La présentation est en train de télécharger. S'il vous plaît, attendez

La présentation est en train de télécharger. S'il vous plaît, attendez

Partie 1 : Les débats sur la nature et les formes du capitalisme (12h)

Présentations similaires


Présentation au sujet: "Partie 1 : Les débats sur la nature et les formes du capitalisme (12h)"— Transcription de la présentation:

1 Partie 1 : Les débats sur la nature et les formes du capitalisme (12h)

2 Les débats entre capitalisme et socialisme
Chapitre 1 : Les débats entre capitalisme et socialisme

3 Introduction Un débat qui fut pendant longtemps central dans l’analyse économique Aujourd’hui totalement oublié ou presque depuis la chute de l’URSS Il permet une première appréhension du rôle des institutions …et de relativiser certaines préconceptions sur les deux systèmes

4 Introduction I. Le marxisme et l’analyse du capitalisme et du socialisme II. Les débats historiques sur la concurrence entre capitalisme et socialisme III. La nature du « socialisme réel »

5 I. Le marxisme et l’analyse du capitalisme et du socialisme
A. Matérialisme historique et systémique L’approche de Marx, à savoir le matérialisme historique, vise à analyser l’histoire (totale) des hommes et des sociétés Elle articule social, politique et économie Elle se centre sur l’analyse du fonctionnement des Modes De Production (MDP) et des rapports sociaux (=institutions) Il s’agit déjà d’une analyse des systèmes et plus précisément du système capitaliste… Même si la grille marxienne est en grande partie dépassée, elle est intéressante à étudier, car elle donne un certain nombre de pistes pour une analyse des systèmes

6 La dialectique : Marx hérite de la conception de la dialectique de Hegel Chez Hegel, désigne le mouvement de la pensée, qui surmontant le jeu des contradictions (thèse, antithèse, synthèse), se réalise. Ainsi, l’Histoire est l’Histoire des idées, et l’Etat la fin de l’Histoire. Ici, le Réel (et la matière) sont le produit de la pensée Marx remet « la dialectique sur ses pieds »: matérialisme. Il s’agit de révéler les lois générales du mouvement de la Nature et de la société, en analysant comment la Réalité matérielle, travaillée par des contradictions, les dépasse en se transformant

7 Il y a une similitude avec la systémique :
Les contradictions et la dialectique font référence à des boucles de rétroactions ou des interactions Il s’agit d’étudier des processus d’organisation (transformation ; téléologie) et de régulation (dépassement temporaire des contradictions) On étudie le monde (ou l’Histoire) comme unité complexe, inséparable Étude de processus/mouvements dynamiques et non d’un état

8 Le « modèle » de Marx, le matérialisme historique : une explication économique et sociale du changement des MDP L’objet de Marx = le changement des sociétés Les sociétés s’organisent en classes; une classe est déterminée par sa position dans les rapports de production Dans chaque MDP, une classe est obligée de travailler pour le compte d’une autre au-delà du temps nécessaire à sa propre reproduction (sociale). La classe dominante exploite la classe dominée. Le contrôle des moyens de production et la forme de la propriété caractérisent les rapports de production et la position de classe La combinaison des rapports de production et des forces productives est ce qu’on appelle les « infrastructures », la base matérielle et économique de la société Un MDP est la combinaison des rapports de production, des forces productives, des classes et superstructures ; Les « superstructures » (droit, famille, Etat, idéologies, religion, valeurs etc…) sont « déterminées en dernière instance » par les infrastructures et participent à la reproduction du mode de production. Les superstructures découlent des infrastructures, mais il y a une rétroaction des superstructures vers les infrastructures

9 Dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent en des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui correspondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives matérielles. L’ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base concrète sur laquelle s’élève une superstructure juridique et politique et à laquelle correspondent des formes de conscience sociales déterminées. Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience. À un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou, ce qui n’en est que l’expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s’étaient mues jusqu’alors. De formes de développement des forces productives qu’ils étaient ces rapports en deviennent des entraves. Alors s’ouvre une époque de révolution sociale. Le changement dans la base économique bouleverse plus ou moins rapidement toute l’énorme superstructure. Marx (Préface à la Critique de l’économie politique)

10

11 Autrement dit, c’est une lecture économique et sociale de l’Histoire
Les hommes agissent dans le cadre de rapports de production, qui contraignent leur comportement. C’est la structure sociale qui détermine les comportements individuels…mais cette même structure est le produit de comportements collectifs Ex : le prolétaire est obligé de vendre sa force de travail pour vivre ; le capitaliste est contraint d’exploiter la force de travail, d’améliorer la technologie etc s’il ne veut pas faire faillite dans la concurrence. Mais en s’organisant face à l’exploitation, les exploités peuvent transformer les rapports de production Un MDP entre crise lorsque les rapports de production entrent en contradiction avec le développement des forces productives. Les rapports de production sont travaillés par des contradictions internes : l’Histoire est dialectique Ces contradictions impriment la dynamique au MDP et son propre dépassement : Ex : à chaque crise, il y a éclatement des contradictions => le capitalisme se transforme et dépasse temporairement ses contradictions … jusqu’à la crise finale du MDP et son remplacement par un autre qui dépasse les limites intrinsèques du précédent Le changement de MDP est la conséquence de la lutte des classes et des transformations des infrastructures (progrès technique, nouveaux modes d’organisation du travail, montée des inégalités et des conflits du travail, …) Dans l’Histoire, plusieurs MDP se sont succédés

12

13 B. L’analyse marxiste du mode de production capitaliste (MPC)
Caractéristiques : Propriété privée des moyens de production Large développement du marché Le travailleur est libre mais n’a que sa force de travail à vendre: La force de travail est une marchandise La recherche du profit est le motif principal de la production L’Etat La concurrence sert de régulateur ; mode de production « anarchique » (coordination décentralisée).

14 « La concurrence impose les lois immanentes de la production capitaliste comme lois coercitives à chaque capitaliste individuel » (Marx, 1867, p.1096) => c’est le fonctionnement du capitalisme qui pousse le capitaliste à recherche le profit maximum, à augmenter les cadences, à développer les machines etc… Le capitaliste est tout aussi aliéné que le salarié

15 Le MPC (comme tout MDP) est travaillé par un certain nombre de contradictions :
Entre production collective et appropriation privée (séparation producteurs/moyens de production) Entre « l’anarchie » du marché & la socialisation de la production (firme, coopération, division du travail, « despotisme » d’usine, développement des SA, du crédit etc) Entre travail et capital Ces contradictions sont à la source des crises et des transformations du capitalisme

16 Les crises : La loi de la baisse tendancielle du taux de profit et les crises de surproduction : la concurrence pousse au progrès technique et à la substitution du capital variable par du capital constant, amenant la hausse de la composition organique du capital et la baisse du taux de profit Le MPC s’ajuste via les crises qui entraînent centralisation/socialisation/dévalorisation du capital, ce qui l’amène à être de plus en plus socialisé …mais ce dépassement du capitalisme par lui- même butera toujours (selon Marx) sur sa contradiction fondamentale (la propriété privée) qui l’amènera à sa chute

17 Ces contre-tendances sont ce qu’on appelle aujourd’hui des régulations
Il existe chez Marx des « contre-tendances » à la baisse tendancielle du taux de profit Ces contre-tendances sont ce qu’on appelle aujourd’hui des régulations Les « contre-tendances » : Hausse du taux d’exploitation (baisse des salaires, gains de productivité, augmentation de la durée du travail…) L’internationalisation (baisse des salaires, développement de nouveaux marchés…) Développement des sociétés anonymes Baisse de la valeur du capital constant

18 On ne peut pas le réduire à une pure économie de marché :
Marx souligne déjà que le capitalisme est marqué par différents processus de socialisation : crédit, grandes entreprises etc On ne peut pas le réduire à une pure économie de marché : L’entreprise est marquée par un rapport « despotique » (hiérarchique) et c’est une forme de planification privée La monnaie et le crédit ne sont pas des rapports purement marchands Les sociétés anonymes sont une forme de socialisation capitaliste, qui amène la séparation entre propriété et gestion Le marché capitaliste ne peut exister sans l’Etat

19

20 Mais Marx ne décrit en rien ou presque comment fonctionnerait le socialisme/communisme. Marx se refuse à proposer toute recette. Il se contente de montrer que les sociétés changent par la lutte des classes et encourage seulement le prolétariat à prendre conscience de sa condition pour s'émanciper. Il préfère laisser le prolétariat construire sa propre société (le communisme) qui devra être sans classe et sans Etat « Ce sont les hommes qui font l'Histoire, mais ils ne savent pas quelle histoire ils font » Marx prédit que la Révolution se traduira probablement pendant la période révolutionnaire par une dictature du prolétariat, par la prise du pouvoir d'Etat par les prolétaires pour imposer l'abolition des classes et la suppression de la propriété et assurer le retour à l'ordre

21 C. Critiques du matérialisme historique
L’explication « purement » économique de l’Histoire possède des limites Le matérialisme strict n’a pas de sens : les idées et les institutions influencent aussi les comportements (ce que reconnaît Marx d’ailleurs) Les MDP et les classes sont décrits parfois de façon beaucoup trop simplifiées. Ex : les travaux archéologiques et historique sur l’Antiquité montrent le multiplicité des statuts de l’esclavage qui n’en font pas une classe très homogène etc… Vision trop déterministe mais surtout téléologique Marx a sous-estimé les capacités de régulation et transformations du capitalisme et surestimé les possibilités pratiques du socialisme et du communisme La Révolution eut lieu d’abord en Russie, dans une économie « arriérée » où le servage était encore pratiqué dans certains endroits L’URSS et tous les régimes dits « socialistes » ont donné lieu à une nouvelle forme d’exploitation

22 Ce qu’il faut retenir du matérialisme historique:
Il est intéressant et nécessaire de caractériser les sociétés par leurs institutions, les conflits qui les traversent et leur MDP Les dynamiques / la dialectique, à condition d’abandonner la téléologie stricte de l’Histoire Il est important de lire les changements par l’économie et les conflits il ne faut pas défendre bec et ongle la taxonomie de Marx. Lui-même avait remarqué les limites de sa propre analyse (ex: MDP « asiatique »). Ce qu’il faut, c’est étudier et comprendre les systèmes économiques et leur dynamique réelle, sans chercher à forcer les catégories Les lois économiques sont toujours à contextualiser

23 II. Les débats historiques sur la concurrence entre capitalisme et socialisme
A. Les débats de l’entre-deux guerres : marché contre planification centralisée Analyse néoclassique du problème du calcul économique : Ensemble des critères et méthodes de choix entre différentes utilisations alternatives de ressources rares pour parvenir au résultat optimum La question : quel est le système le plus apte à la coordination des actions et au calcul économique ?

24 Pour les marxistes, le prix représente mal la valeur d’un bien, qui devrait converger vers la quantité de travail socialement nécessaire à sa production. Dès lors, si on connaît les quantités de travail nécessaires, il suffirait d’allouer les ressources aux différentes branches de façon centralisée, sans avoir recours au marché et à la monnaie Von Mises A l’origine du débat : La monnaie et le marché permettent le calcul économique rationnel par l’évaluation (valeur d’échange, problème de la commensurabilité) et le contrôle (sélection, efficacité des techniques) (von Mises 1920). Sans marché, impossible de déterminer selon lui la valeur des biens capitaux. Or selon von Mises : Pas de calcul sans mécanisme de prix Pas de mécanisme de prix sans marché Pas de marché sans propriété privée Donc le système de propriété et le système de coordination sont indissociables : le calcul économique est impossible dans un système planifié, car sans connaître la valeur relative des biens, l’autorité fera des choix irrationnels

25 Début des années 30, Taylor et Dickinson montrent la possibilité théorique de calcul de l’équilibre en économie planifiée (Bureau de planification et commissaire priseur) Réplique de Hayek : calcul théoriquement possible mais pas en pratique, problème de l’information O. Lange : il suffit d’introduire dans l’EG walrassien un processus de décentralisation des décisions: démonstration de la possibilité du socialisme « par le point de vue de l’ennemi » L’équilibre suppose : Des règles de calcul économique qui peuvent être imposées par le bureau de planification (min coût moyen, règle du coût marginal…) Un système de prix déterminé par la loi de l’offre et de la demande (le bureau ajuste par tâtonnement) = « the market socialism »…différent de la planification soviétique

26 Incapacité de la planification à faire face au changement :
Réponse de Hayek : le problème de l’information n’est pas celui du tâtonnement pour un équilibre statique, mais celui de sa transformation et de l’exploration de l’équilibre dans une perspective dynamique Évolution des conditions économiques, rôle actif des entreprises dans la recherche d’information et l’exploitation des informations asymétriques Production permanente d’informations nouvelles Supériorité du système de prix, sélection et décision Incapacité de la planification à faire face au changement : l’entrepreneur innovateur, problèmes du profit pur et des incitations => Retour au problème de von Mises : incitations et propriété privée Des interprétations divergentes du débat : incitations comme problème sociologique (Lange) ou il ne peut y avoir d’information pertinente en dehors du marché (et donc de la propriété privée – Hayek). Les « autrichiens » critiquent l’EGC comme étant « constructiviste et planificateur »…vision plus proche de la cybernétique et de l’évolutionnisme

27 Par la suite, Hayek développera une conception de l’économie fondée sur le rôle du droit et de l’information. Hayek considère que la limitation de l’information et des connaissances est le cadre de référence des actions humaines Distinction entre « ordre spontané » (kosmos) et « ordre construit » (taxis) et entre règles de juste conduite (nomos) et règles du législateur (thesis) : L es ordres spontanés/kosmos sont le produit de l’action d’agents aux intentions différentes (ex : marché) Les ordres construits/planifiés/taxis sont des ordres finalisés et hiérarchiques qui visent à réaliser une action particulière. Ce sont des organisations (ex : entreprises et Etat) Tout système économique mélange des ordres construits et des ordres spontanés, mais le système économique est un ordre spontané, complexe Les règles qui gouvernent un ordre spontané sont des règles issues de la tradition, que les agents suivent plus ou moins consciemment ; elles sont sélectionnées progressivement par les habitudes, les traditions et le marché car ce sont celles qui sont le plus efficaces Au contraire, le législateur crée des lois (thesis), qui ne peuvent tenir compte de l’ensemble des situations possibles, et sont donc nécessairement imparfaites

28 Aucun cerveau humain n’a la capacité de traiter l’ensemble des connaissances et certaines informations sont cachées : un ordre construit est forcément dédié à des objectifs très simples, l’ordre spontané permet lui d’assurer des objectifs multiples alors que chaque agent ne recherche que son seul objectif Le marché est le seul à pouvoir assurer cette synthèse de l’information et donc il s’autorégule et s’auto-organise Le prix est un signal, qui indique un degré relatif de rareté, et qui incite/coordonne les actions des agents de manière dynamique Le droit de la propriété et le régime juridique de common law sont fondamentaux car ils permettent d’adapter par apprentissage et incorporation des traditions. Dans ce régime, le juge est un élément de l’ordre spontanée, qui intervient pour faire appliquer le nomos Toute intervention « planificatrice » de l’Etat (keynésienne…) est le premier pas vers le totalitarisme, car elle oblige l’ensemble de la société à suivre la même direction

29 B. L’équilibre général…économie de marché ou centralisée?
Le modèle d’EG permet de montrer l’existence d’un optimum et d’un équilibre concurrentiel… …mais quel type de système économique est décrit dans ce modèle? Il est souvent présenté comme la « démonstration » de la main invisible…est-ce vrai?

30 Le cadre institutionnel du modèle :
Informations parfaites et hypo de nomenclature système complet (et parfait) de marché Rendements décroissants : une multitude de petites firmes, qui au final finissent par avoir la taille des ménages « secrétaire de marché » bénévole qui centralise les O et D et « crie » les prix Interdiction d’échanges hors équilibre, donc suppose qu’une entité contrôle cela Il n’y a pas de monnaie (la chambre des compensations de Walras) Hypo de « survie du consommateur » => est-on plus près du Gosplan ou du marché capitaliste?

31 Les « résultats » du modèle :
Théorèmes de l’éco. du bien être Mais aussi théorème de Sonnenschein-Mantel- Debreu : « les fonctions de demandes nettes du modèle Arrow-Debreu peuvent avoir n’importe quelle forme » => convergence et unicité de l’équilibre ne sont pas garanties Information et efficience dans une économie concurrentielle Transparence nécessaire pour un optimum Théorème de Grossman et Stiglitz : impossibilité logique de l’efficience informationnelle du marché => questionne la thèse hayekienne et remet en cause l’hypothèse de Fama

32 Les enseignements du débat :
Quels liens entre mécanismes de coordination et formes de propriété ? Convergence historique vers un système de propriété privée ? Rôle central de l’information et des institutions dans le système économique Le plan, le marché et la bureaucratie existent (ou peuvent exister) aussi bien dans le capitalisme que dans le socialisme…la question est plutôt de savoir quelles relations existent entre les « ordres construits » et les « ordres spontanés » : une variété de cas possibles et en évolution La sous-optimalité et le déséquilibre sont la règle, dans tout système économique : il faut s’intéresser au processus autant qu’aux états d’équilibre

33 C. La thèse de la convergence des deux systèmes
Schumpeter (1942): Le capitalisme est dominé par de grandes entreprises, où l’innovation devient routinière et organisée par une technostructure (cadres, managers, bureaucrates etc…). Ce n’est plus l’entrepreneur-innovateur qui domine ; il y a un risque pour le capitalisme de se scléroser Le niveau de vie augmentant, le niveau d’éducation augmente, amenant une surproduction « d’intellectuels » Ces derniers gagnent mal leur vie (trop nombreux), ce qui les amènent à se liguer avec les prolétaires contre le capitalisme Cela amène une hostilité générale des masses face aux grandes firmes, et au capital Cela pousse l’Etat à intervenir de plus en plus, via l’Etat-Providence et la planification

34 Galbraith (1967 ): Ce sont des technostructures (managers) qui dominent les grandes entreprise, pas des capitalistes Domination des grands oligopoles Filière inversée : ce sont les firmes qui organisent les goûts des consommateurs, en créant de nouveaux besoins par la publicité, le marketing… Les grands oligopoles contrôlent/planifient les marchés et la demande L’Etat est amené à intervenir pour garantir le plein emploi, et parce que les entreprises bénéficient des commandes publiques

35 L’autogestion vs la firme capitaliste
L’entreprise autogérée désigne un type d’entreprises où les salariés sont propriétaires de l’entreprise et élisent démocratiquement le dirigeant (de manière révocable) : un homme, une voix On souligne que cela facilite l’innovation, l’incitation à travailler et limite les problèmes d’agence, donc permet des gains de productivité …mais problème de risques de sous-investissement (préférence pour le salaire plutôt que de réinvestir dans l’entreprise) => il faudrait obliger les firmes autogérées à introduire des règles d’investissement minimum Difficultés liées au licenciement et à la croissance de l’entreprise La firme capitaliste : Ne pas confondre petite production marchande (artisanat, professions libérales) et production capitaliste Mais capacité à centraliser le capital, notamment pour les sociétés anonymes, via crédit et Bourse Recherche du profit incite à investir, innover et à faire travailler plus efficacement la force de travail Mais problèmes d’agences et d’incitations au travail (conflits, hiérarchie etc…)

36 III. La nature du « socialisme réel »
Très tôt, certains marxistes ont interrogé la nature réelle du système qui se mettait en place en URSS Le débat : Est-ce un socialisme, un capitalisme d'Etat ou autre chose? Une société sans classe et sans exploitation ou une classe bureaucratique (cadres, nomenklatura etc) qui exploite les travailleurs?

37 A. Les analyses marxistes du système soviétique
Il y eut dès le départ en Russie un débat sur la nature que devait prendre le régime entre mencheviks et bolchéviks, les premiers préférant d'abord avoir la démocratie puis ensuite le socialisme Marx prévoyait la révolution dans un pays avancé, pas arriéré De plus les soviets, véritables organisations autogérées, furent dépouillées de leur pouvoir par le régime bolchévique et Lénine très tôt (1917), amenant à mettre en place « un communisme de guerre » : nationalisation, organisation militaire de l'économie Réquisition agricoles Monopole de l’Etat sur les marchés intérieurs et extérieurs

38 Ensuite fut mis en place un « capitalisme d'Etat » avec la NEP entre 1921 et 1928 et en autorisant le marché libre pour l'agriculture et une industrialisation par l'Etat et acceptation de certaines entreprises privées. Cette politique fut initialement promue par Trotsky puis Lénine Pour les marxistes sociaux-démocrates comme Otto Bauer, c'est la preuve qu'il est nécessaire d'avoir une phase transitoire. Ce dernier pensait que la révolution russe ne pouvait qu'amener à un Etat bourgeois et un capitalisme d'Etat. Débats autour d'une « capitulation » La planification centralisée est rétablie à la mort de Lénine par Staline

39 Dans ce système, l'Etat est propriétaire de l'ensemble des moyens de production et planifie l'ensemble de l'économie. La planification est quantitative (quantités physiques), donc par coordination ex ante via le Gosplan et les plans quinquennaux Objectif : industrialisation Une banque unique est maintenue et la monnaie était conservée avec des prix administrés Maintien de coopératives (kolkhoze) Est-ce un système socialiste et la bureaucratie est-elle une classe? Trotsky considérait que la bureaucratie n'était pas une classe mais simplement une strate... Mais son avis évolua

40 La structure de classe de l'URSS :
A la fin de la NEP, l'URSS était encore une économie largement agraire (presque 75% de la population active!) et rurale (82%!) La structure de classe de l'URSS : Une classe dirigeante (Nomenklatura), avec en haut le secrétaire général, le Politburo et les chefs du Parti, contrôlant une classe de petits chefs d'entre 2 à 4 millions de personnes En dessous, la classe des ouvriers, employés et paysans Il s'agissait donc bien d'une économie structurée en classes

41 Les cadres constituaient donc une classe à part entière mais ce n'était pas le capitalisme dans la mesure où la classe n'était pas capitaliste, que l'objectif n'était pas le profit G.Duménil a proposé alors de parler de cadrisme autoritaire pour caractériser l'URSS (d'autres ont parlé « d'absolutisme bureaucratique »). Qu'est-ce que le cadrisme? C'est un rapport de production entre un cadre et un employé, dont la domination du premier est liée à une compétence technique (capital culturel). Le capitalisme moderne est lui-même traversé par le cadrisme, à cause de la séparation de la propriété et de la gestion (sociétés par actions) et de la révolution managériale. Le néolibéralisme est alors un « capito-cadrisme », car la classe dominante sont des cadres travaillant pour le capital et rémunérés sur la plus-value (ex : PDG, DRH, administrateurs, traders, analystes financiers, consultants etc) Dans l'URSS, les rapports capitalistes avaient disparu et seuls les rapports cadristes subsistaient, organisés à partir de l'Etat

42 B. Points communs et différences entre capitalisme et « socialisme réel » : monnaie, salariat et cadrisme Si le socialisme réel n'était pas capitaliste, il possédait des points communs avec le capitalisme Tout d'abord, comme nous l'avons déjà vu, le capitalisme et « socialisme réel » sont des cadrismes et possédaient des degrés très différents de la coordination hiérarchique (dans la firme pour le capitalisme+Etat ; coordination centralement hiérarchique pour le socialisme) Mais les deux systèmes étaient aussi marqués par le salariat et la monnaie

43 Dans les deux systèmes : séparation entre travailleurs et moyens de production (les salariés ne sont pas propriétaires des moyens de production) Des marchés et des processus de marchandage existaient dans l'URSS (mais à très petite échelle) : marché noir, « marchandage du plan » Est-ce à dire que l'URSS était une forme de capitalisme? Non, les firmes étaient non marchandes (pas de profit ; sanctions hiérarchiques) et il y avait une planification centralisée (Gosplan)

44

45

46 Janos Kornaï introduisit la notion de « contrainte budgétaire lâche » pour comprendre le fonctionnement de l'économie soviétique Chaque firme avait des objectifs à atteindre. La coordination était centralisée, mais pas totalement. Les objectifs du Plan étaient négociés, les dirigeants possédaient des incitations en cas de non atteinte des objectifs de productivité La contrainte budgétaire était lâche, au sens qu'en cas de besoin, les entreprises pouvaient demander à la banque centrale ou à l'Etat de lui fournir des crédits/ressources supplémentaires. De plus, les entreprises avaient une garantie de vente, puisque l'Etat achetait la production. Les entreprises ne faisaient pas faillite De ce fait, les entreprises n'étaient pas soumises à l'objectif de profit Enfin, les prix n'avaient qu'un rôle faible de coordination (voire aucun)

47

48 Il en a résulté une course à la quantité physique, plutôt qu'à la qualité et des manipulations de l'information Il en résultait une économie pénurique, notamment à cause de pénuries de main d'oeuvre (substitution travail/capital du fait des problèmes d'approvisionnement) Si l'économie soviétique a été beaucoup moins efficace (voire très inefficace) que les économies capitalistes pour les biens d consommation, elle a eu cependant certaines réussites : armement, recherche fondamentale, industrie lourde Globalement, l’échec de l’URSS et l’analyse de ses maux soulignent que la question de l’information et de l’incitation (point de vue autrichien) a de la pertinence

49


Télécharger ppt "Partie 1 : Les débats sur la nature et les formes du capitalisme (12h)"

Présentations similaires


Annonces Google