MCulture Mulhouse 2015/16. L’opéra en France au XIX ème siècle.

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Transcription de la présentation:

MCulture Mulhouse 2015/16

L’opéra en France au XIX ème siècle

Historique de l’opéra Italie 1607 – Orféo de Cl. Monteverdi – Mantoue 1636 : Venise – Premier opéra public France : ballet de cour, tragédie en musique, tragédie lyrique, comédie-ballet Italie Art démocratisé, accessible à toute la population France Jusqu’à la Révolution, la musique est réservée à une élite cultivée.

Régimes politiques Révolution 1799 – 1804 : Consulat : 1 er Empire : 1 ère Restauration, Louis XVIII 1815 : Les Cent Jours : Seconde Restauration, (Louis XVIII, Charles X) : Monarchie de Juillet, L. Philippe : Deuxième République : Second Empire, Napoléon III : Troisième République

Après la Révolution Influence de l’Italie Naissance du « grand opéra » (combinaison de spectacle, action, ballet, musique, …) Opéra romantique Le wagnérisme Opéra-comique Opérette

Opéra Garnier Opéra Bastille

Après la révolution Opéra devient l’expression d’un peuple. Thématiques : victoire sur la tyrannie - amour de la patrie. Souhait d’être accessible à un plus grand nombre : la syntaxe s’appauvrit. Sujets sociétaux ou révolutionnaires, faits historiques.

Après la révolution Le triomphe de la République ( Gossec, 1793) La Patrie reconnaissante (Candeille, 1793) Le siège de Thionville (Jadin, 1793) Denis le tyran – La rosière républicaine ( Grétry, 1794) La réunion du 10 août ou l’inauguration de la République française « sans-culottide dramatique en 5 actes en vers, mêlée de déclamations, chants, danses et évolutions militaires ». (Du Boulay, 1794)

Consulat, Empire, Restauration Œuvres de circonstances Louanges symboliques des hauts faits de l’Empereur

Ossian ou les Bardes ( Le Sueur, 1804) Anacréon (Cherubini, 1803) Proserpine (Paisiellio, 1803) La Vestale (Spontini, 1807), Fernand Cortes (1809), Guillaume Tell (Rossini, 1829)

La vestale spontini-en-video-9051

Guillaume Tell sqw vtc oM

Eugène Scribe ( ) Auteur de pièces de théâtre – Succès Librettiste de A. Boieldieu, E. Aubert. G. Rossini. Meyerbeer, G. Donizetti, G. Verdi

Hector Berlioz Benvenuto Cellini – 1838 Rome en 1532 La damnation de Faust – 1846 Béatrice et Bénédict Les Troyens – 1863 La prise de Troie – Les Troyens à Carthage Retirer les billets Pénélope au SUAC

Benvenuto Cellini Rome

La Damnation de Faust

Les Troyens

Béatrice et Bénédict

Opéra en France - Genres Tragédie lyrique : au 17 ème et 18 ème s., tragédie musicale française fondée sur les sujets de l’Antiquité. Modèle fixé par Lully Drame lyrique : contrepartie française du drame wagnérien, de forme plus sectionnée et de structure moins dense.

Grand opéra français Le grand opéra français est lié aux effets dramatiques visuels et extérieurs cherchant à impressionner le public, aux mouvements de masse et aux scènes pompeuses, au vedettariat des grandes voix et à l asopptuosité des ballets, à la mise en scène de grands sujets historisants vus sous l’angle d’un romantisme très concert. Il s’agissait d’une conception universelle visant à libérer l’opéra du provincialisme et des contraintes nationales; à une époque où Paris se considérait comme le centre du monde.

Dans la première moitié du XIXè. S. à Paris se forge l’esthétique de l’opéra historique, dit « grand opéra », aux situations outrées et aux grands déploiements d’ensemble, aux effets musicaux sommaires et voyants. Jacques Chailley Le public de l’époque aime assister à d’interminables défilés ; il faut sur scène des chevaux, une meute, des patineurs- au risque de ne plus entendre la musique » - « Il faut faire que l’on danse assez tard pour les abonnés assistent en sortant du cercle. Les chanteurs et mes cantatrices sont portées aux nues. René Dumesnil. Le règne de l’O. historique s’instaure avec ses intrigues complexes, ses architectures majestueuses, sa déclamation souvent grandiloquente et souvent aussi marquée d’un mauvais goût. G. Ferchault.

Daniel François Esprit Auber ( ) La muette de Portici – La révolution de Naples en 1647 et la révolte de Masaniello 1830 : représentation à Bruxelles le duo « Amour sacré de la patrie » est apprécié : signal du début de la révolution belge, indépendance par rapport aux Pays-Bas

Mieux vaut mourir que rester misérable ! Pour un esclave est-il quelque danger ? Tombe le joug qui nous accable Et sous nos coups périsse l'étranger ! Amour sacré de la patrie, Rends nous l'audace et la fierté ; À mon pays je dois la vie ; Il me devra sa liberté.

Giacomo Meyerbeer 1791 : naissance Berlin : période allemande – Singspiele : période italienne, Padoue, Turin, Venise, Milan : période française, Paris : Berlin, directeur gén de la mus. Remplace Spontini 1864 : décès à Paris durant les préparatifs de l’Africaine.

G. Meyerbeer L’Africaine

Robert le Diable

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G. Meyerbeer L’Africaine

Jacques Fromental Halevy (1799 – 1862) La Juive

Jacques Fromental Halevy (1799 – 1862)

Charles Gounod

Faust Acte I : Le cabinet de Faust Acte II : La kermesse Acte III : Le jardin de Marguerite Acte IV : La chambre de Marguerite, l'église, la rue Acte V : Les montagnes du Harz, la vallée du Brocken, la prison

Œuvre étrange. « Faust », ce monument, ce mythe de la littérature, obsède Gounod depuis sa jeunesse. Mais il en fait SON Faust. Oubliant Goethe, la philosophie, l’humaine condition, le savoir du monde. Le Faust de Gounod veut retrouver l’éternelle jeunesse pour s’envoyer en l’air ! « A moi les jeunes maitresses, à moi l’énergie des instincts puissants et la folle orgie du cœur et des sens » Faust en hédoniste obsédé, sans même le sens de la liberté de Don Juan, cela désespérait Wagner… Mais, le sort de Faust scellé, apparait Marguerite, et c’est elle qui intéresse Gounod : jeune fille ambigüe, frivole (fascinée par les bijoux), séduite (facilement) et abandonnée, infanticide, bref, qui a tout faux devant la justice humaine. Or ce n’est pas elle, c’est Dieu, qui a le dernier mot. Dieu ou le Diable. Dont les jugements (derniers) sont beaucoup plus inattendus que ceux des hommes.

Mais (pour en revenir à la musique et à nos ancêtres), c’est vrai, quelle collection de tubes : cette valse si célèbre qu’on la croirait écrite par Strauss, le « Il était un roi de Thulé », le « Ah ! je ris… », le « Salut, demeure chaste et pure » de Faust, le « Gloire immortelle de nos aïeux » chanté par les soldats, le « Avant de quitter ces lieux » de Valentin, la ronde du Veau d’or de Méphisto. Et, bien sûr, « Ne brisez pas le cœur de Marguerite » et « Anges purs, anges radieux »… On se sentirait presque prêt à poursuivre le rituel familial avec nos enfants. Avec les petits-enfants, ce sera peut-être un peu plus dur.

La musique de Faust est une malle aux trésors. Ses mélodies éblouissantes habillent la moindre scène et font de cette succession de tableaux haut en couleurs un festival de tubes – Air des bijoux, Chœur des soldats, etc. Ce n’est pour rien que Faust a établi la réputation de Charles Gounod et reste, avec Carmen, l’opéra français le plus joué au monde. C’est aussi une musique d’une constante richesse expressive, faite de caresses mélodieuses pour les duos entre Faust et Marguerite, d’éclat et de truculence pour les scènes de foule. Quant à Méphistophélès, il est le grand sorcier cynique et glaçant qui fixe les règles d’un jeu d’abord aimable, mais qui se mue d’acte en acte en épopée infernale : ainsi le drame de Goethe a-t-il été vampirisé au profit d’une tragédie romantique obéissant aux parfaits canons de l’opéra français.

Argument Dans l’Allemagne du Moyen-Age, le Docteur Faust, vieux savant fatigué de la vie, songe à en finir une bonne fois pour toutes lorsque Méphistophélès, le Diable, lui apparaît en chair et en os : rusé, il fait signer à Faust un pacte qui lui garantit une nouvelle jeunesse en échange de son âme. Séduit par l’image de Marguerite, que Satan lui a fait apparaître pour le convaincre, Faust part sur le champ séduire la belle, qui offrira peu de résistance à ses riches cadeaux et à ses élans amoureux. Méphistophélès, bien sûr, ne manque pas de coller à ses pas et d’anticiper ses moindres désirs. Séduite et aussitôt abandonnée par Faust, Marguerite tue l’enfant qu’elle a eu de lui. Emprisonnée pour son crime, elle donnera sa propre vie pour sauver son âme, malgré les efforts contraires du Diable pour en faire – comme Faust – sa propre créature.

Acte 1 Fatigué par la vie, le vieux Docteur Faust veut en finir avec le monde qui l’entoure. Au moment où il invoque Satan, ce dernier fait son entrée, l’épée au côté, la plume au chapeau, et propose au savant la jeunesse en échange de son âme. Méphistophélès lui fait apparaître la belle Marguerite, et Faust signe immédiatement le pacte. Rajeuni, il tente de se faire remarquer de Marguerite au cours d’une kermesse, flanqué de son diabolique alter ego, qui célèbre la gloire du Veau d’or.

N° 1 - Introduction SCÈNE PREMIÈRE Le cabinet de Faust. Faust seul. Il fait nuit. – Faust est assis devant une table chargée de parchemins. La lampe est près de s'èteindre. Un livre est ouvert devant lui.

FAUST Rien! En vain j'interroge, en mon ardente veille, La nature et le Créateur; Pas une voix ne glisse à mon oreille Un mot consolateur! J'ai langui, triste et solitaire, Sans pouvoir briser le lien Oui m'attache encore à la terre! Je ne vois rien! Je ne sais rien! Il ferme le livre et se lève. Le jour commence à poindre. Faust va ouvrir sa croisée. Le ciel pâlit! – Devant l'aube nouvelle La sombre nuit S'évanouit! Avec désespoir Encore un jour! – encore un jour qui luit! O mort, quand viendras-tu m'abriter sous ton aile? Eh bien! puisque la mort me fuit, Pourquoi n'allé-je pas vers elle? Il saisit une fiole sur la table. Salut! ô mon dernier, matin! J'arrive sans terreur au terme du voyage; Et je suis, avec ce breuvage, Le seul maître de mon destin!

Il verse le contenu de la fiole dans une coupe en cristal. Au moment où il va porter la coupe à ses lèvres, des voix des jeunes filles se font entendre au dehors. CHŒUR Ah! Paresseuse fille Qui sommeille encor! Déjà le jour brille Sous son manteau d'or; Déjà l'oiseau chante Ses folles chansons; L'aube carressante Sourit aux moissons; Le ruisseau murmure, La fleur s'ouvre au jour, Toute la nature S'éveille à l'amour. FAUST Vains échos de la joie humaine, Passez, passez votre chemin!... O coupe des aïeux, qui tant de fois fus pleine, Pourquoi trembles-tu dans ma main?

Il porte de nouveau la coupe à ses lèvres. CHŒUR DES LABOUREURS derrière la scène Aux champs l'aurore nous rapelle! On voit à peine l'hirondelle, Oui vole et plonge d'un coup d'aile Dans la profondeur du ciel bleu! Le temps est beau! La terre est belle! Aux champs l'aurore nous rapelle! Beni soit Dieu! FAUST Dieu. Il se laisse retomber dans son fauteuil.

Acte 2 Marguerite est courtisée par l’adolescent Siebel et protégée jusqu’à l’excès par son frère Valentin. Faust peut toutefois compter sur l’aide de Méphistophélès pour la conquérir : il dépose un riche coffret de bijoux devant la porte de Marguerite puis se recueille dans son jardin, profondément ému et, semble- t-il, épris de la jeune fille.

Acte 3 Marguerite n’a pas été indifférente au jeune homme qui l’a abordée durant la kermesse : mais qui est-il donc ? Elle fredonne la vieille ballade du Roi de Thulé avant de tomber, éberluée, sur les bijoux de Faust. Elle hésite, avant de s’en parer et de s’admirer dans un miroir, elle, modeste jeune fille que colliers et pendants d’oreilles transforment en reine. C’est le brillant et célèbre « Air des bijoux ».

Acte 4 Du temps a passé. Marguerite a été séduite puis abandonnée par Faust, qui lui a même fait un enfant. Elle n’attend désormais le secours que de Dieu. Au moment où elle prie à l’Eglise, la voix de Méphisto stoppe sa prière et lui promet l’Enfer. Pas sûr que Marguerite obtienne davantage d’aide de son frère Valentin, qui ignore encore tout de l’histoire lorsqu’il rentre de la guerre. A grand renfort de fanfares, les soldats entonnent un chant de gloire à la Patrie et à ses fils.

Acte 5 La scène finale se déroule au cachot, auquel Marguerite a été condamnée pour avoir tué son enfant. Elle perd la raison. Pressé par Méphistophélès, Faust tente de la tirer de ce lieu de détresse, mais trop tard : Marguerite implore les anges, repousse son amant, et tombe sans vie. Son âme sera sauvée – mais pas celle de Faust, contraint de suivre le Diable aux enfers. –

Faust Faites-lui mes aveux Chœur des soldats Salut demeure chaste et pure

Samson et Dalila (Weimar ) Camille Saint-Saëns ( )

Samson et Dalila Prisonniers des Philistins, les Hébreux implorent le Dieu d’Israël. Samson, valeureux héros, tue Abimélech et encourage les siens à se rebeller contre les Philistins. Le peuple d’Israël rompt alors ses chaines et parvient à s’enfuir – sous les menaces vipérines du Grand Prêtre de Dagon qui jure vengeance. Celui-ci retrouve la voluptueuse Dalila, décidée à séduire Samson, de façon à percer le secret de sa force – dans le seul but de venger son peuple. Dans un duo débordant de lyrisme, Dalila fait chavirer le cœur du héros qui, malgré les mises en garde d’un vieillard hébreu, succombe à son amour… et au piège tendu par la belle : à peine a-t-il dévoilé que sa force réside dans sa chevelure que Samson est arrêté, ses cheveux coupés et ses yeux crevés. Dans sa prison, implorant le pardon pour sa faiblesse, il prie pour la libération de son peuple. Puis, touché par la foi, il retrouve subitement sa force lors d’un bal philistin, et parvient à faire écrouler leur temple ; Dalila et son peuple sont anéantis.

Avec Faust et Carmen, Samson et Dalila reste l’opéra le plus populaire du répertoire français. Cent trente ans après sa création, il distille toujours la même magie trouble et se goûte avec une volupté que les Saintes Ecritures réprouveraient assurément ! Les Saintes Ecritures ? Ce sont elles qui fournissent à l’opéra son argument, composé sur une prose de Ferdinand Lemaire tiré d’un chapitre du Livre des Juges. Camille Saint-Saëns y déploie son attirail de mosaïste virtuose : la noble spiritualité du sujet se tourne ici vers les grands oratorios du passé ; là, de monumentales fresques s’animent, revisitant Gounod ou Meyerbeer, tandis que partout ailleurs flottent une sensualité quasi wagnérienne, ce quelque chose de suave et de fauve lié à Dalila. Dans un enchainement de scènes idéalement fondues, religion et séduction s’imbriquent dans une irrésistible alchimie.

Acte 1 Soumis et tyrannisés par les Philistins, les Hébreux implorent le Dieu d’Israël. Alors que le satrape Abimélech vomit sa haine contre eux, le vaillant Samson le tue, puis lance un appel à ses frères et les pousse à la révolte. Les Hébreux ayant été délivrés par Samson, les Philistins doivent trouver une issue à leur défaite. Le Grand-Prêtre de Dagon a beau maudire une fois de plus Israël, sa meilleure arme pourrait être une femme, la flamboyante Dalila qui se propose de séduire Samson…

Acte 2 Un vieillard hébreu a mis en garde Samson contre les charmes redoutables de Dalila. En effet, cette dernière ne songe qu’à punir Samson, qui lui a résisté une première fois : le Grand- Prêtre de Dagon rejoint Dalila et attise sa soif de vengeance. Veut-elle de l’or pour séduire Samson ? Rien de cela ! Le désir de revanche lui suffit. C’est au tour de Samson de rejoindre Dalila. Touché par la jeune femme, Samson se laisse peu à peu envoûter par ses sortilèges. Un duo passionné les réunit, au cours duquel Samson succombe à Dalila. Mais il commet l’imprudence de lui confier le secret de sa force, qui réside dans ses cheveux. Aveu fatal : Dalila le trahit à l’instant même, coupe sa chevelure et le fait emmener par les Philistins.

Mon cœur s’ouvre à ta voix, Comme s’ouvrent les fleurs Aux baisers de l'aurore ! Mais, ô mon bien-aimé, Pour mieux sécher mes pleurs, Que ta voix parle encore ! Dis-moi qu’à Dalila Tu reviens pour jamais, Redis à ma tendresse Les serments d’autrefois, Ces serments que j’aimais ! Ah! réponds à ma tendresse ! Verse-moi, verse-moi l’ivresse ! Ainsi qu’on voit des blés Les épis onduler Sous la brise légère, Ainsi frémit mon cœur, Prêt à se consoler, À ta voix qui m’est chère ! La flèche est moins rapide À porter le trépas, Que ne l’est ton amante À voler dans tes bras ! Ah ! réponds à ma tendresse ! Verse-moi, verse-moi l’ivresse !

Acte 3 Les cheveux coupés, les yeux crevés, Samson a été fait prisonnier. Enchainé à une meule dans une geôle de Gaza, il prie le Dieu d’Israël : sa vie en échange de la libération des siens. Il sera entendu : amené au sein d’une fête orgiaque donnée par les Philistins, Samson retrouve soudain sa force première et fait écrouler les piliers du temple. Dalila, le Grand Prêtre de Dagon et leur peuple sont anéantis.

Carmen Georges Bizet ( ) Créé en 1875

En imaginant, dès l’ouverture, une musique dont la clarté éblouit et la puissance tragique étreint, Georges Bizet a paré la Carmen de Prosper Mérimée d’une robe étincelante et fatale. Les airs, duos, chœurs et danses de cet opéra-comique – fleur du romantisme français qui demeure aujourd’hui encore le plus joué au monde – sont non seulement très entêtants, mais ils vivifient un théâtre bouillonnant de vie, où l’amour et ses ravages naissent et meurent sous le ciel de Séville et de ses férias. Un parfum d’épices et de braise passe sur Carmen, un goût de passion impossible, dont on devine d’emblée qu’il se règlera par le sang. Depuis plus d’un siècle, l’opéra français a le visage de Carmen, victime et prédatrice, bohémienne et princesse aux pieds nus, femme libre et femme moderne.

En Espagne, à Séville. Arrêtée à la suite d’une querelle, Carmen, bohémienne au tempérament de feu, séduit le brigadier Don José, fiancé à Micaëla, et lui promet son amour s’il favorise son évasion. Don José libère Carmen, et se fait emprisonner à son tour. Il la retrouve deux mois plus tard parmi les contrebandiers. Pour elle, José se fait déserteur, et enchainé à sa passion dévorante pour Carmen, la poursuit de sa jalousie. La bohémienne finit par le repousser, et seule Micaëla parvient à ramener José au chevet de sa mère mourante. L’ultime rencontre entre Carmen et Don José se déroule devant les Arènes de Séville : alors qu’elle attend son nouvel amant, le torero Escamillo, José tente, dans une ultime confrontation, de convaincre Carmen de revenir auprès de lui. Désespéré, Don José supplie, implore, menace, mais elle, brave, refuse net : il la poignarde, avant de confesser son crime devant la foule.

Louise Gustave Charpentier ( ) Créé en 1900 – Paris Gustave Charpentier donne libre cours à l'amour fou qu'il éprouvait pour la Ville-Lumière; il la peuple de personnages pittoresques, le pape des fous, Irma, le noctambule, des colporteurs, sans oublier les petits métiers, et les marchands ambulants qui égrènent leurs cantilènes. une vaste symphonie avec voix, avec de somptueux interludes, ce qui annonce l'orientation future de l'opéra français.

L'opéra narre l'amour de Louise, jeune couturière pour un jeune poète de la « bohème », Julien qui habite dans la maison d'en face. Les parents s'opposent de toutes leurs forces à leur mariage, Louise partagée entre son désir amoureux et le souci de ne pas causer de chagrin à ses parents finit par fuir le domicile familial et trouve auprès de son amant un bonheur qu'elle célèbre dans le fameux air du début de l'acte III: depuis le jour où je me suis donnée, toute fleurie semble ma destinée.... Louise est couronnée « reine de la Bohème » au cours d'une fête dite « le couronnement de la muse » qui est brutalement interrompue par l'arrivée de la mère qui apprend à sa fille que le père est gravement malade et qu'il a besoin de la revoir. Louise accepte de retourner chez ses parents. Le père empli d'une immense nostalgie chante la berceuse qu'il chantait jadis à sa fille chérie, c'est un passage bouleversant, le sommet de l'œuvre et un des sommets de l'art lyrique. Le père qui s'obstine toujours à refuser d'affranchir sa fille et cette dernière s'affrontent violemment, le père excédé chasse Louise et c'est sur la vision de cet homme brisé que tombe le rideau final.

Acte III « Depuis le jour où je me suis donnée, toute fleurie semble ma destinée. Je crois rêver sous un ciel de féérie, l’âme encore grisée de ton premier baiser »

Pelléas et Mélisande Claude Debussy ( ) Livret de M. Maeterlinck Création 1902 – Paris Transposition du mythe de Tristan et Yseult deux jeunes gens sont irrésistiblement amoureux; leur amour est interdit par la présence d'un mari âgé et violemment jaloux et ne peut s'accomplir que dans la mort. Debussy a déclaré : « J'ai voulu que l'action ne s'arrêtât jamais, qu'elle fût continue, ininterrompue. La mélodie est anti-lyrique. Elle est impuissante à traduire la mobilité des âmes et de la vie. Je n'ai jamais consenti à ce que ma musique brusquât ou retardât, par suite d'exigences techniques, le mouvement des sentiments et des passions de mes personnages. Elle s'efface dès qu'il convient qu'elle leur laisse l'entière liberté de leurs gestes, de leurs cris, de leur joie ou de leur douleur. »

Hors des modes et comme hors du temps, Pelléas et Mélisande de Claude Debussy est une œuvre unique dans l’histoire de l’opéra. Un peu à l’image des personnages qui y évoluent d’ailleurs, perdus dans les brumes d’un rêve qui ne s’arrête pas, qui se dit sur des mots doux et allusifs, au rythme d’une musique hypnotique qui en serait leur miroir trouble. En composant, comme il l’affirme, « un opéra après Wagner, et non pas d’après Wagner », Debussy suit fidèlement le drame symboliste de Maurice Maeterlinck, qu’il baigne d’une atmosphère sensuelle et onirique, où les inflexions du chant suivent au plus près le débit de la parole et où les interludes symphoniques peignent les beautés opaques du Royaume imaginaire d’Allemonde. Cinq actes de mystères et de passion contenue, traversés par une musique qui n’est qu’ondes et frémissements.

L’intrigue se déroule au Royaume imaginaire d’Allemonde, gouverné par le vieil Arkel. Après avoir rencontré Mélisande, créature fragile et énigmatique, au cours d’une chasse en forêt, le Prince Golaud l’a épousée sans rien savoir d’elle, puis l’a présentée à son demi-frère Pelléas. Entre Mélisande et Pelléas, un lien secret s’est d’emblée tissé, fait de regards et de complicité, d’amour peut-être ? Golaud se met à épier Pelléas et Mélisande : il recommande d’abord à son demi-frère d’éviter son épouse, puis ne tarde pas à menacer fermement, dévoré peu à peu par la jalousie. Pelléas et Mélisande finissent par s’avouer leur amour : au moment où ils s’embrassent, Golaud sort son épée et tue Pelléas, laissant Mélisande s’enfuir. En présence d’Arkel et d’un Golaud rongé par les remords, la mystérieuse Mélisande s’éteindra lentement, sans que son mal soit clairement identifié et que Golaud ne parvienne à percer la vérité sur les liens profonds qui l’unissaient à Pelléas.

L’opérette Jacques Offenbach ( ) Ba-ta-clan Deux expatriés français en « Che-i-noor », un lointain royaume de langue chinoise, se laissent entraîner dans un complot visant à renverser le roi. Après beaucoup de difficultés à communiquer, un peu de danse et de chant révolutionnaire, tout finit bien.

La duchesse de Gerolstein Dans une principauté imaginaire, le Grand-Duché de Gerolstein, règne une souveraine plus sensible au prestige de l’uniforme qu’aux arcanes de la politique. La Grande-Duchesse se détourne de son prétendant, le Prince Paul, pour s’enticher d’un beau soldat, Fritz, qu’elle propulse au sommet de la hiérarchie militaire. Sans y rien comprendre, le simple soldat devient général en chef, s’attirant définitivement la haine du ridicule général Boum, du vaniteux baron Puck et de l’inconsistant prince Paul qui cherchent désormais à l’éliminer définitivement pour reprendre le contrôle du pouvoir. Les trois fantoches échafaudent un complot auquel se joint contre toute attente, la Grande-Duchesse elle-même ! Elle finit par se résoudre à épouser son prétendant, tandis que Fritz, malheureux jouet de son insaisissable humeur, retrouve sa très modeste condition initiale qu’il partagera avec Wanda, sa jeune amie devenue son épouse.