Un beau jour de printemps médiéval, dans son château situé en Anjou, Barthélemy, le valet du Duc, se réveilla, comme tous les matins, dès l’aube pour aller cueillir du raisin dans les vignes du château.

Comme à son habitude, il vint apporter son panier en osier plein à craquer de raisins et de feuilles de vignes au Duc. Barthélemy devait, bien entendu, écraser le vin devant son maître.

Une fois le vin cuit, le jeune homme en versa dans la soupe du midi pour atténuer le mauvais goût de châtaignes.

Plus tard, en allant rincer son panier d’osier, il aperçut sa femme discuter avec le Duc et prêta l’oreille à leur conversation.

En voyant ce volage faire la cour à sa femme, le valet se cacha discrètement dans le donjon bien sombre et observa la scène: « - … cela fait plusieurs années que je vous observe, lorsque vous rendez visite à votre cher compagnon, dit le Duc, cet homme ne vous mérite pas, vous avez besoin d’un homme plus virile, plus respectueux et qui vous donne beaucoup de tendresse et d’amour. - Vous me flattez beaucoup mais j’aime mon mari et je ne le quitterais pour rien au monde. - Je vous assure! Vous me charmez beaucoup… »

Pendant ce long échange, Barthélemy se rendit chez les chevaliers afin de leur faire du chantage pour tromper le Duc. Bien sur, parmi eux se trouvait le frère du Duc qui voulait à tout prix prendre sa place.

Évidemment, nos trois chevaliers ne crurent pas un simple et vulgaire valet. Celui-ci insista alors pour convaincre les chevaliers d’aller observer le conteur de fleurettes. Devant ce charmeur, les chevaliers n’en crurent pas leurs yeux.

Devant ce charmeur, les chevaliers n’en crurent pas leurs yeux. Tous les quatre interrompirent la conversation entre la femme et le Duc…

Les chevaliers pointèrent alors leurs armes sur le coureur de jupons et l’enfermèrent dans le cachot: « - Vous n’êtes qu’un traître! Hurla le valet, avec tout le respect que je vous donne, vous n’avez pas le droit de faire la cour à ma femme! Un Duc se doit d’avoir un rôle de Duc et non celui d’un dragueur! Vous méritez d’être puni ou de rester dans ce cachot à vie!! Puisque vous restez enfermé jusqu’à votre dernier souffle, c’est votre frère qui prendra votre place ».

Ce cachot était bien sombre et très poussiéreux, il y avait des cadavres et des squelettes quand tout à coup, le Duc reconnu la broche d’or et de lapis-lazuli acheté en Inde, de son père.

Il tata le sol afin de le trouver lorsqu’il fut jeté dans cet horrible cachot il y a bien longtemps. Ainsi, il trouva son cher père, le serra dans ses bras et pria Dieu pour l’emmener au paradis: « - Grand Dieu, faites-moi rejoindre mon père au paradis, ne m’envoyez pas en enfer! Pardonnez-moi pour les erreurs que j’ai pu commettre, pour avoir fait la cour à la femme de mon valet! Je me mets à genoux devant vous, s’il vous plait, je vous en prie, par pitié, permettez-moi un peu de bonheur! »

Après cette longue prière, le pauvre Duc s’endormit en larmes sur son père. Les jours continuèrent et les journées du Duc semblaient être toutes les mêmes. Et un jour de malheur, Dieu ne répondit pas au pauvre homme et l’envoya en enfer.