Il y a 30 ans, la découverte des bosons intermédiaires à cette époque la science était au cœur de nos activités CERN, UA1, SACLAY: souvenirs personnels.

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Bienvenue au Laboratoire De Physique Subatomique et de Cosmologie
Advertisements

Introduction 2002: document prospective des théoriciens des particules : évolution démographique alarmante Mise à jour, approfondissement de la réflexion,
LHC : la physique à l'aube d'une nouvelle révolution ?
Conclusions du groupe de travail “Origine de la masse et physique au
Les mystères de l’antimatière
Le programme scientifique du CERN Un voyage à travers les accélérateurs du CERN PH Department.
Bosson de Higgs Ouled Abdallah Lina.
"De quoi le monde est-il fait ?" et "Qu'est-ce qui le maintient uni ?"
Les neutrinos Histoire : suggestions théoriques et découvertes expérimentales. Propriétés des n et leurs mesures directes : hélicité, nombre de saveurs,
1 CDF sur Tevatron au Fermilab, USA LExpérience CDF et La Physique des Collisionneurs à Hadron Uni. Genève participe à 2 expériences sur les collisionneurs.
Le 2003 pour le group CDF M.Campanelli, A.Clark, M.Donega', M.D'Onofrio, Y.Liu, S.Vallecorsa, X.Wu, A.Zsenei + G.Dissertori, J.Ehlers, A.Lister, A.S.Nicollerat.
Si le Higgs existe, il sera produit dans les collisions de protons du LHC et il pourra être détecté par ATLAS en identifiant ses désintégrations en particules.
Journées de Rencontre Jeune Chercheurs
JJC -La Roche-en-Ardennes -1-5 décembre Mesures de précision en Physique des Particules Amina Zghiche 1 Mesures de précision en Physique des Particules.
Qu’est-ce qu’un Neutrino (n) ?
Le programme scientifique du CERN Un voyage à travers les accélérateurs du CERN P.Bloch, PH Dept.
Le CERN… Qu’est-ce que c’est?
Préparation des TD Objectif : -Mesurer rapport dembranchements du Z -Mesurer constante de couplage de interaction forte à lénergie du Z Outil : Wired.
La découverte des bosons W± et Z0 au CERN
S.Porteboeuf T.Pierog K.Werner EPOS, du RHIC au LHC QGP-France septembre 2007 Etretat.
Unité des forces fondamentales et Symétries brisées… j.-m. frère, ulb, avril 2004.
R. Torres Etude du top dans l'experience ATLAS 1.
Il était une fois le Z …. La place du Z dans le Modèle Standard 2.
La structure fine de la matière
Recherche de la production électrofaible du quark top à DØ Emmanuel Busato, LPNHE Paris Journées Jeunes Chercheurs 2003  Reconstruction des jets dans.
Merci à S. Dagoret pour ses transparents des Masterclasses 2011
CHAPITRE 9 - LES INTERACTIONS FAIBLES
Particules et Interactions
Le CERN et le LHC lac Léman les Alpes Genève le Jura
JJC 2003Benjamin Portheault Qu’apprend-on de la Structure du Proton avec les données de H1 ? Benjamin Portheault, LAL Orsay HERA et le détecteur H1 La.
J. Colas5 décembre 2002 Laboratoire d ’Annecy de Physique des Particules
Présentation des exercices de Travaux Dirigés: Structure du proton par la recherche de Bosons W Sylvie Dagoret-Campagne MasterClasses 2011, Orsay-LAL,
Xavier Camard - Réunion PHENIX-France
Des particules et des interactions
Peut-on remonter le temps jusqu’au big bang ?. Peut-on remonter le temps jusqu’au big bang ? Particules et interactions (forces) fondamentales de la.
Prospectives Futurs Grands Projets la frontière des hautes énergies Grandes questions de la physique des hautes énergies Comment tenter d’y répondre Les.
Les quarks dans le proton.
4/12/2003 B. TuchmingNouvelles particules - JJC 031 La recherche de nouvelles particules.
Interactiongravitationélectro- magnétisme faibleforte quantagraviton photon  gluon sourcemassecharge électrique charge faible couleur couplage0.53x10.
COMMENT ON OBSERVE LES PARTICULES ELEMENTAIRES
1 CHAPITRE 8 - Les HADRONS et les QUARKS 8.1 Introduction - Nous venons de voir que la diffusion eN inélastique peut être interprétée comme la diffusion.
La physique des particules.
De la toute première observation de collisions e  - e  dans un anneau à la production de J/  par millions CINQUANTENAIRE DU LABORATOIRE DE L’ACCÉLÉRATEUR.
De la toute première observation de collisions e  - e  dans un anneau à la production de J/  par millions CINQUANTENAIRE DU LABORATOIRE DE L’ACCÉLÉRATEUR.
Étude du couplage t-W-b au Tevatron X. DERKX et F. REMY Strasbourg, le 9 Février 2007.
1 CHAPITRE 7 - La structure des Hadrons - Bjorken Scaling 7.1 Diffusion Electromagnétique e-p a)Nous avons montré (5.2) que pour la diffusion classique.
Les détecteurs des mésons B Y.Karyotakis Novembre-Décembre 98 Lausanne.
Un nouveau regard sur la gravitation
1 Le CERN et le LHC Mars 2013, P. Roudeau, F. Machefert, B. Viaud lac Léman Genève les Alpes le Jura.
Le programme scientifique du CERN Un voyage à travers les accélérateurs du CERN PH Department.
1 Travaux pratiques des MasterClasses : « Analyse des événements du détecteur DELPHI au LEP» Sylvie Dagoret-Campagne
Mesure des rapports de branchement du Z 0 C. Vander Velde IIHE (ULB-VUB) 2009.
Du coeur de l’atome… …aux premiers instants de l’univers.
Elemér NAGY 1 CPPM - 11/09/2006 L’expérience D0 auprès du collisionneur Tevatron au laboratoire Fermilab Près de Chicago USA.
Recherche des bosons W et Z dans les données du détecteur CMS
La physique au LHC au-delà du boson de Higgs Fabienne Ledroit – LPSC Grenoble Directrice de Recherche, CNRS.
Petite visite guidée de l’infiniment petit et de l’infiniment grand Guy Wormser Laboratoire de l’Accélérateur Linéaire d’ Orsay IN2P3/CNRS et Université.
 Particules et interactions Bref état des lieux de la physique des particules Transparents : L. Valery, E. Busato, F. Badaud.
Introduction à la physique des particules Jacques Marteau Stéphane Perries.
Préparation des études sur les premières données de l’expérience Atlas : reconstruction des leptons du boson Z° Anne Cournol Stage de Master 1, sciences.
Présentations de F.Briard Et Nicolas Arbor Bienvenue au CERN!
Pr é sentation du stage effectu é au LPNHE du 28 Mai au 29 Juin 2007 Participation à l'étude du quark top dans l'expérience ATLAS située sur le collisionneur.
 Des particules et des interactions Bref état des lieux de la physique des particules Transparents préparés pour l’essentiel par Loïc VALERY (doctorant.
Morzine, 8 sept Vincent Poireau 1 La situation de la physique des saveurs aujourd’hui Vincent Poireau.
LA NAISSANCE DE L’ACCÉLÉRATEUR LINÉAIRE Jean PEREZ Y JORBA Présentation Alain CORDIER LA GÉNÈSE A l’origine la volonté au début des années 50 d’Yves ROCARD,
Le LHC au CERN : produire des particules pour les étudier.
Particules et Interactions Nikola Makovec LAL/IN2P3/CNRS Université Paris XI.
INTRODUCTION A LA PHYSIQUE DES PARTICULES
ANDRE LAGARRIGUE Courants Neutres 40 ans.
Transcription de la présentation:

Il y a 30 ans, la découverte des bosons intermédiaires à cette époque la science était au cœur de nos activités CERN, UA1, SACLAY: souvenirs personnels Michel Spiro, Saclay 25/06/2013

Mise en service de l’accélérateur linéaire d’électrons de 20 GeV à SLAC, Stanford, USA Fondation de Fermilab près de Chicago Steven Weinberg et Abdus Salam proposent, chacun de son côté, une théorie unifiant les interactions faible et électromagnétique en une unique interaction appelée électrofaible. Cette théorie nécessite en plus de boson chargés W (courants chargés) l'existence d'un boson neutre interagissant faiblement pour véhiculer l'interaction faible et donc de courants neutres. Ils prédisent aussi l'existence d'un boson massif supplémentaire, appelé boson de Higgs, qui n’a été observé qu’en Naissance du Modèle standard sous sa forme actuelle. Ce sera une anticipation formidable des résultats à venir au cours des 30 prochaines années. A cette époque, c’est une belle construction théorique qui reste entièrement à tester. 1967

Georges Charpak: invention des chambres proportionnelles multifils et des chambres à dérive. Au cours d'une expérience de diffusion d'électrons sur des protons, effectuée auprès de l'accélérateur linéaire de Stanford, les électrons semblent rebondir sur des petits noyaux durs à l'intérieur du proton. James Bjorken et Richard Feynman analysent ces données en termes de particules constituants les protons (ils utilisent le nom de «partons » pour ces constituants, même si ces partons sont en fait les quarks). Sheldon Glashow, Jean Iliopoulos, et Luciano Maiani prédisent un quatrième type de quark dans le contexte du Modèle Standard (pas de FCNC, pas de K0->  ). Ray Davis et ses collabotaeurs observent trois fois moins de neutrinos très énergiques en provenance du soleil que prévu. Naissance des astroparticules

1971 M. Veltmann et t’Hooft d’une part et BW Lee et J. Zinn-Justin d’autre part démontrent la cohérence mathématique et physique du Modèle Standard

Autorisation de construire un deuxième laboratoire à proximité du domaine existant du CERN pour la réalisation d'un supersynchrotron à protons (SPS) prévu pour une énergie initiale de 300 GeV. Les premiers faisceaux de 70 GeV circulent à Serpukhov (Russie) Le premier faisceau de 200 GeV circule à Fermilab à Chicago (Main ring). Il sera porté à 400 en 1974

Premières découvertes importantes résultant des expériences aux ISR : a)la section efficace augmente avec l’énergie ; b) Découverte(M. Banner) de l’émission de particules à très grande impulsion transverse (combinaison de grand angle de diffusion et grande impulsion), ce qui est l’indicateur de collisions proton- proton qui ont lieu à travers les collisions de structures ponctuelles appelées partons mais bientôt identifiées aux quarks et gluons, les composants élémentaires du proton.

C'est avec la chambre à bulles de fabrication française Gargamelle placée dans un faisceau de neutrinos au synchrotron à protons (PS) qu'est faite l'une des plus grandes découvertes de physique du CERN: on observe que les neutrinos peuvent interagir avec une autre particule sans se transformer en muons. Ce comportement est connu sous le nom d’interaction à courant neutre" et sa découverte ouvrira la voie à ce qu'on appelle maintenant la "nouvelle physique". Il a de grandes conséquences pour les théories concernant les forces fondamentales de la physique. En particulier, il vient fortement corroborer la théorie qui s'efforce d'unifier nos connaissances sur la force faible (responsable de phénomènes tels que la radioactivité) et celles sur la force électromagnétique bien connue. C’est la naissance du modèle standard. La collaboration à l’origine de cette découverte est conduite par le Professeur à Orsay A. Lagarrigue, malheureusement décédé peu après. On pense généralement que cette découverte lui aurait valu l’attribution du Prix Nobel. 1973

David Politzer, David Gross, et Frank Wilczek découvrent une propriété spécifique de la théorie de couleur de l'interaction forte : la "liberté asymptotique". Cette propriété est nécessaire pour expliquer les données de sur le proton., puis à BEBC, CDHS, BCDMS, LEP et HERA de 1970 à 2000

Burton Richter et Samuel Ting, menant des expériences indépendantes, annoncent le même jour la découverte de la même nouvelle particule. Ting et ses collaborateurs de Brookhaven la désignent sous le nom de particule "J", alors que Richter et son équipe la baptisent particule psi. Ces découvertes étant d'égale importance, cette particule est appelée J/psi. C'est un méson charme-anticharme. Gerson Goldhaber et François Pierre découvrent le méson D0 (quarks anti-up et charme). Les résultats expérimentaux concordent parfaitement avec les prédictions théoriques (GIM) du Modèle Standard.

suite Le lepton tau est découvert par Martin Perl et ses collaborateurs à SLAC. Ce lepton est la première particule de troisième génération observée. Leon Lederman et ses collaborateurs de Fermilab découvre un autre quark (et son antiquark) : le quark "bottom". Comme les physiciens considèrent l'existence de paires de quarks, cette découverte entraîne de facto la recherche d'un sixième quark : le "top".

1978 Mise en service de PETRA à DESY, Hambourg, Allemagne, collisionneur circulaire électron positron de 40 GeV dans le centre de masse en parallèle avec la mise en service d’un collisionneur similaire PEP à SLAC, Stanford Charles Prescott et Richard Taylor observent l'interaction faible véhiculée par un Z 0 dans la diffusion d'électrons polarisés sur du deutérium et constate une violation de la conservation de la parité, comme prévue par le Modèle Standard qui se trouve ainsi confirmé. A PETRA, un collisionneur du laboratoire DESY, à Hamburg, on met en évidence le gluon émis par un quark ou un antiquark initial.

Des expériences effectuées au CERN montrent que la qualité et l'intensité des faisceaux peuvent être améliorées grâce à la "technique de refroidissement stochastique", permettant ainsi d'accélérer et de stocker des faisceaux intenses d'antiprotons (Van der Meer). Mise en évidence des gluons à PETRA /DESY/HAMBOURG Transformation du SPS en un collisionneur proton-antiproton (SPp) et construction de deux zones d'expérimentation (UA-1 et UA-2) dans lesquelles peuvent être saisies les données résultant des collisions. Depuis lors, l'exploitation du SPS est partagée entre ce mode collisionneur et la physique à cible fixe. Les premières collisions proton-antiproton à une énergie de 2 x 270 GeV sont observées en juillet 1981, quelques mois après la mise en service du nouvel anneau accumulateur d'antiprotons (AA), dans lequel la technique du refroidissement stochastique est appliquée pour produire un faisceau d'antiprotons refroidi. LEP approuvé

1982 Découverte de la production de jets de particules énergiques à grand angle dans les collision proton-antiproton au SP pUA2 au CERN. C’est après les ISR (Banner), la confirmation que des collisions dures ont lieu entre des sous structures ponctuelles du proton et de l’antiproton (les quarks et les gluons) – 1983 Les bosons intermédiaires W ± et Z 0 requis par la théorie électrofaible sont observés par deux expériences utilisant le synchrotron SPS du CERN, grâce aux techniques développées par Carlo Rubbia et Simon Van der Meer permettant des collisions protons-antiprotons. Découverte des bosons W (janvier) et du boson Z (mai) au collisionneur proton antiproton du CERN, les vecteurs de la force nucléaire faible, par les équipes UA-1 et UA-2, confirmant la théorie des interactions électrofaibles, unifiant les forces faible et électromagnétique.

Groupe UA1 et Labo W/Z SACLAY en 1983 C. Cochet, M. De Beer, D. Denegri, A. Givernaud, J. P. Laugier, E. Locci, M. Loret, J.J. Malosse, J. Rich, J. Sass, J. Saudraix, A. Savoy-Navarro, M. Spiro J. Calvet, J. Heitzman, P. Micolon, S.Palanque, J. C. Thévenin

Route électron CERN

Route missing Et Saclay

Le Jacobien!

Premier Z0

Conclusions La découverte des W et Z par les expériences UA1 et UA2 est un tournant pour le Modèle Standard et conduit au LEP puis LHC L’expérience UA1 est un paradigme pour les grandes expériences à venir (elle s’est néanmoins réalisée dans des conditions extraordinaires) Le CERN change de braquet par rapport à ses « concurrents » Merci à tous: A la technique L. Chevalier, conseils de P. Micolon, derrière l’écran JC Thévenin, J Heitzman dont je n’ai pas montré de photos!