La présentation est en train de télécharger. S'il vous plaît, attendez

La présentation est en train de télécharger. S'il vous plaît, attendez

Trinôme académique de Défense III - Comment faire passer ces idées auprès de nos élèves ? Quelques remarques à l’aune de mes élèves : * ils n’ont aucune.

Présentations similaires


Présentation au sujet: "Trinôme académique de Défense III - Comment faire passer ces idées auprès de nos élèves ? Quelques remarques à l’aune de mes élèves : * ils n’ont aucune."— Transcription de la présentation:

1 Trinôme académique de Défense III - Comment faire passer ces idées auprès de nos élèves ? Quelques remarques à l’aune de mes élèves : * ils n’ont aucune connaissance des grands enjeux actuels, mis à part, et jusqu’à la caricature : le pétrole, le conflit israélo-arabe et les interventions militaires américaines en Irak et en Afghanistan. * comme pour beaucoup d’adultes les concepts de géopolitique, stratégie, matière première stratégique ne veulent rien dire Alors, comment faire ? J’ai opté pour des cas très précis, avec des exercices simples mais permettant de « comprendre » et de « visualiser ».

2 Trinôme académique de Défense Chronologie d’un exercice Semaine 1 : * lecture – explication des documents – débat (plus de 40 minutes) * explication du travail à faire : l’organigramme (5 à 10 minutes) Semaine 2 : * Correction de l’organigramme * réflexion et réalisation d’une légende (travail autonome) * croquis à finir à la maison Vérification du croquis Un module sur deux semaines :

3 De la ressource naturelle à la ressource stratégique : la terre arable Document 1 – Pour assurer leur approvisionnement, des Etats investissent hors de leur territoire (…). Les petites annonces de terres agricoles à vendre passent maintenant dans la presse financière internationale. (…) « Fin 2008, constate Jean-Yves Carfantan, (…), cinq pays se distinguaient par l'importance de leurs acquisitions de terres arables à l'étranger : la Chine, la Corée du Sud, les Emirats arabes unis, le Japon et l'Arabie saoudite. Ensemble, ils disposent aujourd'hui de plus de 7,6 millions d'hectares à cultiver hors territoire national, soit l'équivalent de 5,6 fois la surface agricole utile de la Belgique. » (…) La flambée des cours des matières agricoles de 2007 et 2008, (…), a décidé beaucoup d'investisseurs privés à se tourner vers le foncier. La chute des prix ne les a pas fait fuir. Comme le note Grain - une ONG (…) « avec la débâcle financière actuelle, toutes sortes d'acteurs de la finance et de l'agroalimentaire - fonds de retraite, fonds spéculatifs, etc. - ont abandonné les marchés dérivés, et considèrent que les terres agricoles sont devenues un nouvel actif stratégique ». (…)De nombreux Etats font la même analyse, (…), mais pour des raisons de sécurité alimentaire. « Le but est clairement de parer aux conséquences d'une stagnation de leur production intérieure provoquée, entre autres, par une urbanisation galopante et la diminution des ressources en eau », explique M. Carfantan. Les terres arables se font de plus en plus rares au Proche-Orient, par exemple. (…) Rien d'étonnant à ce que le gouvernement chinois ait, de son côté, fait de la politique d'acquisition de terres agricoles à l'étranger l'une de ses priorités : le pays représente 40 % de la population active agricole mondiale mais ne possède que 7 % des terres arables du globe, rappelle M. Carfantan. Quant au Japon et à la Corée du Sud, ils importent déjà 60 % de leur alimentation de l'étranger. (…) Mais le mouvement concerne aussi l'Europe. Selon l'hebdomadaire La France agricole, 15 % de la surface totale de la Roumanie, soit plus de 15 millions d'hectares, seraient entre les mains de propriétaires originaires d'autres pays européens. Cette stratégie de « délocalisation agricole » n'est pas sans conséquences. Quid des populations locales directement menacées par cette marchandisation de la terre dont elles vivent ? La planète compte aujourd'hui 2,8 milliards de paysans (sur une population totale de 6,7 milliards d'habitants) et les trois quarts des gens qui ont faim habitent dans les campagnes. Les cadastres sont souvent inexistants. Comment se fait et se fera l'indemnisation de ceux qui exploitent et vivent de la terre s'ils n'ont pas de titres de propriété ? (…) L'ONG (Peuples solidaires) milite pour le développement du droit d'usage - les terres restant à l'Etat -, et non pour celui du droit de propriété, qui a la faveur de la Banque mondiale. Si l'attribution de titres de propriété peut permettre de faire coexister agriculture familiale et présence d'investisseurs étrangers, Peuples solidaires « estime que les paysans n'auront pas les moyens d'acquérir des terres ». Et même si on leur en attribue, « ils seront vite contraints à vendre en cas de difficultés ». Selon l'ONG, le droit de propriété privilégierait donc les gros exploitants, étrangers ou non. Autre difficulté provoquée par cette course aux terres arables : la cohabitation entre pays investisseurs et la population locale. « Regardez ce qui s'est passé à Madagascar après l'annonce de la location de 1,3 million d'hectares au groupe sud-coréen Daewoo, reprend M. Carfantan. Ce fut l'explosion. Je crois que les tensions seront inévitables où que ce soit, faisant des enclaves agricoles étrangères de véritables forteresses assiégées. » A moins, analyse-t-il, que partage des récoltes et transfert de technologies soient organisés, afin de tabler sur le long terme. Marie-Béatrice Baudet et Laetitia Clavreul, le Monde du 15.04.09 Document 1bis - Un million de paysans chinois en Afrique en 2010, Le Monde du 15.04.09 En 2006, Pékin a signé des accords de coopération agricole avec plusieurs Etats africains qui ont permis l'installation de 14 fermes expérimentales en Zambie, au Zimbabwe, en Ouganda et en Tanzanie. « On considère que d'ici à 2010, un million de paysans chinois pourraient être installés sur ces terres », explique l'économiste et consultant agricole au Brésil Jean-Yves Carfantan. Les candidats à l'expatriation sont trouvés parmi les paysans touchés par la crise actuelle. (…) Document 2 - Pour assurer leur sécurité alimentaire certains Etats investissent hors de leur territoire ou poussent des entreprises nationales à le faire (en hectares) Corée du SudChine Arabie Saoudite Emirats Arabes Unis Japon USA 216 000 Mexique 1 050 Cuba 5 000 Argentine 21 000 Brésil 100 000 Algérie 1 500 Soudan 690 00010 117378 000 Cameroun 10 000 Ouganda 4 046 Tanzanie 300 Madagascar 1 300 000 (projet annulé) Australie 43 000 Philippines 1 240 0003 000 Laos 700 000 Pakistan 900 000 Mongolie 270 000 Indonésie 25 0001 600 000 Kazakhstan 7 000 Russie 80 400 Sources : Le Monde du mois d’avril 2009 (plusieurs articles) et www.grain.org Questionnaire 1) Analysez un tableau de données : - Par continent calculez le nombre d’hectares « exterritorialisés ». Quel continent est le plus visé et pourquoi (doc. 4 ) ? - Par Etat calculez le nombre d’hectares qu’ils contrôlent; Quel est l’Etat le plus actif dans cette politique de « délocalisation » ? - Quelle est l’échelle de ce phénomène, expliquez votre choix. - En Afrique, le paysans est-il toujours le propriétaire de la terre qu’il travaille ? Pourquoi ? Quel problème cela peut-il poser ? 2) Réalisez l’organigramme en répondant aux questions. 3) Réalisez en utilisant le document 2 un croquis. Il fera apparaître : les acheteurs – les vendeurs – les flux – les quantités. Vous utiliserez pour les représenter : point – ligne – surface. Vous n’oublierez pas la nomenclature et respecterez la « grammaire » cartographique.

4 Document 3 - L'Afrique, dernier Far West Par Jean-Dominique Geslin, Jeune Afrique, 22/07/2009 Professeur de géographie politique et du développement à l’université Bordeaux-III et spécialiste des questions foncières en Afrique, Christian Bouquet nous livre sa réflexion sur l’évolution de ce phénomène inquiétant. (…)Jeune Afrique: Les acquisitions de terres en Afrique se multiplient. Peut-on d’emblée parler de spoliation ? Christian Bouquet: Les contrats évoqués ne sont pas encore parvenus à un stade permettant de dénoncer une vaste entreprise de spoliation des paysans pauvres. Mais le risque est réel. Et s’il y a spoliation, la responsabilité en incombera surtout aux États d’accueil dans la mesure où ce sont eux qui privent les paysans de leurs terres, et non pas aux investisseurs étrangers, qui – cyniquement – respectent la légalité en proposant d’acheter ou de louer les terres dont ils ont besoin.(…) Pourquoi l’Afrique draine-t-elle autant d’investissements dans le domaine foncier ? L’Afrique est toujours un continent où la population constitue potentiellement une main-d’œuvre bon marché. Ensuite parce qu’il y existe encore de vastes superficies de terres exploitées de manière extensive ; il est donc possible d’y augmenter sensiblement les rendements. Enfin, le statut de la terre y est en pleine mutation. Celle-ci appartient traditionnellement à ceux qui la cultivent. Tandis que sur le plan institutionnel, elle relève encore de l’État. (…). Cette situation juridiquement floue est mise à profit par les investisseurs étrangers (…). Comment s’assurer que les transactions foncières soient équitables ? Il est à craindre que le respect de l’équité ne passe au second plan dans des transactions qui mettent très souvent en jeu des investisseurs volontiers corrupteurs et des États vulnérables à la corruption. En outre, dans les cas où la terre convoitée par les étrangers a été appropriée individuellement, les paysans sont si pauvres qu’ils n’hésiteront pas à vendre au plus vite leurs parcelles, entérinant de facto la légalité et même « l’honnêteté » de l’opération. (…) Faut-il privilégier une rémunération financière ou les investissements en infrastructures dans les pays hôtes ? Compte tenu des expériences observées jusqu’ici, on peut émettre des réserves sur ce que les États d’accueil feront des rentes ainsi obtenues, ou sur la concrétisation des infrastructures promises par les investisseurs étrangers. On sera néanmoins attentif à la nature du projet proposé en 2008 par le groupe indien Varun Industries aux autorités de Madagascar, portant sur 500 000 hectares : il s’agissait de louer leurs terres directement aux paysans et de leur garantir 30 % du riz qui y serait produit pendant cinquante ans. Sachant que le groupe d’agrobusiness envisageait de passer très vite à la culture intensive, les rendements auraient rapidement atteint 12 tonnes à l’hectare, et les paysans concernés auraient reçu – sans rien faire – davantage de riz qu’ils n’en produisaient auparavant en culture extensive. Ce schéma paradoxal n’a pas convaincu le régime malgache, mais le modèle économique à l’œuvre, qui vise à transformer les paysans en rentiers oisifs, mérite qu’on y réfléchisse. Hormis la spoliation, quels sont les dangers de ce type de transactions ? Le premier danger de ces opérations est qu’elles vont créer en Afrique, où le phénomène restait marginal, une catégorie nouvelle et très importante de paysans sans terre, mais aussi sans emploi et sans domicile. Car, actuellement, les petites exploitations familiales sont certes peu productives, mais elles parviennent bon an mal an à nourrir ceux qui travaillent sur des petites parcelles. Quant on sait qu’en Argentine quatre hommes suffisent pour exploiter 1 000 hectares de soja transgénique, on peut aisément calculer combien de paysans africains devront quitter les lieux où ils sont nés pour aller grossir les bidonvilles des capitales. Évidemment, les économistes répètent que l’Afrique doit augmenter très sensiblement ses rendements agricoles, et que cela passe par des grandes exploitations mécanisées à faible main-d’œuvre. Mais ils n’ont pas encore résolu le problème sous-jacent : le gonflement exponentiel des quartiers urbains précaires qui en découlera est une véritable bombe à retardement. (…) Document 4 Document 5 - Razzia sur les terres agricoles Daniel Bastien — Les Échos du 19 octobre 2009 … Un phénomène massif et global (…) Les économistes n'hésitent plus à parler de « troisième vague de délocalisations », après celle des usines dans les années 1980, puis de la high-tech dans les années 1990. Pour le décrire, on a même inventé un terme : le « landgrab », ou « accaparement des terres ». (…) On estime ainsi à 10 millions d'hectares les terres cédées en 2008 et, selon l'International Land Coalition, qui regroupe ONG et agences intergouvernementales, 30 millions d'hectares auraient fait l'objet de négociations au premier semestre 2009, soit l'équivalent de la surface cultivable de la France. (…). Avec à la clef, parfois, des réactions explosives : à Madagascar, la poussée de fièvre qui a suivi l'affaire Daewoo compte pour une bonne part dans le départ du pouvoir du président Ravalomanana. Qui achète ? Tout le monde s'y met. Car la terre - et l'eau qui va avec - s'impose désormais aux côtés du pétrole comme un instrument de puissance et de sécurité économique. La rareté pointe son nez. En 2007, les prix des produits alimentaires ont en moyenne doublé sur un an et leur baisse séculaire semble enrayée pour toujours. (…) Les Etats ou leurs bras armés (sociétés publiques, fonds souverains…) arrivent en tête des clients : ils souhaitent garantir sur le long terme leurs approvisionnements et ne plus dépendre de marchés trop instables. (…) Mais le privé n'est pas en reste. Le secteur agricole alimentaire offre des perspectives insoupçonnées (…), mais aussi de manière plus surprenante des industriels (Hyundai et Daewoo) et des poids lourds de la finance internationale. La crise financière est passée par là. Délaissant pour un temps les marchés dérivés, les fonds de pension, les fonds d'investissement et les grandes banques ont trouvé de nouvelles valeurs refuges. La société new-yorkaise Black Rock Inc. a ainsi monté l'an dernier un énorme fonds spéculatif agricole, Morgan Stanley et Renaissance Capital sont en Ukraine ou au Brésil, Deutsche Bank et Goldman Sachs ont investi dans l'élevage… en Chine. Qui vend ? Sous-exploitée sur le plan agricole, l'Afrique est dans le viseur des investisseurs. Jusqu'à la caricature : l'Ethiopie reçoit d'une main l'aide du Programme alimentaire mondial, un organe des Nations unies, et permet d'un autre côté à l'Arabie saoudite de cultiver sur son sol blé, riz et orge (…). Les objectifs sont quasiment toujours les mêmes : riz, maïs, sésame, huile de palme et agrocarburants. Et si l'Amérique latine est une terre d'élection déjà traditionnelle pour ces investissements, l'Asie constitue un nouvel horizon (…). Sans oublier la grande Europe continentale, riche en blé et en colza, avec l'Ukraine et la Roumanie, où investissent même des agriculteurs français. Mais pourquoi vendre ou louer ses terres ? Paradoxalement moins pour le « cash » alimentant le budget national que pour le développement en termes d'infrastructures, d'emploi, de technologie, de semences et d'ouverture au marché mondial. (…) Les pays vendeurs ou loueurs sont souvent eux-mêmes demandeurs et n'hésitent pas à solliciter des acheteurs. Comment gérer ce nouveau marché ? « On présente ces contrats comme “ gagnant-gagnant ”, mais c'est de la foutaise ! », s'agace Michel Merlet, directeur de l'ONG Agter. Si les Etats sont preneurs, les oppositions locales sont fortes. Et les accords tournent parfois au néocolonialisme. L'ONG Grain pointe ainsi du doigt Pékin, qui arrive avec sa propre main-d'oeuvre et des semences peu adaptées,…. Le productivisme importé conduit quant à lui à une diminution de l'emploi. Tout le contraire des délocalisations industrielles ! (…) La plupart des experts craignent que toute tentative de régulation ne soit vaine. Parant au plus pressé, les politiques commencent à donner des signaux et souhaitent voir des codes de bonne conduite adoptés par les Etats comme par les clients. Le Japon se fait depuis quelques mois le héraut de cette cause ; l'Union africaine se penche sur le problème ; la question s'est retrouvée en bonne place lors du G8 de juillet dernier en Italie ; et l'Assemblée générale des Nations unies vient de s'en emparer. Objectif affiché : éviter que le phénomène ne dégénère et finisse par engendrer de la violence.

5 Trinôme académique de Défense Document 1 – Pour assurer leur approvisionnement, des Etats investissent hors de leur territoire (…). Les petites annonces de terres agricoles à vendre passent maintenant dans la presse financière internationale. (…) « Fin 2008, constate Jean-Yves Carfantan, (…), cinq pays se distinguaient par l'importance de leurs acquisitions de terres arables à l'étranger : la Chine, la Corée du Sud, les Emirats arabes unis, le Japon et l'Arabie saoudite. Ensemble, ils disposent aujourd'hui de plus de 7,6 millions d'hectares à cultiver hors territoire national, soit l'équivalent de 5,6 fois la surface agricole utile de la Belgique. » (…) La flambée des cours des matières agricoles de 2007 et 2008, (…), a décidé beaucoup d'investisseurs privés à se tourner vers le foncier. La chute des prix ne les a pas fait fuir. Comme le note Grain - une ONG (…) « avec la débâcle financière actuelle, toutes sortes d'acteurs de la finance et de l'agroalimentaire - fonds de retraite, fonds spéculatifs, etc. - ont abandonné les marchés dérivés, et considèrent que les terres agricoles sont devenues un nouvel actif stratégique ». (…)De nombreux Etats font la même analyse, (…), mais pour des raisons de sécurité alimentaire. « Le but est clairement de parer aux conséquences d'une stagnation de leur production intérieure provoquée, entre autres, par une urbanisation galopante et la diminution des ressources en eau », explique M. Carfantan. Les terres arables se font de plus en plus rares au Proche-Orient, par exemple. (…) Rien d'étonnant à ce que le gouvernement chinois ait, de son côté, fait de la politique d'acquisition de terres agricoles à l'étranger l'une de ses priorités : le pays représente 40 % de la population active agricole mondiale mais ne possède que 7 % des terres arables du globe, rappelle M. Carfantan. Quant au Japon et à la Corée du Sud, ils importent déjà 60 % de leur alimentation de l'étranger. (…) Mais le mouvement concerne aussi l'Europe. Selon l'hebdomadaire La France agricole, 15 % de la surface totale de la Roumanie, soit plus de 15 millions d'hectares, seraient entre les mains de propriétaires originaires d'autres pays européens. Cette stratégie de « délocalisation agricole » n'est pas sans conséquences. Quid des populations locales directement menacées par cette marchandisation de la terre dont elles vivent ? La planète compte aujourd'hui 2,8 milliards de paysans (sur une population totale de 6,7 milliards d'habitants) et les trois quarts des gens qui ont faim habitent dans les campagnes. Les cadastres sont souvent inexistants. Comment se fait et se fera l'indemnisation de ceux qui exploitent et vivent de la terre s'ils n'ont pas de titres de propriété ? (…) L'ONG (Peuples solidaires) milite pour le développement du droit d'usage - les terres restant à l'Etat -, et non pour celui du droit de propriété, qui a la faveur de la Banque mondiale. Si l'attribution de titres de propriété peut permettre de faire coexister agriculture familiale et présence d'investisseurs étrangers, Peuples solidaires « estime que les paysans n'auront pas les moyens d'acquérir des terres ». Et même si on leur en attribue, « ils seront vite contraints à vendre en cas de difficultés ». Selon l'ONG, le droit de propriété privilégierait donc les gros exploitants, étrangers ou non. Autre difficulté provoquée par cette course aux terres arables : la cohabitation entre pays investisseurs et la population locale. « Regardez ce qui s'est passé à Madagascar après l'annonce de la location de 1,3 million d'hectares au groupe sud-coréen Daewoo, reprend M. Carfantan. Ce fut l'explosion. Je crois que les tensions seront inévitables où que ce soit, faisant des enclaves agricoles étrangères de véritables forteresses assiégées. » A moins, analyse-t-il, que partage des récoltes et transfert de technologies soient organisés, afin de tabler sur le long terme. Marie-Béatrice Baudet et Laetitia Clavreul, le Monde du 15.04.09

6 Trinôme académique de Défense Document 1bis - Un million de paysans chinois en Afrique en 2010, Le Monde du 15.04.09 En 2006, Pékin a signé des accords de coopération agricole avec plusieurs Etats africains qui ont permis l'installation de 14 fermes expérimentales en Zambie, au Zimbabwe, en Ouganda et en Tanzanie. « On considère que d'ici à 2010, un million de paysans chinois pourraient être installés sur ces terres », explique l'économiste et consultant agricole au Brésil Jean- Yves Carfantan. Les candidats à l'expatriation sont trouvés parmi les paysans touchés par la crise actuelle. (…) Document 2 - Pour assurer leur sécurité alimentaire certains Etats investissent hors de leur territoire ou poussent des entreprises nationales à le faire (en hectares) Corée du Sud Chine Arabie Saoudite Emirats Arabes Unis Japon USA 216 000 Mexique 1 050 Cuba 5 000 Argentine 21 000 Brésil 100 000 Algérie 1 500 Soudan 690 00010 117378 000 Cameroun 10 000 Ouganda 4 046 Tanzanie 300 Madagascar 1 300 000 (projet annulé) Australie 43 000 Philippines 1 240 0003 000 Laos 700 000 Pakistan 900 000 Mongolie 270 000 Indonésie 25 0001 600 000 Kazakhstan 7 000 Russie 80 400

7 Trinôme académique de Défense Document 3 - L'Afrique, dernier Far West Par Jean-Dominique Geslin, Jeune Afrique, 22/07/2009 Professeur de géographie politique et du développement à l’université Bordeaux-III et spécialiste des questions foncières en Afrique, Christian Bouquet nous livre sa réflexion sur l’évolution de ce phénomène inquiétant. (…)Jeune Afrique: Les acquisitions de terres en Afrique se multiplient. Peut-on d’emblée parler de spoliation ? Christian Bouquet: Les contrats évoqués ne sont pas encore parvenus à un stade permettant de dénoncer une vaste entreprise de spoliation des paysans pauvres. Mais le risque est réel. Et s’il y a spoliation, la responsabilité en incombera surtout aux États d’accueil dans la mesure où ce sont eux qui privent les paysans de leurs terres, et non pas aux investisseurs étrangers, qui – cyniquement – respectent la légalité en proposant d’acheter ou de louer les terres dont ils ont besoin.(…) Pourquoi l’Afrique draine-t-elle autant d’investissements dans le domaine foncier ? L’Afrique est toujours un continent où la population constitue potentiellement une main-d’œuvre bon marché. Ensuite parce qu’il y existe encore de vastes superficies de terres exploitées de manière extensive ; il est donc possible d’y augmenter sensiblement les rendements. Enfin, le statut de la terre y est en pleine mutation. Celle-ci appartient traditionnellement à ceux qui la cultivent. Tandis que sur le plan institutionnel, elle relève encore de l’État. (…). Cette situation juridiquement floue est mise à profit par les investisseurs étrangers (…). Comment s’assurer que les transactions foncières soient équitables ? Il est à craindre que le respect de l’équité ne passe au second plan dans des transactions qui mettent très souvent en jeu des investisseurs volontiers corrupteurs et des États vulnérables à la corruption. En outre, dans les cas où la terre convoitée par les étrangers a été appropriée individuellement, les paysans sont si pauvres qu’ils n’hésiteront pas à vendre au plus vite leurs parcelles, entérinant de facto la légalité et même « l’honnêteté » de l’opération. (…) Faut-il privilégier une rémunération financière ou les investissements en infrastructures dans les pays hôtes ? Compte tenu des expériences observées jusqu’ici, on peut émettre des réserves sur ce que les États d’accueil feront des rentes ainsi obtenues, ou sur la concrétisation des infrastructures promises par les investisseurs étrangers. On sera néanmoins attentif à la nature du projet proposé en 2008 par le groupe indien Varun Industries aux autorités de Madagascar, portant sur 500 000 hectares : il s’agissait de louer leurs terres directement aux paysans et de leur garantir 30 % du riz qui y serait produit pendant cinquante ans. Sachant que le groupe d’agrobusiness envisageait de passer très vite à la culture intensive, les rendements auraient rapidement atteint 12 tonnes à l’hectare, et les paysans concernés auraient reçu – sans rien faire – davantage de riz qu’ils n’en produisaient auparavant en culture extensive. Ce schéma paradoxal n’a pas convaincu le régime malgache, mais le modèle économique à l’œuvre, qui vise à transformer les paysans en rentiers oisifs, mérite qu’on y réfléchisse. Hormis la spoliation, quels sont les dangers de ce type de transactions ? Le premier danger de ces opérations est qu’elles vont créer en Afrique, où le phénomène restait marginal, une catégorie nouvelle et très importante de paysans sans terre, mais aussi sans emploi et sans domicile. Car, actuellement, les petites exploitations familiales sont certes peu productives, mais elles parviennent bon an mal an à nourrir ceux qui travaillent sur des petites parcelles. Quant on sait qu’en Argentine quatre hommes suffisent pour exploiter 1 000 hectares de soja transgénique, on peut aisément calculer combien de paysans africains devront quitter les lieux où ils sont nés pour aller grossir les bidonvilles des capitales. Évidemment, les économistes répètent que l’Afrique doit augmenter très sensiblement ses rendements agricoles, et que cela passe par des grandes exploitations mécanisées à faible main-d’œuvre. Mais ils n’ont pas encore résolu le problème sous-jacent : le gonflement exponentiel des quartiers urbains précaires qui en découlera est une véritable bombe à retardement. (…)

8 Trinôme académique de Défense Document 4

9 Trinôme académique de Défense Document 5 - Razzia sur les terres agricoles, Daniel Bastien — Les Échos du 19 octobre 2009 … Un phénomène massif et global (…) Les économistes n'hésitent plus à parler de « troisième vague de délocalisations », après celle des usines dans les années 1980, puis de la high-tech dans les années 1990. Pour le décrire, on a même inventé un terme : le « landgrab », ou « accaparement des terres ». (…) On estime ainsi à 10 millions d'hectares les terres cédées en 2008 et, selon l'International Land Coalition, qui regroupe ONG et agences intergouvernementales, 30 millions d'hectares auraient fait l'objet de négociations au premier semestre 2009, soit l'équivalent de la surface cultivable de la France. (…). Avec à la clef, parfois, des réactions explosives : à Madagascar, la poussée de fièvre qui a suivi l'affaire Daewoo compte pour une bonne part dans le départ du pouvoir du président Ravalomanana. Qui achète ? Tout le monde s'y met. Car la terre - et l'eau qui va avec - s'impose désormais aux côtés du pétrole comme un instrument de puissance et de sécurité économique. La rareté pointe son nez. En 2007, les prix des produits alimentaires ont en moyenne doublé sur un an et leur baisse séculaire semble enrayée pour toujours. (…) Les Etats ou leurs bras armés (sociétés publiques, fonds souverains…) arrivent en tête des clients : ils souhaitent garantir sur le long terme leurs approvisionnements et ne plus dépendre de marchés trop instables. (…) Mais le privé n'est pas en reste. Le secteur agricole alimentaire offre des perspectives insoupçonnées (…), mais aussi de manière plus surprenante des industriels (Hyundai et Daewoo) et des poids lourds de la finance internationale. La crise financière est passée par là. Délaissant pour un temps les marchés dérivés, les fonds de pension, les fonds d'investissement et les grandes banques ont trouvé de nouvelles valeurs refuges. La société new-yorkaise Black Rock Inc. a ainsi monté l'an dernier un énorme fonds spéculatif agricole, Morgan Stanley et Renaissance Capital sont en Ukraine ou au Brésil, Deutsche Bank et Goldman Sachs ont investi dans l'élevage… en Chine. Qui vend ? Sous-exploitée sur le plan agricole, l'Afrique est dans le viseur des investisseurs. Jusqu'à la caricature : l'Ethiopie reçoit d'une main l'aide du Programme alimentaire mondial, un organe des Nations unies, et permet d'un autre côté à l'Arabie saoudite de cultiver sur son sol blé, riz et orge (…). Les objectifs sont quasiment toujours les mêmes : riz, maïs, sésame, huile de palme et agrocarburants. Et si l'Amérique latine est une terre d'élection déjà traditionnelle pour ces investissements, l'Asie constitue un nouvel horizon (…). Sans oublier la grande Europe continentale, riche en blé et en colza, avec l'Ukraine et la Roumanie, où investissent même des agriculteurs français. Mais pourquoi vendre ou louer ses terres ? Paradoxalement moins pour le « cash » alimentant le budget national que pour le développement en termes d'infrastructures, d'emploi, de technologie, de semences et d'ouverture au marché mondial. (…) Les pays vendeurs ou loueurs sont souvent eux-mêmes demandeurs et n'hésitent pas à solliciter des acheteurs. Comment gérer ce nouveau marché ? « On présente ces contrats comme “ gagnant-gagnant ”, mais c'est de la foutaise ! », s'agace Michel Merlet, directeur de l'ONG Agter. Si les Etats sont preneurs, les oppositions locales sont fortes. Et les accords tournent parfois au néocolonialisme. L'ONG Grain pointe ainsi du doigt Pékin, qui arrive avec sa propre main-d'oeuvre et des semences peu adaptées,…. Le productivisme importé conduit quant à lui à une diminution de l'emploi. Tout le contraire des délocalisations industrielles ! (…) La plupart des experts craignent que toute tentative de régulation ne soit vaine. Parant au plus pressé, les politiques commencent à donner des signaux et souhaitent voir des codes de bonne conduite adoptés par les Etats comme par les clients. Le Japon se fait depuis quelques mois le héraut de cette cause ; l'Union africaine se penche sur le problème ; la question s'est retrouvée en bonne place lors du G8 de juillet dernier en Italie ; et l'Assemblée générale des Nations unies vient de s'en emparer. Objectif affiché : éviter que le phénomène ne dégénère et finisse par engendrer de la violence.

10 1 22 3 4 4 5 6 7 89 11 10 Titre : 1 – Comment définir les Etats acheteurs/loueurs. 2 – A quels problèmes sont-ils confrontés ? 3 – Quel est leur objectif ? 4 – Quels acteurs entrent en jeu ? 5 – Quel est l’objectif de ces acteurs ? 6 – Qui sont les « cibles » de ces acheteurs/loueurs ? 7 – Que se passe t-il entre ces « cibles » et les acheteurs/loueurs ? 8 - Quel type de production agricole est réalisée par les acheteurs/loueurs ? 9 – A qui est destiné cette production ? 10 – Quels ont les avantages pour les pays « cibles » ? 11 – Quels sont les inconvénients pour les pays « cibles » ? 12 – Placer les flèches. 13 – Donnez un titre à l’organigramme.

11 Trinôme académique de Défense

12 Titre : Légende :

13 Trinôme académique de Défense

14 Conclusion

15 Trinôme académique de Défense Bibliographie, « sitographie » et « vidéographie » Bibliographie : Pascal Canfin, Quand le Sud vend sa terre, Alternatives économiques n°281, juin 2009. Diplomatie, affaires stratégiques et relations internationales, n°42, Janvier-Février 2010. Alternatives économiques, Alternatives internationale, hors-série n° 7, 2009 Le Monde, Bilan de la planète, 2009. Les quotidiens : Le Monde, Libération, etc ….. Sitographie : Affaires-stratégiques.info (IRIS ), Quand agriculture rime avec géopolitique (octobre 2009), http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?rubrique68 http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?rubrique68 Le site de l’ONG Grain : http://www.grain.org/accueil/http://www.grain.org/accueil/ Le site de la FAO : http://www.fao.org/http://www.fao.org/ Le site de France 24 : http://www.france24.com/fr/http://www.france24.com/fr/ http://www.france24.com/fr/20091221-accaparement-terres-arables-multinationales-Grain-B%C3%A9nin Vidéographie : France 5, C dans l’air : Copenhague se moque du monde, 2009. France 24, Intelligence économique : vers les agro-guerres de demain, 24 décembre 2009 TV5, les prêcheurs de l’apocalypse : quand l’écologie perd la raison, 9 février 2010 Il existe un Dessous des cartes qui traite de ce phénomène mais je ne l’ai pas vu :TERRES AGRICOLES : UNE AUTRE DÉLOCALISATION ? Diffusé le 23/06/2009.

16 Trinôme académique de Défense France 5, C dans l’air, Copenhague se moque du monde, 2009.

17 Trinôme académique de Défense Le Monde, 9 février 2010


Télécharger ppt "Trinôme académique de Défense III - Comment faire passer ces idées auprès de nos élèves ? Quelques remarques à l’aune de mes élèves : * ils n’ont aucune."

Présentations similaires


Annonces Google