PAQUES 2016 Association Mondiale des Anciens et Anciennes du Sacré-Cœur (AMASC)
Les récits évangéliques sur les femmes au tombeau au matin de Pâques ont été, ces dernières années, une source d’inspiration profonde et l’objet de la plus grande attention. J’ai choisi une approche de la corporalité des femmes: le coeur / les yeux; la bouche / les oreilles; les mains / les pieds comme des symboles de leurs sentiments et leurs pensées, leurs paroles et leurs actions.
DES FEMMES QUI SE RAPPELLENT ET REGARDENT Le coeur fait référence à la totalité de la personne et ces textes reflètent cette passion: "... remplies de peur et de joie" (Matthieu 28,8) « Elles étaient déconcertées (…) et se rappelèrent de ses paroles »(Luc 24,4.8) Les yeux expriment tout ce monde intérieur et le connect à la réalité : «Marie Madeleine vient annoncer aux disciples: “J’ai vu le Seigneur”; et qu'il lui avait dit ces choses (Jean 20.18) L'absence de Jésus a réveillé chez ces femmes le désir et la quête.
DES FEMMES QUI ECOUTENT ET ANNONCENT La dimension expressive réside dans la capacité à écouter, symbolisé par les oreilles. De l'autre côté, en disant, en parlant, en proclamant, en racontant... est attribué à la bouche, et révèle la nécessité de révéler, de partager avec les autres ce que l'on pense, sent, et les experiences. Qu’est ce que les femmes ont entendu le matin du premier jour de la semaine?“N’ayez crainte: Allez annoncer à vos frères” (Matthew 28,10) Quelle fut leur réponse? “… elles coururent vite annoncer la nouvelle aux discriples…” (Matthew 28,8)Elles annoncent ce qu’elles ont vu et, surtout, ce qu’elles ont entendu.
DES FEMMES QUI COURENT EN PORTANT DES PARFUMS Le faire et agir humain s’expriment à travers les mains et les pieds. “…elles allèrent au tombeau en portant les parfums tout préparés” (Lk 24,1) “Marie Madeleine arrive en courant là où se trouvaient Simon-Pierre et l’autre disciple..” (John 20, 1-2) Tout survient au petit matin, à ce moment où la lumière devance aussi le jour. Ce n’est pas l’heure de dormir mais de veiller au milieu de l’obscurité de la nuit, c’est pourquoi il y de l’impatience, une urgence à devancer le lever du jour.
NOUS VOULONS LE CHERCHER AVEC VOUS! La réalité qui précède Pâques porte le nom dramatique de la mort, de l'échec, de la déception de toutes les choses. Nous pouvons aussi sentir comme si nous étions encore dans la soirée du vendredi, avec la triste intention d’enterer nos projets, illusions ou promesses. Nous aussi, nous pouvons réagir en "fermant les portes par peur..." (Jn 20,19). La tentation peut être de «prolonger le sabbat». Comment chercher nous-mêmes le Ressuscité avec Madeleine, Marie, Salomé et les autres…? Comment faire de leur histoire “notre histoire”.
Mais il y a au matin du “premier jour ” un autre chemin: le chemin de ceux qui, hier et ajourd’hui, se mettent à marcher “encore dans l’obscurité” et s’approchent des lieux de mort pour essayer de saisir la mort et sa victoire. Ils savent qu’ils ne peuvent pas bouger la pierre, mais ce n’est pas cela qui les arrête. Ils sont conscients de la fragilité et la disproportion de ce qu’ils ont entre leurs mains, mais cette lucidité n’étient pas l’incendie de leur compassion et ne rend pas leur amour moins obstiné.
Aujourd’hui ces femmes envahisent à nouveau nos groupes annonçant « Nous avons vu le Seigneur ! » D’elles nous recevons la bonne nouvelle: Le Vivant sort toujour à la rencontre de ceux qui le cherche, il les inonde de son allégresse, les envoie consoler son peuple, les invite à une nouvelle relation de frères et fils. Il va toujours au-devant de nous, parole de femmes. Adapté de: LES FEMMES AU TOMBEAU: Une histoire qui est la nôtre. Dolores Aleixandre rscj Adaptation: Marigela Orvañanos de Malcher