Le milieu agricole québécois : un paysage de diversités Claude Marois © 2008
Le territoire rural: les milieux ruraux En 2001, le territoire comprenait environ 1,6 millions de personnes : selon les critères, la population peut varier ; Couvre plus de 78 % du territoire habité à l’extérieur des 31 agglomérations urbaines de plus de habitants ( Politique nationale de la ruralité, Québec,2001); Occupation d’un territoire immense : un paysage de distance et de dispersion; Comprend plusieurs caractéristiques :
L’état de la ruralité et du monde rural. Chapitre 1 de l'Avis pour le renouvellement de la Politique nationale de la ruralité Mémoire 2006
Vieillissement de la population très rapide :
Caractéristiques générales: 1.Collectivités de taille limitée dispersées dans de grands espaces dominés par la végétation; 2.L’agriculture, l’élevage et les ressources naturelles (forêt. mines et pêche) jouent un rôle économique important; 3.La vie sociale, économique et culturelle de la population est influencée par son rapport spécifique avec l’espace, la nature, le climat et les saisons; 4.Le sentiment d’appartenance y est très important et ancré au territoire occupé; 5.Le territoire est non seulement fortement lié à la campagne, à la forêt,à la nature etc. mais se compose également de villages et de petites villes remplissant des rôles de services
Le territoire rural: les milieux ruraux selon les types géographiques 1) Certains milieux ruraux sont localisés près des centres urbains: l’emploi et le profil professionnel de ces milieux périurbains se rapprochent des caractéristiques rencontrées dans les municipalités urbaines; 2) D’autres sont très éloignés des agglomérations urbaines ou d’un centre de services : situation socio-économique très difficile, vieillissement accéléré de la population, effritement des bases traditionnelles de l’économie et souvent accompagnés de la disparition ou de la désorganisation des services de proximité;
3) Puis, il y a des milieux qui profitent d’une agriculture dynamique avec une base économique solide et stable : activités manufacturières, touristiques, récréatives et de services ; sur le plan socio-économique, il peut y avoir cependant des situations très variés : vieillissement de la population, dégradation du milieu bâti, difficultés à maintenir des services de proximité etc.
Quels sont les enjeux ? Trois enjeux : 1)La déstructuration 2)La dévitalisation 3)La dégradation du cadre physique
La déstructuration : Peut prendre plusieurs formes : zones agricoles troués d’usages non agricoles, forêts dégradés, agrandissement de périmètres urbains et dézonage agricole, laissez-faire et développement anarchique de la villégiature, transformations socio-économiques et affaiblissement économique etc. L’existence même de certains territoires ruraux se trouvent menacés;
Se retrouvent souvent près des agglomérations urbaines : pertes de terres agricoles, problèmes de cohabitation et d’usages, dégradation de l’environnement, problèmes de gestion du territoire ( équipements, infrastructures etc.) ; Se manifestent par l’étalement des fonctions urbaines en territoire agricole et des problèmes de fiscalité : le cercle vicieux du financement de nouvelles infrastructures et l’arrivée de nouveaux de nouveaux arrivants etc.
La dévitalisation : Perte de vitesse des milieux ruraux ; Selon la Politique nationale de la ruralité (2001), la dévitalisation est un processus ressemblant à une vague régressive se manifestant par exemple, par le fermeture d’une usine ou le déclin d’un secteur économique dominant comme la mine, la forêt ou la pêche ; Les conséquences peuvent être désastreuses : perte d’emplois, migration de la population active, migration des jeunes, perte de pouvoir d’achat etc. Le déclin démographique est souvent à l’origine de la disparition ou la désorganisation de services ; Conséquence globale : le village stagne ou en déclin – le tissu social et la structure économique s’effritent et c’est le drame du du dépeuplement ;
Le cercle de la dévitalisation rurale (Doucet, RQIIAC) Adresse : Id_theme=34&Id_articles=501 Poussant plus loin l'analyse des causes, un groupe de chercheurs québécois sous la direction de Bernard Vachon (1991: ), géographe, a montré comment, au plan dynamique, se propage le mal en mettant en action les principaux éléments de cette dévitalisation: la déstructuration des économies traditionnelles régionale et locale et leur non-remplacement par de nouvelles activités engendrant une situation de sous-emploi;
l'exode des jeunes travailleurs et des jeunes diplômés; l'affaiblissement de la capacité de renouvellement de la population; la diminution et le vieillissement de la population; le problème de la relève dans les entreprises agricoles, les commerces et les petites industries (abandon des fermes, terres en friche, reboisement);
la fermeture envisagée des écoles primaires et des autres services publics tels que les bureaux de poste; la perte de confiance en l'économie et en l'avenir de la région; la diminution du nombre et de la qualité des services; la sclérose du leadership et de l'entreprenariat» locaux; l'instauration d'une mentalité de dépendance; la démission politique à l'échelle locale et régionale (municipalités, MRC, circonscriptions); la dégradation de l'environnement naturel et bâti; la perte de combativité, l'abdication, la résignation.
Dégradation du cadre physique : différentes formes de pollution environnementale Impacts nocifs de l’agriculture intensive sur la qualité de l’eau et les écosystèmes ; Pollution liée aux pratiques agricoles : utilisation de produits chimiques, les mauvaises pratiques agricoles, augmentation des déjections animales, détérioration des bandes riveraines etc. ; Impacts liés à l’activité forestière : les pratiques de coupe et de l’aménagement de chemins forestiers sur la qualité de l’eau, contribuer à la dégradation des berges et des habitats fauniques ; Impacts de l’activité minière sur les conditions de l’eau, de l’air et du sol;
Les conséquences du déboisement excessif: Fragmentation des espaces boisés ; Disparition graduelle de certaines composantes du paysage agricole traditionnel : arbres isolés, bosquets et rangées d’arbres ; Rôle écologique des boisés : contribue à la biodiversité comme la préservation des habitats de reproduction, d’abri ou de repos de plusieurs espèces fauniques ; Potentiel récréo-touristique ; Rôle agronomique : réduction des risques d’érosion des sols, diminution de l’érosion hydrique des sols, limitation des pertes d’eau par évaporation ;