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PHILOSOPHIE DU XIXE SIÈCLE

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1 PHILOSOPHIE DU XIXE SIÈCLE
Pierre Baribeau (2010) Kant Fichte Schelling Hegel Marx Kierkegaard Nietzsche Kardec Le progrès de la raison vs l’ordre de la tradition PHILOSOPHIE DU XIXE SIÈCLE D’après le cours PHI4254 du professeur Jacques Aumètre (2006)

2 Idéalisme transcendantal critique:
Emmanuel Kant Idéalisme transcendantal critique: La révolution humaniste libératrice de la raison humaine dogmatiquement soumise à Dieu

3 Emmanuel Kant La critique kantienne est libératrice de la raison humaine. Auparavant, la raison était soumise au dogmatisme religieux. L’objet de toute la philosophie de Kant est la raison humaine. La raison est libérée de Dieu grâce, en partie, à la morale kantienne. Le criticisme de Kant est le couronnement du siècle des Lumières. Kant scinde la raison en deux: d’abord la raison théorique qui concerne l’intelligence, la connaissance et la vérité et la raison pratique qui concerne la volonté, l’action, la liberté et l’idéal. La raison pratique de Kant est celle qui pourrait remplacer la morale religieuse.

4 Emmanuel Kant La raison pratique, qui est absolue, l’emporte sur la raison critique, qui est relative. Le criticisme kantien repose également sur un scepticisme. Le dogmatisme religieux repose essentiellement sur la foi et la révélation. La raison humaine pousse sa critique jusqu’à s’auto critiquer elle-même. Selon Kant, il y a deux formes de déraison: les sphères religieuse et politique. Ces deux formes entraînent la raison humaine dans un dogmatisme théorique et un fanatisme pratique. Kant critique ces divergences qui opposent les hommes entre eux.

5 Emmanuel Kant Kant s’est posé la question suivante: «qu’est-ce qui pourrait les unir?» Pour y arriver il faut renoncer à l’absolu, du moins sur le plan du savoir. Le savoir absolu, qui est inexistant, doit plutôt être un idéal à atteindre. Un savoir qui ne sera jamais réalisé complètement est inépuisable . Si l’étude de la nature est une fin, elle tend vers l’amélioration perpétuelle du genre humain. Le seul savoir, selon Kant, qui découle de l’expérience sensible est le savoir scientifique. Par exemple, on ne peut pas faire l’expérience de dieu, on ne peut que penser son existence. Donc, dieu ne peut être un objet de connaissance.

6 Emmanuel Kant Pour Kant, la raison est supérieure à l’expérience; elle est antérieure à l’expérience sensible. L’expérience est particulière et contingente. C’est la raison qui rationalise l’expérience en rapportant ces faits à des lois générales explicatives. À l’inverse, Kant veut rationaliser la foi et la subordonner dans une morale bien établie. On ne peut pas détruire la métaphysique, car celle-ci est naturelle à l’homme. Si on détruit la métaphysique, on réduit l’homme à la physique, à son animalité primitive. Kant a comparé sa révolution humaniste à la révolution copernicienne, mais dont l’objet est la raison.

7 Emmanuel Kant Ce n’est plus la nature qui soumet la raison à l’homme mais plutôt l’homme qui soumet la raison à la nature. C’est le rôle de la science de mettre en forme les données de l’expérience. Elle doit les rendre concrètes et utiles pour nous. Les données de la nature sont construites, produites par l’homme. Mais l’objet n’est pas totalement construit; il est celui qui se présente à notre esprit mais il lui reste et restera toujours une part inconnaissable (noumène). La science permet d’unifier et de dépasser les pluralités d’opinions divergentes.

8 Emmanuel Kant La métaphysique, de toute évidence, n’a pas été reconnue comme une science. Kant cherche les conditions de sa réalisation. Tout ce qu’on perçoit est dans l’espace et dans le temps par l’entremise de nos cinq sens. Cette perception du monde ne nous suffit pas, car notre esprit va beaucoup plus loin que la simple sensibilité. Au-delà de la perception, l’esprit enfermé dans notre crâne cherche à concevoir. La conclusion de Kant: la connaissance consiste à raisonner sur l’expérience, or la partie de la raison qui reste attaché à l’expérience, c’est l’entendement. La raison donc se détache de l’expérience réelle et possible.

9 Schelling et Fichte Idéalisme transcendantal romantique (Schelling)
Idéalisme transcendantal classique (Fichte) Schelling Fichte

10 Schelling et Fichte Après Kant, la philosophie demeurera dans son sillage. La rationalité libre représente un progrès historique vers une libération de l’humanité. Après Kant, le génie philosophique trouvera son nouveau visage dans l’idéologie allemande. La critique qu’on a faite de Kant concernait ses nombreux dualismes qu’il n’était pas parvenu à réunifier. Chez Schelling, le tout ou la nature devient le moi (le sujet, l’esprit); la nature est pensante, agissante sur le modèle de l’homme. Schelling, représentant du romantisme, va rendre la nature substantiellement intellectuelle. Il faut nécessairement une philosophie de la nature pour soutenir la science de la nature.

11 Schelling et Fichte Fichte est le premier philosophe post Kantien qui va faire en sorte que l’esprit, le «moi» devient tout, ou du moins, aspire à l’être. Le moi doit maîtriser le monde dans lequel il se trouve. Autrement dit, la nature doit être humanisée. Chez Schelling, c’est le mouvement inverse. Fichte veut surmonter le dualisme kantien qui consiste à admettre qu’il y a des phénomènes (ce qui est connaissable) et des noumènes (ce qui est inconnaissable). Il veut faire disparaître ce qui est inconnaissable. La bipolarité de la théorie de Fichte consiste à humaniser la métaphysique et revenir à la religion et à dieu. Pour cela, Fichte sera sévèrement critiqué par Schelling, Hegel et Kant lui-même.

12 Schelling et Fichte Il y a trois principes chez Fichte:
Le moi absolu (indivisible) Le non-moi fini (divisible) Le moi fini (divisible) Si le moi absolu est absolu, il est alors le premier principe absolu dans sa forme comme dans son contenu. Donc, il est transcendantal. Le non-moi fini divisible est limité par le moi et le moi fini divisible est limité par le non-moi. C’est le moi fini divisible qui est le fondement de la philosophie théorique. C’est le moi qui pose le non-moi parce que le moi se pose lui- même comme subjectif.

13 Schelling et Fichte Le problème de sa théorie consiste à expliquer comment le moi absolu indivisible s’est-il divisé en non-moi divisible et en moi divisible. Pour Fichte, c’est un choc originel qui a permis cette division. Le choc du non-moi sur le moi l’a poussé à prendre conscience de soi (la subjectivité) et du monde (l’objectivité). On rapporte toujours le monde à soi. Le moi absolu est un idéal de la conscience et ne peut pas être un être réel mais un devoir d’être. C’est à la raison pratique qu’il incombe de réaliser cet idéal d’être. Pour cela, il faut que l’homme soit le centre de tout et que tout soit pour l’homme.

14 Schelling et Fichte Schelling a rapidement éclipsé Fichte mais Schelling fut rapidement éclipsé par Hegel. Schelling se montre incapable de construire un système, car son œuvre est éclatée. Schelling reprend Spinoza lorsqu’il écrit que la nature doit être absolutisée, divinisée. Schelling se retourne contre Fichte en faisant de la nature un esprit inconscient et involontaire. La nature est organique, et même plus, elle est symbolique puisqu’elle se communique à nous. La nature se crée elle-même et l’homme doit la réintégrer en tant que partenaire et non en adversaire. Comme Spinoza l’affirmait: l’homme est fondé dans le monde; il est un être fini dans une nature infinie.

15 Idéalisme dialectique absolu:
Hegel Idéalisme dialectique absolu: La révélation dialectique spéculative de la raison d’être de tout ce qui est la rédemption de sa négativité médiatrice au sein du savoir absolu

16 Hegel: la raison dans l’histoire
«[…] la seule idée qu’apporte la philosophie est la simple idée de la raison – l’idée que la raison gouverne le monde et que, par conséquent, l’histoire universelle s’est elle aussi déroulée rationnellement. Cette conviction, cette idée est une présomption par rapport à l’histoire comme telle. Ce n’en est pas une pour la philosophie. Il y est démontré par la connaissance spéculative que la raison […] est sa substance, la puissance infinie, la matière infinie de toute vie naturelle ou spirituelle, - et aussi la forme infinie la réalisation de son propre contenu. Elle est la substance c’est-à-dire ce par quoi et en quoi toute réalité trouve son être et sa consistance.»

17 Hegel: la raison dans l’histoire
«Elle est l’infini puissance: elle n’est pas impuissante au point de n’être qu’un idéal, un simple devoir-être, qui n’existerait pas dans la réalité, mais se trouverait on ne sait où, par exemple dans la tête de quelques hommes. Elle est le contenu infini, tout ce qui est essentiel et vrai, et contient sa propre matière qu’elle donne à élaborer à sa propre activité. […] Elle se nourrit d’elle-même. Elle est pour elle-même la matière qu’elle travaille. Elle est sa propre présupposition et sa fin et est fin absolue. De même, elle réalise elle-même sa finalité et la fait passer de l’intérieur à l’extérieur non seulement dans l’univers naturel, mais encore dans l’univers spirituel -

18 Hegel: la raison dans l’histoire
dans l’histoire universel. L’idée est le vrai, l’éternel, la puissance absolue. Elle se manifeste dans le monde et rien ne s’y manifeste qui ne soit elle, sa majesté et sa magnificence. […] Nous devons chercher dans l’histoire un but universel, le but final du monde – non un but particulier de l’esprit subjectif ou du sentiment humain. Nous devons le saisir avec la raison car la raison ne peut trouver de l’intérêt dans aucun but fini particulier, mais seulement dans le but absolu. […] Il faut apporter à l’histoire la foi et l’idée que le monde du vouloir n’est pas livré au hasard. »

19 Hegel: la raison dans l’histoire
«Une fin ultime domine la vie des peuples; la Raison est présente dans l’histoire universelle – non la raison même subjective, particulière, mais la raison divine, absolue. […] La Raison repose sur elle-même et porte en elle-même sa fin; elle se réalise dans l’existence et développe ses potentialités. La pensée doit prendre conscience de cette finalité de la Raison. […] Pour connaître la substance des choses, on doit les aborder avec la Raison. […] Le fait premier pour la philosophie est l’Esprit même des événements, l’Esprit qui les a produits, car c’est lui qui est l’Hermès, le conducteur des peuples.»

20 Hegel: la raison dans l’histoire
«[…] il faudrait évoquer brièvement les catégories sous lesquelles le spectacle de l’histoire apparaît généralement à la pensée. La première catégorie résulte du spectacle du changement perpétuel auquel sont soumis les individus, les peuples et les États qui existent un moment, attirent notre attention, puis disparaissent. C’est la catégorie du changement. […] un immense déploiement de forces ne donne que des résultats mesquins, tandis qu’ailleurs des causes insignifiantes produisent d’énormes résultats. […] Il est déprimant de savoir que tant de splendeur, tant de belle vitalité a dû périr et que nous marchons au milieu des ruines.»

21 Hegel: la raison dans l’histoire
«Cependant à cette catégorie du changement se rattache aussitôt un autre aspect: de la mort renaît une vie nouvelle. […] L’Esprit réapparaît non seulement rajeuni mais aussi plus fort et plus clair. Certes, il se dresse contre lui-même, consume la forme qu’il s’était donné et s’élève à une forme nouvelle. […] Un esprit plus pur sort des cendres de la forme antérieure. C’est la deuxième catégorie de l’Esprit. Son rajeunissement n’est pas un simple retour à la forme antérieure; c’est une purification et une transformation de lui-même. […] L’Esprit se répand ainsi dans l’histoire en une inépuisable multiplicité de formes où il jouit de lui-même»

22 Hegel: la raison dans l’histoire
«Après ces troublantes considérations, on se demande quelle est la fin de toutes ces réalités individuelles. Elles ne s’épuisent pas dans leurs buts particuliers. Tout doit contribuer à une œuvre. A la base de cet immense sacrifice de l’Esprit doit se trouver une fin ultime. […] Cette considération nous conduit à la troisième catégorie, à la recherche d’une fin en soi et pour soi ultime. C’est la catégorie de la Raison elle-même, elle existe dans la conscience comme foi en la toute-puissance de la Raison sur le monde. […] Dieu est en soi et pour soi l’Être éternel, et ce qui est en soi et pour soi l’Universel est l’objet de sa pensée.»

23 Matérialisme historique:
Karl Marx Matérialisme historique: La réalisation empirique de la raison comme réappropriation humaine de dieu et révolution sociale du monde

24 Karl Marx Le prolétariat est une classe universelle. Elle représente l’humanité entière. Elle n’a pas d’intérêts particuliers. À l’opposé, la bourgeoisie cherche à dominer les autres classes. La domination est une forme d’esclavage car la bourgeoisie dépend elle aussi de ceux qu’ils dominent, de ceux qui les enrichissent. La bourgeoisie peut retrouver sa liberté si elle renonce définitivement à ses privilèges, son égoïsme et son affiliation bourgeoise. Si elle refuse, nous devons la forcer. Nous devons aboutir à une société sans classe: le communisme. Les bourgeois se présentent comme l’avant-garde éclairé du peuple qui dirige la masse pour l’accomplissement de la révolution démocratique.

25 Karl Marx Toutefois, il n’y a jamais eu de véritable gouvernement démocratique. Il s’agit plutôt d’un simulacre de démocratie dans lequel les aristocrates gouvernent le reste de la masse, le prolétariat. L’homme doit se libérer de l’idée de dieu. Ce qui est réel, c’est l’humanité dans la nature. C’est l’homme qui a créé dieu. L’homme doit reprendre son essence dans l’amour qu’il a attribué à dieu - un amour humain universel et naturel puisé dans la non- spiritualité. La raison est amour parce que l’union et la communication entre les hommes et entre les hommes et la nature est primordial. L’amour rassembleur, en somme, doit dépasser la haine séparatrice.

26 Karl Marx Marx va changer la définition de l’humanité. L’essence de l’homme est l’ensemble de ses rapports sociaux. N’appartenant plus, comme à ses débuts, entièrement à la nature, il s’est créé un lieu bien à lui: la société. La raison et le langage séparent l’homme du reste du règne animal. L’homme devient transnaturel; il est la continuation de la nature, le prolongement de l’animalité. L’homme se crée des besoins et pour les combler il doit produire, transformer matériellement la nature. C’est le primat du travail manuel. Le travail manuel engendre un travail intellectuel et la culture implique l’histoire, un développement, un progrès. Ce progrès est cumulatif: plus on avance, plus on est rapide.

27 Karl Marx On s’éloigne de l’animalité à une vitesse considérable. Il n’y a pas de liberté dans la nature profonde: c’est le règne de la nécessité, des contraintes inépuisables. C’est pour cela que l’homme adapte la nature à ses besoins et c’est là que réside toute la pertinence du développement scientifique et technologique. Il faut éliminer la logique divine de Hegel; nous n’avons pas besoin de l’idéologie allemande. Marx fonde le matérialisme historique: la science de l’histoire. L’histoire est un produit de la rationalité historique. L’homme est un être historique. Plus on évolue, plus on produit et plus nous avons besoin de se créer des outils pour transformer la nature à notre guise.

28 Karl Marx Le langage, la rationalité pratique, éthique et économique nous aident à nous déployer dans cet immense système humain. La fin de l’histoire, c’est l’accomplissement de ce long processus de libération. De ce fait l’homme deviendra total. Ce qui structure actuellement la société, c’est la division du travail. Il y a des forces humaines qui cherchent à se développer ainsi que des rapports de force productive qui se réduisent et se canalisent vers les classes dominantes. Une partie de la société se développe au détriment des autres. Il faut se développer sans asservissement et sans lutte des classes (l’avènement du communisme athée).

29 L’existentialisation de la subjectivité:
Kierkegaard L’existentialisation de la subjectivité: Le problème subjectif, ou comment la subjectivité doit être pour que le problème puisse lui apparaître

30 Kierkegaard Post scriptum aux miettes philosophiques
«La question qui est posée ici n’est […] pas celle de la vérité du christianisme en ce sens que, si elle était résolue, la subjectivité l’adopterait volontiers et vite. Non, la question est de savoir si le sujet l’accepte, et croire que le passage de quelque chose d’objectif à une acceptation subjective se produit immédiatement comme allant de soi ne peut être considéré que comme un égarement dans l’illusion […] ou comme une excuse astucieuse […] Le développement ou cette transformation de la subjectivité, sa concentration infinie en soi-même en présence de la représentation du bien suprême de l’infini…

31 Kierkegaard Post scriptum aux miettes philosophiques
…, une béatitude éternelle, est la possibilité qui s’est développée hors de la première possibilité de la subjectivité. Le christianisme proteste ainsi contre toute objectivité et veut que le sujet se préoccupe infiniment de lui- même. Ce qu’il demande est la subjectivité en laquelle seule, s’il y a tout une vérité, gît la vérité du christianisme. Objectivement celle-ci n’existe pas. Si elle n’existe que dans un seul sujet, elle n’est accessible qu’en lui, et il y a une plus grande joie chrétienne au ciel sur ce seul sujet que sur toute l’histoire mondiale et sur le système, lesquels, en tant que puissances objectives, sont incommensurables avec ce qui est chrétien.»

32 Kierkegaard Post scriptum aux miettes philosophiques
«[…]la science veut nous apprendre que la voie à suivre est de devenir objectif, tandis que le christianisme nous apprend que la voie à suivre est de devenir subjectif, c’est-à-dire de devenir vraiment sujet. Disons, pour qu’on ne croie pas qu’il s’agisse d’une querelle de mots, que le christianisme veut potentialiser la passion et la porter à son plus haut point, mais la passion est justement la subjectivité et celle-ci, objectivement, n’existe absolument pas. […] La tendance objective (qui veut faire de chacun un contemplateur et, dans le meilleur des cas, un contemplateur tel qu’on puisse presque, comme un fantôme, le confondre avec l’esprit merveilleux du temps passé)…

33 Kierkegaard Post scriptum aux miettes philosophiques
…ne veut naturellement entendre parler de rien d’autre que ce qui a des rapports avec elle. […] il doit être bien établi que la direction objective, qui mène à devenir contemplateur, est dans le nouveau vocabulaire la réponse éthique à la question sur ce que je dois faire […]; et l’histoire mondiale est le devoir qui est assigné au contemplateur dix neuvième siècle: la tendance objective est la voie et la vérité. Qu’on nous laisse cependant faire état très simplement d’un petit doute qu’éprouve la subjectivité à l’égard de la tendance objective. […] Pourtant, l’éthique a sur chaque être existant une exigence irrécusable, parce qu’elle est…

34 Kierkegaard Post scriptum aux miettes philosophiques
…la prescription essentielle de l’existence individuelle; elle a cette exigence irrécusable, parce que tout ce qu’un homme fait dans le monde, et même le plus étonnant, est néanmoins sujet à caution, s’il ne s’est pas rendu par son choix éthiquement clair à lui-même et s’il ne s’est pas éthiquement clarifié son choix. […] Voyez, c’est sans doute pour cela, parce qu’elle est gâtée par la mauvaise habitude de toujours contempler, que notre époque est mal à l’aise quand elle veut agir; voyez, c’est de là sans doute que proviennent ces nombreuses et vaines tentatives de devenir quelque chose de plus que ce qu’on est, ce besoin de s’associer, dans l’espoir d’en imposer à l’Esprit de l’Histoire.»

35 Nietzsche: La renaissance tragique du monde
Contribution à l’histoire naturelle de la morale

36 Nietzsche Contribution à l’histoire naturelle de la morale
«Dans l’Europe d’aujourd’hui, la sensibilité morale est aussi délicate, atavique, complexe, susceptible, raffinée, que la «science de la morale» qui doit aller de pair avec elle est encore jeune, tâtonnante, lourde et grossière, contraste excitant qui se matérialise quelquefois dans la personne même d’un moraliste. Par rapport à ce qu’elle désigne, l’expression «science de la morale» est encore beaucoup trop ambitieuse et choquante pour le bon goût, lequel préfère toujours des formules plus modestes. Il conviendrait de se l’avouer en toute rigueur: ce qui nous manque pour longtemps encore, ce qui pour le moment doit nous retenir…

37 Nietzsche Contribution à l’histoire naturelle de la morale
…à l’exclusion du reste, c’est de rassembler le matériel, de définir et d’ordonner l’infinie multiplicité des sentiments de valeur et de leurs subtiles nuances en continuelles métamorphoses, - et peut-être de mettre en lumière les formes les plus fréquentes de ces cristallisations vivantes – afin de préparer une typologie de la morale. […] tous les philosophes se sont astreints avec un bel exemple et un sérieux qui prête au rire à une tâche bien plus relevée, bien plus ambitieuse, bien plus pompeuse: ils ont voulu fonder la morale. […] Par une étrange anomalie, ce qui a toujours fait défaut à la «science de la morale»…

38 Nietzsche Contribution à l’histoire naturelle de la morale
…, c’est le problème même de la morale: on n’a jamais soupçonné qu’il y avait là quelque chose de problématique. Ce que les philosophes ont désigné du nom de «fondement de la morale» et qu’ils se sont crus obligés de fournir, n’a jamais été, si on y regarde de près, qu’une forme raffinée de la foi naïve dans la morale établie. […] Sans examiner pour le moment la valeur d’affirmations telles que «il existe en nous un impératif catégorique», on peut se demander ce qu’une pareille affirmation révèle de celui qui la formule. Il est des morales qui entendent justifier leur auteur en face d’autrui; …

39 Nietzsche Contribution à l’histoire naturelle de la morale
…d’autres entendent le tranquilliser et le mettre en paix avec lui-même; d’autres lui servent à se mettre lui-même en croix et à s’humilier; d’autres à se venger, d’autres à se dissimuler, d’autres à se spiritualiser et à se transporter dans un monde supérieur et lointain […] plus d’un moraliste aimerait exercer sa puissance et son imagination créatrice aux dépens de l’humanité; maints d’autres, et peut-être justement Kant, donnent à entendre par leur morale: «Ce qui est respectable en moi, c’est que je sais obéir; qu’il en soit de vous comme de moi!» Bref, les morales ne sont pas autre chose que le langage symbolique des passions.»

40 Nietzsche Contribution à l’histoire naturelle de la morale
«La longue servitude de l’esprit, la contrainte soupçonneuse qui a régné dans la communication des pensées, la discipline que s’imposait le penseur de penser selon les normes d’une Église et d’une cour ou selon les postulats d’Aristote, le long effort spirituel qui fit interpréter chaque événement selon un schéma chrétien, découvrir et justifier le Dieu chrétien dans le moindre hasard, tout ce qu’une pareille attitude comporta de brutal, d’arbitraire, de rigide, de terrible et de déraisonnable s’est révélé comme le moyen de conférer à l’esprit européen sa force, sa curiosité sans scrupule, sa mobilité; reconnaissons que ce résultat…

41 Nietzsche Contribution à l’histoire naturelle de la morale
…ne put être atteint sans d’irremplaçables pertes de forces sans ravages spirituels, car ici comme partout la «nature» se montre telle qu’elle est, dans sa prodigalité et son indifférence également grandioses, qui nous révoltent mais qui ne manquent pas de noblesse. […] Qu’on examine toutes les morales: c’est ce qui est «nature» en elle qui enseigne la haine du laisser-aller et de la licence et veut que l’homme se contente d’horizons restreints et de tâches prochaines, - qui préconise le rétrécissement des perspectives et donc, en un certain sens, la bêtise comme la condition de la vie et de la croissance.»

42 Nietzsche Contribution à l’histoire naturelle de la morale
«Toutes ces morales qui se proposent de faire le «bonheur» de l’individu, comme on dit, qu’offrent-elles sinon des compromis avec le danger qui menace la personne de l’intérieur; des recettes contre ses passions, ses bons et ses mauvais penchants, dans la mesure où ils aspirent à dominer et à régner sur la conscience; de petites et grandes roueries, des artifices, qui dégagent un relent de pharmacie domestique et de sagesse de bonne femme? Toutes présentent des formes baroques et déraisonnables, parce qu’elles s’adressent à «tout le monde», parce qu’elles généralisent là où on n’a pas le droit de généraliser; toutes s’expriment dans l’absolu et se donnent pour absolues.»

43 Philosophie spiritualiste:
Allan Kardec Philosophie spiritualiste: «Naître, mourir, renaître encore et progresser sans cesse, telle est la loi.»

44 Allan Kardec Introduction au Livre des Esprits
Au milieu du XIXe siècle, le Français Allan Kardec codifie les pratiques du spiritisme dans le «Livre des esprits» et «Le livre des médiums». Professeur de science féru de magnétisme, Allan Kardec, de son vrai nom Hyppolyte-Léon Rivail, acquiert, à force d’assister à des séances médiumniques, la conviction que les esprits ont une existence réelle. Dans son premier ouvrage, «Le Livre des esprits», Kardec, qui n’en est pas l’auteur direct, organise dans un tout cohérent les nombreux thèmes qui ont été formulés aux esprits sous la forme de 1066 questions et réponses. De cette longue procédure est née une doctrine existentielle et morale rationnelle.

45 Allan Kardec Introduction au Livre des Esprits
«Pour les choses nouvelles, il faut des mots nouveaux, ainsi le veut la clarté du langage, pour éviter la confusion inséparable du sens multiple de mêmes termes. Les mots spirituel, spiritualiste, spiritualisme ont une acception bien définie. […] Le spiritualisme est l’opposé du matérialisme; quiconque croit avoir en lui autre chose que la matière est spiritualiste; mais il ne s’ensuit pas qu’il croie à l’existence des esprits ou à leurs communications avec le monde visible. […] Nous dirons donc que la doctrine spirite ou le spiritisme a pour principes les relations du monde matériel avec les esprits ou êtres du monde invisible [aux cinq sens].»

46 Allan Kardec Introduction au Livre des Esprits
«Le «Livre des esprits» contient la doctrine spirite, mais il se rattache aussi à la doctrine spiritualiste, dont il présente l’une des phases. Telle est la raison pour laquelle il porte en tête de son titre: Philosophie spiritualiste. […] Quoi qu’il en soit, il est des faits que l’on ne saurait contester, car c’est un résultat d’observation, c’est que les êtres organiques ont en eux une force intime qui produit le phénomène de la vie, tant que cette force existe; que la vie matérielle est commune à tous les êtres organiques, et qu’elle est indépendante de l’intelligence et de la pensée; que l’intelligence et la pensée sont les facultés propres à certaines espèces organiques»

47 Allan Kardec Introduction au Livre des Esprits
«enfin que, parmi les espèces organiques douées de l’intelligence et de la pensée, il en est une douée d’un sens moral particulier qui lui donne une incontestable supériorité sur les autres: c’est l’espèce humaine. […] La doctrine spirite, comme toute nouvelle chose, a ses adeptes et ses contradicteurs […] Mais, objectent certaines personnes, il y a souvent supercherie évidente. Nous leur demanderons d’abord si elles sont bien certaines qu’il y ait supercherie […] En supposant même que cela ait pu avoir lieu quelquefois, serait-ce une raison pour nier le fait? Faut-il nier la physique parce qu’il y a des prestidigitateurs qui se décorent du titre de physiciens?»

48 Allan Kardec Introduction au Livre des Esprits
«Il faut d’ailleurs tenir compte du caractère des personnes et de l’intérêt qu’elles pourraient avoir à tromper. Ce serait donc une plaisanterie? On peut bien s’amuser un instant, mais une plaisanterie indéfiniment prolongée serait aussi fastidieuse pour le mystificateur que pour le mystifié. Il y aurait, au reste, dans une mystification qui se propage d’un bout du monde à l’autre, et parmi les personnes les plus graves, les plus honorables et les plus éclairées, quelque chose d’au moins aussi extraordinaire que le phénomène lui-même. […] Pour beaucoup de gens, l’opposition des corps savants est, sinon, une preuve, du moins une forte présomption contraire.»

49 Allan Kardec Introduction au Livre des Esprits
«Nous ne sommes pas de ceux qui crient haro sur les savants, car nous ne voulons pas faire dire de nous que nous donnons le coup de pied de l’âne: nous les tenons, au contraire en grande estime, et nous serions fort honoré de compter parmi eux; mais leur opinion ne saurait être en toutes circonstances un jugement irrévocable. Dès que la science sort de l’observation matérielle des faits […] le champs est ouvert aux conjectures; chacun apporte son petit système qu’il veut faire prévaloir et soutient avec acharnement. Ne voyons-nous pas tous les jours les opinions les plus divergentes tour à tour préconisées et rejetées, tantôt repoussées comme…

50 Allan Kardec Introduction au Livre des Esprits
…erreurs absurdes, puis proclamées comme vérités incontestables? Les faits, voilà le véritable critérium de nos jugements, l’argument sans réplique; en l’absence de faits, le doute est l’opinion du sage. […] L’homme qui croit sa raison infaillible est bien près de l’erreur; ceux mêmes qui ont les idées les plus fausses s’appuient sur leur raison, et c’est en vertu de cela qu’ils rejettent tout ce qui leur semble impossible. Ceux qui ont jadis repoussé les admirables découvertes dont l’humanité s’honore faisaient tous appel à ce juge pour les rejeter; ce que l’on appelle raison n’est souvent que de l’orgueil déguisé, et quiconque se croit infaillible se pose comme l’égal de Dieu.»

51 Le progrès de la raison vs l’ordre de la tradition
Le progrès de la raison contre l’ordre de la tradition avant la séparation de l’Église et de l’État et consécration de l’humanisme démocratique laïc La Révolution française de 1789

52 Le progrès de la raison vs l’ordre de la tradition
La philosophie sociale du XIXe siècle va de l’avant dans le sens de l’histoire, du progressisme en opposition au traditionalisme aristocratique qui est davantage conservateur. Le traditionalisme aristocratique est surtout chrétien catholique et protestant. Il se fonde sur la foi religieuse, une raison philosophique dogmatique. Dans son intérêt, elle entretient le régime social élite- masse, noblesse-prolétariat. Dans cette optique, le savoir s’oppose à la foi. Du côté progressiste, on valorise un savoir rationnel, c’est-à-dire un savoir relatif soutenu par une raison critique (couronné par Kant à la fin du siècle des Lumières).

53 Le progrès de la raison vs l’ordre de la tradition
Les institutions politique et religieuse sont alliées parce qu’elles détiennent leur absolu de dieu. Tout vient de dieu: les pouvoirs comme la connaissance. Le nouveau régime au début du XIXe siècle inaugure la séparation officielle de l’Église et de l’État par une série de révolutions. Le savoir, enfin, s’émancipe de la foi et de son institution. Alors que la nouvelle réalité sociale est soutenue par une philosophie du droit, le droit divin de l’ancien régime était caractérisé par l’idée de privilège. Cela entraînait la noblesse à faire la guerre, résultant qu’il n’y avait pas de progression sociale. La guerre, par le butin, enrichissait l’État mais la dilapidait également.

54 Le progrès de la raison vs l’ordre de la tradition
Les droits de l’ancien régime était hiérarchisés en fonction de son affiliation sociale. Dans le nouveau régime, ces droits ont été changés par des droits individuels. Au XVIIIe siècle, le progrès démocratique est apparut avec les révolutions bourgeoises. C’est alors qu’apparaissent aussi des révolutions prolétariennes. Ces révolutions prépareront les révolutions industrielle et urbaine. Ce fut le début de l’exode rural; il y a eu un important changement démocratique dans les villes. Le commerce industriel sera l’activité principale du XIXe siècle. Il y a eu un transfert du poids social: la paysannerie devint peu à peu la classe ouvrière (prolétariat).

55 Le progrès de la raison vs l’ordre de la tradition
À l’aube du nouveau régime, l’absolutisme royal est remplacé par le libéralisme social. Dans l’ancien régime, le roi était le chef absolu de l’État. Il n’était pas obligé de justifier ses faits et gestes; il gouvernait selon ses caprices. C’est en raison de cela que la monarchie fut supprimée. Au cours du XIXe siècle, une série de droits seront instaurées: droit d’expression, droit d’agir, droit de créer, droit à la vie, droit au travail, etc. Apparurent également des droits sociaux: droit à la santé, droit à l’éducation, ce qui eut comme répercussion le développement des écoles et des hôpitaux. Ce n’était plus l’individu qui devait quelque chose à l’État mais l’État qui devait quelque chose à l’individu.


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