III- Quels rapports entre histoire et mémoire depuis l’indépendance en France et en Algérie ?
A- De 1962 aux années 1980 : oubli et blocages Mémoire encore marquées par les témoins et les événements Conséquences = Oppositions En Algérie, histoire officielle forgée par le FLN = exagérations et mise en avant du sacrifice et de l’unité du peuple algérien Groupes hors de la mémoire FLN exclus : cf harkis, groupes rivaux En France, mémoire de vaincus = volonté d’oubli But du gouvernement = occulter le conflit, se tourner vers l’avenir Groupes laissés de côté = pieds-nois, harkis, anciens combattants (déni de la guerre) Conséquence, des historiens désarmés : En Algérie, interdiction, et en France volonté d’oubli Dans les deux cas, accès difficile, voire impossible aux sources Poids des témoins encore important
B- Les années , le retour des mémoires et de l’histoire Évolutions de la société, nouvelles générations, disparition d’acteurs = évolutions En Algérie : Maintien du discours du FLN – transmission aux jeunes générations – vu comme le ciment de la société Dans le même temps, volonté d’apaisement avec la France (17/10) Oppositions au FLN qui se développent : Kabylie, islamisme, jusqu’à la guerre civile Historiens sous surveillance, mais développement de témoignages, et 1ers travaux universitaires En France : Demandes de reconnaissance de la part de groupes oubliés : harkis, anciens combattants, pieds-noirs Apparition d’un nouvel acteur, les immigrés et enfants d’immigrés Tensions mémorielles + montée de l’extrême-droite Premiers historiens = mais tension avec l’État (17/10)
C- Depuis 20 ans, des progrès, mais une question toujours sensible Années 2000, progrès de l’histoire, mais toujours des tensions politiques et mémorielles En Algérie Maintien du discours FLN = union après la guerre civile des années 1990 Mais demande de plus en plus grande d’une véritable histoire de la guerre De plus en plus de spécialistes algériens – travaux avec des spécialistes français Maintien de tensions avec les autorités, moments de crise (2007), mais progrès En France Maintien de tensions, souvent relayées en politique = volonté de capter l’électorat pied-noir, surtout pour la droite et l’extrême-droite Tout ceci = enjeux et limite des commémorations et du « devoir de mémoire » (mars 1962) Malgré cela, reconnaissance de la guerre bien plus grande Ouverture des archives, grand développement de la recherche historique, malgré les pressions de certains groupes
Conclusion Aujourd’hui, débat encore sensible mais moins passionné, à l’image des relations franco-algériennes Points de tensions mémorielles toujours vives, mais construction d’une histoire, et même d’une histoire franco-algérienne Toujours des controverses, mais seul moyen de construire un discours pour comprendre… et discuter de façon plus apaisée Pour éviter une manipulation et le présentisme (lire le passé avec notre vision, forcément différente), un discours historique rigoureux = seul moyen