Etude de cas (exposé des travaux) Un jeune homme vient dans votre structure et s’adresse à la secrétaire. La secrétaire, ne sachant quoi lui dire, lui a dit de venir vous voir. Voilà ce qu’il vous explique : « Je viens vous voir pour ma femme. Elle m'inquiète. Elle ne m‘en a pas parlé, mais un voisin m’a dit qu’elle fréquentait votre association. Je me suis renseigné, et on m’a expliqué que vous êtes une association de lutte contre le Sida. Comme elle est souvent malade et qu’elle déprime depuis quelques temps, moi, j'ai besoin de savoir la vérité, de savoir si elle a le Sida. Moi, je n'ai pas envie d'être contaminé… » 1.Quelles sont les logiques éthiques et juridiques qui sont en cause ? 2.Que lui répondez-vous et quelles informations lui donnez-vous ? 3.Si vous recevez sa femme en consultation quelques jours après, lui diriez-vous que son mari est passé vous voir à son sujet?
Etude de cas (feedback) L’évolution de la relation entre le médecin et son patient se fait vers l’information la plus parfaite du second par le premier. Cela nous invite à développer un nouveau mode de consultation orienté sur l’analyse de la demande du malade, son information, et la négociation d’une décision partagée. Le médecin doit connaître la loi, respecter la déontologie, et en cas de difficultés, s'entourer du jugement moral de ses confrères. Il doit connaître la loi pour pouvoir la respecter, mais aussi pour savoir quand il la transgresse : aucune loi ne le décharge de son propre jugement moral et de sa propre et entière responsabilité face au patient qui lui a confié la gestion de sa santé. Chaque cas, chaque malade restera toujours unique, chaque décision sera toujours individuelle.
Prière du médecin attribuée a Maimonide « Ô Dieu, que mon esprit soit toujours éclairé et ouvert. Au chevet du malade, qu’il ne soit distrait par aucune pensée. Que tout ce que l’expérience et l’étude lui ont appris y soit présent et qu’il ne soit pas gêné dans son travail paisible. Car ces jugements scientifiques sont grands et nobles puisqu’ils ont pour but de préserver la santé et la vie de tes créatures. Ecarte de moi l’illusion que je peux tout accomplir. Donne-moi la force, la volonté et l’occasion d’augmenter toujours mon savoir. Aujourd’hui, mon savoir peut découvrir les choses insoupçonnées hier encore, car l’art est grand mais l’esprit humain s’active sans cesse. Que dans le malade, je ne voie jamais que l’homme. Toi, Dieu de toute bonté, tu m’as choisi pour veiller à la vie et à la mort de tes créatures. Je me prépare maintenant à ma vocation. Reste à mes côtés pour cette grande tâche, afin qu’elle puisse réussir. Car, sans ton aide, l’homme ne peut réussir dans les plus petites choses »
Conclusion « L’éthique nous amène à assumer une double fonction : d’une part une fonction de légitimation qui consiste à rendre compte du fondement de nos actions (au nom de quelles valeurs nous établissons nos choix) et d’autre part une fonction de régulation des processus de prises de décisions (impliquant un parcours de concertations recherchées, de responsabilités exercées et d’évaluation adaptée). Conditionnée par les capacités techniques mais ne s’identifiant pas à elles, éclairée par les cadres juridiques mais ne se limitant pas à eux, l’éthique sollicite l’exercice critique de la conscience interrogeant inlassablement l’homme pour ce qui est bon pour l’homme » (Catherine PERROTIN)