La grande quenouille boréale (Typha angustifolia) La grande quenouille boréale (Typha angustifolia)
Les grandes quenouilles des marais font partie du décor et des objets familiers de mon enfance. Ces «joncs de laine», comme on les appelait, appartiennent également au paysage de l’Amérique du Nord depuis le temps des premiers découvreurs. Nulle plante n’a été aussi utile à nos ancêtres, tant au plan de l’alimentation, puisque toutes ses parties sont comestibles, que celui de ce duvet providentiel qui servait à isoler les maisons du froid et à rembourrer les vêtements d’hiver.
Des textes de 1836, conservés à la bibliothèque de Boston, parlent de cette plante indigène et en louent les nombreuses vertus. L’espèce la plus ancienne à avoir été recensée est la quenouille à feuilles étroites - Typha gracilis - apparentée à une espèce du nord de l’Europe. Une autre espèce est également recensée, la quenouille à longue tige et à feuilles plus larges - Typha angustifolia - tout aussi prolifique que la première. Les deux sont abondantes au Québec.
Au temps de mon enfance, les quenouilles des marais servaient à fabriquer des torches pour les soirs de l’halloween. Les longs fuseaux ouatés étaient trempés dans de l’huile de charbon. On y mettait le feu. Je me souviens de ce décor hallucinant de la nuit de l’halloween alors que des ribambelles d’enfants se promenaient dans la nuit sombre, agitant des quenouilles enflammées. C’était un spectacle dantesque!
De nos jours les gastronomes redécouvrent la saveur de cette nourriture sauvage abondante. Tout est comestible dans cette plante, notamment les jeunes pousses vertes. Après avoir coupé les deux extrémités, on enlève les couches extérieures les plus fibreuses. On peut les manger crues ou les faire bouillir durant trois minutes, et les servir comme légume avec un peu de beurre. Elles sont également très bonnes froides, avec une vinaigrette.
La quenouille est le caviar de nos légumes sauvages. Les coeurs de quenouille ont la finesse et la texture des coeurs de palmier. On peut aussi déguster les coeurs des jeunes tiges comme des épis de maïs. Il suffit de les faire bouillir pendant cinq minutes et de les servir avec du beurre ou du sel.
Les Amérindiens récoltaient les racines des quenouilles. Ils les séchaient et les consommaient sous forme de farine à pain. À cause de ses vertus isolantes, le pollen était aussi utilisé par les Amérindiens et les premiers habitants du pays dans le rembourrage et le calfeutrage. Enfin, les feuilles servaient aux mêmes fins que le bambou, pour faire des tapis, des toits, des paniers et même du papier.
La quenouille peuple tous les abords des marais du Québec.. Elle atteint jusqu’à trois mètres de hauteur et colonise rapidement les berges des fossés et des marais. Les quenouilles jouent un rôle important de solidification et de reconstruction des berges, car elles possèdent un réseau de racines de deux types qui se développent rapidement, ainsi que des petites racines aériennes qui servent à assimiler la matière organique.
Ballade pour Adeline - Richard Clayderman Création Florian Bernard Tous droits réservés – 2006
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