Charles Cros Dans la clairière Par Nanou et Stan
Pour plus d'agilité, pour le loyal duel, Les témoins ont jugé, qu'elles se battraient nues. Les causes du combat resteront inconnues. Les deux ont dit : Motif tout individuel.
La blonde a le corps blanc, plantureux, sensuel ; Le sang rougit ses seins blancs et ses lèvres charnues. La brune a le corps d'ambre et des formes ténues ; Les cheveux noirs-bleus font ombre au regard cruel.
Cette haie où l'on a jeté chemise et robe, Ce corps qui tour à tour s'avance ou se dérobe, Ces seins dont la fureur fait se dresser les bouts,
Ces battements de fer, ces sifflantes caresses, Tout paraît amuser ce jeune homme à l'œil doux Qui fume en regardant se tuer ses maîtresses.
Charles Cros, né le 1er octobre 1842 à Fabrezan (Aude), originaire d'une famille de Lagrasse (Aude), et, mort le 9 août 1888 dans le 6e arrondissement de Paris, est un poète et inventeur français. Charles Cros possède son musée à Fabrezan. Biographie Il est le père de Guy-Charles Cros. Le scientifique Passionné de littérature et de sciences, il est pendant un temps, de 1860 à 1863, professeur de chimie à l'Institut parisien des sourds-muets, avant de se consacrer à la recherche scientifique. En 1867, il présente à l'Exposition de 1867 un prototype de télégraphe automatique à la suite de ses travaux portant sur l'amélioration de la technologie du télégraphe. En 1869, il présente à la Société française de photographie un procédé de photographie en couleurs qui est à l'origine du procédé actuel de trichromie. Le paléophone, ou l'idée du phonographe En avril 1877, il adresse à l'Académie des sciences un mémoire décrivant le principe d'un appareil de reproduction des sons, qu'il nomme « paléophone » (prototype du phonographe). Son document suggère que les vibrations sonores peuvent être gravées dans du métal à l'aide d'un crayon rattaché à une membrane vibrante, et que, par la suite, en faisant glisser un stylet rattaché à une membrane sur cette gravure on parviendrait à reproduire le son initial. Avant que Charles Cros n'eût la possibilité de suivre son idée, voire de construire un prototype, Thomas Edison, aux États-Unis, mettait au point le premier phonographe. Cependant, dans un de ses textes à la mémoire de son ami publié dans Le Chat noir, l'écrivain Alphonse Allais prétend avoir vu et entendu les sons restitués par un phonographe construit par Charles Cros bien avant le modèle d'Edison. On pense généralement que les deux hommes ne connaissaient pas leurs travaux respectifs. ……/……
En hommage à ses travaux, en 1947 son nom est retenu pour désigner l'Académie Charles-Cros, fondée par des critiques et des spécialistes du disque attribuant chaque année des distinctions très remarquées, les Prix du Disque de l'Académie Charles-Cros. Dans les années 1980, la Bibliothèque nationale de France a choisi à son tour le nom de Charles Cros pour désigner sa collection d'appareils de lecture et d'enregistrement, visitable aujourd'hui au département de l'Audiovisuel de la Bibliothèque nationale. Le poète Il publie ses premiers poèmes dans le Parnasse contemporain et fréquente les cercles et cafés littéraires de la bohème de l'époque (le Cercle des poètes Zutistes — qu'il a créé —, les Vilains Bonshommes, les Hydropathes), ainsi que le salon de Nina de Villard qui sera sa maîtresse jusqu'en 1877. Mais il est davantage connu pour ses monologues, dont le plus connu est Le Hareng saur, qu'il récite lui-même dans des cabarets parisiens comme Le Chat noir. Son œuvre de poète, brillante (elle sera plus tard l'une des sources d'inspiration du surréalisme) est cependant ignorée à son époque. Il le résume amèrement dans ce poème caractéristique : Je sais faire des vers perpétuels. Les hommes Sont ravis à ma voix qui dit la vérité. La suprême raison dont j'ai, fier, hérité Ne se payerait pas avec toutes les sommes. J'ai tout touché : le feu, les femmes, et les pommes ; J'ai tout senti : l'hiver, le printemps et l’été ; J'ai tout trouvé, nul mur ne m'ayant arrêté. Mais Chance, dis-moi donc de quel nom tu te nommes ? Je me distrais à voir à travers les carreaux Des boutiques, les gants, les truffes et les chèques Où le bonheur est un suivi de six zéros. Je m'étonne, valant bien les rois, les évêques, Les colonels et les receveurs généraux De n'avoir pas de l’eau, du soleil, des pastèques. Nanou et Stan le 15/04/2016