5 au 11 juin 2016 La chronique du paparazzo
Deuxième partie
4. Au cœur des montagnes Mercredi 8 juin : Environs de la Rhune
Premier contact avec le Pays basque au beau village d’Aïnhoa, situé à la frontière espagnole,
où nous accueillent de sympathiques autochtones, resplendissants dans leurs habits de lumière. Egout, nonne ! C’est la poétique transcription phonétique de « BONJOUR », en basque.
Ça flashe de partout ici, les gens du coin comme les retables !
Quelle charmante localité, dans un cadre verdoyant très paisible qui serait bien agréable pour passer ses très grandes vacances. Rien ne presse !
Après le repas troglodyte aux grottes de Sare (Espagne), La maison n’est pas responsable de quelque incident dans les grottes Respecter le milieu ambiant
l’après-midi est consacré à l’escalade de la Rhune, célèbre sommet frontière de 905 mètres qui domine toute la zone côtière.
Compte tenu des excès d’agneau à la broche, il est plus prudent d’emprunter le train qui depuis 1924 y conduit en sureté avec sa crémaillère, à la moyenne de 9,5 km/heure.
La ligne se fraie un chemin à travers une superbe nature sauvage où les petits chevaux locaux, les pottoks, vivent en complète liberté.
Mais nous ne sommes pas les premiers au sommet, car les Egyptiens semblent nous avoir précédés. Renseignements pris, cette pyramide concerne Madame Napoléon III, qui a audacieusement gravi la Rhune en 1850, sauf qu’on ne précise pas que seul le mulet fournissait l’effort.
Certains préparent le balisage pour l’atterrissage de notre Airbus A 350. Les autres contemplent à l’est les Pyrénées françaises et espagnoles, Stéphane et Pascal ont-ils leur permis ?
l’estuaire de la Bidassoa au sud, et la côte basque au sud-ouest, de Saint-Jean-de-Luz jusqu’à Bayonne. Hendaye
Le golfe où se jette la Nivelle est un peu flou, mais ne nous plaignons pas, car il est très souvent caché par les nuages et rarement très net. Photo Internet Ciboure St-Jean-de-Luz
Sous nos pieds, voici Ascain, où nous irons tout à l’heure récupérer les quelques randonneurs descendus à pied,
et le magasin n° 6, à la gare inférieure, au col de Saint-Ignace. non sans avoir visité auparavant le magasin n° 5, près du sommet,
5. Sacré Charlemagne Jeudi 9 juin : A cheval sur la frontière
Premier arrêt à Ostabat, où se rejoignent trois des chemins de Saint-Jacques venant de France pour former le Camino francès. Via Turonensis Via Lemovicensis Via Podiensis Camino francès
Nous y recevons notre première et unique leçon de pelote basque.
Et voici Saint-Jean-Pied-de-Port, point de passage obligé des jacquets,
comme l’attestent les innombrables coquilles,
et les pèlerines fourbues faisant viser leur crédenciel. les boutiques de toute nature,
Suivons les donc, en bus, pour monter au Col d’Ibañeta (1057 m). Versant français Versant espagnol
Ici la religion côtoie l’histoire, car de nombreux jacquets transitent par Roncesvalles (Roncevaux). Roncevaux, c’est comme Alésia. Personne ne sait précisément où la bataille a eu lieu, mais le col fut tellement fréquenté pendant le Moyen-âge que son nom suffisait à nourrir les chansons de geste qui narrent la vie du Grand Charles et de son neveu Roland. Le monument de 1967 a été vandalisé, certainement pas par des Basques ! Finalement, que savons-nous ? Le 15 août 778, les troupes de Charlemagne revenaient d’Espagne après avoir pillé Pampelune. Furieux, les Vascons (basques) ont anéanti l’arrière-garde franque en lui tendant une embuscade dans un étroit défilé, faisant rouler les rochers sur les soldats pour les précipiter dans le ravin. Photo Internet
Quant au bas-relief de 1978 qu’on peut voir à l’hospice de Roncevaux, il édulcore bien la réalité.
Sur mon profil Face Book, j’ai réussi à faire croire qu’on avait été vaincus par les Sarrasins. C’est moins vexant que par les Basques ! Et ce nul de chevalier Roland, où se cache-t-il ? Le cor solo de votre fanfare impériale est parti à 111 kilomètres d’ici. Découvrez la vérité sur cette lamentable défaite grâce aux patientes et savantes recherches du paparazzo.
Il est allé à Gavarnie, où il voulait briser son épée, mais c’est la montagne qui s’est ébréchée ! Quel cirque ! Furieux, il a lancé Durandal au loin et elle est allée se ficher dans un rocher de Rocamadour, à 280 kilomètres au nord. Et pour finir, Roland s’est éclaté les poumons en soufflant trop fort dans son oliphant ! Il en est mort. Ah ! Ces jeunes ! Impossible de compter sur eux. Même pas un SMS pour s’excuser.
Tout cela est confirmé par la vraie fin de la célèbre « Chanson de Roland ».
Peu impressionnés par ces légendes rocambolesques, nous avons effectué notre premier kilomètre de pèlerinage dans la descente de Roncevaux.
Puis, après le pique-nique, certains ont poursuivi la promenade sur 4 kilomètres, par un sentier bien ombragé, sans que leur équipement léger les fasse confondre avec des pros.
Les autres ont préféré se ressourcer au frais dans la Collégiale de l’hospice.
Mais dans tous les cas, on n’était pas près d’arriver au « Champ des étoiles ».
L’après-midi, faute d’aller à Pampelune, assiégée par une manif, on a testé en bus les lacets des étroites routes pyrénéennes avant la récompense du jour, l’arrêt à Dantxarinea, le plus grand centre commercial de la frontière (magasin n° 7).
Réalisation
Juin 2016