une inégale sécularisation 3 modèles de laïcité : schéma de synthèse
Laïcité de séparation France Une société très sécularisée, une majorité de personnes se déclarant athées ou sans religion. Un Etat garantissant la neutralité religieuse depuis 1905, interdisant toute référence aux religions dans l’espace public, reléguées à la sphère privée. Laïcité de contrôle Turquie Une société peu sécularisée, religieusement assez homogène (majorité musulmane) Un Etat qui encadre fortement la religion dominante depuis les réformes kémalistes. Utilisation de la religion par l’Etat comme facteur d’unification.

65 Laïcité de reconnaissance
Etats et religions : une inégale sécularisation 3 modèles de laïcité : schéma de synthèse Laïcité de séparation Laïcité de contrôle France Turquie Une société très sécularisée, une majorité de personnes se déclarant athées ou sans religion. Un Etat garantissant la neutralité religieuse depuis 1905, interdisant toute référence aux religions dans l’espace public, reléguées à la sphère privée. Une société peu sécularisée, religieusement assez homogène (majorité musulmane) Un Etat qui encadre fortement la religion dominante depuis les réformes kémalistes. Utilisation de la religion par l’Etat comme facteur d’unification. Laïcité de reconnaissance Etats-Unis Une société peu sécularisée, marquée par une grande diversité religieuse. Un Etat imposant théoriquement une stricte neutralité religieuse mais de nombreuses références religieuses dans la vie politique et publique. Remise en cause juridique croissante.

66 Première journée mondiale du Yoga en 2014, le Premier ministre indien Narendra Modi. Photo AFP/Prakash SINGH, Le dauphiné.com, 21/06/2015 F Laurent, Lycée M Yourcenar, Erstein

67 Bibliographie Michaël AMALADOS, « Inde : quelle laïcité? Etudes, SER, 2004/11, tome 401, P Rajeev BHARGAVA, Le sécularisme ou la version indienne de la laïcité, site mouvements.info, 31 mars 2014. Rajeev BHARGAVA, La spécificité de la laïcité à l’indienne, critique internationale, presse de Sciences Po 2007/2, n°35, p Christophe JAFFRELOT, L’Inde de Modi. National-populisme et démocratie ethnique, Paris, Fayard, 2019 Kamala MARIUS, L’Inde une puissance vulnérable, Clamecy, Bréal, 2019 Isabelle SAINT MÉZARD, Atlas de l’Inde, une nouvelle puissance mondiale, Paris, Autrement, 2016 Charlotte THOMAS, Pogroms et ghetto. Les Musulmans dans l’Inde contemporaine, Paris, Khartala, 2018.

68 Ressources audio Florian DELORME, 21/11/2018, Pouvoirs et religions les liaisons dangereuses : L’Hindouisme est-il un nationalisme ?, France Culture : cultures du monde, Paris, France. Invités Christophe JAFRELOT et Charlotte THOMAS. Florian DELORME, 16/10/2019, Asie, les nouveaux hommes forts. Episode 3 : Narendra MODI : le gourou du nationalisme hindou. cultures du monde, Paris, France. Invités Jean Joseph Boillot économiste et Charlotte Thomas, historienne. Ressource vidéo … à venir : Excellente conférence de Mme Aminah MOHAMMAD ARIF, Etat et religion en Inde, lors des formations nationales sur les nouveaux programmes. Des captations vidéos devaient suivre, qu’à cette date (21 octobre 2019) nous attendons encore.

69 Objet de travail conclusif Etat et religion en Inde
Etat et religions : « sécularisme » et dimension politique de la religion. Les minorités religieuses. Des enjeux géopolitiques : l’Inde et le Pakistan. Quelle est la singularité indienne ? Très importante pluralité religieuse et ethnique. Pluralité au sein de chaque groupe par caste, par affiliation idéologique. 6 fois la Frce, 1,32 Milliard d’hab, 1/6 ème humanité. 29 Etats, 7 territoires. Sté peu sécularisée. Peu de refoulement du religieux dans la sphère privée. « l’Inde baigne dans le divin » K Marius. Histoire de l’Inde marquée par la partition de l’Inde et du Pakistan. Violence inouïe. D ’après le recensement de 2011, census of India Pakistan : on ne peut passer outre la question religieuse. Etat musulman. Inde : Sécularisme vu comme condition de survie du pays minorités20% Musulmans : 184 millions

70 Isabelle SAINT MÉZARD, Atlas de l’Inde, une nouvelle puissance mondiale, Paris, Autrement, 2016

71 Etat et religions en Inde :
1400 av J.-C : transcription des 1ers Védas Akbar Nehru Modi 1000 500 J.-C 1500 2000 1526 : Babur fonde l’empire Moghol VIe siècle av J.C : Naissance Bouddhisme Jaïnisme Islam pénètre en Inde 1947 : Partition Inde Pakistan Colonie britannique Brahmanes supérieurs en théorie mais roi associé aux brahmanes s’est rendu autonome. Empire Moghol Union indienne Interdépendance : roi a assis son autorité grâce aux brahmanes et brahmanes bénéficiaient du roi. Dynasties hindoues et bouddhistes Gupta IVe et Ve siècle : Age d’or des Gupta Apparition sikhisme (1469) Accommodation religieuse Droit progressivement sécularisé Islam ne régit pas la conduite du gouvernement 1799 Arrivée des Européens (1510)

72 « Secular » Terme introduit dans la Constitution en 1975
Mais liberté de conscience et de culte affirmée dès 1950 1. Sécularisme : égale bienveillance de l’Etat à l’égard de toutes les religions Interdit toute discrimination Aucune religion officielle n’émerge. Garantit accès au lieu de culte de son choix Droit pénal le même pour tous Art 25 très important : chacun est libre mais ne doit pas aller contre l’ordre moral. Lib de conscience. Les groupes religieux minoritaires ont leurs propres lois civiques. = Loi personnelle (Personnal Law). Règle le droit de la famille mariage, succession. Chaque rel a le droit d’avoir des institut° charitables, d’avoir ses biens, de les gérer et ses instut° éducatives. Religions ne doivent pas intervenir dans les affaires économiques sociales et politiques « Princip distance » : selon les problèmes l’Etat peut ou non intervenir. Laïcité indienne n’est pas antireligieuse, ni neutre face aux différentes religions, elle se veut positive vis à vis d’elles.

73 L’interprétation du drapeau indien : deux versions, deux visions de l’Inde.
Safran : le courage, le sacrifice et l’esprit de renoncement, Blanc : pureté et vérité Vert : Foi et fertilité Chakra bleu : la roue de la vie dans le mouvement et la mort dans la stagnation. Safran : Hindouism Vert : Islam Blanc : autres communautés religieuses.

74 Liberté religieuse principe le mieux respecté
2. Pratiques du sécularisme indien ? Liberté religieuse principe le mieux respecté Inde étend les dates de congés officiels de chaque religion aux autres religions. Pratique de la Sati interdite, Interdiction des temples aux intouchables et aux femmes est interdite. Discriminations fondées sur les castes sont interdites. Discrimination positive. Quotas pour les personnes issues des basses castes dans l’administration (du coup Etat entérine son appartenance à une caste). Divorce autorisé pour les femmes hindoues. Etat a eu un droit de regard sur l’administration de certains temples. Divorce autorisé pour les femmes hindoues interdiction du divorce musulman par le « triple talaq ». Constitution prévoit respect de 3 principes : ordre public, santé, justice. Donc l’Etat intervient pour défendre ces principes. Liberté individuelle dans un système politique pluraliste. Sécularisme s’est adapté à la pluralité religieuse et à l’injustice sociale Ingérence de l’Etat à des fins de justice sociale

75 Comprendre ce qu’est la diversité religieuse en Inde
Comprendre ce qu’est la diversité religieuse en Inde. Nécessairement changer d’échelles. Opposer une homogénéité apparente à petite échelle à la complexité religieuse de l’Inde. À confronter aux résultats du recensement de Montée inquiétude nationalistes indiens face à la diminution de la proportion des hindous dans la société indienne passée sous la barre des 80 % à 79,8 % , stabilisation de la part des chrétiens (2, 3%), augmentation de la part des musulmans de 13,4 % en 2001 à 14, 2% en 2011. Minorités de Sikhs, Bouddhistes, Jaïns. Résultats Instrumentalisé par le BJP. Nombre d’Indiens 2001 : 1,071 milliard Nombre d’Indiens 2011 : 1,247 milliard

76 L’hindouité Base du nationalisme :
Naissance du RSS en 1925 en réaction aux émeutes musulmanes qui suivent l’abolition du califat en Les musulmans se mobilisent contre les britanniques pour défendre cette institution. Concept forgé en 1923 par un idéologue V.D. SAVARKAR dans un ouvrage : hindutva. Les hindous doivent reprendre leur destin en main face aux étrangers : les britanniques, mais aussi les musulmans et les chrétiens, qui ne partagent pas la la culture et la civilisation hindoues et n’appartiennent pas à la nation hindoue. Rejet de tout ce qui n’est pas hindou : capitalisme, communisme, christianisme, islam. Base du nationalisme : L’hindouité S’appuie sur le caractère sacré de la Terre. L’Inde est la seule terre sainte des hindous. Les chrétiens et les musulmans ont leur terre sainte ailleurs. Ils ne peuvent pas être complètement indiens S’appuie sur la valorisation de la langue, le sanskrit et l’hindi qui en découle et de l’histoire avec un âge d’or védique. La religion vient ensuite comme un habillage culturel. Conception raciale du peuple indien. Veulent une purification de la société. L’Inde ne peut se régénérer qu’en devenant une nation 100% hindoue.

77 Groupe ultra nationaliste hindou, de droite, paramilitaire.
RSS : (Rashtriya Swayamsevak Sangh), organisation volontaire nationale. Groupe ultra nationaliste hindou, de droite, paramilitaire. Aile politique : Soutient le BJP le Bharatiya Janata Party, Parti indien du peuple. Modi ancien permanent du RSS. Nébuleuse d’organisations : Syndicat ouvrier et étudiant très puissants. - Formations de propagandistes, Formations paramilitaires. Prône un durcissement face au Pakistan. Remise en cause des contre pouvoirs : médias, justice. Milices ultranationalistes L'aile santé du RSS propose un programme destiné à faire des bébés « personnalisés » et « parfaits ». Marginalisation des musulmans : ne sont plus présents dans l’administration, la police, l’arène politique. N’ont jamais été dans l’armée. Modi en est membre dès l’âge de 8 ans dans les structures du RSS. RSS matrice idéologique du nationalisme. Fondé sur le modèle des phalanges fascistes avec salut au drapeau et un entrainement militaire et surtout la nation indienne au cœur de la pensée. Seuls les hindous pensés comme de vrais hindous. Musulmans et chrétiens perçus comme des corps étrangers qui doivent soit se convertir soit quitter le territoire. Culte de la Nation il faut être prêt à un sacrifice personnel pour la Nation. Modi se demandait jeune s’il embrasserait une carrière religieuse. Auj se sent en mission pour sauver l’Inde. Au cœur du gouvernement actuel : majorité d’anciens membres du RSS. Un Illibéralisme qui remet en cause le sécularisme. Aujourd’hui il est délicat de s’afficher avec le RSS (assassin de Gandhi membre du RSS) mais il a pénétré l’appareil d’Etat.

78 Rassemblement du RSS dans le Kerala, 3/3/2017©Rajneesh Singh
Nombreuses démonstrations de force du RSS ces dernières années.

79 Daijiworld, média catholique indien.

80 Daijiworld, média catholique indien.

81 Remise en cause sécularisme
Réduire l’influence des 3 M : Macaulay, Marx et Madrasas (perçues comme lieux de contestation). Transformer l’identité hindoue : L’Inde est une nation hindoue : - Bonne tolérance pour les religions nées en Inde. - Il faut réduire l’influence des religions nées hors de l’Inde. Croyance que l’Inde est le berceau des grandes civilisations Transformation de l’identité indienne : privation de nationalité et de citoyenneté Réécriture de l’histoire : Historicisation des faits tirés de la mythologie : Khrisna. Idée qu’il n’y a pas eu d’invasion aryenne : les hindous sont les fils du sol. Exit Nehru des manuels scolaires du Rajasthan. Mais Savarkar y a fait son entrée. Moghols présentés comme des colons. Réappropriation territoriale : temples, certains quartiers, ghetto de Juhapura Macaulay, administrateur britannique qui voulait créer des élites indiennes anglicisées. Discriminations et Violences Soft Power : Calcul védique enseigné dans les universités Yoga élevé au rang de science Journée mondiale du Yoga Conversions forcées à l’hindouisme

82 Cette journée est avant tout une victoire diplomatique et politique pour Narendra Modi. Peu après son arrivée au pouvoir en mai 2014, il avait lancé cette initiative avec succès à l’Assemblée générale de l’ONU. La première journée mondiale du yoga a eu lieu dès l’année suivante. Pour ses détracteurs, c’est un moyen pour M. Modi et son parti de promouvoir subtilement l’hindouisation de la société indienne, un des piliers idéologiques de sa famille politique. Modi Glorifie la composante hindoue de l’Inde. Yoga a été une arme contre la domination coloniale. Enjeu montrer que les Occidentaux ont été supérieurs matériellement mais que les hindous sont supérieurs spirituellement.

83 Dès son arrivée au pouvoir, Modi a nommé un ministre du yoga
Dès son arrivée au pouvoir, Modi a nommé un ministre du yoga. = en fait une de ses priorités. Il communique sur le fait qu’il est un pratiquant, un yogi, convaincu. Cf : Marie Kock, journaliste autrice de Yoga : une histoire-monde : de Bikram aux Beatles, du LSD à la quête de soi : le récit d’une conquête. Capture écran 11 octobre 2019

84 Transposition pédagogique : Comprendre ce qu’est le sécularisme indien.
Partir d’extraits de la Constitution de Rappel du contexte. Comment s’exerce cette égale bienveillance à l’égard de toutes les religions ? Que prévoit la loi ? Un idéal du vivre ensemble. Un outil de pacification en cas de tensions religieuses. S’appuyer sur des exemples concrets : femmes hindoues peuvent entrer dans les temples. Confronter ces dispositions avec la remise en cause actuelle du sécularisme par le BJP de Modi au pouvoir. Poids du RSS et de ses officines. En comprendre les enjeux : montée du nationalisme indien. S’appuie sur le concept d’hindouité. Comprendre la notion de dimension politique de la religion.

85 Document 1 : extraits de la constitution indienne (amendée) du 26 janvier 1950
Premier amendement : «Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l’établissement [d’une religion particulière] ou interdise le libre exercice d’une religion, ni qui restreigne la liberté de la parole ou de la presse, ou le droit qu’a le peuple de s’assembler paisiblement et d’adresser des pétitions au gouvernement pour la réparation des torts dont il a à se plaindre. » Article 15 : « 1) L’État ne pratiquera pas de discrimination à l’encontre d’un citoyen sur la seule base de sa religion, de sa race, de sa caste, de son sexe ou de son lieu de naissance. [...] 5) Rien [...] ne peut empêcher l'État de prendre des dispositions spéciales, au moyen de la loi, pour la promotion de toutes les classes sociales et éducatives de citoyens, de castes ou de tribus répertoriées dans la mesure où de telles dispositions spéciales se rapportent à leur admission dans des établissements d'enseignement, notamment les établissements d'enseignement privé, qu'ils soient subventionnés ou non par l'État, autres que les établissements scolaires de la minorité visée au paragraphe 1 de l'article 30. » Article 16 : « 1) Nul citoyen ne se verra interdire l’accès à un emploi public ou à une charge publique.2) Nul ne sera pénalisé à cet égard en raison de sa religion ou de sa race. » Article 25 :« 1) Chacun a droit à la liberté de conscience et a le droit de professer, de pratiquer et de propager librement la religion.2) Rien dans l’article 25 alinéa 1 n’interdit à l’État d’adopter des lois [...] visant à obliger les institutions religieuses hindoues à caractère public à s’ouvrir à toutes les classes et sections de la population hindoue ». Article 27 : « Nul n’est contraint de payer un impôt dont le but serait spécifiquement de pourvoir aux dépenses [...] d’une religion ou d’une Église (denomination) ». Article 28 : «1) Il ne sera dispensé aucune instruction religieuse dans les établissements d’enseignement entièrement financés sur fonds publics. 3) Nulle personne fréquentant un établissement d’enseignement [...] ne sera forcée d’assister à un cours d’instruction religieuse ou à un culte qui pourrait se tenir dans cet établissement ». Article 29 :« 2) Aucun citoyen ne peut se voir refuser l'admission dans un établissement scolaire tenu par l'État ou subventionné à même les fonds publics uniquement pour des raisons de religion, de race, de caste ou de langue. » Article 30 :« 1) Toute minorité, par sa religion ou par sa langue, a le droit de créer et d'administrer les établissements scolaires de son choix. [...]2) Au moment d'accorder son aide à des établissements scolaires, l'État ne doit pas faire preuve de discrimination à l'endroit de quelque établissement scolaire que ce soit, sous prétexte qu'il est administré par une minorité religieuse ou linguistique. »

86 Comprendre le sort réservé aux minorités religieuses
Comprendre le sort réservé aux minorités religieuses. Distinguer sort des chrétiens, des musulmans et des athées, des autres minorités rel. Confronter les dispositions du sécularisme indien avec sa remise en cause actuelle du par le BJP de Modi au pouvoir. En faire comprendre les enjeux : montée du nationalisme indien. S’appuie sur le concept d’hindouité. Comprendre la notion de dimension politique de la religion : Une ethnicisation de l’hindouisme au profit du nationalisme Une instrumentalisation des outils du pouvoir au profit d’une idéologie. Des discriminations et des violences à l’égard des minorités religieuses utilisées pour cimenter le nationalisme.

87 Le ghetto de Jupurpa créé après le pogrom antimusulman de 2002
Ici piste pédagogique : choisir de faire travailler les élèves en groupe sur des dossiers documentaires constitués par les élèves, sur la façon dont le pouvoir instrumentalise les questions religieuses pour asseoir son emprise. Pistes thématiques : Le projet de changement de nom de la ville sainte d’Allahabad. 1er lieu de pèlerinage au monde pour la fête du Kumbh Mela de « la cruche ». Le conflit autour de la construction du temple d’Ayodhia en Inde du Nord sur les ruines de la mosquée de Babri détruite en Lieu de naissance supposé du dieu Ram. Le ghetto de Jupurpa créé après le pogrom antimusulman de 2002 La réécriture de l’histoire : effacement du rôle des empereurs Moghols, du rôle de Nehru. Les lois anti conversion prises dans 8 des 29 Etats de l’Union indienne. Poids de la Cour Suprême de l’Inde. La privation de nationalité lors d’opération de recensement. Les attaques contre les chrétiens et les musulmans qui transportent du bétail, consomment du bœuf. La reconnaissance du Yoga comme patrimoine mondial de l’humanité. Outil politique. L’assassinat de trois intellectuels athées. Disparition du Taj Mahal des guides touristiques de l’Uttar Pradesh. Isabelle SAINT MÉZARD, Atlas de l’Inde, une nouvelle puissance mondiale, Paris, Autrement, 2016

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90 Pb professeur : Comment malgré un sécularisme ancré dans la Constitution indienne, l’Inde de Modi est elle en train d’ethniciser les religions au profit d’un projet politique nationaliste d’affirmation de l’hindouité ? Pb élève :   Comment l’Inde de Modi instrumentalise t-elle les questions religieuses pour mieux servir le projet politique de l’hindouité ?

91 22/02/2019, Dessin de Nicolas Vadot, dessinateur pour le Vif, En partenariat avec CartooningPeace.

92 Le Cachemire, « un insecte coincé entre deux éléphants » ?
Révocation surprise de l’autonomie constitutionnelle de la partie du Cachemire que l’inde administre le 5 août 2019.

93 Le 5 août, les autorités indiennes ont annoncé qu’elles retiraient à cet Etat indien, majoritairement musulman, son autonomie relative. La fin d'une certaine idée de l'Inde, à l'initiative du Premier ministre dit "ultra" nationaliste Narendra Modi. Entretien avec la chercheuse Charlotte Thomas. Le 5 août dernier, le premier ministre indien exécutait l'une des promesses de son programme de campagne et de celui de son parti nationaliste, le BJP: il mettait fin au statut d'autonomie relative dont jouit depuis 1947 cet immense territoire à majorité musulmane. Depuis, les communications et routes sont coupées et peu d'informations nous proviennent du Cachemire indien, hormis celles de quelques journalistes étrangers qui ont réussi à s'y rendre. Ils décrivent des manifestations réprimées et des habitants inquiets par une présence militaire menaçante. Petit à petit, les nationalistes hindous sont en train de remodeler l'Inde à leur image... « Dans la tête des pères fondateurs comme Nehru, lui-même d’origine cachemirie hindoue, l’inclusion de ce territoire à majorité musulmane était la mise en exergue du caractère séculariste de l’Inde. Aujourd'hui, le Premier ministre indien considère le statut spécial du Cachemire comme une aberration, niant l'unité indienne ». Charlotte Thomas

94 Des enjeux géopolitiques : Inde et Pakistan.
Géo histoire : exercice : Construction d’une carte conflit Inde Pakistan depuis 1947. Transferts de pop. Délimitation frontalières, lieux de tension, épisodes de tensions. Tensions spécifiques au Cachemire. Massacres. 3 guerres indo-pakistanaises. Construction de la légende. Items à prélever à partir de documents. Souligner le rôle des minorités indiennes dans le conflit indo – pakistanais.

95 Isabelle SAINT MÉZARD, Atlas de l’Inde, une nouvelle puissance mondiale, Paris, Autrement, 2016

96 Accommodement/tolérance
Conclusion : Etat et religions en Inde Accommodement/tolérance Sécularisme dans une société peu sécularisée : « Unie dans la diversité » Liberté de conscience Pouvoir et religions : des liens historiques traditionnels Rapports des faits religieux au pouvoir Relations institutionnelles et géopolitiques Tensions avec le Pakistan L’hindouisme est ethnicisé au profit du nationalisme Sécularisation : mouvement localisé d’intensité variable Remise en cause du sécularisme dans les faits

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