Elinor Ostrom, Prix Nobel de sciences économique en 2009.
©Biographie d’Elinor Ostrom ©Résumé de son projet ©La Troisième voie ©Biographie d’Elinor Ostrom ©Résumé de son projet ©La Troisième voie
Elle est née le 7 août 1933 à Los Angeles et a étudié les sciences politiques à l’université de Californie à Los Angeles (UCLA). En 1965, elle soutient sa thèse en sciences politiques à l'UCLA avec un mémoire sur la gestion des ressources partagées d'eau souterraine. En 1965, elle devient professeur assistant à l'Université de l'Indiana, où elle fera toute sa carrière. En 1973, elle fonde avec son mari, Vincent Ostrom, le Workshop in Political Theory and Policy Analysis, un think tank regroupant des économistes et des responsables politiques. Nommée professeur de sciences politiques en 1974, elle s’intéresse à la théorie du choix public, et plus particulièrement à la gestion des biens communs (ou common-pool ressources en anglais) tels que les pâturages, les zones de pêche ou les nappes phréatiques des systèmes d'irrigation. Maintes fois récompensée pour ses travaux, Elinor Ostrom a été élue à l'Académie Nationale des Sciences en En 2009, elle est devenue la première femme lauréate du Prix Nobel d'économie. Elle a été distinguée conjointement avec l'économiste américain Oliver Williamson "pour avoir démontré comment les biens communs peuvent être efficacement gérés par des associations d'usagers". Elle meurt le 12 juin 2012 à Bloomington.
Les travaux d’Elinor Ostrom s'inscrivent dans le cadre de la nouvelle économie institutionnelle. Elle a remis en cause l'idée classique selon laquelle la gestion des biens communs doit être prise en main par les autorités publiques ou le marché. Elle a en effet démontré que des associations d'usagers peuvent être plus efficaces que le marché ou l’intervention étatique pour gérer et préserver des biens communs comme les ressources naturelles (pâturages, zones de pêche ou nappes phréatiques). Elle a remis en question "la tragédie des biens communs", c'est-à- dire la théorie selon laquelle des individus qui se partagent un bien en commun ont tendance à le surexploiter. En s’appuyant sur des enquêtes en Afrique et en Asie, Elinor Ostrom a démontré que la surexploitation peut être évitée à condition que les utilisateurs s'organisent eux-mêmes pour gérer ces biens. Elle a proposé une troisième voie, entre privatisation et gestion étatique, ce qui représente une avancée considérable en matière de politique environnementale.
Les résultats des études permettent de mettre en avant l’existence d’une troisième voie, entre le marché et l’État, pour la gestion des ressources communes. Elle montre à travers de multiples exemples que les communautés locales peuvent parvenir par elles-mêmes à mettre en place une gestion efficiente, sans avoir recours aux autorités publiques ou au marché.
Les travaux d’Elinor Ostrom constituent une des principales références pour ceux qui, dans le monde scientifique et politique, construisent leurs discours et leurs actions sur les échecs d’une part de la gestion uniquement étatique et d’autre part de la promotion de la propriété privée comme instrument universel de gestion des ressources et de l’environnement. L’analyse promue par Elinor Ostrom présente l’action collective et de l’auto-organisation comme une troisième voie entre privatisation et gestion étatique.