A RRÊT DU TABAC Tiphaine Loiseaux, janvier 2011
C ONSEIL MINIMAL Voulez vous arrêter de fumer? Je peux vous aider. Conseil personnalisé en empathique (la sensation d’ingérence peut renforcer le comportement tabagique), dénué de jugement Groupes à risque: intervention urgente et intensive: grossesse, BPCO, risque cardiovasculaire élevé
L A STRATÉGIE DES « 5A »
E VALUATION
H ISTOIRE DU TABAGISME Pourquoi fumez vous? À quel âge avez-vous fumé votre première cigarette ? À quel âge avez-vous commencé à fumer quotidiennement ? Quel budget annuel consacrez-vous au tabac ? Avez-vous déjà essayé d'arrêter de fumer ? De quelle manière ? Combien de temps a duré votre arrêt le plus long ? Quelle est la date de votre dernière tentative ? Quels troubles avez-vous ressentis à l’arrêt du tabac ? (en particulier troubles psy, prise de poids) Pour quelle(s) raison(s) pensez-vous avoir recommencé à fumer ? (par ordre d’importance) Consultation de tabacologie, Assurance Maladie
T ESTS DE DÉPENDANCE Fagerström TTFC « time to the first cigarette » : temps entre le lever et la première cigarette, question la plus pertinente du test de Fagerström
T EST DE F AGERSTRÖM 1. Le matin, combien de temps après vous être réveillé fumez-vous votre première cigarette ? Dans les 5 minutes 3 6 à 30 minutes 2 31 à 60 minutes 1 Plus de 60 minutes 0 2. Trouvez-vous qu’il est difficile de vous abstenir de fumer dans les endroits où c’est interdit (par exemple cinémas, bibliothèques) ? Oui 1 Non 0 3. A quelle cigarette renonceriez-vous le plus difficilement ? A la première de la journée 1 A une autre 0 4. Combien de cigarettes fumez-vous par jour, en moyenne ? 10 ou moins 0 11 à à ou plus 3
5. Fumez-vous à intervalles plus rapprochés durant les premières heures de la matinée que durant le reste de la journée ? Oui 1 Non 0 6. Fumez-vous lorsque vous êtes malades au point de rester au lit presque toute la journée ? Oui 1 Non 0 Interprétation : Dépendance : Très faible 0-2 Faible 3-4 Moyenne 5 Forte 6-7 Très forte 8-10
O Ù SE SITUE LE PATIENT ? Objectif: faire progresser le patient d’un stade à l’autre
F UMEUR PRÊT À L ’ ARRÊT
MÉTHODES Aider le patient à définir son plan d’arrêt : choix d’une date d’arrêt par le fumeur (idéalement dans les 2 semaines qui suivent la consultation d’arrêt), plan d’information de l’entourage recherche des difficultés prévisibles et de leurs solutions mise en place d’un environnement sans tabac. Thérapies comportementales et cognitives (aide à la résolution de problèmes, développement des capacités à faire face aux difficultés prévisibles et aux situations déclenchant le désir de fumer) Ne pas hésiter à adresser à une consultation spécialisée
S UBSTITUTS N ICOTINIQUES Dose adaptée à la consommation et au test de Fagerström Idéalement arrêt total de la consommation Forme et présentation au choix du patient Surveillance signes de sur/sous dosage Grossesse: substituts possibles Allaitement: pas de patchs, gommes possibles après la tétée Ados: possibles à partir de 15 ans Remboursement par la Sécurité Sociale de 50€ par an sur prescription médicale (150€ par an pour les femmes enceintes et les bénéficiaires de la CMU)
V ARÉNICLINE ( CHAMPIX ®) Analogue partiel des récepteurs nicotiniques cérébraux Objectif : soulager les symptômes de manque lors du sevrage, et de diminuer l’envier et le plaisir de fumer. Pharmaco: demi-vie 24h, élimination rénale. CI: grossesse, allaitement, prise concomitante de substituts nicotiniques. Pas d’éval après 75 ans. Pas d’interaction médicamenteuse décrite. EI: nausées (30-40%), effets neuropsychiques (idées suicidaires++) Mode d’administration: Posologie : 0,5 mg le matin pendant trois jours, puis 0,5 mg matin et soir pendant quatre jours, puis 1 mg matin et soir Durée 12 semaines, le tabagisme devant être arrêté lors des deux premières semaines de traitement. Pas d’association au bupropion ou aux substituts nicotiniques.
D ÉBAT ? 2217 EI signalés, dont 260 graves Liste AFSSAPS: examen du renouvellement d’AMM après trois ans pour troubles psychiatriques
B UPROPION (Z YBAN ®) Inhibiteur de la recapture des cathécholamines et de la sérotonine, structure proche des dérivés amphétaminiques. Métabolisé par le cytochrome P450 (interactions médicamenteuses++), CI: ATCD ou des facteurs de risque de convulsions, grossesse, allaitement. EI: insomnie (48%), syndrome sérotoninergique, troubles digestifs, neuropsychiques, cardiaques Mode d’administration: Posologie:150 mg en une prise le matin pendant la première semaine puis, à partir de la deuxième semaine, de 150 mg matin et soir. Durée au minimum 7 à 9 semaines, le tabagisme devant être arrêté lors de la deuxième semaine de traitement. Association à la substitution nicotinique possible
D ÉBAT ? patients traités en France en 2008, avec 1831 EI signalés dont 520 graves Analogue amphétaminique Liste AFSSAPS: surveillance habituelle pour facteurs de risque psychiatriques
Q UESTIONS FRÉQUENTES Changer de mode de consommation?
C HANGER DE MODE DE CONSOMMATION ? Passer de la cigarette à la pipe ou cigare: diminution modérée du risque de cancer du poumon Diminuer sa consommation? Le risque de mortalité des petits fumeurs est moindre que celui des grands fumeurs (> 15 cigarettes/jour). La réduction de la consommation quotidienne de cigarettes ne permet pas de diminuer le risque d’infarctus du myocarde, de pathologies respiratoires et de mortalité Porte ouverte à l’arrêt complet, peut être considérée comme une étape intermédiaire Cigarettes « light »? Taux de cancer du poumon comparable avec des cigarettes légères ou très légères par rapport à des cigarettes à filtre conventionnel. Taux de cancer du poumon est plus élevé avec les cigarettes sans filtre Pas d’impact sur les risques cardiovasculaires
A PRÈS L ’ ARRÊT
L’accompagnement est à prolonger+++ Risque de rechute très important durant la 1re année. Un plan de suivi est élaboré avec l’ex-fumeur: Consultation dans la semaine qui suit l’arrêt et une seconde dans le mois. Un suivi ultérieur est conseillé. Évaluation de l’état d’abstinence ou de rechute, Evaluation et un soutien de la motivation Dépistage des problématiques physiques (poids+++), psychologiques (syndrome dépressif ++) et comportementales (autres addictions…) Adaptation du traitement médicamenteux Les rechutes font partie du long processus d’arrêt. L’analyse de leur survenue permet d’augmenter les chances de réussite de la tentative suivante.
Merci!