Écouter Night Fantasies

Présentation au sujet: "Écouter Night Fantasies"— Transcription de la présentation:

1 Écouter Night Fantasies
François NICOLAS (Ircam, 11 décembre 2008)

2 Plan Contextualisation de Night Fantasies Écouter une œuvre ?
La singularité d’un « moment-faveur » : une crux Une ligne d’écoute Échos de la « crux » dans l’œuvre : Deux modulations de tempo L’évolution du contraste rapide / lent La structure des hauteurs Une œuvre « pour » le piano… Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

3 Night Fantasies Œuvre pour piano (environ 20’) composée en Première pièce pour piano solo depuis sa Sonate de 1946. Commande de 4 pianistes de New York: Paul Jacobs, Gilbert Kalish, Ursula Oppens et Charles Rosen. Créée par la troisième en juin 1980. Référence au Schumann de Kreisleriana: juxtaposition contrastée d’affects plutôt que développement d’une idée… Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

4 Structuration (1) : Hauteurs
88 séries « arc-en-ciel » (tous intervalles) Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

5 Structuration (2) : Durées
deux trains globaux de pulsations chronométriquement régulières 216/175 ou 23.33/52.7 T° : 10,8/8,75 ⇒ aucune flexion de tempo Nombreuses (31) modulations métriques ou « de tempo »… Pulsations présentées par impulsions variées (accords…), représentées in fine (« figurées ») par une série de 17 accords semblables Nombreuses alternances (27) dans le contraste entre allures rapides/lentes Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

6 Écouter une œuvre… ≠ percevoir & auditionner une pièce…
⇒ Quel moment-faveur ? Où? Que met-il au jour? [intension] Comment cette intension a-t-elle valeur globale? Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

7 F L O R E N C M I T Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

8 Moment-faveur Florence Millet Charles Rosen
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9 Une « crux » : catégorie de R. Kirkpatrick à propos des sonates de D
Une « crux » : catégorie de R. Kirkpatrick à propos des sonates de D. Scarlatti « La vie véritable d’une sonate de Scarlatti réside dans la section centrale de la première moitié et dans la section parallèle de la seconde. C’est souvent sur ces deux sections qu’est répartie l’énergie que possède le développement. Les pôles de la sonate sont, dans chaque moitié, là où culminent les tensions, les forces dynamiques de modulation harmonique [I→V] et d’invention mélodique [θ1→θ2]. Le point de rencontre est ce que j’appelle la crux. » Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

10 Deux voix réparties aux deux mains
main droite main gauche deux mains Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

11 Deux évolutions rythmiques
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12 Un croisement et un décroisement
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13 Un pli et un dépli Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

14 « Le symptôme est une métaphore, le désir une métonymie… » Lacan
« Retrouver dans les lois du rêve - condensation et déplacement - les lois de combinaison et substitution du signifiant - métaphore et métonymie -. » Jacques Lacan « Le symptôme est une métaphore, le désir une métonymie… » Lacan Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

15 Une singularité… … par écrasement & éclatement…
(théorème d’Hironaka ) Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

16 L’écrasement/éclatement (dans une singularité) d’allures contrastées…
Le moment-faveur comme symptôme local d’un désir global (ou intension à l’œuvre) La fluidité du croisement/décroisement d’une crux, le tourbillon d’un champ magnétique pivotant… Le travail d’une rêverie : condensation métaphorique / déplacement métonymique L’écrasement/éclatement (dans une singularité) d’allures contrastées… Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

17 La « crux »: une matrice de fluidité
F. Nicolas : Des infinis subtils (1995) Éd. Jobert - par Florence Millet Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

18 Une intension générant, de proche en proche, une Forme globale intérieurement éprouvée (un inspect)
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19 La traversée d’un site contrasté
La grille harmonico-rythmique (88 séries ∑12 & striage chronométriquement régulier 175/216) comme lit d’une rivière, comme site géographique que parcourt l’intension mise au jour par le moment-faveur. Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

20 Trois exemples du travail de la même intension dans d’autres formes musicales
Localement: dans les modulations métriques (ou de tempo) Globalement: dans l’alternance contrastée des allures rapides / lentes Harmoniquement: le caractère renversable des séries tous intervalles mobilisées Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

21 Une modulation métrique, la 9° (de 31) mes. 140-142
C. Rosen Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

22 Le feuilleté du tempo Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

23 Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

24 = Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

25 Id. la 20° (mes ) Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

26 Croisement à grande échelle du contraste rapide (2/5) / lent (3/5)
« a fast movment interrupted by slow trios that gradually turns into a slow movement interrupted by fast trios » Carter Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

27 et une crux régionale (mes. 188-327)
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28 Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

29 « 88 » = 44 séries identiques par rétrogradation de leur renversement…
… prélevées dans les 519 séries « arc-en-ciel » Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /

30 Une logique… de crux ! repli torsadé…
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31 Au total, une fluidité rêveuse « pour » le piano et pas seulement une pièce pour 4 pianistes…
2 voix ⇔ 2 mains Largeur des registres (cf. ∑12) Contrastes des types de « piano » (15, selon Carter) L’instrument par excellence de la rêverie nocturne La fluidité rebondit sur les stries (scansions chronométriques + séries des touches) comme le flux d’une rivière sur les rives de son lit; mieux : comme un sujet sur les points du monde qu’il rencontre. Le corps-accord piano est le sujet de Night Fantasies. Écouter Nigth Fantasies d'Elliott Carter (Ircam, 11 décembre 2008) - /