La Mesure Les femmes utilisent certaines parties de leur corps pour mesurer: La paume lorsqu’elles font des“kamiik” (bottes) ou des “atigi” (parkas)
La Mesure Calendrier inuit Le nom de chaque mois provient d’activités de certains animaux ou de l’état de la nature: - Le plus froid de tous les mois -Lorsque les bébés phoques naissent mais ne survivent pas. -Lorsque les bébés phoques naisssent -Lorsque les bébés phoques barbus naissent.
-Lorsque les bébés caribous naissent -Lorsque les oiseaux pondent leurs oeufs -Lorsque les glaces se brisent -Lorsque les morses se reposent sur la terre ferme -Lorsque le bois des caribous perd son velours -Lorsque les caribous mâles se battent pour les femelles -Lorsque les caribous perdent leurs bois -Lorsque 2 étoiles apparaissent dans le ciel.
Relations spatiales Inukshuk: qui ressemble à l’Homme « Partout sur terre où l’homme a posé les pieds, par instinct, par logique, pour sa survie, il marque et identifie son territoire. Les Inuit ont élevé les vrais inuksuit afin de baliser d’une façon permanente leurs voies de migration ». Louis Edmond Hamelin, géographe
La précision du langage se reflète aussi lorsqu’un inuk décrit pour quelqu’un d’autre le trajet qu’il devra faire pour aller d’un point A à un point B. L’espace chez les Inuit est un espace toujours changeant selon la saison, l’heure du jour et le temps qu’il fait. Collignon, géographe écrivait en 1996 « Il est impossible pour un inuk de décrire un lieu de façon objective. Il prendra toujours soin de préciser selon quel point de vue il est décrit. La saison est spécifiée… l’endroit où se place le spectateur : est-il plus haut, plus bas, vient-il de la terre ferme, de la mer, d’un lac gelé qu’il traverse à pied, en moto-neige, en traîneau à chiens? Est-il seul ou en groupe? Pourquoi est-il là? Toutes ces données contextuelles doivent être précisées si l’on veut que la description soit comprise ».
L’Inuktitut L’Inuktitut comporte 3 voyelles et 14 consonnes. Sur le plan de la construction syntaxique, l’inuktitut est une langue de construction agglutinante. De fait, les unités de sens sont issues de l’addition de suffixes aux mots de base. L’unité de sens de cette langue est alors polymorphémique. Les « mots » en inuktitut sont comme des blocs construits à partir d’une base et de l’ajout de suffixes (jusqu’à 16 suffixes dans un ordre bien établi). Ainsi la phrase qui en français se dit : Je n'ai jamais dit que j'irais à Paris se traduit en inuktitut par l’expression : Pariliarumaniralauqsimanngittunga. –
Quelques termes mathématiques
Comme on vient de le voir, le choix terminologique là où la communauté concernée ne partage ni la même culture ni la même langue et dans le cas des Inuit, ni les mêmes mathématiques, devient une affaire de taille. Les Inuit seront appelés au fur et à mesure que les mathématiques s’enseigneront à des niveaux scolaires plus élevés, à développer de nouveaux termes mathématiques en inuktitut car plusieurs des concepts enseignés vers la fin de l’école primaire et au secondaire n’ont pas d’équivalent en inuktitut.
Légende adaptée pour introduire les nombres pairs et impairs
Il y a très longtemps, un groupe de nomades a dû laisser quelques personnes au camp tout en leur promettant qu’ils reviendraient les chercher plus tard. Les gens qui étaient restés ainsi derrière étaient las d’attendre. Ils avaient faim et ils n’avaient plus de nourriture. Ils ont alors décidé de se rendre au nouveau campement. Lorsqu’ils ont vu le campement, un garçon et une fille se sont mis à courir en espérant trouver de la nourriture dans les igloos. Mais c’est toute autre chose qu’ils trouvèrent.
À l’intérieur de l’igloo se trouvait une créature fantastique nommée Kajutaijuq. Il s’agissait d’un esprit femelle qui n’avait pas de corps, une immense tête qui reposait sur deux courtes jambes avec trois orteils. On disait que c’était elle qui faisait le tonnerre lorsqu’elle marchait et qu’elle dévorait les Inuit qui n’étaient pas conscients de sa présence. Lorsqu’elle vit les enfants, voici ce qu’elle leur dit:
“Je devrais vous manger puisque vous ne saviez pas que j’étais ici. Mais vous me semblez trop jeunes pour mourir. Je vais vous donner une chance. Trouvez la réponse à mon énigme et vous aurez la vie sauve. Écoutez bien: Une partie de mon corps est malheureuse car elle compte un nombre impair d’éléments. Par contre, lorsque je la mets avec une autre partie de mon corps identique, ensemble, ces deux parties de mon corps comptent un nombre pair d’éléments. À quelle partie de mon corps je pense?”
Les enfants ne savaient quoi répondre. Ils ne connaissaient pas les nombres pairs et impairs. Désespérés, ils ont regardé Kajutaijuq d’un air suppliant. Elle décide alors de leur donner un indice: “Plusieurs parties de mon corps sont paires; en d’autres termes, elles viennent par deux. Pouvez-vous nommer des parties de mon corps qui viennent par deux?”
Kajutaijuq donna ensuite aux enfants deux sacs contenant des osselets en leur disant que dans un sac, il y avait un nombre pair d’osselets et dans l’autre un nombre impair. Les enfants prirent les sacs et ont essayé de faire des paires avec les osselets. Un sac en contenait 7 et l’autre 10. Et c’est comme cela que les enfants ont trouvé le sens des nombres pairs et impairs. Ils ont pu trouver la réponse de l’énigme et sortir vivants de leur aventure.