Au pays du Beaujolais et des Pierres Dorées Par Jean-Yvon Cabioc’h, août 2007
Pourquoi « Pays des Pierres dorées » ? Le Pays des Pierres Dorées est l'un des plus beaux sites. C'est la couleur de la roche qui donne toute sa lumière au Beaujolais des Pierres Dorées. Ocre clair ou foncé, cette matière minérale offre au paysage une grande gaieté. Situés au cœur du Beaujolais, non loin des grandes étendues de champs de vignes, vous pourrez visiter les villages dont les maisons, ont été construites avec cette roche. Ce sont les oxydes de fer qui donnent cet aspect doré aux roches. Le pays des pierres dorées n’est autre qu’une région viticole où l’on cultive la vigne dès l’an 832. Théizé est un des villages dont l’habitat est le plus typique.
Prenons le chemin de Marcy sur Anse… Les pierres dorées sont des calcaires très largement exploités pour la construction dans une zone au nord-ouest de Lyon (France) appelée « Pays des Pierres Dorées », mais aussi dans les Monts d'Or et dans le Beaujolais. calcairesLyonFranceMonts d'OrBeaujolais Il s'agit d'un calcaire à entroques de l'aalénien teinté par des oxydes de fer. Les entroques, débris de crinoïdes, présentent des facettes qui réfléchissent la lumière.calcaire à entroquesaalénienoxydes de fercrinoïdes (WIKIPEDIA)
Le télégraphe Chappe, tour carrée en pierres dorées; mécanisme en état de marche. Église avec fresque murale. XII me
Nombreux puits sarrasins… typiquement beaujolais
Refermons la porte de Marcy
Et poussons celle de Charnay
Charnay, son Saint-Christophe et son alambic. Dans ce village fleuri, le château reconstruit au XVIIe est devenu mairie. Sous l’auvent, un alambic de 1933 est conservé. Dans l’église toute proche, une statue de Saint-Christophe, datant du XIIIe siècle, est constituée de trois pierres polychromes. La légende raconte qu’elle aurait été trouvée déjà taillée dans la carrière voisine et, de là, transportée jusqu’à l’église par un âne.
Saint Jean des Vignes
Chazay d’Azergues
Chazay (casetus ou casetum, petit châtelet) comme beaucoup de nos villes tire son nom de son ancien château. Suivant toutes probabilités, Chazay fut, à l'époque gallo-romaine un lieu d'une certaine importance placé sur la voie qui partait d'Anse pour remonter la vallée de l'Azergues par la rive gauche de cette rivière. Nul emplacement ne pouvait être mieux choisi pour garder l'entrée de cette vallée et la dépression qui sépare les monts du Beaujolais des monts du Lyonnais. Ce n'est qu’à partir de l'époque féodale que le rôle de Chazay se précise par des documents certains (Cartulaire des Abbés d Ainay). Vers le Xème siècle l'Abbaye d'Ainay y établit, dans un but religieux, un petit couvent sans importance qui, par la suite, deviendra le château fort dont nous voyons les vestiges actuels et le centre de la forteresse féodale que fut Chazay.
Châtillon d’Azergues Très beau village, en pierres dorées, bâti sur le rocher. Fortifications XII me Eglise XVIII me Chapelle XI me
Chessy les Mines Châteu XIII me Donjon XII me Maisons anciennes, rues pittoresques
Bagnols Les maisons sont construites en pierre dorée issue des carrières du village (XVI me) 19 tailleurs de pierre au XIX me, soit un pour 25 habitants !:
Theizé
Quant au village lui-même, et ses hameaux, ils abritent quelques-unes des maisons les plus typiques des pierres dorées. L’église du XlVème siècle est réputée pour ses peintures murales, attribuées à un Autrichien qui aurait occupé le village après la défaite napoléonienne de Theizé et son château des Passions. Rasé pendant la guerre de cent ans, puis reconstruit, et remanié par le beau-frère de la fille de Madame de Sévigné, le château de Rochebonne est doté d’une belle façade classique. Il a été acquis par la commune en A voir, au sein du bâtiment : la chambre du seigneur dont le parquet et les lambris sont d’origine (XVIIe), les peintures en trompe l’œil, l’escalier du XVIIe et, surtout, dans les caves voûtées du château, un musée dédié à la vinification beaujolaise.
Oingt Premier village classé du Rhône à faire son entrée parmi « les Plus Beaux Villages de France » (octobre 2007)
Un peu d’histoire… Oingt, son donjon et ses ruelles moyenâgeuses aux noms inimitables. Classé depuis 1947, Oingt est l’une des principales curiosités touristiques des pierres dorées. Par 1’une des portes du village, la porte de Nizy, seul vestige des remparts détruits par le baron des Adrets en 1562, on grimpe jusqu’à l’église, en empruntant de petites rues escarpées, baptisées “Trayne-cul”, “Tyre- laine” ou “Coupe-jarret”. De l’ancien château demeure un donjon, une tour de 18 mètres de haut. Côté rue, au rez-de-chaussée, de nombreuses maisons ont vu s’installer des artisans : peintres, potiers, tisserands, fabricants de jouets en bois... qui donnent au village encore un peu plus d’authenticité.
Thernand
Ternand et ses fortifications. Village perché sur un promontoire, au-dessus de l’Azergues, bourg fortifié, ancienne propriété des archevêques comtes de Lyon, Ternand se caractérise par ses maisons “plus serrées que des grains de grenade”, disent ses habitants. L’église est ornée de peintures à la détrempe datées du Xle siècle. Superbe, également : une crypte du IXe. siècle. Bagnols, son château, ses hommes d’Etat et le souvenir de la marquise. Monument en pierres dorées, entouré de douves profondes, protégé par une enceinte à l’intérieur de laquelle se déploie un beau jardin à la française, le château de Bagnols, dont l’origine remonte au début du Xllle siècle, a retrouvé sa superbe dans les années 80. Magnifiquement restauré, il abrite un luxueux hôtel 4 étoiles, dont les chambres recèlent des peintures murales allant du Xve au XVIlle et un restaurant installé dans la salle des gardes où trône une des plus grandes cheminées gothiques françaises.
Jarnioux
Un peu d’histoire… Jarnioux et son château. Épargné par les guerres, l’ensemble des bâtiments du château à six tours qui domine le village est l’un des plus impressionnants du Beaujolais. Classé monument historique, il possède une entrée superbe, à laquelle conduit un pont-levis orné des armoiries de la famille Henry qui tint la charge d’échevin de Lyon aux XVIe et XVIIe siècles. L’une des deux cours intérieures forme terrasse au-dessus du bourg. Elle conduit à un bâtiment Renaissance.