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Évaluer la biodiversité et les services rendus par les écosystèmes : pourquoi, comment ? Elodie Brahic CEMAGREF, Bordeaux, France Formation des enseignants,

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1 Évaluer la biodiversité et les services rendus par les écosystèmes : pourquoi, comment ? Elodie Brahic CEMAGREF, Bordeaux, France Formation des enseignants, « Éducation au développement durable » Seaquarium du Grau du Roi, 5 avril 2011

2 Quest-ce que la biodiversité ? Un néologisme (1985) issu de la contraction de "diversité biologique" "Variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie : cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes". Convention de Rio (1992) Trois niveaux fonctionnels : – Diversité génétique – Diversité spécifique – Diversité écosystémique

3 Qu'est-ce que la biodiversité ? (suite) Diversité biologique Ressource biologique – Ressource biologique = un exemple de gène, despèce, décosystème – Diversité biologique = la variabilité des ressources biologiques La biodiversité est la variété de la vie, les ressources biologiques sont des composantes de cette variété. Biodiversité = affaire dinteractions à lintérieur de chaque espèce, entre espèces, entre espèces et milieux. Linaccessible Grand Inventaire –Actuellement, environ 1,8 millions despèces décrites –Un nombre total difficile à estimer 10, 100 millions… –Les espèces décrites ne sont sans doute pas représentatives de la diversité à découvrir Conséquence : il faudra décrire la biodiversité et ses évolutions à partir dune perception non seulement très partielle mais également très biaisée de sa réalité

4 Sauver la biodiversité : un sujet à la mode ?

5 Les crises de la biodiversité La vie semble être apparue sur une Terre jeune il y a 4 milliards dannées Un très grand nombre de genres et despèces ont donc disparu et les espèces actuelles représentent sans doute moins de 1% de lensemble de celles qui ont existé Les paléontologues ont en outre identifié 5 grandes crises dextinction Ces crises sont liées à des « catastrophes » (volcanisme géant des « trappes », météorites) Les pressions liées aux activités humaines pourraient provoquer une « sixième extinction » Le temps de récupération des crises passées se mesure en millions dannées

6 Une érosion difficile à percevoir, mais en accélération... Des approches modélisées difficiles à valider La réduction des habitats conduit inéluctablement à une réduction de la biodiversité globale au sein de ces habitats, selon une loi exponentielle dite « Loi dArrhénius » Nb espèces = c.A z Avec : A = surface de lécosystème c = constante (type décosystème) z = réel ]0, 1[ Cest sur de tels modèles que sont basées les analyses annonçant des valeurs dérosion 1000 à 10 000 fois supérieures à celles des rythmes naturels Des données historiques partielles montrent des taux dextinction récents 100 à 1000 fois supérieur aux données paléontologique et le rythme pourrait saccélérer dans le futur

7 Une érosion difficile à percevoir, mais en accélération... (suite) Un mammifère sur 4, un oiseau sur 8, un tiers des amphibiens et 70% des plantes sont en péril (UICN, 2007) La première évaluation de létat de conservation des espèces et des habitats dintérêt communautaire montre que 76% des habitats concernés présents en France sont dans un état de conservation défavorable dont 41% mauvais. Pour les espèces, la situation est un peu meilleure avec 50% en état de conservation défavorable dont 31% mauvais. Les incertitudes sur le statut de 30% des espèces laissent toutefois penser que la situation pourrait être plus critique que ce que montre lévaluation (CE, 2009)

8 ... sous leffet de pressions croissantes La destruction et la dégradation des habitats, générées par : – lagriculture (intensification agricole, abandon des terres, drainage, irrigation), – la sylviculture (exploitation intensive, reboisements monospécifiques), – la pêche industrielle et laquaculture, – la construction dinfrastructures et lurbanisation conduisant à une fragmentation des habitats, les aménagements touristiques, industriels et lexploitation minière… La pollution : eutrophisation des milieux aquatiques, dépôts doxyde dazote atmosphérique sur la végétation, acidification des sols, pesticides, métaux lourds Les changements climatiques : une hausse de 1°C de la température déplace vers les pôles les limites des espèces terrestres de 125 km en moyenne, et de 150 m vers le haut en montagne. Ceci devrait entraîner des modifications de la structure et du fonctionnement des écosystèmes et mettre en péril certaines espèces. Le réchauffement des eaux marines représente aussi un risque pour de nombreuses espèces (extension des blanchissements de coraux observés)

9 Des pressions anthropiques croissantes (suite) Surexploitation des ressources biologiques sauvages : chasse, pêche, cueillette, exploitation du bois conduisent à des rythmes de prélèvement incompatible avec leur renouvellement Espèces envahissantes dont le risque saccroît du fait de la forte augmentation des introductions, volontaires ou accidentelles, despèces étrangères à leur milieu dorigine, notamment du fait de la multiplication des voies de communication (routières, ferroviaires, aériennes, maritimes) et de lintensification des échanges Les causes sous-jacentes de lérosion de la biodiversité sont ainsi largement de nature socio-économique

10 La mesure de la biodiversité La biodiversité est une notion multidimensionnelle : –Nombre dentités, pondération des entités, dissemblance des entités –Abondances absolues, répartition dans lespace, niveaux dorganisation… La richesse spécifique : le plus fruste Les indices basés sur labondance relative Les mesures basées sur la dissimilitude conjointe Les indices sont pertinents pour la comparaison de sites homogènes

11 La mesure de la biodiversité (suite) 1- La richesse spécifique (taxonomique) : à nombre égal dindividus, plus il y a de taxons présents, plus la diversité est grande. Mais lassimilation au nombre despèces oublie : - La notion despèces clé de voute : la disparition dune espèce peut induire la disparition dun écosystème - La notion dabondance relative - La prise en compte des dissimilitudes

12 La mesure de la biodiversité (suite) Les indices basés sur labondance relative indice de Simpson = 1 - i 2 indice de Shannon ou dentropie = - i log i 2- La répartition de labondance : à nombre égal dindividus et à nombre égal de taxons, plus un taxon domine les autres (en abondance), moins la diversité est grande. La diversité est maximale lorsque labondance est répartie de manière uniforme entre eux.

13 La mesure de la biodiversité (suite) Les mesures basées sur la dissimilitude conjointe - Lindice doit augmenter uniquement lorsque la dissimilitude augmente - Indice récursif de Weitzman = D w (S) = max ( D w (S – s i ) + d(s i, S – s i ) ) 3- La notion de composition : la diversité est dautant plus grande que les taxons présents sont différents les uns des autres, selon des critères écologiques ou phylogénétiques. Échantillon 1 Échantillon 2

14 Des indicateurs de biodiversité Un indicateur unique serait illusoire, mais une batterie dindicateurs pertinents permet de juger lévolution de la biodiversité en un lieu donné. Premiers indicateurs établis en 2004 : évaluer les efforts réalisés par les pays dans le cadre des engagements pris lors de la conférence de Johannesburg (2002) qui consistent à réduire de manière significative le taux d'érosion de la biodiversité d'ici 2010. En 2006-2007 : indicateurs complétés parvenir à un nombre relativement restreint d'indicateurs de synthèse permettant d'illustrer des enjeux majeurs de façon claire. Ces indicateurs n'ont pas vocation à tout couvrir, ni à être des outils de pilotage précis. Ils doivent en priorité s'appuyer sur des données et réseaux de collecte déjà existants.

15 Exemples dindicateurs Indicateurs de biodiversité, sélectionnés par enjeux, proposés pour la métropole dans le cadre de la SNB (Source: MEEDDAT/DNP/Cellule biodiversité, 2007) Indice trophique marin : permet dévaluer létat des chaînes trophique marines dans les diverses grandes régions océaniques, à partir des prises déclarées des pêcheurs, enregistrées au niveau national. Il intègre le niveau trophique des espèces.

16 Pourquoi la biodiversité est-elle si importante pour la société ? La biodiversité et les écosystèmes qui lexpriment, fournissent un grand nombre des biens et services qui soutiennent la vie humaine : –la fourniture des aliments, les combustibles et les matériaux de construction –la purification de lair et de leau –la stabilisation et la modération du climat de la planète –la modération des inondations, des sécheresses, des températures extrêmes et des forces éoliennes –la génération et le renouvellement de la fertilité des sols –le maintien des ressources génétiques qui contribuent à la variété des cultures et à la sélection des animaux, des médicaments et autres produits –et des avantages culturels, récréatifs et esthétiques La biodiversité, une assurance-vie pour notre monde en changement A léchelle globale, la biodiversité doit être considérée dans ses rapports avec les enjeux majeurs que sont par exemple la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire et lapprovisionnement en eau potable, la croissance économique, les conflits liés à lutilisation et à lappropriation des ressources, la santé humaine, animale et végétale, lénergie et lévolution du climat (ONU)

17 La biodiversité, un support à des services écosystémiques Les services écosystémiques résultent des interactions entre organismes qui façonnent les milieux et le fonctionnement des écosystèmes. La purification de lair ou de leau, le stockage du carbone, la fertilité des sols sont autant de services résultant non dorganismes, mais dinteractions La principale difficulté, pour apprécier les enjeux socioéconomiques de la biodiversité, est dabord didentifier toute létendue de sa présence dans la vie quotidienne des humains : elle est partout, de lalimentation à la digestion, de la préservation de la peau à lindustrie chimique Le Millenium Ecosystem Assessment a proposé de classer les services écosystémiques en 4 grands groupes « Les services dun écosystème sont les bénéfices que retirent les individus à partir de cet écosystème » (MEA, 2005).

18 Trois exemples actuels Coûts de leffondrement des pêcheries maritimes Pour plus dun milliard dêtre humains, le poisson représente lunique ou la principale source de protéine animale, notamment dans les PED Importance de la biodiversité pour la pollinisation Un service estimé à 150 milliards d pour 2005 encore largement rendu par des pollinisateurs sauvages Risques sanitaires liés aux perturbations des écosystèmes Des expériences convergentes (Brésil, États-Unis) montrent que la biodiversité est un facteur important dinhibition de nombreuses maladies (leishmaniose, maladie de Lyme, etc.) A lopposé, la destruction des milieux est un facteur favorisant de propagation de ces maladies

19 Les bénéfices tirés des écosystèmes et leurs liens avec le bien-être de lhomme (Source : Millenium Ecosystem Assessment, 2005) La liberté de choisir suppose lexistence dalternatives, notamment techniques, mais aussi politiques, économiques, culturelles… Cest aussi une façon dapprocher la question de la valeur

20 Lien entre la biodiversité et la production des services par les écosystèmes Source : Commission européenne, 2008

21 Le coût de linaction Établissement dun scénario danalyse du coût de la perte de biodiversité Source : The Cost of Policy Inaction (COPI interim report, 2008) Des pertes estimées à 12 T/an en 2050 relativement à 2010

22 Evaluer économiquement la biodiversité ? Est ce… Techniquement irrealiste ? évalue la biodiversité Une question naïve ? Ethiquement inacceptable?

23 Pourquoi une évaluation économique de la biodiversité ? La biodiversité ne séchange pas sur un marché, elle na donc pas de prix. Par assimilation abusive, les individus tendent à agir comme si elle navait pas de valeur, même si le coût de la détérioration de la biodiversité devient de plus en plus apparent. La biodiversité est un bien public : Non Exclusif : personne ne peut être empêchée dutiliser le bien Non Rival : lusage par une personne ne diminue pas celui dune autre

24 Pourquoi une évaluation économique de la biodiversité ? (suite) Non-prise en compte de la biodiversité dans les calculs des agents économiques Risque dune mauvaise allocation des ressources (et donc dérosion de la biodiversité) Solution : Estimer la valeur de la biodiversité afin que les agents la prennent en compte Apporter des éléments dinformation (quantitatifs) les plus objectifs possibles sur lesquels pourront sappuyer les décisions publiques et privées Lintégration des coûts et des bénéfices environnementaux est essentielle pour permettre aux décideurs deffectuer des choix dinvestissements ou de projets de manière rationnelle. Nécessité de mieux cerner la valeur de la biodiversité pour la comparer au coût dopportunité de conservation : arbitrage conservation / développement économique.

25 L'évaluation économique de la biodiversité : un exercice difficile Besoin de définir pour mesurer, or : Pas de définition claire de la biodiversité Chaque définition induit une mesure particulière Difficulté dévaluer le rôle de stabilité et de résilience de la biodiversité En outre, la biodiversité est une affaire dinteractions : interactions à lintérieur de chaque espèce, entre espèces, et entre espèces et milieu : Par exemple, il ne sagit pas dévaluer une espèce mais destimer la valeur de cette espèce comme composant dun ensemble plus vaste (Biodiversité # Ressources biologiques)

26 Quelques concepts d'économie Distinction : valeur, prix et coût - Valeur = repose sur le concept dutilité, de préférence, de bien-être - Prix = équivalent monétaire de la valeur sur un marché - Coût = meilleure opportunité à laquelle on renonce pour acquérir un bien Pas de relation dordre générale : Yves Klein, Monochrome bleu (IKB3), 1957 Ours en peluche, ~1957 V(i) < C < P < V (j)P < C < V

27 Évaluer la biodiversité dans une perspective économique La conception économique de la valeur : – Anthropocentrée : basée sur le bonheur des (seuls ?) humains – Utilitariste (conséquentialiste) : maximiser le bien-être – Subjective : chacun est le meilleur juge de ses préférences – Marginaliste (on ne mesure pas vraiment, on compare) Construire des indicateurs ayant la dimension de prix Lévaluation économique consiste à mesurer la variation de bien-être engendrée par lévolution de la qualité et de la disponibilité dun bien ou dun service. Notion de (variation de) surplus !!! La valeur économique totale ne reflète pas la véritable "valeur de la nature"

28 Les composantes de la valeur économique totale Des valeurs dusage réel ou effectif –Usages directs : productifs, récréatifs, esthétiques, santé usages de consommation directe (alimentation, énergie, plantes médicinales..) usages productifs = ressources industrielle (pharmaceutique, énergie, matériaux...) usages nimpliquant pas la consommation, comme les usages récréatifs ou esthétiques, le tourisme, les science et léducation. –Usages indirects : valoriser les fonctions et services écologiques avantages liés à la demande dérivée pour le maintien décosystèmes qui fournissent des services contribuant au bien-être sans impliquer dinteraction directe (services contribuant à la productivité des agro- systèmes ; régulation des climats ; entretien de la fertilité des sols ; contrôle du ruissellement et des flux hydriques ; épuration des eaux ou de latmosphère... )

29 Les composantes de la valeur économique totale (suite) Des valeurs dusage potentiel –Valeur doption statique (assurance face à incertitude sur les usages futurs) –Valeur doption dynamique (meilleurs choix si amélioration de linformation) Des valeurs de non-usage ou dusage passif parmi lesquelles la littérature distingue trois formes daltruisme ou de sujets sur lesquels il sexerce : –laltruisme envers nos contemporains qui fait que nous valorisons la préservation décosystèmes au motifs que dautres en tirent un bénéfice ; cest la notion de valeur dusage par procuration (« vicarious use value ») –laltruisme envers nos descendants ou, plus généralement, les générations futures à qui nous souhaitons léguer, laisser en héritage des écosystèmes fonctionnels et utilisables (« bequest value ») –laltruisme envers les espèces non humaines auxquelles nous pouvons reconnaître une certaine forme de droit moral à exister (« existence value »)

30 Les composantes de la valeur économique totale : synthèse Source : CAS, 2008 Valeurs non- anthropocentrique Valeurs instru- mentales Valeurs intrin- sèques Intérêt des entités pour elles- mêmes et pour les ensembles dans les- quels elles sinsèrent Valeur inhérente, indépen- damment de tout évaluateur

31 Les méthodes dévaluation des actifs non marchands Plusieurs approches selon la nature de lactif à évaluer et le type dinformations accessibles Toutes très imparfaites : il sagit dapproximations raisonnables Sont-elles meilleures que labsence dévaluation ? –Ce point a longuement été discuté (Diamond & Hausman, JEP, 1994) –Un nombre plus ou moins aléatoire peut créer lillusion de la certitude (par exemple, lévaluation du service de pollinisation en 2005 à 153G) Que se passe-t-il en labsence dévaluation ? –On suit les goûts du Prince ou les intérêts des lobbies les mieux défendus ? –On se conforme à une idéologie, à la mode du moment ? –On fait confiance aux élites (mieux formées, mieux informées) qui savent, mieux que les populations, quel est leur intérêt ? A quoi ça sert ? –Ex post : fournir une référence pour le calcul dindemnisations –Ex ante : intégrer lenvironnement à parité avec dautres enjeux dans lévaluation des projets (aménagement, investissement, transport)

32 Évaluations économiques et choix collectifs Les évaluations économiques visent a priori à éclairer les choix collectifs. Mais il existe différents niveaux de décisions publiques 1. Rationaliser la stratégie de conservation ? Approche coût-efficacité : on réalise toutes les actions de conservation qui ont un « coût unitaire » inférieur à un certain montant 2. Rationaliser leffort de conservation ? Approche coûts-avantages : on vise la maximisation du « bien-être » Les actions de conservation sont mises en balance avec dautres sources de bien-être dans la société 3. Prendre en compte les pertes de valeur sociale liées à la dégradation de la biodiversité et des écosystèmes dans lévaluation des projets (autoroute, LGV, lotissement, politique agricole…) On cherche des indicateurs de ces pertes, commensurables aux autres aspects du projet (équivalent-prix) Cela donne une information qui peut être comparée, par exemple, aux « coûts dopportunité » des actions de conservation

33 Des techniques dévaluation… très discutées 1. Les méthodes basées sur les coûts : Coûts de remplacement (ou de restauration) Effets sur la productivité 2. Les méthodes basées sur les préférences révélées : Coûts de prévention ou de protection Coûts de déplacement Prix hédonistes 3. Les méthodes basées sur les préférences déclarées : Évaluations contingentes Analyses conjointes 4. Les transferts de valeur Plutôt une fonction quune valeur moyenne Des bases de données (EVRI, Envalue, ESD…)

34 Les méthodes basées sur les coûts... coûts observables, directement ou indirectement par des effets de productivité. Coûts de remplacement (ou de restauration) : consiste à assimiler la valeur d'un bien ou d'un service environnemental aux dépenses qu'il faudrait engager pour remplacer ses fonctions. Exemple : dégradation de l'eau potable d'un bassin versant - Alternative au BV : construction d'une usine de traitement de l'eau, investissement estimé à 6-8 milliards $, plus 300-500 millions $/an pour l'entretien - Programme de restauration/protection du BV : coût = 1,5 milliard $ Effets sur la productivité : consiste à assimiler la valeur d'un bien ou service environnemental à la perte de production qui résulterait de sa disparition Cas de B&S liés à des activités marchandes Exemple : contribution des insectes pollinisateurs à la production agricole mondiale estimée à 153 milliards d' (= valeur éco des pertes de production qui résulteraient de la disparition de ces insectes)

35 Les méthodes basées sur les préférences révélées... révélées par les comportements effectifs observés sur les marchés Coûts de prévention ou de protection : consiste à évaluer les dépenses réalisées par les individus pour éviter des impacts négatifs (externalités négatives) Exemples : achat d'eau en bouteille pour se prémunir des polluants de l'eau ; achat de fenêtres à double vitrage pour atténuer la nuisance sonore extérieure Coûts de déplacement : à l'origine de la méthode, l'idée que « pour bénéficier des aménités récréatives procurées par un site naturel, le visiteur doit se déplacer jusqu'à ce site et subir des coûts (notamment de transport). Ces coûts constituent des prix implicites et permettent d'estimer la valeur d'usage récréative du site » Exemple : valeur d'usage récréatif des Flamants rose de Camargue coût protection vs valeur récréative justification action protect° si coût < valeur Prix hédonistes : idée que le prix d'un bien immobilier (ou autre bien marchand) dépend de ses différentes caractéristiques, parmi lesquelles la qualité de l'environnement Différences de prix prix implicite du bien ou service environnemental

36 Les méthodes basées sur les préférences déclarées... déclarations recueillies dans le cadre d'enquêtes par questionnaire Évaluation contingente : permet d'obtenir directement le consentement à payer des individus sur des marchés hypothétiques Exemple : Combien seriez-vous prêt à payer pour la protection des flamants rose de Camargue ? Analyse conjointe : même principe que l'évaluation contingente mais s'applique à des problèmes multidimensionnels Exemple : Un plan de gestion qui vise plusieurs objectifs (préservation d'une espèce particulière, d'un service particulier) identification de plusieurs scénarios possibles, chacun affecté d'un coût Choix d'un scénario par l'individu révélation (indirecte) de la valeur qu'il accorde à chaque objectif

37 Toutes ces approches rencontrent des limites fortes Des limites informationnelles : Les méthodes basées sur des coûts doivent être contraintes par des valeurs (si la restauration dun écosystème vaut 10 fois ce que les agents sont prêts à dépenser pour restaurer, que fait-on ?) Les méthodes basées sur des préférences révélées ne capturent généralement quune partie de la valeur Des biais systématiques : Les méthodes basées sur des préférences révélées ne portent que sur certaines valeurs dusage réel (récréatif, aménités esthétiques…) Les méthodes basées sur des préférences déclarées peuvent aboutir à des mesures déformées (biais hypothétique, stratégique, dinclusion…) Lévaluateur est confronté à un dilemme, choisir entre des méthodes robustes (il y a des observations : coûts, comportements) sur un spectre limité (aux valeurs dusage réel) des approches à spectre plus large (potentiellement toutes les valeurs sont identifiables) ; mais peu robustes (basées sur de simples déclarations)

38 Biodiversité : que peut-on évaluer ? Quel est lobjet de lévaluation ? La diversité de la biodiversité Des gènes Des espèces Des milieux, écosystèmes, habitats Des fonctions : plutôt des services liés aux écosystèmes

39 Incertitudes et controverses On peut évaluer des services écosystémiques menacés… mais difficilement des services irremplaçables Les évaluations ne peuvent évidemment pas porter sur la fonction globale de support de la vie Malgré des tentatives audacieuses (Costanza et al., 1997 ; Pimentel et al., 1997), on ne sait pas vraiment mesurer la valeur de lensemble des écosystèmes Linitiative TEEB (The Economics of the Ecosystems and Biodiversity, P. Sukhdev, 2008-2011) vise à mesurer des variations à grande échelle à partir de scénarios (Impact pathway) On peut, en revanche, assez bien mesurer les services perdus du fait de la destruction dune unité de forêt ou de zone humide. Hectare après hectare, le monde change irréversiblement et on ne sait pas où est le seuil dune irréversibilité vraiment coûteuse Les valeurs peuvent donc être logiquement faibles (résilience des écosystèmes), aussi longtemps quon est loin dun effondrement

40 Vers des valeurs de référence pour le calcul économique public Conclusions et perspectives (CAS) 1) Confirmation de limportance des services non-marchands (notamment de régulation) et conséquences possibles sur la hiérarchie des choix publics 2) Les valeurs de références ne sont que des… références : Qui devront être « spatialisées » (paramétrées en fonction de variables localisées) Qui doivent être situées dans une perspective temporelle (ce type décosystème ou de service est il menacé de raréfaction, de disparition…) 3) Importance de procédures permanentes, transparentes et légitimes pour fixer ces valeurs et réguler leur utilisation

41 Pour conclure La science ne nous dit pas ce que nous avons à faire Évaluer la biodiversité est une voie dacquisition et dorganisation de linformation en vue de prendre de meilleures décisions Évaluer la biodiversité et les services liés aux écosystèmes est un choix stratégique qui repose sur un a priori : nous vivons dans un monde de rareté croissante (plus nombreux, plus riches) qui implique(ra) des choix Lévaluation de la biodiversité nimplique pas que la biodiversité devienne un bien marchand et les « valeurs » nont pas vocation à devenir les prix de permis de détruire. La gestion de la biodiversité « ordinaire » est une priorité que la réflexion sur les services écosystémiques contribuera à réaliser de façon plus efficace, peut être plus juste, en tous cas plus consciente et, si possible, objet de délibérations collectives. Évaluer la biodiversité et les services liés aux écosystèmes est sans doute une chose trop grave pour être confiée aux (seuls) économistes.

42 Merci de votre attention


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