Deux questions : - Pourquoi Jésus est-il mort ? - Quel sens peut avoir la mort de Jésus pour nous, pour moi ?

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Transcription de la présentation:

Deux questions : - Pourquoi Jésus est-il mort ? - Quel sens peut avoir la mort de Jésus pour nous, pour moi ?

I.LA CROIX DANS L’HISTOIRE DE JÉSUS 1.La crucifixion St Paul en 1 Co 1,23 affirme : " Nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les juifs, folie pour les païens ". Condamner Jésus à la crucifixion et non à la lapidation, c'est lui refuser même le titre de prophète. Pour les juifs, le crucifié était maudit de Dieu : "un pendu est une malédiction de Dieu" (Dt. 21,23). Et pour les romains, la croix était un supplice réservé aux esclaves.

2. Les raisons historiques de la mort de Jésus a)A cause du Temple Marc 14, Jésus semble se substituer au Temple, l’existence de Jésus est présence de Dieu. b) A cause de la Loi L'autre accusation du procès est celle du blasphème. C’est le comportement de Jésus vis à vis de la Loi qui a été jugé blasphématoire. Jésus se substitue aux deux médiations, le Temple et la Loi, que Dieu avait données à son peuple.

II. UNE MORT SELON LES ÉCRITURES 1.Étude de 1 Co 15, 1-11 “kérygme” (du grec kerugma = annonce du crieur public), formulation résumée par laquelle les premiers chrétiens proclamaient leur foi. Questions sur le texte : Déterminer la structure, le mouvement du texte. Chercher les oppositions et les correspondances, le vocabulaire utilisé. Qu'est-ce que ces textes nous disent du Christ ? Et de nous ?

Christ est mort Affirmation de foi (verbe à l’aoriste, il mourut) pour nos péchés Portée théologique : pour nous selon les Écritures Selon le dessein de Dieu il a été enseveli Réalité de la mort il est ressuscité Affirmation de foi (verbe au parfait passif : il a été ressuscité, et il l’est toujours) le troisième jour Portée théologique : pour nous selon les Écritures Selon le dessein de Dieu il est apparu à Céphas puis aux Douze. (verbe à l’aoriste passif, il s’est fait voir) Réalité de la résurrection.

2. Une mort dans le dessein de Dieu a)La relecture après la résurrection Le NT affirme alternativement dans la mort de Jésus : - L’initiative de Dieu, le dessein de Dieu, - Le crime des hommes (juifs et romains), -Le don de soi de Jésus lui-même. Tenir les 3 ensemble. Lire toute l’Écriture pour y chercher le dessein de salut de Dieu pour l’humanité.

b) Quelques modèles de l’AT Les prophètes assassinés - Le vocabulaire : tuer, sang versé… cf. Mt 23, 37 - La parabole des vignerons homicides : Mc 12, et parallèles. Le serviteur souffrant 1 er chant : Is 42,1-4 (ou 1-9) 2 ème chant : Is 49,1-6 3 ème chant : Is 50,4-9 ou (4-11) 4 ème chant : Is 52,13 – 53,12

Ce texte d’Isaïe a influencé l’interprétation de la mort de Jésus : « Lui qui n’a pas commis de péché […] Lui qui, dans son propre corps, a porté nos péchés sur le bois Afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice Lui dont les meurtrissures vous ont guéris. » (1 P 2,22-24) Deux interprétations : -La théologie de la substitution : il est mort à notre place - il a pris sur lui nos péchés, ce sont nos péchés qui sont morts sur la croix avec lui, nous sommes donc libérés.

III. POUR LA GLOIRE DE DIEU ET LE SALUT DU MONDE 1.Sacrifices et grand-prêtre dans l’AT a) Les sacrifices Objectif : établir ou rétablir la communion avec Dieu, s’attirer les bonnes grâces de la divinité. Les deux versants du sacrifice : -l’offrande, l’oblation, versant positif ou actif, -Le passage, l’immolation, versant négatif ou passif, Le don accepté manifeste la communion. Il y a un échange de vie.

Les sacrifices dans la tradition biblique - l’holocauste (= brûler tout) : la victime est totalement brûlée, sacrifice d’action de grâce. - le sacrifice de communion ou sacrifice de paix, une partie est brûlée, l’autre partagée dans un repas joyeux. - le sacrifice pour le péché ou pour la faute, rite d’expiation, une partie brûlée, l’autre pour les prêtres. Les sacrifices sont vains sans la fidélité à l’Alliance et la justice entre les hommes !

Pour nous, aujourd’hui, le sacrifice d’action de grâce est acte de reconnaissance envers Dieu de qui tout vient, acte d’offrande prélevée sur ce que nous avons reçu de Lui. Les paroles de l’Offertoire de la messe le disent ainsi : « tu es béni, Dieu de l’univers, toi qui nous donnes ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes, nous te le présentons… » - tout vient de Dieu, « toi qui nous donnes ce pain », - et pourtant ce pain vient et de la terre qui a fait pousser le blé, et de notre travail qui a semé, moissonné et transformé le blé en farine puis en pain. - Le sacrifice d’action de grâce est une attitude eucharistique.

La célébration de l’Alliance, le Yom Kippour cf. Lv 16 On amenait au grand prêtre deux boucs, on tirait les sorts sur ces deux boucs. - Le bouc sur lequel était tombé le sort « Dieu » était immolé, on recueillait son sang, le grand prêtre entrait dans le Saint des Saints avec le vase contenant le sang, il en aspergeait le couvercle de l'Arche (le propitiatoire), il sortait ensuite et aspergeait le peuple avec le reste du sang disant : " voici le sang de l'Alliance ". - L’autre bouc sur lequel était tombé le sort « Azazel » (le démon) était chargé symboliquement des péchés du peuple et chassé dans le désert en les y emportant, c'est le bouc émissaire.

b) Le grand-prêtre La médiation sacerdotale ancienne 1. Éléments ascendants : Séries de séparations rituelles dont le sommet est l’offrande à Dieu par le prêtre d’un animal immolé. 2. Élément central : Le prêtre est admis dans la demeure de Dieu. 3. Éléments descendants : Le prêtre transmet au peuple les dons de Dieu (le pardon, des instructions, des bénédictions…).

Le prêtre a un rôle de médiateur. Celui-ci est séparé du monde terrestre au moyen d’une consécration qui le transporte dans la sphère du sacré, il peut donc être médiateur. Le peuple n’a pas la sainteté requise pour s’approcher de Dieu. Des séparations Peuple | prêtre | victime | Dieu.

2. Des représentations chrétiennes du sacrifice de Jésus a)Philippiens 2, Hymne de la liturgie chrétienne naissante insérée dans la lettre aux Philippiens. Questions : Déterminer la structure, le mouvement du texte. Chercher les oppositions et les correspondances, le vocabulaire utilisé, les sujets des verbes. Qu'est-ce que ces textes nous disent du Christ ? Et de nous ? Deux structures possibles (au moins…)

b) Représentations iconographiques du Christ en croix Ces représentations sont liées non seulement à une spiritualité, mais également à une théologie.

Christ de Vebret (Cantal), XIIe s.

Cimabue ( ), Santa Croce à Florence

Giotto ( ), Florence et Assise

La Trinité de Masaccio, fresque de l’église Santa Maria Novella à Florence (v. 1427). L’épigramme sur le sarcophage est la suivante : « j’étais ce que vous êtes, vous serez ce que je suis ».

La crucifixion du retable d’Issenheim

Le retable de l’agneau mystique de Van Eyck, cathédrale St Bavond de Gand, peint vers

La théologie occidentale de la Rédemption Satisfaction = acte par lequel on obtient réparation d’une offense ou d’une injustice. Théologie de la satisfaction d’Anselme de Canterbury : le Christ a souffert en tant que substitut de l'humanité, satisfaisant par son infini mérite les exigences requises par l'honneur de Dieu. Base utilisée par Thomas d’Aquin et Calvin : peine servant à satisfaire les exigences de la justice divine. Tout le poids du salut est sur la Passion et la Croix.

Les risques du vocabulaire sacrificiel aujourd'hui – Y voir l'aspect sanglant des sacrifices juifs ou païens anciens, la nécessité de verser le sang… Quelle image de Dieu ? – Confondre le sacrifice et le rite du bouc émissaire. – Faire porter le salut sur un seul moment de la vie de Jésus, la mort sur la croix. - L’insistance sur la souffrance et la mort de Jésus à notre place, sur la “substitution”. - Séparer la croix et la résurrection.

En quel sens parler de la vie et de la mort du Christ comme un sacrifice ? - Jésus est intervenu en faveur de l’homme impuissant par lui-même à se sauver. C’est l’insistance de la théologie protestante sur le salut par la grâce seule dans la foi. - Les sacrifices anciens sont inefficaces, seule la mort de Jésus peut accomplir, une fois pour toutes, ce que ce que ces sacrifices voulaient opérer et signifier, la communion avec Dieu et le pardon des péchés.

IV. LE SACRIFICE INVERSÉ 1.La médiation du Christ grand prêtre et victime Le Christ, par son humanité et sa divinité, par son Incarnation, toute sa vie, sa mort sur la croix et sa résurrection (entrée dans la gloire de Dieu), ouvre la communion du peuple jusqu’à Dieu : Peuple + prêtre + victime + Dieu. Le dynamisme du sacrifice est donc inversé : c’est Dieu qui, en Jésus, nous a ouvert l’accès au sanctuaire, une fois pour toutes, et s’offre à nous. Le mouvement premier est descendant : c’est Dieu qui se donne, et l’homme ne fait que répondre à ce don de Dieu. Ce qui est au centre c’est l’accueil d’un amour premier.

C’est le mouvement de la prière eucharistique : 1.Dieu fait grâce, il nous donne son Fils, Jésus (c’est le sens de la Préface). 2. Nous rendons grâce, c’est à dire nous rendons à Dieu sa grâce (nous t’offrons Seigneur le pain de la vie et la coupe du salut …) 3. Nous pouvons ainsi vivre en grâce, en frères, être établis corps du Christ.

2. L’accent de la théologie mystique orthodoxe Le sacrifice est du côté de Dieu, l’offrande du Christ sur la croix est un acte divin, comme le chante la liturgie byzantine « Tu es celui qui offre et celui qui est offert, Tu es celui qui reçoit et celui qui est distribué. » Un cadavre sur la croix ne peut nous sauver.

Le roi de gloire. Atelier St Jean Damascène

V. CONCLUSION 1.La nécessité de l’amour La croix exprime une double relation du Christ : – relation avec les hommes, en particulier avec les exclus, les esclaves, les pécheurs, – relation d'obéissance à Dieu. Une différence entre une « manière de faire » et une « manière d’être ». Jésus ne fait pas la volonté de Dieu en mourant sur la croix, mais en se faisant serviteur et ce service l'a conduit jusqu'à la croix. Jésus peut “mourir pour” parce qu’il a toute sa vie “existé pour”.

2. Une vie donnée pour nous a)Le péché désarmé A la Cène, Jésus donne sa vie avant qu'on la lui prenne, et personne ne pourra s'emparer de sa vie déjà donnée. La Cène est le lieu où le Christ dispose librement de sa vie et en fait un don. Par là le péché se trouve désarmé, pris de court en quelque sorte. « L’impuissance du Christ attaché à la croix devient sa force, la victoire de l’amour qui attire invinciblement la confiance... la victoire de l’amour, c’est d’attirer l’amour, parce qu’il est désarmé. »

b) Le Bon Pasteur Jésus donne sa vie “pour”, au sens du bon pasteur qui donne sa vie pour ses brebis. « La Cène n’est pas le geste rituel d’offrir à Dieu, c’est le geste fraternel de s’offrir aux autres en engageant le don de Dieu. »

Il est important de ne pas séparer les deux faces de la mort de Jésus et de son sacrifice : - Jésus est acteur : il s’est donné lui-même dans un acte d’oblation, il est le grand-prêtre, le pasteur donnant sa vie pour ses brebis, le versant “oblation” du sacrifice. - Jésus est passif : il a été livré, il est la victime, il a été immolé comme un agneau, c’est le versant “immolation” du sacrifice. Celui-ci ne peut avoir lieu que s’il y a d’abord eu oblation. « Il est l’agneau et le pasteur, il est le roi, le serviteur ».