Accélérateurs et Détecteurs E. Cogneras LPC Clermont / Univ. Blaise Pascal.

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Histoire La nucléosynthèse stellaire : Le cycle proton-proton
Advertisements

Les noyaux exotiques Les noyaux à halo ont-ils deux ailes ? Être ou ne pas être, là nest pas la question Les mousquetaires nucléaires sont-ils quatre ?
Une demi-journée à la pointe de la recherche – 2nde2 Visite de lUniversité de Rouen au GPM (groupe physique des matériaux). La journée sest déroulée en.
CHAPITRE II – LE COURANT ELECTRIQUE DANS LES METAUX
LES SPECTRES DE LUMIERE
POURQUOI LE CERN? C. Vander Velde ULB -19 avril 2002 Contenu (suite): Après-midi: Résumé du cours du matin. Les outils de la physique des particules: –Pourquoi.
La grande chasse aux particules
4 avril 2009Corinne Bérat1 Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie Un laboratoire de recherche pour comprendre linfiniment petit et l'infiniment.
Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie
LHC : la physique à l'aube d'une nouvelle révolution ?
CERN MasterClass 03 Avril A la recherche des particules étranges avec ALICE G De Cataldo, INFN, Bari, It. Merci beaucoup à Y. Schutz et D. Hatzifotiadou.
Le programme scientifique du CERN Un voyage à travers les accélérateurs du CERN PH Department.
Masterclasses 2013 N. Arnaud, N. Lorenzo-Martinez, N. Makovec E. Scifo.
1 CDF sur Tevatron au Fermilab, USA LExpérience CDF et La Physique des Collisionneurs à Hadron Uni. Genève participe à 2 expériences sur les collisionneurs.
Si le Higgs existe, il sera produit dans les collisions de protons du LHC et il pourra être détecté par ATLAS en identifiant ses désintégrations en particules.
Qu’est-ce qu’un Neutrino (n) ?
Sandro Palestini – CERN CERN Programme for Science Teachers June 2009
Le programme scientifique du CERN Un voyage à travers les accélérateurs du CERN P.Bloch, PH Dept.
Instruments de mesure de radioactivité
Préparation des TD Objectif : -Mesurer rapport dembranchements du Z -Mesurer constante de couplage de interaction forte à lénergie du Z Outil : Wired.
Entrée dans le monde du LHC
Laboratoire de Physique Corpusculaire
Qu’est-ce qu’un accélérateur de particules ?
ATOME ET SPECTRE ÉLECTROMAGNÉTIQUE
Le modèle standard : les grandes questions qui subsistent …
Masterclasses 2013 N. Arnaud, N. Lorenzo-Martinez, N. Makovec E. Scifo.
Détecter les particules : exemple d’ATLAS
Propriétés physiques des gaz
Chapitre 22: Cadavres stellaires
Le LHC et LHCb MasterClass LHCB Justine Serrano.
La Physique des Particules et le LHC
The ATLAS Detector at the Large Hadron Collider at CERN
6 juin 2014 Vincent Poireau, LAPP Annecy 1 RESULTATS DE L’EXPERIENCE AMS-02.
Peut-on remonter le temps jusqu’au big bang ?. Peut-on remonter le temps jusqu’au big bang ? Particules et interactions (forces) fondamentales de la.
La mécanique de Newton et l’atome
Prospectives Futurs Grands Projets la frontière des hautes énergies Grandes questions de la physique des hautes énergies Comment tenter d’y répondre Les.
Les quarks dans le proton.
Unité 2: la Chaleur Chapitre 5: Les chercheurs se servent de la théorie partuculaire de la matière pour mesurer la température de la terre.
COMMENT ON OBSERVE LES PARTICULES ELEMENTAIRES
De la toute première observation de collisions e  - e  dans un anneau à la production de J/  par millions CINQUANTENAIRE DU LABORATOIRE DE L’ACCÉLÉRATEUR.
Calorimètres électromagnétiques et hadroniques
Analyse de données Masterclasses 2015 IPNL Colin Bernet 1.
Masterclasses 2013 N. Arnaud, N. Lorenzo-Martinez, N. Makovec E. Scifo.
L’implication du groupe de Métrologie des grandes dimensions dans l’alignement des accélérateurs et des détecteurs Brève description du CERN du LHC La.
Détecter Quoi ? Pourquoi ? Ecole de Cargèse Mars 2005.
Création et détection des particules : LHC et CMS
L'étude des rayons gammas, au sol, ne peut se faire de façon directe en raison de leur absorption par les atomes de l'atmosphère terrestre. Lorsqu'un rayon.
1 Le CERN et le LHC Mars 2013, P. Roudeau, F. Machefert, B. Viaud lac Léman Genève les Alpes le Jura.
Fête de la science 2013Introduction aux DétecteursJF MURAZ Des géants pour traquer l’infiniment petit ATLASCMS LHCb ALICE.
Les planètes du système solaire sont:
Type de rayonnement et interactions avec le milieu Accélérateurs
Le programme scientifique du CERN Un voyage à travers les accélérateurs du CERN PH Department.
Principaux types de détecteurs
La quête de l’antimatière
1 Travaux pratiques des MasterClasses : « Analyse des événements du détecteur DELPHI au LEP» Sylvie Dagoret-Campagne
Mesure des rapports de branchement du Z 0 C. Vander Velde IIHE (ULB-VUB) 2009.
MasterClasses 2015 Introduction aux Détecteurs JF MURAZ LPSC, Université Grenoble-Alpes, CNRS/IN2P3.
ACCELERATEURS & DETECTEURS Hands on Particle Physics International Masterclasses for High School Students des outils gigantesques, pour des particules.
Bruno Mansoulié, CEA/IRFU-SPP Conférence Cyclope, 23 Oct Expérimentation et physique à LHC.
Présentations de F.Briard Et Nicolas Arbor Bienvenue au CERN!
Le grand collisionneur de hadrons et l ’ expérience CMS Masterclasses IPN Lyon, Mars 2016 Sébastien Viret.
Le grand collisionneur de hadrons (LHC) et l’expérience CMS Masterclasses IPN Lyon, 2016.
Le grand collisionneur de hadrons (LHC) et l’expérience CMS Masterclasses IPN Lyon, 2015.
Accélérateurs et Détecteurs E. Cogneras LPC Clermont / Univ. Blaise Pascal.
Le LHC au CERN : produire des particules pour les étudier.
Accélérateurs et détecteurs de particules
Qu’est-ce qu’un accélérateur de particules ?
Identifier les particules
Accélérateurs et Détecteurs
Accélérateurs et Détecteurs
Transcription de la présentation:

Accélérateurs et Détecteurs E. Cogneras LPC Clermont / Univ. Blaise Pascal

LE LHC en chiffre  30 ans de travail en R&D, construction, qualification  Plus grand accélérateur du monde :  27 km de circonférence,  9300 aimants,  tonnes d’azote liquide,  120 tonnes d’hélium liquide  Budget : 7 milliard € (coût de 2 porte-avions CDG)  113 pays impliqués, 608 instituts, Plus de 5000 personnes impliquées  Vide extrêmement poussé : 1/10 de la pression sur la Lune  Température ( °C) plus faible que la température de l’univers ( °C) 19/03/2013 Pourquoi déployer autant d’efforts et une telle énergie ?

Pourquoi accélérer les particules  Provoquer des collisions de particules (électrons, protons, …)  Durant cette collision, l'énergie cinétique des particules est convertie en masse 19/03/2013 Petite masse, grande énergie Particule de grande masse

Création de nouvelles particules Explorer les forces et les particules fondamentales de la nature 19/03/2013

Quelles sont nos forces ? 19/03/2013

Avant d’accélérer les particules, il faut les produire !  Un exemple : les électrons  Un filament chauffé émet des électrons.  Normalement ces électrons retombent tout de suite sur le métal.  Si un champ électrique est appliqué on peut arracher ces électrons. 19/03/2013

Accélération en tension continue  Une particule chargée est accélérée dans un champ électrique.  Les accélérateurs en tension continue sont cependant limités à des accélérations d’une dizaine de MégaVolts.  Risque de claquage !!!  Les accélérateurs modernes ont besoin de centaines de GigaVolts ! 19/03/2013

Accélération en tension alternative  Au lieu d’utiliser un champ fixe, il est possible d’utiliser un champ alternatif.  De cette manière les particules peuvent être accélérées jusqu’à des énergies beaucoup plus grandes.  La plupart des accélérateurs modernes utilisent de telles cavités accélératrices. 19/03/2013

Cavités accélératrices Ce système marche aussi bien pour accélérer des électrons que des protons 19/03/2013

Réduire les cavités accélératrices avec les accélérateurs circulaires  Il est possible de réutiliser plusieurs fois une cavité accélératrice en réalisant un accélérateur circulaire.  C’est le cas de la plupart des accélérateurs modernes. 19/03/2013

Mais ce n’est pas si simple… Rayonnement synchrotron  Les particules accélérées perdent de l’énergie lors de leur rotation: 19/03/2013  Solutions ?  Augmenter la masse (m) des particules accélérées : protons au lieu d’électrons  Augmenter le rayon (R) de l’accélérateur

Contrôle de la trajectoire  Des aimants permettent de courber la trajectoire des particules chargées  Il faut aussi contrôler la taille du faisceau de particules : focalisation à l’aide de quadripôles 19/03/2013

Résumé : accélérateur  Un accélérateur est constitué :  d’une série d’aimants dipolaires (maintien de la trajectoire circulaire)  et d’aimants quadripolaire (assurent la focalisation du faisceau),  intercalés avec des systèmes d’accélération radiofréquence pour compenser la perte d’énergie synchrotron.  Des espaces sont réservés aux zones d’interaction (Impact Point). RF IP D Q 19/03/2013

Le LHC : Vue du ciel 19/03/2013 situé à côté du CERN près de Genève

Le LHC : schéma en sous-sol 19/03/2013

Une succession d’accélérateurs  Energie augmentée graduellement par différents accélérateurs :  1,4 GeV  25 GeV  450 GeV  3,5 TeV  1 GeV = 10 9 eV  1 TeV = eV 16

Le lièvre et la tortue dans le tunnel ! 19/03/2013

Tube en coupe 19/03/2013

Le faisceau du LHC  2800 paquets contenant chacun 100 milliards de protons  Energie totale d’un faisceau ≈ 350 Méga Joules = 1 TGV à 150 km/h !!!  Point de collision de la taille du diamètre d’un cheveu 19/03/2013

Un accélérateur c’est bien beau, ça fait collisionner des particules MAIS cela ne suffit pas Il faut un détecteur, pour regarder ce que cela donne 19/03/2013

Détecteurs du LHC AtlasCMS LHCb Alice 19/03/2013

Contraintes pour le détecteur  Les particules dans l’état final sont :  très petites (100 milliards de fois plus petites qu’une fourmi ou 1 milliard de fois plus petites q’une cellule)  et pour certaines très instables (durée de vie très courte)  Comment va-t-on les détecter ?? 19/03/2013 Construction de détecteurs spécifiques pour observer ou reconstituer le passage d’une particule

Comment doit être notre détecteur ?  On doit pouvoir détecter et reconnaître des centaines de particules différentes  On va utiliser leurs propriétés :  Façon d’interagir avec la matière  Vitesse (en fait, quantité de mouvement = masse × vitesse)  Charge  Trajectoire  Masse  Energie 19/03/2013

Façon d’interagir avec la matière : qu’est-ce que cela veut dire ?  Certaines particules interagissent beaucoup : peu de matière suffit à les arrêter (ex : électrons, photons)  D’autres interagissent moins : il faut plus de matière (ex : protons, neutrons)  Enfin, certaines n’interagissent (presque) pas (ex: muon, neutrinos) il faut ruser pour mieux les connaître 19/03/2013 Détecteur :  Une partie pour la mesure de la trajectoire  Une autre pour la vitesse et la charge  Une autre pour la mesure de l’énergie  Matière pour mieux identifier la particule  Système pour les particules n’interagissant pas ou peu avec la matière Détecteur :  Une partie pour la mesure de la trajectoire  Une autre pour la vitesse et la charge  Une autre pour la mesure de l’énergie  Matière pour mieux identifier la particule  Système pour les particules n’interagissant pas ou peu avec la matière

MESURE DE LA VITESSE ET DE LA CHARGE 19/03/2013

Un aimant pour mesurer la masse, la vitesse et la charge ! 19/03/2013

MESURE DE LA TRAJECTOIRE 19/03/2013

Petit Poucet en version électronique  Pour mesurer la trajectoire, on s’appuie sur le phénomène de l’ionisation : une particule chargée arrache, sur son passage, des électrons aux atomes du milieu 19/03/2013  Détecteurs de traces compartimentés en petites cellules  On peut savoir ou la particule est passée avec une grande précision 1 cellule Plans de cellules

MESURE DE L’ÉNERGIE 19/03/2013

Sandwich énergétique  La mesure de l’énergie des particules se fait dans des milieux très denses et instrumentés : les calorimètres  Les particules y déposent toute leur énergie sauf les muons et les neutrinos  Ils sont construits comme un sandwich d’absorbeur (milieu dense) et de volumes sensibles 19/03/2013

LES MUONS 19/03/2013

Une particule difficile à stopper…  Les muons sont des particules chargées :  On les voit dans les détecteurs de traces  Mais ils ne sont pas stoppés par les calorimètres  Les chambres à muons sont placées après tout le reste  Il y a donc une grande quantité de matière en amont  Seuls les muons (et les neutrinos) peuvent les atteindre 19/03/2013

LES NEUTRINOS 19/03/2013

Une particule invisible… 19/03/2013 Dans le plan transverse au faisceau

Résumé 19/03/2013

MAIS CE N’EST PAS SI SIMPLE QUE CELA… 19/03/2013

L’empilement d’événements  Fenêtre d’observation des détecteurs : 20 ns (1 ns = un milliardième de seconde)  En 2011, le LHC créait environ 10 collisions en 20 ns  Le détecteur les voit simultanément 37

L’empilement d’événements  Fenêtre d’observation des détecteurs : 20 ns (1 ns = un milliardième de seconde)  En 2011, le LHC créait environ 10 collisions en 20 ns  Le détecteur les voit simultanément  L’analyse va se focaliser sur une seule collision ( un vertex ) 38

Les filtres rapides  Le volume de données de mesures  250 Tb/sec. par détecteur  Un premier tri est indispensable  Système de sélection propre à chaque détecteur  Par exemple : autorise l’enregistrement de la collision s’il existe au moins une particule de haute énergie  A partir de collisions / sec. On sélectionne 200 collisions / sec.  Volume 300 Mb/sec.  Correspond à 15 Pb/an (1000 fois les livres de la terre…) 39

La grille de calcul  Mise en commun des ressources informatiques des différents laboratoires participant au LHC (centaines de milliers de processeurs)  Connexion ultra-rapide de ces ressources pour former une grille  Partager de gros volumes de données expérimentales de manière automatisée et rapide 40