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Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 1er au 16/09/2007 Attendez que la musique de Mozart démarre.

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1 Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 1er au 16/09/2007 Attendez que la musique de Mozart démarre et prenez le temps d’apprécier les textes poétiques que vous aimez dans cette sélection… Les diapositives changent au clic de la souris

2 Notre verbe Gonzalve Desaulniers   Nous l'aimons parce qu'il s'est fait avec les âges, Parce que nous l'avons un jour balbutié, Parce qu'il se confond avec tous nos usages Et que c'est avec lui que nous avons prié.   Il nous vient du pays des pères de nos pères, Il s'est chargé, chemin faisant, d'alluvions, Mais tel qu'il fut jadis aux lèvres des trouvères, Tel on le trouve encor dans nos vielles chansons.   Il est limpide comme l'eau de nos fontaines, Il est fluide comme l'eau de nos torrents, Nous l'avons défendu contre toutes les haines Et nous le maintiendrons contre tous les courants

3 Stances PIERRE DE MARBEUF
J'ai trop longtemps rêvé dessus ce beau visage, Pour ne confesser pas que j'en aime l'objet : Et si Jeanne me dit que je ne suis pas sage, Aussitôt je dirai qu'elle en est le sujet. L'objet de ses beautés dont mon esprit s'enflamme, M'assiège tellement qu'il me suit en tous lieux, Et mes yeux l'ont porté tant de fois en mon âme, Que mon âme toujours le rapporte à mes yeux. Sachant la liberté que j'ai d'être avec elle, D'entendre ses discours et de voir ses appas, Le jugement de ceux qui la verraient si belle, Condamneraient le mien si je ne l'aimais pas. Je l'aime, et toutefois par cet amour j'avoue Quelles sont ses beautés, et quel est mon défaut : Car la nommant parfaite, alors que je la loue, Je dis tout, et pourtant j'en dis moins qu'il ne faut. Tant de difficultés que mon amour se forge, Ne peuvent traverser l'effet de mon dessein : Car de peur de gâter la neige de sa gorge, Je renferme aussitôt le feu dedans mon sein. Jeanne, puisqu'en tes yeux une flamme innocente, Pour me brûler la nuit s'allume tous les jours : Ma plume aux mêmes yeux aujourd'hui représente Les traits de ton visage et ceux de mes amours. PIERRE DE MARBEUF

4 Je suis une petite fille Valérie Doussaud Je suis une petite fille, une princesse, une reine en haillons, Une mendiante, sorcière et tour à tour enchanteresse, Une fée en guenilles et je marche pieds nus, Je voudrais être l'Invincible, je suis fragile mais j'en suis riche. Dure comme l'ébène, tendre au milieu, Et douce sur les bords, J'ai le feu, j'ai la souffrance, Je suis si tu me vois, je suis quand tu n'es pas, Je suis du rire et du soleil, Pure comme l'aurore Et sale comme la haine, Mais à la fin il ne reste Que ce parfum de giroflée, Qu'une lettre à mon alphabet, M, sinon rien, Et le reste n'est rien.

5 Le voyage initiatique  par Nathalie Fave Je ne sais plus voyager sur les ailes des faubourgs Depuis mille ans déjà Je ne sais plus Car il fut un temps lourd d'orage lourd d'orgasmes fulgurants où j'initiais mes lèvres à la prose de ton corps et je partais naviguer sans fin sur l'océan fou de ton rythme mais les heures ont clos ma dérive les nuits ,court-circuité mon sang quand ma langue ne savait plus boire la sève limpide des saisons Je suis partie de toi comme on quitte un pays comme on clot un continent entre les parenthèses du coeur Mais je te sais toujours blotti dans l'entre-jambe de mon désir Tapi à l'ombre de mes yeux et tu guettes sans fin mon regard comme pour me dire Debo weldo reviens ! Et Femme Belle je reviens vers toi Même si je te sais mirage d'été Ton corps senteur d'automne Je reviens vers toi Parce que tu es ma plus belle aventure Mon plus beau conte Ma plus belle fugue Je t'accompagne à l'heure où les manguiers tapissent leurs humeurs Sur le front strié doré bleu du crépuscule Et le baobab fait la fête avec l'arc en ciel Et dansent les étoiles dans le drap de tes doigts-kôra J'arrive J'arrive à l'orée du dernier rayon de soie J'arrive à la faveur du premier trait de suie J'arrive Moi l'escapade hardie à l'heure de tes hanches folles Aventure aux sentiers fous de ton haleine Avec toi J'ai appris doux le rire Chaude la terre Verte l'espérance Tu es mon voyage impossible La preuve inaccessible qu'il me fallait toucher du doigt Pour croire encore Encore une fois A l'Amour

6 Le poète Albert Ferland Lisez avec le cœur les vers où vibre une âme, Les vers qu'on harmonise au regard d'une femme, Et qu'on écrit parfois, tremblant, sur ses genoux, Tandis qu'elle se penche et daigne bien les lire, Et vous verrez combien, lorsque l'amour l'inspire, Le poète est sensible et doux. Lisez les vers sereins, croquis de la nature, Où tout être a sa voix, ses beautés, son murmure, Où ce qui naît sur terre et ce qui vole aux cieux Ont répandu des pleurs ou laissé leur sourire; Et vous verrez combien, lorsqu'il rêve et s'inspire, Le poète est harmonieux. Lisez aussi les vers où la sainte espérance Epanche un pur rayon pour calmer la souffrance Des jeunes à l'aurore et des vieux au couchant, Où la prière à Dieu porte une âme attendrie; Et vous verrez combien, lorsqu'il espère et prie, Le poète est fort et touchant. Lisez les vers vengeurs châtiant dans leur colère Le crime qui triomphe et le mal qu'on tolère, Les doux vers consolant le chaume ou le haillon, Pleurant les innocents qu'un bras injuste immole; Et vous verrez combien, lorsqu'il frappe et console, Le poète est terrible et bon. Ah! ne dites jamais qu'étrange est le poète, Qui rêve l'infini dans son âme inquiète, Et le jour et la nuit admire le Seigneur, Car si son front brûlant vous fait croire au délire C'est que le doigt de feu qui vibre sur sa lyre Est le doigt de son Créateur!

7 Je suis née au milieu du jour, La chair tremblante et l'âme pure, Mais ni l'homme ni la nature N'ont entendu mon chant d'amour. Depuis, je marche solitaire, Pareille à ce ruisseau qui fuit Rêveusement dans les fougères Et mon cœur s'éloigne sans bruit. Cécile Sauvage

8 Vertige Marie-Amélie Chavanne Je t'aimerai dans le clair soleil des grèves, Je vivrai dans tes yeux la mélodie du ciel, J'enroberai ton corps du sable des rivages, Je boirai sur ta lèvre un peu d'eau de la mer, Je mêlerai tes mains aux fleurs ensoleillées, Sur tes joues de satin dansera la lumière, A l'entour de ton front joueront des auréoles, Tes cheveux seront beaux comme des lianes folles, Je ferai dans ton cœur roucouler une harpe, Je chanterai pour toi ma légende irréelle, Et sur chaque galet j'inscrirai ton profil, Dans chaque coquillage j'enfouirai ton nom, Je t'appellerai dans cette sphère d'azur, Je te baiserai dans cette infinie clarté, Je t'emporterai dans mon éternel espace...

9 Arvind Appadourai   Le bonheur et le malheur Ont-ils des portes praticables ? Selon nos vœux ? Selon nos souhaits ? Le foyer du bonheur a des murs en or Des livres anciens en ont des traces Et Les murs de malheur sont faits d’ébène et d’épines  Un seuil invisible est franchi Le sentiment de bonheur devient une évidence Un seuil visible inévitable est franchi Le sentiment de malheur Envahit douloureux sombre

10 Clair de lune intellectuel Ma pensée est couleur de lumières lointaines, Du fond de quelque crypte aux vagues profondeurs, Elle a l'éclat parfois des subtiles verdeurs D'un golfe où le soleil abaisse ses antennes. En un jardin sonore, au soupir des fontaines, Elle a vécu dans les soirs doux, dans les odeurs; Ma pensée est couleur de lumières lointaines, Du fond de quelque crypte aux vagues profondeurs. Elle court à jamais les blanches prétentaines, Au pays angélique où montent ses ardeurs, Et, loin de la matière et des brutes laideurs, Elle rêve l'essor aux célestes Athènes. Ma pensée est couleur de lunes d'or lointaines. Émile Nelligan

11 Pensées tristes Valérie Doussaud En passant, Ce n'est pas qu'il fasse mauvais, Qu'il pleuve, neige ou vente, Car chez moi il fait chaud, Et l'on aime l'hiver, Blotti au coin du feu. Mais en passant Parfois mon âme de rêveuse Tombe comme d'un songe éveillé Et contemple dans les yeux La mauvaise âme du monde. Ce n'est pas, en passant, Que l'homme soit mauvais, C'est juste parfois Qu'il est abject, oublieux, Froid, égoïste, indifférent, Tel un tueur immobile. Telles sont quelques pensées Tristes.

12 Le sablier par Philippe Rousseau La poudre se lasse de symboliser le temps dans le sablier et l'envie de pleurer et les larmes qui ne viennent pas le souci de penser à ces charmes qui n'éclatent pas, une fatigue à gémir sur ces femmes qui n'échangent pas, une chance à saisir contre cent qui n'éclosent pas ; je tambourine fort à la porte des cœurs battants mais les échos sont morts aux oreilles des combattants et l'amour sonne encore sur le seuil des nouveaux printemps, - ma lassitude me mord, ces lèvres, ces yeux que j'attends. Les grains sont épuisés de servir le temps dans le sablier, il faut imaginer des sourires mutins déposés sur les lèvres fermées des fausses reines de soirées. Il faudra que je parte loin du bourdon des après-fêtes, que je batte les cartes du plus bougon au plus honnête, que je voie les comparses parvenir à être moins nettes, que je dresse la charte des amours brouillées dans les têtes. La poudre a bien dénaturé le temps dans le sablier. Est-ce le temps qui assoit  la certitude de soi ou est-ce que le sablier interrompra sa course au seuil de l'impossible, la grande orgie humaine ?

13 Eva Morel Je rêvais alors D'une Liberté vraie D'un pur désir Au goût amer Au goût de cendre - Un Seuil ! - Où mon âme pourrait enfin Advenir. Eveille-toi Dans ce souci de jour qui va renaître Prends forme Dans le hasard des mains tendues Des yeux Puis des lèvres qui te rappellent Descends pas à pas L'escalier d'un autre monde

14 À main moite Isabelle Matthieu Parfois, en t'écoutant, je murmure ton nom, je l'épelle de cette main qui bêche en secret le sillon de tes fantasmes, une main moite des délires que ta voix m'inflige. Corps tendu, je t'accueille, toujours en silence, toujours craintive que tu ne ravales tes mots. Alors le jour se déchire et une noirceur se glisse entre nous, nous sépare.

15 Les délices du jardin Lunatique   Savoureux desserts du soleil, mignons tout plein Exquises poires étalées afin qu'en chemin Le regard des passants, ces gourmands du matin, S'attarde sur le pédoncule qui rougit Devant l'insistance de leurs yeux éblouis. Lequel d'entre eux osera s'approcher, un brin ? Ces fruits délicats sont à portée de leur main ! La belle est lasse de les voir, timides, chagrins, S'éloigner lentement de son beau présentoir ! Dans les visiteurs du soir elle met ses espoirs ! Que deviendraient ces exquises douceurs demain Sans amateur pour les déguster ? Le déclin Les transformerait en fades grains de raisin. La triste pensée s'éloigne au son d'une voix : « Ils sont sucrés à point, ils sont de premier choix Ces fruits ». Elle en rosit la belle, heureuse, enfin ! Désormais comme par sortilège malin Ils sont pommes d'amour, la saveur du jardin !

16 A la femme Albert Ferland   Qu'en tous lieux où l'on s'aime, Feuillets, un vent vous sème! Sans trêve et sans retour, Allez! et que dans l'ombre Des retraites sans nombre Où l'on rêve d'amour, Mélancolique, un jour, La Femme vous recueille, Comme une fleur des bois Qu'un vent d'octobre effeuille Et fait rouler parfois Humide et parfumée Sous les pas de l'aimée.

17 Une femme à sa fenêtre Lysette Brochu   rayon pur de soleil tableau sur jardin invitation à ouvrir fenêtre-guillotine jour de souffrance regrets voilés de vieille dentelle poussières d’hier papillonnant sur l’air du temps cœur agité butine le silence transparent dehors une belle-de-jour s’ouvre au mystère du ciel blessures en sourdine montent en sanglots étouffés une femme cicatrise dans l’ombre rideau sur clarté

18 Trop tard Michèle Zwegers   Eventrez la nuit et vous entendrez des puits en bras de chemise s'esclaffer comme des charretiers Folie ? Alors écoutez quand l'oiseau de vérité se posera sur la pierre toutes les oreilles se tendront oui mais trop tard il sera le grand glissement du monde vers la bouche béante des puits aura déjà commencé

19 L'amour en menu Amélie Averlan Si ton amour en menu m'était offert Sur un plateau Je choisirais comme ici tous les mots Pour composer chaque plat jusqu'au dessert : Ton amour à boire, Du vingt ans d'âge, Un beau cépage, Une robe velours belle couleur à voir. En entrée : Quelques simples crudités, Commencement frais et léger, Une mise en bouche d'un simple mets. Devant tes réticences, Cédant devant la résistance D'un plat relevé et d'une odeur à tomber, Charmes et douceurs Pour envoler ton coeur. Fromage et dessert Pour d'abord finir ton verre Et enfin commencer les prémisses D'un amour consommé en coulisse

20 Patrick Saulnier L'ombre d'un amour Son ombre était sur la première marche, il ne pouvait plus reculer. Pourtant ses pieds refusaient d'avancer plus encore. Il restait là, immobile, les pensées marchant vers la porte. La main frappant sur le chambranle, ce n'était pas lui, c'était un autre. C'était un autre qui disait "bonjour", c'était un autre qui était sur ce seuil. C'était un autre qui bredouillait cette phrase incongrue ! " Mademoiselle, je vous aime… " Les mots tombèrent sur le sol en faisant un bruit formidable dans sa tête. Quand le " je " était tombé, il y eut un coup de tonnerre ! Quant au " vous " ce fut un éclair ! La pluie s'est mise à tomber sur " l'aime ". " Ne restez pas sur le seuil, entrez ! " lui dit la belle. Alors la pluie cessa et le soleil entra dans son cœur. La phrase dura trois secondes et leur amour une éternité. L'ombre du monsieur est restée sur le seuil

21 Marguerite la rauque Je vous aimais grande Marguerite… je n’oublierai jamais ce jour âpre d’automne lorsque seule devant mon petit écran je vous ai rencontrée pour la première fois. Vous parliez lentement de votre rude India Song et votre voix éraillée se mariait à votre visage dévasté. Ce même jour j’ai pleuré en regardant Hiroshima, mon amour et vos images de tendresse sur fond d’horreur pénibles à supporter m’ont découpé le coeur comme une scie coupe un tremble ou un peuplier. Depuis, je n’ai pas de silences assez graves ou de mots assez fins les vôtres pour le cicatriser. Rituellement je suivais vos histoires d’amantes blessées et en sourdine tout au long de ma lecture sous vos écritures résonnait le timbre écorché de votre parole. Votre voix s’est voilée à jamais mais pour vous, vieille femme rêche vous qui ne me connaissiez pas je retiens un long sanglot guttural. Vous étiez tellement… mon héros durassien à moi chère petite marguerite fatiguée. Lysette Brochu

22 Parfum de l’enfance Les larmes du silence révèlent leurs jeux avec insolence…  Une danse des mots exprimant le bonheur et la douleur… Une synergie de couleurs envahie quelquefois de terreur… Avec l’osmose de particules de joie découvrant la gnose… La renaissance des parfums animant nos cœurs d’enfants… Les mystères de la lumière d'une luciole défiant le temps… Belle de l’éclat de ses étincelles, à jamais une jouvencelle… Christiane Renneau

23 Si je ne t'avais pas aimé, Je serais cette terre en friche Qui n'abrite que des ronciers, Ignorée des blés d'or, Des moissons parfumées. Si je ne t'avais pas aimé, Je serais ce ciel sans étoile Toujours gris et borné, Pleurant nuit après nuit Ses troupeaux de nuages. Si je ne t'avais pas aimé, Je serais herbe sèche N'ayant jamais fleuri ; Je serais note de musique Sans mélodie Et je serais pantin, oeil vide et regard mort. Si je ne t'avais pas aimé... Mais tu m'as prise par la main Et dans le nid de ton épaule, J'ai découvert tous les soleils Et je suis devenue, Epanouie, Vibrante, Heureuse. Et je suis devenue Femme ! Michèle Lavalette

24 Sur le seuil de sa maison, il réfléchit. Méthodiquement. Longuement
Sur le seuil de sa maison, il réfléchit. Méthodiquement. Longuement. Profondément. Chaque jour. De plus en plus souvent. Il pèse méticuleusement sur la balance de son esprit le pour et le contre, le oui et le non, le blanc et le noir, le bien et le mal. Tic-tac, tic-tac… Sortir ? Rentrer ? Du soleil, mais beaucoup de nuages… La paperasse ou une balade? Le boulot ou la santé ? Parfois, pourtant, il s'enhardit. Il s'assoit au bord d'une rivière et contemple l'eau qui coule. S'étend sur l'herbe et regarde les nuages filer. Il va voir les trains partir, les navires appareiller, les avions décoller. Les femmes ? La brune ou la blonde ? La maigre ou la grosse ? L'austère ou la coquette ? Sa religion ? Il est agnostique. Sa philosophie ? Le scepticisme. Sur sa porte, en lettres d'or : "Je ne décide rien - Sextus Empiricus." Ses voisins se moquent de lui. Un jour, fatigué, il s'assoit sur son perron. L'air grave, le menton appuyé sur la main droite. Au fil du temps, de plus en plus immobile. Soudain pétrifié. Alors tous le respectent. Vive "Le Penseur" ! Philippe Grün

25 Au seuil de la vie Alexandre Faria   Nuit solitude jeu de cartes patience toujours vain qui attend Porte fermée au seuil de la vie sentinelle c'est la peur d'être d'avoir perdu Vaincre est sourire à la peur découvrir la chance ouvrir la porte aux fantômes les mieux partenaires et savoir que c'était moi même qui brouillais les cartes

26 QUAND JE SERAI FANTOME Jack Harris
QUAND JE SERAI FANTOME Jack Harris . Quand je serai fantôme je m'en viendrai la nuit Surveiller ton sommeil. Auprès de notre lit Je pourrai m'installer dans le large fauteuil Ou simplement rester, debout, devant le seuil. .Quand je serai fantôme, je viendrai pour savoir Si ton cœur est joyeux ou plein de désespoir; Si tu m'as oublié ou si, toujours fidèle, Tu refuses l'idée qu'un amant t'ensorcelle. .Quand je serai fantôme, je laisserai mes mains Courir sur ton corps chaud tandis que toi, soudain, Tu t'offriras ardente aux caresses lascives T'imaginant la proie de pensées suggestives. .Quand je serai fantôme, je viendrai te parler Mais tu reposeras sur ton grand oreiller Et, pour ne pas troubler ton besoin de quiétude, Je devrai m'efforcer de changer d'attitude. .Quand je serai fantôme je reviendrai le soir ; Si dans l'obscurité tu parviens à me voir Ne t'effraie surtout pas, profite de l'aubaine, Car, quoique plus ici, tu sauras que je t'aime.

27 Retour Gentiane Légère comme une hirondelle dans mon corps de retrouvailles, je reviendrai du bout du monde pour t'annoncer le printemps. Tu me reconnaîtras à mon parfum de lavande et à la profondeur salée de mes lèvres sur les tiennes. Il y aura le fleuve et le vent, le chant des baleines, la moiteur de nos corps en dialogue. Quelques heures d'éternité pour nourrir la flamme solitaire de nos futurs souvenirs.

28 Noëlle Plenecassagne Avec la première vague quand la marée revient une ombre se précise sur la forêt couchée en travers de la plage elle cherche à entrer mais reste sur le pas de ce pays trop doux où ses bras n'ont que faire les yeux dessous le masque refusent par avance le mensonge pétri je suis venue alors me glisser dans le salé des gouttes qui roulent sur ton visage entre laine et peau noires où tu caches ton nom tu ne veux pas entrer je ne puis plus partir nous restons là tous deux dans les courants mêlés de l'océan, des fleuves et puis du sang perdus noyés là où la vague arrive mais ne pénètre pas dans ce pays trahi par les hommes aux fusils qui t'attendent derrière entre rêve et forêt cachés dessous les mots dont le bruit étouffé est resté prisonnier sans entrer dans l'histoire. Xavier Lorente-Darracq

29 BONHEUR  Dans tes yeux, le bleu d'azur du ciel Se suspend aux parfums des rêves, A la profondeur des airs qui s'éveillent, Au son de ta bouche, d'une douce trêve. Ton corps, ta peau blanche et câline, Voluptueuse comme une frêle essence, Frémit aux premières caresses malignes; Emportées par l'ivresse des sens. J'aime sentir ton cœur contre moi, L'écouter battre de toute sa chaleur Et se blottir ensemble sous un toit D'une maison que j'appellerai " Bonheur "... Manny

30 La robe blanche Marcek   De sa petite robe blanche Il sortait un parfum troublant C'était sa robe du dimanche Qu'elle mettait dès le printemps. Parfum de lys, parfum de roses ? Je voudrais bien m'en souvenir. Je baisais se paupières closes Sur ses larmes et ses soupirs. Elle ne pouvait pas comprendre Qu'il est dur d'attendre à seize ans Et que j'aurais voulu la prendre Et la dévorer goulûment. Mais c'était l'époque lointaine Où, pour préserver leur vertu Les filles souffraient mille peines Et avaient de la retenue. Je relevais sa robe blanche, Et, m'enivrant de son odeur Je posais tout contre sa hanche Ma tête lourde de bonheur…

31 La danseuse Pierre Louÿs Elle tourne, elle est nue, elle est grave ; ses flancs Ondulent d'ombre bleue et de sueur farouche. Dans les cheveux mouillés s'ouvre rouge la bouche Et le regard se meurt entre les cils tremblants. Ses doigts caressent vers des lèvres ignorées La peau douce, la chaleur molle de ses seins. Ses coudes étendus comme sur des coussins Ouvrent le baiser creux des aisselles dorées. Mais la taille, ployée à la renverse, tend Le pur ventre, gonflé d'un souffle intermittent, Et sous l'arachnéen tissu noir de sa robe Ses bras tendres, avec des gestes assoupis, Ses pieds froids sur les arabesques des tapis, Cherchent l'imaginaire amant qui se dérobe...

32 Le printemps s'éveillait sur la ville Je marchais nez au vent, à l'affût de tout ce qui répondait à mon humeur légère Par ce premier soleil, les filles entr'ouvraient leurs corsages, raccourcissaient leurs jupes Leurs parfums me parvenaient Les maisons, aussi, semblaient plus accueillantes La matinée était parsemée de longues minutes sans bruit de moteur On aurait dit que les hommes et les femmes respectaient une trêve, par connivence tacite Mon cœur chantait, c'était un jour de renaissance Je ne pensais à rien d'autre qu'à l'heure, au lieu, aux effluves et aux sons, à la tiédeur de l'air et aux tendres verts des arbres   Mon pied pourtant n'avait pas l'agilité attendue. Alors j'ai regardé: J'avais un peu de ma terre natale collée à mes semelles L'exil Armel Bazin

33 En douce Stéphane Roche
Ta peau est douce et tes yeux sombres semblent percer l’ombre de mes regrets. Je t’aime en douce et t’aimerais bien plus encore si tu pouvais de tes silences bercer mon âme comme une lame fouille mes pensées. Je suis figé : je gesticule ; je parle je ris je vis des instants volés, je bascule à travers les années, et quand tu bouges c’est tout le monde qui se met à trembler, et quand je sombre tout ce que j’emporte c’est la joie triste, de t’avoir, en douce, aimée. Ta peau est douce et tes yeux sombres semblent percer l’ombre de mes regrets. En douce Stéphane Roche

34 Paysage Renée Laurentine
                                          Soie mauve                                                 et sombre velours                      iridescence à peine d’un satin  ballerines de vair                                            senteurs précieuses                                Santal et Vétiver                                            œil cerné d’acajou                                            bagues qui glissent                                            sur les doigts lisses                                            tresses tumultueuses                                            lèvres langoureuses                                                         ELLE                                pose le bras sur l’accoudoir                                            dentelles                                               exquises                                                          ELLE                                            se grise                                de mousselines parfumées                                de longs lilas blancs                                de fougères ébouriffées                                            --très légèrement--                                d’écharpes serpentines                                de perles et d’opales                                d’émeraude et d’hermine                    de Vétiver et de Santal Paysage Renée Laurentine

35 Roissy Isabelle Matthieu
 En bas, ils sont des centaines à espérer avec impatience. Mais moi, je ne vois que toi : oui, notre premier regard, aimanté, aucun doute, toi et moi nous, incroyable, c'est vrai... Un film soudain au ralenti et ce regard, notre fusion. Un premier pas, un deuxième ; l'escalier roulant coule qui me déposera dans tes bras. Je flotte à ta rencontre. Malgré toi, tu as souri. Je sais : tu penses à Botticelli, à la pouffiasse dans sa coquille. Rire, je ne peux retenir ce rire dont j'asperge nos dialogues. Non, ne va pas t'imaginer ! Je cours maintenant, je cours. Et tout se produit en même temps : premier regard, premier sourire, première étreinte, premier baiser. Nous sommes là, ensemble, ébahis par la présence de l'autre. Nous somme beaux, écoute : les gens nous applaudissent malgré toutes ces larmes que nous avions bien promis de ne jamais verser dans un aéroport. Roissy Isabelle Matthieu

36 Mon cueur m'a fait commandement De venir vers vostre jeunesse, Belle que j'ayme loyaument*, Comme doy faire ma princesse. Se vous demandés : " Pour quoy esse ? C'est pour savoir quant vous plaira Alegier sa dure destresse Ma dame, le sauray je ja** ? Ditez le par vostre serment ! Je vous fais leale*** promesse Nul ne le saura, seulement Fors que lui pour avoir leesse. Or lui moustrés qu'estes maistresse Et lui mandez qu'il guerira, Ou s'il doit morir de destresse ! Madame, le sauray je ja ? Penser ne porroit nullement Que la douleur, qui tant le blesse, Ne vous desplaise aucunement. Or faitez dont tant qu'elle cesse Et le remettés en l'adresse D'espoir, dont il party pieça**** ! Respondez sans que plus vous presse ! Madame le sauray je ja ? Charles d ‘Orleans

37 A la quête de toi Johanne Hauber-Bieth   Esseulée et morose avançant sous la pluie Je chemine sans but, m'enfonçant au hasard Dans les rues en chagrin qui donnent le cafard A la ville assombrie, en pleurs et qui s'ennuie.   Quel chemin sinueux faut-il donc emprunter Dans ce triste parcours pour trouver ton regard ? Petit coin de ciel bleu dans l'univers blafard De mes jours solitaires. Où donc te rencontrer ?   Au centre de ma vie où ce désir me brûle Mon cœur depuis longtemps dépeuplé déambule Avec l'espoir secret de te voir face à moi.   Mais tout comme le mien, ton cœur, en théorie, Devrait traîner aussi dans les rues sous la pluie. Pour remarquer mes yeux qui ne cherchent que toi

38 Le vent Marie-Christine Herrera   Le vent caresse les feuilles, d'une légère étincelle elles s'affolent avec parole. Elle me parle, j'entends presque leur chant d'enfants éparpillées sous les pas des passants. Elles m'inondent, j'ai envie de sentir leur bonheur affolant de l'ivresse débordant, j'ai envie-moi aussi de caresse du vent. Les plus jeunes deviennent folles, les plus mûrs, murmurent en message délicat l'odyssée de l'automne. Tout d'un coup le temps change, nerveusement tout s'agite, tout cogite, puis le silence prend place à nouveau au sein du groupe des plumes d'ange. D'un simple regard je demande à voir, le soleil envahit leurs habits, un oiseau prend l'envol et défie les légères sans bruit. Je contemple à nouveau, laissant dormir les enfants de la vie.

39 Je t'ai regardé absorbé caressé exploré adulé J'ai prononcé ton nom sur papier dans la nuit sur le jour le partageant avec le silence le murmurant au temps Tu étais mon bonheur imagé l'amarre de mon voilier la fleur de mon jardin le rire de mon chagrin Et voilà que tu es devenu ce grain de sablier cette fraction de seconde déjà enterré sans m'avoir effleuré ombre étonnée dans ma mémoire Hélène Lussier

40 Passage Sémüjin Qaghan
Il est des moments trompeurs que principes et nuits n'apposent sur le sol Instants où je peine songeur dessinant sur une porcelaine d'or Il est même des temps, montres posées par terre qui s'élèvent en aurore Immobile dans leurs mouvements comme une planche ceint d'un désaccord. Il est des heures de peines perdues, en plaines, qui creusent outre Et d'autres à suivre qui se faufilent au milieu de pluie de gouttes Il est des minutes de temps, des quarts d'ivresse, qui s'écoutent à la loupe Et d'autres transparentes, sans aucun doute, en pente douce. Il est des jours de baptêmes ennuyeux où l'océan tari s'éloigne furieux Jour de bonté colère de jour narrations qui s'illuminent coûte que coûte Il est même des jours, des jours et des jours tremblant fastidieux Jours désertiques ou pluies de gouttes à profusion qui inutiles s'écoulent. Ernesto

41 Temps d'arrêt Mélanie Cantin Quelque part dans les nuages je flotte, je plane, je ne pense plus Et c'est tout ce que j'ai voulu Ma main écrit les mots Qui se promènent dans mon âme Parce que maintenant c'est trop Je ne suis plus capable Une perle passe rapidement Disparaît sans un sourire Mais je ne sais plus comment Retenir mes soupirs Mal aux pieds jusque dans la tête Avec le parfum de ses cheveux Dans la tête, je le garde Courant d'air, évadé Tout ce temps qui veille Dans la lueur de mes souvenirs Souhaite quand vient le sommeil De revoir son sourire

42 Mes lettres Cécile Lhuissier Mes lettres sont des gestes bavards Comme de muettes caresses de papier Et j’aimerais lire dans ton regard Que tu entends mes silences copiés Je calligraphie lasse esseulée Par lentes bribes savamment choisies Les aveux de mes lèvres scellées Paroles tendres et évanouies En alternance je les imagine Lointaine amante méticuleuse Tantôt profondes et tantôt badines Comme autant d’attitudes amoureuses Et je m’ingénie ingénument A me croire littéraire sensuelle A te retenir mon bel amant Dans mes invocations personnelles

43 L'exil de Jean-Rémy Fleuret Je partirai hors de moi ; je partirai loin d’ici, dans des pays lointains, aux climats insoutenables. Je parlerai des langues bizarres entendues seulement par quelques indigènes. Vêtu de costumes étranges ma démarche sera celle d’un homme libre. Mon adresse sera celle de la poste restante, à l’unique café on me verra, de temps en temps, boire un verre d’absinthe. On me prêtera des activités occultes, certains me traiterons de trafiquants de femmes ou d’opium, à moins que ce soient de diamants. Les soirs de beuverie, j’évoquerai Paris et ses ruelles, Paris et ses vieilles pierres et mes amours abandonnés. Alors un gamin dans le fond de la salle parlera de moi en m’appelant l’Exilé ! Et puis, dans quelques années, un inconnu viendra te raconter tout cela, tout ce qu’il aura vu, il te parlera de ma vie, de mes journées, de mes propos, tout, quoi ! Et toi, enivrée de tant de preuves d’amour, tu embarqueras sur le premier bateau à destination inconnue et tu viendras me chercher, heureuse d’aimer et d’être encore aimée. Au fil des années, j’ai vieilli dans ma tête, au fil des années ma mémoire s’est emplie d’un bric-à-brac de souvenirs avec toujours cet arrière-goût indéfinissable, comme venu d’ailleurs, comme un goût d’exil à l’égard des autres, comme un goût d’exil à l’égard de soi-même… Etranger à ma propre destinée, certains soirs, je me surprend à ne pas me comprendre moi-même ; étranger à certains de mes actes, à certains de mes écrits, d’où me viennent ces images poétiques qui me hantent certaines nuits… Ne sommes-nous pas tous des exilés venus de nulle part cherchant nos chemins, mus par de vagues souvenirs de vies oubliées, perdues dans le temps : Atlantide rêvée ou réelle ! Exilé au sein de ma propre vie, en un exil pour moi seul, je suis celui qui sait cela et qui jamais n’en parle. Exilé à l’intérieur de soi, à certains moments de mélancolie… Etranger à moi-même, noyé dans la foule anonyme des repas terrestres, venu d’un pays lointain et inconnu de tous, je sais que mon exil n’est que temporaire : la mort y mettra un point final, un jour, demain, ici ou ailleurs. Ô exil, mirage de tous les instants, je suis celui qui sait et qui jamais n’en parle… L’exil est en nous, en chacun de nous, de la naissance à la mort, en chacune de nos fibres, inconnu à nous même, étranger à nous même, notre existence est comme une terre d’asile qui nous aurait accueilli au jour premier. Venu d’ailleurs, allant ailleurs, notre vie est un exil dont nous sommes la victime. Prince du moment au passé inconnu, nous ne savons rien de ce que nous sommes vraiment. L’exil est en nous. Vêtu des hardes du manant, avançons dans la vie avec la dignité d’un prince dont le royaume a été aboli et les splendeurs détruites.

44 PASSAGE DANS LE TEMPS Joseph Vasques
PASSAGE DANS LE TEMPS Joseph Vasques Avant Dans mes autres vies Je n´ai rien appris. Me voilà revenu Encore une fois. La connaissance se fait plus claire la pointe de mon fil d´Ariane - Maintenant je partirais Sachant que je ne sais rien. C´est le début La prochaine venue M´apprendra que je suis Sur le bon chemin. La lumière commencera à briller Avec un petit éclat. Je commencerai à comprendre Que je pourrai revenir Encore et encore. Le perfectionnement. Et un jour je saurai. Je ne reviendrai plus. Je deviendrai Une nouvelle étoile. Un diseur, peut-être, parmi Les Hermès déjà oubliés. PIERRE-YVES VIGNERON

45 Pascale Dahmani Je dépose mon âme Sur le fil de tes lèvres, Que s'évaporent mes larmes Au souffle de tes rêves. Ton baiser des étoiles Enlumine mes mots, Le sel des pleurs s'étale Peur séchée sur la peau. Tu protèges ma nuit Du chaos qui me guette, Au détour de l'oubli Ma souffrance s'émiette. Je dépose un sourire, Fleur de ton sommeil, J'abandonne un soupir Au plaisir de l'éveil.

46 Je ne pourrai pas t'oublier Quand la mer sur la terre cent fois sera passée, Et qu’au fil des années nous nous serons perdus, Je penserai souvent à nos joies, nos fous rires… Le plaisir renaîtra, comme en rêve, mon aimé : Je retrouverai le goût du sentiment perdu, Et t’aimerai encore, comme un coup de tonnerre, Car jamais, non jamais mon amour, mon aimé, Je ne pourrai t’oublier. Oui, tu es à la fois la clémence et la foudre, Tu es l’enivrement d’un passé bien trop court Qui veut renaître encore, pour toujours, mon amour. A te perdre à jamais je ne peux me résoudre. Si le temps nous sépare, et qu’il veut m’effacer, Lutte encore, mon amour, lutte dans l ’Absolu Car même si l’orage écarte mes prières, Tu seras à jamais en mon âme incarné. Rien de ces chères années, ne semble superflu. Si à chaque printemps la vie te semble amère Souviens-toi que la mort ne peut pas séparer Ceux qui s’aiment si fort et que tout veut lier. Marion Lubréac

47 Ma force Michele Roellinger   Toi ma raison d’être et de vivre, je te remercie Pour ces mots dits, qui en toi prennent vie Je ne suis plus en état constant de survie Grâce à toi, à nouveau au monde, je sourie. Toi ma raison d’être et de vivre, déjà je rêve Entre nous s’est installé une douce trêve Je n’ai plus le cœur usé, laminé et en grève J’attends de toi, juste des nouvelles brèves. Toi ma raison d’être et de vivre, je t’aime Je t’imagine, je te dédie ce simple poème Je sais qu'en ce jour, réellement tu m’aimes Qu’à tout vent, c’est l’amour que tu sèmes. Toi ma raison d’être et de vivre, je te berce De tous ces mots qui ont arrêté les averses Nos cœurs ne sont plus griffés par des herses C’est enfin la délivrance qui nous transperce. Toi ma raison d’être et de vivre, je t’attends Je t’ouvre les bras, certes délicatement Pour te recevoir et parler de nos sentiments Je te l’avoue, je t’aime toujours autant.

48 JARDIN DES MUSES (Terza-rima) J’aime caresser du regard ton corps qui sommeille Au-delà de ton galbe, je m’apprête au voyage Traçant sur tes courbes mes désirs en éveil.  Je vogue à tâtons pour atteindre tes rivages Aux plages de sable chaud, de sources limpides Ou s’étanche ma pépie, miraculeux  naufrage.  Je jette mon ancre , sur tes reliefs intrépides Et sous l’ombrage de ta gorge, s’épanche longuement Ma bouche altérée, glisse, sur ta pelure torride, Qui frémit, s’étire sous mes lèvres doucement. Sur les cimes de ton île, j’admire l’élégance De ton corps sculptural  ou se love mes tourments.  Au lever du soleil je te quitte en silence Pour t’y cueillir des fleurs, et,  rosée du matin Du jardin des Muses de mes souvenances  Qui vaut tous les présents du monde, plus beaux butins MOHAMED EL-OUAHED

49 Aller là-bas Cécile Lhuissier
Une coupe à l’hémistiche ou de vin de champagne Une strophe de Baudelaire ou un verre de Buzet Qui en définitive saura mieux me griser Et me faire oublier de futiles campagnes J’ai trop perdu mon temps à rêver d’Allemagne D’Amérique ou d’ailleurs sous des vents alizés Polynésie française tant d’exils déguisés Ilots tristes et lointains faux pays de Cocagne Quelle autre invitation à de nouveaux voyages Recevrai-je en cette vie ou à la fin des âges Pour ma part je suis prête à toutes les errances Pourrais-je nager vers toi sur ton obscur atoll Ou noyer quelques larmes dans une larme d’alcool Je sais bien quant à moi où va ma préférence Aller là-bas Cécile Lhuissier

50 EXIL I Et sur la berge attendait une femme Elle avait repoussé autour d'elle Les murs de l'amitié De l'enfance et l'amour L'espace au-devant d'elle L'emplissait de ferveur Enfin c'est un désert Qui la forçait à vivre Enfin sur les deux rives Plus personne Elle seule avec sa vie Miroir au visage De pierre Durci et figé sur le sable A l'infini des peurs Des mirages et du rire Le désert enfin Pour S'y regarder Dans Chaque grain de sable Eclatée de lumière Ecrabouillée d'étoiles Noëlle Plenecassagne

51 Chair des choses Renée Vivien Je possède, en mes doigts subtils, le sens du monde, Car le toucher pénètre ainsi que fait la voix, L'harmonie et le songe et la douleur profonde Frémissent longuement sur le bout de mes doigts. Je comprends mieux, en les frôlant, les choses belles, Je partage leur vie intense en les touchant, C'est alors que je sais ce qu'elles ont en elles De noble, de très doux et de pareil au chant. Car mes doigts ont connu la chair des poteries La chair lisse du marbre aux féminins contours Que la main qui les sait modeler a meurtries, Et celle de la perle et celle du velours. Ils ont connu la vie intime des fourrures, Toison chaude et superbe où je plonge les mains ! Ils ont connu l'ardent secret des chevelures Où se sont effeuillés des milliers de jasmins. Et, pareils à ceux-là qui viennent des voyages. Mes doigts ont parcouru d'infinis horizons, Ils ont éclairé, mieux que mes yeux, des visages Et m'ont prophétisé d'obscures trahisons. Ils ont connu la peau subtile de la femme, Et ses frissons cruels et ses parfums sournois... Chair des choses ! j'ai cru parfois étreindre une âme Avec le frôlement prolongé de mes doigts...

52 DEUX AMANTS de MARTIN CODRON Le crépuscule est né Sur la ville inanimée Plus de passant ne passent Dans les ruelles lassent. Dans l'immeuble fatigué A la façade usée La lumière éclaire Une chambre peinte en vert. Dans l'alcôve deux corps, A l'abris du dehors, S'enchevêtrent en douceur Sur un vieux lit sans couleur. Leur nudité rayonnante Et leur beauté innocente Illumine cette pièce D'une passion diablesse. L'un a l'autre, ils se livrent Couverts de caresses ivres Mués par un doux désir Ce mystérieux élixir. Fiévreux, ils s'abandonnent Tout entier ils se donnent Corps en corps fusion parfaite Deux êtres en union complète. Et crescendo, le plaisir S'en va devenir soupir Ou plaintes évanescentes De cette étreinte aimante. Renoux Les deux amants s'embrasent Jusqu'à l'ultime extase Jouissant de ce paradis Que leur apporte la nuit. L'aube commence à percer Sur la ville ensommeillée Et le temps s'en va et passe Sur ce frêle instant fugace.

53 Poèmes et photos Internet
Musique de Mozart : Romance du Concerto pour piano et orchestre N°20 K.466 Poèmes et photos Internet Daniel Septembre Ce diaporama poèmes n°20 est strictement privé. Il est à usage non commercial.

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