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Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008

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Présentation au sujet: "Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008"— Transcription de la présentation:

1 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Spécificités des groupes de parole d’auteurs de violences conjugales Jean-Pierre VOUCHE Directeur clinique de la LFSM Thérapeute de couple et familial Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

2 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Objectifs L’appréhension des violences conjugales La mise en œuvre spécifique de ce type de groupe de parole Se former à animer ou à co-animer un groupe de parole d’auteurs de violences conjugales. Responsabiliser les participants auteurs de violences face aux agirs violents, modifier leurs croyances qui soutiennent le recours à la violence. Faire l’apprentissage de diverses alternatives au recours à la violence Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

3 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Contenus * Les violences intrafamiliales - Définition de la violence conjugale et familiale - Les personnalités violentes - Les effets de la violence conjugale * Le groupe de parole des auteurs de violences familiales, les diverses propositions thérapeutiques : - Les entretiens individuels d’évaluation pour l’orientation vers ce type de groupe Indications et contre-indications * L’animation de groupe de parole des auteurs de violences familiales - Les méthodes de conduite de groupe ; - La préparation des objectifs réflexifs entre collègues. - Les axes réflexifs, les objectifs, les limites, - L’animation, techniques et variété des interventions des co-animateurs et le cadrage d'un groupe de parole - Les observations sur la production du groupe, les thématiques - Les observations sur la production du groupe et les phénomènes à l'œuvre dans un groupe  - Les catégories d’hommes violents selon leur adhésion au travail groupal - Éviter les dérives  Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

4 CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Premier module : Les violences intrafamiliales - Définition de la violence conjugale et familiale - La victime dans le contexte conjugal - les personnalités violentes. Qui sont les agresseurs, les sujets violents ? - Les déterminants de la violence - Les modes de vie relationnels en couple et Les effets de la violence conjugale Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Premier module : Les violences intrafamiliales Doc Définition de la violence conjugale et familiale C’est un ensemble de comportements, de paroles ou de gestes agressifs, brusques et répétés à l’intérieur d’une relation de couple ou de relations familiales ; Cette violence peut être physique, psychologique, sexuelle ou verbale. Elle peut aussi être exercée à travers des abus faits aux enfants, le contrôle de l’argent, le bris d’objets, les coups sur les animaux ou toutes autres mesures visant à contrôler les gestes et comportements d’un ou plusieurs membres de la famille ; Selon les résultats des enquêtes nationales entre 12,4 % et 12,2% des femmes et autant d’hommes ont commis au moins un acte de violence conjugale dans l’année précédant les enquêtes ; Les femmes sévèrement et chroniquement battues ont recours à la violence en moyenne une à deux fois dans l’année, tandis qu’elles sont violentées en moyenne 68 fois par année ; Les femmes sont de 3 à 6 fois plus susceptibles que les hommes de recevoir des soins médicaux pour des blessures reçues suite à un épisode de violence conjugale Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

6 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Doc 1 Des statistiques de 2000 indiquent que 40 % des femmes comparativement à seulement 10% des hommes auraient été blessées suite à une dispute ; Les femmes violentées présentent davantage de symptômes psychosomatiques, vivent plus de stress et sont plus dépressives que les hommes ; Quatre fois plus de femmes craignent pour leur vie ; Il ne faut pas confondre la violence telle que vécue dans les couples où la femme est la principale récipiendaire d’une violence sévère et chronique avec celle de populations où la sévérité et la fréquence des conflits violents sont moindres. Parmi les diverses formes qu’emprunte la violence conjugale et familiale, l’expérience nous a conduit à distinguer la violence sexuelle de la violence physique ou psychologique de manière à ce qu’elle ne soit pas occultée par le participant à nos groupes de parole et par le psychothérapeute. C’est aussi la reconnaissance de la puissance symbolique de ce qui concerne le rapport à la sexualité en particulier dans les rapports de domination homme – femme. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

7 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien
Doc C’est l’intime qui est visé ! La violence verbale : insultes, remarques humiliantes et propos dégradants. La violence morale : menaces (menaces d'enlèvement des enfants, menaces de mort ou de sévices envers la mère ou les enfants, ou menaces de suicide ou de meurtre suivi de suicide). La violence psychologique : actions qui minent la confiance en soi ou les décisions de la mère concernant son enfant, accusations de soupçons d'infidélité envers la femme et attitude excessivement soupçonneuse à l'égard de ses actes. Le contrôle des ressources financières de la famille, afin d'enlever toute autorité et indépendance à la femme. L'isolement de la victime pour l'empêcher d'avoir des contacts avec sa famille élargie, ses amis et les membres de la collectivité (décider d'aller s'installer dans une ville ou région, où la femme ne connaît personne; refuser de permettre à celle-ci à sortir avec des amis; décourager ou interdire tout contact avec les parents de la femme; empêcher celle-ci de suivre des cours ou une formation professionnelle). La violence physique : pincer, frapper, gifler, bousculer, battre, tenter de l’étrangler, attaquer avec une arme. La violence sexuelle : violer, forcer la femme à participer à des actes sexuels en collectif que celle-ci considère offensants ou dégradants. Des troubles gynécologiques découlent des violences sexuelles (vaginisme, troubles des menstruations, anorgasmie, etc.). Les violences traumatologiques à conséquences obstétricales, car 40% des femmes battues (rapport HENRION, 2001)(55) rapportent avoir subi des violences domestiques pendant leur grossesse. Celle-ci est un facteur déclenchant en aggravant les violences conjugales ; les conséquences sont avortements, accouchements prématurés, décollements placentaires, accompagnées de souffrance, de mort foetale, d’hémorragies, voire des ruptures utérines. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

8 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien
Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008 Doc 1 Définition de la violence dans la famille La définition de la violence dans la famille* exige qu’une distinction soit établie entre les actes et les conséquences. Ainsi, tout acte perpétré avec l’intention, perçue ou non perçue comme telle, de porter atteinte à l’intégrité physique ou psychique d’un autre membre de la famille est considéré comme violent. Dans cette définition entrent non seulement les gestes mais également les défauts de soins qui, selon l’âge et le stade de développement de la personne, peuvent avoir des conséquences plus ou moins graves pour elle. * BENOIT, J.C., MALAREWICZ, J.A, BEAUJEAN, J., COLAS,Y., KANNAS, S. (1988) Dictionnaire clinique des thérapies familiales, Éditions ESF, Paris. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008 Doc 1 Continuum Tentatives de meurtre / suicide, menaces de meurtre / suicide ; violences sexuelles, viols, agressions sexuelles, proxénétisme violences physiques, coups, mutilations, barbarie, meurtre violence sur les enfants, violences psychologiques, humiliations, chantage (enfants), insultes, dévalorisation, menaces, pressions, jalousie excessive violence sur les objets / animaux ; contrôle économique. Privation d’autonomie (revenus, véhicule, aliénation économique), vol. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008 TABLEAU 1 Types de violences Victimes femmes Victimes hommes Violences au sein du couple - violences physiques - viols 3% 7% 1,6% 0,2% Violences en dehors du couple - agressions physiques - autres agressions sexuelles 2.5% 1.5% 9.5% 3.3% 0.6% Agressions verbales - Menaces - Injures 5.5% 16.9% 6.9% 14.6% Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

11 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Premier module : Les violences intrafamiliales Doc 2 La victime dans le contexte conjugal Sources : INSEE Première, février 2008 Lorraine Touryol du Clos Enquête Cadre de vie et Sécurité 2007 Commentaires : Etre une femme expose Etre une très jeune femme surexpose L’agresseur est souvent proche de la victime Les auteurs de violences conjugales ont le plus souvent au moins 45 ans, sont faiblement diplômés, plutôt chômeurs ou retraités Une sous évaluation quantitative des violences conjugales (absences de main courantes et de dépôts de plaintes) Toutes les classes sociales sont concernées, mais plus les milieux à faible niveau scolaire. Les violences physiques c’est la partie visible de l’iceberg ! Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

12 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien
Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008 Il faut privilégier une analyse processuelle des violences conjugales Les violences sont cycliques, progressives : 1. Au début ; tensions et irritabilité 2. L’agresseur s’exprime par une perte de contrôle : cris, bris d’objets, coups 3. L’homme s’excuse et passe par une période de contritions, se justifie en invoquant des facteurs extérieurs (fatigue, stress, alcool) et attribue à la femme l’origine de son comportement. Les cycles se répètent avec une intensité croissante. Les micro agressions équivalent à une exposition lancinante, insidieuse et progressive qui favorise l’augmentation du seuil de tolérance de la victime. Doc 2 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc 2 Elle finit par trouver normale, la violence de son conjoint et finit par croire à sa propre culpabilité. Métaphore d’Albert Jacquart : « si on plonge la grenouille dans de l’eau bouillante elle se dégage, mais si l’eau est tiède et progressivement on fait monter la chaleur elle ne réagit pas et meurt ». L’impuissance acquise ou résignation acquise (concept de Seligman de G-Bretagne). L’organisme apprend les contingences existant entre des réponses instrumentales et les conséquences de ces réponses. En situation expérimentale, les conséquences sont l’apathie et la résignation (modèle explicatif de la dépression). Avec un changement progressif de l’idée que les gens se font d’eux-mêmes. Pour la femme, une addiction à ce comportement. Des modifications comportementales : - Apprentissage de la violence comme soulagement aux tensions - Recherche de la récompense par l’apaisement - Paradoxalement, se plier aux exigences, mêmes pathologiques du conjoint devient non seulement normal mais « économique ». Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc 2 Des modifications cognitives  - inversion de la culpabilité « je n’ai pas su m’y prendre ! » - « s’il est violent c’est parce que je m’oppose à son désir sexuel, c’est moi qui l’ai provoqué ! ». Ce processus créé toutes les conditions d’une relation d’emprise, indépendamment de la personnalité de l’autre. Les violences psychologiques Les violences physiques et les violences psychologiques sont liées : Si les violences physiques sont factuelles et visibles, les violences psychologiques sont pernicieuses et difficiles à reconnaître tant par la victime que par l’auteur et l’observateur extérieur. Les violences psychologiques s’organisent autour d’un rapport d’emprise : - attaque de l’identité et de l’estime de soi ; humiliations - contrôle : surveillance, horaires, pensées, jalousie, attribution d’intentions non fondées - menaces : faire peur (bris d’objets), menaces de mort ou de violences sur la femme et les enfants - harcèlement : jusqu’à ce qu’elle dise oui ! - isolement physique et psychologique, de la famille, des amis, de la vie sociale - l’emprise a pour résultat une acceptation visant à calmer l’agresseur (soumission -acceptation) Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc 2 Les facteurs interculturels : Apprentissage préalable de la soumission et de l’impuissance du fait des facteurs éducatifs, culturels et religieux. Impactant sur les représentations des femmes que celles des hommes. Induction précoce d’une violence considérée comme « normale ». En conclusion : Le regard social et judiciaire sur les violences conjugales - Derrière toutes les violences physiques il y a des violences psychologiques, plus précisément une relation d’emprise. - Plus la victime a été victimisée longtemps plus le corps social considère qu’elle n’a pas été atteinte, or la durée des violences est un indicateur significatif de l’impuissance apprise et donc de la gravité des conséquences psychologiques. - Pour le code pénal, les violences psychologiques sont mal codifiées et peu poursuivies, à l’inverse des violences physiques. - Pourtant pour la victime les conséquences sont sévères. - La relation d’emprise est d’avantage le fait du processus d’installation de la violence. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Les conséquences méthodologiques pour l’évaluation clinique : les indicateurs ne sont pas à rechercher du côté de la personnalité de l’auteur, comme l’exige la mission d’expertise, mais du côté d’une analyse processuelle du mode opératoire. L’examen psychologique d’experts de l’auteur de violences conjugales ne peut donc se suffire. L’examen psychologique de la victime ne saurait se limiter au recueil de la symptomatologie post-traumatique, mais doit relever d’une analyse des modifications cognitives et comportementales pour évaluer l’impuissance apprise. S’il existe une cohérence entre les phases identifiées par l’analyse processuelle et l’évolution par paliers, des symptômes de la victime, on peut conclure à un degré élevé de plausibilité des faits allégués. Doc 2 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Premier module : Les violences intrafamiliales Doc 3 Les personnalités violentes. Qui sont les agresseurs, les sujets violents ? Immaturité psychologique générale (dans ses relations avec les autres, etc.) ; Tendance à utiliser la projection (rendre les autres responsables) ; La rupture comme une menace à la sécurité (quelque chose à l’intérieur de lui se brise = angoisse d’abandon) ; Rigidité au niveau des rôles sociaux sexuels ; Tendance à utiliser l’alcool et la drogue comme moyen de masquer ses carences ; Sentiment d’impuissance – d’incompétence dans l’intimité = besoin de contrôle ; Demande à l’autre d’être comme lui (fusionner) ; Tendance à transgresser les interdits (en privé, en société, au travail). Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

18 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Typologie de Gilgun Les réactifs Des sujets marqués par une victimisation sévère et des expériences d’abandon non résolues ; Le recours à la violence est généralement précédé par le rappel d’une scène d’abus passée ou récente) qui neutralise leurs capacités cognitives et les plonge dans la confusion, la rage ou la culpabilité ; Le recours à la violence est alors perçu par ces sujets comme une défense légitime. Ils donnent alors l’impression de reprendre le contrôle de la relation afin d’assurer la domination de leur point de vue. Dans ce contexte, la violence ou la surconsommation d’alcool ou de drogue font partie des stratégies inadéquates pour retrouver le confort. L’empathie usuelle envers la victime cède la place à la nécessité d’éloigner de nouveaux abus. Doc 3 suite Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc 3 suite Les proactifs Le maintien de leurs prérogatives et la crainte de perde le pouvoir de dominer est à l’origine du recours à la violence. Surtout dans certaines cultures. Toute tentative de différenciation est perçue comme une attaque à la légitimité de leurs droits » La soumission de ceux et d celles qui partagent leur quotidien est la seule attitude tolérée. La violence découle de leur conception de leur mandat d’éduquer ceux qui les entourent. La rigidité de leurs mécanismes de défense laisse entrevoir une faible estime de soi profonde, qu’il leur faut à tout prix masquer sous peine de rejet. Un roi sans sujets est un roi déchu. Leur dépendance affective devient apparente seulement lorsqu’ils sont privés de l’accès à ces personnes. Le recors à l’alcool / drogue sert à diminuer leurs inhibitions et à justifier le plaisir que l’agression et la peur des victimes leur procurent. La violence est intentionnelle, consciente et admise par les victimes. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Trois types de personnalité utilisant la relation d’emprise : 1. Le pervers narcissique : confirmer l'autre en un identique Doc 3 suite Le pervers narcissique ne peut ni percevoir, ni élaborer ses conflits internes. Il ne peut se défendre de ses propres pulsions de mort, pulsions destructrices, qu’en les assouvissant, c’est-à-dire en les projetant à l’extérieur, sur un autre. La perversion apparaît ainsi comme un aménagement défensif contre la psychose ou contre la dépression. Contrairement au sadique, le pervers ne jouit pas directement de la souffrance de l’autre, mais de ce qu’il puise en l’autre et de sa mise en échec. Il exerce sur l’autre son emprise, projection de sa propre souffrance, de manière non consciente. Il ne ressent pas la violence infligée à l’autre, ni sa souffrance. Pour PERRONE et NANNINI, si le pervers est souvent rigide et privé de toute empathie, imperméable à l’autre et à sa différence, il n’en éprouve pas moins une très faible estime de lui-même. R. DOREY estime que le pervers exerce électivement son emprise dans le registre érotique, sur son partenaire sexuel, mais qu’il agit de même dans toute relation à l’autre, et ce de façon d’autant plus pernicieuse que c’est habilement dissimulé. C’est essentiellement par la séduction qu’opère le pervers pour s’attirer les faveurs de sa victime : c’est-à-dire par l’édification d’une illusion dans laquelle l’autre va s’égarer. Cette séduction, en fait, prend valeur de fascination. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

21 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien
Doc 3 suite Le pervers narcissique suite Lorsque l’objet de l’emprise est vidé de sa substance, abattu par la violence qui lui est infligée, lorsque réduit à l’état d’ustensile, il n’a plus rien d’enviable, le pervers le délaisse pour un autre. Le pervers narcissique prend à tous, mais ne doit rien à personne. Pour résumer, l’emprise chez le pervers vise l’autre comme être désirant. Elle tend à la captation, puis la neutralisation du désir de l’autre par une entreprise de séduction. Le pervers s’approprie ainsi le désir de la victime pour le contrôler et en retirer la substance avant de le délaisser en niant qu’il ait même pu exister. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

22 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien
Doc 3 suite 2. L’obsessionnel : détruire l'autre parce qu'il est diffèrent L’organisation de personnalité obsessionnelle ayant besoin de tout maîtriser, il ne supporte chez l’autre aucune singularité. Sa violence s’exerce par la contrainte et par la force, pour contrôler, modifier ou freiner tout ce qui lui est extérieur. N’usant pas de la violence physique par peur des sanctions, plus que par intérêt pour autrui, sa destructivité intervient au quotidien par une pression et un contrôle incessants. Pour R. DOREY, l’obsessionnel exerce son emprise sur l’autre dans le registre du pouvoir et dans l’ordre du devoir. Nul n’y échappe en effet pour peu qu’il établisse avec lui un rapport, même le plus distant. Son empire est totalitaire, couvrant l’ensemble de la personnalité sur laquelle il a entrepris de régner. L’autre doit agir comme il l'entend, lui ; il doit penser selon des normes qu’il lui impose ; il doit désirer conformément à un schéma qu’il a tracé à son intention, adopter sa conception de l’ordre des choses, on sait où est son bien et rien ne l’autorise à en douter (DOREY, 1981). L’obsessionnel influence l’autre insidieusement, par un contrôle permanent et des intrusions répétées qui brisent les limites de son espace personnel et violent son intimité. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

23 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien
Doc 3 suite L’obsessionnel : détruire l'autre parce qu'il est diffèrent suite Son despotisme peut être autoritaire et actif ou prendre la forme d’une résistance passive quasi insurmontable, ces deux attitudes étant le plus souvent mêlées. Il a tendance à s’opposer ou à contrarier les projets autres que les siens propres, à argumenter à l’infini et à entraver toute initiative étrangère. Bien des femmes victimes connaissent ce type d'agresseur. Dans un mouvement paradoxal et contradictoire, l’obsessionnel refuse à l’autre le droit de désirer, il nie son identité et tend à l’anéantir, mais il entretient aussi le secret désir d’être reconnu par lui. Sensible à ce désir de reconnaissance, l’autre est placé dans une position tout aussi paradoxale et déstabilisante. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

24 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien
Doc 3 suite 3. Le paranoïaque : attribuer à l'autre ses propres défaillances Sa sensitivité le porte à interpréter l’attitude d’autrui, même sa compagne, comme hostile à son égard. Il se méfie de tout le monde et encore plus de ses proches, cachant ses émotions,ne se confiant jamais, de peur de se montrer faible. S’il se comporte en tyran impitoyable avec ceux qu’il considère comme inférieurs et qui doivent sans cesse justifier leurs actes, il peut par contre se soumettre, s’aplatir devant un plus puissant. Le paranoïaque, de par sa fixation au stade du narcissisme et les mécanismes projectifs qui l’animent, tend donc à attribuer aux autres les défauts qu’il refuse de voir en lui. Il se place toujours arbitrairement en position de dominer l’autre qui est constamment jugé et stigmatisé, sans aucune empathie. L’autre est mis en position inférieure et accusé de tous les maux. Ce processus est fréquent dans les relations de couple pathologiques. Le paranoïaque prend le pouvoir par la force, tandis que le pervers utilise d’abord la séduction, puis la force si la séduction n’agit plus. S’il arrive au paranoïaque d’user de violence, c’est dans un mouvement de décompensation : l’autre doit être détruit parce qu’il est dangereux – il faut l’attaquer pour s’en protéger. Quel que soit la modalité de la violence, il en attribuera néanmoins toujours la responsabilité à l’autre, gardant de lui-même une image flatteuse, se considérant comme irréprochable alors que les autres sont mauvais. Chez le paranoïaque, comme chez l’obsessionnel, le désir est donc annihilé par une action destructrice. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc 3 suite Les troubles de la personnalité* Groupe A : Paranoïaque, schizoïde (détachement par rapport aux relations sociales, froideur, détachement, émoussement de l’affectivité), schizotypique (déficit social, croyances bizarres et excentrique, inadéquation des affects, idéation méfiante ou persécutoire, idées de référence) ; Groupe B : antisociale, les états limites, histrionique, narcissique (théâtraux, émotifs et capricieux) ; Groupe C : Évitante, dépendante, obsessionnelle – compulsive (anxieux et craintifs). * D.S.M – IV, Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux 4 ème édition, Masson Paris, 1995. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc 3 suite Les mécanismes de défense Le déni : Mécanisme le plus utilisé devant l’agression Empêche de voir l’incident et d’investiguer la signification du geste, des émotions. Le clivage : appartient à la personnalité des «états limites».Mode relationnel global et primitif. Être tout l’un ou tout l’autre (juste aimant, puissant, protecteur, par opposition à mauvais, détestable, destructeur). La projection : Attribuer à tort à autrui ses propres sentiments, impulsions ou pensées inacceptables. Le passage à l’acte : Réagir par des actions plutôt que par des sentiments ou des réflexions. La minimisation ; Réduire l’effet, l’impact des comportements, des propos, des gestes. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc 3 suite Les mécanismes de défense de l’alcoolique La rationalisation : La capacité de contrôler sa consommation ; il ne se sent pas bien s’il ne boit pas. La projection : Si les autres pouvaient le comprendre, ce sont les problèmes des autres qui le font boire. Le refoulement : N’a pas accès aux conséquences de sa consommation ; ne pas vivre avec tous les moments gênants et embarrassants. Le trou de mémoire (black-out) : C’est discriminer, minimiser ses comportements lors de sa consommation, se bâtir un système d’illusions. Le clivage : Tout est OK pour soi, ce sont les autres qui ont un problème avec sa consommation. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc 3 suite La personnalité de l’alcoolique Relations avec leurs proches teintées par l’immaturité et la quête affective (impulsivité importante) ; Difficulté à identifier et exprimer les émotions et sentiments (alexithymie) ; Demandes excessives à l’égard de leur entourage (une tension entre l’idéal jamais atteint et la réalité frustrante) ; Changements d’humeur (dysphorie) ; Difficulté à vivre les ruptures (séparations conflictuelles – deuils pathologiques – angoisse d’abandon) ; Affect dépressif important ; Présente un trouble anxieux (anxiété généralisée, trouble panique, phobie sociale) ; Présente un trouble affectif ; Traits antisociaux ; Présence d’idéation suicidaire avec risque suicidaire ; Les troubles de personnalité limite et antisociale sont généralement évoqués lorsqu’il est question de l’alcoolique (groupe B). Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc 3 suite Intervention auprès des alcooliques ayant un comportement violent On doit avoir comme souci de préserver narcissiquement le sujet. Il faut décrire une réalité qui doit être recevable sans être minimisée. Inventaire des habitudes de consommation : Le ou les produits Fréquence Quantité Situation de consommation Son meilleur score de sobriété Sa consommation lui pose- telle problème ? A quels indices considérerait-il que la consommation lui pose problème ? Contexte où la consommation est associée à la violence Déclencheurs Conséquences La clarification : Le reflet qui rejoint le sujet là où il est, de rendre évidentes ses intentions, ses croyances. Une description qui comprend plus d’éléments que ce qui est dit au départ, comme la métaphore. La confrontation : Remettre au centre des préoccupations du sujet des propos – attitudes qui lui nuisent. On doit valider le sujet dans ce qu’il nous dit tout en lui communiquant par la suite notre point de vue. Dédramatiser la frustration : en invitant le sujet à prendre du recul, à démêler ses motivations, et ce afin d’aborder la responsabilisation du sujet. C’est de semer le doute dans la pensée de clivage (tout est OK pour soi, ce sont les autres qui ont un problème avec sa consommation) du sujet, lui proposer des nuances. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

30 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Premier module : Les violences intrafamiliales Doc Les déterminants de la violence La société patriarcale et le processus de socialisation des hommes favorisent : l’apprentissage à la compétition ; une vision stéréotypée des rôles sociaux et sexuels ; la recherche de l’invulnérabilité et du pouvoir. Les hommes sont socialisés de manière à se percevoir invulnérables et agressifs. Lors de conflits familiaux, ils peuvent recourir à la violence pour contrôler ceux et celles qu’ils perçoivent mettre en cause leur autorité (identité masculine) ou éveiller un malaise à l’intérieur d’eux. Le stress socio-économique relié à une combinaison de conditions comme la pauvreté, le chômage, la mauvaise qualité du logement, le surpeuplement, le manque de prestige professionnel et le manque de scolarité, est considéré comme un facteur de vulnérabilité à la violence conjugale. L’isolement social est un facteur associé à la violence conjugale, bien que l’on ne puisse pas déterminer s’il prédispose à la violence ou s’il en est une conséquence. L’isolement des femmes est fortement associé à la violence conjugale, puisque la prévalence des conduites à caractères violent, tant verbal, symbolique que physique est plus élevée parmi les femmes dont le soutien social est faible. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc 4 Les déterminants de la violence Des problèmes de communication et des difficultés à régler les conflits dans le couple, ainsi que les relations de pouvoir, constituent des facteurs pouvant favoriser l’apparition de la violence entre conjoints. Les problèmes de communication seraient liés à une difficulté ou une incapacité pour l’agresseur de communiquer de façon normale, non violente, fréquemment liée à une image de soi négative ou irréaliste. Par ailleurs, une dynamique familiale basée sur des relations inégalitaires, en lien au partage du pouvoir entre les époux, semble propice à la violence. Une histoire personnelle de violence, comme le fait d’avoir été témoin de violence conjugale durant l’enfance, augmente la probabilité de devenir victime ou agresseur. Pour ce qui est des victimes, une recension des écrits montre qu’avoir été témoin de violence parentale dans l’enfance ou l’adolescence constituait le seul facteur associé de façon répétée au fait de devenir victime de violence conjugale. Chez les agresseurs, avoir été témoin de la violence de leur père envers leur mère ou avoir été violenté par leurs parents alors qu’ils étaient enfants sont des facteurs qui peuvent contribuer à l’émergence de la violence du conjoint à l’égard du partenaire. La dépendance de certaines femmes à l’égard de leur conjoint, qu’elle soit affective, psychologique ou économique, accroît leur vulnérabilité à la violence. La consommation d’alcool et de drogue serait un facteur associé à la violence. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc 4 Les déterminants de la violence Certaines caractéristiques personnelles de l’agresseur sont associées à la violence conjugale : le jeune âge, les hommes jeunes seraient les plus agressifs, 13% des ans ont agressé leur conjointe en comparaison à 1% pour les hommes de 45 ans et plus. Les besoins de contrôle et de domination, exerçant plus de contrôle pour affirmer son pouvoir. Certains aspects psychologiques : la dépression, aussi qualifiée de détresse psychologique est un facteur décelé chez une majorité d’agresseurs. D’autres aspects sont liés aux agresseurs : inaptitude à faire face à leurs émotions et à les exprimer, à maîtriser leur colère, à reconnaître les besoins de leur partenaire. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Premier module : Les violences intrafamiliales Doc 5 La séparation entraîne une diminution des violences, c’est un moyen d’éviter des violences. Cependant 41% des crimes conjugaux ont lieu après la séparation. Les modes de vie relationnels en couple La violence conjugale résulte d’un ensemble poly factoriel : le lien amoureux, passionnel ou non ; la personnalité des protagonistes, qui peut être normale, subnormale ou pathologique ; les circonstances extérieures, etc. L’importance de ces facteurs évolue en même temps que la gravité de la violence augmente : les effets amoureux ont une grande place au début, puis la personnalité de l’homme se dévoile et joue un rôle quand la violence est installée. Les manières d’être en couple apportent un éclairage supplémentaire qui donne une certaine spécificité à la façon dont s’installe la maltraitance. Ces modes de vie à deux peuvent être compris comme des tentatives d’affronter les réalités de la vie à deux, d’apporter une solution aux différends. Quatre modes sont susceptibles de dégénérer : La recherche fusionnelle La tonalité possessive La tentation dominatrice La tentative libertaire / libertine Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc 5 La recherche fusionnelle : L’euphorie fusionnelle rêve de créer une complicité permanente, une union indissoluble des corps et des esprits. En se glissant dans les désirs de l’autre, en se fondant en lui, on escamote le différend, on le gomme. Le risque c’est de ne plus trouver matière à alimenter la passion exclusive, s’appauvrir, s’ennuyer, tant on finit par se ressembler. Les deux ne font qu’un, les désirs communs ne peuvent plus s’exprimer devant un autre qui n’existe plus de façon individuelle. L’amour disparaît au bout d’un temps quand l’un des deux amants prend conscience de l’impasse dans laquelle ils se trouvent. La tonalité possessive : l’homme manifeste une présence jalouse qui se traduit par un comportement visant à éviter, toute rencontre entre sa compagne et des hommes qui pourraient la séduire. Mais trop de possessivité étouffe, et c’est bien un sentiment d’étouffement qu’éprouve la femme. Sa liberté de circulation est réduite, et il se crée un monde clos qui finit par imploser : l’amour s’échappe comme l’air de la bulle, et la jalousie finit par faire exploser la relation. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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La tentation dominatrice : le sujet dominateur aborde le différend qui s’annonce en s’assurant que, quoi qu’il arrive, l’autre adoptera la même solution, la même position. Attitude autoritaire ou avec un degré de manipulation. Cela suppose que l’autre accepte de se laisser dominer. Cet équilibre tient tant que chacun y trouve son compte. Comme tout système totalitaire, le jour vient où le dominé se révolte, où il souhaite s’émanciper et voler de ses propres ailes. La tentative libertaire / libertine : la relation permet à d’autres désirs d’éclore, et de ruser ainsi avec la jalousie. Le lien central doit être privilégié, et les relations collatérales rester secondaires ; il ne doit pas y avoir d’attachement à un tiers. On ne peut conjurer les surprises de l’amour et l’un des deux contractuels peut investir une relation malgré lui…du moins au début. Le contrat est bafoué, et le perdant peut ne pas l’accepter. Ces modes relationnels peuvent voir apparaître des violences quand il est devenu insupportable pour l’un voir les deux ou remis en question. Doc 5 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc 5 Les effets de la violence conjugale La résilience C’est la capacité à résister à ces violences, de réussir à vivre de manière socialement acceptable, en dépit du stress ou d’une adversité qui comporte normalement le risque grave d’une issue négative. La relation d’attachement La théorie de l’attachement suggère que la qualité de la relation parent-enfant peur prédire la qualité des relations ultérieures. Ainsi, l’incapacité d’établir des liens affectifs stables et sécurisants, suite à des rejets précoces, entraîne des difficultés à construire des relations de confiance avec autrui. La théorie de l’attachement est centrale pour expliquer la vulnérabilité de certains individus au recours à la violence. Les expériences de séparation placent l’individu dans une situation d’insécurité lorsque les soins disponibles sont inadéquats ; ce qui amène la personne à se questionner sur sa propre valeur et, ultérieurement, crée des difficultés dans sa capacité de nouer des liens d’attachement stables et sécurisants. Les expériences de séparation interagissent avec les relations d’attachement tout au long de la vie de l’individu pour créer des cascades d’évènements qui entraînent certaines personnes vers une plus grande vulnérabilité à la dépression et au recours à la violence. Il peut être opportun, dans le cadre du suivi d’une personne violente, d’analyser la qualité des facteurs d’attachement comme étant des facteurs de risque associés au recours à la violence. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc 5 Un cumul de plusieurs facteurs de risques est généralement présent chez les personnes violentes : Plus d’évènements et de pertes affectives au cours des quelques semaines précédant le recours à la violence ; L’utilisation de substances psycho actives et plus particulièrement l’alcool ou la cocaïne ; Un état dépressif alimenté par l’expérience douloureuse de le perte ou l’anticipation d’une perte jugée importante ; L’isolement social ; Une faible estime de soi ; La présence de croyances justifiant le recours aux conduites d’agression pour gérer des conflits ; La persistance de tensions dans la vie conjugale et familiale ; Les enfants qui sont devenus les adultes les plus douloureux ont été les enfants de malades mentaux, de parents maltraitants ; et ceux qui n’ont pas pu trouver de substitutifs affectifs, peut être parce qu’ils s’étaient sentis trop tôt responsables des adultes qui les blessaient Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

38 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Deuxième module : Le groupe de parole des auteurs de violences familiales, les diverses propositions thérapeutiques  - L’évaluation de l’auteur et du contexte de survenue de ces violences conjugales. - grille d’évaluation de l’auteur et du contexte de survenue de ces violences conjugales. - Organisation de l’entretien d’évaluation - Les possibilités non obligatoires de la participation de la victime, en individuel ou en couple (les conditions) - Les préconisations thérapeutiques - L’organisation des temps thérapeutiques - Le suivi thérapeutique individuel (indications et contre indications) - Les entretiens de couple (indications et contre indications) - La thérapie de couple (indications et contre indications) - Le groupe de parole des auteurs de violences conjugales (indications et contre indications). Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

39 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Deuxième module : Le groupe de parole des auteurs de violences familiales, les diverses propositions thérapeutiques  Doc L’évaluation de l’auteur et du contexte de survenue de ces violences conjugales. La convocation devant le délégué du procureur de la République le délégué du procureur de la République agit au nom du procureur de la République, dont il reçoit un mandat impératif pour la mise en œuvre d’un rappel à la loi et, le cas échéant, de l’une des trois mesures alternatives suivantes, précisée dans les réquisitions du parquet : l’orientation vers une structure sanitaire, sociale ou professionnelle, la régularisation d’une situation constitutive d’une infraction ou la réparation du dommage résultant des faits. L’orientation vers une structure sanitaire relève de notre secteur d’intervention. Parmi les mesures alternatives prévues par les textes, la seule qui paraisse adaptée au contentieux des violences au sein du couple est l’orientation vers une structure sanitaire, sociale ou professionnelle, dans les cas où les faits sont associés, au moins partiellement, à des difficultés d’ordre personnel de l’auteur (psychologiques, familiales, sociales, professionnelles, alcoolisation, toxicomanie). Le mis en cause ne peut être assigné à aucune obligation de résultat, il doit uniquement justifier de ses démarches par la production de certificats, sans avoir à dévoiler le déroulement des entretiens ou consultations. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

40 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Doc 6 L’évaluation de l’auteur est un temps important pour cerner à sa juste mesure la situation et la personnalité de l’auteur mais aussi de la victime perçue par celui-ci ! L’examen du contexte de survenue des violences conjugales doit être très précis entre autres sur la fréquence, la montée en violences des altercations, l’historique de celles-ci, leur ancienneté. La grille doc 7 fournie dans cette formation permet de visualiser l’ensemble des points à traiter dans cet entretien qui peut durer deux heures. La 4 éme partie sur la vie affective et conjugale est prépondérante pour la compréhension de la survenue progressive des violences conjugales. L’exploration du lien de couple, sa construction nous éclaire sur les bases affectives de cette rencontre des deux protagonistes de notre affaire. Nous tentons de découvrir ce qu’exprime leur relation amoureuse, au moins au niveau des fantasmes et comment lors de fusion cela peut devenir dangereux. Éclairer les projections mutuelles et les parties les plus insupportables des tendances reniées par chacun. Découvrir la perception du caractère de la victime par l’auteur des violences, permet à l’intéressé de percevoir son évolution et de sentir ce qui a changé avec les années. Placé au début de la rencontre avec nous cela permet de ne pas focaliser sur les actes violents et donc de développer des résistances. Le sujet se livre plus et se détend. Au chapitre 6 nous abordons enfin le délit, les faits. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

41 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Doc LA GRILLE D’ÉVALUATION DE L’AUTEUR* (CONSULTATION LFSM DE PARIS, VIOLENCES CONJUGALES) 1. ETAT-CIVIL / SITUATION FAMILIALE Nom : Prénom : Sexe : Masculin O Féminin O Date de naissance : Age : < 20 ans 20/30 ans 30/40 ans 40/50 ans 50/60 ans > 60 ans Domicile : Téléphone : Profession : Emploi actuel : Situation de famille : Célibataire Concubinage Marié Divorcé Séparé depuis Veuf Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien * créée par Jean-Pierre VOUCHE en 2005

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LA GRILLE D’ÉVALUATION DE L’AUTEUR suite Les enfants : Les rapports de l'auteur des violences domestiques avec les enfants (proximité, distance, abandon, négligences): 2. ENFANCE / DEVELOPPEMENT PERSONNEL Votre enfance, le couple parental, vos relations parentales ? Avez-vous été battu, violenté ? et par qui ? 3. NIVEAU D'ETUDES NIVEAU INTELLECTUEL : ETUDES ET DIPLÔMES : Débile Limité Moyen faible Moyen Moyen - fort Fort Supérieur Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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LA GRILLE D’ÉVALUATION DE L’AUTEUR suite 4. VIE AFFECTIVE ET CONJUGALE *Premier mariage ou première liaison ? *Qu’est-ce qui vous a attiré vers cette femme ? *Elle vous apportait quoi dans votre vie, émotionnelle, affective ? *Le lien de couple remplit des fonctions d’ordre psychique, des satisfactions d’ordre libidinal mais aussi un étayage psychique d’ordre narcissique : Est-qu’elle vous renforçait dans une confirmation narcissique dont chacun a un besoin absolu, et qui a été à l’origine, consciente ou inconsciente de votre choix amoureux : - confirmation de l’estime de soi, - du sentiment de sa valeur propre, - parfois confirmation de son identité, voire de son existence. *Votre couple s’est construit sur quelles bases affectives et quel projet ? : (le choix d’un partenaire spécifique à partir d’une collusion des processus inconscients mutuels, l’intrication mutuelle des désirs inconscients, un processus d’idéalisation, une confortation narcissique des intéressés, mais on peut repérer un réveil ultérieur mouvement d’autonomisation individuelle). *Vie affectivo – sexuelle (les changements survenus ces derniers temps) : *Mais la relation amoureuse exprime aussi, au moins au niveau des fantasmes, une tendance à la fusion, à l’effacement des limites des deux sujets, cette fusion peut devenir dangereuse, elle deviendrait alors régression annihilante avec des violences potentielles (dans une "désindividuation", d’une "dédifférenciation", dans une sorte de retour au néant). * Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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LA GRILLE D’ÉVALUATION DE L’AUTEUR suite VIE AFFECTIVE ET CONJUGALE suite *La problématique principale reste celle du temps, de la mort et de l’usure du couple. Est-ce votre sentiment ? *Le couple conjugal se choisit et se structure de telle manière que les projections mutuelles flottantes, déchargent sur le partenaire, les parties les plus insupportables des tendances reniées par chacun. Avez-vous inconsciemment projeté sur elle des mauvaises parties de vous même ? (Une restauration narcissique peut se construire par annexion de la "bonne partie " de l’autre ou éventuellement par projection sur cet autre de la "mauvaise partie" de soi au sens kleinien des termes. Le couple fonctionne comme une manière de métaboliser les traces latentes des processus régressifs, des tendances archaïques, morcelantes, mortifères de chacun des partenaires, susceptibles de prendre des formes pathologiques dont la violence conjugale). *Pour beaucoup le conflit permet peu à peu l’apprentissage d’une relation plus équilibrée, plus satisfaisante. Le rôle du conflit comme régulateur de la « distanciation » ou l’apprentissage d’une capacité de négociation et l’appréciation évolutive d’une bonne distance entre les partenaires. Le concept de frontière semble dans ce cas là éclairer la question du dysfonctionnement du couple. Est-ce votre dynamique de couple ? *Vous la perceviez comment au niveau du caractère ? *Qu’est-ce qui a changé avec les années ? Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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LA GRILLE D’ÉVALUATION DE L’AUTEUR suite 5. AXE THÉMATIQUE EXISTENTIELLE Carences affectives de l’enfance Problème d’identité Problématique abandonnique La jalousie Le différend La peur de l’autre, de la différence Le manque de confiance en soi 6. DÉLIT Date de première comparution en Justice : / / 2008 Avant ou après jugement : O liberté provisoire O liberté conditionnelle Envoyé par : O Délégué du procureur O C.J. ( juge d'Instruction ) O SPIP ( Juge d’Application des Peines ) Contact direct : Décision judiciaire actuelle: O classement sous condition O Ajournement O autres Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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LA GRILLE D’ÉVALUATION DE L’AUTEUR suite 6. DÉLIT Violences dans la famille O Sur Enfant O Sur conjoint : Pédophilie : O Hétérosexuelle O Homosexuelle O Bisexuelle Adolescentophilie: Père incestueux : O Biologique O Légal O Beau-père O Pédophilie sous jacente : oui non Violeur adulte : O Hétérosexuel O Homosexuel Exhibitionniste – Victime : violence physique : violence sexuelle : Autres (nommer ) : AGE ( au moment du délit ) : Si plusieurs délits reprochés à quel âge avez-vous commencé à être violent ? Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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LA GRILLE D’ÉVALUATION DE L’AUTEUR suite 6. DÉLIT DESCRIPTION DES FAITS REPROCHÉS * Les violences physiques Coups : (quels types de coups) * Les violences psychologiques Les microviolences : – Le contrôle (possession, surveillance, dominer, commander) – L’isolement (de sa famille, des amis, empêcher de travailler, pas trop indépendante) – La jalousie pathologique (suspicion constante, basculement de la jalousie quand sentiment de dévalorisation, explique sa frustration par l’infidélité de sa partenaire) – L’érotisation de la relation dans la haine – Le dénigrement – Les humiliations – Les actes d’intimidation (les injures étaient proférées en public ou en privé ?) – L’indifférence aux demandes affectives – Les menaces – Le harcèlement (envahissement) – Harcèlement après séparation, Du côté de la victime : Selon vous, qu’est-ce qui la terrorisait le plus (regard méprisant, parole humiliante, tonalité menaçante, créer de la tension...) ? Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

48 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien
LA GRILLE D’ÉVALUATION DE L’AUTEUR suite 7. AXE PSYCHOCRIMINOLOGIQUE Reconnaissance ou non des responsabilités Déni des faits Le vécu émotionnel, surmoïque Appréhension du retentissement psychologique sur la victime, manque de lucidité Rapport à la loi qui l’interpelle 8. LES ANTÉCEDENTS – Antécédents judiciaires : – Antécédents médicaux : – Traitement actuel : Traitement médicamenteux en cours : Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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LA GRILLE D’ÉVALUATION DE L’AUTEUR suite 9. AXE CLINIQUE / SÉMIOLOGIE CLASSIQUE * Traits de personnalité Profil de personnalité : - Spectre de la normalité - Tonalité névrotique ( immaturo - névrotique) - Immaturo-égocentrique - Immaturo–pervers (caractère paranoïaque) Questions sur des traits de personnalité : Êtes vous anxieux? Êtes-vous à l’aise en grand groupe? Êtes-vous timide, avez-vous un contact facile ? Avez-vous une gène du regard de l’autre ou au contraire le recherchez-vous ? Êtes vous susceptible? Êtes vous méfiant ? Êtes vous bagarreur ? Êtes vous bougon ? Êtes vous tenace ? Êtes vous têtu ? Êtes vous rationnel ? Êtes vous rancunier ? Êtes vous indépendant ? Êtes vous fier ? Êtes vous orgueilleux ? Êtes vous ambitieux ? Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

50 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien
AXE CLINIQUE / SÉMIOLOGIE CLASSIQUE Éléments cliniques, évaluation psychologique Anxiété Traits névrotiques : O Hystérique O Phobique O Obsessionnel Axe de psychorigidité : (score de 1 à 6) – Susceptibilité : – Méfiance : – Rigidité : – Rancune : – Interprétation : – Vécu persécutif à minima : Impulsivité : – Physique : – Bris d'objets : – Verbale : Instabilité : Affect et Humeur : Thymie, dysthymie (moment subdépressif) : Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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LA GRILLE D’ÉVALUATION DE L’AUTEUR suite 9. AXE CLINIQUE / SÉMIOLOGIE CLASSIQUE Éléments cliniques, évaluation psychologique Recherche de vécus : – frustration : – tension interne : – vécu dépressif : – conflit personnel : – conflit relationnel : – animosité (rage, haine, vengeance) : – excitation sexuelle : – relation à l'autre dans la sexualité, – préoccupé : – triste : – émotif : – irritable : – méfiant : – revendicateur : Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

52 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien
LA GRILLE D’ÉVALUATION DE L’AUTEUR suite 10. AXE DE PSYCHOPATHOLOGIE DE LA RELATION A. le Moi (le sujet) et son auto-perception – égocentrisme – déficit de subjectivation – déficit d’auto-analyse B. le type de relation (tendance à l’emprise sur autrui) C. l’altérité (déficit de s’intéresser à l’altérité), choix de la conjointe 11. ORIENTATION THÉRAPEUTIQUE (type de thérapie préconisée) : O Groupes de parole O Thérapie individuelle O Entretiens de couple O Thérapie de couple Points ou aspects à travailler : * Analyse du comportement violent * Analyse des activateurs de la violence * Comment endiguer cette violence ? * Comment inhiber la violence ? * Autres : Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

53 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien
LES FICHES CLINIQUES Monsieur A. AM, 50 ans Les faits : Dispute avec son ex-conjointe concernant les modalités de la garde de leur enfant. Au moment de déposer leur enfant, Madame a voulu le reprendre car Monsieur ne lui aurait pas dit bonjour. Il a alors cassé sa boîte de vitesse. Condamné à payer 324 euros d’amende afin de réparer la boîte de vitesse. « En 4 ans de vie commune, je l’ai touché une fois, mais c’était avant que j’aie mon fils ! Je suis un fou de travail, je travaille six jours sur sept. A 50 ans je pensais avoir trouvé l’âme soeur ! » Ils sont séparés depuis le 1er Janvier 2004 Antécédents judiciaires : Néant Antécédents médicaux : Antécédents psychiatriques : Profil de personnalité : Se décrit comme « à l’écoute des clients » et comme sachant composer en situation difficile. Cependant lors de l’entretien, Monsieur A. AM se montre vite irrité si l’on insiste trop sur certains aspects de sa personnalité. Il devient très réactif. Nous notons, de plus, une certaine psychorigidité. Niveau intellectuel : Un niveau intellectuel fort. A toujours travaillé dans la coiffure avec un de ses oncles qui lui a appris les rouages du métier. Il a également tenu un hôtel pendant six ans à Nice. Vie affectivo-sexuelle : « Avec ma femme c’était très tendu ». Elle est déléguée dans un labo pharmaceutique. Les disputes concernaient les horaires de travail de monsieur qu’elle ne comprenait pas selon lui. « J’ai très mauvais caractère, une fois que c’est cassé, c’est cassé ». Il nous précise que son ex-conjointe avait divorcé deux fois et qu’ils vivaient avec le premier enfant de Madame âgé de 14 ans. Il se sont rencontrés au cours d’un enterrement. Monsieur connaissait les parents de Madame avant de la rencontrer. Ils étaient des amis de la famille. Monsieur dit avoir eu plusieurs relations de concubinage. Il précise avoir eu une grosse déception amoureuse suivie de huit années de célibat. Ses amies avaient en général cinq voire dix ans de moins que lui. Eléments biographiques significatifs : Monsieur est issu d’une fratrie de quatre enfants. Orientation thérapeutique : Prise de trois rendez-vous individuels, doublé d'une participation à un groupe de parole de sujets violents avec Jean-Pierre VOUCHE et Emmanuelle WEYERGANS à la LFSM Paris. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

54 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien
Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008 Doc 7 Nous aborderons l’expérience des prises en charges cliniques des hommes violents dans le cadre de la consultation des violences conjugales à Paris, à la LFSM (Ligue Française pour la Santé Mentale). Concernant les femmes violentes, deux schémas sont poursuivis : * un suivi individuel, pour un travail sur les activateurs de la violence et des parades pour l’endiguer. * un travail de couple sur l’interactivité violente des deux protagonistes. D’ailleurs ce dispositif est très efficace et donne de bons résultats pour la plupart des couples dans des délais rapides (thérapies brèves). Nous l’avons donc proposé dans le cadre de nos consultations des Hauts-de-Seine et de l’Oise. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

55 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Deuxième module : Le groupe de parole des auteurs de violences familiales,   Doc 8 L’évaluation de l’auteur et du contexte de survenue de ces violences conjugales. Organisation de l’entretien d’évaluation Nous avons plusieurs cas de figure, L’auteur vient seul, L’auteur vient avec sa compagne sans obligation pour elle de nous voir, Soit la compagne a aussi une obligation de suivi psychologique. Cas de figure 1 : L’auteur vient seul Dispositif de rencontre : * Entretien individuel d’évaluation de l’auteur Cas de figure 2 : l’auteur: vient avec sa compagne sans obligation pour elle de nous voir: Dispositif de rencontre : * Entretien individuel d’évaluation de l’auteur * Entretien de couple si les deux le souhaitent, il n’y a pas de caractère obligatoire Cas de figure 3 : L’auteur vient avec sa compagne, Elle a aussi une obligation de suivi psychologique. Dispositif de rencontre : * Entretien individuel d’évaluation de l’auteur. * Entretien individuel d’évaluation de la compagne. * Aucun entretien de couple dans ce contexte Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

56 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Deuxième module : Le groupe de parole des auteurs de violences familiales, les diverses propositions thérapeutiques  Doc n° Les possibilités de participation de la victime 1 . Les conditions d’efficacité pour un entretien individuel de la victime Bien souvent la victime ne vient pas, parce qu’il y a une obligation de soins pour l’auteur et qu’elle souhaite que ce dernier se confronte seul aux conséquences de ses actes violents. Mais toutefois il arrive que l’auteur des violences vienne accompagné, nous découvrons cela au dernier moment en salle d’attente. Il vous faut être clair sur votre cadre ! En conséquence même si l’auteur insiste pour que sa compagne assiste à votre entretien, précisez que vous allez analyser avec le concerné comment cela peut être viable. Durant l’entretien d’évaluation vous aborderez cette question avec l’auteur des violences : - Soit il y consent, mais dans un deuxième temps, après cette évaluation. Il faut donc prévoir un temps supplémentaire, cela risque de vous désorganiser votre planning ! Cela renseigne aussi sur les transactions relationnelles du couple, fusion, emprise, dépendance à l’autre. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

57 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Doc n°9 Soit il refuse de se retrouver avec la victime. Voir s’oppose à ce qu’elle soit rencontrée par vous même, mais il n’a pas pu empêcher celle-ci de venir ce jour, il supporte d’ailleurs très mal cette présence forcée, dont il craint qu’elle interpelle le clinicien ou fasse un scandale en salle d’attente. Le climat est tendu dans ce cas. L’auteur craint des révélations alors qu’il a minimisé des faits ou mis un voile sur des aspects de lui-même qu’il tente de vous cacher. Mais qu’il refuse aussi de percevoir pour lui même. - Vous pouvez lui demander s’il souhaite que vous fixiez un rendez vous individuel à sa compagne un autre jour, hors de sa présence. - En aucun cas vous ne devez forcer la victime à être rencontrée, l’obligation de soins ne la concerne pas directement. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

58 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Doc n°9 2 . Les conditions d’efficacité pour un entretien de couple - L’entretien de couple peut se faire dans la foulée de l’évaluation avec l’accord des deux, il n’y aura jamais d’injonction de votre part ! Soyez court dans ce timing sinon vous aurez une sensation de fatigue, de confusion, de perplexité. Cela peut introduire après le premier entretien des doutes, des réactions d’incompréhension, voire de l’agacement ce qui n’est pas une bonne posture d’accueil pour nouer à minima une relation de confiance avec l’auteur. - L’entretien a lieu un autre jour, et là vous écouterez le couple dans sa manière de présenter ce qui a fait problème et comment il pense traiter ses dysfonctionnements à l’avenir. Vous ne braquez pas les « sunlights » sur l’auteur mais sur l’interactivité des deux personnes et sur leur manière de communiquer, de traiter leurs différends. Vous explorez la meilleure façon de les aider, quel est le dispositif clinique adapté à leur problématique. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

59 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Deuxième module : Le groupe de parole des auteurs de violences familiales, les diverses propositions thérapeutiques  Doc n° Les préconisations thérapeutiques Vous avez le choix entre diverses propositions, tout dépendra du contexte juridique, de la situation du couple s’il est séparé ou non, de la volonté de travailler ce qui fait problème pour l’auteur, de la volonté de la victime de s’associer ou non au travail thérapeutique. - Entretiens individuels de l’auteur. - Entretiens individuels de la victime. - Entretiens de couple. - Thérapie de couple - Groupe de parole pour hommes violents. - Groupe de parole pour victimes. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc n° 11 TYPES DE PRISE EN CHARGE CONTEXTE JURIDIQUE COUPLE SÉPARÉ PARTICIPATION DE L’AUTEUR VOLONTÉ DE S’ASSOCIER DE LA VICTIME entretiens individuels de l’auteur obligation de soins pour l’auteur couple déjà séparé participation variable aucune entretiens individuels de la victime aucune obligation pour la victime couple déjà séparé ou encore ensemble refus de travailler avec la victime limités sur le temps si la victime n’y voit pas d’utilités thérapie de couple aucune obligation pour la victime juste un conseil couple encore ensemble participation active volonté affirmée de la victime groupe de parole pour hommes violents Obligation de soins pour l’auteur aucune, le cadre ne s’y prête pas groupe de parole pour victimes l’auteur le souhaite quelquefois ou au contraire le redoute volonté de travailler avec d’autres victimes Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Deuxième module : Le groupe de parole des auteurs de violences familiales, les diverses propositions thérapeutiques  Doc n° 12 L’organisation des temps thérapeutiques Il est important de se projeter dans le temps et de trouver un équilibre des temps thérapeutiques. Pour les entretiens individuels un rythme d’une séance par quinzaine nous paraît judicieux. Ainsi un auteur ayant six séances cela va couvrir un travail réflexif d’un trimestre, c’est déjà un temps conséquent. Pour des sujets ayant un double suivi individuel et de groupe, il faut planifier l’alternance pour engranger les bénéfices de chaque dispositif. On utilise peu ce dispositif seulement à la demande de l’intéressé qui a besoin d’entretiens seul pour aborder des point qu’il ne veut aborder en groupe ou des urgences car il est mal, voire demande un suivi psychiatrique avec traitement adapté. Il faut prévoir une alternance des entretiens individuels des deux partenaires rencontrés séparément. Et organiser une séance collective si besoin pour mesurer et constater le chemin parcouru par chacun. Les groupes de parole d’auteurs de violences conjugales se pratiquent toutes les deux semaines d’une durée d’une heure et trente minutes. Et sur un cycle de dix séances. Des adaptations sont prévues si le magistrat a mis que quelques séances 3 ou 6. Le vécu de dix séances soit 5 mois est quelquefois pénible pour ces auteurs, surtout ceux qui viennent à reculons. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Deuxième module : Le groupe de parole des auteurs de violences familiales, Doc n° Le suivi individuel (indications et contre indications) Le suivi individuel des auteurs de violences conjugales Dès le début du travail il est utile de reprendre avec l’auteur tous ces points qui lui permettront de se situer par rapport aux diverses violences conjugales ***** Vous trouverez ci-dessous des exemples de violences effectuées par certaines personnes. Décrivez les violences que vous avez pu commettre vous-même s'il vous plaît. Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008 1. VIOLENCES PHYSIQUES Oui Non Nbre de fois Commentaire sur l'acte de violence Gifle ___ ___ __________ Coup de poing ___ ___ __________ Étouffement ___ ___ __________ Tirer les cheveux__ ___ __________ Bousculer ___ ___ __________ Retenir de force___ ___ __________ Coup de pied ___ ___ __________ Utilisation d'une arme ___ __________ Lui jeter des objets à la tête __________ Rapport sexuel forcé ___ __________ Rapport sexuel violent __ __________ Agression sur sa poitrine ou sur ses parties génitales Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc n° 13 2 . INTIMIDATION : (lui faire peur par des regards, des gestes, des actions, en cassant les objets, en détruisant ses affaires ou en tuant son animal, en montrant des armes. A-t-elle peur de vous ?) 3. MANIPULATION PSYCHOLOGIQUE : (la critiquer, l'insulter, l'humilier, la culpabiliser.) 4. SÉQUESTRATION : (l'empêcher d'aller où elle veut, travail, école, voir sa famille, des amis, des groupes de femmes etc. Écouter ses conversations téléphoniques, ouvrir son courrier. La suivre dans la rue. La questionner sur ses allées et venues. Jalousie.) 5. MINIMISER, NIER ET BLÂMER : (rendre les sévices moins graves qu'ils ne sont, nier leur existence, lui en attribuer la responsabilité.) 6. UTILISER LES ENFANTS : (la pousser à se sentir coupable à propos des enfants, utiliser le droit de visite pour la harceler, la menacer d'enlever les enfants.) 7. MACHISME : (la traiter comme une servante, se conduire en "seigneur du château", prendre seul toutes les grandes décisions, définir quel est son rôle.) 8. ABUS ÉCONOMIQUE : (l'empêcher de travailler en dehors de la maison, l'obliger à vous demander l'argent pour la maison, l'empêcher de connaître les rentrées d'argent, lui prendre son argent.) 9. CONTRAINTES ET MENACES : (Menaces d'enlever les enfants, lui faire du mal à elle ou à sa famille ou à ses amis, l'obliger à vous rendre des comptes, la forcer à renoncer à porter plainte, la contraindre à commettre un délit, lui faire un chantage au suicide.) 10. VIOLENCE CONTRE LES AUTRES : (dont les enfants.) Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Suite …/…Le suivi individuel des auteurs de violences conjugales Un échéancier est à concevoir avec l’intéressé ! Les indications : D’autre part ce travail est réservé aux réfractaires du groupe de parole, à des personnes qui du fait de leur profession ne préfèrent pas se faire repérer par d’autres comme avocat, médecin, chercheur. Souvent les intellectuels violents acceptent plus facilement le travail individuel. Le travail va porter sur la compréhension de cette agressivité dans l’histoire des sujets. Et de la représentation de la victime dans leur économie psychique. De cerner si le sujet est dans un système de contrôle ou non. Les contre - indications : les personnes à faible introspection et alexythymiques, de petit niveau intellectuel. Ainsi que des sujets à sensibilité paranoïaque. Doc n° 13 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc n° 13 suite La fonction thérapeutique à valeur de fonction d’étayage, de moi auxiliaire dans les premières semaines de soutien, quand il existe une désorganisation psychique profonde. La victime privée transitoirement de ses contenants psychiques s’appuie sur le thérapeute, qui par ses capacités identificatoires prête ses propres enveloppes psychiques pour aider à figurer, à mettre en mots, hors pour cela il doit renoncer à cette neutralité bienveillante. La "silenciothérapie" renvoie immanquablement la victime à la répétition d’une situation de détresse. Le thérapeute doit "négocier avec le tortionnaire intériorisé" (comme le dit F. Sironi), le thérapeute doit interpréter systématiquement les éléments transférentiels ayant trait à la violence des patients afin de garantir la solidité du cadre. La fonction thérapeutique à valeur de fonction d’étayage, de moi auxiliaire dans les premières semaines de soutien, quand il existe une désorganisation psychique profonde. La victime privée transitoirement de ses contenants psychiques s’appuie sur le thérapeute, qui par ses capacités identificatoires prête ses propres enveloppes psychiques pour aider à figurer, à mettre en mots, hors pour cela il doit renoncer à cette neutralité bienveillante. La "silenciothérapie" renvoie immanquablement la victime à la répétition d’une situation de détresse. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc n° 13 suite Par ailleurs nous faisons remplir cet INVENTAIRE DES COMPORTEMENTS ABUSIFS Vous trouverez ci-dessous un inventaire des comportements masculins dont beaucoup de femmes ont témoigné. Pourriez-vous faire une estimation de la fréquence de ces comportements chez votre partenaire dans les six mois précédant l'entrée de votre partenaire au P.I.C.A.V. Vos réponses resteront strictement confidentielles. Entourez d'un cercle le chiffre correspondant le plus à la fréquence à laquelle cet événement se produisait entre vous et votre partenaire dans les six mois précédant son admission au P.I.C.A.V. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc n° 13 suite INVENTAIRE DES COMPORTEMENTS ABUSIFS 1 = JAMAIS 2 = RAREMENT 3 = PARFOIS 4 = SOUVENT 5 = TRÈS SOUVENT Exemple : Inventaire de Mme Cécilia Nicosy 1.Vous insulter ou vous critiquer Vous empêcher de faire les choses dont vous avez envie (vous interdire par exemple d'aller voir des amis ou à une réunion). 3.Vous jetez des regards haineux ou vous dévisager Vous empêcher d'avoir votre propre argent Finir la discussion et prendre la décision seul sans prendre garde de votre avis Vous menacer de vous battre ou de vous jeter des objets Vous pousser, vous empoigner, ou vous bousculer Critiquer votre famille, ou vos amis Vous accuser d'avoir trop d'attention pour quelqu'un ou quelque chose Vous soumettre à un argent de poche Utiliser votre enfant comme objet de chantage (Vous dire, par exemple que vous en perdrez la garde, ou qu'il va quitter la ville avec l'enfant). Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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1 = JAMAIS 2 = RAREMENT 3 = PARFOIS 4 = SOUVENT 5 = TRÈS SOUVENT Doc n° 13 INVENTAIRE DES COMPORTEMENTS ABUSIFS 12.Se mettre en colère contre vous parce que le dîner, le ménage ou la lessive n'étaient pas prêts au moment ou il le souhaitait ou fait de la façon dont il le désirait Vous effrayer par des paroles (vous dire, par exemple, que quelque chose d'horrible risque d'arriver ou vous faire du chantage au suicide). 14.Vous gifler ou vous donner des coups de poing Vous obliger à faire des choses humiliantes ou dégradantes (par exemple, vous obliger à demander pardon ou la permission pour utiliser la voiture, ou faire quelque chose). 16.Vous surveiller (en écoutant vos conversations téléphoniques, en vérifiant le kilométrage de votre voiture, ou en vous téléphonant plusieurs fois par jour à votre travail par exemple). 17.Conduire dangereusement lorsque vous êtes avec lui dans la voiture Vous obliger à avoir des rapports sexuels d'une manière que vous n'aimez pas. 19.Refuser de faire les travaux domestiques ou de s'occuper des enfants Vous menacer avec un couteau, un revolver ou une autre arme * * avec des SMS Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc n° 13 INVENTAIRE DES COMPORTEMENTS ABUSIFS 1 = JAMAIS 2 = RAREMENT 3 = PARFOIS 4 = SOUVENT 5 = TRÈS SOUVENT 21. Vous frapper avec la main, vous gifler Vous dire que vous n'êtes pas une bonne mère Vous empêcher, ou vous contraindre à arrêter le travail ou les études Jeter, casser, taper sur les objets, ou donner des coups de pied Vous donner des coups de pied Vous obliger physiquement à avoir des rapports sexuels Vous jeter par terre Attaquer physiquement les parties sexuelles de votre corps Vous étrangler ou vous étouffer Utiliser un couteau, un revolver ou une arme contre vous * * avec son stylo Mont Blanc Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Deuxième module : Le groupe de parole des auteurs de violences familiales, les diverses propositions thérapeutiques  Doc n° Les entretiens de couple (indications et contre indications) Les indications Les entretiens de couple peuvent servir à l’auteur de réaliser les vrais problèmes du conjoint et non ses propres projections. Souvent nous trouvons des interprétations, des projections de chacun des protagonistes, ils s’aperçoivent qu’ils n’ont rien compris de l’autre. La compagne demande à travailler avec son compagnon, reconnaissant qu’elle a un rôle dans cette interaction violente. Et qu’elle a à comprendre certains enchaînements qui poussent au débordement violent. Le thérapeute saisira aussi l’interaction violente, car chacun pousse l’autre à devenir violent sans pouvoir arrêter la montée crescendo des violences verbales, psychologiques et physiques, voire sexuelles. Associer la compagne permet aux deux membres de ce couple d’effectuer un travail commun de réajustement dans une perspective de meilleure compréhension et de revivre dans d’autres conditions. Si le couple ne se sépare pas définitivement. Ce travail ne doit pas dépasser quelques entrevues, sinon on s’achemine vers une thérapie de couple. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc n° 14 suite Les entretiens de couple (indications et contre indications) Les contre-indications Elles portent sur des sujets encore dans la violence de leur passion et prêts à être violent, à agresser l’autre. Ou incapables de s’écouter sans crier leur haine, leur rancœur. De même quand la position de la victime est de rester sur un fait « il faut qu’il se soigne, moi cela va très bien », on ne peut travailler sur injonction avec une telle posture. Quand les deux ont une injonction juridique, il n’est pas envisageable de les rencontrer ensemble. L’agressivité latente, contenue serait un écueil important au travail clinique. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Deuxième module : Le groupe de parole des auteurs de violences familiales, les diverses propositions thérapeutiques  Doc n° ANALYSE DU FONCTIONNEMENT FAMILIAL Des techniques de dépistage de violences familiales Soit on observe les réponses par le questionnement ciblé du clinicien sur l’une des sept dimensions. Soit on présente sous la forme d’un auto-questionnaire à remplir par chaque membre du couple. Le fonctionnement familial est étudié à l’aide d’une évaluation globale décomposée en sept dimensions : Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc n° 15 Dimension observée Accomplissement des tâches : - Les tâches de base sont accomplies de façon plus ou moins constante - La famille utilise ou non une résolution efficace des problèmes - Une bonne résistance aux crises Exécution du rôle : - Les membres de la famille comprennent plus ou moins bien ce qu’ils attendent les uns des autres - Il y a peu ou beaucoup de conflits Communication : - L’information au sein de la famille est transmise de manières plus ou moins claire, - directe, - efficace Expression des affects : - La communication au sein de la famille utilise une gamme large ou étroite d’affects d’intensité adéquate au moment opportun - Interaction affective :L’empathie,Le soutien affectif - La sympathie sont exprimés plous ou moins facilement Contrôle : - Les comportements sont prévisibles ou non - Les modes d’influence permettent à la famille d’évoluer de manière plus ou moins cohérente - Il y a oui ou non un contrôle constructif Valeurs et normes : - Il règne ou non une harmonie entre les membres - Les valeurs sont plus ou moins cohérentes sur la culture environnante Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Deuxième module : Le groupe de parole des auteurs de violences familiales, les diverses propositions Doc n° Le groupe de parole des auteurs de violences conjugales (Indications et contre indications). Il reçoit des personnes non jugées et des sortants de détention ou des condamnés bénéficiant d’un sursis avec mise à l’épreuve. Il est composé de cinq à vingt personnes. Nous les invitons à penser ce qui a pu être une source de danger de passage à l’acte violent autrefois ou qui le reste, l’accès au vécu intérieur est parfois perçu comme une intrusion insupportable attaquant les aménagements défensifs mis en place. La place de l’autre est toujours en question, autre comme sujet, autre comme thérapeute, la relation avec la victime. L’animation de tel groupe évite l’enlisement, les discours dévitalisés des entretiens individuels. Le travail groupal pallie à ces difficultés. Le groupe thérapeutique, par son fondement même, constitue un tiers entre l’individu et l’autre, il est donc en soi une médiation aux relations. La relation directe est évitée, l’institution du tiers est protecteur du risque de fusion à l’autre d’une part, et il favorise un lien aux autres d’autre part. La place de l’auteur de violences conjugales est en effet au cœur du passage à l’acte : place de l’auteur dans sa famille, place de celui-ci dans l’histoire familiale, place dans sa relation au père, mais aussi à la mère, place dans la hiérarchie familiale et sociale. Dans le groupe, la question de la place est de nouveau actualisée et cette situation permet de rejouer de façon projective la situation familiale. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

75 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Deuxième module : Le groupe de parole des auteurs de violences familiales, les diverses propositions Doc n° 16 suite Le groupe de parole des auteurs de violences conjugales Les objectifs de la psychothérapie de groupe - Cesser toute violence physique, identifier et diminuer les autres formes de violence ; - Se réapproprier la demande de changement et se responsabiliser face à ces agirs violents ; - Modifier les croyances qui soutiennent le recours à la violence ; Favoriser l’identification des émotions mises en acte dans le recours à la violence ; - Procéder à l’examen de l’impact de la violence sur chacun des membres du couple et de la famille ; - Identifier les indices précurseurs au recours à la violence ; Faire l’apprentissage de diverses alternatives au recours à la violence ; - Revaloriser l’estime de soi ; - Accroître la capacité d’affirmer ses besoins et de (se) mettre des limites sans recours à la violence ; - Établir un ou des liens entre ses conduites d’agression, ses expériences antérieures de l’enfance à sa vie actuelle. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Deuxième module : Le groupe de parole des auteurs de violences familiales, les diverses propositions Doc n° 16 suite Le groupe de parole des auteurs de violences conjugales L’atteinte de ces objectifs suppose la responsabilisation de soi face à ces comportements et constitue l’étape préalable au travail sur toute autre objectif de changement. La responsabilité du recours à la violence est au cœur des interventions en matière de violence conjugale et familiale. Posant la question de la responsabilité plutôt que celle de la culpabilité. L’intervention thérapeutique interroge les perceptions, les valeurs, les croyances qui supportent le recours à la violence. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Troisième module : L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales. - La préparation des objectifs thérapeutiques entre cliniciens - Les axes thérapeutiques, les objectifs - L’animation, techniques et variété des interventions des co-animateurs - Les observations sur la production du groupe. - Les catégories d’hommes violents selon leur adhésion au travail groupal. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

78 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Troisième module : L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales Doc : La préparation des objectifs réflexifs entre cliniciens Avant chaque séance les cliniciens se concertent pour définir les objectifs réflexifs du jour, en lien avec la production précédente du groupe. Les animateurs peuvent aussi définir leur rôle, soit d’animateur, de superviseur, de preneur de notes. Une analyse de la production de la séance groupale se réalise en débriefant la séance juste après ! Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

79 GROUPES DE PAROLE HOMMES VIOLENTS VIOLENCE CONJUGALE
THEMES ABORDES LORS DES GROUPES THEMES ABORDES PAR LES PSYCHOLOGUES Le bilan des séances de groupe à la Ligue Pourquoi reste-t-on avec l’autre alors que ça ne va plus ? La compréhension de la plainte de la victime Comment gérer la colère pour ne pas passer à l’acte La violence verbale : déclencheuse d’une spirale de violence La communication parasitée, la fausse communication Le questionnement sur la représentation de l’autre La fausse communication peut faire monter la violence L’emprise : empêcher l’autre de nous parler Le choix amoureux : ce n’est pas un hasard La parole pour terroriser l’autre Ce qui peut faire baisser la violence pour éviter le passage à l’acte Le poids de sa famille et de celle de l’autre sur le couple Mettre des frontières avec sa famille, protéger le couple, créer son propre espace Vouloir la communication est pourtant ne pas être capable de l’entendre C’est plus facile de se séparer que de se battre pour sauver le couple Les violences conjugales partent souvent d’une mauvaise communication La violence : un mode de communication qui peut venir de la famille et de l’éducation Le déclencheur du passage à l’acte Les relations sont différentes selon le partenaire La jalousie Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

80 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien
THEMES ABORDES PAR LES PSYCHOLOGUES suite La destruction La confiance en soi Se sauver soi-même malgré la volonté de vouloir sauver l’autre Quand l’amour s’en va Garder son sang-froid pour éviter le débordement Si les hommes doivent garder leur sang-froid, les femmes aussi Un travail qui doit se faire à deux Savoir écouter l’autre Verbaliser ses émotions pour ne pas se laisser submerger par la colère Verbaliser ses envies et ses questionnements Quand l’ « intelligence du couple » s’en va Les stratégies On rejoue tous quelque chose Le respect : quand on dépasse les limites, une violence peut s’installer Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008 THEMES ABORDES PAR LES PATIENTS Les éléments extérieurs qui font monter la violence L’alcool aggrave la violence Embêter l’autre dans le but de faire monter la violence Quand la violence est amorcée, il est difficile de l’arrêter Le pouvoir de l’un sur l’autre Quand le père était lui-même violent Se maîtriser pendant la colère pour ne pas passer à l’acte La communication avec sa femme La colère contre le conjoint qui a porté plainte Les changements du partenaire au cours du temps La projection Le bourreau et la victime Les malentendus « homme femme » La jalousie Savoir écouter sa femme Hommes battus- la honte Les stratégies – les menaces Le besoin de domination La peur de l’abandon Affirmer son Moi voir la séance de groupe d’octobre Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

82 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien
Troisième module : L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales Doc : Les axes réflexifs, les objectifs Règles d'éducation des groupes masculins 1.Les participants ne pourront pas manquer plus de deux séances sur chaque période de douze semaines et doivent rattraper chaque séance manquée. Les participants manquant plus de deux séances seront renvoyés du groupe et retourneront devant le tribunal. 2.Les participants devront être à l'heure. La présence de celui qui arrivera en retard pour la troisième fois ne sera pas enregistrée. 3. Durant les 10 séances du programme aucune violence ne sera tolérée de la part des participants. Suivant la violence de son attitude le participant violent risquerait soit d'être obliger d'augmenter le nombre de séances de son programme, d'être exclu du programme, la prison ou encore subir d'autres peines. 4.Durant les séances de groupe, le participant ne doit pas rendre les autres, quels qu'ils soient, responsables de son attitude. 5.Les participants doivent suivre scrupuleusement les règles du Programme pour recevoir leur accréditation couvrant toute la durée de la session. 6. Les participants doivent conserver secrets les noms de tous les membres du groupe. 7.Tout langage sexiste ou raciste est interdit au sein du groupe. 8.Un participant arrivant sous l'effet de drogues ou de l'alcool ne sera pas admis dans le groupe et ne pourra pas participer à la séance. 9.Le participant qui perturberait le groupe ou ne coopérerait pas pourra être renvoyé du programme. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

83 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien
Troisième module : L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales Doc : Règles d'éducation des groupes masculins La majorité des hommes violents sont dans le déni de leur violence et n’ont aucune demande de soins. Ils attribuent le problème à leur femme qui fait des histoires en se plaignant inutilement, ou bien qui a rompu l’équilibre familial en les quittant ! La justice peut obliger ces hommes à nous consulter dans le cadre d’une obligation de soins ou d’un classement sous conditions si l’homme se fait soigner et ne récidive pas Mais qu’avez-vous à soigner ? - Est-ce que vous avez à gagner en un meilleur contrôle de votre agressivité ? - Avez-vous à apprendre les situations qui déclenchent votre violence ? - Avez-vous besoin de prendre conscience de votre état émotionnel et à réguler vos émotions ? - Est-ce votre communication avec l’autre qui est en cause et à modifier ? - Peut-on reconnaître que notre violence n’est pas le résultat d’une perte de contrôle, mais un instrument sciemment utilisé par l’homme pour contrôler sa partenaire ? - Avez-vous à construire un couple plus égalitaire et à modifier vos perceptions des relations entre les deux sexes, - Pouvez-vous identifier les signes de la montée des colères et des violences ? - Ensuite comment vous dégager de la spirale habituelle, apprendre à aller s’aérer et surtout à ne pas faire porter sur votre compagne la responsabilité de votre état. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales Doc n° Jeu de rôles d’une présentation d’un groupe de parole Vous êtes deux co-animateurs, vous décidez de votre méthode d’animation Vous avez 1h00 pour présenter à ce groupe d’hommes violents : - les règles de fonctionnement - les objectifs du groupe, - ainsi que de répondre aux questions des divers participants ! Information : A la fin nous ferons l’analyse de la manière de conduire ce type de groupe de parole, les observateurs vont récolter parmi les apports théoriques présentés ces derniers jours, ce qui leur semble être des critères importants à respecter Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

85 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Troisième module : L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales Doc : AXES de Réflexion - Violence psychologique - Vos paroles, vos gestes veulent-ils déstabiliser, blesser l’autre (regrets, excuses) - Peut-on interpréter vos actes, ou procédés comme des façons de contrôler, de garder le pouvoir, de montrer le pouvoir (outil de domination). - Y a- t’il de la jouissance à dominer l’autre d’un seul regard ou d’un changement de ton ? - On peut évaluer les aspects de la violence physique mais il nous apparaît difficile de mesurer ce que ressent une victime de violence psychologique, tant victime homme que victime femme, car ces dernières recourent à la violence psychologique ou à la manipulation perverse ! - que ressentez-vous ? Que ressent-elles ? - Quelles explications donnez-vous justifiant vos dérapages ? (stress, jalousie) - La violence verbale se distingue t’elle de la violence psychologique, ou sont-elles indissociables (les mots mettent sous pression et dans l’insécurité, sous emprise) ? Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Troisième module : Doc : L’animation, techniques et variété des interventions des co-animateurs CONTRÔLE Groupe d'éducation masculin Nom : Nicosy Nicolas Date : LES ACTIONS : Décrivez brièvement les situations et les actions avec lesquelles vous aviez l'habitude de contrôler votre partenaire (attitudes, gestes, ton de voix, contact physique, expressions du visage) INTENTIONS ET ESPÉRANCES: Que désiriez-vous qu'il arrive dans cette situation ? Par quel raisonnement vos actions et votre attitude étaient-elles justifiées ? 3. ÉMOTIONS : Quels sont les émotions que vous ressentiez dans ces moments là ? 4. MINIMISER, NIER, ACCUSER : Dans quelle mesure minimisiez-vous, niiez-vous vos actions ou l'en rendiez-vous responsable? EFFETS : Vos actions produisaient quelles conséquences ? - Sur vous : - Sur elle : 6. LES VIOLENCES PASSÉES : Comment vos violences passées influençaient-elles la situation ? 7. ATTITUDES DE NON-CONTRÔLE : Qu'auriez-vous pu faire différemment ? Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

87 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Troisième module : L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales Doc : L’animation, techniques et variété des interventions des co-animateurs Meilleure connaissance des phénomènes de violences conjugales, de leur développement Pistes de réflexion pour le groupe de parole Les aspects spatiaux, temporels, thématiques sont fortement chargés émotionnellement en fonction de vos histoires personnelles et de l’histoire de votre interaction de couple. - Repérez les territoires où la violence est admise, éclate (aspects spatiaux). Les frontières qui délimitent l’aire où la violence est admise et celles où elle ne l’est pas ; - Repérez le moment aspect temporel où il y a déclenchement de l’interaction violente, si vous avez des moments ritualisés. - Repérez les thématiques, les sujets (les mots qui blessent : sur le travail, le passé, l’infidélité, les enfants, la famille élargie, les compétences professionnelles, l’argent) qui entraînent des disputes, des violences dans votre couple. - Observez les « activateurs » puissants qui autorisent le passage à l’acte et annoncent l’acte violent, en fait ces sont vos points sensibles. - Isolez le message particulier dans vos transactions qui provoque l’agression verbale ou physique. - Cherchez les réponses évitant la séquence de violence, pour ne plus être dans l’inéluctable. Trouvez des voies de dégagement de la spirale violente. - Votre jeu interactionnel de couple a des ancrages sur des images, des images qui peuvent être négatives, sur vos fragilités, sur les résonances au regard de votre histoire individuelle (c’est une prise de conscience personnelle, sur l’estime de soi). - Repérez ces ancrages, ces images, vos fragilités, l’estime de vous même Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Troisième module : L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales Doc : L’animation, techniques et variété des interventions des co-animateurs VIOLENCE PHYSIQUE -VIOLENCE SEXUELLE -POUVOIR ET CONTRÔLE L'intimidation Lui faire peur par des regards, des gestes ou des actions - Jeter des objets - Détruire ses affaires personnelles - Brutaliser son animal domestique - Lui montrer des armes. La déstabiliser psychologiquement Dire du mal d'elle - La pousser à se sentir mal dans sa peau - L’insulter- Lui faire croire qu'elle est folle - Jouer à la manipuler - L’humilier- La culpabiliser. L'isolement Contrôler ce qu'elle fait, qui elle voit, à qui elle parle, ce qu'elle lit, où elle va, limiter ses aller et venues, utiliser la jalousie pour justifier votre comportement. Minimiser, nier, accuser Rendre l'abus moins grave qu'il n'est et ne pas prendre au sérieux ce qu'elle en dit - Dire que l'abus ne s'est pas produit - Rejeter sur elle la responsabilité de votre conduite abusive - Dire que c'est de sa faute. Utiliser les enfants La pousser à culpabiliser à propos des enfants - Utiliser les enfants pour transmettre les messages - Utiliser le droit de visite pour la harceler - La menacer d'enlever les enfants. Utiliser des privilèges masculins La traiter comme une servante - Prendre toutes les décisions importantes seul - Se comporter en seigneur du château - Décider des rôles masculins et féminins et les répartir. Prendre le monopole économique L'empêcher de trouver ou de conserver un travail - La forcer à demander de l'argent - Lui donner de l'argent de poche - Lui prendre son argent - L'empêcher de connaître la situation économique du ménage et d'y avoir accès. Utiliser la contrainte et la menace Utiliser la menace ou le chantage pour l'obliger à faire des choses contre son gré - La menacer de la quitter, faire du chantage au suicide, comptabiliser sa conduite - L'obliger à retirer sa plainte - La forcer à commettre un délit. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

89 Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008
Troisième module : L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales Doc : L’animation, techniques et variété des interventions des co-animateurs A NON-VIOLENCE Égalité Attitude non menaçante Lui parler et se comporter de façon à ce qu'elle se sente en sécurité et libre de s'exprimer et d'agir. Le respect L'écouter sans la juger - Être compréhensif et attentif - Valoriser ses opinions Confiance et soutien La soutenir dans ses choix de vie - Respecter ses différences de sentiments, ses choix d'amis, d'activités et d'opinions. Honnêteté et responsabilité Prendre ses responsabilités - Reconnaître son comportement violent passé - Admettre avoir eu tort - Communiquer de façon positive, ouverte et honnête. Responsabilité parentale Partager les responsabilités parentales - Être un modèle positif de non-violence pour les enfants. Partager les responsabilités Se mettre d'accord pour une juste répartition des tâches - Prendre les décisions familiales ensemble. Être des partenaires économiques Prendre les décisions financières ensemble - S'assurer que les deux partenaires profitent également des arrangements financiers. Négociation et impartialité Chercher ensemble des solutions au conflit satisfaisantes pour chacun - Accepter les changements - Être ouvert au compromis. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Troisième module : L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales Doc : 26 L’animation, techniques et variété des interventions des co-animateurs PLAN D'ACTION Nom : Monsieur Nicosy Nicolas Mon évolution / Mes grandes étapes Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Troisième module : L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales Doc : L’animation, techniques et variété des interventions des co-animateurs DIRECTIVES POUR UNE COMMUNICATION DE COUPLE PLUS JUSTE 1. Le moment du débat doit être choisi par les deux partenaires : N'insistez pas pour avoir une discussion dans un moment où l'un ou l'autre ne peut pas l'assurer psychologiquement. Pour avoir une bonne discussion il faut que les deux participants soient prêts. 2. Restez coller au présent : Ne ressassez pas d'anciennes erreurs ou des fautes passées contres lesquelles vous ne pouvez plus rien. 3. Restez coller au sujet : Conservez la discussion dans le cadre du sujet défini au début sans y jeter pêle-mêle tous les autres problèmes. Prenez le temps d'une discussion par problème. 4. Ne donnez pas de coups bas : Durant votre vie de couple vous découvrirez les fragilités de l'autre, ne vous en servez pas dans la discussion. 5. Allez au bout de la discussion : Amener la discussion à un point d'accord mutuel. Sinon le problème ne sera jamais résolu. 6. N'essayez JAMAIS de gagner: Si l'un des deux gagne, l'autre perd et a un ressentiment qu'il développera et qui nuira à la relation et avec le temps la détruira. 7. Respectez les pleurs : Les pleurs sont l'expression d'une émotion, mais ne les laissez pas vous distraire de votre sujet de discussion. Les pleurs sont une forme d'expression aussi bien pour les hommes que pour les femmes. 8. La non-violence : La violence physique est en contradiction totale avec toutes les règles précédemment citées de discussion égalitaire. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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LES MOTS CLÉS MOTS NÉGATIFS MOTS POSITIFS «  Tu ne dois jamais" "Je suis désolé"      « Je t'avais prévenu" "J'ai besoin de toi" «  Tu es toujours » "Aide moi s'il te plaît" « Je ne veux pas en parler" « J'ai mal fait »  «  Quand comprendras-tu ?" « Merci »  «  Combien de fois faudra-t-il que je te le dise ? » "Je t'aime" Doc : 27 suite Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Troisième module : L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales Doc : TEMPS DE DÉCOMPRÉSSION "TEMPS MORT" - "TEMPS DE PAUSE " Un "Temps Mort" ou un temps de pause est simplement une technique pour éviter de se laisser emporter à dire des choses que l'on regrettera plus tard. THOMAS "Je peux atteindre un point où tout me sera indifférent : ce que j'ai appris dans le groupe ou ce qu'aura pu dire la justice, tout cela n'aura plus aucune importance. Je suis sur le point de faire quelque chose et rien ne peut m'arrêter. Un "Temps Mort" c'est comme un médicament préventif. Il faut partir avant d'atteindre le point de non-retour ou plus rien ne vous importe. Si vous partez un moment la situation ne changera pas durant ce temps ; mais la manière dont vous appréhender ce moment d'absence, où vous serez face à vous-même, peut tout changer." LES MESURES À PRENDRE 1. Dès votre retour parlez tout de suite du "Temps Mort" à votre partenaire. Faites-lui comprendre que parfois, lorsque vous êtes ensemble, vous avez besoin d'un moment de solitude pour vous relaxer. Dites-lui que lorsque vous reviendrez de ce moment de solitude vous serez d'accord pour discuter le sujet à nouveau, ce jour-ci ou dans les jours prochains. Peut-être voudra-t-elle faire la même chose. 2. Chaque fois que vous reconnaissez les symptômes émotionnels et que vous sentez la colère montée, prenez un "Temps Mort" ou un temps de pause et quittez la situation, le lieu ou la personne. 3. Ne jurez pas, n'élevez pas la voix, ne menacez pas et n'utilisez aucune attitude d'intimidation. 4. Allez vous promener ailleurs, tentez de vous détendre et essayer de retrouver une pensée positive. Souvenez-vous de vos objectifs durant le programme. Marcher, courir ou faire des inspirations profondes peut vous aider à expulser vos tensions. Ne conduisez pas, ne buvez pas et ne prenez pas de drogue dans ces moments là. 5. Lorsque vous revenez, décidez avec votre partenaire du moment où vous reprendrez et finirez cette discussion. Peut-être la présence d'un témoin ayant la confiance de chacun d'entre vous serait utile à l'achèvement de cette discussion. Parfois, après un "Temps Mort", chacun d'entre vous jugera cette discussion pas si importante et vous déciderez de la laisser tomber. Par contre si vous décidez de reprendre la discussion et que les symptômes de colère réapparaissent : "TEMPS - MORT". Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc : 28 suite SOUVENEZ-VOUS DE CES QUATRE POINTS SUR LA COMMUNICATION ET LA RÉSOLUTION DES CONFLITS 1. Vous avez le droit de dire ce que vous avez à dire, mais vous ne pouvez pas le dire d'une manière autoritaire en utilisant l'intimidation ou un langage brutal. 2. Pour que la communication existe et soit réelle, chacun doit écouter l'autre sans essayer uniquement de convaincre l'autre de façon aveugle. 3. Une bonne communication exige une négociation et des compromis. Si quelqu'un a le sentiment d'avoir gagner alors l'autre a le sentiment d'avoir perdu. 4. Aucun sujet de discussion n'est plus important que votre désir de renoncer à la violence dans vos relations avec les autres. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Troisième module : L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales Doc : L’animation, techniques et variété des interventions des co-animateurs A DISCOURS INTÉRIEUR - Les recherches et les expériences montrent que lorsque les personnes violentes commencent à changer leur discours intérieur, leur colère régresse et elles retrouvent le contrôle d'elles-mêmes. Lorsque vous remarquez les symptômes de la colère monter en vous, prenez un temps de pause et relisez ces préceptes. - Je n'ai rien à prouver dans cette situation. Je peux rester calme. - Aussi longtemps que je resterai calme, je garderai le contrôle de moi-même. - Je n'ai pas à douter, ce que disent les autres n'a pas d'importance. Il n'y a que moi qui peux me rendre fou ou me faire rester calme. - Prendre le temps de se détendre et de ralentir les événements. Faire un "Temps-Mort" si je sens que je m'énerve ou si je reconnais mes symptômes. - Ma colère est un signal. C'est le moment de se parler à soi-même et de se détendre. - Je n'ai pas a avoir peur. Je peux me détendre et rester calme Il est écrit nul part que je dois être fort et compétent partout, dans tout et tout le temps. Il est normal de se sentir parfois peu sûr de soi ou troublé Il est agréable d'avoir des gens qui vous entourent et qui vous aiment, mais même sans leur présence je peux continuer à m'accepter et à m'apprécier moi-même. - Si on met des gommes au bout des crayons c'est pour une bonne raison : on a le droit de faire des erreurs. - Les autres agissent comme ils le désirent et pas comme je le veux. - Je me sens en colère, cela veut dire que j'ai été blessé, effrayé, ou que j'ai une autre émotion primaire. Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008 Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Doc : 29 suite A DISCOURS INTÉRIEUR - Il est impossible de contrôler les autres ou les situations. La SEULE chose que je peux contrôler c'est moi-même et ma façon de m'exprimer. - Il est normal de perdre confiance en soi, parfois, ou de se sentir intimider. Je n'ai pas besoin de contrôler tout et tout le monde. - Si certaines personnes me critiquent, j'y survivrai. Je n'ai pas à être parfait. - Si telle ou telle personne sort de ses gonds, c'est son problème. Je n'ai ni à répondre à sa colère, ni à me sentir menacé. - Si j'entre en discussion animée, je peux utiliser mon plan de contrôle de moi-même, ainsi je sais ce que j'ai à faire. Je peux toujours prendre un temps de pause. - La plupart des sujets sur lesquels nous nous disputons n'en valent pas la peine et sont sans importance. Je peux tout de suite reconnaître que ma colère monte parce que je reconnais mes anciennes réactions. Il est temps de s'éloigner de cette dispute. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Troisième module : L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales. Doc : Les observations sur la production du groupe. Nous nous intéressons aux évolutions des discours passant du déni à la responsabilité de ses actes. Les voies de dégagement des cycles de la violence sont aussi intéressant à re lever et nous demandons l’avis de tous. L’analyse par un participant des prémisses de la montée de la violence aux passages à l’acte est riche de découvertes du processus violent. Et des zones de sensibilités et de réactivités particulières que chacun possède. On repère les réactions des membres quand un participant développe un argumentaire de mauvaise foi, qu’il dirige contre la juge, la justice, les institutions. Dans les récriminations contre les autres acteurs (police, justice) souvent est contenu les propres failles de l’intéressé qui aurait pu consulter un conseiller conjugal, un médiateur familial, un thérapeute, or rien n’a été entrepris ! Ils demandent une intervention du psy dans l’analyse des passages à l’acte en présence du juge, comme si ils ne reconnaissent aucune compétence aux magistrats pour cerner les enjeux psychologiques de chacun dans ce qui noue le conflit conjugal. Face à une difficulté exposée par l’un d’eux, nous interrogeons les diverses voies de résolution non violentes des conflits de couple. Nous explorons les difficultés de communication dans le couple. Nous observons la volonté ou non de se mettre à la place de l’autre dans le conflit Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Troisième module : L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales. Doc : Les catégories d’hommes violents selon leur adhésion au travail groupal Six types de participants au groupe de parole qui ont des comportements violents avec leur partenaire Nous avons observé que les hommes voient la violence conjugale de plusieurs façons. Leur engagement à changer leur comportement varie aussi. Ainsi six profils de participants ont été identifiés : Profils Les résistants Les immobiles Les hommes agissant de façon contradictoire Les pré participants Caractéristiques Ces hommes ne voient pas de problème dans leur comportement et ne voient pas d’intérêt à changer. La participation au groupe peut leur sembler une perte de temps. Ces hommes admettent avoir posé des gestes de violence, mais disent que ce sont les autres qui sont responsables. Ils croient qu’il serait désavantageux pour eux de changer. Et ne supportent pas l’idée qu’à l’avenir ils devraient écouter sans arrêt les remarques et commentaires négatifs de leur partenaire. Ils préfèrent alors laisser la situation comme elle est et sont immobilisés. Ces hommes se disent activement engagés dans le changement de leur comportement. Pourtant en dedans d’eux, ils pensent qu’ils n’ont pas de problème. Les actions qu’ils posent ne viennent donc pas de leur réflexion sur le besoin de changer. Elles semblent plutôt motivées par des pressions venant de l’extérieur comme une ordonnance, une injonction, une obligation du tribunal Ces hommes sont conscients qu’ils ont un problème avec la violence, mais hésitent encore à changer. Ils ne sont pas encore passés à l’action, parce qu’ils évaluent toujours les bénéfices et les inconvénients qu’un changement de comportement pourrait leur apporter. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008 Profils _________________________________________________________________________________________________________ Caractéristiques Les hommes en prise de décision Ces hommes reconnaissent avoir un problème avec la violence. Ils font des choses concrètes pour changer leur comportement et croient qu’ils seront capables d’y arriver bientôt. Ils ne pensent pas devoir faire des efforts pendant très longtemps pour vivre sans violence. Les participants Ces hommes admettent qu’ils ont un problème avec la violence et qu’ils en sont responsables. Ils disent qu’ils sont souvent tentés d’utiliser la violence. Ils font des efforts non seulement pour changer leur comportement dès maintenant, mais aussi pour éviter que leurs comportements violents ne reviennent dans le futur. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Troisième module : L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales. Doc : 32 Pourquoi et en quoi le groupe de parole est un outil efficace? Pourquoi cela marche ? Axe 1 . Les différents processus actifs au niveau du groupe de parole - Au niveau pratique il y a déjà la dimension d’information sur leurs problèmes, une entraide autour des troubles comportementaux. Et une entraide entre eux. - Un complément d’évaluation pour les auteurs de violences, on va en apprendre plus! Ce travail ici et maintenant sur un mode interpersonnel différent de la relation duelle de départ! - le facteur de cohésion de groupe, selon le degré de cohésion on aura un groupe plus efficace, par identification aux autres cela instille un espoir d’évolution si bonne évolution de certains! - la dimension d’identité d’appartenance au groupe. - la dimension régressive va faire régresser au premier groupe familial, remettre sur la trame familiale ce qui s’est joué dans le cadre familial dans son rapport au groupe et aux places. - le mécanisme identificatoire : la projection, un processus en miroir, ainsi une personne interpelle une autre mais c’est un troisième qui en tire une leçon, un avantage! - l’universalisation, on est pas tout seul à avoir ce problème là. C’est sortir de son isolement, c’est normatif! - une resocialisation! Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008 Troisième module : L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales. Doc : 32 suite …/… Pourquoi et en quoi le groupe de parole est un outil efficace? Pourquoi cela marche ? Les différents types de transferts en groupe Une diffraction de transferts: 1. sur les animateurs 2. en latéral sur les autres participants 3. sur le groupe, l’illusion groupale 4. sur le monde extérieur, comme la Justice Les mécanismes en jeu la résonance dans les groupes, par identification, cela s’applique pour d’autres membres du groupe sur un autre aspect, le « carambolage » ou « ricochet » Autre effet, un impact indirecte, on ne renvoie pas directement au sujet mais à un autre. La fonction contenante du groupe, donne un soutien mutuel. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008 Troisième module : L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales. Doc : 32 suite …/… Pourquoi et en quoi le groupe de parole est un outil efficace? Pourquoi cela marche ? Axe 2 . Les recettes des groupes à durée déterminées: En deçà de 40 séances et de 25 on peut parler d’interventions brèves voir livre De Guimon! Les bénéfices se font sentir en général sur les deux premiers mois 25% et 25% de renforcement se poursuivent les quatre mois suivants; donc une bonification à 50% dans les six mois de vie du groupe. A condition que les animateurs soient actifs, cherchant une alliance éducative. Avec un but précis, des objectifs réalistes circonscrits. Des limites des buts énoncés au groupe à l’avance. Si une focalisation claire sur ces objectifs par les animateurs! Il faut rappeler les limites temporelles pour renforcer la qualité, les buts fixés sont gradués. Insister sur des thèmes comme « l’agressivité », « le rejet », le deuil etc. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Troisième module : L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales. Doc : 32 suite …/… Pourquoi et en quoi le groupe de parole est un outil efficace? Pourquoi cela marche ? Axe 3. Les facteurs contribuant au succès: Se focaliser sur les animateurs qui sont essentiels pour les effets recherchés! La corrélation de quatre facteurs va être positif: 1.la chaleur dans la communication, avec de l’humour. 2. l’empathie sur les membres du groupe 3. des encouragements narcissiques pas systématiques mais bien dosés, de la souplesse dans l’utilisation! 4. la « confrontation hargneuse » est toxique, donc une confrontation à leurs actes mais normale! Des impacts plus particulièrement sur : - l’amélioration globale des membres du groupe - l’amélioration des relations spécifiques interpersonnelles - l’effort de diminution de leur responsabilité - diminution du défensif de non planification des actes, de non préméditation - diminution du discours où ils attribuent la responsabilité des violences à l’autre - diminution du discours de minimisation du passage à l’acte violent. Une évolution favorable questionne la dimension de la durée de l’impact, « est-ce bien intégré? » Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien

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Formation CENTRE DE CONSULTATIONS DE LA MADELEINE EVREUX NOVEMBRE 2008 Troisième module : L’animation de groupe de parole des auteurs de violences conjugales. Doc : 32 suite …/… Pourquoi et en quoi le groupe de parole est un outil efficace? Pourquoi cela marche ? Les 8 facteurs qui vont à contre-courant de la dynamique de groupe efficace Le style des animateurs et leurs modes d’interventions sont en cause! 1. la confrontation hargneuse excessive est contre productive et renforce leurs résistances 2.l’acharnement sur un membre, en accusation à chaque reprise, la focalisation sur un sujet enkyste et le braque 3. la dispersion des thèmes, des axes travaillés! si trop de changement, ils sont déconcertés 4. le ton de la voix, les intonations ironiques ou mielleuses, avec une dimension de moquerie 5. l’oubli de faire tourner la parole car on est trop fixé sur un membre exposant son problème 6. prendre les gens pour des imbéciles, ne pas hésiter à aborder des concepts et à leur expliquer 7. ne pas ouvrir le groupe à des invités significatifs est dommage! C’est ramener de la vie extérieure par rapport à leur transfert sur le monde extérieur 8. des dissensions des animateurs sur le mode d’approche du groupe, car le groupe le sent et va s’engouffrer dans la faille créée par les animateurs. Jean-Pierre VOUCHE psychologue clinicien


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