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Histoire de l’Europe de l’Est et des Balkans

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1 Histoire de l’Europe de l’Est et des Balkans
Cinquième cours : Moldavie et Serbie

2 Démographie Les Roumains appartiennent à la branche romane de la famille indo-européenne. Le roumain est la seule langue de cette famille dans la zone. La population de la Roumanie est en baisse constante depuis 1989 et se situe à un peu moins de 20 millions d’habitants, alors qu’elle était de près de 22 millions en 2002. La population est relativement homogène, la majorité roumaine formant 90 % de la population. Les principales minorités sont les Hongrois (près de 6 %) et les Roms (2,5 %). L’indice de fécondité est plutôt faible, à 1,35 enfant par femme, de même que l’espérance de vie, qui ne dépasse même pas 70 ans. À 39 ans, l’âge médian est assez élevé et avec moins de 18 % d’enfants de moins de 15 ans, la baisse de la population devrait se poursuivre.

3 La Roumanie est l’un des pays les plus pauvres d’Europe comme en témoigne son indice de développement (63e rang mondial). C’est l’un des rares États de la mouvance soviétique à avoir un taux d’alphabétisation inférieur à 99 %, soit 97 %. La religion orthodoxe est considérée confession de plus de 86 % de la population, suivie par le catholicisme (7 %) et le protestantisme (4 %), répandus chez la minorité hongroise. Seul 0,1 % de la population se considère sans appartenance religieuse, mais cela ne veut pas dire que la population est très religieuse : par exemple, on baptise les enfants, mais la fréquentation des offices demeure très variable. La population roumaine est faiblement urbanisée (55 %). Les plus importantes villes sont Bucarest (1,9 million d’habitants), la capitale, suivi de Iasi, dans la région moldave (320 000 habitants) de Constanza, sur la mer Noire (310 000) et de Cluj-Napoca (310 000 habitants), en Transylvanie.

4 2.2 – Bref historique 2.2.1 – Des origines au XXe siècle Les premiers habitants du territoire actuel de la Roumanie furent les Daces, qui formèrent une ébauche d'État au Ier siècle avant notre ère, qui deviendra au siècle suivant assez puissant pour que Rome en prenne ombrage. C'est dans le peuplement que Rome laisse ses traces : soldats, et colons font souche, se mêlent à la population dace et constituent avec elle le peuple daco-romain, qui disparaît de l'histoire en 271. On sait très peu de choses sur ce qui se déroule sur le territoire pendant de longs siècles, et c’est à la faveur des invasions slaves de la zone que se renoue le fil de l’histoire. Intégré dans l’empire bulgare de Siméon, le territoire entre à son tour dans l'aire culturelle de Byzance et le christianisme s'y répand à partir de la fin du IXe siècle.

5 L'émergence politique des Roumains est contrariée par les invasions qui empruntent le couloir danubien, isolant la Transylvanie menacée par l’expansion hongroise, ce qui provoque un reflux des Roumains vers le Danube. C’est alors que se forment les principautés de Valachie et de Moldavie, qui se déclarent indépendantes à la fin du XIVe siècle. Mais les invasions se poursuivent et la Valachie se soumet aux Turcs dès 1411, la Moldavie un siècle plus tard. Mais ces territoires ne subiront pas un joug aussi féroce que les pays balkaniques et conserveront une certaine autonomie. Quant à la Transylvanie, elle résiste jusqu’en 1526, alors qu’elle devient à son tour une principauté vassale du sultan. Les liens avec les autres territoires ne sont jamais coupés. Le XVIIIe siècle est difficile, alors que les principautés sont occupés et qu’on assiste à la dénationalisation des élites. Le servage s’alourdit pour la majorité de la population.

6 La Transylvanie est annexée par les Habsbourg en 1691 et pourvue d'une vague autonomie interne.
L'Empire ottoman décline, mais les appétits de l'Autriche et de la Russie grandissent. En 1775, l'Autriche annexe la Bucovine. En 1774, la Russie avance jusqu'au Boug et en 1812, annexe la Bessarabie, arrachée à la principauté de Moldavie. Le tournant du XVIIIe siècle tient une place décisive dans la formation de la conscience nationale des Roumains, qui découvrent leur originalité et leur romanité, alors qu’en Transylvanie, l'idée nationale trouve une expression politique avec l’église uniate. C'est en Valachie que se produit la première tentative de libération nationale : avec l’appui de la Russie, des partisans préparent un soulèvement dans les deux principautés, lequel échoue, mais pas totalement, car l'insurrection grecque et l'intervention russe aboutissent au traité d'Andrinople (1829).

7 Par ce traité, la Russie occupe les principautés danubiennes et leur donne un nouveau statut, suivant lequel les dirigeants des territoires seront dorénavant roumains. Les révolutions de 1848 donneront un prétexte aux Turcs pour rétablir l'ordre et ils occuperont le territoire militairement avec la Russie ; en Transylvanie, la mésentente entre patriotes hongrois et roumain ne permettra pas un front commun contre Vienne. Une conférence internationale en 1858 décide que les principautés seront autonomes, mais non indépendantes, qu’elles seront séparées, chacune ayant son prince et son assemblée élue par les propriétaires fonciers En 1859, les deux assemblées, moldave et valaque, élisent le même prince, mettant l’Europe devant le fait accompli de l'unité de la nouvelle principauté moldo-valaque, qui est toujours cependant dépourvue de souveraineté externe.

8 Diverses lois et mesures sont prises afin de consolider l'union et le servage est aboli dans les années 1860. La question de l'indépendance roumaine est soulevée par la guerre russo-turque de et la victoire de la Russie ouvre la voie à la proclamation de l'indépendance de la Roumanie unifiée en Mais les territoires de Transylvanie sont toujours sous la coupe des Hongrois. Une monarchie locale prend place, sans pour autant modifier les rapports de forces sociaux. Manquant de capitaux, l’industrialisation est lente et la question agraire demeure en suspens. La Roumanie cherche alors sa voie dans la politique européenne et rejoint la Triplice en 1883.

9 2.2.2 – Le XXe siècle Le déclenchement du premier conflit mondial contraint la Roumanie à un choix : les puissances centrales lui offrent la Bessarabie, les Alliés, la Transylvanie; les seconds remportent la mise en 1916. Mais les Allemands entrent à Bucarest et la Roumanie devient un simple protectorat économique allemand en 1918, même si elle conserve la Bessarabie, occupée en janvier 1918. Le sort des armes change le désastre en triomphe : les troupes roumaines entrent en Transylvanie, et le 1er décembre 1918 est proclamé le rattachement à la Roumanie de tous les territoires roumains. La nouvelle Roumanie connaît un grave problème de minorités, 25 % de la population n’étant pas roumaine.

10 Le pays, monarchie constitutionnelle, connait tout au long des années 20 l’alternance politique, mais la corruption et les luttes au sommet de l’État minent les institutions et au début des années 30, les effets de la crise mondiale enlèvent à la démocratie ses dernières chances. Le contexte permet alors la montée de l’extrême droite, qui trouve de nombreux appuis : clergé, officiers nationalistes, intellectuels, paysans et ouvriers. En 1938, le roi Carol promulgue une Constitution d'inspiration mussolinienne et supprime les partis politiques. Suite à la perte de la Bessarabie aux mains de Staline, un coup d’État renverse le roi et le remplace par le général Antonescu, qui se proclame « guide ». Michel premier monte sur le trône, mais il n’a alors aucun pouvoir. Le pays se rapproche de l’Allemagne nazie et n’entrera en guerre qu’en juin 1941, aux côtés des nazis, contre l’URSS.

11 En mars 1944, l'Armée rouge pénètre en Roumanie et en août, Antonescu est renversé par la résistance. Le nouveau gouvernement déclare la guerre à l’Allemagne, mais les alliés continuent à considérer le pays comme un ennemi Après avoir tenté de négocier avec les Soviétiques, le roi Michel est finalement contraint à abdiquer après les élections de 1946, qui voient la victoire du Front national démocratique, dominé par les communistes de Gheorghe Gheorghiu-Dej. Dans les premières années, la Roumanie s’aligne sur les positions de Moscou. La constitution de 1952 met en place un régime institutionnel de type soviétique. Peu à peu, le pays fait preuve d’indépendance face à Moscou, qui veut obliger la Roumanie à demeurer un État agraire La crise éclate en Bucarest tient tête et réclame le droit à poursuivre son développement sans interférence extérieure.

12 Cette politique constitue l’un des facteurs du ralliement au régime de larges fractions de la population. Le règlement de la succession de Gheorghiu-Dej, qui meurt en 1965, se fait sans heurt et Nicolaï Ceausescu prend la tête du parti. En 1965, la République populaire roumaine devient la République socialiste roumaine et le Parti ouvrier roumain est érigé en Parti communiste roumain. Le régime mis en place par Ceausescu sera l’un des plus staliniens, ce qui n’empêche pas Bucarest de conserver une certaine distance face à Moscou. Mais le pays ne reste pas à l’écart des mouvements causés par les difficultés économiques. Ainsi, les crises pétrolières des années 1970 seront durement ressenties et la misère s'installe, suscitant la grogne de la population. À partir de 1985, la position de Ceausescu suscite la colère même des membres de son parti : en 1989, six anciens dirigeants du parti désavouent la politique de Ceausescu.

13 En décembre 1989, après avoir tenté de résister à la population, Ceausescu est arrêté avec sa femme et un Front de salut national prend le pouvoir, dirigé par Ion Iliescu. Dans la foulée de la « découverte » d’un « charnier », le Conducator et son épouse sont jugés et exécutés le 25 décembre 1989. À partir de ce moment, le « Conseil du Front de salut national », dirigé par Ion Iliescu, exerce le pouvoir exécutif intérimaire et en mai 1990, le Front de salut national remporte les premières élections pluralistes législatives : Iliescu, élu président, a réussi sa conversion…

14 2.2.3 – Depuis 1989 La vie politique n’a pas été de tout repos depuis 1989, alors que l’ancienne direction parvient à se recycler dans le cadre d’un système pluripartiste. Dès 1989, les difficultés sociales, économiques et politiques divisent le pouvoir et redonnent provisoirement une certaine force à l’opposition, mais le président Iliescu est réélu en 1992. Il faut attendre 1996, alors que les élections sont remportées par l’opposition, pour que la Roumanie connaisse l’alternance politique. Les crises ont rythmé la politique roumaine depuis 20 ans, comme en 2007, alors que le premier ministre parvint à suspendre le président Basescu, lequel fut néanmoins confirmé à ce poste par un référendum où il obtint l’appui de 75 % de la population. Il occupe encore d’ailleurs ce poste.

15 L’une des causes de ces crises est sans doute le système politique complexe et comprenant un système de contre-pouvoir élaboré. La constitution roumaine fait du système politique une république mi-parlementaire, mi-présidentielle, dans lequel les pouvoirs sont répartis entre les deux chefs de l’exécutif. Le président a le pouvoir de nommer le chef du gouvernement. Gardien de la constitution, il est chef des armées et responsable de la politique étrangère du pays. Il est élu au suffrage universel direct pour un mandat de 5 ans. Le processus de nomination du chef du gouvernement est responsable de la grande volatilité de celui-ci : en à peine 22 ans de pluralisme, 13 personnes ont occupé cette fonction, le dernier en date (Catalin Predoiu) ayant pris la tête du gouvernement le 6 février 2012, suite à la démission de son prédécesseur.

16 Après un début très lent, causé par le maintien au pouvoir de l’équipe entourant Ceausescu, mais aussi par l’état déplorable des infrastructures, l’économie va peu à peu se redresser à la fin des années 1990. Sous la direction d’Iliescu les privatisations seront limitées et l’économie demeurera dans une large part sous le contrôle de l’État, mais à partir de 1997, le gouvernement entreprend des réformes et lance une politique de privatisation. L’élan sera interrompu par les crises asiatiques et russes, alors que le pays échappe de peu à un défaut de paiement, mais la mise en place de mesures d’urgence permettra au pays de compter sur une bonne croissance à partir de 2001, fondée sur les exportations et le développement du marché intérieur, grâce à l’apparition d’une classe moyenne.

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18 Au lendemain de l’effondrement du régime de Ceausescu, le principal problème extérieur du pays vient de la minorité hongroise, qui réclame une autonomie territoriale. En 1996 est signé un traité de bon voisinage roumano-hongrois, qui règle la question de la frontière entre les deux pays en échange d’une reconnaissance par Bucarest de certains droits linguistiques octroyés aux Hongrois de son territoire. Une autre zone de tension à partir de 1991 se trouve en Moldavie. Une partie des forces nationalistes au lendemain de la disparition de l’URSS réclamèrent la réunification, mais à Bucarest, les coûts d’une telle réunification firent en sorte que le gouvernement manifesta peu d’empressement. À la place, on a plutôt favorisé l’octroi de la citoyenneté roumaine aux Moldaves qui en faisaient la demande.

19 La Roumanie d’avant 1989 menait une politique étrangère plus indépendante que la majorité des États du glacis soviétique et dès 1974, Bucarest avait établi des relations avec la CEE et la Roumanie va chercher à les étendre dès 1989. Mais son niveau de développement va retarder l’adhésion de la Roumanie, et ce n’est qu’en 2007 qu’elle intègre l’Union. En octobre 2003, un référendum portant sur des modifications constitutionnelles nécessaires à l’adhésion est tenu et le projet est approuvé par près de 90 % des votants. En ce qui concerne l’OTAN, le maintien au pouvoir d’Iliescu va retarder le rapprochement, mais en 1993, le processus est lancé, lequel aboutira en 2004. Bucarest dispose d’un atout important, soit sa côte sur la mer Noire. Dans un contexte où les pays d’Europe occidentale cherchent à diminuer le rôle clé de la Russie en matière énergétique, la Roumanie dispose ainsi d’un pouvoir de négociation.

20 Cinquièmè cours : Moldavie et Serbie
1 – La Moldavie 2 – La Serbie

21 1 - Moldavie 1.1 – Notions générales 1.1.1 -Géographie
Couvrant une surface de 33 843 kilomètres carrés (incluant la Transnistrie), la Moldavie est l'un des plus petits pays européens, enclavé entre la Roumanie et l'Ukraine. Sa frontière occidentale suit le cours du Prut; le Dniestr constitue sa frontière orientale et se prolonge en Ukraine. C’est un pays de basses collines : l’altitude moyenne du pays est de 150 mètres, avec un point culminant à 430 au centre du territoire, dans une zone boisée nommée « codru ».

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23 Très petit, le territoire compte néanmoins plusieurs centaines de rivières et ruisseaux, mais seul sept parmi eux dépassent 7 km. Le pays compte aussi de nombreux lacs de petite taille. Ces conditions hydrographiques, associées à la présence de sols fertiles, ont permis le développement de l'élevage et de l’agriculture. Moscou souhaitait faire de la Moldavie une base de production agroalimentaire et a tenté certaines expériences de gigantisme agricole. Mais l'extension des surfaces cultivées, l'intensification des pratiques agricoles et le développement de la monoculture ont eu des effets écologiques désastreux. La Moldavie bénéficie d'un climat continental modéré, avec des étés chauds et des hivers froids.

24 1.1.2 – Démographie La complexité ethnique de la population contribue à l'instabilité du pays : les Moldaves roumanophones constituent 75,8 % de la population, les Ukrainiens 8,3 %, les Russes 5,9 %, les Gagaouzes 4,4 %, les Roumains 2,2 % et les Bulgares 1,9 %. En Transnistrie spécifiquement, on compte 31,9 % de Moldaves, 30,3 % de Russes, 28,8 % d'Ukrainiens, 2 % de Gagaouzes et 2 % de Bulgares. La population a sensiblement baissé depuis l’indépendance en 1991, passant de 4,4 à 3,4 millions d'habitants entre 1989 et À ce nombre, il convient aussi d’ajouter la population du territoire sécessionniste de Transnistrie, qui s’élève à environ 500 000 habitants.

25 Cette baisse est due à un solde naturel négatif, mais aussi à l’émigration massive : environ 800 000 Moldaves travaillent en Russie, en Italie, en France et dans la péninsule ibérique. Les indicateurs démographiques sont en baisse : l'espérance de vie moyenne (68 ans) et celle des hommes (65 ans) demeurent encore inférieures à leur niveau de 1990. En revanche, l’indice de fécondité est particulièrement élevé, à 1,85 enfant par femme, et l’âge médian, de 32 ans, est très bas pour un État européen. La Moldavie est le pays le plus pauvre d’Europe et occupe le 117e rang du classement IDH, malgré un taux d’alphabétisation de plus de 99 %. On peut en déduire conséquemment que le niveau de vie est très faible. Plus de 30 % de la population vie sous le seuil de pauvreté.

26 Les clivages religieux recoupent les clivages ethniques, avec une très forte majorité d’orthodoxes (près de 98 %), liés à différents centres religieux (de Roumanie, de Kiev, de Moscou). En dehors de ceux-ci, seul le judaïsme (1,5 %) compte un nombre significatif d’adhérents. Le taux d’urbanisation du pays est le plus faible d’Europe, à environ 47 %, en légère hausse depuis quelques années, alors que la tendance des années 1990, où les citadins s’établissaient en campagne afin de pouvoir survivre, s’est inversée. Les principales villes du pays sont Chisinau, la capitale, avec 711 000 habitants, suivie de Tiraspol, « capitale » de la Transnistrie, avec 216 000, de Balti (127 000) et de Tighina, (144 000).

27 1.2 – Évolution historique
1.2.1 – Des origines à l’indépendance Au début de notre ère, le territoire de l’actuelle Moldavie était probablement peuplé de Daces ou de Thraces septentrionaux, apparentés au reste de la population roumaine de l’époque. Au cours du moyen-âge, le territoire vit un grand nombre de petites principautés (Onut, Hansca, etc.), périodiquement unifiées par un pouvoir central. La partie méridionale de la Bessarabie tire son nom de la dynastie de Valachie au XIVe siècle, les Basarab. Au XVIe siècle, la province entière devint une partie de la Moldavie, mais fut rapidement exposée aux attaques des Turcs. À partir de Pierre Ier le Grand, la Russie poussa en direction du delta du Danube. Les Russes occupèrent la Moldavie cinq fois entre 1711 et 1812, et obtinrent que la Turquie leur cède la Bessarabie au traité de Bucarest (1812).

28 En 1829, la Russie repoussa sa frontière sud de façon à inclure le delta du Danube. L'administration russe fut d'abord libérale, mais dans la seconde moitié du siècle, une politique de russification fut menée, qui suscita le développement du mouvement national. Après la Première Guerre mondiale et l’effondrement de l’empire, un Conseil proclama le 15 décembre 1917 la Bessarabie république autonome constitutive de la Fédération des républiques russes, mais le territoire fut finalement absorbé par la Roumanie à l’issu des traités de paix. L’URSS ne reconnut pas les droits de la Roumanie et en 1924 créa une RSS moldave sur une partie du territoire ukrainien. En août 1939, l’URSS réaffirma ses droits sur la Bessarabie. À la fin de juin 1940, un ultimatum soviétique à la Roumanie exigea la cession de la Bessarabie et de la Bucovine du Nord.

29 En 1944, après avoir été « libérée » par les Soviétiques, la Bessarabie fut intégrée à l'Union soviétique. En juin 1990, la Moldavie proclame sa souveraineté et déclare son indépendance le 27 août 1991. Après l’enthousiasme initial quant à une perspective de réunification avec la Roumanie, de fortes résistances à cette idée virent le jour en Moldavie comme en Roumanie, les minorités de la première s’opposant fermement. C’est à cela que l’on doit la partition de la Transnistrie, territoire n’ayant jamais appartenu à la Grande Roumanie, et s'autoproclamant en 1991 « République moldave de Transnistrie ». Le russe est la langue officielle dans cet État sécessionniste. Le gouvernement de Moldavie a essayé, en 1992, de reprendre la province sécessionniste, mais cette guerre fut vaine et le conflit est figé depuis.

30 1.2.2 – Depuis l’indépendance
Depuis l’indépendance, la Moldavie balance entre Europe et Russie, ce qui se manifeste par l’alternance politique. Après une période de libéralisme dans les années 90, les communistes de Voronine reprennent le pouvoir en 2001, avant de le perdre suite aux manifestations consécutives aux élections législatives de 2009. L'État moldave a dû se définir par défaut, se raccrochant à une culture et une langue moldaves « artificielles ». Ainsi la loi reconnaissant le roumain comme langue d'État a été modifiée en 1994 pour qu'il soit fait état d'une « langue moldave ». La Constitution, adoptée en juillet 1994, garantit un pluralisme politique réel, mais, faute de précédent, le régime est peu stable. Le parlement est composé de 101 membres élus pour quatre au suffrage proportionnel.

31 Le chef de l'État, dont le mandat est aussi de quatre ans, n'est pas élu au suffrage universel, mais par le Parlement. En 2010 eut lieu un référendum pour tenter de débloquer la situation en permettant l’élection du président au suffrage universel. Le balancement entre des identités et des intérêts antagonistes explique les alternances politiques du pays. Le premier président, Mircea Snegur ( ), qui était déjà à la tête de la Moldavie pendant la période soviétique, met en place un régime parlementaire pluraliste, tout en écartant la perspective de la réunification après un référendum défavorable, en 1992, alors que 94 % de la population s’oppose à une réunification avec la Roumanie. Snegur est battu en 1996 et son successeur, Petru Lucinschi, resserre les liens de la Moldavie avec Moscou, mais échoue à donner un tour plus autoritaire au régime.

32 Avec le retour de Voronine en 2001, la situation politique se stabilise, mais au détriment de la poursuite du processus de démocratisation, lequel est partiellement relancé depuis 2009, mais au détriment de la stabilité politique… En Transnistrie, la situation demeure confuse, en l’absence de toute reconnaissance internationale. En 2006, un référendum concernant l’autodétermination du territoire a donné 97 % aux défenseurs de celle-ci, mais de nombreuses organisations internationales ont refusé de reconnaître ces résultats. En décembre 2011, l’inamovible Smirnov, président du territoire sécessionniste a été remplacé par Evgueni Chevtchouk, qui veut s’employer à faire reconnaître l’indépendance de la Transnistrie, ce qui sera difficile, car même les alliés de celle-ci favorisent la réunification du territoire dans un cadre fédératif, à condition que toute velléité d’unification avec la Roumanie soit abandonnée.

33 Le PIB par habitant était de seulement 492 dollars en 2006 et est le plus bas de tout l’ouest de l'ancienne URSS. Les autorités ont mis en œuvre un programme de réformes dès 1993, puis un autre au début des années 2000 , mais la Moldavie peine à trouver sa voie vers le développement, car son économie est encore trop peu diversifiée. Pendant la période soviétique, les investissements industriels ont été réalisés pour la plupart en Transnistrie. Les secteurs industriel, outre l’agroalimentaire,  comprennent la machinerie agricole, l’électronique et les électroménagers, la production d'acier, le textile et la chaussure. L’économie moldave demeure fortement intégrée à l’économie de ses partenaires russe et ukrainien et la Moldavie est fortement dépendante du marché russe pour écouler ses produits. En 2008, la Russie a absorbé 39 % des exportations moldaves; 13 % des importations moldaves sont venues de Russie et 22 % d'Ukraine. .

34 Officiellement neutre, la Moldavie est le premier État de la CEI à entrer, en 1995, au Conseil de l'Europe, et la seule république issue de l'URSS à devenir, en 1997, un État membre de l'Organisation internationale de la Francophonie. La Moldavie est membre depuis juin 2001 du Pacte de stabilité en Europe du Sud-Est et reçoit ainsi une aide internationale importante des États-Unis et de différents pays européens, principalement les Pays-Bas, l'Allemagne, la France et la Roumanie. La Moldavie désire rejoindre l’UE, mais aucun calendrier n'a encore été fixé par cette adhésion. Le pays est engagées aux côtés de l’Ukraine, qui souhaite réactiver le GUAM et la coopération régionale des États du Caucase et de l'Europe orientale.

35 L'objectif de ces choix politiques est de réduire l'influence russe sur la région. La Moldavie voit là aussi une possibilité de réduire l'enclavement dont elle souffre. Mais l'influence russe se maintient pour plusieurs raisons : la Moldavie dépend de la Russie pour son approvisionnement énergétique et la présence de la minorité russe en Transnistrie est un levier d'influence très efficace, d’autant qu’une armée russe y stationne en permanence. Il est difficile d'échapper à la force d'attraction russe. Malgré les accords économiques passés avec l'Union européenne, les obstacles restent nombreux sur la route du développement. L'incertitude qui pèse sur l'avenir du pays, en tant qu'entité souveraine, ne contribue pas à l'installation du climat de confiance indispensable aux investisseurs internationaux.

36 2 - Serbie 2.1 – Notions générales 2.1.1. – Géographie
Le territoire de la Serbie s’étend sur près de 90 000 kilomètres et est situé à l’extrême nord de la péninsule balkanique. Depuis 2006 et la sécession du Monténégro, la Serbie a perdu son accès à la mer Adriatique et est totalement enclavée. Elle partage des frontières avec de très nombreux pays : Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Macédoine, Albanie (ou Kosovo), Monténégro, Bosnie-Herzégovine et Croatie. Le territoire du pays est varié : le nord est composé de plaines qui s’étirent jusqu’à la frontière hongroise. Au sud, une zone de collines et de vallées s’encastrent entre les montagnes, à l’est les Balkans et les Carpates, à l’ouest les Dinarides.

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38 Si on exclut le Kosovo, le point culminant du pays se situe à 2169 mètres.
Le pays dispose d’un riche réseau hydrographique, réparti dans trois bassins versants distincts : celui de la mer Noire est le plus important et couvre 90 % du territoire. Le Danube l’irrigue, mais on trouve aussi d’autres fleuves importants, comme la Tisa ou la Save. Les Bassins versants de la mer Adriatique et de la mer Égée sont moins importants. Les lacs sont nombreux, mais petits. Les plus importants sont des réservoirs artificiels de barrages hydroélectriques comme le Derdap (253 km2), situé sur le Danube. Le climat est de type continental, mais il connaît d’importantes variations, avec au nord un climat semblable à la Hongrie, alors qu’au sud, les hivers deviennent graduellement plus doux et les étés plus chauds. La pluviométrie est assez forte, surtout en montagne.

39 2.1.2 – Démographie Les Serbes appartiennent à la famille des Slaves du sud, dont ils constituent l’ethnie dominante. Les statistiques concernant la Serbie sont ambiguës, compte tenu du statut international du Kosovo. En excluant celui-ci, la Serbie compte 7,2 millions d’habitants environ, en baisse continuelle depuis une vingtaine d’années. La population est relativement hétérogène : les Serbes forment environ 81 % de la population, le reste étant très varié. Les Albanais (7 %) sont la principale minorité, suivis des Hongrois (4 %) et des Bosniaques (2 %). On compte aussi 1 % et plus de Monténégrins, de Roms et de « Yougoslaves ». Les difficultés économiques et les guerres n’ont pas aidé le pays à afficher un bilan démographique positif. Ainsi, le taux de décroissance de la population est très élevé, à - 0,5 %.

40 La natalité est faible (1,38 enfant par femme) et l’âge médian élevé, à 41 ans, de même que l’espérance de vie (74 ans). Des flux migratoires négatifs ont aussi contribué à la baisse des années et fait de la diaspora serbe la plus importante en Europe. Le niveau de vie de la population a été affecté par une décennie de guerre, d’autant que souvent considérée comme responsable des guerres yougoslaves, la Serbie s’est retrouvé à quelques reprises sous embargo. C’est pourquoi le pays occupe le 67e rang de l’indice IDH. Dans un contexte de forte alphabétisation et d’espérance de vie élevée, on doit conclure que le faible pouvoir d’achat de la population plombe la position du pays au classement. Les églises, sans être des acteurs sociaux importants, constituent un marqueur d’appartenance des diverses populations. En ce sens, le clivage religieux a été accentué par les guerres des années 1990.

41 On trouve aujourd’hui environ 85 % d’orthodoxe (Serbes et Monténégrins, pour la plupart), 5 % de catholiques 3,5 % de musulmans et 1 % de protestants, le reste ne se reconnaissant pas d’appartenance religieuse. Le taux d’urbanisation du pays est d’environ 55 %. Les principales villes de Serbie sont Belgrade, la capitale, avec 1,2 million d’habitants, Novi Sad, chef-lieu de la Voïvodine (220 000 habitants), Nis au sud (180 000 habitants) et Kragujevac au centre (150 000 habitants). Il s’agit des seules villes de plus de 100 000 habitants.

42 2.2 – Évolution historique
2.2.1 – Des origines au XXe siècle Les ancêtres des Serbes arrivèrent dans la péninsule balkanique au VIIe siècle environ. À cette époque, rien ne distinguait les Croates des Serbes et il n’y existait pas un État serbo-croate, mais bien plusieurs. La dynastie des Nemanjić ( ) joua un grand rôle dans l'émergence d'un territoire serbe libéré. De cette époque date aussi la formation de l'Église orthodoxe serbe autocéphale. Sous Dusan ( ), la Serbie devint le plus puissant des États des Balkans, lequel comprenait en outre une partie de la Bosnie, le Kosovo, le Monténégro, la Macédoine, l'Albanie et la Grèce du Nord. Culturellement et artistiquement très développée, la Serbie médiévale était politiquement instable, à cause des rivalités entre féodaux.

43 L’empire de Dusan sera peu à peu conquis par l'Empire ottoman
L’empire de Dusan sera peu à peu conquis par l'Empire ottoman. Le moment symbolique de la chute des Serbes fut la bataille de Kosovo Polje, le 28 juin 1389, même s’il faut attendre la chute de Smederevo (1459) pour voir tous les territoires passés sous la domination ottomane. Sous cette occupation, les territoires serbes acquirent leur spécificité. La population organisa des révoltes, poussant la Sublime Porte à ne pas procéder à l’islamisation de la population et à concéder des droits religieux. C’est de cette époque que datent les premières vagues d’immigration serbes vers des territoires soumis à l’Autriche, alors qu’en Voïvodine, des Hongrois s'installaient. Au XIXe siècle, la région changea sous l’impulsion du nationalisme et de ses nombreuses révoltes, particulièrement dans les zones sous occupation ottomane. La bourgeoisie serbe souhaitait créer un État spécifique doté d'une organisation politique territoriale.

44 Les insurrections nationales se multiplièrent et après de multiples échecs, parvinrent à arracher une autonomie pour la Serbie en 1830. Mais, il fallut le Congrès de Berlin pour que l’indépendance de la Serbie soit reconnue. L'idéologie nationale serbe gagna la conscience populaire et finit par imposer le concept de « nation serbe » sur une réalité démographique éclatée. Dès lors, les projets politiques nationaux prirent deux voies : ou bien l’union des Slaves du sud, ou bien un cadre étatique plus exclusif, avec une politique territoriale impérialiste. À cette époque se structurent formellement les différentes langues de la zone. En ce qui concerne le serbo-croate, trois dialectes particuliers en formèrent la base. Peu développée, la Serbie eut de la difficulté à s’éloigner de la structure agraire qui était la sienne et ce n’est qu’au début du XXe siècle que l’on assiste à un certain essor économique.

45 2.2.2 – Le XXe siècle La Serbie devint un royaume et la Constitution de 1888 instaura un pouvoir monarchique parlementaire relativement démocratique. La direction de l'État était exercée par le roi, qui n'avait qu'un rôle très limité, le pouvoir étant détenu par la Chambre des députés, issue du suffrage universel. Le recul de l’Empire ottoman laisse place à la puissance autrichienne, qui parvint en 1878 à obtenir le contrôle de la Bosnie-Herzégovine. L'annexion de la Bosnie-Herzégovine en 1908 envenima les relations serbo-autrichiennes et accéléra le processus de libération des territoires À l’issue de la première guerre balkanique ( ), il ne restait plus rien des possessions turques en Europe. Les quatre États de la Ligue balkanique (Serbie, Monténégro, Grèce et Bulgarie) déclarèrent la guerre à la Turquie, et le traité de Londres de mai 1913 ratifia la libération de la Macédoine, du Kosovo et du sandjak de Novi Pazar.

46 Le 28 juin 1914, François-Ferdinand est assassiné à Sarajevo
Le 28 juin 1914, François-Ferdinand est assassiné à Sarajevo. poussant l’Autriche à déclarer une guerre qui, au terme de durs combats, confirma l'effondrement de l'Empire austro-hongrois. En juillet 1917 naissait le royaume yougoslave. Le 1er décembre 1918 fut proclamé officiellement la création du royaume des Serbes, Croates et Slovènes. Les principaux partis politiques serbes étaient centralisateurs et l'élite serbe devint rapidement dominatrice. Une dictature fut instaurée en 1929 par le roi Alexandre Ier. À la mort de ce dernier, la dérive autoritaire se poursuivit, dans un contexte où les rivalités politiques, surtout Serbes et Croates, s'exacerbaient. Le ciment politique n’avait pas pris. En mars 1941, le gouvernement yougoslave adhère au pacte germano-italien, mais sous la pression de la rue, dut l’annuler deux jours plus tard. Hitler attaqua le pays qui fut occupé par l'Allemagne nazie et ses alliés hongrois, bulgares et albanais.

47 Durant la guerre, trois courants antagonistes s'opposaient dans le royaume de Yougoslavie : les tchetniks, les partizani et les oustachis. Le retrait des troupes ennemies en 1945 confirma la victoire du Parti communiste yougoslave, et la Yougoslavie socialiste fut proclamée le 29 novembre 1945. La Yougoslavie titiste emprunta des voies différentes de celles de l’URSS et lança en sa théorie de la troisième voie. Le système économique du pays était aussi beaucoup plus souple que le modèle soviétique d’origine. Mais la première préoccupation du régime était de maintenir ensemble des territoires variés et de faire taire les nationalismes, surtout serbe et croate, au bénéfice d’une identité yougoslave qui ne fut jamais bien réelle. Pour ce faire, outre la répression, Tito choisit de décentraliser, ce qui conduisit à la création d’un fossé entre les républiques riches et les républiques pauvres, dont la Serbie.

48 La solidarité interfédérale ne fonctionnant plus, les tensions économiques vont exacerber les nationalismes ; l'économie constitue un facteur majeur de l'éclatement du pays. Par la constitution de 1974, Tito octroya l’autonomie à la Voïvodine et au Kosovo. Dans ce dernier, les autorités « albanisent » alors les structures de la province et les tracasseries contre les Serbes se multiplient. Les choses se gâtent à partir de la mort de Tito (1980), alors que Milosevic entame son ascension politique, qui le conduira en 1989 à la tête de la république serbe. Il se fait le héraut du nationalisme serbe et se débarrasse de la vieille garde titiste. En mars 1989, les autonomies du Kosovo et de la Voïvodine sont supprimées, provoquant des manifestations au Kosovo, où l'armée fédérale est envoyée. En juillet, Milosevic transforme la Ligue des communistes serbes en Parti socialiste serbe, avec lequel il remporte les législatives.

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50 En avril 1991, les Krajina croates annoncent leur rattachement à la Serbie et le 6 juin, les présidents des six républiques se réunissent pour la dernière fois à Sarajevo, en vain : les Slovènes et les Croates déclarent alors leur indépendance. Les guerres yougoslaves commencent le 28 juin 1991, lorsque l’Armée fédérale attaque la défense territoriale slovène, après que les référendums tenus en Slovénie et en Croatie aient donné la victoire aux partisans de l’indépendance. L’Armée yougoslave passe sous le contrôle de Milosevic. Défait, il change de tactique et favorise la partition des territoires croates peuplés de Serbes. En février et mars 1992 les Bosniaques et les Monténégrins se prononcent sur le maintien dans la Fédération. Les Monténégrins votent pour à 66 %, mais pas les Bosniaques et les Serbes de Bosnie proclament l'indépendance de la République serbe de Bosnie-Herzégovine.

51 Le 27 avril, Serbes et Monténégrins forment la République fédérale de Yougoslavie.
Milosevic sort victorieux de l’élection présidentielle serbe de À partir de 1992, les combats s’intensifient et les armées des Serbes de Bosnie et de Croatie occupent près de 30 % de la Croatie et 55 % de la Bosnie, pratiquant à grande échelle « le nettoyage ethnique » et les massacres de civils. Tout change en 1995 : Washington impose aux Croates et aux Musulmans d'unir leurs forces. En quelques jours, la Slavonie occidentale et les Krajina serbes s'effondrent, alors que les Serbes de Bosnie perdent 15 % du territoire qu'ils occupaient. Milosevic n’a plus le choix et le 21 novembre 1995 sont signés les accords de Dayton Ceux-ci mettent fin aux guerres sans prendre en compte la question albanaise, ce qui fragilise la position des modérés albanais au profit de l’UCK, qui favorise la lutte armée pour obtenir l’indépendance.

52 Dès 1996, l’UCK multiplie attentats et assassinats
Dès 1996, l’UCK multiplie attentats et assassinats. Pendant ce temps, la lutte en Serbie s’exacerbe entre nationalistes et partisans d’un rapprochement avec l’Occident. Ne pouvant briguer un troisième mandat à la présidence serbe, Milosevic se fait élire à la présidence fédérale. L'ONU exige un cessez-le-feu le 23 septembre 1998. Le 15 janvier 1999, le « massacre » de Raćak décide les Occidentaux à agir. Suite à l’échec de la conférence de Rambouillet, les forces serbes lancent une grande offensive au Kosovo et le 24, l'OTAN attaque la Serbie. Toutes les infrastructures économiques du pays sont bombardées et 5 000 personnes périssent dans les combats et les bombardements. Mais sur le terrain, les Serbes s’imposent Le 27 mai, Milosevic est inculpé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité par le Tribunal pénal international pour la Yougoslavie .

53 Pour sauvegarder son pouvoir, il accepte le cessez-le-feu le 9 juin
Pour sauvegarder son pouvoir, il accepte le cessez-le-feu le 9 juin. L'armée quitte le Kosovo avec des pertes minimes. Le 12 juin, la KFOR entre au Kosovo avec l’UCK qui aussitôt pratique le nettoyage ethnique : cent cinquante mille Serbes, cinquante mille Roms et plusieurs milliers de Gorans (Macédoniens islamisés) quittent la région.

54 2.2.3 – Depuis 2000 En 2000, Milosevic est remplacé par Kustunica , qui accepte de le livrer au TPIY. Le 30 avril, il est capturé et transféré à La Haye où il répondra à des accusations de crimes contre l’humanité et de crime de guerre. Il meurt en 2006. En 2006, un référendum tenu au Monténégro donne la victoire aux partisans de l’indépendance et le Monténégro quitte alors la fédération de Serbie-et-Monténégro, État successeur de la fédération yougoslave, mettant ainsi fin de facto à l’existence de celle-ci. En 2008, après un référendum, le Kosovo déclare son indépendance, non reconnue par Belgrade. Depuis la sortie de scène de Milosevic, la situation en Serbie s’est améliorée. Le système politique actuel est défini par la constitution adoptée en 2006, qui fait de la Serbie une république parlementaire.

55 Les dernières élections ont été convoquées au lendemain de la déclaration d’indépendance du Kosovo, le premier ministre Kostunica arguant que le gouvernement n’avait pas de politique déterminée quant à l’attitude à adopter. La situation internationale et intérieure de la Serbie, les dommages causés par l’embargo et les destructions de la campagne de l’OTAN en 1999, ont empêché le pays de décoller économiquement. Les successeurs de Milosevic se sont employés à améliorer le climat des affaires et à privatiser, mais ces réformes ont été minées par la tension entourant le Kosovo, rendant la Serbie peu attractive pour les investissements étrangers. Les choses ont changé depuis et la stabilisation politique, mais surtout la perspective d’une adhésion éventuelle du pays à l’UE, a stimulé les investissements. Dans les années 1990, la croissance fut négative, mais entre 2000 et 2008, elle été assez soutenue.

56 Éventuellement, l’UE deviendra le partenaire dominant des échanges commerciaux de la Serbie, mais pour l’heure, la Serbie demeure attachée à la Russie, laquelle exempte d’ailleurs les exportations serbes de droits de douane. Considérées souvent dans l’opinion publique occidentale comme les seuls responsables des atrocités des guerres yougoslaves, les autorités serbes reviennent de loin. Grâce à la politique de collaboration du gouvernement serbe envers le TPIY, Belgrade à recommencer à avoir des relations normales avec ses voisins et la « communauté internationale ». Demeure la question du Kosovo. Belgrade se refuse à envisager la reconnaissance de l’indépendance, mais il lui faudra faire certaines concessions pour pouvoir rejoindre l’UE. L’UE cherche à ne pas braquer les Serbes et permettre leur entrée dans l’union. À ce titre, le 2 mars 2012, le statut de candidat à l’adhésion à l’UE a été octroyé à la Serbie, achèvement de longues années d’efforts déployés par Tadic.

57 Reste à savoir ce qui adviendra du statut et des minorités serbes du Kosovo, victimes de discriminations et d’exactions dans la province. En février, les communes serbes du Kosovo ont tenu un référendum qui posait la question de savoir si la population serbe reconnaissait la légitimité du gouvernement de Pristina. La réponse, à 95 %, était sans ambigüité : non. Abandonner les Serbes kosovares serait de mauvaise politique et irait à l’encontre d’un sentiment national fort. La partition ethnique a peu de chance de remporter l’adhésion des partenaires occidentaux du pays, compte tenu de la douloureuse expérience des années 1990. Avec le rapprochement qui s’annonce, il sera intéressant de suivre l’évolution des relations russo-serbes, qui ont toujours été excellentes. À la différence de la grande majorité des peuples d’Europe de l’Est, les Serbes n’ont jamais expérimenté d’épisode de russophobie, bien au contraire.


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