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Le modèle de la hâte au travail : stimulant ou épuisant ?

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1 Le modèle de la hâte au travail : stimulant ou épuisant ?
Serge Volkoff, CREAPT-CEE Journée de formation, « Risques psychosociaux au travail » Lyon, 27 novembre 2009 SMSTL 27nov09

2 L’entreprise innovante et « en réseau » (Boltanski, Chiapello, 1995)
« le temps des adjudants est passé » (Crozier, 1989) « la vision (…du « donneur de souffle ») confère du sens ; elle pointe l’avenir du doigt » (Crozier & Serieyx, 1994) « il faut apprendre aux géants à danser » (Moss Kanter, 1992) « au sommet d’une pyramide inversée, on trouvera les clients » (Tapscott & Carson, 1994) «  travailler en permanence à l’usine sera un cas limite » (Morin, 1994) « renonçons au partage entre l’homme professionnel et l’homme privé » (Serieyx, 1993) « celui qui saura maîtriser la plus grand variété de situations professionnelles et s’intégrer sans revendications dans des équipes de configurations diverses aura un avantage incontestable dans sa progression professionnelle » (le Saget, 1994) Dans leur ouvrage de 1995, « Le nouvel esprit du capitalisme », L.Boltanski et E.Chiapello analysent notamment les grandes thématiques de la littérature managériale dans les années ’90. Ces extraits montrent comment on tend à promouvoir une entreprise mouvante, où les dirigeants pensent sans cesse à l’avenir, et où le « bon » salarié est celui qui peut sans cesse passer d’un contexte de travail à un autre. SMSTL 27nov09

3 Une tendance avérée : le travail devient plus « hâtif »
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4 Différents types de contraintes simultanément
Contraintes « domestiques » Paysans, artisans,… Contraintes « industrielles » usines,… Commerces, services,… Dans ce schéma les flèches en traits pleins indiquent les contraintes traditionnellement associées à tel ou tel milieu professionnel. Les pointillés montrent que leur espace s’élargit au-delà de ce milieu : les contraintes « industrielles » s’étendent aux commerces et services, via notamment les dispositifs informatiques ; les contraintes « marchandes » pénètrent l’univers industriel, avec le juste-à-temps et la prééminence du « client » ; les contraintes « domestiques », de proximité et dépendance entre collègues, se répandent également avec la diffusion de modes d’organisation en petites équipes, et les formes d’évaluation qui les accompagnent. Contraintes « marchandes » SMSTL 27nov09

5 Toutes les formes de contraintes de rythme se développent (France, tous salariés)
Rythme de travail imposé par : Ces statistiques nationales étayent les analyses qui précèdent : chaque type de contrainte de rythme concerne une population croissante. SMSTL 27nov09 Source : Bué & col., 2007 enquêtes nationales sur les conditions de travail (France)

6 Mélange des contraintes temporelles et restriction des marges de manœuvre
Contraintes « industrielles »  Contraintes « marchandes » modérées fortes Quelles conséquences des cumuls de contraintes sur l’activité ? On peut distinguer quatre cas de figure, selon que les contraintes « industrielles » (ou « marchandes ») sont « modérées » (vs « fortes ») SMSTL 27nov09

7 Mélange des contraintes temporelles et restriction des marges de manœuvre
Contraintes « industrielles »  Contraintes « marchandes » modérées fortes Anticipations, Vérifications, Concertation, Apprentissages,… Si de part et d’autre les niveaux sont « modérés », de nombreuses stratégies de travail peuvent se développer. SMSTL 27nov09

8 Stratégies fondées sur la stabilité
Mélange des contraintes temporelles et restriction des marges de manœuvre Contraintes « industrielles »  Contraintes « marchandes » modérées fortes Anticipations, Vérifications, Concertation, Apprentissages,… Stratégies fondées sur la stabilité Si seules les contraintes « industrielles » sont durcies, le système est certes rigide, mais sa relative stabilité permet de déployer des formes d’anticipation, des stratégies efficientes fondées sur l’expérience. SMSTL 27nov09

9 Mélange des contraintes temporelles et restriction des marges de manœuvre
Contraintes « industrielles »  Contraintes « marchandes » modérées fortes Anticipations, Vérifications, Concertation, Apprentissages,… Stratégies fondées sur la stabilité Stratégies fondées sur les « temps creux » Si seules se renforcent les contraintes « marchandes », on verra alterner des périodes de pointe et des temps creux (selon par exemple la longueur d’une file d’attente d’usagers) ; il y aura donc des stratégies d’utilisation des temps creux, pour se reposer ou préparer la suite. SMSTL 27nov09

10 Travail dense, + imprévus
Mélange des contraintes temporelles et restriction des marges de manœuvre Contraintes « industrielles »  Contraintes « marchandes » modérées fortes Anticipations, Vérifications, Concertation, Apprentissages,… Stratégies fondées sur la stabilité Stratégies fondées sur les « temps creux » Travail dense, + imprévus Si les deux types de contraintes sont fortes, chacune d’elles déjoue les stratégies permettant de faire face à l’autre. L’imprévisibilité empêche d’anticiper, et la rationalisation industrielle restreint les temps creux. SMSTL 27nov09

11 La hâte au travail « potentialise » d’autres contraintes
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12 Changements dans le transport routier et efforts physiques des chauffeurs :
Efforts moindres : amélioration technique des cabines, et des dispositifs de chargement ou déchargement ; Efforts accrus : tâches hâtives, imprévues ; entraides moins disponibles ; On a ici un exemple de « ré-accentuation » des contraintes physiques sous l’effet de la « hâte », dans un milieu professionnel où pourtant les progrès techniques laisseraient espérer une pénibilité moindre. Source : Hamelin, 1998 SMSTL 27nov09

13 Les limites des « aides à la manutention » :
Un exemple sur l’usage des « lève-malades » Temps limité pour l’installation de l’appareil Faible utilisation du lève-malade Rationalisation des soins Recentrage de l’activité sur les gestes techniques Recherche du contact direct Cet exemple étaye la même idée que le précédent. Parfois les infirmières et aides-soignantes se servent peu des lève-malades, qui pourtant pourraient représenter un progrès du côté de leurs efforts physiques. Cela provient d’une part du fait que le lève-malade nécessite un temps d’installation, dans un contexte de rationalisation des soins qui laisse peu de marges. D’autres part, toujours en raison de cette rationalisation, les soignantes ont l’impression de sacrifier les composantes relationnelles de leur métier ; un lève-malade accentue cette « déshumanisation », alors qu’en prenant le patient dans leurs bras elles retrouvent un semblant de « contact humain ». Moins de relations avec les patients Source R.Villatte, 1993 SMSTL 27nov09

14 La hâte au travail : des effets « dispersés » sur le mal-être
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15 L’effet de la hâte au travail sur la consommation de somnifères ou de tranquillisants : cela dépend de l’âge (n = femmes en emplois administratifs, dans l’enquête Estev) Ce résultat, extrait d’une enquête interprofessionnelle sur « Santé, Travail et Viellissement », montre que la hâte au travail s’accompagne d’un surcroît de consommation de médicaments à visée psycho-active chez les employées quinquagénaires, mais non chez les « quadras ». Les effets de la pression temporelle sur la santé apparaissent donc différenciés selon l’âge. Source : Buisset & col., 2001 SMSTL 27nov09

16 Faire du dépistage pendant les soins physiques
Expérience et gestion des contraintes de temps chez des aides-soignantes à domicile Faire du dépistage pendant les soins physiques Choisir le moment des conversations personnelles Susciter la collaboration des patientes Choisir les « bons » éléments d’autonomie de leur part Réaménager l’ordre des visites Un autre facteur de « dispersion » des effets de la hâte est que celle-ci donne lieu à des stratégies de travail très personnelles, nourries de l’expérience de chacun. Dans l’exemple présenté ici, les aides-soignantes à domicile (quinquagénaires, expérimentées) choisissent de prendre un temps de conversation avec certaines patientes, en début de visite, donc en « perdant » quelques minutes…amplement compensées ensuite par la qualité de la coopération que va offrir la patiente elle-même, rassurée et « remise dans la réalité » grâce à cet échange – il s’agit de patientes présentant par exemple des débuts de démence sénile. Source : Cloutier & col., 1998 SMSTL 27nov09

17 en quelles occasions peut-on redonner,
à ces problèmes vécus comme « individuels », une perspective collective ? SMSTL 27nov09

18 (quelles occasions de poser les problèmes collectivement ?) a) la RTT…?
Une enquête consécutive à la mise en place de la RTT a montré que 42% des salariés, dans les entreprises concernées, disaient avoir ensuite moins de temps pour faire les mêmes tâches. Ce résultat, et les autres présentés ici, permettent de considérer que ces mesures auraient eu des conséquences plus fastes si les questions d’intensité du travail avaient pu être posées, négociées, et maîtrisées à cette occasion. Source Estrade, Meda, Orain, 2001 SMSTL 27nov09

19 (quelles occasions de poser les problèmes collectivement
(quelles occasions de poser les problèmes collectivement ?) b)- les TMS…? Ce constat bien connu appelle peu de commentaires : l’explosion des troubles musculo-squelettiques (tendinites,…) dans les pays industrialisés au tournant des années 2000 est analysé, par de nombreux auteurs, comme l’un des rares symptômes collectifs de l’intensification du travail Variation des MP, tableau 57 (Cnam-TS) SMSTL 27nov09

20 (quelles occasions de poser les problèmes collectivement
(quelles occasions de poser les problèmes collectivement ?) c)- le vieillissement des salariés…? Que les comportements de cessation d’activité restent inchangés (courbe du bas) ou que ces cessations se retardent suite aux réformes des retraites (courbe du haut), la proportion de quinquagénaires – et jeunes sexagénaires – dans la population active va continuer de croître, bien sûr plus fortement dans la deuxième hypothèse. Or la hâte au travail compromet la mise en œuvre des stratégies que les travailleurs vieillissants mettent en œuvre grâce à leur expérience. L’évolution démographique justifierait donc une réflexion sur les modèles d’organisation du travail. Source : D.Blanchet, 2002 SMSTL 27nov09

21 Quatre grands modèles d’organisation :
(quelles occasions de poser les problèmes collectivement ?) d)- la construction européenne…? (1/2) Quatre grands modèles d’organisation : « organisations apprenantes » : forte autonomie, apprentissages fréquents, travail complexe et collectif « organisations en lean production » : rotation des tâches, normes de qualité, flux tendus « organisations tayloriennes » : tâches répétitives, faible contenu cognitif « organisations de structure simple » : travail peu formalisé, supervision directe par la hiérarchie ou l’employeur Les modèles d’organisation du travail dans les entreprises européennes ont pu être catégorisés, d’après les enquêtes internationales, selon quatre types dominants, présentés ici…(voir diapositive suivante) (Source : Valeyre, Lorenz, 2004) SMSTL 27nov09

22 (quelles occasions de poser les problèmes collectivement
(quelles occasions de poser les problèmes collectivement ?) e)- la construction européenne…? (2/2) Et l’on constate que la France fait partie des pays où le modèle « lean », largement fondé sur le travail « hâtif », est très développé. La construction européenne pourrait fournir l’occasion de réfléchir aux évolutions possibles, pour se rapproche notamment des organisations « apprenantes » qui prédominent en Europe du nord. Source : Valeyre, Lorenz, 2004 SMSTL 27nov09

23 Un manifeste européen pour le « travail soutenable »
Les “Sustainable Work Systems“ sont fondés sur l’idée d’une régénération des ressources humaines et sociales, afin que ces ressources ne s’épuisent pas mais puissent au contraire s’accroître. Les salariés ne sont, alors, plus confinés dans une situation de travail intensif et dénué de signification. Ils peuvent au contraire apprendre, se développer, faire appel à leur intelligence et à leur créativité, coopérer, et participer aux décisions. “ (Saltsa Research Group, 1999) C’est pourquoi des chercheurs et syndicalistes suédois ont proposé depuis une dizaine d’années de développer des recherches et actions visant à promouvoir les « systèmes de travail soutenable », dont une caractéristique est d’offrir des temps de réflexion et de coopération, à distance des situations « hâtives ». SMSTL 27nov09

24 un moment s’il vous plaît, souffrez que je respire… (JF
un moment s’il vous plaît, souffrez que je respire… (JF.Régnard, Les Jumeaux, 1705) SMSTL 27nov09


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